Inspirée par le succès d’Uber, Pia Poppenreiter une Allemande de 28 ans a décidé de lancer le Uber du sexe avec son application : Ohlala. Le principe est simple: mettre les utilisateurs de l’application en contact pour obtenir des rendez-vous tarifiés rapides.
À la recherche d'un testeur de prostituées!
Une maison close située à Berlin, soucieuse d'offrir à ses clients un service de qualité, a publié il y a quelque temps une petite annonce parue sur le site de Kaufmich, afin de trouver un "testeur de prostituées".
191 sénateurs ont voté contre un amendement du gouvernement rétablissant l’article de la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution qui prévoit cette pénalisation. 117 ont voté pour. L’article avait été supprimé en commission. Le texte devra faire l’objet d’une commission mixte paritaire (7 députés, 7 sénateurs) chargée de trouver une version commune. En cas d’échec, c’est l’Assemblée, qui a voté par deux fois la pénalisation, qui aura le dernier mot.
Laisser croire que l’on peut acheter le corps d’une femme est inacceptable. Les propos de certains Sénateurs ont été en ce sens particulièrement sexistes, où le désir masculin prime sur la violence infligée à ces femmes.
http://www.alternativelibertaire.org/?L ... el-bientot« L’achat d’acte sexuel » bientôt interdit. C’est bien, mais…
La loi de « lutte contre le système prostitutionnel » sera bientôt promulguée. Le congrès d’AL de mai 2015, complété par une prise de position de la coordination fédérale d’AL d’octobre, en a fait une analyse nuancée. Si elle ne peut nullement tarir les sources économiques et sociales du système prostitutionnel, certaines dispositions représentent un atout important pour faire évoluer les mentalités masculines.
C’est la dernière ligne droite pour la proposition de loi de « lutte contre le système prostitutionnel ». La navette parlementaire aura duré près de deux ans, en raison de divergences de vues importantes. L’Assemblée voulait interdire le « recours à l’achat d’actes sexuels » et abroger le délit de racolage ; a contrario, le Sénat voulait préserver la tranquillité des prostitueurs et maintenir la chasse aux prostituées [1].
Le dernier mot revenant à l’Assemblée, la loi devrait être adoptée avant la fin de l’année 2015. Comme d’ordinaire, les décrets d’application, eux, attendront sans doute encore un à deux ans.
Quels sont les principaux points de cette loi ?
1. Elle inclut une « information sur les réalités de la prostitution et les dangers de la marchandisation du corps » dans le programme d’éducation à l’égalité des sexes à partir du collège ;
2. Elle prévoit la délivrance d’un titre de séjour de six mois aux prostitué-e-s sans papiers, condition indispensable à leur affranchissement des réseaux de traite [2].
3. Elle abolit l’odieux « délit de racolage passif » instauré en 2003 par la Loi de sécurité intérieure (LSI) voulue par Nicolas Sarkozy. Ce « délit de racolage » – passible de deux mois d’emprisonnement et de 3.750 euros d’amende – faisait des prostituées des délinquantes, et encourageait les persécutions policières à leur encontre, avec la bénédiction des pouvoirs publics cherchant à les rendre invisibles.
4. Elle souligne la responsabilité des « clients » dans l’existence du système prostitutionnel, en frappant d’interdit le « recours à l’achat d’actes sexuels ». Les hommes pris sur le fait seront verbalisés et devront suivre un « stage de sensibilisation ».
Cette dernière disposition, souvent qualifiée de « pénalisation des clients », est celle qui a le plus fait couler d’encre dans les médias. Qu’en penser ?
Quand des survivantes leur ouvrent les yeux
D’une part, on ne peut critiquer son versant répressif : la contravention de 1.500 euros maximum est inégalitaire – dérisoire pour un DSK, exorbitante pour un précaire. Son versant éducatif est beaucoup plus intéressant, à condition qu’il ne passe pas à la trappe. En effet, la loi ne dit pas de quoi sera fait le « stage de sensibilisation ». Selon les moyens mis en œuvre, il peut s’agir d’une vaine leçon de morale civique, ou d’une vraie démarche pédagogique. A l’étranger, le stage s’est révélé fructueux lorsqu’il a été confié à des survivantes de la prostitution qui se chargent de dévoiler à des « clients » l’envers sordide d’un décor prétendument libertin [3].
