Violence policière - violence d'Etat

Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Lun 20 Juin 2016 09:01

Street Medics : Bilan provisoire du mardi 14 juin

Pour commencer, nous tenons à souligner que cette manifestation était d’une ampleur exceptionnelle, tant par le nombre de manifestant-es présent-es que par la violence de la répression. Elle a été éprouvante pour touT-es les manifestant-es, medics compris-es. Plus de 100 medics venu-es de partout étaient présent-es pour l’événement.


La gazeuse à main était de sortie ce jour, beaucoup de camarades peuvent en témoigner, nous avons pris en charge une cinquantaine de personnes brûlées au visage, parfois à bout portant. Elle a entraîné vomissements chez deux manifestants et des troubles de la conscience chez un autre.

Le trajet de la manifestation s’est fait dans un nuage plus ou moins épais mais toujours constant de gaz lacrymogènes. Les street medics ont pris en charge plus d’une centaine de crises de panique accompagnées de nombreuses détresses respiratoires réelles, des malaises dont certains avec perte de connaissance. Comme développé dans le communiqué du 10 mai, en plus des difficultés respiratoires et des pleurs/aveuglements, nous constatons que l’utilisation intempestive des gaz provoque beaucoup d’effets à moyen terme tels que des nausées, des difficultés respiratoires, des inflammations des voies respiratoires, des maux de têtes, des inflammations du larynx et des cordes vocales, des bronchites, de l’asthme, des troubles digestifs, etc.

Les palets de lacrymo ont également engendré de multiples blessures chez les manifestant-es, notamment au niveau des mains, de la tête et du visage. Au moins un manifestant a été évacué après avoir reçu un palet sur le front. Nous précisons que les palets lacrymogènes font des brûlures et qu’ils ont ciblé directement des gens (dont parfois des médics).

Les tirs de Lanceurs de balles de défense (remplaçant du flashball) ont également fait des dégâts, de nombreux hématomes et plaies aux membres inférieurs et supérieurs, au moins trois personnes ont reçu des balles défense 40mm dans l’abdomen et une dans la tempe.

Mais en ce 14 juin, ce sont les grenades de désencerclement (GD) explosant au sol ou des grenades lacrymogènes à tir tendu et les coups de tonfa des multiples charges essuyées par les manifestant-es qui ont causé le plus de dégâts parmi nous.

En effet, les grenades désencerclantes ont causé des hématomes, des plaies, des brûlures au niveau des pieds, mollets, tibias, cuisses, fesses, parties génitales, abdomen, bras et mains, visage et tête. En tout nous avons eu à soigner entre 90 et 100 blessures dues aux GD et au matraquage, dont une vingtaine ont dû être évacuées. Nombre d’entre nous, manifestant-es contre la loi "Travaille" et son monde, souffraient d’acouphènes ce soir-là. Une personne a eu un doigt luxé, 3 personnes se sont retrouvées avec des éclats enfoncés dans le thorax, une personne a perdu connaissance suite à un tir tendu occasionnant une plaie au front, il a été évacué.

Un manifestant a également reçu un tir tendu de grenade lacrymogène au niveau des cervicales, entrainant une plaie importante et, le lacrymogène s’étant activé, une brûlure sur l’ensemble de la plaie et du haut du dos. La personne a été évacuée d’urgence à l’hôpital.

Les charges et matraquages intempestifs tout au long du chemin ont nécessité des soins au niveau des membres mais surtout au niveau de la tête et du visage : arcades ouvertes, plaies et hématomes du cuir chevelu, pommettes, mâchoires, lèvres, suspicion de fracture du nez, plaie ouverte sous l’œil, plaie au niveau du crâne avec arrachement au niveau du cuir chevelu... une centaine de manifestant-es ont été pris-es en charge lors de ces charges.

Toutes ces charges ont provoqué moult mouvements de foule, nous, manifestant-es, avons été victimes de chute, piétiné-es par les forces de l’ordre (suspicion de côtes félées), nous sommes foulé des chevilles, le tout toujours au milieu des gaz...

En tout, nous avons pris en charge des centaines de manifestant-es ce mardi (pour information, la préfecture annonce un bilan de "17 manifestants tous en urgence relative", à quelle manifestation étaient-ils ?) et soulignons, encore une fois, la fulgurante escalade de la répression au fil des manifestations. Cette journée a été éprouvante pour nous tou-tes, mais n’entame en rien notre détermination !

Nous ne sommes ni sauveteuses, ni sauveteurs, juste des manifestant-es qui se préfèrent debout plutôt qu’à genoux ! La solidarité est notre arme !

Des manifestant-es / street medics, présent-es à la manifestation du 14 juin 2016.

Pour prendre contact ou apporter un témoignage : street-medic@riseup.net


P.-S.
Nous sommes plusieurs dizaines de manifestant-es (étudiant-es, salarié-es, intermittent-es, précaires, grévistes ou non, Nuit Deboutistes de l’infirmerie militante de la place de la République) à avoir décidé de venir équipé-es de matériel de premiers soins en manifestation afin d’aider TOUTES les personnes victimes de la répression policière.
Face à la répression qui touche tous les mouvements sociaux, et pour citer les plus récents : les mobilisations contre l’état d’urgence et la COP21, les luttes des migrant-es de Calais et d’ailleurs, les ZAD de Notre-Dame-des Landes et du Testet (souvenons-nous de la mort de Rémi Fraisse sous les grenades des gendarmes mobiles), et bien sûr aujourd’hui la bataille contre la « loi Travail » et son monde.
Face aux assignations à résidence, aux interdictions de manifester, aux poursuites judiciaires, à la disparition progressive du droit de manifester.
Face aux yeux crevés par les tirs de Flash-ball, aux brûlures et contusions parfois très sérieuses des grenades lacrymogènes et de désencerclement, aux os brisés par les coups de tonfa et face aux traumatismes psychologiques que la répression génère...
Nous sommes plusieurs dizaines de manifestant-es à avoir décidé de venir équipé-es de matériel de premiers soins afin d’aider toutes les personnes victimes des violences policières durant les manifestations et les journées de mobilisation.
Le bilan des violences policières recensées ce mardi 14 juin ne prend en compte que les témoignages des street-medics présent-es au débriefing post-manif’ effectué place de la République.

https://paris-luttes.info/street-medics ... re-du-6180
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Béatrice le Ven 24 Juin 2016 07:18

vendredi 24 juin 2016 à MARSEILLE à 19 h

Mille Bâbords, 61 rue Consolat 13001

Rencontre/débat avec Pierre Douillard
L’arme à l’oeil. Violence d’État et militarisation de la police
L’ Assemblée des blessés 13 & La commission bibliothèque de Mille Bâbords

L’ Assemblée des blessés 13 et la commission bibliothèque de Mille Bâbords vous propose de venir rencontrer Pierre Douillard qui présentera son livre L’arme à l’oeil paru aux éditions Le bord de l’eau.

Automne 2014, un manifestant est tué par une grenade lancée par un gendarme à Sivens. L’armement de la police fait, pour la première fois, la une de l’actualité. Loin de susciter de réactions à la hauteur, ce drame est l’occasion pour le pouvoir de renforcer ses stratégies de maintien de l’ordre en faisant interdire et réprimer implacablement les mobilisations qui suivent. La mort de Rémi Fraisse n’est ni une « bavure », ni un accident. Elle est le produit d’une logique structurelle, qui s’inscrit dans un processus d’impunité généralisée et de militarisation de la police en germe depuis deux décennies.

Sur fond d’hégémonie culturelle des idées sécuritaires, la police française se dote de nouvelles armes sous l’impulsion des gouvernements successifs : taser, grenades, flashballs, LBD. On tire à nouveau sur la foule. D’abord expérimentées dans les quartiers périphériques, puis contre les mobilisations incontrôlables, les armes de la police s’imposent aujourd’hui potentiellement contre tous. « En blesser un pour en terroriser mille », telle est la doctrine des armes de la police.

Cet essai passe en revue l’armement de la police pour comprendre ce que les armes disent de notre temps, quelles sont les logiques politiques qu’elles suggèrent, au-delà des spécificités françaises d’un maintien de l’ordre présenté comme irréprochable.

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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Béatrice le Ven 8 Juil 2016 19:19

samedi 9 juillet 2016 à MARSEILLE à 12 h

Centre Social l’Agora, 34 Rue de la Busserine, 13014

repas, ateliers, rencontre, concerts...
Comment agir face aux violences policières ?
Centre Social l’Agora

À partir de 12h : repas, ateliers, rencontre, concerts ...

Le 9 Juillet 2016, le Centre Social l’Agora (34 Rue de la Busserine, Marseille 14ème) ouvre ses portes pour une journée conviviale intitulée "Hip Hop Justice".

