Licenciement : au tour de Goodyear

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Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede L'autre facteur le Ven 22 Mai 2009 18:17

Probablement un nouveau site en bagarre dans pas long

Goodyear Amiens: un nouveau plan social annoncé en juin


Un nouveau plan social concernant l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, deux fois plus important que le précédent annoncé en mai 2008 et qui prévoyait 402 suppressions d'emplois, devrait être dévoilé au cours de la première quinzaine de juin, a-t-on appris vendredi de source syndicale.
© AFP Denis Charlet

LILLE (AFP) - Un nouveau plan social concernant l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, deux fois plus important que le précédent annoncé en mai 2008 et qui prévoyait 402 suppressions d'emplois, devrait être dévoilé au cours de la première quinzaine de juin, a-t-on appris vendredi de source syndicale.

La direction, invoquant une dégradation supplémentaire de son activité due à la crise économique, avait fait savoir en mars qu'un millier de postes de l'activité pneumatiques tourisme étaient menacés, en annonçant aux syndicats le retrait du précédent plan.

Au total, 870 postes sur les 1.400 que compte le site d'Amiens-Nord, seraient supprimés, a indiqué à l'AFP Virgilio Mota da Silva, délégué Sud.

La production de pneus agricoles, pour laquelle travaillent environ 400 personnes, ne serait pas concernée. Une centaine d'emplois seraient également supprimés sur le site de Montluçon (Allier), qui produit des pneus motos et camionnettes, selon M. Mota da Silva.

Sollicitée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité réagir vendredi aux affirmations des syndicats concernant l'avenir d'Amiens-Nord, mais a catégoriquement démenti l'existence d'un projet de suppression d'emplois à Montluçon.

Selon M. Mota da Silva, le groupe devrait faire connaître ses intentions "au cours de la première quinzaine de juin", après la mise en place du comité central d'entreprise issu des élections professionnelles d'avril.

Ce comité central, initialement prévu le 26 mai, devrait être différé pour ne pas interférer avec la journée nationale de grève qui se déroule le même jour.

"C'est la punition, ça fait 15 ans que la direction n'investit plus à Amiens et deux ans et demi qu'elle nous met la pression, qu'elle nous fait du chantage. La crise n'a fait qu'accélérer la décision. On ne peut plus lutter", a estimé M. da Silva.

Alors qu'elle produisait près de 23.000 pneus tourisme par jour il y a encore deux ans, l'usine d'Amiens-Nord n'en produit plus aujourd'hui que 9.000 et les salariés sont contraints au chômage partiel une semaine par mois depuis six mois, a-t-il rappelé.

La CGT n'a pas souhaité réagir sur le fond, évoquant des "rumeurs".

En juillet 2008, Goodyear-Dunlop avait décidé de mettre en oeuvre un plan de réduction de la production d'Amiens-Nord (ex-Goodyear) annoncé en mai, après la décision de la CGT, majoritaire, de refuser une réorganisation du travail en quatre équipes au lieu de cinq.

L'usine d'Amiens-Nord tourne au ralenti depuis jeudi en raison d'une grève portant sur la suppression de primes de productivité, selon les syndicats. La grève est suivie à 60-65%, selon Sud, 80-90%, selon la CGT.

L'usine d'Amiens-Sud (ex-Dunlop), dont salariés et syndicats avaient accepté la réorganisation en quatre équipes, n'est de son côté pas menacée à l'exception des 77 salariés ayant refusé de signer un avenant à leur contrat de travail modifiant les horaires.

© 2009 AFP
L'autre facteur
 

Re: Licenciement au tour de Goodyear

Messagede Nico37 le Ven 19 Juin 2009 08:37

La CGT Goodyear interpelle bernard THIBAULT secrétaire général de la CGT

Le syndicat CGT Goodyear a pris la décision de vous écrire après avoir longtemps dit qu’il allait le faire, mais nous ne pouvons plus repousser cette fois -ci!!!

En effet, nous trouvons que la situation de notre site mais aussi la situation de milliers de salariés en France est alarmante et pour autant nous attendons toujours une réaction massive et d’envergure!!!!

La France est victime d’une catastrophe voulue et mise en place par un gouvernement et des patrons qui ne connaissent aucune limite et pour autant la réaction de la CGT est plus que timide, elle est inexistante!!!

Les ouvriers, salariés attendent un mouvement qui mettra fin à l’insolence de ceux qui détruisent des milliers d’emplois et autant de vies de familles et nous n’avons droit qu’à des journées de mobilisation éclatées sur plusieurs mois, janvier, mars, juin et il faudrait attendre septembre pour remettre ça????

Il est évident que rien ne vas plus, comment pensez vous réussir à mettre à genoux se gouvernement qui haït le monde du travail avec des journées de mobilisation si peux cohérentes avec la cruauté de ce que nous subissons à la base!!!

Des milliers de salariés en France attendent un appel à une grève générale et totale, les manifestations encadrées dont les parcours sont connus de tous ne servent plus à rien, si ce n’est se faire plaisir et montrer qu’il y a encore des syndicats dans ce pays!!!

Le président de la république et son équipe, se moque totalement des manifestations actuelles, mais par contre partout en France des bases CGT luttent chacunes de leur coté, elles luttent aux cotés de salariés qui sont en train de crever et ils n’attendent qu’ une seule chose un appel à une action totale, la CGT est le seul syndicat qui peut le faire, et nous sommes des CGT’istes de base certes mais CGT’istes, il va falloir se bouger un peu, car la crise actuelle doit avoir en réponse une mobilisation de tous au même moment, ne pas agir serait un crime contre le monde du travail !!!

La CGT Goodyear représente plus de 85% des salariés du site d’Amiens, nous travaillons chaque jour à faire en sorte d’améliorer le quotidien des salariés de notre site, mais le problème c’est qu’à l’heure actuelle, il y a dans des centaines d’entreprises en France des mecs qui luttent, qui se battent, qui crèvent, et ils n’attendent qu’une seule chose, qu’un appel puisse nous unir tous dans ce combat, car sans le TOUS ENSEMBLE le patronat et le gouvernement ont encore de beaux jours devant eux!!!

De plus en plus des militants CGT se font passer à tabac, ou alors vont en garde à vue, les patrons et le gouvernement criminalisent la lutte sociale, il va falloir quand même que vous réagissiez la haut, c’est écœurant de voir des syndicalistes en correctionnel parce qu’ils ont défendu leurs collègues et dans le même temps des patrons qui se tirent après avoir mis en faillite les boites avec des parachutes de plusieurs millions d’€uros, la CGT doit faire condamner avec la plus grande fermeté les agissements d’une bande de voyous !!!

La CGT celle pour laquelle nous sommes devenus militants, est un syndicat qui répond aux besoins des salariés, qui écoute la base, les syndiqués, les militants mais aussi tous ceux qui souffrent des injustices et là, nous ne comprenons pas, ou vous êtes dans un bureau trop hermétique aux appels de ceux qui crèvent ou alors il y autre chose, mais en tout cas, nous ne pouvons plus accepter que des gars luttent seuls dans leur coin alors qu’il faut un mouvement d’ampleur!!!

Nous sommes allé rejoindre nos collègues de CONTI (d’ailleurs vous n’en avez jamais fait état même lors de vos passages à canal+ ou ailleurs…) et là bas nous avons vu des petits gars d’une boite qui s’appelle LEARE nous expliquer avec leurs tripes qu’ils luttent depuis des semaines contre un géant appelé PEUGEOT et que le seul message du gouvernement a été d’envoyer des CRS leur démonter la « gueule » !!!!