Le plus important reste cependant la valeur symbolique de l’interdit, le coup qu’il porte au patriarcat dans sa version libérale, en abrogeant la « liberté » de monnayer la sexualité d’autrui.
On assiste en effet, dans les pays où la prostitution est légale, à un retour aux mentalités masculines du XIXe siècle, avec la banalisation de ce mode de « consommation ». Le phénomène est déjà palpable en France, dans les régions frontalières de la Catalogne ou de l’Allemagne, où la virée entre hommes au bordel, de l’autre côté de la frontière, se banalise [4].
contrario, dans des pays comme la Suède et la Norvège, où l’« achat d’acte sexuel » a été interdit, les effets ont été positifs. Pour ce qui est de la masse des prostituées forcées (en France, 85% des effectifs), il a découragé le « marché » et a fait fuir les investisseurs – réseaux de traite, proxénètes, tenanciers de bordels et d’hôtels de passe –, ce qui a mécaniquement fait chuter le nombre de femmes « dressées » (séquestrées et violées dans des « maisons de dressage ») pour être mises sur le trottoir ou en vitrine [5].
Pour ce qui est des prostituées indépendantes (en France, 15% des effectifs), il a certes tari une bonne partie de la clientèle mais, en plaçant les clients en situation d’insécurité, il a renforcé la position des prostituées dans le rapport marchand et même, dans certains cas, fait monter les prix des passes [6].
Une avancée symbolique
Que conclure de tout cela ?
Que les motifs de satisfaction ne doivent pas masquer l’essentiel, à savoir qu’une telle loi ne peut évidemment, en aucun cas, abolir système prostitutionnel.
Certes, ce projet de loi est positif sur quatre points :
1. pour les titres de séjour promis aux prostituées sans papiers ;
2. pour la dépénalisation des personnes prostituées ;
3. pour l’impact positif que l’interdit peut avoir sur la mentalité des hommes ;
4. pour l’impact négatif qu’il peut avoir sur le business des réseaux de traite.
Le problème c’est que, quel que soit le discours du gouvernement PS, sa politique d’austérité et de fermeture des frontières aggrave la pauvreté, sape la protection sociale, et fait donc prospérer le marché de la prostitution.
C’est la raison pour laquelle cette loi sera impuissante à abolir le système prostitutionnel en lui-même. Pour ce faire, il faudra en premier lieu faire reculer la misère par les luttes collectives pour :
• le droit au logement ;
• le droit à un revenu pour toutes et tous (ne serait-ce que l’accès au RSA pour les moins de 25 ans) ;
• la liberté de circulation des migrant-e-s (qui, forcé-e-s à la clandestinité, sont une proie idéale pour les proxénètes) ;
• l’éducation des hommes à des rapports non sexistes.
Guillaume (AL Montreuil), avec Stéphanie (AL Nantes) et Alain (AL Alsace)
[1] « Prostitution : exit la pénalisation des clients, le Sénat veut rétablir le délit de racolage », Le Monde, 27 mars 2015
[2] Selon le rapport d’enquête « Situation sanitaire et sociale des personnes prostituées », du 8 octobre 2013, en France 80% à 90% sont d’origine étrangère – essentiellement roumaine, bulgare, nigériane, brésilienne et chinoise.
[3] « Norma Hotaling, initiatrice d’un programme de sensibilisation des « clients » de la prostitution aux États-Unis », Prostitution et Société, avril-juin 1998.
[4] Sophie Avarguez (dir.), Du visible à l’invisible : prostitution et effets-frontières, Balzac éd., 2013. Solide enquête sociologique sur l’impact des « puticlubs » catalans sur la jeunesse des Pyrénées-Orientales.
[5] Interview de Gunilla Ekberg dans Prostitution et Société, juillet-septembre 2004.
[6] « Prostitution : Stockholm, la ville ou le client est invisible », L’Obs, 1er décembre 2013.
Le parti EELV présente aux élections régionales le fondateur du lobby pro prostitution français, Thierry Schaffauser, cofondateur du Strass. Ce n’est pas la première fois, il faudra s’en souvenir.
Alors que la candidature du fondateur du lobby pro prostitution français, Thierry SCHAFFAUSER, est maintenue, nous publions en exclusivité un extrait du chapitre de la somme remarquable de Claudine Legardinier : Prostitution: une guerre contre les femmes consacré aux stratégies de lobbying de l’industrie proxénète. Un grand merci à elle pour ce don.