● Dès midi, vous pourrez savourer un repas à PRIX LIBRE et participer aux différents ateliers :

- Atelier d’écriture
- Atelier dessins
- Atelier maquillage
- Boxe
- Cascades (avec le Groupe Elite13)
- Création de T-Shirts (avec Ozas... ramène un T-Shirt uni)

● Une rencontre ouverte autour de la question "COMMENT AGIR FACE AUX VIOLENCES POLICIÈRES ?" se tiendra l’après-midi. Elle aura lieu en présence de familles en lutte touchées par les violences de la police. Nous échangerons ensemble dans l’optique de libérer une parole trop souvent tue et de rompre avec une certaine forme d’isolement. Vous pourrez ainsi venir témoigner et partager librement vos expériences et vos points de vue.

● Un plateau radio sera ouvert à tous et diffusera en direct sur les ondes de Radio Galere (88.4 FM) de 14h à 18h.

● Pour finir sur une note festive, la journée s’achévera avec un SPECTACLE DE DANSE et des CONCERTS DE RAP :

- ALAFOU
- DOUBLE FACE
- CENT BLAZE
- LADJA
- L’AMIR’AL

* Les bénéfices éventuels reviendront aux familles touchées par les violences de la police.
* Alcool et fumette ne seront pas autorisés sur le site.


samedi 9 juillet 2016
MARSEILLE
12 h

Centre Social l’Agora, 34 Rue de la Busserine, 13014

repas, ateliers, rencontre, concerts...
Comment agir face aux violences policières ?
Centre Social l’Agora

À partir de 12h : repas, ateliers, rencontre, concerts ...

Le 9 Juillet 2016, le Centre Social l’Agora (34 Rue de la Busserine, Marseille 14ème) ouvre ses portes pour une journée conviviale intitulée "Hip Hop Justice".

● Dès midi, vous pourrez savourer un repas à PRIX LIBRE et participer aux différents ateliers :

- Atelier d’écriture
- Atelier dessins
- Atelier maquillage
- Boxe
- Cascades (avec le Groupe Elite13)
- Création de T-Shirts (avec Ozas... ramène un T-Shirt uni)

● Une rencontre ouverte autour de la question "COMMENT AGIR FACE AUX VIOLENCES POLICIÈRES ?" se tiendra l’après-midi. Elle aura lieu en présence de familles en lutte touchées par les violences de la police. Nous échangerons ensemble dans l’optique de libérer une parole trop souvent tue et de rompre avec une certaine forme d’isolement. Vous pourrez ainsi venir témoigner et partager librement vos expériences et vos points de vue.

● Un plateau radio sera ouvert à tous et diffusera en direct sur les ondes de Radio Galere (88.4 FM) de 14h à 18h.

● Pour finir sur une note festive, la journée s’achévera avec un SPECTACLE DE DANSE et des CONCERTS DE RAP :

- ALAFOU
- DOUBLE FACE
- CENT BLAZE
- LADJA
- L’AMIR’AL

* Les bénéfices éventuels reviendront aux familles touchées par les violences de la police.
* Alcool et fumette ne seront pas autorisés sur le site.

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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Lun 1 Aoû 2016 02:43

Ceci n’est pas une bavure. 2000-2014 : 126 personnes tuées par la police française

Ces derniers jours, Harouna Attoumani & Adama Traoré sont morts entre les mains de la police française. Deux nouvelles victimes d’une longue série. Paris-luttes publie un article et une chronologie toujours d’une terrible actualité, tirés du numéro 8 de la revue Z,

... https://paris-luttes.info/ceci-n-est-pa ... -2000-1975
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Lun 15 Aoû 2016 19:30

LA GAUCHE ET LE MAINTIEN DE L’ORDRE.

La question de la répression à fortement alimentée les conversations des participants au mouvement contre la loi travail, la résurgence d’une violence assumée, la militarisation du maintien l’ordre, l’apparition de nouvelles techniques (la nasse) et la rupture avec les traditions antérieures (intervention dans le cortège syndicales du Premier Mai) ont de quoi effectivement interroger (1).

Mais se cantonner à une analyse de type conflictuelle et/ou militaire c’est forcément se limiter dans la compréhension du phénomène. Tout autant que sa violence la répression révèle l’état des relations sociales (c’est-à-dire de la lutte des classes) et de la période à ce titre, la social-démocratie-on serait tenter de dire la gauche, à toujours été en pointe pour pouvoir manier carotte et très gros bâton à l’égard des mouvements sociaux, et dans ce contexte de dislocation d’un modèle social et politique
Il n’est pas inutile de revenir quelques faits historiques et d’élaborer quelques hypothèses sur le moment en cours. Car mieux comprendre les raisons de la violence dans les réponses policières, c’est se donner les moyens, collectivement, de mieux y résister et ainsi de se conduire en politique, c’est-à-dire d’agir au lieu d’être agi, de faire la politique au lieu d’être fait, d’être refait par elle.

LA GAUCHE ET LA RUE

La question de la rue et de ses usages constitue une véritable métaphore de la question politique dans son ensemble. En elles se croisent les questions clefs de rapport de l’ordre et de la violence, du légal et de l’informel. La rue est au carrefour des peurs et des utopies, objet de conquête et source de défiance. Lieu de la fête, elle est liée aux plaisirs partagés et au bonheur social mais associée à la foule incontrôlée, elle incarne ce qui menace l’ordre institutionnel. Cet imaginaire est encore puissant et imprégné dans les mentalités politiques contemporaines. En proclamant en 2003 que « la rue ne gouverne pas », Raffarin soulignait de facto sa capacité conservée (et à ce titre combattue par lui) à faire politique et, dès lors, histoire. De même lorsque que Lutte Ouvrière affirme sur ces autocollants que ce que le parlement fait la rue peut le défaire ; les deux, bien que se situant de deux cotés opposées de la barricade, procèdent de la même référence.

La barricade justement a constitué l’image d’Epinal de la révolution tout au cours du 19ème siècle et les « journées » telles qu’on les nommait alors ont rythmé la vie politique. Si après la défaite de la Commune, la rue a cessé de faire et de défaire les régimes, la République étant née de la rue, les républicains de gouvernement ne peuvent se contenter d’en réprimer indistinctement toutes les apparitions. Vient alors le problème des formes adéquates de l’expression démocratique : c’est le conflit entre les politiques afin de savoir qui de l’urne ou de la rue est la plus légitime, dans un régime où le suffrage « universel » (2) permet idéalement à chacun de s’exprimer librement. L’expression issue de la rue devenue redondante et suspecte est disqualifiée et le vote devient le seul moyen d’expression politique valable voire autorisée. L’usage de la rue est alors ritualisée et participe du consensus démocratique et le gouvernement devient le garant de l’ordre public qui s’apparente désormais à l’ordre social car l’ordre public n’est jamais que la marque du pouvoir, d’un pouvoir ; il n’est pas en soi la Justice ou le Droit, ni non plus leur contraire, il vaut simplement ce pouvoir.

La rue et donc l’espace public peut sont donc des enjeux primordiaux et certains moments politiques et sociaux ont trouvé leurs traductions dans la rue et dans son contrôle.
Sous la IIIème République les mouvements de rue ne disparaissent pas mais se muent progressivement en manifestations d’une autre espèce. On peut dater précisément ce basculement avec l’année 1907. Sous prétexte de ne pas avoir rencontré les organisateurs, Clemenceau interdit une manifestation de la CGT prévue pour le 20 janvier. Maintenu, le défilé provoquera de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, ainsi que la fermeture de la Bourse du travail de Paris. Une polémique s’engage sur le droit de manifester ; les uns arguant du respect de l’ordre public, les autres des droits des travailleurs. Commence alors un marchandage des conditions auxquelles les manifestations peuvent être autorisées Clemenceau pose le préalable de la discipline et de l’organisation sérieuse de la manifestation.
Cette exigence d’ordre se concrétisera deux ans plus tard, à la suite des émeutes de la première manifestation de protestation contre l’exécution du militant espagnol Francisco Ferrer (13 octobre 1909) (3). Afin de « prouver que la Fédération de la Seine est capable d’organiser et de discipliner elle-même une manifestation » (4), la CGT et les socialistes s’emploient à organiser un second défilé, cette fois négocié, préparé par voie de presse et encadré par des hommes de confiance, dirigeants ou élus. On trouve là les prémisses des futurs S.O et de l’institutionnalisation progressive des comportements légitimes (et donc autorisés) des manifestants.
Dans ce rôle la social-démocratie au pouvoir (on serait tenté de dire la gauche) a toujours su fixer les limites de ce qui étaient acceptables et le rappel à l’ordre est parfois très violent. Ainsi si l’on se plaît en ces temps de commémoration du Front Populaire à se souvenir de la journée du 6 février 1934 et des manifestations unitaires qui en découlèrent, on peine plus souvent à se rappeler la fusillade de Clichy, le 16 mars 1937 en réponse à un meeting du PSF du Colonel, des antifascistes organise une contre-manifestation déclaré illégale par le gouvernement et son ministre de l’intérieur René Marx Dormoy. La police ouvre le feu sur une foule de plusieurs milliers de personnes et six manifestants meurent, 276 autres sont blessés.
On pourrait multiplier les exemples (grèves de 1948, etc.) où les limites de l’expression politique furent imposées dans la rue par la force et où les ministres de l’intérieur de gauche ont sur endosser le costume de l’Etat sans frémir.
A chaque fois cette répression ci à servit à faire accepter soit le cours d’une politique, soit à isoler la protestation en la poussant à des formes minoritaires et marginales de protestation.

