L'université de nouveau en lutte !

Toutes les infos sur les luttes en cours

L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Lun 19 Jan 2009 23:41

Etablissements des participants à la coordination nationale du 22.01.09


19 janvier 2009
Ci-dessous la liste des établissements de rattachement des personnes ayant pris contact, sur l’adresse email coordination.nationale.220109@shesp.lautre.net avec les avec les organisateurs de la Coordination Nationale des Universités qui se tiendra le 22 janvier 2009 à Paris 1. Cette liste est en cours d’élaboration. Certains oublis peuvent avoir été commis, merci de nous les signaler. Merci à toutes les universités, établissements, instituts et UFR de nous faire parvenir le plus vite possible les contacts des participants qui viendront à cette première rencontre de mise en place de la coordination nationale.

La liste sera actualisée régulièrement d'ici à jeudi.

Université Paris 1
Université Paris 13
Université de Lyon 1
EHESS
Université de Paris 13
Université de Reims
Université de Paris 3
Université de Franche-comté
Université Paris 5
Université Versailles St Quentin
Ecole Centrale de Marseille
Université d'Orléans
Université de Bourgogne
Université Montpellier 3
Université de Paris 10
Université de Rouen
Université Paris 12
Université Paris 11
Université Paris 5
Université de Dijon
Paris 8
Université de Lille1
Université de Picardie

Membres du Conseil National des Universités (CNU)

Associations : "Sauvons l’Université" et "Sauvons la Recherche"

Sociétés Savantes : SFDES (Société Française des Seiziémiste)


A tous les personnels de l’Université de Strasbourg

A la suite de l’Assemblée Générale du 10 décembre 2008 un collectif composé d’une
vingtaine de personnes appartenant à notre communauté scientifique (chercheurs, enseignantschercheurs,
ingénieurs, techniciens et administratifs de l’universités, du CNRS et de l’INSERM) a
rédigé un Appel à défendre les valeurs de l’Université et de la Recherche. Cette initiative transcende
les disciplines comme les appartenances syndicales ou politiques. Elle vise à rassembler le plus
largement possible. L’Appel de Strasbourg sera très bientôt le support d’une pétition nationale à
destination de l’ensemble des chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels et étudiants des
universités françaises et de tous les organismes de recherche car nous croyons que seule une très large
mobilisation nous permettra de faire enfin entendre aussi bien nos refus que notre force de proposition.
Il est important que notre communauté se reconnaisse dans cet Appel, le signe et le diffuse largement.
Assemblée Générale de tous les personnels de l’UdS le mardi 20 janvier à 10h (lieu précisé
ultérieurement)


Appel de Strasbourg
Pour une réforme concertée de l’Université, de l’Enseignement et de la Recherche

Au moment où les trois universités de Strasbourg, de leur propre initiative, se rassemblent
pour former le plus grand établissement universitaire de France, nous, chercheurs, enseignantschercheurs
et personnels de la nouvelle Université de Strasbourg et des organismes de recherche,
lançons un appel solennel au gouvernement et aux ministères dont nous dépendons pour qu’ils
mettent fin à leur entreprise aveugle de destruction de l’enseignement supérieur et de la
recherche.

Scientifiques, nous ne sommes en aucun cas hostiles à une réforme concertée. Au lieu de cela
notre gouvernement prend prétexte d’une prétendue urgence pour faire l’économie de la réflexion et
du débat. Il persiste à nier notre expertise et nos propositions - celles faites, par exemple, lors des Etats
généraux de la recherche en 2004 ont été largement ignorées. Il ne respecte pas la collégialité des
décisions en usage dans notre communauté depuis fort longtemps. Nous tenons à rappeler que le
développement des connaissances et la transmission des savoirs sont les missions fondamentales de
l’Université : elles ne sauraient être soumises à des considérations uniquement utilitaires, ni être mises
en cause au nom de l’harmonisation européenne et d'un modèle entrepreneurial inadapté aux
exigences universitaires.

La réforme LMD (Licence-Master-Doctorat) a conduit à une refonte complète des cursus dont
le bilan n’a pas été tiré. La loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) instaure
une présidentialisation excessive du pouvoir dans les universités. Des organismes de recherche comme
le CNRS ou l’INSERM sont démantelés. Les IUT - dont personne ne contestait l’efficacité - sont
menacés. Certaines bourses attribuées au mérite sont supprimées sans aucune explication. Les
nouveaux contrats doctoraux ne masquent pas la misère des moyens.

Et voici que le ministère de l’Enseignement supérieur rend public un projet de décret qui
modifie d’une manière fondamentale le statut des enseignants-chercheurs en privant ceux-ci de leur
indépendance intellectuelle. Voici que les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement
supérieur exigent un bouleversement de la formation et du recrutement des enseignants du secondaire
dans un texte bâclé, confus et autoritaire, instituant des masters « métiers de l’enseignement » dans des
délais irréalistes et dans des conditions qui affaibliront sensiblement la qualité de la formation des
futurs professeurs, tout en rendant celle-ci plus longue et plus coûteuse pour les étudiants : l’année de
stage rémunérée est supprimée. Voici enfin que les valeurs républicaines et laïques sont remises en
cause par la reconnaissance internationale, à l’initiative de notre ministère des Affaires étrangères, des
diplômes délivrés par les instituts catholiques.