RAPPEL :
QUI est Thierry SCHAFFAUSER ?
QU’EST-CE qu’il a fait ? :
1/ En France : fonder LE STRASS lobby pro prostitution + assurer son financement par les réserves parlementaires de EELV
2/ Au Royaume-Uni : l’enquête qui montre qu’il a co-présidé une organisation au service des proxénètes
Le Défenseur des droits Jacques Toubon s'est prononcé contre la pénalisation des clients de la prostitution, et ne souhaite pas sa réintégration dans la proposition de loi qui sera de nouveau discutée en janvier à l'Assemblée
L'avis du Défenseur des droits "nous conforte dans ce qu'on dit, sans cependant se faire d'illusions quant à sa future prise en compte", a réagi Morgane Merteuil, porte-parole du Syndicat du travail sexuel (Strass), opposé à la pénalisation des clients. "Toutes les organisations de défense des droits de l'Homme sont contre cette loi (...) Mais les politiques s'en foutent. Ils refusent de voir la vérité", a-t-elle ajouté.
A l’initiative du moniteur
La loi "ride for ride" permet désormais à toute personne de plus de 18 ans d'apprendre à conduire en échange de relations sexuelles. Cette législation a bénéficié du soutien de la ministre des Transports, Melanie Schultz van Haegen, et du ministre de la Justice, Ard van der Steur. Ils ont expliqué leur démarche dans une lettre au parlement néerlandais : "Il ne s’agit pas d’offrir des activités sexuelles pour une rémunération, mais d’offrir une leçon de conduite", argumentent-ils. "Lorsqu’un acte sexuel est proposé à la place d’un paiement financier, c’est de la prostitution", soit une pratique légale. "Il est important que cela soit à l’initiative du conducteur", précisent-ils.
Rebecca Mott :
« Putophobe ! »
Je veux écrire sur un mot inventé dont se sert l’industrie du sexe pour réduire au silence les femmes sorties de la prostitution et les abolitionnistes.
Il s’agit du mot « putophobie », qui désigne une peur irrationnelle ou une haine des personnes prostituées.
Ce mot gagne en popularité chez les féministes libérales, dans les médias, et auprès d’une trop grande partie de la gauche – sans la moindre remise en cause de sa fonction.
Dans ce message, je vais surtout parler de l’impact de ce mot sur plusieurs femmes sorties du milieu, et de mon propre vécu, pour montrer que l’accusation de putophobie est une arme servant à nous faire taire.
C’est un mot qui n’est devenu à la mode que récemment – et qui est surtout lié à un autre mot inventé, « transphobie » – puisque l’un et l’autre sont souvent utilisés ensemble comme propos haineux visant surtout à censurer les féministes radicales et les abolitionnistes.
Être qualifiée de « putophobe » équivaut en effet à passer pour quelqu’un d’irrationnel, haineux, probablement intégriste et prude, et pour un assassin.
Et ce ne sont que quelques-uns des préjugés qui sous-tendent cette insulte.
Son utilisation a donc pour effet de faire de toute abolitionniste ou femme sortie du milieu un monstre d’intolérance – alors que parler de putophobie confère une aura d’angélisme.
Eh bien non – comme tout le discours du lobby prostitueur, ce n’est qu’un nouvel artifice diabolique.
Regardez qui promeut l’utilisation de ce mot – constatez que ce sont surtout les gens qui souhaitent profiter de la normalisation du commerce du sexe.
En utilisant le mot déshonorant de « pute », le lobby de l’industrie du sexe dévoile ses vraies couleurs.
« Pute », c’est le mot qu’utilisent les hommes pour déshumaniser les personnes prostituées en les réduisant à des marchandises sexuelles à vendre, consommer et rejeter.
« Pute » est un mot qui place les personnes prostituées dans un environnement où elles n’ont d’autre existence que le fait d’être un objet baisable, sans passé et sans perspectives d’avenir.
En d’autres termes, le mot pute sert à maintenir les personnes prostituées dans leur condition – celle de savoir que leurs vies sont sans valeur, si ce n’est d’accumuler encore plus d’argent pour l’industrie du sexe.
Alors, qui manifeste ici une haine irrationnelle des personnes prostituées – les abolitionnistes ou le lobby de la prostitution ?