QUE SIGNIFIE LE TYPE DE MAINTIEN DE L ORDRE ACTUEL

Le maintien de l’ordre a ses instruments qui ont évolué au fil des tendances et des nouvelles technologies. La sécurité même publique c’est d’abord un marché comme le souligne Mathieu Rigouste (5). L’occasion pour tout un tas de charlatans de refiler leur camelote (Taser, LDB et Flashballs) et l’idéologie qui va avec (un maximum d’effet pour un minimum de coût) dans de multiples salons comme par exemple Milipol etc. Les manifestants parisiens ont ainsi été survolés par un drone qui les filmait depuis le ciel. On imagine le sentiment de toute puissance de la préfecture de police de Paris à s’amuser avec ces nouveaux jouets c’est que les caméras remplacent les hommes et font faire des économies .La restructuration de la main droite de L’Etats à donc entraîner une militarisation progressive des forces policières, de leurs tactiques de maintien de l’ordre et une ’influence croissante du secteur privé.
Pourtant cela n’explique pas complètement pourquoi la violence d’État a été amplifiée et que la pacification des foules ne semble plus être la norme. Bien au contraire, l’affrontement et la conflictualité sociale sont assumés. Les nouvelles formes de protestations (pétitions en ligne, rassemblement neuneu type tous en blanc de la CFE CGC etc) sont tout a fait en adéquations avec le syndicalisme d’accompagnement). Il y à également la volonté de tester le degré d’acceptabilité de la population, ainsi la mort d’un jeune manifestant au cours d’une opération de maintien de l’ordre ne semble plus être un casus belli et on peut voir un ministre de l’Interieur plastronner malgré un bilan de cette sorte. Mais allons plus loin la gestion du maintien du maintien de l’ordre envoie un message à toute une partie du mouvement social. Le cycle de luttes issu des grèves de 1995 en France et de l’altermondialisme est mort et enterré. Il n’y a plus d’autre avenir possible, parce qu’il n’y a plus d’avenir : l’alternative est morte. L’absence d’avenir, ce n’est pas seulement la disparition de la promesse de vivre mieux, mais encore le fait de poser comme enjeu. Et ce message s’adresse à toute la gauche, l’Etat PS n’ayant plus besoin de ses relais sociaux puisque qu’il n’y a plus rien à relayer, il faut désormais choisir, marche ou crève. La guerre de classe a bien lieu et c’est eu eux qui la mène. La phrase d’Engels « en dernière instance l’Etat c’est une bande d’hommes armés » résonne comme une douloureuse actualité.

Jean-Mi

(1) On aurait tort de sous-estimer la connaissance des ce genre de données chez nos élites, déjà il faut rappeler que cela fait partie du cursus minimal à Sciences Po mais par ailleurs Valls n’a jamais cesser d’affirmer qu’il considérait Clemenceau comme faisant partie de ses modèles. Enfin l’un de ses plus proches compagnons Alain Bauer était responsable du service d’ordre de l’Unef en 1986.

(2) On rappellera aux cancres pacifistes et anti abstentionnistes qui n’ont pas été attentifs aux cours d’éducation civique que le suffrage « universel » (excepté femmes et étrangers bien sur) entre guillemet à été obtenues grâce aux journées émeutières de juin 1848.

(3) Humanité du 17 octobre 1909

(4) On lira avec profit sur toute cette période le goût de l’émeute d’Anne Steiner aux éditions de l’Echappée

(5) Dans Mater la meute Lesley J.Wood editions Lux


P.-S.
La "nasse policière" n’est pas seulement une tactique honteuse de maintien du désordre, c’est l’exacte métaphore de la vie qu’on nous fait mener partout, tout le temps, quand "le spectacle soumet les hommes vivants dans la mesure où l’économie les a totalement soumis."
Jerome Leroy

http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1870
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Béatrice le Dim 28 Aoû 2016 09:57

mardi 30 août 2016 à MARSEILLE

-08 h 15 Tribunal de Grande Instance (TGI), 6 rue Émile Pollak, 13006

Contre la loi Travail et son monde ! Contre la répression : Solidarité !
Rassemblement devant le tribunal à partir de 8H15
Des réprimés du 28 avril

Suite à la manifestation du 28 avril dernier à Marseille, deux personnes passent en procès le 30/08 pour entrave sur les voies SCNF pour les 2 et violence sur flic pour l’un.

Un appel à rassemblement est lancé à partir de 8h15.


Plus d'informations : 30 août 2016, grosse journée contre la répression
http://www.millebabords.org/spip.php?article29780



mardi 30 août 2016
à MARSEILLE

-19 h 30
La Salle Gueule, 8 rue d’Italie, 13006

En solidarité avec les inculpés de la manif du 28/04/2016
Soirée "Solidarité Maximale face à la justice"
Face à la loi Tavail, son système et sa justice

Soirée "Solidarité Maximale face à la justice"

Mardi 30/08 — A partir de 19h30

Soupe au pistou vegan
Mix avec Djs (soul, reggae, funk...)
Table de presse antirep

Entrée libre pour le soutien financier à des inculpés de la manif du 28/04

Cf "30 août 2016 : Grosse journée contre la répression.
Face à la loi travail, son système et sa justice : SOLIDARITE MAXIMALE !"
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Zoom le Mar 20 Sep 2016 12:09

Violences policières : un camarade d’AL blessé et privé de soins

Frappé, maintenu au sol, privé de soins malgré une plaie sanglante, placé en garde à vue... Notre camarade Eric a décidé, avec d’autres victimes, de saisir le défenseur des droits.

Jeudi 15 septembre, la première manifestation contre la loi travail après l’été se déroulait à Paris et dans d’autres villes du pays.

Comme les manifestations précédentes, celle-ci a eu son lot de violences policières : tirs tendus de grenades lacrymogènes, de LBD à hauteur de visage, charges violentes, arrestations arbitraires, fouilles et contrôles sécuritaires à l’entrée de la manifestation. Un militant de SUD-Santé a perdu un œil malgré l’opération chirurgicale pour tenter de le sauver.

Parmi les manifestantes et les manifestants interpellés : Eric, d’Alternative libertaire 92.

Il a dû attendre le milieu de la nuit pour être ausculté

Alors que la manifestation avait tout juste commencé en partant de Bastille, les CRS ont chargé, tentant de couper la manif en deux, pratique désormais récurrente.

Blessé par un coup de matraque à l’arrière du crâne, Eric a été interpellé violemment alors qu’il n’avait porté aucune atteinte physique aux forces de l’ordre.

Au lieu de l’évacuer, ou au moins de laisser les équipes médicales le soigner, les CRS ont été jusqu’à gazer ceux qui se proposaient de l’aider.

Malgré sa blessure, ils l’ont mis en danger en le remettant debout, sans doute pour calmer la colère des autres manifestants. Ils l’ont ensuite forcé à marcher avec eux sur une longue partie du trajet.

Conduit au commissariat pour une garde à vue, il a dû attendre le milieu de la nuit pour être soigné alors qu’il avait demandé à être ausculté à 17 heures pour une plaie sanglante au crâne.

Heureusement, il a été relâché moins de vingt-quatre heures après son interpellation, avec abandon des poursuites.

Refusant la banalisation de la violence policière, Eric participera, avec plusieurs autres victimes, à la saisine du défenseur des droits.

Alternative libertaire apporte son soutien aux victimes des violences policières de la manifestation de ce 15 septembre et des précédentes.

Nous appelons à continuer la mobilisation contre la loi travail et contre la répression.

Pour participer aux frais de justice d’Eric, comme à ceux des 5 camarades d’AL poursuivis dans le cadre du mouvement contre la loi El Khomri, la souscription reste ouverte.

Alternative libertaire, le 19 septembre 2016

http://www.alternativelibertaire.org/?V ... camarade-d
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Zoom le Jeu 29 Sep 2016 17:29

Leurs armes, nos mutilé.e.s ! Solidarité avec Laurent

Victime de la violence policière qui s’est abattue le 15 septembre sur la manifestation parisienne, Laurent a plus que jamais besoin de notre solidarité. Alternative Libertaire relaye l’appel à dons lancé par sa fédération syndicale.

... http://www.alternativelibertaire.org/?L ... mutile-e-s
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Dim 9 Oct 2016 16:50

Manifestant blessé : la version policière contredite par les vidéos

Quatre mois après que Romain D., 29 ans, a été grièvement blessé par le jet d’une grenade de désencerclement en marge d’une manifestation contre la loi travail à Paris, le 26 mai, les premiers éléments d’enquête, que Le Monde a consultés, font apparaître de fortes contradictions entre le récit des policiers et l’exploitation des vidéos filmées par des témoins.