Les moyens promis ne suivent pas et les réductions de postes se confirment. L’objectif
commun à toutes ces réformes menées dans la précipitation et sans concertation est de permettre des
économies à court terme, sans souci du capital ainsi bradé. Elles conduisent aussi à une réduction du
temps consacré à la recherche. Cette réalité est aggravée par une avalanche de procédures d’évaluation
dont les excès, largement dénoncés, mobilisent des moyens considérables et nous détournent de nos
missions fondamentales : la recherche et l’enseignement.

Il est grand temps que le gouvernement nous entende : nous lui demandons instamment de
suspendre sans délai l’ensemble de ces réformes pour ouvrir enfin un grand débat national sur
l’Enseignement et la Recherche dont les principaux acteurs ne soient pas exclus, y compris les
jeunes chercheurs et les étudiants dont l’inquiétude est aujourd’hui aussi profonde que la nôtre. Nous
lançons un APPEL à toutes les universités françaises et à toutes les institutions de recherche afin
qu’elles unissent leurs voix pour une coordination nationale des actions à même de défendre les
valeurs républicaines de liberté et de laïcité du monde de l’éducation, de la science et de la recherche.

Pétition nationale en ligne à partir du mercredi 14 janvier : http://appeldestrasbourg.unistra.fr

Initiateurs de l’Appel :
ARBO Agnès (Maître de Conférences, Lettres latines) ; AUZET Anne-Véronique (Professeur,
Géographie, UMR 7507) ; BONNAREL François (Ingénieur de recherche, UMR 7550) ; BOYER
Jean-Daniel (Professeur Agrégé de Sciences Economiques et Sociales, UMR 7522) ; CLEMENT
Céline (Maître de Conférences, Psychologie) ; CREMEL Gérard (Chargé de recherche, INSERM U
575) ; GENTON Bernard (Professeur, Etudes anglaises et nord-américaines) ; GRENOUILLET
Corinne (Maître de Conférences, Littérature française) ; HUYGHE Christine (Chargée de Recherche,
UMR 7501) ; JASMIN Nadine (Maître de Conférences, Littérature française) ; JUHEM Philippe
(Maître de Conférences, Science Politique, UMR 7012) ; MAILLARD Pascal (Professeur Agrégé,
Littérature française) ; MARQUER Bertrand (Maître de Conférences, Littérature française) ;
NEVEUX Olivier (Maître de Conférences, Arts du Spectacle) ; REVERZY Eléonore (Professeur,
Littérature française) ; WALLER Roselyne (Maître de Conférences, Littérature française, IUFM) ;
WERLY Patrick (Maître de Conférences, Littérature Comparée).

Premiers signataires de l’Université de Strasbourg :
ANCORI Bernard (Professeur, Directeur de l'IRIST, ancien Vice-président de l'ULP) ;
BOURGUINAT Nicolas (Maître de Conférences IUF, Sciences historiques) ; BUGEAUD Yann,
(Professeur IUF, Mathématiques, UMR 7501) ; DEBARRE Olivier (Professeur IUF, Mathématiques,
ULP, puis Paris VII depuis septembre 2008) ; DUBOIS Vincent, Professeur IUF, Sociologie et science
politique, UMR 7012) ; HARTMANN Pierre (Professeur, Littérature française, directeur de l'Ecole
doctorale des Humanités) ; HURSTEL Françoise (Professeur Emérite de Psychologie clinique) ; LE
BRETON David (Professeur IUF, Sociologie, UMR 7043) ; MONSONEGO Georges (Physicien,
ancien Professeur de l’ULP) ; PELLAT Jean-Christophe (Professeur, Linguistique française, ancien
Doyen de l’UFR des Lettres) ; PETIT Pierre (Directeur de Recherche, Physicien, CNRS/ICS, UPR
22) ; PFEFFERKORN Roland (Professeur, Sociologie, Directeur d'Institut, UMR 7043) ;
SCHNEDECKER Catherine (Professeur IUF, Linguistique française, Responsable de l’EA1339) ;
UTARD Jean-Michel (Professeur, Sciences de l'Information et de la communication, UMR 7012).
Nico37
 
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede L'autre facteur le Mar 20 Jan 2009 00:26

C'est pas parce que la coordination se réunit le 22 qu'il y a une lutte qui a démarré. J'ai vu qu'il y avait Montpellier 3 d'inscrit dans la liste des facs, et il n'y a pas encore eu d'AG :) . Du coup, ce ne seront pas des mandatés d'une fac en lutte :wink:
L'autre facteur
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Mar 20 Jan 2009 00:32

L'autre facteur a écrit:C'est pas parce que la coordination se réunit le 22 qu'il y a une lutte qui a démarré. J'ai vu qu'il y avait Montpellier 3 d'inscrit dans la liste des facs, et il n'y a pas encore eu d'AG :) . Du coup, ce ne seront pas des mandatés d'une fac en lutte :wink:

Il me semblait que c'était clair qu'il s'agissait des personnels (enseignants) et pas des étudiants, non :?:

Université Grenoble 3 occupée par étudiants et précaires :

Grenoble, le 19 janvier 2009.

Dans l'après-midi du 19 janvier 2009, des étudiantEs et précaires ont pris possession d'une partie des locaux de l'université Stendhal (Grenoble 3).

Cette occupation, appelée et organisée par le Comité de Mobilisation des EtudiantEs et Précaires des universités grenobloises, constitue la première étape dans la construction d'un mouvement de grève sur le Campus.

Par cette action, il s'agit pour nous, de dénoncer et de faire front à la politique anti-sociale et sécuritaire mise en œuvre par le gouvernement Fillon et le Chef de l'Etat.

