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Messagede Béatrice le Jeu 13 Fév 2014 21:01

Même Le Point, organe de presse bourgeoise par excellence s'émeut de ce recul indéniable, qui fait ressurgir dans la mémoire collective
" le spectre de Franco la Muerte " !

"L'Espagne est une démocratie militaire"

Alberto Ruiz-Gallardón, qui ne fait pas mystère de ses accointances avec l'épiscopat, sort plus que jamais renforcé après une série de bras de fer. Mardi, après qu'un vote à bulletin secret avait été exigé par le Parti socialiste (PSOE), tous les députés du PP ont appuyé l'initiative de Ruiz-Gallardón. Rebelote jeudi, où une motion contre l'avant-projet de loi, déposée par la Gauche unie (IU), a été rejetée grâce à la majorité absolue des Populares.

"L'Espagne est une démocratie militaire, a ironisé Iñaki Gabilondo, journaliste vedette de la chaîne de télévision Cuatro. La discipline de parti semble bien plus importante que le contenu de la loi, alors même, ce n'est un secret pour personne, que de nombreux membres du PP - les femmes en particulier - trouvent cette loi honteuse." Mercredi soir, l'ultra-conservateur et sulfureux ministre de la Justice, fils d'un avocat proche du régime franquiste, a déclaré : "Au terme du vote à bulletin secret, je me sens pleinement légitimé pour mettre en place cette réforme. Le Parlement est le siège de la souveraineté populaire."

"Retour à l'obscurantisme franquiste"

Sauf qu'en la matière l'immense majorité des Espagnols se rebiffent. Un récent sondage de l'institut Demoscopia indique que 86 % d'entre eux (65 % des votants du PP) s'opposent à l'esprit de la loi. "Cette réforme ampute un des droits fondamentaux de la femme, s'est étranglé un maire conservateur de Galice. Si elle est approuvée, notre pays ferait un bond en arrière de trente ans et nous placerait à la queue des nations européennes en matière de libertés civiques et individuelles." Aux yeux du politologue Josep Ramoneda, "ce projet de loi est d'une gravité considérable ; il démontre que les partis politiques sont des groupes fermés, opaques et hiérarchisés, sourds aux cris de la société civile".

Cette réforme invoque au premier chef le "droit des non-nés", "les êtres faibles de la société", selon les dires de Ruiz-Gallardón. Selon le texte, une femme enceinte souhaitant avorter pourra certes invoquer "un dommage psychologique". Mais, dans la pratique, le parcours du combattant est tel qu'il risque fort de décourager les meilleures volontés : deux consultations obligatoires avec le médecin traitant, les avis favorables de deux psychiatres, un rendez-vous avec une assistante sociale vantant les "joies de la maternité" ; au total, calculent les experts, cela signifiera un retard d'un mois, voire d'un mois et demi. "Conséquence : les femmes ayant de l'argent iront à l'étranger ; les autres consulteront des cliniques clandestines dans les pires conditions sanitaires, estime le chirurgien Diego Fernandez, 58 ans, directeur de la clinique Dator, à Madrid. C'est un retour à l'obscurantisme franquiste."

L'avant-projet de loi, ce train qui semble ne pas pouvoir être arrêté, est actuellement en suspens, puisque sa bonne marche requiert des rapports des régions et du Conseil de la magistrature, de simples formalités. Selon toute vraisemblance, son vote au Parlement aura lieu après les élections européennes de mai. Dès lors, sauf dans le cas d'une mobilisation européenne d'importance, aucun obstacle ne pourra empêcher son approbation.


http://www.lepoint.fr/monde/espagne-avo ... 356_24.php
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Messagede pit le Ven 28 Mar 2014 03:29

Dimanche 30 mars 2014 14h, Mont des Arts, Bruxelles

Non à la marche anti-avortement

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Messagede Béatrice le Jeu 10 Avr 2014 10:13

À Marseille, l’hôpital entrave l’accès à l’IVG pour les femmes précaires.

Communiqué du planning familial 13 :

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Communiqué de presse

Le droit à l’IVG pour toutEs est-il remis en cause à l’hôpital de la Conception (Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille) ?

C’est la question qu’on peut se poser alors qu’une jeune femme algérienne, conjointe de français, s’est présentée pour avoir recours à un avortement en janvier dernier.

La jeune femme est dépourvue de moyens financiers et les démarches pour demander son affiliation à l’Assurance maladie n’avaient pas encore abouti.

Malgré les demandes faites par les soignants de l’hôpital, et au mépris des obligations de l’hôpital de délivrer des soins aux personnes démunies dans le cadre de ses missions de Permanences d’accès aux soins de santé, la direction de l’hôpital a exigé que la jeune femme dépose une caution de 586 euros. Comme la jeune femme ne pouvait pas réunir la somme, la direction s’est opposée à la réalisation de l’opération.

Alors que sa grossesse arrivait au terme des délais légaux pour pratiquer l’IVG, c’est finalement une association marseillaise qui a dû payer d’avance l’intervention.

En agissant ainsi, la direction de l’hôpital de la Conception a commis un refus de soins grave. De fait, le paiement préalable conditionnant l’accès à l’IVG alors que des délais sont imposés pour la réalisation de cet acte peut avoir des conséquences dramatiques pour des femmes en situation de précarité.

Saisie de la situation par le Comede le 7 février, la direction de l’hôpital de la Conception n’a donné aucune réponse.

La direction de l’AP-HM doit apporter publiquement des explications sur cette situation, réaffirmer les principes d’accès inconditionnel à l’IVG pour toutes les femmes, et prendre des mesures d’urgence dans ses services pour éviter une nouvelle situation dramatique.

Marseille, le 09 avril 2014

Contacts presse :
Claire Ricciardi (Mouvement français pour le Planning familial) 06 86 93 13 75
Elise Vallois (Comede) 07 82 47 37 30

http://www.leplanning13.org/A-Marseille ... ave-l.html
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Messagede Béatrice le Mar 15 Avr 2014 09:08

Dérives intégristes au lycée catholique Gerson ( rue de la Pompe dans le 16e arrondissement à Paris ) :
des professeurs, parents et élèves du lycée se sont plaints "des dérives intégristes" dans l'enseignement dispensé dans l'établissement. Mise en cause notamment pour ses propos sur l'avortement, l'association Alliance Vita dénonce ces "mensonges" et calomnies".

Une professeur du lycée Gerson rappelle que bien que l'établissement soit catholique, il est aussi "sous contrat avec l'Etat". Pour elle, "ce genre de discours n'y a pas sa place". "L’Opus Dei est au sein de notre établissement aujourd’hui, c’est incontestable. La responsable de cycle et une collègue, au moins, sont de l’Opus Dei.

http://www.metronews.fr/paris/derives-i ... KR39Sy6FA/
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Messagede Béatrice le Mer 16 Avr 2014 20:37

Le Planning Familial lance une campagne nationale de déstigmatisation de l’avortement.

Communiqué de presse :


Le Planning Familial lance une campagne nationale de déstigmatisation de l’avortement.


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Le Planning Familial lance le site « avortement, un droit à défendre » www.ivg.planning-familial.org

Le droit à l’avortement est encore fortement contesté en Europe et dans le monde, malgré les textes internationaux de l’ONU et de l’OMS recommandant la dépénalisation de l’avortement, au nom de la santé publique et du respect de la dignité des femmes. En France, malgré la loi de 2001, et la suppression de la notion de « détresse » des textes législatifs, les résistances sont encore grandes et ne permettent pas à toutes les femmes d’exercer ce droit en toute liberté.