... http://www.lemonde.fr/police-justice/ar ... h64uIf6.99
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Mer 2 Nov 2016 01:36

ETAT D’URGENCE PERENNISE : EN ROUTE VERS L’ETAT POLICIER

« Années grises pour éviter qu’elles ne deviennent noires ;

Années qu’on pouvait regarder en disant :

‘C’est encore possible et ils n’ont rien vu ; ils n’ont rien fait’. » MARC BLOCH

Jean-Jacques Gandini, avocat et membre du collectif de "Réfractions", a donné à la demande de l’Observatoire des Libertés Publiques de Perpignan et des Amis du Monde Diplomatique dans l’Aude une série de conférences-débats dont voici le texte (septembre-octobre 2016) :

Les attentats du 13 novembre, par leur violence et leur soudaineté, ont mis le pays en état de choc avec un effet de sidération qui va continuer à s’exercer. Une telle situation doit-elle pour autant entraîner la mise en place de mesures exceptionnelles ? La réponse du président de la République a été immédiate : « Il s’agit d’actes de guerre contre la France et ses valeurs ». Et en une semaine seulement, se fondant sur la loi du 3 avril 1955, il a présenté au Parlement une « loi relative à l’état d’urgence », votée le 20 novembre à la quasi-unanimité, avec prorogation de l’état d’urgence pour trois mois à compter du 26 novembre, soit jusqu’au 26 février 2016, prorogée à nouveau pour trois mois jusqu’au 26 mai et à nouveau pour deux mois, faisant de la police le maître du jeu. Dans la foulée, les autorités ont informé le secrétaire général du Conseil de l’Europe que les mesures adoptées étaient « susceptibles de nécessiter une dérogation à certains droits garantis par la Convention Européenne de Sauvegarde des Libertés et des Droits de l’Homme », ce que permet son article 15. « L’état d’urgence, c’est la suspension de l’autorité judiciaire » rappelle l’avocat Henri Leclerc, ancien président de la Ligue des Droits de l’Homme. » Entre droits fondamentaux et sauvegarde de l’ordre public, l’état d’urgence c’est le déséquilibre revendiqué au profit de la sauvegarde de l’ordre public. Nous sommes dans la violence d’Etat.

Dans le numéro de décembre 2015 du « Monde Diplomatique », Patrick Baudouin, ancien président de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme s’alarme du « large panel de mesures coercitives » mises en place et des « risques de dérives » : couvre-feu, perquisitions à toute heure, contrôle encore renforcé d’Internet, fermeture de lieux publics, interdiction de manifester, assignations à résidence avec obligation de demeurer au domicile imparti douze heures d’affilée, extension de la mise sous surveillance électronique, dissolution d’associations ou de groupements de fait dont l’activité porte atteinte à l’autorité publique. Et la juriste Danièle Lochak nous met en garde. Pour elle, « la nécessaire proportionnalité est dépassée ; avec le développement des écoutes, des surveillances, des assignations à résidence et des perquisitions, la police et la justice ont tissé une énorme toile d’araignée sur l’ensemble de la population au risque de toucher des personnes qui n’ont rien à voir avec le terrorisme mais qui ont le tort d’être musulmanes. » (« Le Monde » 28 novembre 2015)

Musulmanes : cela nous renvoie aux origines coloniales de l’état d’urgence. La paternité de ce nouvel état d’exception qu’est l’état d’urgence revient à Maurice Bourgès-Maunoury, le ministre de l’Intérieur du gouvernement radical-socialiste d’Edgar Faure, pour faire suite aux évènements sanglants de la Toussaint 1954 qui marquèrent le début de la guerre d’indépendance en Algérie : mais sans proclamer l’état de siège qui aurait impliqué de transférer ces pouvoirs à l’autorité militaire et conduit à traiter comme des soldats les combattants du FLN que les autorités qualifiaient de « criminels » car autrement cela serait revenu à admettre que l’Algérie avait basculé dans la guerre. « Il est apparu nécessaire de créer un dispositif juridique qui, tout en laissant aux autorités civiles l’exercice des pouvoirs traditionnels, renforce et concentre ceux-ci de façon à les rendre plus adaptés à des évènements ayant un caractère de calamité publique, susceptibles de mettre en danger l’ordre public ou de porter atteinte à la souveraineté nationale.. Le dispositif porte le nom d’état d’urgence. » La loi fut votée le 3 avril 1955 par 379 pour et 219 contre (communistes et socialistes essentiellement), malgré les mises en garde du député SFIO de l’Aude, Francis Vals : « L’histoire nous montre que toutes les lois d’exception, telles que les lois scélérates votées en 1893-94 au lendemain d’une série d’attentats anarchistes, ou la loi sur l’état de siège prévue pour défendre la République et qui fut utilisée en 1852 pour permettre le coup d’état napoléonien, et en 1871 pour écraser la Commune, sont par la suite détournées de leurs buts primitifs. »

Le dispositif mis en place inquiète d’autant plus qu’il substitue à la notion d’ « activité » celle de « comportement ». Le texte précise en effet qu’ « il doit exister des raisons sérieuses de penser que le comportement de la personne constitue une menace pour la sécurité de l’ordre public » et évoque « les personnes qui ont attiré l’attention des services de police ou de renseignement par leur comportement, leurs fréquentations, leurs propos ». Au nom d’une conception prédictive de la justice, la loi contraint ainsi des individus non parce qu’ils s’apprêteraient à commettre des délits mais parce qu’ils seraient susceptibles d’en commettre ! On est en plein arbitraire.

La filiation de cette logique de suspicion fondée sur des pronostics, par opposition à une logique d’accusation fondée sur des preuves, c’est la loi relative à la rétention de sûreté adoptée le 25 février 2008 et dont l’abrogation comptait au nombre des engagements électoraux non tenus du candidat Hollande en 2012. Nous sommes dans l’intentionnalité. L’éminente professeure de droit Mireille Delmas-Marty, dans un entretien paru dans le numéro 20 de la revue « Traces » d’avril 2011 rappelle que ce texte s’inspire d’une loi allemande de 1933, une des rares lois de la période hitlérienne non abrogée, tombée en désuétude, puis ranimée et validée par la Cour constitutionnelle allemande en 2004… après les attentats du 11 septembre 2001. Elle indique avoir été « choquée en ce qu’elle permet de priver une personne de sa liberté pour une durée indéterminée, non pas sur le fondement d’infractions pénales strictement délimitées, mais sur le fondement d’une ‘dangerosité’, c’est-à-dire d’un concept imprécis, impossible à définir ». Cette monstruosité juridique contrevient en effet directement au principe de légalité des délits et des peins en vertu duquel la coercition pénale n’est admissible qu’en réponse à la commission d’un acte délictueux : c’est la négation de la présomption d’innocence.

Cette loi d’exception du 20 novembre 2015 était-elle vraiment nécessaire compte tenu de l’arsenal législatif existant depuis 1986, date à laquelle pour la première fois le mot « terrorisme » est entré dans le code pénal, avec l’empilement d’une quinzaine de lois, toutes déjà exorbitantes du droit commun ? Citons parmi les principales : 1986 création de la justice antiterroriste ; 1995 délit d’association de malfaiteurs en relation en relation avec une entreprise terroriste ; 2001 loi consacrée au financement du terrorisme ; 2012 loi relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme ; 2014 loi renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme.
Cette loi du 9 mars 2014, qui prévoit un régime d’enquête et d’instruction à propos de la délinquance organisée, qualifie l’infraction de terrorisme d’infraction « dérivée », c’est-à-dire qu’elle se greffe sur des crimes et délits de droit commun dès lors qu’ils sont commis « en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », au terme de l’article 421 du Code pénal. Ce qui implique tout de même l’existence de faits qui doivent être démontrés pour déterminer si l’infraction terroriste a été commise. Mais par contre rien n’interdit de voir l’infraction d’ « association de malfaiteurs terroristes » utilisée pour poursuivre tel ou tel mouvement politique ou syndical : ainsi, dans l’affaire de Tarnac, la qualification initiale d’ « infraction à caractère terroriste » s’est avérée largement abusive, la cour d’ appel de Paris requalifiant, dans son arrêt du 28 juin 2016, en simple délit de « dégradation en réunion ». Ce qui a toutefois permis pendant les sept années qu’a duré l’instruction d’appliquer la législation d’exception anti-terroriste spécifique, notamment la possibilité de prolonger la garde à vue jusqu’à six jours et de faciliter les perquisitions.

Toutes ces lois dessinent les contours d’une véritable justice d’exception qui tend ainsi à devenir la règle.