Cette politique fait chaque jour des ravages au sein de la société française : destruction totale du système éducatif français de la Maternelle à l'Université, casse du système de Santé, démantèlement du Service Public et la politique raciste à base de rafles d'étrangers. La répression violente des mouvements sociaux est le préalable à la mise en place de cette société libérale. Nous ne sommes pas surpris par le niveau important de répression des luttes de l'année 2008 (étudiante, lycéenne…), la fin de la franchise universitaire et par l'exercice des lois antiterroristes qui sont de véritables lois scélérates à nos yeux. Ces mesures servent à garantir l'ordre sécuritaire, seul cadre aux yeux des puissants de l'épanouissement de la domination du Marché.

Sur ce registre, Michèle Alliot Marie n'a rien a envié à Raymond Marcellin ou Michel Poniatowski. Une fois de plus, la même paranoïa sécuritaire est à l'œuvre.

Nous ne plierons pas face à la répression qui nous attend. Elle ne fera que renforcer notre détermination et ne pourra en aucun cas remettre en cause notre combat.

A cette société autoritaire et fascisante que l'on nous propose, nous ripostons par la réappropriation de notre lieu d'études.

Cette base est celle sur laquelle nous projetons de propager la lutte. Nous nous battrons pour que l'Education change radicalement de nature. Qu'elle soit réellement émancipatrice, qu'elle soit intégralement gratuite et égalitaire, la reproduction sociale à travers les études n'ayant que trop durée. Que l'Education soit au service des individus et de la Société, non plus au Service des entreprises et des marchands

Pour réaliser ces objectifs, l'occupation de notre université est nécessaire. Elle a pour ambition de devenir un lieu d'échanges et de rencontres (par le biais des Assemblées Générales, de débats, de conférences, de projections…), de vie (cuisine, dortoirs…) et également de lutte.

Enfin, nous appelons l'ensemble des travailleurs, des chômeurs, sans-papiers, étudiants et lycéens à s'organiser en vue d'une lutte massive et à reproduire notre exemple partout où cela est réalisable. Afin de réussir la journée de mobilisation du 29 janvier 2009 et de construire la Grève Générale qui fera enfin plier ce gouvernement.

Et, ainsi, bâtir sur une base égalitaire, sociale et solidaire, la Société de demain.

Vive la lutte !
Vive la Grève !
Nous ne paierons pas votre crise !

Le Comité de Mobilisation des EtudiantEs et Précaires en lutte.

Contact : presse.okupstendhal@laposte.net


Royaume-Uni: les universités ont perdu au moins 250 millions de livres avec la crise

Les universités britanniques ont perdu au moins 250 millions de livres de fonds capitalisés (endowment), suite à la crise économique, estime le Guardian. Une enquête réalisée par le journal auprès des 20 membres du Russell group (universités prestigieuses, axées sur la recherche) montre que presque toutes connaissent déjà des pertes qui se chiffrent en millions.

Les universités de Cambridge et Oxford, dont les fonds ont été évalués, au mois de juillet, respectivement à 907 et 680 millions de livres, sont "les plus grosses perdantes", indique le journal. "Oxford attend toujours de savoir si elle va récupérer les 30 millions de livres qu'elle a investi dans les banques islandaises." De même, Cambridge y avait placé 11 millions de livres. Les fonds de Cambridge ont déjà "plongé de 84 millions de livres" dans la première moitié de l'année 2008, avant même que la crise soit au plus fort. Pour le journal, c'est le signe que "le pire est encore à venir". Steve Large, le directeur financier de King's College London, prévoit que les fonds des universités britanniques pourraient avoir chuté de 15% depuis juillet.
Même s'ils sont nettement inférieurs à ceux des universités américaines, les "endowments" prennent de plus en plus d'importance pour les universités britanniques. Oxford et Cambridge ont d'ailleurs lancé des campagnes pour lever 1,25 et 1 milliard de livres de dons pour dynamiser leurs fonds capitalisés.

4% DE DÉFICIT POUR 2008-2009

Ces pertes arrivent à un moment où les universités doivent faire face à des "hausses de salaires et de factures sans précédents", parallèlement à des "coupes budgétaires du gouvernement" - "les pires en 25 ans". La BBC parle même de "déficit potentiel" pour les universités. En coûts réels, il est prévu "un déficit de 4%" dans l'enseignement supérieur pour l'année 2008-2009, "en partie à cause d'une pénurie de 2 milliards de livres dans le financement de la recherche et du coût élevé du personnel".
"Si le Royaume-Uni veut rester l'un des premiers du monde en terme d'enseignement supérieur, il faut continuer à investir dans ses universités", alerte UKK, la CPU anglaise. "Améliorer la stabilité d'enseignement supérieur bénéficiant à tout le monde".

Sources:
-Guardian du 12 décembre 2008
-BBC news du 10 décembre 2008
Dernière édition par Nico37 le Mar 20 Jan 2009 11:58, édité 1 fois.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Vilaine bureaucrate le Mar 20 Jan 2009 04:00

à Paris, le 20 janvier: journée de mobilisation nationale pour les universités- grève des enseignants.

14H devant le ministere de l'enseignement sup'

Forme de mobilisation des profs': la rétention des notes: une forme de greve administrative.

source l'UNEF.