PEUGEOT qui a reçu 3.5 milliards de l’état c’est-à-dire des impôts des contribuables et qui fait fermer tous les sous-traitants Français, nous avons face à nous des VOYOUS qui n’ont aucune limite et aucun scrupule !!!

A chaque fois que nous allons sur un piquet de grève, nous entendons la même chose…. " ils font quoi la haut à la CGT??? "
Nous dirons ils font quoi, ils attendent quoi????

Nous n’avons jamais connu une telle régression sociale dans notre pays et tous le monde est touché, actifs du privé et du public, retraités, nous sommes dans un pays ou des retraités pour se nourrir vont faire les poubelles après avoir travaillé 40 ans aux pièces pour des patrons qui eux à 50 ans sont en retraite sur des yachts coûtants des millions d‘€uros!!

Cela n’est plus possible, il va falloir que la confédération CGT bouge, nous sommes tous en train de crever dans nos coins, alors que tous ensemble nous aurions déjà gagné !!!

Des Goodyear, des CONTI il y en as partout, et partout les appels se multiplient pour que la CGT appelle à un mouvement nationale de grève reconductible, il n’y a que comme ça que le gouvernement arrêtera de nous prendre pour des cons!!!

Nous sommes des CGT fiers de l’être et nous voulons continuer à l’être, votre poste de secrétaire général de la CGT vous oblige à nous écouter nous les militants de la base, la CGT est un syndicat démocratique avec des valeurs dont une est la plus forte, celle d’être aux cotés de ceux qui luttent et pour le moment ceux qui luttent se sentent bien seuls!!!

Nous n’avons d’ailleurs pas participé à la journée d’action du 13 JUIN 2009, cette journée d’action démontre que vous êtes en déphasage totale avec les revendications de la base, qui peut croire un seul instant que manifester main dans la main un samedi va faire bouger le gouvernement????

Il faut arrêter cette mesquinerie, en 1936 les salariés ont obtenu des avancées sociales énormes, mais ils les ont obtenues en luttant TOUS au même moment et pendant un long moment, en ce moment les salariés luttent pour ne pas perde des acquis ou alors leurs emplois, nous ne nous battons même pas pour obtenir de nouveaux droits mais tout simplement pour essayer de vivre !!!

Le gouvernement revient à la charge, allongement de la durée de cotisation, trou de la sécu qui d’ailleurs et du au fait que les patrons ne payent pas leurs cotisations, bref, l’annonce est clair, ils ont déclaré la guerre au monde du travail !!!

Vous attendez quoi, vous faites encore le bilan, que va-t-il falloir pour la CGT revienne à ses origines, c’est-à-dire un syndicat qui s’oppose à ceux qui veulent détruire le monde du travail ???

La CGT Goodyear vous écris au nom de milliers de salariés qui comme nous vous demande de nous entendre, ce n’est pas un devoir, c’est tout simplement vital !!!

Espérant que notre lettre ne finira pas dans une poubelle et qu’elle aura attiré votre attention, nous vous disons a bientôt a vos cotés dans les rues avec tous ceux qui veulent que le monde change dès demain !!!

Le syndicat CGT Goodyear
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Re: Licenciement au tour de Goodyear

Messagede Vilaine bureaucrate le Mar 15 Sep 2009 01:29

Une vidéo d'Arte de l'emission zoom Europe résumant les faits jusqu'au passage devant le TGI de Nanterre qui donne raison aux syndicats. http://www.dailymotion.com/video/xad6tt_emission-artezoom-europa-la-crisego_news

C'est l'été ! Bonjour chez vous....à Amiens (80)
C'est les vacances chez nos amis de Good Year à Amaiens mais, pour autant, la vie ne s'arrète pas. Le mois de juillet a été chaud : réintégration d'Alexandra menacée de licenciement suite à son refus de mutation pour reorganisation de service, grève et montée des salarié-e-s au TGI de Nanterre le 17 juillet, débrayage de l'equipe 500 le 20 et à nouveau grève le 31 juillet à la suite de la signature de l'accord du 9.

Le mois d'aout comence par un accident mortel d'unsalarié d'une société extérieure !

De nouveau rendez vous sont prévus :

Le 28 aout pour le compte rendu du jugement du 17 juillet,
Le 10 septembre : conciliation sur les dossiers de 550 salariés pour paiement des jours de "lock out" de juillet 2008
et le 17 septembre pour un nouveau Rendez Vous à la Bourse de Paris, pour une journée de rassemblement et de luttes....



17 septembre appel de la CGT aux Salariés de l'automobile

FNIC CGT, CGT Métallurgie, Salaries du caoutchouc et de la métallurgie

L’augmentation des salaires,

Une vraie politique industrielle avec des emplois stables et décents

La reconnaissance de la pénibilité du travail avec une préretraite dès 55 ans.

Les derniers mois ont démontré la volonté des salariés de ne pas céder sans résistance face aux attaques contre l’emploi, le pouvoir d’achat et le maintien de l’outil industriel. De nombreux conflits ont évité que des pans entiers d’activité ne soient rayés de la carte. Avec les salariés, les populations, les élus du personnel ont imposé de cuisants revers aux velléités des grands donneurs d’ordres et des politiques libérales. Mais chaque victoire n’a été obtenue que par la lutte et la mobilisation dans l’unité du monde du travail contestant au patronat disqualifié dans sa gestion et au politique du gouvernement leurs éternels apitoiements sur la fatalité de la crise et de la situation. Comment le patronat peut-il avoir l’indécence de demander des sacrifices aux salariés alors qu’il est le seul responsable, coupable d’avoir imposé une gestion privilégiant la finance au détriment de l’industrie, de l’emploi, du progrès social et économique ? Quant à ce gouvernement, en digne avocat du patronat, il ne cesse de souffler le chaud et le froid avec toujours plus de fonds publics mis à disposition du patronat sans contrôle ; A l’inverse, c’est toujours plus de restrictions pour les salariés et la population.

Une multitude de luttes, d’actions dures, tenaces des salariés de la filière automobile, du caoutchouc à la métallurgie ont marqué ces 6 premiers mois de 2009

Par la lutte, les salariés ont imposé des négociations qui ont permis de faire reculer le patronat sur ses objectifs. Par la lutte, ils ont fait bouger, évoluer les droits, les garanties, notamment sur l’indemnisation du chômage partiel imposé. Ceux de GOODYEEAR,, avec la CGT,, ont mis en échec le projet du 4x8 et le plan de licenciements.. Ceux de la S..B..F..M ((Fonderie Bretonne)),, avec la CGT,, ont ééttéé réintégrés dans le groupe Renault.. Ceux de FAURECIA Auchel ont empêché la fermeture du site, avec des garanties d’’emplois jusqu’’en 2013.. Avec lucidité, les MICHELIN, les SONAS, MOLEX, WAGON refusent de voir sacrifier leur avenir, leur emploi mis en cause par des patrons voyous qui n’ont qu’un objectif : améliorer les marges, les profits au bénéfice des grands actionnaires, au détriment de la collectivité. La colère des salariés est juste. Une autre utilisation des richesses créées par le travail est indispensable, incontournable. Les salariés ne sont ni trop payés, ni nantis de stock-options ou parachutes dorés !! C’est le salaire qui alimente la consommation nationale, qui alimente les carnets de commandes des entreprises dont la finalité doit être de répondre aux besoins de la population. C’est bien le salaire de base qui doit être relevé et en premier lieu le SMIC, que la CGT propose à 1 600 €.