Le pouvoir n’en a cure et a saisi le Conseil d’Etat en reprenant à son compte une proposition formulée par la présidente du Front National Marine Le Pen, approuvée par Nicolas Sarkozy, de créer des centres de rétention pour les 20 000 citoyens français fichés « S » , c’est-à-dire susceptibles de porter atteinte à la Sûreté de l’Etat (une grosse moitié au motif d’une radicalisation islamiste, une autre pour militantisme politico-syndical ou hooliganisme) allant ainsi plus loin que le camp de Guantanamo qui ne concerne pas les citoyens américains : la loi peut-elle prescrire l’internement administratif de personnes qui n’ont jamais été condamnées ? Et ce, sur la base d’un fichage qui de l’aveu même du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, « permet de suivre le comportement de gens qui n’ont commis aucune infraction pénale mais peuvent en commettre » (« Le Monde » 9 décembre 2015). Bienvenue à Gattaca !
On attend toujours la décision du Conseil d’Etat… Il faut d’ailleurs savoir à ce propos, a lors que le juge judiciaire, garant des libertés au terme de la Constitution, se voit de plus en plus relégué au second plan au bénéfice du juge administratif, chargé du contentieux lié à l’Administration, que la juridiction administrative suprême est justement constituée par le Conseil d’Etat qui porte une double casquette, à savoir la coexistence en son sein de fonctions contentieuse d’une part, par les décisions rendues, et consultative d’autre part, en tant que conseil du gouvernement ; ce qui pose problème . Raison pour laquelle il est dans le collimateur de la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui émet régulièrement des doutes sur cette double qualité, en se fondant sur les principes d’impartialité et d’indépendance de toute juridiction. Ce qui a amené le professeur de droit constitutionnel, Dominique Rousseau, dans son ouvrage « Radicaliser la démocratie », à prôner sa suppression au profit d’une chambre administrative au sein de la cour de Cassation car pour lui « il continue de développer une pensée d’Etat et de parler avec des mots de l’Etat, alors que la France a besoin d’une pensée de la société avec des mots de la société ».

Le Président de la République a alors voulu inscrire l’état d’urgence dans la Constitution en créant un nouvel article 36-1. Selon les partisans de cette idée, constitutionnaliser l’exception permettrait de gérer des circonstances exceptionnelles dans un cadre légal : une constitution doit prévoir toutes les situations qui pourraient porter atteinte à la garantie de la liberté des citoyens, arguent-ils. A rebours d’un certain nombre de ses collègues, le professeur de droit constitutionnel Olivier Beaud n’est pas de cet avis. Pour lui « l’opposition entre le constitutionnalisme et l’état d’exception est irréductible. L’état d’urgence est une mesure d’exception qui doit rester dans le domaine de la loi. La banaliser ne serait pas un progrès pour la démocratie. Une constitution sert à organiser et limiter le pouvoir alors que tout état d’exception « dynamite » l’ordre constitutionnel en y inscrivant des dérogations. Ces dernières peuvent être rendues nécessaires par les circonstances mais ne peuvent être légitimées par l’idée d’Etat de droit car elles constituent des atteintes à des droits et libertés garantis. La Constitution ne saurait tout prévoir. L’état d’urgence doit rester dans le domaine de la loi qui doit être réactive en s’adaptant à telle ou telle situation. Pas la Constitution. L’état d’urgence contient par ailleurs deux dangers sérieux d’arbitraire : le premier, c’est l’utilisation abusive des pouvoirs d’exception accordés à la police, le second, c’est la prorogation répétée de plusieurs états d’urgence au risque d’en faire un état permanent. » (« Le Monde » 2 décembre 2015). Il ne croyait pas si bien dire !

Le 30 mars 2016, François Hollande a renoncé à toute révision constitutionnelle : « J’ai décidé de clore le débat constitutionnel… un compromis me parait hors d’atteinte. » En effet, outre l’état d’urgence, il voulait inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les terroristes bi-nationaux, ainsi qu’il l’annonçait le 16 novembre 2015 devant le Congrès réuni à Versailles. Ce qui est une manière de dire que les français par acquisition ne sont pas vraiment français et sont les seuls ciblés car les français par naissance ne peuvent pas être déchus de la nationalité française. Consulté par le gouvernement, le Conseil d’Etat dans sa décision du 11 décembre 2015 précisait : « Si devait être instituée la déchéance de nationalité française pour les bi-nationaux condamnés pour des faits de terrorisme, le principe de cette mesure devrait être inscrit dans la Constitution, eu égard à son risque d’inconstitutionnalité. » Plus hypocrite que le Conseil d’Etat, tu meurs !

Et de poursuivre : « Une telle mesure se heurterait à un éventuel principe fondamental de la République interdisant de priver les français de naissance de leur nationalité car celle-ci représente un élément constitutif de la personne. »

L’Assemblée nationale a dans ces conditions tenté de biaiser en votant le 10 février 2016 la déchéance de nationalité pour les français condamnés pour « crime ou délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation ». Mais la déchéance de nationalité ne doit jamais conduire à faire d’un individu un apatride, l’apatridie étant considérée comme une atteinte directe aux droits fondamentaux des individus, étant donné le mode d’organisation institutionnel étatique de notre monde contemporain. Le Sénat a alors décidé de façon machiavélienne de revenir le 17 mars à la version proposée par le Président de la République lui-même, en la réservant aux seuls bi-nationaux « en cas de crimes terroristes », interdisant par là-même toute révision constitutionnelle puisque les deux chambres doivent se mettre d’accord sur le même texte. Le vin étant tiré, il fallait le boire, et pour tenter de faire porter le chapeau à la Droite, François Hollande a donc décidé de renoncer également à la constitutionnalisation de l’état d’urgence.

Intervient dans ces conditions la loi du 3 juin 2016, dite « Loi Urvoas », « renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement et améliorant l’efficacité de la procédure pénale ». Objectif principal : renforcer l’efficacité de la lutte contre la criminalité organisée, et notamment le terrorisme. Il s’agit en réalité d’une loi fourre-tout qui ne fait que rajouter des exceptions aux exceptions, de sorte qu’on en perd le fil, et surtout le principe.

Parmi ses principales dispositions :
. Les perquisitions de nuit seront possibles dans des locaux à usage d’habitation lorsque la condition d’urgence sera remplie.
. Les Officiers de Police Judiciaire spécialement chargés de la lutte contre le terrorisme pourront, sur simple autorisation du procureur de la République valable 48h, et donc sans aucun contrôle du juge du siège, recourir à la surveillance, à l’infiltration, aux écoutes téléphoniques, à l’interception de correspondances électroniques, à la sonorisation et à la captation d’images, à l’intrusion informatique et au dispositif IMSI-Catchers, ces fausses antennes qui permettent d’intercepter les conversations téléphoniques, IMSI étant un numéro d’identifiant unique contenu dans la carte SIM : elles imitent le fonctionnement d’une antenne-relais de téléphone mobile de manière à ce que les appareils situés à proximité s’y connectent ; cet équipement reçoit ensuite les communications de ces appareils téléphoniques et peut accéder à leur contenu ; il transmet alors à son tour les communications à l’opérateur et l’appel a lieu après normalement, ni vu ni connu.
. Renforcement des pouvoirs de police pour les contrôles d’identité :
en cas de contrôle de police judiciaire d’identité, l’inspection visuelle et la fouille de bagages de véhicule se font sur réquisition écrite du procureur de la République, et il faut l’assentiment de la personne ;
en cas de contrôle de police administrative, sur autorisation du Préfet - représentant direct du Pouvoir -, écrite et motivée, lorsque l’inspection a lieu « à proximité d’établissements, d’installations ou d’ouvrages sensibles », l’autorisation ne devant pas dépasser 12h et avec information sans délai du procureur : mais elle se fait, elle, sans assentiment de la personne.
Il s’agit donc d’un nouveau régime de perquisition administrative, sachant que la notion d’installation ou d’ouvrage sensible est particulièrement floue, donc d’autant plus inquiétante.
. Rétention des personnes à l’occasion d’un contrôle ou d’une vérification d’identité : une personne, dont il y a « des raisons sérieuses de penser que son comportement est lié à des activités terroristes, ou est en relation directe et non fortuite avec une personne ayant un tel comportement », peut être retenue « le temps nécessaire à l’examen de sa situation » jusqu’à 4 heures. Compte tenu du caractère trop imprécis des raisons avancées et de la non-assistance par un avocat, on donne une fois de plus à l’autorité administrative des facultés qui relèvent de l’autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, sans y apporter les garanties relatives à l’exercice des droits de la défense.
. A propos de l’autorité judiciaire justement : on recourt de moins en moins au juge d’Instruction, en élargissant le champ des actes possibles en enquête préliminaire, renforçant la suprématie du Parquet, soumis à l’autorité du ministre de la Justice, qui en maîtrise unilatéralement le processus, mettant la défense, qui ne peut intervenir sauf en phase terminale, devant le fait accompli alors que l’instruction permettait le caractère contradictoire de la procédure et l’avocat pouvait demander l’accomplissement d’actes qu’il estimait nécessaires pour la défense de son client.
Certes, le procureur est censé agir sous le contrôle d’un juge du siège, à savoir le Juge de la Liberté et de la Détention, mais en pratique ce JLD n’est qu’un paravent car il va être amené à autoriser des actes sans connaître les détails de la procédure, n’ayant pas le temps de lire l’intégralité des « pavés » qui s’y rapportent.
. Le fait de reproduire, transmettre, communiquer des actes ou messages faisant l’apologie du terrorisme constitue une nouvelle infraction.
. Le fait de consulter habituellement des sites de propagande terroriste est une incrimination autonome : ce comportement est donc à la fois une infraction et un élément constitutif de l’infraction d’appartenance à un groupe terroriste. Quid du journaliste ou du chercheur enquêtant ou travaillant sur ce sujet ?...
. En matière de droit de la peine, la réclusion dite réellement perpétuelle est applicable aux crimes terroristes, avec une période de sûreté incompressible de 30 ans.
. Le plus grave : extension du cadre légal de l’usage des armes.
Les policiers municipaux pourront être autorisés par le Préfet à porter une arme sur simple demande du maire ; la voie est ainsi ouverte à leur armement généralisé.
Les forces de police judiciaire et administrative, en l’absence des conditions déjà existantes justifiant l’état de nécessité ou la légitime défense, pourront faire l’usage de leurs armes lorsque ceci « est absolument nécessaire pour mettre hors d’état de nuire une personne venant de commettre un ou plusieurs homicides volontaires et dont il existe des raisons de penser qu’elle est susceptible de réitérer ces crimes dans un temps très voisin des premiers actes ».

La condition de nécessité est sujette à interprétation et la notion de raisons de penser est particulièrement subjective : le risque de devenir un permis de tuer en quelque sorte est patent

Dans son allocution télévisée le 14 juillet, le président de la République annonce qu’il ne prorogera pas une nouvelle fois l’état d’urgence en vigueur jusqu’au 26 juillet. Le soir, c’est le terrible attentat de Nice, dont le bilan est de 86 morts, dont un tiers d’origine musulmane – il faut le souligner - et plus de 400 blessés. Douche froide et nouvelle loi du 21 juillet constituant la 4ème prorogation de l’état d’urgence jusqu’au 21 janvier 2017.

Désormais l’intrusion préventive sur les communications, à savoir la collecte par les services de renseignement en temps réel de toutes les données de connexion attachées à une personne sur l’ensemble de ses moyens de communication, est étendue à l’entourage de la personne surveillée. La loi exige seulement « des raisons sérieuses de penser qu’espionner ces personnes au sein de cercles familiaux, amicaux, professionnels, voire occasionnels, puissent avoir un intérêt ».
Il y a actuellement 14 000 personnes suspectées de liens avec l’islam radical, recensées dans le Fichier de traitement des Signalés pour la Prévention et la Radicalisation à caractère Terroriste - le FS-PRT - tenu par l’Etat-Major Opérationnel de Prévention du Terrorisme – EMOPT, alors que le ministre de l’Intérieur reconnaît lui-même que 20 % de la liste est le fruit de dénonciations sans fondement, soit tout de même 2 800 personnes !

Ainsi l’ajout de leur entourage – soit une moyenne de dix personnes environ - au nombre des personnes visées fait entrer la France dans l’ère de la surveillance préventive de masse. C’est la rupture consacrée de l’équilibre entre liberté et sécurité au profit de cette dernière, déjà qualifiée au terme de l’article L 111-1 du code de la Sécurité Intérieure, promulgué en 2012, de « liberté fondamentale ».
Ce qui a amené le Défenseur des Droits, Jacques Toubon, à prendre le 22 juillet le communiqué suivant : « Rompant l’équilibre entre les exigences de la sécurité et les garanties des libertés, le droit français vient ainsi d’affaiblir durablement l’Etat de droit qui a fait la force de notre République. »

La sécurité, c’est certes le droit de vivre en paix, mais c’est aussi la sécurité de l’emploi, du logement, de la santé. Et le premier de nos droits reste le droit à la sûreté, considéré comme « un droit naturel et imprescriptible » au terme de l’article 2 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, qui protège les individus contre les arrestations et les emprisonnements arbitraires. C’est la présomption de la liberté qui doit prévaloir !

Au même moment, le Conseil d’Etat a dressé le 19 juillet un bilan de son contentieux en matière d’état d’urgence.

A cette date les juges des référés administratifs ont rendu 216 ordonnances, relatives aux assignations à résidence / perquisitions administrative / fermetures administratives de lieux de réunion et de culte :
157 rejets ; mais 33 suspensions et 26 constats d’abrogation, avant jugement, de la mesure contestée = 37 %., soit plus d’1/3 des décisions donnant raison aux plaignants.
En appel, le Conseil d’Etat a rendu 44 ordonnances - dont 42 sur assignations à résidence : 24 rejets ; mais 7 suspensions et 13 constats d’abrogation = 46 %, soit près de la moitié en faveur des plaignants.
120 jugements au fond ont déjà été rendus par les tribunaux administratifs - dont 88 sur des assignations à résidence - sur les 236 requêtes déposées : 79 rejets ; 41 annulations totale ou partielle = 34 % en faveur des plaignants, soit 1/3.
Il ne faut donc pas hésiter à contester ces mesures !
Le Conseil d’Etat en a d’ailleurs profité pour préciser le régime des perquisitions administratives : elles ne sont possibles que « s’il y a des raisons sérieuses de penser qu’un lieu est fréquenté par une personne menaçant la sécurité publique », et les ordres de perquisition doivent être motivés.
Alors que 400 assignations à résidence - qui s’analysent comme des peines privatives de liberté - avaient été ordonnées entre le 14 novembre 2015 et le 26 février 2016, seules 79 restaient en vigueur au 1 juillet, soit 1 sur 5. Et sur les 3 600 perquisitions, ordonnées essentiellement le premier mois, 5 seulement ont fait l’objet d’une ouverture d’enquête judiciaire pour des faits en lien avec le terrorisme, soit 0.15 %, et 0 renvoi devant une juridiction à ce jour.

Avec la loi du 21 juillet par contre, les assignations à résidence ont augmenté de près de 50 % à ce jour, et en même temps 330 nouvelles perquisition ont été ordonnées mais le bilan est maigre : une vingtaine d’armes / moins de 10 kgs de cannabis / 100 g des cocaïne / 70 000 € en liquide / rien en relation avec le terrorisme.

Mais c’est clairement le mouvement social qui est aussi visé : L’article 8 de cette nouvelle loi prévoit que « les cortèges, défilés et rassemblements de personnes sur la voie publique peuvent être interdits dès lors que l’autorité administrative justifie ne pas être en mesure d’en assurer la sécurité compte tenu des moyens dont elle dispose ». Notion des plus subjectives !

« Les infractions à ce texte sont punies de 6 mois de prison et de 7 500 € d’amende et s’appliquent tant aux participants qu’aux organisateurs. » La responsabilité collective est de retour !

Déjà, à la suite de l’état d’urgence initial, des militants écologistes avaient été ciblés lors de la conférence sur le climat, COP 21, à Paris avec manifestations interdites les 28, 29 et 30 novembre, le 30 étant le jour d’arrivée des chefs d’Etat. Des assignations à résidence avaient également été lancées, comme contre ce couple de maraîchers bios en Dordogne. Bigre : ils avaient il y a 3 ans participé à une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame Des Landes et étaient membres du syndicat CNT, d’obédience anarcho-syndicaliste !

Il en est allé de même avec la loi Travail : 130 mesures d’interdiction de manifester à l’encontre de manifestants sur la base de « soupçons » ou de « notes blanches » des services de renseignement, alors qu’Euro de football et Tour de France cycliste ont été maintenus…

Il s’agit de faire taire toute contestation, comme l’a assumé le préfet de Rennes en indiquant, dans le « Monde » du 20 juillet, cibler non pas des « casseurs » mais des « personnes qui animent le débat » : on est en plein délit d’opinion !
Et lors de la mobilisation contre la loi travail le 15 septembre, 5 personnes ont été visées par des arrêtés leur interdisant de manifester : la criminalisation du mouvement social n’est pas un vain mot.

Alors que c’est à « la déréliction économique et sociale néolibérale » qu’il faut s’attaquer comme nous le rappelle Vincent Sizaire dans son ouvrage « Sortir de l’impasse sécuritaire » :
« Les formes de délinquance les plus graves sont en particulier celles qui portent directement atteinte à la forme démocratique de la société : la criminalité organisée et la délinquance financière qui ne sont que les deux faces d’une même pièce. C’est notamment sur la superstructure de la grande criminalité économique et financière et sa formidable machine à blanchir que se greffent ces formes de délinquance plus visibles que sont les différents trafics associés à l’économie dite ‘souterraine’ des quartiers populaires mais également les violences qui en résultent. C’est pourquoi la répression effective de la délinquance en col blanc constitue une nécessité vitale pour une société démocratique. »

Là-dessus, le 11 septembre - date symbolique -, le revenant Sarkozy sonne à nouveau la charge : « Il y a dans la Constitution un principe de précaution. Pourquoi la lutte contre le terrorisme, donc la sécurité des Français, serait le seul sujet sur lequel on ne l’appliquerait pas ? En conséquent tout Français suspecté d’être lié au terrorisme doit faire l’objet d’un placement préventif dans un centre de rétention fermé. » La professeure de droit déjà citée, Mireille Delmas-Marty, lui a répondu de façon cinglante : « Cela revient à transposer le principe appliqué aux produits dangereux aux personnes, et donc à traiter les individus comme des produits. Le principe de précaution permet de retirer des produites du marché. Faut-il retirer des individus de l’humanité ? »