Qui facilite les millions de viols, de tortures et de meurtres des personnes prostituées ?
Qui s’enrichit à même l’interminable utilisation d’hommes, de femmes et d’enfants ultra vulnérables et amochés pour nourrir la cupidité sexuelle des prostitueurs ?
Si vous pensez que la faute en revient au mouvement abolitionniste, c’est que vous fermez délibérément les yeux sur le mal institutionnalisé qu’est l’industrie du sexe.
Cette industrie est hautement organisée et contrôle depuis des siècles la plupart de l’exploitation sexuelle, qui cible surtout des femmes.
Le commerce du sexe fonctionne en prétendant que tous ses éléments sont indépendants l’un de l’autre.
Que la pornographie dite d’amateurs est simplement fabriquée par des couples, et non reliée à l’industrie du porno ou exploitant des femmes prostituées.
Que le strip-tease n’a aucun lien avec la prostitution ou l’industrie du porno.
Que le porno n’utilise que des femmes adultes qui n’ont aucun lien avec la prostitution.
Que la prostitution pratiquée à l’intérieur est un monde distinct de la prostitution de rue, que ces femmes ne changent jamais de places.
On voit sans fin l’industrie du sexe se dire composée de groupes distincts et isolés, alors qu’ils forment en réalité une institution de profiteurs hautement organisée.
Être prostituée, c’est savoir que vous pouvez migrer à tout moment vers n’importe quel secteur de l’industrie du sexe, habituellement marqué par plus de violence.
Être prostituée, c’est savoir qu’il n’y a aucun secteur sécuritaire dans l’industrie du sexe, parce que la violence masculine y est à tout moment la norme.
La voilà donc, la haine flagrante des personnes prostituées – c’est l’essence même du fonctionnement de l’industrie du sexe.
Le lobby de la prostitution ne manque donc pas de toupet quand il accuse de putophobie les abolitionnistes et les femmes sorties du milieu – alors qu’il fonctionne lui-même comme une machine à tuer.
Ce mot n’a donc aucun sens, car nous sauvons des vies et redonnons de l’espoir.
Rebecca Mott
Version originale : http://rebeccamott.net/2015/12/14/whorephobic/
Traduction : TRADFEM
http://www.solidaires37.org/spip.php?article1064Le système prostitutionnel Prohibitionniste, Règlementariste, Abolitionniste ?
Retour sur le débat organisé par la commission féministe de Solidaires 37, le 2/06/2016 en présence du Nid et d’Elisabeth Claude..
Le Mouvement du Nid existe depuis 80 ans. Il est organisé en délégations départementales. Son objectif principal est l’accompagnement des personnes prostituées.
Il s’occupe aussi de la prévention et de la formation des travailleurs sociaux.
Le Mouvement du Nid a été un des moteurs pour défendre le projet de loi abolitionniste, loi qui a été adoptée le 6 avril 2016.
Le film « Pas à vendre », réalisé, en 2006, par Marie Vermeiren présente des témoignages de femmes sorties de la prostitution. Elles expliquent les raisons qui les ont amenées à se prostituer. Ces femmes reviennent sur les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles elles se prostituaient. L’une d’elle dit que la seule promotion possible c’est « de passer du trottoir à l’égout ».
Par leurs témoignages, elles démontent un certain nombre d’idées reçues :
« C’est l’argent facile ! » Mais, uniquement pour les proxénètes.
« Mon rêve c’est que nous arrivions à 500 entreprises » dit un industriel du sexe aux Pays- Bas.
« C’est très glamour ! » : au fond, on voit les boxes où les femmes sont parquées comme du bétail.
« Elles aiment ça ! » au point de subir tous les caprices des clients prostitueurs, plus de 40 fois par jour.
« C’est ma liberté, c’est mon choix ! ». Mais, il faut se demander pourquoi les prostituées commencent à se droguer surtout quand elles sont dans la prostitution « volontaire ».
Les trois systèmes juridiques du système prostitutionnel :
- Système prohibitionniste (Chine, Emirats Arabes et Nevada aux Etats Unis) : Dans ce système, les proxénètes, les clients et les personnes prostituées sont considéré-es comme des délinquant-es et la prostitution est forcément clandestine.