C’est pourquoi Le Planning Familial lance une campagne nationale de déstigmatisation de l’avortement.

Conçu en complément des informations contenues dans www.ivg.gouv.fr, ce site a pour objectif principal de faire cesser le silence et la culpabilisation qui pèse sur l’IVG mais aussi :

De réassurer les femmes quant à leur choix et démonter les idées reçues sur l’avortement
De lancer un appel à témoignages auprès les femmes, de leur entourage et des professionnels sur l’avortement dans la pratique. Ces données permettront la publication, à la fin de la campagne qui devrait durer un an, d’un ouvrage sur les pratiques, bonnes et mauvaises quant à l’avortement en France (IVG et IMG).

Cette campagne s’appuie sur une affiche et des cartes pockets téléchargeables directement sur le site.

Télécharger :
http://www.planning-familial.org/sites/ ... te_ivg.pdf

http://www.planning-familial.org/communiques-presse
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Messagede Béatrice le Lun 5 Mai 2014 22:38

Google supprime des publicités mensongères pour des sites anti-avortement
( à lire les commentaires "réac" qui suivent, on ne peut plus édifiant ! )

Victoire pour les défenseurs du droit à l'avortement aux Etats-Unis, dans ce pays où il est toujours plus fragilisé : Google a retiré des publicités qui renvoyaient vers des sites anti-IVG, rapporte un blog du Wall Stree Journal. En cause, leur caractère inapproprié, qui violait les conditions de Google en matière d'adéquation entre recherches et publicités. En d'autres termes, ces liens, non seulement n'avaient pas de rapport direct avec la recherche de l'internaute, mais ne renvoyaient pas vers le contenu escompté.

C'est une plainte d'une association américaine « pro-choix », défendant le droit à l'avortement, qui a mis la puce à l'oreille à Google. Naral a en effet recherché, sur le moteur de recherche, les mots-clés « clinique avortement » y ajoutant tour à tour le nom de soixante-dix villes des Etats-Unis. Résultat : 79 % des publicités apparaissant à la suite de ces recherches renvoyaient vers des organisations anti-avortement, qui mènent, selon l'association, « une campagne délibérée de désinformation ».

Naral a, par exemple, repéré le cas d'une publicité qui s'affichait après avoir tapé la recherche (en anglais) « cliniques avortement Escondido [une ville californienne] Californie ». Le lien associé promettait alors l'accès à une « clinique gratuite pour avortement en Californie ». Or il était publié par une association clairement anti-avortement, intitulée 40 Million and Counting – qui, dès la page d'accueil de son site, affiche une campagne questionnant les femmes enceintes : « Si vous saviez qu'au bout de dix-sept semaines votre bébé sue son pouce, auriez-vous encore l'intention d'avorter ? »

Sans surprise, les organisations en question ont exprimé leur désaccord face à la décision de Google, rapporte le Wall Street Journal. Le président du National Right to Life (Droit national à la vie) argue notamment que ces sites sont là pour « les femmes qui ne sont pas sûres du type d'aide dont elles ont besoin ». La politique de Google est toutefois loin de viser uniquement ces groupes « pro-vie » – le géant du Net ayant retiré 350 millions de publicités de son système en 2013.

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/ ... vortement/
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Messagede robin le Jeu 21 Aoû 2014 18:12

Pour un avortement libre et gratuit pour toutes, partout et sans condition

Le projet de loi du gouvernement Rajoy sur (contre) l’avortement, a démontré que la Réaction n’accepte jamais les conquêtes pour nos libertés en général, et en particulier quand il s'agit de celles des femmes. Il nous est donc apparu intéressant de revenir sur le projet de loi espagnol, de faire un petit tour d'actualité européen, avec un focus sur la France, et de réaffirmer le pourquoi de notre revendication d'un avortement libre et gratuit.

Le projet de loi espagnol

Le gouvernement réactionnaire espagnol dirigé par Rajoy a adopté un projet de loi visant à supprimer purement et simplement le droit des femmes à décider librement d'interrompre leur grossesse. Annulant la loi de 2010, ce projet de loi restreint en effet le droit à l'avortement à deux cas précis. Le premier, en cas de risque de grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme. Mais le texte impose que le diagnostic soit émis par deux médecins différents et étrangers à l’établissement pratiquant l’avortement. Un médecin était auparavant suffisant. Pour le second cas, il faut que la grossesse soit la conséquence d’un délit contre la liberté ou l’intégrité sexuelle de la femme. Mais en cas de viol, il faudra qu'elle ait précédemment porté plainte. Pour que la malformation du fœtus puisse être invoquée comme motif de l’interruption de grossesse, il faudra deux rapports, un pour la mère et l’autre pour le fœtus. Ce projet permet également l’extension de la notion d’objection de conscience à l’ensemble des personnels intervenant lors du processus d’interruption volontaire de grossesse. Logiquement, les espagnoles les plus riches viendront se faire avorter en France ou en Angleterre. Pour celles qui n’auront pas les moyens d’aller à l’étranger, elles seront condamnées aux séquelles des avortements clandestins. En renforçant le pouvoir de contrôle médical, en supprimant la possibilité pour les mineures d'accéder à l'avortement, en limitant les possibilités de recours à l'avortement, la loi Rajoy remet en cause l'autonomie des femmes en matière de décision sur leur corps et leur sexualité. L’ Espagne s’apprête ainsi à voter la loi la plus autoritaire et répressive à l’égard des droits des femmes depuis la fin de la dictature franquiste.

Un bref aperçu de la situation en Europe et dans le monde1

En Europe, l’Irlande, la Pologne, Malte et Chypre n’autorisent pas l’IVG. Par contre, aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne, l’IVG est pratiquée jusqu’à 22 semaines (12 semaines en France). La Biélorussie en janvier 2013 et la Macédoine en juin de cette même année ont restreint l’accès à l’avortement.
En Suisse, un projet d’initiative populaire (largement incité par les mouvements catholiques pro-vie) demandant l’arrêt du remboursement des IVG a recueilli plus de 109 000 signatures (100 000 est le minimum nécessaire). Lors de la votation populaire du 9 février 2014, 69,8 % des votants se sont prononcés en faveur de la prise en charge par l’assurance maladie des Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG). L’initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privée – Alléger l’assurance maladie en radiant les coûts de l’interruption de grossesse de l’assurance de base » n'est donc heureusement pas passée, mais cela montre que les réactionnaires sont en pleine offensive.
En Finlande, la femme doit obtenir l'accord du médecin et justifier d'un risque pour sa santé mentale ou physique. Dans les faits, semble-t-il, la loi est interprétée de façon plus large. Cependant le climat est délétère, en 2013 une ministre a qualifié l’avortement de boucherie et juge qu'il ne doit être autorisé à aucun stade de la grossesse. En Italie, jusqu’à 85 % des médecins font appel à la clause de conscience pour ne pas pratiquer d’IVG. Les avortements clandestins se multiplient avec, entre autre, un médicament « miracle » très dangereux appelé Cyclotec. En Hongrie, la seule clinique offrant l’avortement médicamenteux a fermé en janvier sous la pression politique.
En Belgique, de moins en moins de médecins répondent à la demande d’IVG. Ailleurs dans le monde, la liste des pays interdisant l’avortement ou le restreignant est longue et correspond toujours à une très grande influence de la religion : en Israël, au Sri Lanka, en Afghanistan, quelques exemples parmi beaucoup d’autres. Plus globalement, les politiques d'austérité et les gouvernements qui les mènent à travers toute l'Europe (dont la France) sont responsables d'un durcissement des relais de l'oppression patriarcale : discours réactionnaire pour l'enfermement de la femme dans le foyer, remise en cause de l'IVG, fin de l'indépendance économique de nombreuses femmes, augmentation des violences masculines.
Cette offensive patriarcale généralisée en Europe et dans le monde, soutenue par les forces les plus rétrogrades, vise à enfermer les femmes dans “leurs missions naturelles” (mère, femme au foyer, bonne à tout faire et évidemment hétérosexuelle), et est particulièrement violente là où la crise frappe le plus durement. Chaque année, selon l'OMS, 20 millions de grossesses sur 46 millions se terminant par un avortement provoqué se déroulent dans des conditions non sûres et dans un contexte social et légal hostile. Ceci provoque tous les ans la mort d'environ 47 000 femmes des suites d'infections, d'hémorragies, de blessures utérines etc.

La situation en France

En France, le droit à l’IVG est entré dans la loi, il y a 40 ans. Mais ici, comme en Espagne, ou ailleurs, rien n’est acquis et le droit à l’IVG est toujours menacé. Depuis la loi Aubry de 2001, le délai légal d’avortement est de 12 semaines de grossesse (soit 14 semaines d’aménorrhées). Mais ce droit est limité de fait par le manque de place dans les centres. Ce déficit se creuse à mesure que les centres IVG ferment leurs portes. Des goulets d’étranglement existent dans certaines zones où la demande est forte (région PACA par ex). Depuis 10 ans, environ 180 centres d’IVG ont été fermés par des « restructurations » et des « regroupements » de centres hospitaliers, notamment dans le cadre de la tarification à l’activité (T2A), instaurée par la loi Bachelot (HPST 2009) qui soumet les hôpitaux aux affres de la rentabilité financière : l’IVG, mal payée, disparaît ainsi de l’offre d’un certain nombre d’établissements. L’accès à l’IVG est de fait mis à mal par la disparition des structures de proximité et le temps d’attente est si long qu'il interdit à certaines femmes d'avorter pour cause de dépassement des délais légaux de 12 semaines. De nombreuses femmes sont alors contraintes de partir à l’étranger pour pratiquer l’IVG. Évidemment les femmes économiquement les plus fragiles et les plus isolées n'ont pas les moyens de recourir à cette solution. En 2010, un tiers des femmes qui se sont rendues à l’étranger ont fait une demande en France avant les 14 semaines d’aménorrhée, mais n’ont pu trouver de solution dans les délais légaux. Il faut environ 3 à 4 semaines avant de pouvoir avorter. Cette situation incitait jusqu'à aujourd'hui des femmes à aller en Espagne, où les délais sont plus longs, pour pouvoir avorter. La remise en cause du droit à l'avortement en Espagne aura aussi pour effet d'inverser cette tendance et de précariser toujours plus l'accès à l'IVG en France.
Outre la question des moyens, la question de l’exercice de l’objection ou clause de conscience devient le paravent derrière lequel s'abritent beaucoup de médecins réfractaires à l'IVG. La loi de 2001 n’est donc pas appliquée dans sa totalité et le choix des femmes est encore soumis au pouvoir médical et à la pression sociale des activistes réactionnaires. Les lobbies anti-IVG et les mouvements « pro-vie » (souvent les mêmes qui militent pour le rétablissement de la peine de mort) ne cessent de faire pression pour restreindre la loi, voire interdire l’avortement.
Les attaques de l’extrême droite et des intégristes catholiques sur le droit à l’avortement se multiplient sournoisement sur le net (sous couvert d'aide et de conseils à l'avortement) et ouvertement dans la rue (manifestations, intrusions et prières devant les centres IVG). Ils étaient encore 40 000 dans les rues de Paris mi-janvier pour soutenir le projet de loi du gouvernement espagnol...
Au-delà des activistes anti-IVG, un discours ambiant sur l'avortement peut être culpabilisant pour les femmes : la « banalisation » de l'IVG est présentée, y compris dans certains milieux favorables à l'IVG, comme une catastrophe à éviter coûte que coûte ; le « traumatisme » entourant l'IVG est trop souvent considéré comme inévitable, voire obligatoire2. L’interruption volontaire de grossesse est très souvent conjuguée à la forme passive – et douloureuse : on « subit » une IVG, on « a recours » à une IVG, on « passe par » une IVG... Bref, les mots attachés à cet acte sont, en règle générale, négativement connotés, ce contexte social limite de fait le choix des femmes en le rendant plus compliqué.

Le droit à l’avortement : le seul choix des femmes

Ce droit, comme celui à la contraception, implique le droit de disposer de son corps. Les conséquences de la maternité sont différentes pour les pères et pour les mères. La femme enceinte sait, elle et elle seule, si oui ou non elle souhaite consacrer neuf mois de sa vie à un futur enfantement, puis accoucher, et s’occuper d’un enfant après la naissance. A l’opposé de cela, les mouvements masculinistes revendiquent le droit des hommes à autoriser ou non l’avortement.
Nous sommes en faveur du droit à l'avortement dans toutes les circonstances et sans limite de temps. La décision d’avorter ou non demeure la seule responsabilité de la femme enceinte. Restreindre ce droit équivaut à restreindre les options de toutes les femmes face à leurs vies. Nous sommes donc ce qu'on appelle « des pro-choix ».
L'expression «Interruption volontaire de grossesse» est clairement centrée sur le mot «volontaire» et quand on parle de «grossesse non désirée», c’est bien l’absence de désir d’être mère qui prévaut. Personne, y compris un professionnel de santé, ne peut contester ce ressenti.
En amont de l’IVG, le contrôle global de la fécondité par les femmes elles-mêmes, en toute autonomie, est également un enjeu important. Le contrôle médical en matière de contraception, officiellement destiné à protéger la santé des femmes et à les informer sur les options contraceptives qui s’offrent à elles, se traduit in fine par une désinformation plus ou moins orchestrée, qui aboutit à une limitation de choix. La vérité, c’est qu’affranchies de tout «contrôle» et ne s’en remettant au professionnel de santé que pour valider médicalement un choix personnel, les femmes auraient enfin la mainmise sur leur démarche contraceptive, sur leur sexualité et sur leur fécondité. La préoccupation de santé publique affichée pour préserver la santé et le bien-être des femmes cache souvent un refus du pouvoir patriarcal, et à travers lui du pouvoir médical, de considérer les femmes comme aptes à décider pour elles-mêmes ce qui leur convient le mieux.
Cela représente trop d’autonomie pour les tenants d'une société qui, il y a moins d’un siècle, n’envisageait même pas de conférer aux femmes une capacité juridique égale à celles des hommes… Cela est insupportable pour des états qui au travers des politiques natalistes voient toujours le moyen de bénéficier de chair à patron pour les besoins économiques et de chair à canon pour leurs guerres économiques et coloniales.
Le contrôle des naissances est un enjeu fort de perpétuation du système patriarcal.
Toute évolution risquerait de faire vaciller le patriarcat dans ses bases les plus solides : il importe donc de garder les femmes sous contrôle, afin de préserver le socle social, politique et économique en place. On voit sur cette question les liens et le renforcement réciproque des différents systèmes de domination (en l’occurrence capitalisme et patriarcat). Nous combattons cet état de fait et réaffirmons notre volonté que les femmes puissent disposer librement de leurs corps.

Pour conclure

Loin d'être dépassées, les luttes pour l'accès à la contraception et à l'avortement libres et gratuits sont indispensables, les attaques pour limiter ce droit le démontrent …
La résistance doit s'organiser par rapport aux menaces économiques (rentabilisation de l’hôpital) en soutenant les luttes contre les fermetures de lits de centres IVG ou d'hôpitaux.
Nous devons également apporter une réponse aux activistes anti-IVG en reprenant un discours offensif sur la revendication pour l'avortement et la contraception libres et gratuits.
Les attaques contre l'IVG en Espagne ont donné lieu à une série de manifestations en soutien aux féministes espagnoles à travers l'Europe. Dans de nombreuses villes françaises, des initiatives ont eu lieu cet hiver3. Ces solidarités doivent se développer pour ne pas laisser la rue à la réaction qui depuis la « Manif pour (contre) tous/toutes » multiplie les apparitions publiques.
Enfin, nous devons donner du sens à ces luttes en les liant à une critique plus globale du patriarcat et de l'ensemble des systèmes de domination, en affirmant haut et fort notre combat pour la liberté et l'émancipation individuelles et collectives.

Anne et Gilles (groupe de Montpellier)


1. Pour connaître situations et législations sur l'IVG de différents pays voir : la page « Droit de l'avortement » sur Wikipédia ainsi que l'article « L'avortement en Europe. Où sont les bonnes nouvelles ? » sur le site du Planning Familial

2. Voir à ce sujet l'article « Lutter contre la culture du traumatisme autour de l'IVG : un enjeu sociétal et politique » de Gaëlle-Marie Zimmermann, journaliste, auteure et chroniqueuse

3. À titre d'exemple, le 1er février 2014, à l’initiative du groupe de Montpellier de la CGA, plusieurs organisations ont appelé à manifester : près de 400 personnes ont bravé la pluie en solidarité avec les femmes espagnoles. Voir l'appel à la manifestation : http://www.c-g-a.org/content/solidarite ... agne-comme

Source : http://www.c-g-a.org/motion/pour-un-avo ... -condition
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Messagede pit le Jeu 25 Sep 2014 17:18

L'Espagne renonce à son projet de loi sur l’avortement

Le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, a confirmé, mardi 23 septembre, le retrait du projet de loi sur l’avortement conçu par le ministre de la justice, Alberto Ruiz-Gallardón. Ce dernier, qui a reconnu qu'il « n'avait pas été capable » de porter son texte jusque devant le Parlement a immédiatement annoncé son retrait de la vie politique :

... http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... _3214.html
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Messagede pit le Mer 1 Oct 2014 12:53

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Xavier Dor, the walking dead

Xavier Dor a consacré sa vie à nuire aux femmes venues pratiquer une interruption volontaire de grossesse en cherchant à les culpabiliser : président et fondateur de l’association SOS-Tout Petits, il avait pris l’habitude avec ses acolytes de s’introduire dans les centres d’IVG ou les locaux du Planning familial pour réciter des prières et distribuer des petits chaussons d’enfants, mais surtout imposer leur vision de « la vie » en tentant de façon assez malsaine de faire passer les femmes qui s’y rendent pour des infanticides. À 85 ans, il vient d’être condamné à 10000 euros pour des faits remontant à 2012, suite à la plainte d’une des femmes qu’il voulait « sauver ». Lors de son procès, ce fou de la messe a déclaré être prêt à continuer «jusqu’à (sa) mort, et même au-delà» : Dieu nous en préserve, mais au cas où, rappelez-vous, pour abattre un zombie, c’est dans la tête !

La Horde

http://lahorde.samizdat.net/2014/09/27/ ... king-dead/
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Messagede pit le Sam 1 Nov 2014 12:34

Angers, vendredi 14 novembre

40 ans après la loi Veil où en est on ?

à 20h30, Bourse du travail, 14 Place Louis Imbach, 49000 Angers


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Petit rappel historique : en 1974, Simone Veil, ministre de la Santé, fait voter la dépénalisation de l'avortement. En janvier 1975, la « loi Veil » est promulguée puis définitivement adoptée en 1979. L'anniversaire de cette loi est l'occasion pour nous de rappeler l'histoire de l'accès au droit à l'avortement et des luttes qui l'ont accompagné. Qu'en est-il aujourd'hui ?

L'actualité récente nous a prouvé que nous n'avions malheureusement jamais fini de lutter pour avoir pleinement accès à ce droit. L'année dernière, le gouvernement espagnol proposait une loi restreignant fortement l'accès à l'avortement. La mobilisation massive des féministes et de la société civile a réussi à faire reculer le gouvernement sur ce projet. Cet événement, comme d'autres, nous rappelle qu'il faut toujours demeurer vigilant-e-s quant à l'exercice de notre droit à choisir. L'âpreté des débats au moment du retrait de la mention « en situation de détresse » dans le texte de loi français concernant l'IVG illustre bien le fait que cette liberté reste encore discutable pour certain-e-s et que rien n'est jamais totalement acquis. N'oublions pas non plus qu'en France, 130 établissements pratiquant des IVG ont fermé entre 2000 et 2011…

Quelle est la situation de l'IVG aujourd'hui en Maine et Loire ? En France ? En France, chaque année, 200 à 220 000 femmes ont recours à une interruption volontaire de grossesse. Ce choix, certaines femmes ne l'ont pas. Si l'accès à une IVG en France peut encore parfois s'avérer difficile (délais dépassés, fermeture des centres IVG, etc), dans le monde, combien de femmes n'ont toujours pas accès à ce droit et subissent des avortements clandestins ou se trouvent obligées de poursuivre une grossesse non désirée ?

Des militantes du Planning familial présenteront un bref historique du droit à l'avortement et un survol de l'accès à l'IVG au-delà de nos frontières puis Vanessa Belloeil, cheffe de service du centre d'orthogénie Flora Tristan à Angers échangera avec la salle sur la situation actuelle en Maine et Loire, en France.

http://degalaegales.blogspot.fr/2014/10 ... st-on.html
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Messagede Béatrice le Mer 26 Nov 2014 12:24

Le droit à l'avortement a 40 ans.

Petit rappel historique ( Rétro IVG ) :




Une résolution votée exactement 40 ans plus tard


« Personne ne veut remettre en cause la loi sur l’IVG », témoigne désormais Jacques Myard, député UMP. Mais le sujet suscite pourtant toujours certaines crispations chez une partie des élus de droite. « C’était une grande victoire pour les femmes, confie la députée UMP Isabelle Le Callennec, mais je pense qu’aujourd’hui il faut quand même faire très attention à ne pas banaliser l’IVG. »

Pour réaffirmer ce droit qu’elle considère comme fondamental, la majorité de gauche va faire voter ce mercredi une résolution. « La contraception et l’IVG, c’est l’habeas corpus moderne des femmes, c’est leur protection, leur droit de choisir leur fécondité, analyse l’élue socialiste Catherine Coutelle », à l’origine de ce texte.

« C’est un droit qui est acquis, mais qui n’est jamais définitivement acquis, ajoute-t-elle. Il suffit de prendre l’exemple de l’Espagne pour le constater, et c’est pour ça qu’il faut une résolution signée par l’ensemble des groupes. » Une résolution qui devrait être adoptée à une très large majorité.

http://www.rfi.fr/europe/20141126-franc ... t-adoptee/
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Re: Avortement

Messagede pit le Ven 28 Nov 2014 13:19

Samedi 29 novembre, contre-manifestations face à SOS tout petit à Poitiers et Nantes

Pour les droits des femmes, pour disposer librement de nos corps

Il y a quarante ans, suite aux luttes acharnées des femmes s’inscrivant dans une longue histoire d’oppression, d’exploitation et de meurtres perpétrés contre elles par l’Église et les autorités politiques, face à la constitution de réseaux d’avortement clandestins auto-organisés, l’État français finissait par légaliser le droit à l’avortement avec la fameuse loi Veil. Toujours grâce aux luttes féministes, le remboursement de l’IVG a été obtenu (partiellement en 1982 puis totalement en 2013), l’entrave à l’IVG est devenu un délit en 1993 et le délai légal a été allongé de dix à douze semaines de grossesse en 2001 en même temps que le consentement parental préalable était supprimé pour les mineures. De 300.000 avortements clandestins avant la loi Veil, on est passé au chiffre assez stable de 220.000 avortements par an.

Néanmoins, la domination masculine est loin d’être abolie, et les droits des femmes sont de plus en plus menacés. La remise en cause du droit à l’IVG est un marqueur symptomatique. Le 29 novembre, l’association catholique intégriste “Sos tout-petits” appelle de nouveau à une prière de rue contre l’avortement. Son président X. Dor, qui ose comparer l’IVG à un “génocide”, a déjà été condamné pour entrave à l’IVG. Il ne faudrait néanmoins pas voir dans cette initiative l’action isolée d’illuminé.e.s minoritaires : c’est le pape François lui-même, anti-avortement et anti-contraception, qui appelle à prier “pour la vie” ce 29 novembre. Il ne s’est d’ailleurs pas privé d’attaquer une nouvelle fois le droit à l’IVG il y a quelques jours devant le parlement européen, en le comparant à l’abandon des personnes âgées ou au droit à mourir. Le pape a reçu une “standing ovation”. De même, l’Église catholique de France a évoqué le week-end dernier une “banalisation sans précédent de l’avortement”, par la voix de l’évêque de Grenoble.

Sous la pression des institutions religieuses, qui prônent depuis toujours le contrôle et l’aliénation du corps féminin, le droit à l’IVG et les droits des femmes en général ne cessent d’être remis en question à l’échelle européenne ; les intégristes demandent la fin du financement de l’IVG par les États. Partout où l’Église catholique est puissante (Pologne, Irlande, Chypre, Malte), le droit à l’IVG est très restreint, voire illégal. En Espagne, la loi anti-avortement n’est finalement pas passée, grâce à la lutte acharnée des femmes et d’organisations progressistes ou révolutionnaires, mais les mineures doivent désormais obtenir une autorisation parentale. À l’échelle mondiale, aujourd’hui encore, une femme meurt des suites d’un avortement clandestin toutes les sept minutes, du fait de l’interdiction ou de la restriction du droit à avorter. La nouvelle loi texane sur la restriction du droit à l’avortement a été validée le 19 novembre par la cour suprême des États-Unis.

En France, les femmes sont directement impactées par la fermeture pour manque de “rentabilité financière” de 130 structures ces dix dernières années, les baisses de subventions aux plannings familiaux, le maintien d’une “clause de conscience” pour les médecins, un délai de réflexion obligatoire de sept jours entre les deux premières consultations. Des milliers d’entre elles sont ainsi réduites chaque année à avorter à l’étranger, notamment aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, quand elles en ont les moyens. Outre les provocations médiatiques de masculinistes notoires contre les femmes, une certaine frange droitière de la classe politique française s’attaque aujourd’hui à la gratuité ou à l’inconditionnalité du droit à l’IVG, soutenue par des groupuscules intégristes et/ou fascisants qui montent en force.

Selon nous, ces attaques contre le droit des femmes à disposer de leur corps sont à replacer dans une lutte plus large contre la domination économique et politique. Depuis les débuts du capitalisme, la domination économique passe par l’aliénation des individus de leurs propres corps, notamment les femmes qui sont assignées aux activités de reproduction et d’entretien de la main-d’œuvre délibérément dévalorisées, de façon à extraire davantage de profit. La domination politique sur le prolétariat passe par la division genrée de celui-ci en deux “sexes” aux rôles imposés, l’un subordonné à l’autre. Les États continuent de fait de valider une ségrégation de genre, de façon brutale (notamment dans les pays les plus pauvres) ou insidieuse. Les violences quotidiennement subies par les femmes et la réification de leurs corps se doublent d’une perpétuation des inégalités en matière de revenus et de statut social.

Tandis que les intégristes ont toute latitude pour imposer leurs “prières de rue” sexistes ou homophobes dans l’espace commun, et que le discours anti-IVG se banalise sur internet, les manifestant.e.s pour les droits des femmes et la liberté individuelle sont intimidé.e.s par la police, y compris à Poitiers.

Cela ne nous empêchera pas de continuer à lutter, pour le droit à l’avortement libre et gratuit, les droits des femmes et plus largement notre droit à disposer de nos propres corps, contre tous les dominants, les exploiteurs et leurs idéologues. Nous appelons à un large contre-rassemblement, samedi 29 novembre 2014 à 16h à Poitiers, devant l’église Notre-Dame, pour leur faire entendre un autre son de cloche.

Signataires : Des individu.e.s, groupe anarchiste Pavillon Noir, …


http://pn86.noblogs.org/?p=12927


à Nantes

Mon corps, mes droits, mes choix : Je décide !
Manifestation festive et revendicative


à 14h devant le CHU pour contrer la venue de SOS tout-petits et revendiquer l'égalité des droits.

"Mon corps, mes droits, mes choix : Je décide !

Droit de choisir ce que je fais de mon corps, il est à MA disposition !
Droit de décider avec qui je baise, avec qui je fais l'amour et qui j'aime !
Droit de décider si je veux une famille et à quoi elle ressemble !

Parce que les droits à la santé, les droits de choisir d'assumer sa sexualité et/ou son genre, les droits d'avoir des enfants ou NON sont incontournables ! Parce que ce sont des droits fondamentaux pour toutEs les humainEs, nous exigeons l'égalité des droits!

Pour que l'avortement et la contraception soient accessibles à toutEs, partout, sans restriction : notre corps nous appartient !

Parce que le droit à l'IVG n'est pas forcément acquis comme on l'a vu en Espagne.

Pour que chacunE ait les mêmes droits, peu importe la personne avec qui on partage sa vie, qu'on soit mariéEs ou non : accès à la PMA pour toutes !

Pour que chacunE puisse définir librement son genre et que le changement d'état civil soit facilité en le rendant libre et gratuit pour les personnes trans, sans condition médicale !

Parce que ces droits sont représentatifs de la société que nous voulons : en bonne santé, citoyenne, démocratique et qui n'admet pas les discriminations quelles qu'elles soient !

Parce que SOS Tout petit ne se contente pas de prier pour leur ordre moral, ils veulent aussi nous l'imposer.

Parce que la société capitaliste et la société patriarcale nous imposent des systèmes de domination masculine, raciste et homo-lesbo-trans-bi phobes.

Parce que la transphobie, l'homophobie, le racisme, le sexisme ne sont pas des opinions, mais des délits : garde ton intolérance !

Pour toutes ces raisons,
Nous serons dans la rue le 29 novembre pour l'égalité des droits !"

Rendez-vous à 14h devant le CHU


Premiers signataires : AL, CNT, EELV, FA, Front de Gauche 44, LDH, Planning Familial, QuuerFarnaüm (liste en cours)

https://nantes.indymedia.org/articles/30605


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Re: Avortement

Messagede Béatrice le Sam 3 Jan 2015 22:12

mardi 6 janvier 2015 à MARSEILLE à 18h 30 au Planning Familial, 106 boulevard National, 13003

Le Planning Familial 13 vous invite à un débat
Spéculum-partie
Avorter comme à la maison, un combat féministe (16’51’’)

« Trop fortes les filles »
Un reportage d’Arte Radio avec Nina Almberg et Sara Monimart

40 ans après la Loi Veil, c’est l’occasion de débattre autour de la question de l’avortement. Pour amorcer les échanges, replongeons nous dans les années 70 avec cette émission de radio

Le mardi 6 janvier 2015 à 18h30 au Planning Familial des Bouches-du-Rhône
106 bd National, 13003 Marseille

Venez discuter avec nous, échanger, débattre.

P.-S.

Tél : 04 91 91 09 39
http://www.leplanning13.org/
http://www.facebook.com/planning.familial.13

N° Vert IVG-Contraception : 0800 105 105
http://www.parlons-ici.org
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Re: Avortement

Messagede pit le Lun 12 Jan 2015 14:18

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Le droit à l’avortement,des années de combat

Depuis 1920 : les femmes ont l’interdiction de disposer de leur corps. Leur vie sexuelle se réduit au droit à la reproduction.
1971 : publication du Manifeste des 343 femmes qui déclarent avoir avorté.
1972 : procès de Bobigny.
1973 : publication du Manifeste des 331 médecins déclarant avoir pratiqué l’avortement et création du MLAC (Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception). Celui-ci se livre à une pratique illégale de l’avortement par la méthode par aspiration.
Le 17 janvier 1975 : promulgation de la loi sur l’avortement (précédée d’une loi autorisant la contraception). Elle est adoptée pour 5 ans à l’essai.
6 octobre 1979 : Nous sommes 50 000 dans la rue pour confirmer définitivement la loi.
1982 : obtention du remboursement de l’IVG après de nouvelles mobilisations.
Durant les années 90 : actions de commandos contre les CIVG.
27 janvier 1993 : obtention par la CADAC du délit d’entrave à l’IVG.
Loi du 4 juillet 2001 : l’ANCIC*, la CADAC* et le MFPF* obtiennent la loi qui reconnaît comme droit unique, le droit à la contraception et à l’avortement. Enfin l’IVG sort du Code pénal !

Le combat des femmes pour le droit à disposer de leur corps est un combat permanent.
Le droit à l’avortement est toujours fragile. En Espagne, il a bien failli ne plus exister. Sans les manifestations massives de rue et la solidarité internationale, les femmes de ce pays ne pourraient plus accéder à ce droit.
En France, de nos jours, la loi Bachelot sur l’hôpital dite loi « Hôpital Patients Santé Territoire » entraîne, entre autres, la fermeture de nombreuses maternités où sont pratiquées les IVG.
Ces fermetures compliquent l’accès à l’avortement et tendent à le réduire gravement.


Prenant appui sur la crise financière de 2008, les gouvernements successifs nous imposent des politiques d’austérité. Tout en faisant des cadeaux au patronat, ils détruisent les services publics : réduction de personnel et de moyens, privatisations, fermeture de structures notamment dans la santé.
Les conséquences de ces choix politiques touchent de plein fouet les femmes. En effet, ce seront-elles qui s’occuperont à la maison des malades, des personnes âgées etc… et abandonneront leur travail !

Ces réductions de dépenses mettent en péril l’existence des associations qui luttent pour les droits des femmes.

Les mouvements réactionnaires sont à l’offensive, réactivent et développent leurs réseaux. Ils véhiculent et déversent des idées nauséabondes, anti démocratiques, rétrogrades, sexistes, LGBTIphobes. Ils rêvent d’une vision de la famille passéiste et de renforcer encore les inégalités femmes/hommes.
Le gouvernement n’a cessé de reculer devant eux : sur les ABCD de l’égalité, sur les stéréotypes de genre. Il a aussi reculé sur la PMA pour toutes les femmes qui était pourtant une promesse du candidat Hollande.

A contrario, il reste inflexible sur nos revendications.

C’est pourquoi le mouvement féministe appelle à reprendre la rue pour :

l’abrogation de la loi Hôpital Patients Santé Territoire
le maintien et le développement des services publics
un centre d’IVG dédié par hôpital avec le choix de la méthode
des moyens pérennes pour les associations
la PMA pour toutes les femmes
le rétablissement, développement et extension des ABCD de l’égalité

En 1975 on s’est battu,on a obtenu des nouveaux droits !
En 2015,il est grand temps de reprendre la rue !

En avant toutes : le 17 janvier 2015, 14 h 30 à Bastille !


* CADAC: Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception
* ANCIC : Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception
*MFPF : Mouvement Français pour le Plannig Familial

Premiers signataires : CNDF, ANCIC, Association Bi'Cause, Association de Solidarité avec les Femmes Algériennes, Atalante Vidéos Féministes, ATTAC, CADAC, Collectif 13 pour les Droits des Femmes, Collectif 20è/Tenon, Collectif Droits des Femmes 80, Coordination Lesbienne en France, Conseil démocratique kurde de France, Éditions iXe, les éfFRONTé-e-s, L'égalité c'est pas sorcier, Ensemble!, Fédération Nationale Solidarité Femmes, Féminisme Enjeux -Théâtre de l'Opprimé, Féministes pour une autre Europe, Femmes égalité, Femmes en lutte Bagnolet, Femmes migrantes debout, Femmes solidaires,Fières, Fondation Copernic, FSU, Inter LGBT, Jeunes de l'Union Démocratique Bretonne, Ligue des droits de l'Homme, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie, Maison des Femmes de Montreuil, Mouvement du Christianisme social, MJCF, NPA, Parti de Gauche, PCF, Planning Familial, Rajfire, Regards de Femmes, Réseau Féministe « Ruptures », Si les femmes comptaient, Snuep-FSU, SNUipp-FSU 13, Union Syndicale Solidaires.
Avec le soutien de SOS Homophobie.
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Re: Avortement

Messagede pit le Jeu 15 Jan 2015 16:46

Samedi 17 janvier à Toulouse

Manifestation pour le droit a l'avortement

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Tract AL

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Re: Avortement

Messagede Béatrice le Jeu 15 Jan 2015 20:25

samedi 17 janvier 2015 à MARSEILLE à 14 h Place des Réformés
M° 1 - Tram 2 Les Réformés

Mobilisons nous pour l’avortement


Rendez-vous le samedi 17 janvier à 14h aux Réformés pour venir avec nous sensibiliser les Marseillais-e-s aux questions et revendications sur l’IVG à l’occasion de l’anniversaire de la Loi Veil.

Groupe militant du Planning Familial 13 : groupefeministe@gmail.com

http://www.millebabords.org/IMG/pdf/planning-10.pdf
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Re: Avortement

Messagede pit le Ven 16 Jan 2015 03:34

Samedi 17 Janvier à Montpellier

à 14h, Place de la Comédie, 34000 Montpellier

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40 ans après la loi Veil relative à l'IVG, restons mobiliséEs

Le mercredi 26 novembre 2014, une résolution réaffirmant le droit fondamental à l'Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) en France a été votée. La majorité gouvernementale n'a pas hésité à rappeler que le droit à l'avortement allait de pair avec le droit de disposer de son corps, et de prendre librement des décisions autonomes sur sa santé, sans crainte de discriminations, de violences, de coercitions.

Et pourtant , dans les faits, l'accès à l'IVG reste limité

En France, si l'accès à l'IVG est toujours garanti dans les textes, il est de plus en plus difficile dans la réalité. Depuis 10 ans, environ 150 centres d'IVG ont été fermés par des « restructurations » et des « regroupements » de centres hospitaliers, notamment dans le cadre de la tarification à l'activité, instaurée par la loi Bachelot (2009) qui soumetles hôpitaux à la rentabilité financière. Aucune politique n'est venue modifier cet réalité. L'accès à l'IVG est de fait mis à mal par la disparition des structures de proximité et le temps d'attente est si long qu'il interdit certaines femmes d'avorter pour cause de dépassement des délais légaux de 12 semaines.

Le choix des femmes est toujours soumis à la pression sociale de la société patriarcale.

La circulaire du 28 septembre 2001 a consacré la clause de conscience du médecin en précisant qu'« un médecin n'est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse ». Même s'il est tenu d'informer la femme de son refus et la rediriger vers des « praticiens susceptibles de réaliser cette intervention », on comprend vite que la brèche ouverte est béante. Le respect du choix et de l'autonomie des femmes en matière de contraception et d'IVG continue de poser un vrai problème au corps médical et aux pouvoirs publics. Sous couvert d'une préoccupation de santé publique, la « bienveillance » des médecins cache un refus de la société toute entière de déposer les armes, dans une lutte pour le pouvoir résiduel de
prendre des décisions à la place des femmes, qui ne sont pas encore considérées comme aptes à décider pour elles-mêmes ce qui leur convient le mieux.

Partout en Europe, la montée de l'extrême droite, des conservatismes politiques et religieux se fait sentir.

Au sein de l'Union européenne, un texte qui réclamait un accès généralisé à la contraception et à des services d'avortement sûrs a été rejeté en décembre par le Parlement européen. Récemment, nous nous sommes montréEs solidaires des femmes espagnoles qui luttaient contre le projet réactionnaire du gouvernement Rajoy. Ici, les attaques de la droite, de l'extrême droite et des intégristes catholiques, très offensives sur le droit à l'avortement, se multiplient. Ils continuent d'agir sournoisement sur internet sous couvert d'aide et de conseil à l'avortement. Ils se rassemblent ouvertement dans la rue à travers des manifestations et des prières. Laurent Vauquier, n°2 de l'UMP fait par exemple parti des députés qui ont refusés de voter la résolution réaffirmant le droit à l'IVG.

Plus globalement, les politiques d'austérité et les gouvernements qui les mènent à travers toute l'Europe sont responsables d'un durcissement des relais de l'oppression patriarcale : discours réactionnaire pour l'enfermement de la femme dans le foyer, remise en cause de l'IVG, fin de l'indépendance économique de nombreuses femmes, augmentation des violences masculines.

C'est par la lutte que les femmes ont obtenu la dépénalisation de l'avortement, c'est par la lutte que nous obtiendrons :
• la liberté de disposer de notre propre corps et de notre sexualité sans intrusion de l'État ni des religions.
• la reconnaissance de notre capacité à décider si nous voulons être mères ou pas et quand nous le souhaitons, sans tutelles, sans période de réflexion, que nous soyons mineures ou majeures.
• l'éducation sexuelle pour jouir de notre propre sexualité, sans risques, avec autonomie et responsabilité, en rompant avec l'hétéro-normativité.
• l'urgence sociale est à la réduction des inégalités de territoire dans l'accès à l'éducation à la sexualité, à la contraception, et à l'avortement ; à la lutte contre les restructurations hospitalières. Notre santé n'est pas une marchandise !

RASSEMBLEMENT LE SAMEDI 17 JANVIER 2015 à 14H, PLACE DE LA COMEDIE

Signataires : La Collective 34, Osez Le Féminisme 34, Coordination des Groupes Anarchistes 34, Ensemble 34, NPA 34, Solidaires 34

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Re: Avortement

Messagede Béatrice le Dim 18 Jan 2015 22:18

40 ans de l'IVG : des milliers de manifestants pour les droits des femmes à Paris

Entre 2.200 et 7.000 manifestants, selon la police et les organisateurs, ont défilé ce samedi à Paris, à l'occasion du 40e anniversaire de la loi Veil dépénalisant l'avortement.

"L'avortement, on s'est battu pour le gagner on se battra pour le garder". Entre 2.200, selon la police, et 7.000 manifestants, selon les organisateurs, ont défilé samedi à Paris pour défendre le droit des femmes et améliorer l'accès à l'IVG. Quarante ans jour pour jour après la promulgation de la loi Veil - le 17 janvier 1975 - légalisant l'interruption volontaire de grossesse en France.

Le cortège, parti de Bastille en milieu d'après-midi, a battu le pavé jusqu'à l'Opéra, derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "La loi sur l'avortement a 40 ans. En avant toutes pour les droits des femmes".

"La loi Veil on y veille"

Les nombreuses pancartes brandies par les manifestants affichaient des slogans variés tels que "Gardez vos prières loin de nos ovaires", "Je suis Charline, liberté d'aspiration" ou "La loi Veil on y veille".

Le Collectif national pour les droits des femmes avait appelé à la manifestation, de même que plusieurs associations féministes et partis.

"L'avortement, on s'est battu pour le gagner on se battra pour le garder", scandait la foule hétéroclite, venue à l'appel du Collectif national pour les droits des femmes. Etaient également présents une cinquantaine d'associations (Planning familial, Femen, EfFRONTé-e-s, SOS homophobie), mais aussi des partis (PCF, NPA) et syndicats (Solidaires).

Pour Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, la manifestation était "complètement incontournable" au jour du quarantième anniversaire de la loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Un droit menacé, selon les manifestants, notamment en raison du manque de structures adaptées. "Nous réclamons l'abrogation de la loi HPST (de l'ancienne ministre UMP Roselyne Bachelot, votée en 2009, ndlr) qui a démantelé l'hôpital public et entraîné la fermeture de nombreuses maternités", et donc des centres d'IVG affiliés, a expliqué Suzy Rojtman. "Nous demandons aussi la création d'un centre d'IVG par hôpital avec le choix de la méthode (chirurgicale ou médicamenteuse, ndlr) pour les femmes", a-telle ajouté.
Colloque

En parallèle, le collectif "Féministes en Mouvements" qui rassemble une quarantaine d'associations féministes organisait dès 9 heures à la mairie du IVe arrondissement une "journée militante" de débats pour "le droit à l'avortement en France et en Europe", intitulée "bougez pour l'IVG".

"Dans le monde, ce sont 47.000 femmes par an qui décèdent des suites d'un avortement clandestin" et "en France, des femmes font toujours face à de lourdes difficultés pour avorter", ont regretté les organisateurs de ce colloque, rappelant la récente tentative espagnole de revenir sur le droit à l'avortement.