Bref, la justice intègre une dimension des plus incertaines, celle de « préemption ». La « prévention » entendait agir sur des causes, la « préemption » - véritable utopie moderne - vise par une interprétation du comportement, à supprimer l’évènement. Comme le dit le magistrat Antoine Garapon, secrétaire général de l’Institut des Hautes Etudes sur la Justice - et ce sera ma conclusion : « On est suspecté d’un fait qui a été commis, alors que le radicalisé est suspecté, non d’avoir accompli un acte terroriste, mais de pouvoir le commettre. On ne s’appuie pas sur un passé récent, on veut prévoir le futur proche. »

George Orwell est manifestement dépassé…

Jean-Jacques Gandini

A lire :
Vincent Sizaire « Sortir de l’imposture sécuritaire » La Dispute, 2016, 132 p, 13 €
Antoine Garapon et Michel Rosenfeld « Démocraties sous stress » PUF, 2016, 220 p, 17 €
Jean-Jacques GANDINI septembre-octobre 2016


http://forum.anarchiste-revolutionnaire ... 15#p246956 / http://refractions.plusloin.org/spip.php?article1054
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Jeu 10 Nov 2016 21:54

Manifestants interpellés: enquête sur les faux témoignages de vrais policiers

BuzzFeed News a assisté à une dizaine de procès de manifestants poursuivis pour violences contre les forces de l’ordre. Voici huit affaires dans lesquelles les déclarations des policiers sont fausses, sans qu’ils ne soient jamais poursuivis.

Après les nombreuses manifestations contre la loi Travail qui se sont tenues dans toute la France entre mars et septembre dernier, les tribunaux ont été largement sollicités. Certains fonctionnaires de police ont dû faire face à des manifestants organisés et violents, parfois munis de cocktails Molotov. Dans la plupart des cas, les prévenus sont accusés d’avoir lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, de s’être rebellés lors de leur interpellation ou d’avoir commis un outrage.

Mais dans d’autres situations, des personnes interpellées lors de manifestations ont été accusées à tort de s’être rendues coupables de violences. BuzzFeed News s’est intéressé à une dizaine d’affaires dans lesquelles des vidéos révèlent que des policiers ont menti ou qu’ils ont en tout cas rédigé des PV qui ne correspondent pas à la réalité. Dans la majorité des cas, si le manifestant est relaxé, le fonctionnaire de police, lui, ne risque aucune sanction ni poursuite.

... https://www.buzzfeed.com/davidperrotin/ ... .imd0Z1bYr
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Lun 21 Nov 2016 12:01

Semaine de procès à Bobigny, se défendre de la Police

Du 21 au 25 novembre, se tient le procès de 3 policiers mis en examen pour avoir tiré au flashball en visant les têtes le soir du 8 juillet 2009. Ce procès sera une occasion de faire la lumière sur la violence de la police et sur l’impunité dont elle bénéficie.

"Le Flashball a pour devise : en mutiler un pour terroriser tous les autres."
Une série de rendez-vous et un suivi du procès sont mis en place : venez nombreuses, nombreux !

Le 8 juillet 2009, à Montreuil, la police nous a tiré dessus au flashball.
7 ans plus tard, du 21 au 25 novembre, trois policiers sont mix en examen au TGI de Bobigny.

Lundi 21 novembre : Procès à Bobigny
Autour du procès, le collectif huit juillet invite plus particulièrement à venir le lundi 21 novembre et à passer toute la journée pour l’ouverture du procès, et le jeudi 24 novembre à venir nombreux et à passer toute la journée au TGI de Bobigny pour la journée d’audition des témoins

Mercredi 23 novembre à 18h30 : Rassemblement à l’entrée de la zone piétonne à Montreuil, métro croix de Chavaux.

Jeudi 24 novembre - 8h30 Prises de parole et distributions de tracts, matin, midi et soir.

Le reste de la semaine, il y aura aussi des prises de parole et une présence au procès mais ce sont surtout pour ces deux journées là qu’être nombreux est important.

... https://paris-luttes.info/semaine-de-pr ... ny-se-7065
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Zoom le Dim 18 Déc 2016 16:33

Les frères Traoré condamnés, les bourreaux toujours en liberté

La nausée... c’est tout ce que peut inspirer la condamnation de Bagui et de Youssouf Traoré le 14 décembre. Deux frères dont le seul crime est de refuser de courber l’échine. Qui se battent pour la vérité sur l’assassinat de leur frère. C’est la nature de classe et raciste de l’État français que révèle ce scandale policier et judiciaire.

Une nouvelle condamnation inique s’ajoute à la longue liste de la répression des victimes de violence policière orchestrée par l’État et la justice française. Bagui et Youssouf Traoré ont été condamnés mercredi 14 décembre, le premier à huit mois de prison ferme et l’interdiction de se rendre à Beaumont-sur-Oise pendant deux ans, où habite sa famille pourtant, le second à une peine de prison avec sursis. Ils devront qui plus est dédommager les policiers « victimes ».

Ce procès et son résultat sont un exemple de l’esprit de classe qui règne dans la justice française : incarcération immédiate, enquête bâclée, doute balayé à l’audience… Ceux qui s’opposent aux crimes policiers n’ont pas en France les mêmes droits que les riches fraudeurs, les évadés fiscaux et les corrompus. Ils n’ont pas les mêmes droits que les policiers qui éborgnent, tabassent ou assassinent un jeune homme pendant sa garde à vue ou dans un pré à Sivens.

Le seul tort des frères Traoré est d’avoir demandé la justice et la vérité sur le décès de leur frère Adama, mort d’une interpellation policière. Ajoutant à l’horreur le mépris, les autorités d’État avaient ouvertement menti sur les circonstances de sa disparition et continuent de protéger les coupables. L’arrestation des frères Traoré est une arrestation politique, pour intimider le mouvement qui dénonce les exactions et l’impunité policières.

La France assume de plus en plus son autoritarisme liberticide : les frères Traoré doivent servir d’exemple, comme les syndicalistes de Goodyear, comme les militants assignés à résidence… L’ordre social, basé sur une répression permanente, raciste, violente et antisociale doit être préservé contre ceux qui se défendent, qui refusent, rejettent, se rebiffent.

Nous sommes aux côtés des frères Traoré, et de tous les autres victimes de l’appareil de répression étatique. Nous sommes aux côtés de tout ceux qui réclament la justice et auxquels les juges offrent la prison. Nous sommes aux côtés de ceux qu’on éloigne de leurs familles, pour la déforcée dans un moment de deuil.

Contre la justice inégale, nous devons lutter ! Apporter à ceux qu’on matraque, qu’on gaze, qu’on enferme, qu’on fait taire, qu’on assigne, qu’on exile, toute l’aide qu’ils peuvent réclamer. Et ne jamais oublier que ce système monstrueux n’existe que pour protéger la tranquillité des puissants et de leurs molosses, que l’abolition de ce système, de l’État et du capitalisme est la seule forme de justice véritable que les êtres humains peuvent attendre.

Pour la famille Traoré, continuons le combat !

Julien (AL Bruxelles)

http://www.alternativelibertaire.org/?L ... damnes-les
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Dim 19 Fév 2017 03:33

Mathieu Rigouste : « Les violences de la police n’ont rien d’accidentel »

Le directeur de la Police nationale s’est ému de l’appel lancé par Libération, il y a deux jours de cela, qui exhortait à l’exemplarité de celle-ci : « Lorsqu’ils commettent des actes contraires à la loi ou à la déontologie, [les policiers] sont sanctionnés judiciairement et/ou administrativement », lança-t-il sans ciller. Théo L. : 22 ans, violé au moyen d’une matraque policière en février 2017. Adama Traoré : 24 ans, asphyxié par des gendarmes en juillet 2016. Rémi Fraisse : 21 ans, tué par un tir de grenade offensive en octobre 2014. Trois noms — on pourrait bien sûr étendre la liste — volontiers repeints en « bavures » : de regrettables cas individuels, isolés, finalement exceptionnels. Le sociologue Mathieu Rigouste, auteur d’État d’urgence et business de la sécurité, se porte en faux : la police et les forces de l’ordre doivent être analysées en tant que système, cadre et structure, et non plus considérées comme une somme d’agents autonomes et plus ou moins « bons » ou « méchants », « républicains » ou « honnêtes ». Entretien avec ce partisan libertaire de l’« autodéfense populaire ».

... http://www.revue-ballast.fr/mathieu-rig ... ccidentel/
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Dim 12 Mar 2017 09:48

Plaine Saint-Denis (93) dimanche 12 mars 2017

Procès des violences policières

Le dimanche 12 mars à partir de 15h les associations Saint-Denis ville au cœur et Sciences Populaires vous invitent au Procès des Violences Policières qui se tiendra au théâtre de La Belle Étoile à Saint-Denis (14 rue Saint-Just). Pour vous y rendre vous pouvez prendre la ligne 12 du métro (station Front populaire), les bus 153, 302 (station Église de la plaine) et 239 (station Métallurgie).