IL FAUT UNE RETRAITE ANTICIPEE POUR COMPENSER LE TRAVAIL PENIBLE..

IL FAUT AUGMENTER LES SALAIRES,, PAS LES ACTIONNAIRES !!

IL FAUT UNE VERITABLE POLITIQUE INDUSTRIELLE EN FRANCE ET EN EUROPE,, CREATRICE D’’EMPLOIS QUALIFIES ET PERENNES..

Le 17 septembre à 11 heures, tous ensemble, faisons converger nos forces en participant massivement au rassemblement devant le symbole de la haute finance : LA BOURSE.

Participons nombreux pour dénoncer, s’opposer aux stratégies financières qui mettent à mal nos industries, nos emplois, nos garanties et droits collectifs (salaires, conditions de travail, etc…) Participons nombreux pour dire non à la suppression de la retraite à 60 ans. Nombreux, pour dire oui à une préretraite dès 55 ans pour tous ceux qui subissent des conditions de travail pénibles. Participons nombreux pour que les richesses du travail servent à une politique industrielle ambitieuse, créatrice d’emplois et de progrès social. Participons nombreux pour revaloriser les salaires, classifications pour mieux vivre et relancer la machine économique.

LE 17 SEPTEMBRE,, AGISSONS NOMBREUX A 11 HEURES, DEVANT LA BOURSE DE PARIS

PLACE DE LA BOURSE 75002 PARIS (METRO BOURSE LIGNE 3)


Un lien interessant pour l'historique :arrow: http://www.sudgoodyear.org/pages/10als13.html

La CGT appelera a une manifestation nationale de tout les secteurs de la CGT le 22 octobre pour "exiger une vraie politique industrielle".
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Re: Licenciement au tour de Goodyear

Messagede Vilaine bureaucrate le Ven 18 Sep 2009 23:26

Le salarié mort en question sur son lieu de travail est mort electrocuté (haute tension) devant son fils, des vidéos macabres de sa mort seraient sur internet et utilisé par la dirrection de l'entreprise pour faire de "la prévention" dixit un salariés de good year.
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Re: Licenciement au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Mer 13 Mar 2013 02:03

Communiqué d'Alternative libertaire

Goodyear : les médias et le PS toujours du même côté de la matraque

Le rituel est connu : dès que les opprimé-e-s se révoltent, ils et elles sont qualifiés d’ « extrémistes » de « violents » et sont infantilisés par des journalistes. Les patrons voyous, les flics ripoux, les hommes ou femmes politiques corrompus n’ont pas droit au même traitement médiatique, loin de là !
Le 7 mars avait lieu une manifestation des salarié-e-s de l’usine Goodyear d’Amiens au siège de l’entreprise à Rueil-Malmaison, où se tenait un comité central d’entreprise sur l’avenir des 1 173 emplois concernés. Cela fait maintenant près de six ans que ces salariés vivent sous la menace d’une fermeture du site, ballotés par des promesses de reprise. Pression sur l’emploi, dégradations des conditions de travail, stress, sont leur lot quotidien.

La manifestation s’est rapidement transformée en affrontement avec la police qui a donné du tonfa, du flash-ball et du gaz lacrymogène. S’est ensuivi un déchaînement médiatique contre les syndicalistes de l’usine. Nombre de journalistes ont affiché leur mépris de classe. Le soir même, sur RTL, l’inénarrable Marc-Olivier Fogiel, sommait Mickaël Wamen, de la CGT de « condamner » cette violence. Peu avant, c’était Pascale Clark qui l’étrillait sur France Inter, http://www.acrimed.org/article4003.html, qualifiant le comportement ouvrier de « belliqueux ». Cette attitude servile n’est pas sans rappeler celle de David Pujadas, http://www.youtube.com/watch?v=56WjT1mqYvs, qui avait rappelé à la loi Xavier Mathieu, militant CGT de l’usine Continental dans son journal télévisé.

Pourtant la colère des Goodyear est légitime. Comme est légitime la colère des milliers de personnes licenciées chaque mois, alors que les profits des grandes entreprises restent mirobolants, http://lexpansion.lexpress.fr/entrepris ... 86237.html. La violence c’est celle de ces patrons de leurs actionnaires qui jettent les gens dans la misère après avoir profité de leur travail jusqu’au bout. La violence c’est celle de la police toujours là pour défendre les riches et celle de la justice toujours là pour condamner les révoltés. Cette violence c’est la violence du capitalisme.

Que fait le gouvernement « socialiste » face à cette violence ? Rien de plus, rien de moins que Sarkozy et sa clique. Goodyear, ArcelorMittal, Sanofi, PSA, Virgin : la stratégie est la même. On fait un peu d’agitation devant les caméras pour la communication gouvernementale, http://www.lepoint.fr/economie/montebou ... 043_28.php, puis on savonne la planche aux salarié-e-s en lutte, et s’ils s’obstinent, on leur envoie les CRS, et on traîne les syndicalistes en justice, http://www.huffingtonpost.fr/2013/03/04 ... 04452.html.

Suite à la manifestation du 7 mars, la réaction du gouvernement a été de condamner les ouvrières et les ouvriers de Goodyear. Sur RMC et BFM-TV, le secrétaire du parti au pouvoir Harlem Désir, a déclaré sur un ton compassé « comprendre » leur réaction, mais « condamner les violences ». Pire le premier flic de France, Manuel Valls, a déclaré, entre deux coups de menton, que la justice serait saisie, http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... lences.php.

Les ouvrières et les ouvriers de Goodyear ont raison ! Contre les licenciements collectifs et l’arbitraire patronal :
. droit de veto des travailleuses et des travailleurs ;
. blocage des dividendes des actionnaires
. réquisition/autogestion des sites viables

Alternative libertaire, le 11 mars 2013
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5246
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Re: Licenciement au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Ven 15 Mar 2013 02:46

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Re: Licenciement au tour de Goodyear

Messagede Béatrice le Sam 23 Mar 2013 20:28

La CGT a présenté samedi un projet de Scop (coopérative), destiné à maintenir la production de pneus agricoles de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord (1.175 salariés) menacée de fermeture, devant quelque 200 personnes.

Goodyear Amiens : la CGT a présenté son projet de Scop aux salariés


La CGT a présenté ce samedi, devant quelque 200 personnes, un projet de Scop (coopérative), destiné à maintenir la production de pneus agricoles de l'usine Goodyear d'Amiens (1175 salariés) menacée de fermeture. Une opération menée au lendemain d'une manifestation dans le calme des ouvriers de la Somme, devant le siège de Goodyear, à Rueil-Malmaison (Hauts-se-Seine), où se tenait un comité central d'entreprise sur le projet de fermeture.

«Le projet de Scop prévoit le maintien de l'activité agraire associé à un plan de départs volontaires avec le maintien de l'activité tourisme pendant 24 mois», a expliqué le représentant de la CGT Mickaël Wamen, à l'issue de la réunion de samedi, qui s'est tenue à huis clos. Aucun chiffre n'a été rendu public par la CGT et les participants, qui avaient reçu pour consigne de ne pas parler à la presse.