Même si les associations féministes se félicitent d'améliorations apportées à la loi Veil (remboursement à 100% de l'IVG, suppression de la notion de "situation de détresse" pour justifier une demande d'avortement ....), elles regrettent que l'accès à l'IVG ne soit "pas garanti pour toutes les femmes aujourd'hui en France", a également souligné Margaux Collet, d'Osez le Féminisme.


http://www.bfmtv.com/societe/40-ans-de- ... 57873.html
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Re: Avortement

Messagede pit le Mer 21 Jan 2015 11:34

Dimanche 25 janvier, Paris

Débat avec le collectif unitaire 20ème Tenon

à 16h, Bar-restaurant « Le lieu dit », 6 rue Sorbier, Paris 20e

« 40 ans après la loi Veil qu'en est-il ? »
• Présentation du roman graphique historique(BD), « Le choix », sur la conquête du droit des femmes à choisir de procréer ou non avec les auteurs Désirée et Alain Frappier et des militantes du MLAC 20 ème
• La lutte, en 2014, des femmes en Espagne pour maintenir leurs droits.
Extraits de films « Le train de la liberté » et « Paris Madrid même combat pour l'IVG »
Échanges avec des féministes espagnoles.

« N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.
Ces droits ne sont jamais acquis .Vous devez rester vigilantes votre vie durant. » Simone de Beauvoir
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Re: Avortement

Messagede Zoom le Mer 25 Fév 2015 03:29

IVG : Le droit à l’avortement, jamais acquis

Le 17 janvier, la loi dépénalisant l’avortement en France a eu 40 ans. C’était un début mais, accordé avec regret et sous conditions, le droit d’avorter se heurte toujours à la mauvaise volonté et au manque de moyens matériels et humains.

En 1975, le délit d’avortement est resté dans le Code pénal, et l’avortement a été seulement dépénalisé sous certaines conditions (avancement limité de la grossesse, détresse, délai de réflexion, entretien préalable, autorisation parentale pour les mineures, conditions de séjour pour les étrangères, dossier-guide dissuasif, clause de conscience des professionnel-le-s…). Les femmes restaient sous le contrôle des psys et des médecins, l’IVG n’était pas remboursée. Et cette loi de dépénalisation était à l’essai pour cinq ans. Simone Veil a eu le mérite d’affronter les réacs de l’Assemblée nationale, mais ce sont bien les combats féministes qui ont conquis cette loi.

Des améliorations à petits pas

Tout petit à petit, les choses ont avancé et continuent d’avancer : la loi est devenue définitive puis le Code pénal a été nettoyé de ce délit. En 2000, les conditions de séjour ont été supprimées. Depuis 2001 (2001 !!!), les mineures peuvent être accompagnées par un autre adulte que leurs parents, la durée de grossesse pendant laquelle il est possible d’avorter a été rallongée de deux semaines, l’entretien préalable a été supprimé pour les majeures, le dossier qui explique toutes les possibilités de garder la grossesse n’est plus.

La notion de détresse a été amoindrie en 1980 puisqu’il a été reconnu que seule la femme concernée pouvait en juger et, en 2014, elle a disparu de la loi.

L’IVG est remboursée en partie depuis 1983, totalement depuis 2013. Les débats actuels portent sur le remboursement des consultations préalables. Il reste le délai de réflexion de sept jours (mais raccourci à deux en cas de délai presque atteint). Il reste également la scandaleuse clause de conscience, qui dit que le personnel hospitalier a le droit de ne pas respecter la loi s’il est en désaccord avec son contenu.

Les attaques sont constantes. En 1993, le délit d’entrave à l’IVG a été créé pour faire face aux assauts répétés des cathos intégristes contre les cliniques et les femmes. Les manifestations continuent, les plus réacs des députés continuent à profiter de toutes les occasions pour tenter de faire attribuer la personnalité juridique au fœtus (en cas d’accident par exemple, manœuvre cousue de fil blanc pour interdire l’IVG plus tard) ou pour obtenir le déremboursement.

Le droit à l’avortement est constitutif de l’égalité (loin ­d’être atteinte, on est d’accord) entre les hommes et les femmes. Egalité dont l’apprentissage à l’école est combattu avec succès par les cathos (et les ­autres croyants extrémistes, mais le poids important est celui des cathos).

Les discours politiques et médiatiques continuent à être culpabilisants : « ce n’est pas un acte anodin », « c’est toujours une décision difficile », « c’est un échec », « le nombre d’IVG ne baisse pas ». Les femmes continuent à ne pas en parler, à culpabiliser et à souffrir de la réprobation sociale. Alors que les témoignages recueillis par le blog « IVG, je vais bien, merci » montrent que ce peut être anodin, facile et sans conséquences ni physiques ni morales.

Les victoires du capitalisme, c’est aussi moins de moyens pour les services publics donc pour les hôpitaux, moins d’établissements pratiquant cet acte, des délais de prise en charge plus longs, ce qui entraîne de nouveau la nécessité d’aller avorter à l’étranger.

Un progrès dévoyé et controversé

Depuis 1980, l’IVG médicamenteuse est accessible à l’hôpital, depuis 2004 chez les gynécologues et certains et certaines généralistes. Possible pendant les toutes premières semaines, elle a pour avantage d’éviter le passage au bloc. Et pour inconvénient de secouer le corps avec un traitement hormonal agressif et de rendre tout le processus très visible.

Son avantage principal est cependant d’être économique et de permettre de fermer des centres en hôpital.

Elle est aussi utilisée pour « responsabiliser » les femmes quand elles la vivent sans antalgiques, ou seules face à l’évacuation du sang. Le délai est aussi poussé à l’extrême dans certains services pour que les femmes « sentent passer » leur avortement.

Et bientôt, il ne sera plus possible de choisir l’avortement par aspiration si ce n’est quand la durée de la grossesse l’impose.

Les chiffres et les croyances

Le nombre d’IVG est stable. Entre une femme sur deux et une femme sur trois avorte au moins une fois dans sa vie. Le nombre d’IVG répétées augmente. Ce qui fait écrire à l’Institut national d’études démographiques (Ined) que « le choix d’interrompre (ou non) une grossesse est devenu un droit plus qu’un dernier recours » en dernière phrase de sa publication Population et Sociétés de janvier 2015.

Les trois quarts des femmes qui avortent sont sous contraception, l’accès à la contraception n’est pas en cause. L’IVG n’est pas un problème, c’est la solution face à une grossesse non désirée.

D’autant plus que les hommes ne sont pas très impliqués dans cette affaire. À part les masculinistes, perchés ou pas, qui militent à la fois pour ne pas prendre en charge les enfants issus de grossesses qu’ils n’ont pas souhaitées et le droit d’interdire aux femmes d’avorter s’ils veulent que l’enfant naisse. Le ventre des femmes reste une zone de combat.

La contraception reste une préoccupation de la seule moitié du couple qui devra accoucher ou avorter. On sait que la pilule diminue la libido mais ça ne semble pas important, puisqu’on n’en parle pas.

Si les hommes enfantaient, certaines mauvaises langues prétendent que l’IVG serait un droit fondamental et que les moyens contraceptifs seraient nombreux et sans effets secondaires. Comme ce n’est pas le cas, il faut peut-être changer les bases du raisonnement.

L’IVG n’est pas la conséquence des rapports amoureux hétérosexuels, c’est la conséquence du coït. Dans notre société, le coït est l’horizon indépassable du rapport sexuel hétéro, toutes les autres possibilités étant au mieux préliminaires, au pire rien du tout. Penser (et vivre) la sexualité autrement a des avantages pour tout le monde : se débarrasser de la crainte de la grossesse (qui existe même sous contraception, quelle femme sexuellement active n’a pas un bref moment de soulagement au moment de ses règles ?) et de la nécessité de l’IVG ; se débarrasser de la crainte de la panne et de la nécessité de la performance.

Christine (AL Orne)

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