Mardi 20 janvier : journée de grève des cours et des examens

L’organisation, le 20 janvier, d’une journée nationale d’action et de grève dans l’enseignement supérieur est en cours de discussion (dans le cadre de l’intersyndicale nationale du supérieur et de la recherche). Mais, que cela soit ou non décidé au niveau national, les enseignants de Paris 1 retiennent le principe d’une journée de grève.


Jeudi 22 janvier à 12h : Assemblée générale des personnels de Paris 1.

Jeudi 29 janvier : grève des cours et des examens dans le cadre de la journée nationale de manifestation organisée par toutes les confédérations et fédérations syndicales.

Par le même vote, le principe de la constitution d’une coordination sur Paris 1 a été adopté en accompagnement de ces rendez vous. Celle-ci comprendra deux représentants de chacune des organisations syndicales présentes sur Paris 1 et de trois représentants des enseignants non syndiqués (Elisabeth Cudeville, Pascale Dubus et Maria Stavrinaki). Les organisations syndicales étudiantes sont également invitées à y participer. La composition définitive de cette équipe de coordination sera communiquée très rapidement.

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article1263
Vilaine bureaucrate
 
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Roro le Jeu 22 Jan 2009 02:42

AG des personnel BIATOS prévue demain à Bordeaux 3 à 12h30. Le même jour AG des étudiants (des profs devraient y participer) à 14h30 amphi B200 (ou B400 me souvient plus...).

Mardi 27, l'UFR de Lettres banalisera la journée (les cours n'auront pas lieu, remplacés par des débats), AG inter-UFR de 12h30 à 14h30 Amphi A 700. 15h30, plusieurs ateliers auront lieu : Quel université voulons-nous? ; Discussions sur la LRU et ses conséquences sur l'université ; Discussions autour du processus de Bologne ; Discussions sur les réformes en ce qui concerne les enseignants-chercheurs et les réformes de la masterisation.

A noter que les UFR de Géographie, d'Histoire de l'art et des Pays Ibériques ont déjà tenu des AG d'UFR d'informations, avec banalisation des cours sur la journée.

Des étudiants ont également fait part du fait que certains profs signalent déjà de la nécessité d'assister à ces AG, ou qu'ils pourraient eux-même (les profs) rentrés en grève.

A suivre...
Roro
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Olé le Sam 24 Jan 2009 00:10

A Dijon le 29 sera un tournant, je pense. Donc j'peux pas trop m'avancer.
Olé
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Sam 24 Jan 2009 13:00

La coordination nationale des universités a réuni le 22 janvier 2009 des délégués provenant de quarante six universités. Elle a voté les motions suivantes :

___________

Motion n°1 :

La coordination nationale réunissant ce jeudi 22 janvier 2009 condamne la mise en place d’une politique d’affaiblissement structurel de l’enseignement et de la recherche, la précarisation des personnels de toutes catégories, notamment au travers de l’individualisation des carrières, de la mise en place du nouveau contrat doctoral et des suppression d’emplois, exige le rétablissement des postes supprimés, un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires dans les universités et les grands organismes de recherche, et soutient les mobilisations en cours.

Elle déclare que si le ministère ne retire pas, sans préalable :

1) le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs

2) la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants du premier et du second degré

l’université française se mettra en grève totale, reconductible et illimitée : le 2 février 2009 l’université s’arrête.

Unanimité moins 3 voix contre

___________

Motion n°2 :

La coordination nationale a également voté l’appel immédiat à la rétention des notes, la non transmission des maquettes de formation des enseignants du premier et du second cycle et le soutien aux mouvements de grève qui ont déjà commencé ainsi que l’appel au renforcement de la mobilisation dans tous les établissements.



___________

Rappel :
Coordination Nationale des Universités (22/01/08) - Première réunion du jeudi 22 janvier à 11h à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. La Coordination Nationale des Universités est réunie à l’initiative de la coordination de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne qui rassemble des non syndiqués et des représentants de l’UNSA, CGT, FSU, SGEN-CFDT, UNEF, FSE et SUD.

Les représentants nationaux de la plupart des syndicats sont présents.


UNIVERSITÉS (46)

Université de Bordeaux 3
Université de Bourgogne
Université de Clermont Ferrand II
Université de Caen
Université d’Evry
Université de Franche-comté
Université du Havre
Université de Lille 1
Université de Lille 2
Université de Lyon 1
Université de Lyon 2
Université de Lyon 3
Université Paris 1
Université Paris 3
Université Paris 4
Université Paris 5
Université Paris 6
Université Paris 7
Université Paris 8
Université Paris 10
Université Paris 11
Université Paris 12
Université Paris 13
Université de Paris Ouest Nanterre
Université du Maine (le Mans)
Université de Marne-la-Vallée Paris-Est
Université Montpellier 3
Université de Nantes
Université d’Orléans
Université de Picardie
Université de Poitiers
Université de Provence
Université de Toulouse 1
Université de Toulouse 2
Université de Toulouse 3
Université de Tours
Université de Rennes 1
Université de Rennes 2
Université de Reims
Université de Rouen
Université de Saint-Étienne
Université de Strasbourg
Université Technologique de Compiègne
Université Versailles St Quentin
EHESS
Ecole Normale Supérieure

ASSOCIATIONS (7)

Collectif pour la Défense de l'Université
Qualité de la Science Française (QSF)
Collectif des enseignants précaires
Défense de l’université (majoritairement juristes)
SAGES (PRAG, professeurs ENSAM et PRCE)
Sauvons l’Université (SLU)
Sauvons la Recherche (SLR)


SOCIETES SAVANTES (3)

Société Française de Littérature Générale et Comparée (SFLGC)
Sociétés Française des Seiziémistes (SFDES)
Société Française d'Etude du XVIIIe


Des membres du CNU participent à la Coordination Nationale des Universités


Menace de grève dans les universités à partir du 2 février (Coordination)

PARIS, 22 jan 2009 (AFP) - La Coordination nationale des universités a annoncé jeudi appeler à une grève "illimitée" dans les universités à partir du 2 février si le gouvernement n'a pas retiré d'ici-là le projet modifiant le statut des enseignants-chercheurs et la réforme de la formation.

"Si le ministère ne retire pas, sans préalable, le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs (et) la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants du premier et du second degré, l'Université française se mettra en grève totale, reconductible ou illimitée le 2 février", selon la motion adoptée à l'unanimité moins trois voix contre.

En "condamnant" la "politique d'affaiblissement structurel" du supérieur et de la recherche et "la précarisation des personnels de toutes catégories", cette Coordination "exige" aussi "le rétablissement des postes supprimés, un plan pluriannuel de création d'emplois statutaires dans les universités et les grands organismes de recherche, et soutient toutes les mobilisations en cours".
Elle s'est réunie jeudi en assemblée générale à l'université Paris-I.

Selon les organisateurs, étaient présents des membres de 46 des 85 universités françaises, des représentants de plusieurs sociétés savantes, d'associations comme Qualité de la science française (QSF), Sauvons la Recherche (SLR) ou Sauvons l'Université (SLU) et des chercheurs précaires.
Des représentants de plusieurs syndicats étaient également présents.

Quand il a lancé, dans la matinée, "il faut que l'Université s'arrête le 1er février", le porte-parole de SLU Jean-Louis Fournel a été vivement applaudi par les quelque 200 personnes présentes, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs, préparé par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Valérie Pécresse, doit concrétiser le transfert de la gestion de leurs carrières aux universités.

Lors de l'assemblée générale, ses opposants ont dénoncé les risques que leur soient imposées davantage d'heures d'enseignement et les possibilités d'arbitraire de la part des présidents d'universités.

Ils veulent en outre que le Conseil national des universités (CNU) conserve son rôle actuel dans la gestion des carrières, et jugent de façon générale que leur statut risque de perdre son caractère national.

"Ce qui est historique, c'est l'immense consensus dans l'Université" contre la réforme du statut des enseignants-chercheurs, "je n'ai pas vu ça en 20 ans", a commenté à l'AFP Paolo Tortonese, de Qualité de la science française (QSF).

L'universitaire en veut pour preuve que cette opposition va des syndicats de gauche Snesup-FSU ou Sud-Education, traditionnellement revendicatifs, au
syndicat AutonomeSup, classé à droite, ou au collectif Défense de l'université, créé à l'université Paris-II, faculté traditionnellement de droite.

AutonomeSup comme le Snesup ont d'ailleurs aussi appelé à une grève lundi 26 janvier, tandis que les enseignants-chercheurs devraient participer en nombre à la grève organisée jeudi 29 janvier, journée d'actions interprofessionnelle.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Dim 25 Jan 2009 16:41

La coordination nationale des universités a réuni le 22 janvier 2009 des délégués provenant de quarante six universités.

Communiqué du Collectif PAPERA

jeudi, 22 janvier 2009 / Collectif PAPERA

Aujourd'hui 22 janvier s'est tenue une assemblée historique d'un grand nombre de représentants (environ 300) d'universités, de départements, de sociétés savantes, de groupes liés à l'enseignement supérieur et la recherche.
L'opposition aux contre-réformes de l'ESR fait l'unanimité de l'ensemble des personnels toutes tendances politiques et syndicales confondues. Un représentant du collectif PAPERA a participé aux débats. Nous sommes intervenus sur la précarité comme élément transversal à l'ensemble de l'ESR, des étudiants aux professeurs d'universités, des BIATOSS/ITAs aux doctorants, ATER et vacataires, des organismes de recherches à l'université.
La précarité des acteurs de l'ESR s'installe et se renforce actuellement : pourtant ces précaires sont l'avenir. La masterisation et la modification du décret 1984 concernent aussi les précaires : ces deux "réformes" sont des usines à précarisation de l'enseignement du secondaire (potentiellement avec des précaires de l'ESR) pour la première et de l'ESR pour l'autre (avec le recours à des vacataires et CDDs pour compenser la modulation de service).

Très clairement, il se dégage du communiqué issu de l'assemblée de ce jour que la précarité préoccupe ses participants. Néanmoins la titularisation massive des précaires de l'ESR n'est pas une revendication première, ce n'est pas une revendication du tout. Explicitement, si « négociation » il devait y avoir, cette préoccupation passera à la trappe avec les problèmes de précarité des non-statutaires. Notre représentant a clairement rappelé que les précaires qui constituent une part croissante des personnels ne se mobiliseront pas pleinement contre les réformes si cette précarité n'est pas au c?ur des revendications. Rappelons que la masterisation ou les modifications du décret relatif aux enseignants déjà en poste précarise l'ensemble de la communauté de l'ESR.

Nos motions :

a.. La suppression des annulations des postes de chercheur, d'enseignant-chercheur et de BIATOSS/ITA, ainsi que du nombre d'allocations de thèses (contrat unique doctoral maintenant).
b.. La conversion des chaires d'excellence en postes statutaires.
c.. L'augmentation des contrats uniques doctoraux pour compenser les pertes d'inscription en thèse dues à l'obligation sine qua none d'obtention de contrat doctoral pour s'inscrire à l'Université.
Le collectif PAPERA continuera à se battre pour que les motions, les communiqués et autres revendications portent la précarité comme préoccupation principale de l'ESR.

Le collectif PAPERA

http://www.collectif-papera.org
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Roro le Mar 27 Jan 2009 18:42

Plus de 1000 étudiant(e)s présent(e)s lors de l'AG d'aujourd'hui à Bordeaux 3 ainsi qu'une cinquantaine de profs et de personnel.

Pas mal d'interv' sur la masterisation, la réforme des enseignants-chercheurs... Puis on est passé aux modalités d'action...

J'ai jamais rien vu d'aussi mou !

En vrac :

-Grève administrative votée (en gros les élu(e)s vont démissionner)
- rétention des notes des examens
-Cortège universitaire pour jeudi.

Le blocage a été évoqué, refusé en bloc par les enseignants et les étudiants.

Le seul point intéressant a été que les enseignants vont peut-être se mettre en grève à partir de lundi 2 février. Ils ont déjà décidé de faire grève jeudi (et tout indique que cette grève sera massive) et de banaliser la journée sur tout le campus de Bordeaux 3. Mais (et là vous allez rire, comme j'ai rit), lors de la réunion du comité de mobilisation, un des profs, parlant de la grève du lundi 2 février, nous a dit "il faudra qu'on voit avec les collègues lors d'une AG du personnel). En gros, la grève du 2 février n'aura probablement jamais lieu...

Je sait pas où va ce mouvement, mais s'il continue comme ça, ça promet rien du tout.
Roro
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Parpalhon le Mar 27 Jan 2009 19:00

Roro a écrit:Plus de 1000 étudiant(e)s présent(e)s lors de l'AG
:shock: wow eh ben bravo !! Chez moi on est très loin de ce chiffre :confus:



Roro a écrit:J'ai jamais rien vu d'aussi mou !
:roll: là idem

Roro a écrit:un des profs, parlant de la grève du lundi 2 février, nous a dit "il faudra qu'on voit avec les collègues lors d'une AG du personnel". En gros, la grève du 2 février n'aura probablement jamais lieu...
exactement pareil à l'UPPA .... mais malgré ça les profs ont l'air de quand même plus se bouger que les étudiants

Roro a écrit:Je sait pas où va ce mouvement
dans le mur ? :mrgreen:


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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Mer 28 Jan 2009 00:59

Ce que je veux dire aux enseignants-chercheurs


Valérie pécresse ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Al’heure où l’université française avance et se réforme d’une manière inédite, il est indispensable de garder à l’esprit ce qui fonde l’Universitas : des femmes et des hommes, qui ensemble, engagent leur savoir et leur passion au service des étudiants. Chercher et enseigner, chercher pour enseigner : les deux missions des universitaires sont conjointement constitutives de l’université du XXIe siècle dont le défi est de faire de la connaissance non seulement un instrument d’émancipation et d’insertion de nos jeunes, mais aussi l’arme de la victoire de notre pays dans la bataille mondiale de l’intelligence.

Alors c’est vrai, nous demandons beaucoup aux enseignants-chercheurs… et la reconnaissance de l’Etat se devait d’être à la hauteur de la tâche. C’est chose faite. Les jeunes maîtres de conférences verront, en 2009, leur salaire revalorisé entre 12 % et 25 %, les carrières seront accélérées à la fois par le doublement des taux de promotion d’ici à 2011 et une grille de rémunération plus favorable, la prime de recherche, comme celle de responsabilité pédagogique, pourra atteindre jusqu’à 15 000 euros par an. Voilà un premier gage de confiance que les enseignants-chercheurs ont trop longtemps attendu. Mais ce qu’ils attendaient plus encore, c’était davantage de liberté : la liberté de concrétiser leurs projets pédagogiques et scientifiques. Une liberté qui elle, n’a pas de prix, mais une condition : la responsabilité que porte l’université de conduire à la fois une recherche et un enseignement de qualité.

Et là aussi, après une large concertation avec l’ensemble de la communauté universitaire, le gouvernement a fait le pari de la confiance. La loi relative aux libertés et aux responsabilités des universités de 2007 donne à l’université l’autonomie qu’elle réclamait. L’autonomie, c’est la possibilité pour le conseil d’administration de chaque université de conduire un véritable projet d’établissement. Or une politique scientifique et de formation cohérente implique une capacité de recrutement libérée des pesanteurs administratives et pour l’ensemble des enseignants-chercheurs de l’établissement une capacité d’initiative plus grande, ouverte aux enjeux sociaux, économiques et culturels du monde d’aujourd’hui. Encore faut-il que ces derniers puissent faire valoir la diversité de leurs compétences et être reconnus pour chacune d’entre elles : enseignement et recherche bien sûr, mais aussi direction d’équipe ou d’UFR, formation à distance, encadrement de stages…

C’est pour prendre en compte cette diversité que le gouvernement a décidé de réformer le décret qui régit le statut des enseignants-chercheurs en permettant la modulation de leur service en fonction de leur dossier d’évaluation établi tous les quatre ans par le Conseil national des universités (CNU) et dans le cadre d’une charte nationale de la modulation qui sera annexée au contrat de chaque établissement. Pouvoir libérer du temps de recherche à des moments décisifs de leur parcours professionnel est une opportunité dont les enseignants-chercheurs français ont besoin. Leur recherche en sera vivifiée et la qualité des savoirs transmis à nos étudiants améliorée. Les enseignants-chercheurs qui, pour une durée déterminée, s’investiront davantage dans des activités pédagogiques ou administratives, pourront, eux, bénéficier de primes de responsabilité pédagogique significatives et de la reconnaissance du service rendu à l’université par des possibilités nouvelles de promotion.

Car il appartient désormais aux conseils d’administration des universités d’assurer la promotion de l’ensemble des enseignants-chercheurs de l’établissement contre 50 % d’entre eux aujourd’hui. C’est une condition indispensable à une gestion des ressources humaines qui tient mieux compte à la fois de la qualité professionnelle et des attentes de chacun. Alors, j’ai entendu les interrogations ou les craintes qui s’expriment, celles du «localisme» ou de sous représentation de certaines disciplines. C’est pourquoi, j’ai tenu à ce que les promotions décidées par les conseils d’administration se fassent dans la plus complète transparence. Ainsi, leurs décisions devront être systématiquement motivées et les enseignants-chercheurs classés par le CNU et non promus par leur université pourront faire valoir leur dossier de promotion auprès d’une instance nationale de réexamen.

Nous prenons toutes les garanties pour qu’une nouvelle éthique fonde l’autonomie gagnée par la communauté universitaire dans la conduite de son propre destin. Les enseignants-chercheurs sont les principaux garants d’une université qui rayonne et remplit l’ensemble de ses missions de service public. «Professer, c’est s’engager», écrivait Jacques Derrida dans l’Université sans condition. L’heure est venue de reconnaître pleinement cet engagement à la fois individuel et collectif, de faire confiance à l’université et aux universitaires.


Non, Madame la ministre


isabelle This Saint-Jean professeur à l’université Paris-XIII, présidente de Sauvons la recherche.

Madame la ministre, nous ne voulons pas du projet de modification du décret de 1984 qui régit le statut des enseignants-chercheurs et permettrait ainsi la modulation de leur service d’enseignement ! Ce refus n’est pas celui d’une communauté figée dans son conservatisme, récusant a priori toute réforme mais celui d’une communauté qui a organisé en 2004 des Etats généraux et dont vous avez systématiquement négligé ou dévoyé les propositions.

Non, Madame la ministre, vos réformes ne résoudront en rien les problèmes des universités, mais ne feront que les aggraver.

Ces problèmes ? Encadrer nos étudiants comme nous devrions le faire. Leur offrir un nombre d’heures comparable à celui des élèves des classes préparatoires. Ne plus les entasser dans des amphithéâtres bondés. Leur assurer un suivi plus individualisé. Et amplifier notre effort de recherche alors que notre service d’enseignement est bien plus lourd que celui de nos collègues dans les autres grands pays de recherche et que les tâches administratives que nous devons assumer s’accroissent. Pour les résoudre, il aurait fallu un plan pluriannuel de l’emploi scientifique. Mais votre choix a été tout autre : diminution des recrutements, remise en cause de nos statuts, généralisation des emplois précaires et, comme les présidents d’universités vous l’ont vertement rappelé, moyens mis à la disposition des universités et de la recherche publique très insuffisants.

A effectifs constants, ce décret se traduira pour la plupart d’entre nous par un alourdissement de notre charge d’enseignement. Joint à une politique de primes et à des promotions à 95 % décidées au niveau local, il se traduira par la perte de l’autonomie des universitaires. Il suscitera une mise en concurrence malsaine des enseignants-chercheurs qui se fera au détriment de leur coopération, indispensable tant dans les équipes pédagogiques que dans les laboratoires, et finalement nuira à leurs étudiants et à leurs recherches. Il se traduira aussi par la perte de leur autonomie, ce projet soumettant les enseignants-chercheurs à l’arbitraire des décisions des présidents d’université. Autonomie qu’une «charte nationale» censée moraliser ces modulations - à ce jour une vague promesse -ne pourra garantir. Votre politique encourage le recours massif à des personnels précaires dont le nombre ne cesse d’augmenter, remettant ainsi en cause leur indépendance à l’égard des pouvoirs économiques et politiques et détournant de nombreux jeunes de nos métiers. A ce titre, elle est dangereuse, injuste et inefficace.

Non, Madame la ministre, et vous le savez, ce refus ne vient pas d’une minorité d’extrémistes. Il n’émane pas d’un personnel mal informé ou manipulé, pas plus qu’il ne s’agisse d’un refus partisan. La colère monte chaque jour davantage au sein de la communauté universitaire. Partout manifestations et assemblées générales se multiplient, des pétitions sont massivement signées et surtout phénomène exceptionnel dans notre milieu, l’un après l’autre les départements votent la grève : refus de rendre les notes, de tenir les jurys et même de démarrer les cours du second semestre. Les conseils centraux des universités, le Bureau de la conférence des présidents d’université et les trois quarts des membres de la conférence du Conseil national des universités ont eux aussi demandé le retrait de cette réforme !

Il ne s’agit pas là de réflexes corporatistes. Nous nous battons pour des valeurs. Celles de la connaissance, que vous revendiquez aujourd’hui et que pourtant vous n’avez cessé de mettre à mal. Pour la réussite de nos étudiants. Pour nos futurs collègues. Et chercher à nous faire taire, en reculant sur des points mineurs sans rien céder de l’essentiel ne résoudra pas la crise.