- Système règlementariste (Allemagne, Catalogne, Pays Bas) : la France a fonctionné dans ce système jusqu’en 1946. La prostitution se pratique dans des lieux spécialisés : maisons closes, salons de massage, eros centers ou parcs à voitures, style parcs à bétail. Le proxénète est considéré comme un chef d’entreprise. Contrairement aux idées reçues, le règlementarisme développe la clandestinité des personnes prostituées.
- Système abolitionniste : ce système date de la fin du XIXe siècle et s’inscrit dans le courant de lutte contre l’esclavage.
En décembre 1949, l’ONU adopte un texte dans lequel la prostitution est reconnue comme un danger pour l’être humain, la famille et la société. En 1960, la France le ratifie et, donc, le proxénétisme devient un délit.
Quelles sont les raisons d’entrée dans la prostitution ?
Facteurs socio-économiques : la précarité, les femmes en situation de famille monoparentale, les jeunes étudiantes, les très jeunes filles se retrouvant à la rue après une rupture familiale.
Facteurs personnels : 91% des personnes prostituées ont été victimes d’inceste, les mauvaises rencontres, les violences sexuelles, les carences affectives.
Qui sont les clients ?
Des hommes à 99%, issus de n’importe quelle catégorie sociale et situation familiale. Ils cherchent à être dans une situation de domination, ont une image dégradée de la femme (mère ou putain). La sexualité féminine est, pour eux, taboue et ils ont une méconnaissance du corps de la femme et de sa sexualité. Ils pensent avoir le droit d’acheter le corps des femmes comme on achète une fringue et le droit d’exiger ce qu’ils ne demandent pas à leur compagne.
L’Etude PROSTCOST (mai 2015) a été présentée par un militant du Nid.
- 37000 personnes prostituées en France : 85% de femmes, 10% d’hommes et 5% de transsexuel-les.
. 1,6 milliards € : coût pour la société française, c’est-à-dire, l’évasion fiscale et le coût humain pour les personnes prostituées.
. 3,2 milliards € : chiffre d’affaires de la prostitution, en France.
. 2,4 millions € : budget alloué aux associations de prévention et d’insertion.
. 12 fois plus de suicides chez les personnes prostituées.
Point de vue féministe et syndicaliste par Elisabeth Claude de la Commission femmes nationale de Solidaires.
Elisabeth Claude nous interroge :
Nous sommes toutes et tous des cibles pour devenir des clients de la consommation de sexe et des proies pour les trafiquants de personnes humaines.
Pourquoi seulement 0,5% des clients de la prostitution sont des femmes ? Parce qu’il y a toujours au final le risque du viol.
Le plus vieux métier du monde est « sage-femme » alors que la prostitution représente la plus vieille exploitation.
Pour répondre au débat posé par le STRAS, organisation de lobbying visant à faire reconnaitre la prostitution comme un travail comme un autre, quels sont ses critères d’embauche, de formation, de promotion, les horaires de travail … L’âge moyen d’entrée dans la prostitution est de 14 ans.
Il s’agit bel et bien d’une forme d’esclavage : durée de travail/24h, pas de prime de nuit. L’espérance de vie des personnes prostituées est de 50 ans en France et 40 aux USA. Quelles seraient nos revendications en tant que syndicalistes ? Devraient-elles porter sur les salaires, les congés payés, les conditions de travail, les droits, le contrat de travail…Et à quelle branche professionnelle et à quel syndicat seraient rattaché-es les travailleurs et travailleuses du sexe : la santé, la culture...?
Les personnes prostituées à leur compte et les proxénètes devraient-elles adhérer au Medef ? sans aucun doute !
Les frais occasionnés par le recours à un-e assistant-e sexuel-le doivent-ils être pris en charge par la Sécurité sociale au même titre qu’un acte de kinésithérapie ? De nombreux lieux -bars, boites de nuit- restent inaccessibles aux PMR (personnes à mobilité réduite).
La vraie question est quelle société voulons-nous ?
Questions/Débat
. La prostitution étudiante : pas de statistiques car plus rare qu’on ne le pense. Il faut dénoncer la précarisation qui peut amener les étudiant-es à se prostituer.
. Le Nid demande que la responsabilisation des clients prévue par la Loi soit assortie d’un accompagnement comme dans le cas de violences conjugales.
. Point positif de la loi : l’achat de tout acte sexuel devient un délit et cela change l’image des femmes qui, dans le système patriarcal, étaient réduites à un objet de consommation.
Retourner vers Débats de société
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités