mouvement dans l'éducation, à suivre...

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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Mar 30 Juin 2009 15:31



Les corrections du Bac Pro Agricole : l'épreuve de force

Ces derniers jours, les lycées de Romans et de Tours Fondettes, où des épreuves de Bac Pro agricole devaient être corrigées, ont été le théâtre de confrontations entre forces de l’ordre et bloqueurs. Yves, enseignant correcteur témoigne de cette nouvelle manifestation de désarroi.

A l’heure du changement ministériel, l’enseignement agricole public manifeste avec des blocages de centres de correction. Le nouveau Ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, s’attend certainement à des rapports houleux avec les agriculteurs, producteurs de lait en tête. Mais a-t-il pris connaissance de la profonde inquiétude qui mine le système enseignant agricole ?

Le Café Pédagogique relate depuis l’an passé les actions menées par les enseignants, les élèves et les parents pour défendre l’enseignement agricole public et lutter contre fermetures de classe et suppressions de postes. Rétention de notes, délégations régionales au Ministère, grèves, interventions d’élus au Sénat, rien n’y fait, le sentiment de ne pas être entendu perdure. Le dernier rendez-vous manqué date du 11 juin où une délégation, soutenue par près de 450 manifestants n’avait obtenu, de la part du Ministère, qu’une fin de non recevoir à ses revendications de maintien des emplois. Les syndicats ont donc décidé de faire passer le mouvement au cran supérieur avec un blocage des centres de corrections d’examens.

Yves, enseignant de mathématiques, était convoqué à Tours Fondettes pour participer aux corrections en compagnie de 200 collègues venus du public et du privé. Devant le tour sécuritaire pris par les évènements, il a décidé de se déclarer gréviste. Il a accepté de témoigner pour le Café Pédagogique.

Vous n’étiez pas gréviste au départ, qu'est ce qui vous a décidé?
Je savais que les corrections seraient peut-être perturbées. Lorsque je suis arrivé sur place la police avait sécurisé tous les ronds points et carrefour. A l’intérieur du lycée même, beaucoup de gendarmes patrouillaient et quadrillaient les lieux, ils étaient armés de « flashball ». Seuls les correcteurs pouvaient circuler. Les manifestants ont été repoussés à l’extérieur. On ne pouvait pas marcher sur 30 mètres sans croiser les forces de l’ordre. Cela a été le cas toute la journée.
Je me suis mis gréviste pour 2 raisons : Par soutien envers mes 70 collègues remerciés après de bons et loyaux services et les élèves qui vont en souffrir.
Par réaction au déploiement de force réalisé, voir des gendarmes en masse présents dans le lycée me perturbait énormément. Je devais corriger des copies sous surveillance policière !! Je suis allé à la rencontre des manifestants, ceux-ci ne présentaient évidemment pas un danger pour notre sécurité.
Lorsque je suis revenu à 13h en salle de correction je me sentais très mal à l’aise, je me demandais si j’étais bien en France. J’ai rangé mes affaires, j’ai averti les correcteurs que je débrayais car il m’était impossible de travailler dans ces conditions. Certains n’étaient pas contents car cela leur ferait des copies en plus à corriger, leur retour serait donc retardé. Ils avaient la possibilité de faire comme moi. A eux de prendre leurs responsabilités.
Je suis allé voir par conscience professionnel le chef de centre pour l’avertir également. D’autres collègues d’autres salles ont eu la même réaction que moi.

Quelle est la situation dans votre établissement?
Dans mon lycée, nous sommes très touchés, l’administration régionale nous a interdit fin avril de recruter en BEPA Services Aux Personnes afin de pouvoir supprimer 2 postes. 30 élèves ne seront donc pas formés dans un domaine très demandeur de personnes qualifiées. Nous avons un taux de réussite de l’ordre de 95%. Les élèves peuvent avoir du travail à la sortie ou continuer leurs études ; Beaucoup réussissent. Nous avons alerté le ministère, les élus nationaux, régionaux, locaux, les journalistes, etc.… Mais rien n’y a fait.
Nous en voulons terriblement aux décideurs, cela va laisser des traces. Les élèves nous reprochent de ne pas les avoir assez défendus. Pourtant s’ils savaient tout ce qu’on a fait. Je me suis toujours interdit de leur parler de ce problème à cause de mon devoir de réserve. »

Propos recueillis par Monique Royer

Le 19/20 du 23 juin de France 3 Centre (le reportage commence environ après 19 minutes et 30 secondes)
http://jt.france3.fr/regions/popup.php? ... o_number=1

Le blocage du centre de Romans : http://www.ledauphine.com/romans-sur-is ... cle=151746


PLP agricole Sud de la France a écrit:Au blocage nous ajoutons les rétentions des grilles de correction ou des bordereaux de notes.
Si cela n'a pas très bien marché à Chatillon-sur-Seine (bac pro de plusieurs régions : Bourgogne, Champagne-Ardennes, Lorraine et Franche-Comté) car l'huissier à qui nous avions confié les bordreaux d'un quart des correcteurs (mais la moitié des correcteurs du public, car les correcteurs convoqués étaient pour moitié du privé et en particulier des MFR.) les a remises aux forces de l'ordre par peur des représailles de la part du ministère.
A Limoges (correction nationale des BTSA Aquacole et Productions Animales), il n'y a pas eu de blocage extérieur mais ce sont nous-mêmes correcteurs qui avons organisé la résistance avec AG, votes, élections de délégués. L'huissier a été un peu plus courageux et nous avons pu retourner chercher les grilles de correction malgré les pressions qu'il n'a pas manqué d'avoir. Pour l'instant, les délibérations prévues le jeudi 25 juin n'ont pas encore eu lieu bien sûr pour ces 2 BTSA.
Nous avons reçu une lettre en recommandé avec AR de mise en demeure moins de 48h après le dépôt chez l'huissier, et assez curieusement, les collègues n'ont pas l'air de s'affoler, on a presque pas de retours. On leur a envoyé un modèle de lettre pour répondre au DRAAF Limousin qui s'est fendu du courrier.
Cette initiative initiée par la FSU, la CGT et Sud a été suivie aussi par la CFDT du privé.
A Pau, en ce moment, l'expérience sert et le nom de l'huissier va rester secret. Par contre, le ministère fait courir toutes sortes de bruits afin de faire peur aux collègues.


De l'animation au lycée de la Mer

Quelle ne fut pas ma surprise ce matin quand, en arrivant au lycée, je suis tombée sur une bonne vingtaine de gendarmes armés jusqu'aux dents autour et dans le bâtiment du cdi.
Le lycée de la Mer est centre de correction du bac pro agricole, le cdi est donc investi de correcteurs. Hors depuis quelques mois, des profs de l'enseignement agricole font la grève des notes, notamment pour protester contre la diminution des postes. Du coup, les centres de correction sont bloqués (voir l'article du Café pédagogique) et donc aussi le lycée de la Mer. D'où les gendarmes pour protéger les quelques correcteurs courageux contre les féroces profs en colère sonnant la corne de brume et usant, voire abusant, des pétards.


L’appel syndical au blocus

450 manifestants à Paris :
vers le blocage des centres de correction d’examens
dans l’enseignement agricole
Communiqué de presse - 11 juin 2009

À l’appel du SNETAP-FSU (rejoint par la CGT et FO), 450 personnels de l’enseignement agricole public, accompagnés de représentants de parents d’élèves (FCPE) ont manifesté à Paris aujourd’hui.

Le SNETAP-FSU avait adressé un ultimatum au Ministre de l’Agriculture pour ce jour, en posant trois exigences :

Le rétablissement des 45 emplois de contractuels indûment supprimés et qui menacent directement le réemploi de 60 à 70 collègues contractuels ;
Le rétablissement des 88 emplois d’enseignants et 64 emplois d’administratifs au budget 2009, qui conduiraient à ne pas pouvoir organiser la rentrée prochaine correctement ;
Un moratoire sur les suppressions d’emplois dans le cadre de la préparation du budget 2010.
La délégation reçue par Claude VIAU (conseillère technique au cabinet du Ministre) et Jean-Louis BUER (Directeur Général de l’Enseignement et de la Recherche) a clairement et fermement exprimé le niveau d’exaspération des personnels qui voient leurs emplois menacés, leurs conditions de travail et la qualité de leurs enseignements dégradées, et globalement, l’enseignement agricole public menacé de disparition (suppression d’options d’enseignement, de 90 classes, fermeture de 3 établissements,...).

Depuis des mois qu’ils se mobilisent sous diverses formes, les personnels avaient adressé cet ultimatum au Ministre, en lui faisant savoir clairement que, s’il était une nouvelle fois sourd à ces revendications, c’est avec regret, mais avec détermination, qu’ils organiseraient des actions à l’occasion des examens dans l’enseignement agricole.

Mme VIAU a répondu par la négative à l’ensemble des revendications exprimées.

Après en avoir rendu compte aux manifestants, et considérant que le Ministre n’avait pas répondu à l’ultimatum qui lui avait été posé, le SNETAP et le SYAC-CGT ont appelé les personnels à organiser le blocage des corrections d’examens, en se mettant en grève à l’occasion des sessions de correction, en organisant le blocus des centres de correction, ou par tous autre moyen pacifique.

Il confirme également son appel à tous les personnels de l’enseignement agricole public à refuser les heures supplémentaires à la rentrée prochaine.

Par l’ensemble de ces actions, il est conscient d’appeler à des modalités qui ne sont pas dans les habitudes de personnels éducatifs, mais considère que, par son refus obstiné à prendre en compte les demandes des usagers et des personnels, le Ministre est pleinement responsable du blocage de la situation et des conséquences que ce blocage va entraîner sur le plan administratif et financier.

Paris, le 11 juin 2009


Communiqué FSU Les Lilas, le 1 juillet 2009

Blocage des centres de correction d’examen

La FSU apporte son soutien aux personnels de l’enseignement agricole public conduits au blocage des centres de correction d’examen.

Si ces collègues, à l’appel notamment du SNETAP-FSU, ont décidé de recourir à ce mode d’action inhabituel qui aura des conséquences sur le plan administratif et financier mais pas sur les élèves, c’est que toutes leurs mobilisations précédentes sur les suppressions de postes qui mettent à mal l’enseignement agricole public se sont heurtés à des refus. Sans le rétablissement des emplois de contractuels, d’enseignants, d’administratifs et un moratoire sur le budget 2010, ce seront à nouveau des élèves refusés en nombre, des options d’enseignement supprimées, des établissements qui fermeront…

Ce n’est pas par un déploiement policier disproportionné comme on l’a vu dans certains centres d’examen que l’on pourra mettre fin au blocage mais en négociant et en répondant aux revendications.

La FSU appelle le nouveau ministre à prendre des mesures d’urgence qui répondent aux attentes des personnels et à leur donner ainsi des signes d’une volonté politique de défense et de promotion de l’enseignement agricole public.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Lun 6 Juil 2009 23:33

Un lycéen bloqueur se voit interdire l'accès à la classe terminale

Tristan Sadeghi vient de finir son année en première économique et sociale au lycée Maurice-Ravel, à Paris. Il est délégué de sa classe, ses notes sont bonnes et ses professeurs contents de lui. Pourtant, et alors que les grandes vacances commencent, son passage en classe de terminale est incertain car Tristan a été un 'bloqueur' lors des manifestations lycéennes de février. C'est la raison pour laquelle quand il a souhaité déposer un dossier de réinscription le 16 juin dernier, le personnel a, selon la famille de l'élève, refusé.

D'après les parents de Tristan, le proviseur aurait expliqué qu'il souhaitait un engagement écrit de leurs fils de ne plus participer à des activités de blocage. Le père envoie alors un courrier à la direction de l'établissement pour dénoncer une 'décision discriminatoire et illégale', car Tristan n'a pas bloqué son lycée tout seul. Le père indique tout de même que 'Tristan n'a plus aucune intention de bloquer le lycée et doit se concentrer entièrement sur ses études', mais le proviseur souhaite un engagement écrit de la main de Tristan (voir la lettre du proviseur, publiée sur le site du Nouvel Observateur).

Lundi 6 juillet, professeurs, camarades de classes et élus locaux se sont donc réunis devant le rectorat de Paris pour défendre son cas. Danielle Simonnet, conseillère de Paris, déléguée auprès de la maire du 20e arrondissement chargée de la lutte contre les discriminations, de l'intégration, du handicap et du monde associatif, qui assure 'bien connaître' Tristan dans un courrier publié sur Internet, a dénoncé une 'situation et [une] pression psychologique exercée sur l'élève et ses parents insupportable et inacceptable'.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Dorhinel le Lun 6 Juil 2009 23:38

Ledit lycéen, duquel je suis totalement solidaire pour tout un tas de raisons, a commenté la décision (oui, bon, je sais pas comment dire) sur Rue89 (http://www.rue89.com/2009/07/06/jai-17- ... tre-darcos)

Eh ben même là, les commentaires réacs ("Il empêchait les autres de travailler", par exemple) fusent. C'est triste.

Soutien total, donc, au lycéen... Surtout en sachant qu'il est sûrement pas seul. Et dire que c'est aux proviseurs qu'on veut donner le titre d'officier de police judiciaire... C'est bien parti.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede sebiseb le Lun 6 Juil 2009 23:48

Malheureusement, ce n'est pas la première fois où j'entends parler d'un jeune dont on refuse l'inscription (ou la ré-inscription) dans un établissement pour délit de sale g.. - Parce que finalement, c'est de cela dont il s'agit. Parmi les exemples de refus d'inscription ;
- Pour cause d'indiscipline - Mais qu'aucun conseil de discipline n'avait sanctionné,
- Parce que la mère était "chiante"...
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Mar 7 Juil 2009 21:37

Conseils de discipline de juillet : Première victoire !

Ce matin notre collègue Erwan Redon (professeur des écoles à Marseille) était convoqué en commision disciplinaire pour "insuffisance professionnelle".
1ère victoire : l'accusation d' "insuffisance professionnelle" a été abandonnée par l'IA
2ème victoire : devant la multitude des vices de forme, la procédure a été arrêtée et la commission s'est donc close prématurément.
Tout ceci est extrêmement positif.
Cependant l'IA menace Erwan d'une nouvelle convocation ultérieure (à la rentrée ?) en Commission disciplinaire, cette fois pour "faute professionnelle" (comme Alain Refalo qui passe en CD jeudi)
Le combat continue !
Pour SUD éduc Paris, Olivier
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede L'autre facteur le Ven 10 Juil 2009 21:42

Communiqué de presse CNT-éducation 34-SUD-éducation 34


Les sanctions prononcées par l’Inspecteur d’Académie sont illégales !

Le tribunal administratif de Montpellier a aujourd’hui suspendu la décision de l’Inspection Académique d’effectuer des retraits de salaire à l’encontre de Cédric Serres et Bastien Cazals.

Le tribunal a reconnu que la situation était urgente (retraits de 24 et 22 jours de salaire !) et a établi que l’Inspection Académique ne pouvait sanctionner des enseignants pour un service qu’elle considère comme mal fait alors même qu’elle n’a pas défini clairement les modalités de ce service. Pour rappel, la tentative de sanction portait sur l’aide personnalisée, heures supplémentaires imposées aux enfants considérés en difficulté au lieu de leur proposer une aide sur le temps de classe. Cela renforce notre volonté de maintenir la liberté pédagogique des enseignant-es.

Les syndicats CNT Éducation 34 et SUD-Éducation 34 se félicitent de cette décision, rendue possible par une mobilisation très importante le jour de l’audience. C’est cette même mobilisation qui depuis des mois réunit, des parents, des enseignants, des citoyens dans les différents Collectifs pour défendre l’école. Une mobilisation qu’il faudra poursuivre et amplifier encore.

Nous espérons que le message sera entendu par Luc Châtel, le nouveau ministre de l’Education Nationale, lui qui souhaitait accentuer les sanctions... Qu’il soit convaincu que nous continuerons notre lutte pour la défense du service public d’éducation, dans un objectif d’émancipation des individus. Mardi 7 juillet, déjà, la commission disciplinaire d’Erwan Redon, enseignant marseillais avait été reportée suite à une manœuvre illégale de l’Inspection Académique des Bouches-du-Rhône et devant une mobilisation d’enseignant-es et de parents venu-es de toute la France.

Nous continuerons à nous mobiliser contre toutes les sanctions, déguisées ou non, prises par les inspecteurs d’Académies à l’encontre des enseignant-es qui refusent de participer à la casse de l’école publique.

Nous demandons l’arrêt de toutes les procédures disciplinaires et le retrait des sanctions prononcées.

Montpellier le 10 juillet 2009
L'autre facteur
 

Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Ven 31 Juil 2009 08:23

Emancipation Tendance intersyndicale, semaine de Rians, 8 au 18 juillet 2009

Texte Ecole

Face aux contre-réformes, une autre société, une autre école.

De la maternelle à l'université, du jardin d'éveil à la mastérisation, la cohérence et le caractère frontal des attaques actuelles sur le système éducatif sont apparus clairement dans une large part de l'opinion publique. Dans les années 1990 à 2000, le discours dominant sur l'école était celui du questionnement de la démocratisation. Un palier avait été atteint dans la massification scolaire, qu'il s'agissait de franchir au prix d'un investissement public supplémentaire et d'une réflexion sur les méthodes, les pratiques, l'orientation. Mais aujourd'hui, deux années de sarkozysme précédées des Ministères Ferry et De Robien, nous font basculer dans une nouvelle période de l'histoire du système éducatif français, qui voit le triomphe d'une conception de l'école totalement soumise aux impératifs du capitalisme , une école minimale dont la préoccupation centrale devient la gestion des flux d'élèves, permettant l'intensification du repérage des élites et du tri social (abandon de l'objectif des 80 % d'une classe d'âge au bac, à mettre en rapport avec l'affichage d'un objectif de 50 % d'une classe d'âge au niveau Licence).
Déjà les premiers effets de ces contre-réformes peuvent se mesurer à l'aune du nombre sans précédent de jeunes laisséEs sans solution de scolarisation à la sortie du collège en ce début de juillet 2009.
Dans ce contexte, la première urgence pour Emancipation Tendance intersyndicale est d'apporter son soutien à toutes les résistances qui se développent actuellement, et de concourir à leur élargissement. Ces résistances peuvent se situer à différents niveaux : maintien et défense des pratiques pédagogiques alternatives, actions de boycott, qui touchent aussi le second degré, refus de Base Elèves, refus d'appliquer les nouvelles directives, refus de l'inspection. Emancipation Tendance intersyndicale oeuvre d’ores et déjà à obtenir le soutien syndical le plus large possible au mouvement des désobéisseurs et aux personnels en butte à la répression du pouvoir.
Au delà des résistances, Emancipation Tendance intersyndicale milite pour un vaste mouvement social unitaire.
Mettre en échec durablement la marche en avant actuelle du gouvernement serait déjà une victoire importante. Cependant, Emancipation Tendance intersyndicale se place dans une perspective de transformation sociale anticapitaliste. C'est pourquoi elle intervient dans le mouvement syndical et plus largement dans le mouvement social pour un contre projet de système éducatif suffisamment étayé d'une part pour mettre en avant des revendications offensives et cohérentes, d'autre part pour prendre appui sur l'actuelle contradiction entre la demande sociale d'éducation et le projet libéral pour l'école. Elle travaille ainsi à élargir dans l'opinion publique la nécessité d'une transformation sociale radicale et à en rapprocher l'échéance.
Pour Emancipation Tendance intersyndicale, ce contre projet doit avoir pour objectif la création d'un système éducatif réellement démocratique et émancipateur et l'organisation d'une école polyvalente et polytechnique pour touTEs sans orientation ni rupture jusqu'à la fin de l'actuel lycée.
Pour cela il s'agit de revendiquer :
La fin du dualisme scolaire par la nationalisation laïque sans indemnité ni rachat de tous les établissements privés et l'abrogation de toutes les lois anti laïques (accord Kouchner – Vatican, loi Carle … )
L'organisation de la démocratie directe dans les établissements scolaires, pour les enfants, les jeunes et les parents, et pour les personnels, en lien avec la pratique des pédagogies qui y sont adaptées
Le refus de toute orientation avant la fin de l'actuel lycée et la fusion des trois voies actuelles de formation, professionnelle, technologique et générale. Ainsi, toute formation à finalité directement professionnalisante devrait être repoussée après l'actuel lycée
Des moyens en termes de budget, de création de postes, de formation initiale et continue, et de statut unique des personnels, incluant la titularisation sans condition de concours ni de nationalité de tous les personnels précaires, et l'arrêt de tout recrutement de nouveaux/nouvelles précaires.

Dans l'immédiat et à titre transitoire, Emancipation Tendance intersyndicale soutient toutes les revendications qui peuvent concourir à réaliser ces objectifs ou à s'en approcher.
Pour sa part elle revendique immédiatement :
L'abrogation de toutes les contre-réformes gouvernementales de ces dernières années (Loi Fillon, L. M. D., L. R. U., mastérisation, réformes et projets Darcos – Pécresse, mise en œuvre du rapport Descoings…)
Des créations de postes massives, non seulement pour rattraper les 35000 postes déjà perdus depuis 2005, mais aussi pour permettre des groupes d'apprentissages à effectifs réduits (20 à 25 élèves maximum selon les âges) des établissements à taille humaine, des dispositifs de remédiation non stigmatisants, adaptés et inclus dans le temps scolaires. Elle s'oppose en cela à l'individualisation des dispositifs d'aide pédagogique et à leur externalisation par rapport au temps scolaire.
Un recrutement par concours après la Licence, et s'articulant avec un pré recrutement dès la première année d'études supérieures, suivi d'une formation en IUFM aux pédagogies actives, fondées sur la coopération et le tâtonnement expérimental, et à la pédagogie de projet.
Une réorganisation du temps scolaire respectueuse des rythmes de l'enfant et permettant d'articuler des moments d'acquisition des notions disciplinaires, des activités de projets interdisciplinaires et la pratique de la démocratie dans le cadre d’horaires, de programmes et de diplômes nationaux
L'allongement de la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans et la possibilité pour touTEs d'une quatrième année d'étude après l'actuel collège, dans chacune des trois voies de formation.
Le maintien et le développement des disciplines d'enseignement général au sein des voies professionnelles et technologiques, la lutte contre la hiérarchie des disciplines et pour l’intégration d’éléments de culture professionnelle et technologique dans la voie générale
La défense de la liberté pédagogique individuelle et collective, et des garanties pour les équipes de garder la maîtrise de l'ouverture des activités pédagogiques sur l'extérieur.

Emancipation tendance intersyndicale propose en outre de lancer une réflexion sur l'articulation entre les programmes, les acquisitions disciplinaires et les pratiques du projet interdisciplinaire permettant à l'enfant et au jeune d'être pleinement acteur/actrice de sa formation.
Elle propose également une réflexion approfondie pour définir quels savoirs et compétences des différents champs professionnels et technologiques devraient relever d'une culture polyvalente et polytechnique commune à touTEs et quels savoirs et compétences relèvent de la spécialisation envisageable après l'actuel
lycée.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Lun 3 Aoû 2009 16:00

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INTERVENTIONS n° 8 MARS 2009

Les luttes actuelles dans l’école et autour de l’école sont le produit d’une double crise. Tout d’abord, crise de « l’instruction » des enfants par l’école. Cette école contemporaine achève de dissoudre l’institution de l’éducation dans des « dispositifs de formation » qui doivent se prolonger « tout au long de la vie ». En tendance, la formation « professionnalise » les élèves en les adaptant à leur fonction de gestionnaires de leurs ressources humaines. L’État-nation n’est donc plus éducateur. Cette crise majeure de l’institution de l’éducation se combine avec une crise sur les finalités de l’école et sur les contenus des savoirs qu’elle est supposée transmettre. « Socle commun de connaissances » et « savoirs minimums garantis » s’entrechoquent comme des cruches vides…

Cette situation critique de l’école, instrumentalisée par le pouvoir d’État et ses « partenaires sociaux », n’est pas vraiment reconnue par les mouvements de lutte au sein de l’Éducation Nationale. Les problèmes de fond ne sont posés ni par les élèves ni par les professeurs. Il n’y a aucune contestation des dimensions normatives de l’institution ni même de reconnaissance qu’elle est en crise (comme toutes les autres institutions d’ailleurs, il n’y a qu’à voir l’état actuel de la Justice !) L’État n’a donc aucun mal à faire courir le bruit que les enseignants sont des conservateurs, les élèves des agités et des mal informés, les parents des désinformés rendus inquiets par ce « problème de communication » comme dirait le ministère.

Énumérons quelques points qui nous paraissent importants pour la conscience de lutte, même si c’est difficile à faire passer sur le terrain.

1-Très souvent dans les arguments qui sont avancés pour défendre l’école publique, il y a une inversion de l’ordre logique. Alors que c’est parce que les conditions du service public se sont dégradées que l’idéologie du privé a trouvé progressivement une légitimité (gaspillage de l’argent public pour des résultats peu probants), il est proclamé par les enseignants que le service public fonctionne bien mis à part un manque de moyens et que c’est la Droite qui veut « la casse du service public ».

A l’évidence il y a là, non pas simplement une confusion dans les relations de cause à effet, mais aussi un double langage qui est typique des fonctionnaires et particulièrement des enseignants. Un double langage qui est une des causes de la défaite des grandes luttes enseignantes depuis au moins 1995. Ce double langage est celui de la défense de ce qui existe par crainte de ce que ce soit pire après. Là il n’y a plus simplement double langage mais erreur politique. En effet, cela nous condamne à refuser tous les projets de réforme parce qu’ils constitueraient une menace au lieu de s’en emparer quand justement on est dans le rapport de force établi par la lutte afin de sortir de la simple résistance et de prendre des initiatives.

Cette faiblesse dans l’offensive et l’alternative est évidente en ce qui concerne la question de l’autonomie. Dès qu’ils entendent ce mot, les enseignants voient le diable et pensent privatisation, régionalisation et autres pouvoirs locaux arbitraires. Mais se posent-ils la question de ce que peut être l’autonomie entendue non pas comme stratégie de gestion autocratique, mais comme moyen d’ouvrir des brèches dans l’organisation du statu quo ? L’histoire ne se répète jamais mais il ne faudrait pas oublier que c’est à partir de son statut de Freie Univerzität que l’Université de Berlin allait voir se développer, à partir de 1966-67, le mouvement anti-autoritaire et extra-parlementaire allemand.

Il y en a assez de subir et de se mettre sur le reculoir. Cela amène tous les mouvements récents à n’être que des mouvements de résistance à la merci du moindre recul de l’État. Cela fausse alors complètement les perspectives. Le retrait d’un projet est pris comme une grande victoire alors que ce n’est que le retour à une situation antérieure qui ne nous a jamais satisfait ! Les syndicats ne sont d’ailleurs pas les principaux responsables de cette situation. On a pu voir, ces dernières années, des actions se voulant les plus autonomes possibles, mettre toute la radicalité de leur action dans l’objectif du retour au statu quo.

On en revient à la question des rapports entre alternative et révolution. Le tout ou rien produit, dans les faits, une allégeance à l’État. Pour ne prendre qu’un exemple, il est vrai caricatural, tous les syndicats enseignants, sont pour le maintien d’une centralisation absolue du système éducatif. Or, cette centralisation est justement le paravent derrière lequel s’organise la restructuration du service public puisqu’elle constitue une structure qui n’a cessé de grossir et qui représente un facteur évident de paralysie. A cette centralisation, il ne s’agit pas d’opposer décentralisation et régionalisation sans privatisation, mais il est sûr que se pose la question de savoir si bloquer le système (c’est de toute façon de l’ordre du défensif et de la résistance) est plus efficace que de le débloquer en passant à l’offensive, y compris sur un terrain que l’État essaie d’impulser et de maîtriser. Ce n’est pas un hasard si les médias essaient d’associer libéral et libertaire à propos des « réformes ». Ce faisant, ils nomment les forces qui s’attaquent à la forme qu’à pris l’État au cours du XXe siècle, mais l’enjeu politique de cette critique de l’État (en faire une critique libertaire et non pas libérale) est brouillé par le fait que dans les luttes concrètes la plupart des libertaires s’empressent de rejoindre le clan globalement pro-étatique des organisations traditionnelles de la Gauche.

Pour le moment, ce qu’on entend, c’est qu’il faut être pour le maintien des concours nationaux au nom de l’égalité. Fort bien, mais alors il faut lire les résultats des concours pour vérifier si ce principe démocratique est respecté. Or, en le faisant, il apparaît que la plupart des reçus, surtout à l’agrégation, viennent de quatre académies seulement et que la plupart des enfants de cadres supérieurs et professions libérales de province se font payer une chambre ou un studio à Paris par leurs parents pour préparer ce concours pendant que les étudiants des petites universités (style Bourg, St-Étienne, Perpignan, Mulhouse, Pau) sont réduits à la situation des étudiants grecs. Alors bien sûr, comme pour le maintien du bac national, on va nous dire qu’autrement ce serait pire... Les étudiants ne doivent pourtant pas se bercer d’illusion ou pratiquer la politique de l’autruche. Soit l’existence de leurs universités doit montrer clairement qu’elles participent de cette tendance vers l’égalité (du style un étudiant de Perpignan doit avoir au moins autant de chance qu’un étudiant de Toulouse d’être fonctionnaire dans le Roussillon ou salarié qualifié à Paris) soit ce sont des universités-poubelles et dans ce cas là il faut que ça se sache et agir en conséquence, c’est-à-dire tendre à en faire des lieux pour autre chose, des lieux de déconstruction ou même de subversion.

Non seulement il n’y a aucune critique publique de l’Institution, mais, de fait, les enseignants en lutte se présentent encore comme les garants de l’existence de l’Institution face au marché. Ils se retrouvent donc dans la position de demander toujours plus d’État, ce qui concrètement veut dire : revenir à l’époque des années 60-70. C’est pourtant très difficile de se battre pour cela, puisque l’ancienne régulation de l’État-providence n’opère plus, ce qui, par exemple au niveau de l’école, nous conduit à dire que « l’État n’est plus éducateur ». Le recrutement social des enseignants a aussi changé, il est devenu moins populaire et moins « missionnaire ». Les nouveaux enseignants sont donc beaucoup plus enclins à se fondre dans un moule où l’institutionnel se fait moins impersonnel, moins abstrait et où les codes se rapprochent de ceux du secteur privé (le chef d’établissement-patron, les évaluations plus nombreuses et hiérarchisées des fonctionnaires). Cela pourrait à la limite les rendre plus combatifs, mais ce n’est que rarement le cas puisqu’ils ont tendance à intérioriser l’ensemble des codes du secteur privé jusqu’à se demander si on a le droit de faire grève. Cette différence de perception conduit souvent à des clivages générationnels peu propices au renforcement de la lutte.

2- Ce double langage des professeurs trouve malheureusement son écho dans le double langage des lycéens. Quand on est enseignant, on est pris d’un amer sourire quand on entend que les lycéens veulent plus d’heures de cours alors que tous les jours ils disent et surtout ils montrent qu’ils en ont trop ce qui les conduit à pratiquer le zapping permanent. Cette baisse du nombre d’heures de cours, c’est d’ailleurs ce que veut organiser le plan Darcos et pourtant ils se déclarent contre. Là aussi, il est alors facile pour le pouvoir, de les décrédibiliser en disant qu’ils font grève pour glander ou alors que la grève cacherait une mystérieuse entreprise de déstabilisation d’origine anarcho-autonome !

Ils pourraient pourtant, eux aussi, profiter du rapport de force pour dire qu’il y en a marre de l’échec scolaire mais aussi d’une « réussite » qui dépend de plus en plus d’un gavage répétitif avec des évaluations de plus en plus précoces. Ils ne le font pas... et ils se retrouvent devant les prétendus casseurs et encapuchonnés, lesquels sans forcément en faire l’analyse, expriment concrètement leur « ras-le-bol » devant des processus de relégation et de disqualification qui progressent. Des jeunes qui expriment aussi et ainsi leur mépris devant des grèves et des manifestations qui leur paraissent relever d’un rituel propre à une communauté scolaire à laquelle ils ne veulent (et ne peuvent) plus participer.

Alors qu’en 1986, le refus de la sélection à l’entrée à l’université avait encore uni étudiants, lycéens et « lascars » des LEP (ceux-ci n’étant pourtant pas directement concernés par le projet), alors qu’en 1994, les luttes contre le CIP avaient montré une certaine unité de la communauté des scolarisés, cela n’est plus le cas aujourd’hui comme on a pu s’en rendre compte pendant les luttes contre le CPE. Il ne s’agit pas ici de faire l’apologie des petites bandes de racketteurs au sein des manifestations qui adoptent parfois un comportement fascistoïde. Il ne s’agit pas non plus d’y voir une nouvelle ligne de classe. En fait, la révolte des banlieues de 2005 illustre bien un refus de participer au jeu d’une contestation maintenant ritualisée dans ses formes, mais pauvre en alternative.

Nous avons donc bien à faire à un double langage généralisé qui est une des causes de notre défaite face aux médias comme dans « l’opinion publique ». Ceux-ci sont en effet passés maîtres dans l’art d’exposer les contradictions des mouvements. Les médias ne cachent pas la lutte puisque c’est de l’événement et ça fait de l’info et de l’audimat. Mais quand ils font parler un manifestant, immanquablement, ce sera un gréviste qui demandera « plus de moyens », pour en faire quoi on ne le saura jamais ou qui répétera avec dévotion la formule consacrée : « le gouvernement organise la casse du service public ».

Dans les luttes actuelles on voit des enseignants prendre le risque de désobéir à leur hiérarchie et donc celui d’être sanctionnés pour manquement à la déontologie du fonctionnaire (servir, servir, toujours servir… l’État). C’est une bonne chose et déjà certains enseignants de Lettres, en juin 2008, avaient refusé de faire passer des oraux dans les conditions inacceptables imposées. Mais ce qui est original et porteur dans des formes de lutte qui échappent aussi bien à la logique du service de l’État qu’à la logique syndicale, doit aussi l’être au niveau des contenus. Or pour le moment il y a un décalage important entre ces formes de lutte, les risques encourus et un contenu qui se contente souvent du catalogue habituel (n’ayons pas peur des mots : le catalogue syndical) des revendications qu’on ajoute sur le même modèle que se calcule le PIB : toute revendication nouvelle ajoutée est un plus dans le catalogue de la même façon que l’usine qui pollue est un plus de richesse puisqu’elle produit la nécessité d’une activité anti-pollution.

3- La formation : une commune fausse conscience ?

Dans ces catalogues de revendications on trouve des choses étonnantes. On apprend ainsi que les enseignants regrettent déjà les IUFM ; alors qu’au moins dans le second degré, les plus nombreux s’étaient opposés à leur création y voyant une sorte de retour et d’extension des anciennes Écoles normales en lieu et place d’un enseignement universitaire plus théorique unifiant les différentes formations des maîtres.

Les enseignants disent vouloir maintenir leur mission d’éveil à l’esprit critique alors que les IUFM ont été baptisés, avec raison, du sobriquet « d’instituts de formatage des maîtres ». Et ce ne sont pas seulement quelques élitistes nostalgiques à la Finkielkraut ou étatistes à la Bringueli qui critiquent les IUFM mais ceux qui y sont ou qui en sortent aujourd’hui. La nouvelle défense des IUFM est alors justifiée par une politique du moindre mal. Mieux vaudrait l’IUFM que pas de formation du tout !

L’intégration récente des IUFM dans les universités et la mastérisation du recrutement des enseignants décrétée pour 2010 ont signé la fin de ces établissements créés par le pouvoir socialiste comme un compromis entre les anciennes Écoles normales et les universités. Ce compromis politico-syndicalo-administratif, déjà fragile et peu consistant en 1991, s’est vite délité. Moins de deux décennies plus tard, la liquidation n’était pas bien délicate à conduire.

Avec ou sans IUFM, c’est la professionnalisation de la formation des maîtres et de leurs activités qui sont à contester ; aussi bien dans les critères de recrutement au concours que dans les méthodes d’apprentissage et les contenus d’enseignements. L’inculcation du « geste professionnel » et de la « bonne pratique pédagogique » dont les nouveaux masters « enseignement » font leur credo constituent une normalisation de l’éducation lourde de conséquences. Or cette dimension politique centrale est absente des débats et des luttes contre la politique actuelle de formation, de recrutement et d’évaluation des enseignants.

Ces catalogues de revendications partielles et juxtaposées empêchent de se centrer sur l’essentiel qui devient peu perceptible pour beaucoup. Qu’est-ce qui peut unir, de la maternelle à l’université, en passant par la recherche, les protagonistes de la lutte ? C’est cela qu’il faut faire ressortir collectivement dans des AG regroupant les différents niveaux, ce qui n’est d’ailleurs pas incompatibles avec certaines revendications par secteurs, mais elles-mêmes centrées et donc limitées (refus de la suppression des Rased, refus d’établir des base-élèves, de l’évaluation en CE2, statut des enseignants-chercheurs). Dans une perspective d’élargissement de l’action collective, il y a des voies à tracer du côté d’un refus d’une formation (et de formateurs) de plus en plus étriquée, fonctionnelle, qui recouvre tous les niveaux de l’enseignement et de l’éducation.

Ceux qui défendent aujourd’hui les IUFM oublient souvent que ce sont les formateurs de ces IUFM qui ont fait passer ou qui tentent de faire passer toutes les « réformes » que les actions de rue et de grève refusent. Ils oublient aussi que nombre d’enseignants-formateurs de terrain coopérant avec les IUFM (à l’inverse de bureaucrates carriéristes attachés à l’appareil) les ont désertés après seulement quelques années de pratique vu les couleuvres qu’ils devaient avaler.

Il en va de même pour la composante « parent d’élèves » dans les collectifs. Ils ne sont pas rares ceux qui s’orientent vers une conception professionnalisante de l’activité de « parents ». S’il faut souligner l’apport positif de la « mixité » des protagonistes de la lutte, faut-il encore en faire quelque chose tout de suite sinon les mêmes parents qui participent à la lutte aujourd’hui seront éconduits demain par les enseignants qui leur fermeront leurs portes parce que chacun doit rester maître chez soi et que, par ailleurs, la majorité des parents vont adopter à nouveau une position d’usager et de consommateur du service public avec les traditionnelles attaques contre les profs et les fonctionnaires.

4 – L’absence de toute critique du devenu de l’université et du rôle prépondérant de la recherche dans les nouvelles formes de domination.

Du côté enseignant nous avons une réaction de « corps » qui n’a que peu abordé la question des finalités de la recherche. C’est assez logique puisque le mouvement s’est présenté comme celui du respect des statuts et de l’institution qui inclut reconnaissance de la hiérarchisation et règles communément acceptées. A partir de là tout le discours scientiste et pro-technologie peut s’engouffrer dans la mesure où il déclare bien clairement qu’il veut se maintenir sous la tutelle de l’État. Ce n’est donc pas l’État et la dépendance réelle de l’université vis-à-vis de sa politique et de ses projets qui seront critiqués mais une « contre-réforme » néo-libérale qui s’attaquerait au service public pour marchandiser la recherche. Or, la notion de contre-réforme est complètement inappropriée pour caractériser les mesures Pécresse et la loi LRU puisqu’il s’agit d’une opération de rationalisation et d’optimisation de la gestion de l’enseignement supérieur et de la recherche. Une contre-réforme présupposerait une action de réforme, or la réforme n’est plus possible puisqu’il n’y a plus de statu quo, de stabilité. L’État est aujourd’hui mouvement et réseau ; il n’a d’autre but que de dissoudre tout ce qui gêne sa fuite en avant, même si les contradictions à l’œuvre donnent plutôt l’impression d’une course en rond : le tourniquet de la société capitalisée.

Le service public, en France du moins, n’est donc pas plus condamné en soi dans le secteur tertiaire que le capital fixe ne l’est dans le secteur secondaire. Simplement, en tant qu’ils constituent des immobilisations de capital, des stocks de fonctionnaires et de locaux, les services publics ralentissent les flux d’une société capitalisée qui tend à s’organiser principalement sous la forme réseau. Il y a finalement peu d’idéologie là-dedans, au moins au départ. L’idéologie vient après comme surajoutée par des lobbies électoraux qu’on ose même plus appeler des partis politiques. Sans des médias qui relaient leurs discours sans arrêt on en entendrait même pas parler.

5 - Sur la lutte en cours, quelques réflexions nées de l’action.

Tout d’abord il faut voir que la lutte est complètement partie de la base au niveau des écoles primaires dans un lien enseignants-parents qui est une constante des luttes dans ce secteur depuis les grèves de 2000. Les syndicats y ont eu un rôle très secondaire car les moyens d’action mis en oeuvre ne leur permettent pas d’être comme des poissons dans l’eau. En effet, les collectifs de lutte développent de nouvelles formes d’action (refus d’effectuer l’aide personnalisée, refus de l’évaluation-fichage de la part des professeurs des écoles) qui se démarquent des contraintes légalistes de l’action syndicale. En refusant de s’en tenir à des actions strictement légales, ils mettaient en porte à faux des organisations qui ne pensent qu’en termes de devoirs et de droits des fonctionnaires et non pas en terme de devoir d’insoumission. Or, même s’il n’y a pas vraiment de mémoire des luttes, il semblerait que les luttes récentes autour des élèves et parents sans-papiers, aient réactivé cette dimension. Les lettres de désobéissance sont donc à prendre comme une prolongation de ces actions de résistance active.

Ces pratiques tranchent avec le consensus citoyenniste de ces vingt dernières années et mettent en pratique une critique qui était jusqu’à là restée très idéologique dans la mesure où elle se cantonnait d’un côté à une dénonciation un peu aristocratique de la « soumission volontaire » de presque tous à l’État ou de l’autre à la traditionnelle critique gauchiste du « Police partout/Justice nulle part ».

Un autre élément a joué un grand rôle, c’est le fait de se trouver devant un gouvernement qui ne fait ni concertation préalables ni d’offre de négociation, même s’il doit reculer en fonction du rapport de force. Cela met les syndicats en porte à faux puisque leur légitimité ‒ si légitimité il leur reste ‒ n’est plus qu’une légitimité de négociation au sommet. C’est une chose que la CFDT a comprise depuis longtemps et qui lui donne un rôle disproportionné par rapport à son implantation réelle, dans la préparation des divers projets étatiques. La CGT de Thibault tend d’ailleurs progressivement à prendre le même chemin et à faire son aggiornamento devant la baisse tendancielle du taux de confiance en sa fonction de contestation de l’ordre établi.

Cette position décalée par rapport à la lutte à la base à permis qu’apparaissent à nouveau des coordinations de collectifs en lutte qui ont pu tracer, au moins dans un premier temps, leur propre démarche et perspective d’action. Certes, les contenus n’ont pas été suffisamment questionnés comme nous le faisions remarquer précédemment mais il n’y a pas eu non plus d’illusion sur les formes démocratiques des assemblées générales et autres réunions de collectifs. L’organisation est clairement pour l’action et uniquement pour l’action aux risques de l’immédiatisme et d’un certain activisme. La situation s’est aussi clarifiée en ce que les traditionnelles oppositions syndicales au sein des grands syndicats (particulièrement la tendance « Ecole émancipée ») n’ont pu jouer leur rôle habituel de tampons gauchistes entre la base et le sommet, rôle qui devient difficile à jouer quand l’État ne négocie pas. Cela laisse alors de la marge aux coordinations mais les oppositionnels, ne pouvant plus exprimer leur petite différence avec la ligne majoritaire, se sont alors empressés de rejoindre les positions de leurs directions, les renforçant par-là même puisqu’ils représentent d’ordinaire leur aile la plus militante. Il n’y a là aucune « trahison », mais une logique syndicale fut-elle d’opposition. « On ne peut quand même pas laisser les gens partir à l’abattoir », disent-ils pour justifier leur volonté de ne pas rejoindre les actions de la coordination « École en danger ! ».

Quant aux étudiants, ils peinent à trouver un chemin dans la lutte actuelle. La mémoire des luttes récentes existe encore et elle ne pousse pas forcément à réaliser l’unité. Ainsi, une des raisons de la « froideur » relative des étudiants vis-à-vis du mouvement actuel des enseignants-chercheurs ne repose-t-elle pas sur les positions de ces derniers en grande majorité favorables ou alors indifférents à la loi LRU pendant que leurs étudiants manifestaient avec vigueur leur opposition à la réforme ? Hésitants ou prudents, ils ont tout d’abord semblé accompagner le mouvement plus qu’ils n’y participaient, mais une certaine radicalisation est en train de se produire qui fait qu’aujourd’hui (au 14 mars) on compte 45 universités en grève dont plusieurs avec blocage.

Nous venons de parler de la méfiance des étudiants par rapport aux actions des enseignants-chercheurs, mais il s’agit aussi d’autre chose. Depuis la première révolte contre la loi LRU (2006) les étudiants semblent avoir perdu ce qui avait fait leur force, à savoir la capacité à trouver un bon moyen « technique » d’engendrer un rapport de force favorable (les blocages) et à entretenir un rapport entre minorité agissante et masse des étudiants permettant de transformer le refus de départ en un mouvement de contestation prolongé. Pour le moment, nous assistons à un éclatement des différentes composantes de ce qui aurait pu produire un nouveau mouvement étudiant :

d’un côté des individus qui se concentrent sur des pratiques alternatives d’occupation mais dans une relation assez distendue avec les objectifs immédiats de la lutte ;

de l’autre, des « politiques » qui bureaucratisent les AG et orientent la dynamique vers les journées-nationales-d’action … enlisement ;

enfin des étudiants bloqueurs qui semblent mimer de façon volontariste les pratiques antérieures (vote de blocages obtenus avec de faibles majorités dans beaucoup d’universités ; festivisation de la vie collective comme « culture de la lutte »).

Les journées nationales de manifestations décidées par les syndicats sont autant de risques d’asphyxie pour un mouvement à la recherche de son second souffle. De la maternelle à l’université approfondir les actions particulières et unifier les actions collectives à portée universelle semble bien maintenant une épreuve de réalité pour le présent mouvement.

Les précédents numéros d’INTERVENTIONS sont disponibles sur le site de la revue Temps critiques
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Mer 5 Aoû 2009 00:26

Nous appelons tous les militants présents à Marseille à venir nous soutenir au TA où l'audience est publique. RENDEZ VOUS : JEUDI 6 AOUT 14H00 DEVANT LE TA: 22, rue de Breteuil


COMMUNIQUE de PRESSE

Recours en référé-suspension devant le Tribunal Administratif de Marseille contre les 32 jours de retrait de salaire de 2 enseignants désobéisseurs

Jeudi 6 août 2009, à 14h30, le Juge des Référés de Marseille examinera la requête déposée par les enseignants Christine Jousset et Erwan Redon de l'école des Convalescents (13001 Marseille).

Ces deux enseignants engagés dans le mouvement national des enseignantEs en résistance pédagogique ont vu leur paye amputée de 32 jours de salaire sur 3 mois alors qu'ils ont effectué la totalité de leur service. Refusant le dispositif d'Aide personnalisée mis en place par le ministère de l'éducation nationale, ils ont proposé aux familles et aux enfants des ateliers éducatifs du midi pour tous les enfants qui le souhaitaient et ont lancé le projet de la création d'un CLAE ( Centre de Loisirs Associé à l'Ecole) auprès de la mairie du 1er-7ème, qui en a accepté le principe.

Ils seront défendu par Maître Sophie SEMERIVA.

contacts : avocat 0664859874 - Ch. Jousset 0670756763
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Ven 14 Aoû 2009 12:00

La justice donne raison à deux profs désobéisseurs Flore Galaud (lefigaro.fr)
14/08/2009 | Mise à jour : 10:01 | Commentaires 15

Le tribunal administratif de Marseille a ordonné l'annulation des sanctions financières sur leur salaire, décidée par leur hiérarchie pour avoir refusé d'appliquer certaines réformes de l'Education nationale.

Le tribunal administratif de Marseille a donné raison jeudi à deux professeurs «désobéisseurs» de l'école des Convalescents, dans le centre-ville de Marseille (Ier), auxquels leur administration avait retiré 32 jours de salaire sur trois mois de travail, au prétexte qu'ils n'avaient pas effectué les tâches requises.

Erwan Redon et Christine Jousset s'étaient vus sanctionnés sur leur fiche de paye pour avoir refusé d'appliquer «l'aide personnalisée» pour les enfants en difficultée (2 heures par semaine), voulue par l'ancien ministre de l'Education Xavier Darcos.

Contestant les vertus pédagogiques de ce dispositif, qui alourdit les journées, les deux instituteurs avaient préféré mettre en place des «ateliers éducatifs du Midi», une initiative approuvée par le maire de la ville. Ces ateliers consistaient à des activités calmes type jeux éducatifs, lecture, ou encore ordinateur, à raison de trois fois trois quart-d'heure par semaine. Un projet qui n'empiète pas sur les heures de cours mais sur celles de la pause déjeuner. «Avec ces ateliers nous proposons une autre approche pédagogique. Cela fait du bien aux enfants et permet de les rendre plus calmes pour les cours de l'après-midi», explique au figaro.fr Christine Jousset.

1.000 euros versés à chacun

Si l'initiative a séduit la municipalité de Marseille, qui réfléchit aujourd'hui à développer le projet à plus grande échelle, l'Education nationale, en revanche, a pénalisé les deux désobéisseurs. Le tribunal admnistratif de Marseille a lui estimé que «les modalités des obligations de service que devait exécuter M. Redon n'ont pas été précisées. Cela est de nature à faire un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée». Des arguments repris pour le cas de Christine Jousset. En conséquence, l'exécution des décisions par lesquelles les deux enseignants se sont vus priver d'une partie de leur rémunération «est suspendue», a conclu le tribunal. L'Etat a par ailleurs été condamné à verser à chacun des deux professeurs la somme de 1.000 euros.

Erwan Redon s'est félicité de la décision du tribunal: c'est «une bonne nouvelle pour tous les enseignants qui d'une manière ou d'une autre ont désobéi à leur hiérarchie, parfois avec leur bienveillance, en n'appliquant pas la directive de l'aide personnalisée, aberrante pour les enfants et destructrice pour les emplois d'enseignants spécialisés du réseau d'aide (Rased)», a-t-il rappelé. Reste que ce verdict pourrait bien encourager d'autres démarches judiciaires : plusieurs professeurs à travers la France auraient en effet été récemment financièrement pénalisés pour ne pas avoir respecté les nouvelles directives de l'Education nationale.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Sam 29 Aoû 2009 21:07

Soutien a Delphine Prudhomme !

Delphine Prudhomme, enseignante, membre du LKP, co-secrétaire académique du Snes-Guadeloupe, est aujourd’hui poursuivie par le rectorat pour son activité militante et pour ses idées.

Dans un document daté du 22 juin 2009 - qui n’est arrivé que le 2 juillet - M. Firmin Pierre-Marie, secrétaire général du rectorat, annonce que notre camarade et amie fait l’objet de poursuites disciplinaires sur la base d’un rapport écrit par son proviseur, M.François Dechosal, à l’issue du mouvement de grève générale de janvier-mars 2009.

Ce que MM. Dechosal et Pierre-Marie reprochent à Mme Prudhomme ? Certainement pas la qualité de son travail, attestée par son dernier rapport d’inspection (mai 2008) - rapport qui a été « mystérieusement perdu » au rectorat. Ce qu’on lui reproche, par écrit, c’est d’avoir participé à la grève du 16 décembre 2008, d’avoir organisé, le 14 janvier 2009, une assemblée générale des personnels du lycée Jardin d’Essais, d’être proche de l’organisation Combat Ouvrier et de participer à la rédaction du journal Rebelle !

C’est donc bien le « délit » de syndicalisme et d’opinion que les autorités cherchent à réprimer. Pire, tout en exigeant que notre camarade boucle sa défense « dans un délai raisonnable », les mêmes autorités lui interdisent aujourd’hui de consulter son dossier administratif avant le 25 août, date à laquelle, selon M. Pierre-Marie, il contiendra de « nouvelles révélations ». Étrange procédé qui consiste à poursuivre une militante syndicale d’abord, et à monter un dossier contre elle après...

On se croirait revenu 40 ans en arrière, à l’époque où, beaucoup de Guadeloupéens s’en souviennent, le pouvoir colonial chassait sans vergogne du « département » les fonctionnaires jugés trop « remuants ».

La preuve : militante depuis près de quinze ans, Delphine Prudhomme n’a jamais été inquiétée tant qu’elle vivait en France, mais ses déboires ont commencé immédiatement à son arrivée en Guadeloupe, en septembre 2003 ! Les tentatives d’intimidation se sont multipliées à mesure qu’elle s’impliquait dans le mouvement social antillais... comme si on lui reprochait de ne pas rester à sa place « d’expat’ blanche ».

Le LKP, le Snes-Guadeloupe, l’Intersyndicale de l’Éducation et le Comité de soutien à Delphine Prudhomme exigent l’arrêt immédiat des poursuites contre notre camarade et appellent la population guadeloupéenne à participer aux actions de soutien qui auront lieu dans les prochaines semaines.

Pour le LKP : Elie Domota, le Snes-Guadeloupe : Alex Bissainte, le Comité de soutien à Delphine Prudhomme : Max Céleste, l’Intersyndicale de l’Éducation : René Beauchamp.

Contact : Comité de soutien à Delphine Prudhomme : 06 90 43 70 80
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede conan le Dim 30 Aoû 2009 01:18

C'est vraiment dégueulasse, mais ne me surprend plus à l'Education Nationale... ce genre de truc est devenu aussi habituel que l'apathie des profs du secondaire dans les mouvements sociaux...
Une solution, mert', prendre le rectorat et l'occuper jusqu'à obtenir gain de cause !
M'enfin, si le SNES là-bas est aussi mou et pourri que le SNES qu'on subit par chez nous et qui était pour la masterisation, ils se contenteront au mieux de faire une "chaîne humaine" autour du rectorat (en gilets jaunes !!), pendant que les gens tentant d'investir le truc se feront traiter de "contre-productifs" et de "violents"...
"L'anarchie, c'est la victoire de l'esprit sur la certitude" Georges Henein
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Mar 1 Sep 2009 01:25

Des militantEs syndicalistes de différents horizons lancent l’appel suivant  en vue de la création d’un réseau ouvert à tous

Ne payons ni la crise du capitalisme, ni celle du syndicalisme : REAPPROPRIONS NOUS NOS LUTTES

La crise du capitalisme permet au patronat d’encore plus délocaliser, licencier, précariser et baisser les salaires ; et au gouvernement d’encourager les patrons en leur montrant l’exemple dans la fonction publique, en supprimant des dizaines de milliers des postes, en tirant les garanties sociales et du travail vers le bas, en réprimant celles et ceux qui refusent cette logique. En plus, Sarkozy annonce voir dans les résultats des élections européennes un encouragement à renforcer cette politique de contre-réformes libérales.
Cette offensive contre le monde du Travail, sans cesse aggravée au motif de la crise ou des élections, l’est surtout en raison de l’absence de riposte à la hauteur des directions syndicales, qui ne proposent dans le meilleur des cas qu’une grève de 24 h tous les deux mois et qui, après le 19 mars ont pris prétexte de la sauvegarde d’une unité bien malmenée depuis pour sortir tardivement le dispositif 26 mai/13 juin dont l’indigence est indigne de la détermination des centaines de milliers travailleurEs du privé comme du public les 29 janvier et 19 mars. On mesure là le rôle du pseudo dialogue social, jeté en pâture à des directions syndicales en mal de reconnaissance et de « grain à moudre », par un pouvoir qui n’entend rabattre en rien de son programme de casse des acquis sociaux.
Ainsi, dans l’éducation, le syndicalisme qui se targue d’être plus représentatif qu’ailleurs, s’est montré de loin le moins offensif, alors que l’EN est en première ligne pour les suppressions de postes, le démantèlement du service public à ses différents niveaux et du statut des personnels. La direction de la FSU, pilotée par ses syndicats catégoriels, a refusé d’alerter les personnels sur tous les enjeux de la loi LRU et sur ses conséquences statutaires à l’université, sur ce que signifie la mastérisation du recrutement des enseignantEs, en termes de démocratisation et de développement de la précarité, comme sur les contre-réformes Darcos du lycée et de l’école primaire et maternelle. Elle a refusé d’appeler clairement à faire converger les luttes avec le supérieur, la recherche et les IUFM, pourtant très mobilisés pendant de nombreuses semaines
L’aboutissement de cette stratégie d’accompagnement de la politique Darcos-Pécresse a été de faire passer au CTPM du 28 mai puis au CSFPE les décrets statutaires sur le recrutement des enseignantEs, que le gouvernement avait décidé de présenter à la hussarde, au mépris de ses « concertations ». Ces décrets ont d’ailleurs été publiés à la faveur des vacances, ainsi que la loi sur la mobilité, qui rend possible le licenciement des fonctionnaires.

Mais, de leur côté, les forces qui défendent un véritable syndicalisme de lutte, qui ont souvent joué un rôle déterminant dans les mouvements unitaires (98, 2003, luttes contre la précarité de 96 97 et 2004…), n’ont pas été capables de déborder les grèves saute mouton, de réaliser la convergence du premier et du second degré avec le supérieur. Outre les difficultés pour mobiliser les personnels, aggravées par les discours anesthésiants des directions syndicales, des problèmes internes aux syndicats peuvent l’expliquer en partie (CFDTisation de la CGT, tensions liées à des pratiques bureaucratiques dans la FSU et, contre toute attente, dans la CNT,…).

Devant l’urgence d’améliorer la cohérence et l’efficacité collective des forces radicales et de contraindre les directions syndicales à être au service des luttes et non contre elles, nous créons en commun, par delà nos choix syndicaux différents, un réseau d’information et d’action, ouvert à tous, avec les objectifs suivants :

contribuer à des luttes à la hauteur de la situation, unitaires, reconductibles, interprofessionnelles ;
favoriser l’autonomie des mouvements sociaux, fondée sur des AG démocratiques souveraines, avec des déléguéEs mandatéEs (AG d’établissements, coordinations, départementales et nationales…) ;
faire une priorité de la lutte contre la répression, avec réseaux d’alerte, juridiques, de personnalités…
se réapproprier l’outil syndical, en appelant à se syndiquer, à faire vivre des structures syndicales, intersyndicales à la base, fédérales et interprofessionnelles, à lutter contre la bureaucratisation par la rotation rapide des mandats et la possibilité de révocation des représentanEs ;
dénoncer et combattre « le dialogue social » de Sakozy, qui vise à donner à ses diktats l’apparence de la concertation et à anéantir les syndicats en faisant miroiter représentativité et subventions pour les contraindre à l’accompagnement de sa politique et aux recompositions bureaucratiques ;
y opposer le syndicalisme de lutte et de transformation sociale, l’indépendance syndicale inscrite dans la Charte d’Amiens, l’unification des revendications, des collectifs de luttes et des syndicats, avec la perspective de la (ré)unification syndicale, la formation et l’élaboration collective (stages syndicaux) à l’image de l’alternatives sociale qu’ont représenté les Bourses du travail.
Nous proposons militantEs syndicalistes et à toutes celles et ceux qui sont en accord global avec le texte ci-dessus de nous rejoindre pour la première réunion du réseau syndicaliste mercredi 9 septembre à 19 h, 8 Impasse Crozatier 75012 PARIS.


Qui sommes-nous ? - Charte de la résistance pédagogique des enseignants du primaire


Les « réformes » structurelles et pédagogiques imposées par le ministère de l’Education Nationale ne permettent pas de construire une école équitable, humaine et respectueuse de tous les enfants. Elles conduisent à la déconstruction de l’école publique en vue de l’ouvrir au secteur marchand. Notre devoir est d'y résister.

En adhérant à la présente charte, je m’engage à agir dans le sens d’une éducation et d’un enseignement qui visent à :

1. respecter les droits de l'enfant tels que définis dans la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, notamment le droit à une éducation de qualité pour tous, le droit à l'épanouissement et au développement harmonieux de l'enfant.

2. favoriser l’autonomie et la responsabilité de l’enfant, être doué de raison et de conscience.

3. contribuer à la construction de sa pensée par une pédagogie privilégiant la coopération et le raisonnement, plutôt que la compétition et la simple répétition d'automatismes.

4. apprendre à s'exprimer, lire, écrire, compter aux élèves en les mettant en situation de réflexion et d'échanges.

5. assumer une autorité éducative, opposée à l'autoritarisme, fondée sur le respect de la liberté de conscience, le respect mutuel et la légitimité de règles élaborées ensemble.

6. réaliser des évaluations constructives qui permettent de mesurer réellement les progrès des élèves et de favoriser l'estime d'eux-mêmes.

7. créer les conditions de coopération au sein de la communauté éducative (Enseignants-RASED-Parents...) et au sein de la classe qui aident chaque enfant à entrer dans les processus d'apprentissage et à surmonter ses difficultés.

8. promouvoir une réflexion sur l'aménagement du temps de vie de l'enfant à l'école qui respecte ses rythmes chrono-biologiques.

En signant cette Charte, j’entre en résistance en n’appliquant pas tout ou partie des dispositifs contraires aux valeurs de respect, de coopération et de progrès. Je revendique, en conscience, par loyauté envers le service public d'éducation, et au nom de la liberté pédagogique inscrite dans la loi, la possibilité de mettre en place toute alternative pédagogique dans l’intérêt des enfants.

Charte au format "pdf"

Signer la Charte en ligne
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Mar 8 Sep 2009 22:56

Le réseau syndicaliste tiendra sa première réunion demain, mercredi 9 septembre à 19 h, à l'EDMP 8 impasse Crozatier 75012 Paris. Le texte d'appel que vous aviez déjà reçu a été intégré dans un 4 pages comprenant en plus des articles sur l'interpro. de Saint Denis ainsi que sur la brûlante actualité de la précarité et sur l'historique des luttes des non titulaires.


4p.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Sam 19 Sep 2009 17:53

La sanction est tombée à 4h du matin ce vendredi 18 Septembre, après 13h de commission disciplinaire. La sanction a été votée (à bulletin secret) sur proposition de l’IA, alors qu’Erwan et ses défenseurs étaient sortis en demandant l’arrêt de la commission car une partie de l’assistance dormait et qu’ainsi la défense ne pouvait plus faire son plaidoyer !

10 pour, 8 contre, 2 abstentions : ERWAN est déplacé d’office !

Reste à l’Inspecteur d’Académie à annoncer sa décision finale, puisque la commission n’est que consultative. Erwan pourra donc se retrouver muté n’importe où dans le département.

Le comité de soutien dénonce les conditions dans lesquelles s’est tenue la commission disciplinaire, convoquée à 15h alors qu’on n’ignorait pas que le dossier nécessiterait une dizaine d’heure pour être traité sérieusement. Il déplore le peu de respect qui a été montré envers Erwan et ses défenseurs. Il regrette particulièrement que dans une commission où siègent 10 délégués du personnel élus, seulement 8 voix se sont élevées contre la sanction proposée par l’IA.

Le comité remercie les défenseurs, qui se sont battus avec une ténacité et une énergie formidable, ainsi que les témoins, tout aussi engagés malgré la pression d’une commission marathon. Le travail, la tension, le temps consacré ont été énormes.

Le comité se retrouve plus que jamais aux côtés d’Erwan qui subira seul, in fine, ou plutôt avec sa famille entière, ce jugement.

TOUS AVEC ERWAN, PLUS QUE JAMAIS RÉSISTONS !
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede conan le Dim 20 Sep 2009 00:27

Que dire ? Grrrrrrr.... Image
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Mar 22 Sep 2009 01:20

NON AU CHEQUE EDUCATION
Intervenez auprès de vos députés pour qu'ils :
- votent contre la loi Carle inscrite le 28 septembre 2009
- déposent un recours constitutionnel si cette loi est adoptée[1]
Le 28 septembre 2009, une proposition de loi dite Carle « tendant à garantir la parité entre les écoles publiques et privées sous contrat d'association lorsqu'elles accueillent des élèves scolarisés hors de leur commune de résidence »[2] sera soumise au vote de l’Assemblée Nationale. Les Parti de gauche défendent le service public, celui de la santé, en particulier, assuré par les hôpitaux publics, mais restent toujours aussi muets dans le débat public-privé de l’éducation.

Peut-on défendre ici la seule légitimité du service public pour préserver avec raison, le droit à la santé et occulter dans le même temps, le droit à l’éducation, en omettant de signaler les méfaits analogues du dualisme scolaire ? Mais, il faudrait aussi évoquer, pour l’éducation, le vivre ensemble et la formation du citoyen en devenir.

Pour défendre l’hôpital public, Le 2 juillet 2009, le Parti Socialiste publiait le communiqué suivant :

« Depuis quelque temps, les Français peuvent voir et entendre sur différents médias de la publicité comparative entre les soins prodigués à l’hôpital public et ceux délivrés par les cliniques privées, en faveur de ces dernières. On ne peut pas dignement comparer le fonctionnement et les objectifs de santé publique d’un hôpital public avec les objectifs d’un établissement à but lucratif.
Le Parti socialiste proteste contre le caractère fallacieux de ces comparaisons dont le seul objectif semble être le dénigrement de l’hôpital public.
Au cours de ces dernières années, l’hôpital public a engagé un important travail de rationalisation budgétaire. Le Parti socialiste insiste sur le fait que les coûts entre l’hôpital public et les établissements privés ne recouvrent pas les mêmes réalités. La recherche, la prévention, les urgences, la formation, sont la spécificité des missions de l’hôpital public. Les hôpitaux publics ne choisissent ni leurs patients ni les pathologies qu’ils traitent. C’est la raison pour laquelle le Parti socialiste réaffirme sa volonté de voir supprimée définitivement la convergence tarifaire hôpital public / cliniques privées. »

On pourrait écrire la même chose pour l’éducation. Pourquoi l’opposition ne le fait pas ?

Il est manifeste, comme on le voit dans le débat actuel sur la couverture santé menée par Barack Obama, que la concurrence public-privé engendre des surcoûts. Les dépenses de santé représentent aux Etats-Unis 16% du PIB, alors qu’au moins 20% de la population n’ont aucune protection sociale, contrairement à la France où la couverture santé pour tous les citoyens ne représente que 11% du PIB.

Le concept de « parité » entre école publique ou privée inscrit pour la première fois dans la loi n’a aucun fondement juridique.[3]Pourquoi défend-on alors pour le privé, dans l’Education, une soi-disant « PARITE » qui n’a aucun fondement juridique et qui participe de fait au démantèlement du service public ?

Forme de chèque éducation, cette nouvelle concession faite au privé, institue une obligation de financement sans accord préalable de la commune de résidence. Pour le service public, un accord préalable de la commune de résidence doit répondre à des critères dérogatoires définis. Pour le privé on oblige, sans autorisation préalable, les mêmes communes de résidence à prendre en charge les exigences des parents qui refusent le service public et scolarisent leurs enfants dans le privé hors commune. Les tenants du privé récusent l’autorisation préalable de leur commune au nom de leur « liberté d’enseignement ». Le financement des établissements privés résultait jusqu’ici d’un contrat passé entre une école, sa commune d’implantation et l’Etat. Ainsi, pour la première fois, la commune de résidence financera au titre de la « liberté d’enseignement » la scolarité des usagers fréquentant une école privée hors de son territoire. Une situation que pourraient nous envier bien des pays ouvertement catholiques, à l’image de l’Italie, du Portugal ou de la Pologne, où étrangement, l’enseignement catholique n’est pas financé et représente moins de 4%. Tandis qu’en France il est surreprésenté à 17% de la population scolaire…

Le principe de « liberté d’enseignement » invoqué par certains n’impliquait, jusqu’alors, en aucune façon, un quelconque financement public. Être enseigné dans une école hors contrat ou enseigné à domicile, voilà qui définit en réalité une même « liberté d’enseignement », qui exclut et interdit, par définition, toute forme de financement public. Cette proposition de loi risque d’ouvrir de nouvelles portes. La « liberté d’aller et venir » est tout aussi fondamentale, pour autant ceux qui refusent le transport en commun ne revendiquent pas le financement par la puissance publique de leurs courses en taxi.

Pour le service public, ce financement conditionné par un accord préalable de la commune de résidence résulte de l’obligation constitutionnelle d’organiser le service public en tous lieux du territoire national.

La proposition de loi Carle pose, explicitement, un principe d’obligation de financement contraire aux textes fondateurs de l’École de Jules Ferry[4], en créant une distorsion de traitement qui favorise les écoles privées, en aggravant et outrepassant y compris la loi Debré du 31 décembre 1959, qui régit les rapports entre l’État et les établissements privés. Loi Debré qui déjà, consacrait une logique discriminatoire et dispendieuse, en mettant à la charge de la commune les dépenses de fonctionnement des écoles privées sous contrat avec l’État implantées sur son territoire, et elles seules.
La loi Carle, quant à elle, à l’instar de l’article 89 de la loi de 2004 qui initiait cette dérive, se surajoute et aggrave ainsi la loi Debré en créant de nouvelles obligations : ici l’usager se voit littéralement attribuer un droit de tirage sur le budget municipal, sans accord préalable de sa commune de résidence, et impose à cette dernière le paiement de sa scolarité dans une école privée d’une autre commune.

Jusqu’à ce jour, le dispositif législatif instituait un rapport institutionnel fort entre l’École et la Commune. Les communes n’ont ainsi de compétences et de charges afférentes, que pour l’École publique. Pour les écoles privées, la commune n’a aucune compétence, uniquement des charges résultantes du contrat d’association passé avec l’État.

Aujourd’hui, on introduit, en rupture totale avec les usages républicains jusqu’ici consacrés, une relation marchande usager-Commune avec l’adoption de ce qu’il faut bien considérer comme un «chèque éducation », utilisable hors commune.

La Loi Carle fait primer les choix communautaristes et particularistes sur l’intérêt général en encourageant par ce régime de faveur la scolarisation dans des écoles privées. La ghettoïsation sociale va s’aggraver. Les dépenses des communes vont augmenter et générer des imprévisibilités relativement aux coûts liés à l’éducation. La banlieue paiera pour la ville, Nanterre paiera pour Neuilly. Mais aussi, les communes rurales seront également pénalisées avec un risque fort d’exode scolaire. Des classes et écoles publiques entières disparaîtront…

Ceux qui revendiquent la suppression du service public laïque d’éducation voient ainsi tomber du Ciel parlementaire, un chèque éducation qui individualise le rapport à l’école, en instituant des logiques communautariste, marchande et commerciale. Ce faisant, la loi Carle sacrifie sur cet autel si éloigné des valeurs républicaines, la justice sociale, la laïcité et le vivre ensemble de jeunes citoyens en devenir.


[1] Si cette loi Carle- déjà votée par le Sénat- est adoptée par l’Assemblée nationale. Un recours constitutionnel s’impose. Si cette disposition est déclarée anticonstitutionnelle, l’article 89 de la loi de 2004 qui généralisait ce privilège, dans tous les cas, à tous les élèves du privé hors commune serait encore plus anticonstitutionnel. On voit donc mal le Conseil Constitutionnel ne pas maintenir son abrogation.
[2] http://www.senat.fr/dossierleg/ppl08-020.html
[3] L’école publique a, elle seule, l’obligation de répondre aux critères afférents au service public : « laïcité, égalité- devant l’accueil en particulier-, continuité et gratuité »
[4] Loi Goblet du 30 octobre 1886

Visitez le site : http://www.main-basse-sur-ecole-publique.com/
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Nico37 le Mar 22 Sep 2009 22:27

09:24 - mardi 22 septembre 2009
Visite de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô : trois mois de prison avec sursis contre le syndicaliste de la FSU
Pascal Besuelle, syndicaliste enseignant de la FSU, a été condamné à 3 mois de prison avec sursis ce matin par le tribunal correctionnel de Coutances. Il a donc été reconnu coupable d'avoir frappé un policier le 12 janvier à St-Lô, lors de la visite de Nicolas Sarkozy. Il devra aussi payer 1000 € d'amende et 500 € de dommages et intérêts. Pascal Besuelle a annoncé son intention de faire appel du jugement.
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede conan le Mar 22 Sep 2009 23:08

Un prof d'éducation civique condamné pour avoir frappé un flic !
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Re: mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede conan le Mar 22 Sep 2009 23:35

http://www.rue89.com/mon-oeil/2009/09/2 ... -ministere

Les sorties scolaires, une « perte de temps », dit-on au ministère
Par Pascal Riché | Rue89 | 21/09/2009 |

Je n'ai pas l'habitude de lire les notes internes au ministère de l'Education nationale, mais mon oeil est resté scotché sur le rapport sur la réforme du premier degré publié par l'Inspection générale, à l'intention du ministre. Je ne l'ai pas lâché tant la prose des deux signataires, deux inspecteurs généraux, est fascinante.

Un mélange d'autosatisfaction naïve (« L'année a été exceptionnelle aussi par la soudaineté de mise en oeuvre de la réforme et par l'audace de certaines propositions… Les élèves retrouvent le goût de l'école… ») et de méfiance/brutalité (« Les récalcitrants à ce nouveau service ont été réduits de quelques centaines d'opposants déclarés dans ou par les médias à un petit nombre de situations individuelles, qui font l'objet de retraits de salaires »).

Certains passage maladroits sont inutilement blessants pour les enseignants. Exemple :

« La modification la plus fondamentale réside dans l'implication personnelle des enseignants dans la prise en charge
de la réussite de leurs élèves. »

Que l'aide personnalisée ait pu aider certains élèves à résoudre une difficulté, cela peut se défendre. Mais pourquoi suggérer que les enseignants n'avaient pas, auparavant, « d'implication personnelle » dans ladite réussite
de leurs élèves ?

Mais ce qui m'a le plus retenu l'oeil, c'est ce passage très inquiétant :

« Dans l'immédiat, il est indispensable de lutter contre les habitudes de grignotage du temps installées avec les sorties scolaires et les interventions extérieures, qui déconcentrent les élèves et qui font perdre beaucoup de temps sur les apprentissages, en prenant des mesures de restriction des empiètements tolérés, et parfois encouragés, sur le temps scolaire, en revoyant et limitant les agréments et autorisations. »

Ainsi, nous disent ces deux inspecteurs généraux, les sorties scolaires et les intervenants extérieurs ne seraient que perte de temps et facteurs de déconcentration !

Et moi, benêt que je suis, qui pensais que c'était ce qui reliait l'école au monde qui l'entoure. Ce qui apportait aux enfants du sens à leurs leçons. Je pensais que c'était un moyen de varier cet apprentissage, de lui apporter de l'émotion, de décloisonner les matières ; de donner aux enfants ce formidable plaisir de la découverte. De développer leur envie de poser des questions.

Je croyais aussi que c'était l'occasion de tisser des relations différentes avec l'enseignant et avec d'autres adultes. Mais non, rien de tout cela : ce n'était qu'une sale « habitude de grignotage du temps » !

Voici une drôle de vision, extrêmement fermée, de l'école. Personnellement, sorties et interventions de témoins extérieurs sont les moment qui m'ont le plus marqué pendant le primaire (à l'école publique).

Je me souviens par exemple d'un type venu à l'école avec un boa vivant, et je n'ai rien oublié de son système digestif (celui du boa). Ou encore de la visite
d'une synagogue dans le Marais, qui m'a ouvert l'esprit sur d'autres
cultures que celle dans laquelle j'étais élevé.

Dans mon souvenir,
j'ai alors gagné du temps ; et j'étais alors tout sauf « déconcentré ».

Pas vous ?
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