Au programme:

Au programme: la reconstitution d'une agression policière par des acteurs, la simulation du procès des policiers par des juristes suivit d'un débat où tout le monde sera libre de participer. Nous vous invitions à prendre part à l'événement afin de vous informer, à témoigner et à donner votre avis ou poser vos questions.

Avec la présence du militant antiraciste Omar Slaouti, du sociologue Nicolas Jounin, du rappeur Alibi Montana et du slammeur Loubaki.

Image

http://cie-joliemome.org/?ai1ec_event=p ... -15h#print
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Ven 24 Mar 2017 00:07

Montigny en Gohelle (62), samedi 25 mars 2017

Manifestation contre les crimes et les violences policières (et en soutien à la famille Ait Omghar)

à 15h rue de Lassigny, 62640 Montigny en Gohelle

Le 28 mars 2013, Lahoucine est tué en face du domicile de ses parents par des policiers de cinq balles, dans des conditions qui restent très obscures.

Depuis ce temps, la famille se bat pour obtenir la vérité. Après avoir lutté pour obtenir la reconstitution des faits (refusé au début sans aucun fondement), la justice prononce un non-lieu. La famille a fait appel et la cour d'appel de Douai vient de confirmer le non-lieu pour les trois policiers mis en examen (homicide volontaire pour l'un d'entre eux, involontaire pour les 2 autres).

Depuis 4 ans, il est évident que la justice ne veut pas d'un procès. La famille a été harcelée à plusieurs reprises par la police. Aujourd'hui le maire de Montigny, après avoir fait enlever la plaque commémorative placée à l'endroit où Lahoucine a perdu la vie, établit même un lien sans aucun fondement entre l'incendie de voitures à Montigny et le non-lieu prononcé par la justice.

Cette histoire est semblable à celles vécues par les autres familles dont le proche a été tué par la police. Acharnement judiciaire, harcèlement de la police, refus de la justice d'ouvrir des enquêtes. On n'oublie pas ! On pardonne pas !

POUR CONFIRMER NOTRE SOUTIEN À LA FAMILLE AIT OMGHAR (COMME À TOUTES LES AUTRES) !

POUR PROTESTER CONTRE CE NON-LIEU, CONTRE LES VIOLENCES D'ÉTAT !
SOYONS NOMBREUX/EUSES LE SAMEDI 25 MARS À 15 H POUR MANIFESTER DE LA PLAINE DU 7 JUSQU'AU COMMISSARIAT D'HÉNIN-BEAUMONT !

https://lille.demosphere.eu/rv/5130
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Dim 2 Avr 2017 11:26

Dimanche 2 avril 2017 à partir de 13h

Rassemblement
meurtre de Shaoyao Liu par la police
Dignité, justice, vérité


Recueillement en soutien à la famille de LIU Shaoyao

de 13h00 à 17h00 place de la République

La mort de M. LIU Shaoyao le 26 mars 2017, abattu à son domicile dans le cadre d'une intervention policière, a suscité une très vive émotion en France (et en Chine).

Le choc provoqué par cette tragédie a conduit des centaines de personnes à se réunir chaque soir pour partager leur émotion, pour exprimer leur solidarité à la famille, et pour demander que la lumière soit faite sur cette affaire. Ces réunions non autorisées ont malheureusement été à l'origine de tensions avec la police.

Le mercredi 29 mars, la famille de Shaoyao LIU a donné une conférence de presse, lors de laquelle elle a lancé un appel au calme et demandé que soit respectée leur intimité en cette période de deuil.

En accord avec la famille de M. LIU, un rassemblement est organisé le 2 avril Place de République à 13h00 pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de se recueillir en mémoire de M. LIU.

Ce grand rassemblement permettra de donner la parole aux avocats de la famille, mais également aux amis, et à l'ensemble des personnes qui ressentent le besoin de se retrouver pour que cela ne se reproduise plus

L'objectif de ce rassemblement est en premier lieu le recueillement, mais également de rappeler aux autorités que les questions que soulèvent les circonstances de ce drame appellent des réponses pour la sécurité de tous les citoyens, dans les meilleurs délais, et en toute transparence.

Les participants sont priés de ne pas porter de masque, ni de matières dangereuses. Veuillez éviter les couleurs vives.

Information utiles :
• Déroulement du rassemblement
• Réponses aux questions fréquemment posées

Déroulement (il risque de changé):
1. 13h00 : rassemblement, concert
2. 14h30 : Arrivée et interventions de la famille accompagnée de leur avocats.
3. Une minute de silence.
4. Offre de fleurs (Chorale d'une chanson chinoise « Prières« .
5. Mots de condoléances de Monsieur REN Limin, président de l'Association des Résidents chinois de France.
6. Mots de condoléances de Monsieur CHEN Shaoqi, président de l'Association des Résidents d'origine de Qintian.
7. Chant collectif : Mon cher frère, version Xiaoshenyang.
8. Interventions de différentes personnes, des mots de condoléances ou des expériences personnelles, rythmées de la chanson française Paradis blanc, de Michel Berger.
9. Chanson de fin : à choisir. Dispersion du public.

D'autres chansons au choix (n'hésitez pas à proposer les vôtres, avec un lien vers la vidéo).

Organisateur :
CCSAF (Centre de coordination en solidarités aux Asiatiques de France)

https://paris.demosphere.eu/rv/54390
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Jeu 6 Avr 2017 23:06

Mort d’Angelo Garand : « C’est pas une bavure policière, c’est rien d’autre qu’une exécution »

Dans une vidéo publiée le 1er avril 2017, la sœur de l’homme tué par les gendarmes dans un petit village du Loir-et-Cher remet en cause la version servie par le procureur de Blois. Angelo Garand était recherché parce qu’il n’avait pas réintégré la prison de Vivonne après avoir bénéficié d’une permission de sortie.

... https://larotative.info/mort-d-angelo-g ... -2159.html
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Jeu 13 Avr 2017 21:05

« Pourquoi tout ça ? » La famille d’Angelo Garand réclame vérité et justice

Mercredi 5 avril, Angelo Garand a été enterré dans le cimetière de Vineuil, dans le Loir-et-Cher. Une semaine plus tôt, le 30 mars, une équipe de gendarmes et d’hommes du GIGN a fait irruption au domicile de ses parents, à Seur, et l’a abattu sans sommations. Depuis, la famille Garand vit comme hors du temps, et cherche à comprendre ce qui s’est passé.

... http://larotative.info/pourquoi-tout-ca ... -2178.html
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede pit le Lun 24 Avr 2017 19:04

Blois -
" La justice pour Angelo ! "

Plus de 200 personnes ont manifesté hier à Blois autour de la famille d’Angelo Garand, mort le 30 mars dernier à Seur lors de son interpellation par le GIGN.

Pas de justice, pas de paix. Justice pour Angelo ! Parmi les manifestants réunis hier après-midi dans le centre-ville de Blois, un bambin d'une douzaine d'années qui n'hésite pas à crier dans le mégaphone, mais qui pleure aussi souvent. Qui était Angelo ? « C'était mon papa », répond-il avec émotion. Bon nombre de Blésois ont découvert ainsi qui était Angelo Garand, en écoutant plus de 200 manifestants venus faire entendre leur voix, dans le calme et la dignité. Ce trentenaire avait perdu la vie le 30 mars dernier au domicile de son père, à Seur. Recherché pour ne pas avoir réintégré la prison de Poitiers après une permission, il est mort lors de son interpellation par le GIGN (lire la NR du 1er avril). Le parquet de Blois avait alors expliqué que les gendarmes avaient agi en état de légitime défense.

« Nous attendons toujours que la justice nous explique qui a organisé la prise d'assaut et pourquoi. Oui il avait un casier judiciaire mais il ne méritait pas de mourir. » Aurélie, l'une des sœurs d'Angelo, coordonne le rassemblement. L'idée est de rompre le silence et de demander que toute la lumière soit faite, symboliquement devant le palais de justice de Blois. Avant de partir pour une marche en ville, les manifestants se réunissent dans le plus grand calme. Un dispositif policier est déployé sur place, mais les mots d'ordre chez les manifestants resteront l'ordre et la dignité. Aurélie s'est constitué partie civile. Et si sa famille vient porter son deuil et la mémoire d'Angelo, les sympathisants des collectifs Nous sommes d'ici et d'ailleurs venu de Tours et Acid, agir contre les inégalités et les discriminations d'Orléans sont là pour faire plus largement « avancer la justice, qu'elle soit la même pour tous ».
Angelo faisait partie de la communauté des gens du voyage. Sa famille est venue faire entendre ses droits. « C'est le début de la bataille. On ne veut plus que ce soit le Gitan, le Chinois ou le Black qui meurent », ajoute Aurélie. Ce n'est pas pour rien si Amal Bentounsi, coordinatrice d'un collectif très actif, s'est déplacée auprès de la famille loir-et-chérienne, hier. « Il faut

... http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir ... -!-3076314
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