Une procédure en cours contre la fermeture de l'usine

La CGT veut réserver «l'exclusivité» du contenu du projet à la direction de Goodyear, a indiqué son avocat Me Teodor Rilov. «La direction de Goodyear ne dit pas qu'elle n'en veut pas : qu'elle nous réunisse le plus vite possible pour que nous puissions le lui présenter», a-t-il déclaré.

«On a bien indiqué aux salariés que la scop n'est pas la solution mais une solution», a souligné de son côté Mickaël Wamen. Ce dernier a rappelé qu'une procédure judiciaire était en cours pour obtenir l'annulation du projet de fermeture de l'usine, qui sera examinée le 17 mai par le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine). La CGT souhaite aussi la mise en place du plan de départs volontaires proposé à l'été 2012, puis retiré faute d'accord entre les partenaires sociaux.

«La Scop ne verra le jour que si les salariés décident que ce projet est bien le leur, a insisté Me Teodor Rilov, l'avocat de la CGT. On va continuer de leur donner des chiffres de plus en plus détaillés et au fur et à mesure, ils vont pouvoir se positionner».

Nouvelle réunion dans deux semaines

Le nombre des salariés de la future Scop n'est pas fixé, a indiqué Mickaël Wamen : « Tous les salariés peuvent y adhérer». Le chiffre d'affaire prévisionnel, le résultat net, le volume d'activité et le prix de vente moyen ont eux été annoncés aux salariés présents ce samedi mais n'ont pas été rendus publics. Une nouvelle réunion d'information est prévue dans deux semaines.

«On ne sait pas trop où on va ; si ça peut marcher, c'est intéressant», a réagi Stéphane, 46 ans, ouvrier chez Goodyear depuis 12 ans. «Maintenant, il n'y plus beaucoup de solutions, il faut prendre ce qui se présente», a commenté de son côté Jackie, 47 ans.

L'usine Goodyear d'Amiens-Nord produit actuellement 400 pneus agricoles par jour et 2800 pneus tourisme bon marché alors qu'elle a la capacité d'en produire respectivement 800 et 15 à 20 000, précise Mickaël Wamen. Selon lui, les effectifs sont répartis par moitié dans ces deux secteurs.

Le gouvernement cherche un repreneur

Mickaël Wamen a également rappelé que le gouvernement s'est lancé à la recherche d'un repreneur pour l'activité de pneus agricoles de l'usine d'Amiens. Le représentant du personnel avait annoncé vendredi cette décision du gouvernement de solliciter l'Agence française pour les investissements étrangers (AFII), peu avant la fin du CCE. Il avait précisé que l'organisme, placé sous la tutelle du ministère de l'Economie, avait jusqu'à fin mai pour trouver ce repreneur.

La direction n'a pas confirmé vendredi le délai avancé par le syndicaliste, un porte-parole indiquant qu'à ce stade, le groupe n'avait «pas de contacts officiels de repreneurs, ni de propositions». Elle a ajouté qu'elle étudierait toutes les offres qui se présenteront, y compris la Scop. La direction avait indiqué qu'elle «procèderait à un examen approfondi du dossier».

Le plan de sauvegarde de l'emploi présenté le 31 janvier prévoit 1173 suppressions de postes. Il est basé uniquement sur des départs contraints, à des conditions moins favorables que celles de 2012. Un nouveau CCE devrait se tenir le 22 mai.


http://www.leparisien.fr/economie/emplo ... 664775.php
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Re: Licenciement au tour de Goodyear

Messagede Béatrice le Mer 29 Mai 2013 20:20

La direction de Goodyear France a annoncé mardi l’échec des tentatives destinées à trouver un repreneur de son usine d’Amiens-Nord, ce qui devrait condamner le site à fermer, menaçant 1 173 emplois. Elle a également rappelé les raisons pour lesquelles elle écartait le projet de SCOOP porté par les salariés en lutte.

Pas de repreneur pour l’usine Goodyear d’Amiens-Nord

La direction de Goodyear France a annoncé mardi l’échec des tentatives destinées à trouver un repreneur de son usine d’Amiens-Nord, ce qui devrait condamner le site à fermer, menaçant 1 173 emplois.

Le groupe a indiqué en avoir informé le comité central d’entreprise (CCE). Il a précisé que trois fabricants de pneumatiques, qui s’étaient manifestés dans un premier temps, n’avaient pas donné suite et que deux fonds d’investissement, sans expérience dans le secteur, avaient été écartés faute de garanties. Goodyear a ajouté par ailleurs que le projet de Scop (coopérative) formulé par la CGT ne représentait pas une « solution au problème des pertes récurrentes de l’activité ».

« La procédure d’information-consultation se poursuit dans la perspective de la prochaine réunion du comité central d’entreprise qui devrait se tenir au cours du mois de juin prochain », a poursuivi la direction.

La recherche de repreneurs engagée par l’Agence française des investissements internationaux (AFII), lancée en février et qui vient de s’achever, a été « très exhaustive » et menée « à travers le monde, notamment en Asie, en Europe et en Amérique du Nord », selon la direction du groupe. « Trois manufacturiers de pneumatiques ont souhaité recueillir davantage d’informations. A l’issue de leur étude, aucun n’a souhaité donner suite », a-t-elle précisé.

Selon elle, « deux fonds d’investissement, sans expérience dans l’industrie des pneumatiques, ont exprimé un intérêt (mais) ces offres ne présentaient cependant aucune assurance quant à la pérennité de l’activité, ni aucune garantie d’emploi ».

La direction a également « rappelé (au cours de ce CCE) en quoi le projet de Scop proposé par la CGT Amiens Nord consistait en réalité en une simple activité de sous-traitance de production pour le compte de Goodyear » et « n’apportait donc pas de solution au problème des pertes récurrentes de l’activité ». « Aucune garantie d’emploi n’était par ailleurs offerte », a-t-elle insisté.

Goodyear France a enfin indiqué avoir « rappelé les informations factuelles qui démentent formellement les allégations de délocalisation évoquées par certains représentants du personnel ». « Toutes les informations nécessaires à la bonne compréhension des données chiffrées » ont été « communiquées aux représentants du personnel », a-t-elle conclu.


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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Béatrice le Ven 28 Nov 2014 20:04

Goodyear : pas de repreneur pour l’usine d’Amiens-Nord

Le géant du pneumatique Goodyear a annoncé jeudi l’échec d’ultimes discussions avec l’équipementier américain Titan, sonnant le glas des derniers espoirs de sauver quelques centaines des 1.143 emplois perdus lors de la fermeture de son usine d’Amiens-Nord en janvier.

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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Jeu 14 Jan 2016 18:45

Contre la casse sociale des Macron, Valls et Hollande : l’appel des Goodyear

Ce 12 janvier 2016 est tombé le jugement de 8 travailleurs de Goodyear poursuivis suite à la séquestration des dirigeants voyous de l’entreprise : 9 mois fermes ! Face à l’État qui criminalise les syndicalistes et les travailleurs en lutte, dans un contexte sécuritaire nourri de l’état d’urgence, les Goodyear lancent un appel qui pourrait faire tâche d’huile.

... http://alternativelibertaire.org/?Contr ... des-Macron
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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Ven 15 Jan 2016 13:46

Les huit d’Amiens-Nord

Aujourd’hui, en France, on va en prison pour avoir défendu son travail. Un tribunal français en a décidé ainsi : les huit anciens salariés de Goodyear écoperont de 9 mois de prison ferme et 15 mois de prison avec sursis pour 30h de séquestration sans atteinte physique de deux membres de leur direction. On va prendre ces huit hommes et les enfermer dans une cellule – pendant de longues semaines, on va les priver de liberté et envoyer un message clair aux autres travailleurs : gare à ceux qui résistent pour conserver leur emploi ou leur dignité ! Un bon travailleur, nous dit la justice française, est un mouton, une créature qui baisse les yeux et les bras, qui accepte son sort sans broncher et qu’on peut donc virer ou maltraiter avec désinvolture.

Un avocat, qui approuve le verdict, a décrit le procès comme un signe « que la violence n’a plus sa place dans le monde du travail ». Il a tout faux. La violence est au centre du monde travail, elle est partout, des plus basiques échanges humains aux grands conseils d’administration où se joue la vie de milliers d’individus. Le travail est violence : violence de la hiérarchie, violence de la répétitivité, violence des dividendes et des grands salaires, violence des délocalisations et des efforts consentis dans la peur de voir les emplois s’envoler ; violence donc d’un système construit sur l’idée que le profit devrait régner en maître sur les relations humaines et qu’on devrait lui consentir tous les sacrifices.

Seulement, cette violence ne sera jamais mise en procès et ses instigateurs – les patrons, les PDG, les grands actionnaires, les managers – ne seront jamais inquiétés par les tribunaux. On devrait même les admirer et considérer leur œuvre comme un sommet de la civilisation occidentale… Ceux qui profitent du travail des autres, qui ne seraient rien sans les centaines de mains à leur service, sont considérés par les politiciens comme des messies : loin de leur taper sur les doigts, on leur fait des cadeaux en espérant très forts qu’ils réduiront un chômage qui les arrange pourtant fort bien. Leur violence, celle de la vie facile, de l’aisance et surtout du pouvoir de détruire, d’une signature, le destin d’autres êtres humains, cette violence-là est protégée, entretenue, perfectionnée par l’État et le système économique en général.

Ce que les huit d’Amiens-Nord ont fait, c’est montrer à leur direction que la violence d’une fermeture d’usine qui met 1173 salariés sur le carreau est aussi concrète que celle qui consiste à rester enfermer dans une pièce pendant 30h avec une poignée de syndicalistes. Et quelle séquestration ! C’était à peine une mise en bouche, un petit échantillon. Une femme ou un homme qui perd son travail, c’est un salaire qui disparaît, c’est peut-être une famille jetée dans les affres de l’instabilité financière, peut-être dans la pauvreté. Cette violence retire à l’être humain son moyen d’existence et lui enjoint de se débrouiller dans un monde où le chômage est endémique, où les industries s’écroulent et où les travailleurs d’un certain âge sont fuis comme la peste par les DRH. Ce sont des jours entiers de souffrance, d’angoisse et d’humiliation.

Auraient-ils dû, les huit d’Amiens et tous les camarades, accepter de voir leurs salaires diminuer et leurs conditions de travail se dégrader ? Auraient-ils dû plier devant le chantage d’une entreprise qui, en 2014, année des faits reprochés, a enregistré un bénéfice net de 2,45 milliards de dollars ? Non, ils ont suivi leur conscience et leur cœur. Quand on affronte une coalition d’intérêts aussi puissante et une philosophie où l’humain est une valeur de capital, qu’on met dans des colonnes et qu’on biffe, d’un coup de crayon, la violence est parfois légitime. La grève ne suffit pas toujours et le blocage, l’occupation, la séquestration, la réappropriation des machines et du matériel deviennent souvent une nécessité.

Nous espérons, pour le bien de nos camarades, que les condamnations seront annulées en appel ou, au strict minimum, aménagée. Mais cette bonne nouvelle serait de toute façon gâchée par le sort de tous ceux qui croupissent dans des cellules, pour une nuit ou cent, pour avoir défendu leur droit de vivre honnêtement, contre la violence des riches ou celle de l’État.

Il semble que nous ayons, dans les années à venir, à nous enfoncer dans une nuit de plus en plus sombre. Alors que les pauvres sont tous les jours plus pauvres et les riches tous les jours plus riches, les gouvernements européens choisissent la voie de l’ordre et criminalisent toute action qui s’opposerait au statu quo. La matraque et le barreau seront leur réponse au lent effondrement d’un système injuste qui vacille sur le poids de sa propre vacuité. À nous de survivre et de, vite, faire advenir l’aurore.

Aujourd’hui, c’est une petite lumière que nous allumons pour les huit d’Amiens-Nord : nous ne vous oublions pas et nous vous accompagnons en esprit. Demain, peut-être, nous serons à votre place.

https://albruxelles.wordpress.com/2016/ ... #more-1552
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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede robin le Dim 24 Jan 2016 20:12

Solidarité avec les salariés condamnés de Goodyear

La peine infligée le 12 janvier 2016 à huit anciens salariés de Goodyear -Amiens, jugés pour avoir séquestré deux cadres pendant 30h, en janvier 2014, dépasse l’entendement. Ces salariés, syndicalistes pour la plupart d'entre eux, ont été condamnés à deux ans de prison, dont neuf mois ferme.

Un petit rappel des faits est pourtant nécessaire afin de se rappeler qui sont les voyous : ces salariés se battaient contre le projet de l'entreprise qui prévoyait le licenciement de quelque 1250 salariés. Ils se sont battus aussi pour empêcher la reprise en 2009 par la multinationale américaine Titan, dirigée par le milliardaire Maurice Taylor, qui avait annoncé vouloir reprendre l'entreprise avec « zéro salarié » afin de délocaliser l'activité.

À cinq reprises, l'entreprise a tenté des plans de licenciement. Trois seront suspendus par la justice, les deux autres seront abandonnés suite à la mobilisation ouvrière.

En 2012, une centaine de plaintes pour harcèlement moral sont déposées contre la direction de Goodyear.

En octobre 2013, Goodyear tente de licencier 5 salariés protégés : ce sera l'inspection du travail qui annulera cette décision au motif que l'entreprise ne souffre pas de difficultés financières. Fin 2011, Goodyear annonce un chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros, et un bénéfice de 251 millions d’euros.

Alors, non, les voyous ne sont certainement pas les salariés !…

Faire pression sur le mouvement syndical pour le museler

Après la répression terrible sur les militant-e-s à Air France, la condamnation de l'inspectrice du travail dans l'affaire TEFAL, voici venu le tour des Goodyear. L'enjeu est d'affaiblir le monde syndical quelques mois avant la préparation par le gouvernement et le patronat du chantier de démolition du code du travail et la fin du contrat de travail : faire courber l'échine à tou-te-s ceux et celles qui s’opposent au quotidien à la démolition sociale, qui adoptent une attitude combative et tentent d'inverser le rapport de force que nous imposent patronat et État.

Le gouvernement est largement complice puisque sur l'exemple des Goodyear, la plainte avait été retirée par les cadres séquestrés ainsi que par la direction. C’est donc le parquet qui a décidé de poursuivre les salariés. Or le parquet dépend du ministère de la Justice. L'État nous prouve encore une fois qu'il n'est donc pas un instrument neutre qui représente l'intérêt général mais bien un instrument de répression au service des dominants.

Soutien inconditionnel : face à l'injustice sociale, la violence sociale est légitime !

Quand les inégalités s'accroissent, la lutte sociale est toujours légitime. Pour rappel, 1 % des plus riches ont augmenté leur richesse de 60 % en 20 ans. Les patrons de leur côté viennent de lancer un appel au gouvernement pour renforcer l'exploitation (contrat de travail et indemnités licenciement et prud’homales) en plus des 40 milliards d'allègement fiscal qu'ils ont déjà obtenus.

A l'inverse, pour les travailleuses et travailleurs, les acquis en termes de protection des droits du travail sont rognés les uns après les autres au fil des politiques d'austérité qui visent à faciliter la course aux bénéfices à court terme des entreprises. La concurrence entre salarié-e-s, les contrats non protégés, la flexibilité conduisent à l'augmentation des arrêts maladie, des burn-out, des suicides au travail.

La CGA affirme son soutien à toutes et tous les salarié-e-s en lutte !

Les véritables violences sont celles que nous font subir patrons et État !



les Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes


http://www.c-g-a.org/content/solidarite ... e-goodyear
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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede pit le Dim 31 Jan 2016 14:44

Journée de mobilisation et de grève pour la relaxe des 8 de Goodyear, 4 février 2016

La CGT appelle à une grande journée de mobilisation et de grève avec des initiatives sur l'ensemble du territoire le 4 février 2016.
Un rassemblement se tiendra à paris, place du trocadero, à 11h00 avec prises de parole.

Le mardi 12 janvier 2016, le Tribunal d'Amiens a rendu son jugement concernant nos huit camarades « ex Goodyear » poursuivis par le Procureur de la République pour « séquestration ».

Le Procureur de la République a décidé de poursuivre nos huit camarades, alors même que l'entreprise avait abandonné toutes les plaintes.

Le juge vient de prendre la décision de suivre le Procureur de la République en condamnant huit représentants des salariés de Goodyear à vingt-quatre mois de prison dont neuf mois fermes ! Avec cinq années de mise à l'épreuve.

C'est un véritable scandale et une atteinte grave aux libertés syndicales !

Cette condamnation s'inscrit dans un mouvement sans répit de criminalisation de l'action syndicale, qui s'accentue jour après jour.

Après Les affaires judiciaires des « Cinq de Roanne », des « Cinq d'EDF-GDF », l'Inspectrice du Travail à Annecy poursuivie par Téfal et condamnée, de Chartres, du Havre, de Villefranche-sur-Saône, de la Caisse d'épargne de l'Ile de France, des salariés d'Air France mis en garde à vue, une nouvelle étape a été franchie avec ceux de Goodyear.

Le gouvernement porte une forte responsabilité dans la criminalisation de l'action syndicale. Cela confirme nos craintes depuis la promulgation de l'état d'urgence, sur le respect des libertés individuelles et collectives fondamentales.

Ce sont les fondements mêmes de notre démocratie qui sont atteints lorsque les libertés syndicales sont attaquées avec une telle violence.

Les problèmes sociaux et sociétaux portés par la crise ont été abandonnés au jeu des tensions, des rapports de force.

Dans ce contexte, un grand nombre d'acteurs de la société civile mobilisés pour la justice et la défense des droits, sont victimes d'une stratégie de criminalisation de leur engagement.

Certains sont sanctionnés pour avoir manifesté dans la rue. Certains sont poursuivis pour des raisons de pure opportunité, d'autres enfin sont sanctionnés pour avoir exprimé une colère sociale accumulée à force d'injustices et de déni de leurs droits à vivre dignement notamment en voulant préserver leur emploi.

Ces femmes, ces hommes, se voient aujourd'hui jugés, condamnés, stigmatisés, alors même que l'action collective, l'engagement citoyen est plus que jamais nécessaire pour défendre notre contrat républicain, l'égalité des droits et l'intérêt général.

La CGT est attachée à la justice, à l'exercice serein du droit. C'est dans cet état d'esprit qu'elle porte l'exigence d'une loi d'amnistie, à laquelle le gouvernement reste sourd, concernant les condamnations pénales, les sanctions disciplinaires et l'arrêt des poursuites en cours, en relation avec les mouvements sociaux et l'activité syndicale et revendicative, survenus après le 17 mai 2002, date d'effet de la dernière loi d'amnistie.Cette mesure, manifesterait une volonté forte d'apaisement et une promesse de dialogue social serein dont notre pays a grand besoin pour affronter les défis portés par la crise.

La CGT sur ces valeurs démocratiques, d'égalité, de fraternité et de défense des libertés individuelles et collectives continuera d'intervenir afin que nos huit camarades soient relaxés.

Pour la CGT, porter atteinte à un militant syndical, c'est porter atteinte à toute la CGT !

La lutte contre la criminalisation de l'action syndicale, s'inscrit dans la démarche générale de la CGT de lutte contre toutes les formes de discriminations.

http://cgtparis.fr/Jeudi-4-fevrier-a-11h00-place-du

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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Lun 1 Fév 2016 13:20

Goodyear : Violence légitime

Huit anciens Goodyear ont été condamnés à neuf mois de prison ferme pour avoir séquestré deux membres de leur direction. Cette condamnation inédite est l’aboutissement d’un système en tout point violent pour les salarié-e-s qui, de chemises déchirés en bénignes séquestrations, ne font que se défendre.

Aujourd’hui, en France, on va en prison pour avoir défendu son travail. Un tribunal en a décidé ainsi : les huit anciens salariés de Goodyear écoperont de neuf mois de prison fermes et quinze mois de prison avec sursis pour 30 heures de séquestration sans atteinte physique de deux membres de leur direction.

Un avocat, qui approuve le verdict, a décrit le procès comme un signe « que la violence n’a plus sa place dans le monde du travail ». Il a tout faux. La violence est au centre du monde du travail, elle est partout, des plus basiques échanges humains aux grands conseils d’administration où se joue la vie de milliers d’individus. Le travail est violence : violence de la hiérarchie, violence de la répétitivité, violence des dividendes et des hauts salaires, violence des délocalisations et des efforts consentis dans la peur de voir les emplois s’envoler ; violence donc d’un système construit sur l’idée que le profit devrait régner en maître sur les relations humaines et qu’on devrait lui consentir tous les sacrifices. On va les enfermer dans une cellule pendant de longues semaines, on va les priver de liberté et envoyer un message clair aux autres travailleurs : gare à ceux et celles qui résistent pour conserver leur emploi ou leur dignité ! Un bon travailleur, nous dit la justice française, est un mouton, une créature qui baisse les yeux et les bras, qui accepte son sort sans broncher et qu’on peut donc virer ou maltraiter avec désinvolture.

Seulement, cette violence ne sera jamais mise en procès et ses instigateurs – les patrons, les grands actionnaires, les managers – ne seront jamais inquiétés par les tribunaux. On devrait même les admirer et considérer leur œuvre comme un sommet de la civilisation occidentale… Ceux qui profitent du travail des autres, qui ne seraient rien sans les centaines de mains à leur service, sont considérés par les politiciens comme des messies : loin de leur taper sur les doigts, on leur fait des cadeaux en espérant très fort qu’ils réduiront un chômage qui les arrange pourtant fort bien. Leur violence, celle de la vie facile, de l’aisance et surtout du pouvoir de détruire, d’une signature, le destin d’autres êtres humains, cette violence-là est protégée, entretenue, perfectionnée par l’État et le système économique en général.

Ce que les huit d’Amiens-Nord ont fait, c’est montrer à leur direction que la violence d’une fermeture d’usine qui met 1 173 salariés sur le carreau est aussi concrète que celle qui consiste à rester enfermé dans une pièce pendant 30 heures avec une poignée de syndicalistes. Une femme ou un homme qui perd son travail, c’est un salaire qui disparaît, c’est peut-être une famille jetée dans les affres de l’instabilité financière, peut-être dans la pauvreté. Cette violence retire à l’être humain son moyen d’existence et lui enjoint de se débrouiller dans un monde où le chômage est endémique, où les industries s’écroulent et où les travailleurs d’un certain âge sont fuis comme la peste par les DRH. Ce sont des jours entiers de souffrance, d’angoisse et d’humiliation.

La matraque et le barreau pour maintenir le statu quo

Auraient-ils dû, les huit d’Amiens et tous leurs camarades, accepter de voir leurs salaires diminuer et leurs conditions de travail se dégrader ? Auraient-ils dû plier devant le chantage d’une entreprise qui, en 2014, année des faits reprochés, a enregistré un bénéfice net de 2,45 milliards de dollars ? Non, ils ont suivi leur conscience et leur cœur. Quand on affronte une coalition d’intérêts aussi puissante et une idéologie où l’humain est une valeur de capital, qu’on met dans des colonnes et qu’on biffe d’un coup de crayon, la violence est parfois légitime. La grève ne suffit pas toujours et le blocage, l’occupation, la séquestration, la réappropriation des machines et du matériel deviennent souvent une nécessité.

Nous espérons, pour le bien de nos camarades, que les condamnations seront annulées en appel ou, au strict minimum, aménagées. Mais cette bonne nouvelle serait gâchée par le sort de tous ceux et celles qui croupissent dans des cellules, pour une nuit ou cent, pour avoir défendu leur droit de vivre honnêtement, contre la violence des riches ou celle de l’État.

Il semble que nous ayons, dans les années à venir, à nous enfoncer dans une nuit de plus en plus sombre. Alors que les pauvres sont tous les jours plus pauvres et les riches tous les jours plus riches, les gouvernements européens choisissent la voie de l’ordre et criminalisent toute action qui s’opposerait au statu quo. La matraque et le barreau seront leur réponse au lent effondrement d’un système injuste qui vacille sur le poids de sa propre vacuité. À nous de survivre et de faire advenir l’aurore.

Aujourd’hui, c’est une petite lumière que nous allumons pour les huit d’Amiens-Nord : nous ne les oublions pas et nous les accompagnons en esprit. Demain, peut-être, nous serons à leur place.

Julien Clamence (AL Bruxelles)

http://alternativelibertaire.org/?Goody ... e-legitime
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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Béatrice le Mar 2 Fév 2016 19:38

Comité d’action de La Ciotat

Peine de prison ferme pour les Goodyear
Notre démocratie est en danger !


Dans l’action jeudi 4 février 11 heures à La Ciotat / 14 heures à Marseille

Goodyear. Vingt-quatre mois de prison dont neuf mois ferme !

C’est la condamnation pour 8 anciens salariés, après 7 ans de lutte très dure pour défendre les 1 400 emplois. 12 morts, dont 3 suicides parmi les salariés, des centaines de familles séparées...
Le gouvernement s’acharne contre eux, alors que la direction et les deux cadres « séquestrés » avaient retiré les plaintes.

Air France :
2 900 suppressions d’empois, deux chemises déchirées.
Ce sont les salariés qui sont licenciés et traînés en justice.

On pourrait multiplier par centaines les attaques contre les salariés et les syndiqués « coupables » de défendre leurs emplois et leurs conditions de travail.

Tous ne sont pas traités ainsi :

Réduction des peines pour licenciements abusifs, mêmes constatés par l’inspection du travail...

Fraude fiscale : 80 milliards volés chaque année aux finances publiques. Pas une confiscation, pas une peine de prison...

Le Code du Travail s’est alourdi par la multiplication des exceptions au profit des patrons, mais le gouvernement prépare la suppression de plus de 1000 articles protégeant les salariés.

Cela porte un nom : JUSTICE DE CLASSE.


Signez la pétition et l’appel (déjà 150 000 à ce jour)


Pétition : https://www.change.org/p/françois-hollande-l-appel-des-goodyear

Appel : Signatures à adresser à : cabsg chez cgt.fr
ou à communiquer au 01 55 82 83 06.

Comité d’action, liste des organisations de La Ciotat :
CGT, FSU, Ensemble, PCF, PG, NPA, EELV, LDH, ATTAC, Secours Populaire

Dans l’action le 4 février


Pour les 8 de Goodyear et tous les autres,
partout en France, le 4 février pour la démocratie et l’urgence sociale !

Les 8 de Goodyear ne sont pas les seuls en cause.

Leur condamnation vient après les affaires judiciaires des « Cinq de Roanne » et des « Cinq d’EDF-GDF ». Après l’Inspectrice du Travail à Annecy poursuivie par Téfal et condamnée, après les affaires de Chartres, du Havre, de Villefranche-sur-Saône, de la Caisse d’Épargne de l’Ile de France et les salariés d’Air France mis en garde à vue.

L’action associative tend, elle aussi, à être de plus en plus criminalisée.

Le gouvernement porte une forte responsabilité dans la criminalisation de l’action syndicale. Cela confirme nos craintes depuis la promulgation de l’état d’urgence, sur le respect des libertés individuelles et collectives fondamentales.

Ce sont les fondements mêmes de notre démocratie qui sont atteints lorsque les libertés syndicales sont attaquées avec une telle violence.

Rassemblements


à La Ciotat le jeudi 4 février à 11 heures
Rendez-vous devant l’Union Locale CGT, rue Bouronne

Venez nombreux, avec votre famille, vos amis, vos collègues, vos mots d’ordre et vos pancartes !

À Marseille, juste après, jeudi 4 février 2016 à 14h00

Rassemblement au rond-point du Prado (à l’entrée du Parc Chanot)

Vous pourrez participer au rassemblement de la Ciotat, puis à celui de Marseille.
Bus à la Gare routière vers le Palais Omnisport (tout près du parc Chanot)
12h15 – 13h09 ou 13h47 – 14h27 5,10 € / voyage
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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Jeu 4 Fév 2016 14:52

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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede pit le Jeu 11 Fév 2016 22:24

Cher(e) ami(e), à la suite de l’élan de solidarité qui s’est exprimé le 4 février partout en France, le mouvement en faveur de la relaxe des 8 goodyears et pour que cesse la politique de criminalisation de l’action syndicale du gouvernement ne cesse de s’amplifier. D’ores et déjà de nombreux comités locaux de soutien ont été créés partout en France. Il faut que ce mouvement s’amplifie afin de préparer une grande initiative nationale. Vous trouverez ci-dessous la liste actualisée des prochaines réunions locales des comités de soutien :

16 février 2016 à 18h30 à Paris : Bourse du Travail - 3, rue du Château d’Eau 75010 Paris

18 février 2016 à 18h à Marseille : salle du Sporting Club du GPMM - Porte 4 Port de Marseille

19 février 2016 à 16h à Lyon : Bourse du Travail - 205 place Guichard 69003 Lyon

24 février 2016 à 18h à Rouvroy : Salle des fêtes - 173 rue de Gaulle 62320 Rouvroy

25 février 2016 à 18h à Lille : Espace Marx - 6bis rue Roger Salengro 59599 Lille

26 février 2016 à 17h à Béthune : Union Locale CGT - 3, place de l’Europe - 62400 Béthune

29 février 2016 à 17h30 à Amiens : Salle Valentin Haüy - 93, rue Valentin Haüy 80000 Amiens

Nous invitons tous ceux qui le souhaitent à la réunion du comité local de soutien la plus proche de chez eux. Au fur et à mesure que d’autres réunions seront programmées dans d’autres départements, nous vous adresserons la liste des nouvelles initiatives. Notez dès à présent qu’afin de préparer une grande mobilisation à l’échelle du pays, une réunion nationale de tous les comités locaux de France aura lieu le 12 mars 2016 à 14h30 à Paris : Bourse du travail - 3, rue du Château d’Eau 75010 Paris
Fraternellement,
La CGT Goodyear

NB : afin de nous faciliter le traitement de vos nombreuses réponses, merci d’avance de bien vouloir indiquer dans l’OBJET de votre mail UNIQUEMENT votre CODE POSTAL.
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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Sam 13 Fév 2016 16:08

Goodyear : tribunes de lutte

[vidéo] à travers quatre tribunes de syndicalistes lors du rassemblement de lutte organisé le 4 février 2016 contre la répression syndicale et en soutien aux travailleurs et travailleuses de Goodyear, des mots pour prendre conscience, se mettre en colère, et mettre sa conscience et sa colère au service d’un projet collectif : faire front contre l’injustice et la répression, bâtir les convergences contre le cynisme de l’époque.

Alors que le 4 février plus de 80 rassemblements ou manifestations se tenait dans le pays en solidarité avec les 8 goodyears poursuivit et condamnés à de la prison ferme, des milliers de personnes se massaient place de la Nation, à Paris. Voilà quelques unes des prises de paroles filmées, des mots de lutte, des tribunes dressées contre l’injustice, la répression, pour la dignité.

... http://www.alternativelibertaire.org/?G ... s-de-lutte
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Re: Licenciement : au tour de Goodyear

Messagede Zoom le Dim 16 Oct 2016 19:40

Goodyear : Ils ont suivi leur conscience et leur cœur

« La matraque et le barreau seront leur réponse au lent effondrement d’un système injuste qui vacille sous le poids de sa propre vacuité. À nous de survivre et de, vite, faire advenir l’aurore. »

Aujourd’hui, en France, on va en prison pour avoir défendu son travail. Un tribunal français en a décidé ainsi : les huit anciens salariés de Goodyear écoperont de 9 mois de prison ferme et 15 mois de prison avec sursis pour trente heures de séquestration sans atteinte physique de deux membres de leur direction.

On va prendre ces huit hommes et les enfermer dans une cellule – pendant de longues semaines, on va les priver de liberté et envoyer un message clair aux autres travailleurs : gare à ceux qui résistent pour conserver leur emploi ou leur dignité ! Un bon travailleur, nous dit la justice française, est un mouton, une créature qui baisse les yeux et les bras, qui accepte son sort sans broncher et qu’on peut donc virer ou maltraiter avec désinvolture.

La violence est au centre du monde travail

Un avocat, qui approuve le verdict, a décrit le procès comme un signe « que la violence n’a plus sa place dans le monde du travail ». [1] Il a tout faux. La violence est au centre du monde travail, elle est partout, des plus basiques échanges humains aux grands conseils d’administration où se joue la vie de milliers d’individus.

Le travail est violence : violence de la hiérarchie, violence de la répétitivité, violence des dividendes et des grands salaires, violence des délocalisations et des efforts consentis dans la peur de voir les emplois s’envoler ; violence donc d’un système construit sur l’idée que le profit devrait régner en maître sur les relations humaines et qu’on devrait lui consentir tous les sacrifices.

Seulement, cette violence ne sera jamais mise en procès et ses instigateurs – les patrons, les PDG, les grands actionnaires, les managers – ne seront jamais inquiétés par les tribunaux. On devrait même les admirer et considérer leur œuvre comme un sommet de la civilisation occidentale… Ceux qui profitent du travail des autres, qui ne seraient rien sans les centaines de mains à leur service, sont considérés par les politiciens comme des messies : loin de leur taper sur les doigts, on leur fait des cadeaux en espérant très forts qu’ils réduiront un chômage qui les arrange pourtant fort bien.

Leur violence, celle de la vie facile, de l’aisance et surtout du pouvoir de détruire, d’une signature, le destin d’autres êtres humains, cette violence-là est protégée, entretenue, perfectionnée par l’État et le système économique en général.

Blocage, occupation, séquestration, réappropriation des machines et du matériel

Ce que les huit d’Amiens-Nord ont fait, c’est montrer à leur direction que la violence d’une fermeture d’usine qui met 1.173 salariés sur le carreau est aussi concrète que celle qui consiste à rester enfermer dans une pièce pendant trente heures avec une poignée de syndicalistes. Et quelle séquestration ! C’était à peine une mise en bouche, un petit échantillon.

Une femme ou un homme qui perd son travail, c’est un salaire qui disparaît, c’est peut-être une famille jetée dans les affres de l’instabilité financière, peut-être dans la pauvreté. Cette violence retire à l’être humain son moyen d’existence et lui enjoint de se débrouiller dans un monde où le chômage est endémique, où les industries s’écroulent et où les travailleurs d’un certain âge sont fuis comme la peste par les DRH. Ce sont des jours entiers de souffrance, d’angoisse et d’humiliation.

Auraient-ils dû, les huit d’Amiens et tous les camarades, accepter de voir leurs salaires diminuer et leurs conditions de travail se dégrader ? Auraient-ils dû plier devant le chantage d’une entreprise qui, en 2014, année des faits reprochés, a enregistré un bénéfice net de 2,45 milliards de dollars ? Non, ils ont suivi leur conscience et leur cœur.

Quand on affronte une coalition d’intérêts aussi puissante et une philosophie où l’humain est une valeur de capital, qu’on met dans des colonnes et qu’on biffe, d’un coup de crayon, la violence est parfois légitime. La grève ne suffit pas toujours et le blocage, l’occupation, la séquestration, la réappropriation des machines et du matériel deviennent souvent une nécessité.

Une nuit de plus en plus sombre

Nous espérons, pour le bien de nos camarades, que les condamnations seront annulées en appel ou, au strict minimum, aménagée. Mais cette bonne nouvelle serait de toute façon gâchée par le sort de tous ceux qui croupissent dans des cellules, pour une nuit ou cent, pour avoir défendu leur droit de vivre honnêtement, contre la violence des riches ou celle de l’État.

Il semble que nous ayons, dans les années à venir, à nous enfoncer dans une nuit de plus en plus sombre. Alors que les pauvres sont tous les jours plus pauvres et les riches tous les jours plus riches, les gouvernements européens choisissent la voie de l’ordre et criminalisent toute action qui s’opposerait au statu quo. La matraque et le barreau seront leur réponse au lent effondrement d’un système injuste qui vacille sous le poids de sa propre vacuité. À nous de survivre et de, vite, faire advenir l’aurore.

Aujourd’hui, c’est une petite lumière que nous allumons pour les huit d’Amiens-Nord : nous ne vous oublions pas et nous vous accompagnons en esprit. Demain, peut-être, nous serons à votre place.

Julien Clamence (AL Bruxelles)


[1] Le Monde, 12 janvier 2016 http://abonnes.lemonde.fr/emploi/articl ... 98637.html

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