Nous vous demandons de retirer ce projet ! Nous demandons un moratoire sur les réformes dans la recherche et l’université afin qu’une réflexion soit menée sur l’ensemble du dispositif de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec tous les personnels et les étudiants, leurs élus et leurs instances représentatives, afin de remettre en son cœur leurs finalités premières : la création et la diffusion de connaissances nouvelles.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede bajotierra le Mer 28 Jan 2009 10:56

Pas mal d'interv' sur la masterisation, la réforme des enseignants-chercheurs... Puis on est passé aux modalités d'action...

J'ai jamais rien vu d'aussi mou !


Tu m'étonnes ces gens se regardent le nombril pendant que un milliard de personnes crévent de faim , si leur " masterisation " était préservée ils resteraient donc chez eux ?
Bah , c'est bien le style des élites grandiloquentes qui nous ont ammené dans cette situation .......

Aprés ce quil ya de positif là aussi c'est que ce sont les piliers du sytéme qui sont donc sapés etcela va dans le sens de la décomposition du Pouvoir . .
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Mer 28 Jan 2009 22:42

Communiqué Sud Etudiants a écrit: Tous ensemble, défendons le service public d'enseignement supérieur et de recherche

Ce jeudi 22 janvier se sont rassemblés plus de 220 délégués de 46 universités ainsi que des représentants de SLU (Sauvons l'Université) et SLR (Sauvons la recherche). Cette coordination nationale universitaire avait pour première cause les attaques faites aux statuts des enseignant-e-s chercheurs/euses, consécutives à la loi LRU, ainsi que la mise en place de la réforme de « mastérisation » des concours d'enseignement. Elle a appelé à la rétention immédiate des notes (grève administrative) et à la non remontée des maquettes des masters des concours d'enseignement.

Ces revendications font notamment échos aux revendications actuelles des étudiant-e-s qui se réunissent en assemblées générales dans de nombreuses universités, en refusant notamment la dévaluation de nos formations (à travers les conséquences du plan licence, mais aussi le rapport Jolion concernant l'avenir des masters, la « mastérisation » des concours d'enseignement et le contrat doctoral unique).

De plus, elles entrent aussi en résonance avec le second axe revendicatif des étudiant-e-s, enseignant--e-s et des lycéen-ne-s : le refus des coupes budgétaires qui sont actuellement opérées dans le domaine éducatif par le gouvernement. En effet, ce sont plus de 11.000 postes qui sont supprimés cette année dans l'éducation, et près de 900 dans l'enseignement supérieur et la recherche, alors que l'Opération Campus laisse de coté 71% des universités

Mais les résistances sectorielles ne suffisent pas, face à ces attaques qui s’accélèrent.

En effet ce même jeudi 22 janvier, Sarkozy a dit « C’est pour cela que nous mettons progressivement les universités autonomes au centre du dispositif de recherche et d’innovation et que les organismes de recherche doivent opérer leur transformation en agences de moyens. ». Ce discours montre bien la volonté gouvernementale de soumettre la recherche publique aux pouvoirs économiques au détriment de l’intérêt général.

En effet, la logique de privatisation de l'Université s'inscrit de plus en plus dans la réalité avec les applications de la LRU et l'opération Campus.

Les étudiant-e-s et salarié-e-s de l'Université montreront dès le 29 janvier qu'ils/elles sont déterminé-e-s à entrer dans une lutte, durable si nécessaire, pour défendre et améliorer leurs conditions d'études.

Face à cela, les tentatives de communication de Sarkozy et de son staff de collaborateurs/trices (Pécresse, Hirsch, Descoings & co), qui ont reçu ce vendredi quelques lycéen-ne-s et les organisations étudiantes corporatistes, resteront vaines.

Considérant que ces deux « réformes » (casse des statuts et « mastérisation » des concours de l'enseignement) s'inscrivent dans la
logique de privatisation de l'enseignement supérieur enclenchée depuis la LRU ;

Considérant que le discours de Sarkozy est une déclaration de guerre aux chercheurs et aux fondements de la recherche publique ;

Considérant qu'il est de la responsabilité de tous les acteurs de l'Université et de la recherche (enseignants, chercheurs, étudiants, IATOS) de participer activement à la journée interprofessionnelle du 29 janvier afin de construire les bases d'un mouvement massif de rejet de la privatisation de l'Université et de la recherche

La fédération SUD Étudiant et la fédération Sud Éducation appellent à poursuivre, partout où c'est possible, la grève après le 29 janvier et invitent les étudiants, les enseignants et les personnels à se mobiliser pour la défense de l'enseignement supérieur sur la base d'assemblées générales de l'ensemble de la communauté universitaire

Mobilisons nous le 29 janvier dans la recherche et l’enseignement supérieur, en participant massivement aux manifestations, construisons la suite du mouvement en initiant et en participant à des assemblées générales.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Olé le Jeu 29 Jan 2009 22:35

A dijon j'dirais bien 500 personnes à l'AG organisée de "façon démocratique" par les profs et autres. Donc ils annoncent la couleur " ici il n'y a pas de chez, on fonctionne démocratiquement" et l'ag commence.
5 profs avec micro en bas de l'amphi qui font toute l'AG, puis les étudiants ont droit à 10 mn de questions. Enfin on a la chance de pouvoir voter des "représentants" qui vont partir pour paris ( surement se boire un verre avec le ministre).
Perso j'ai quitté l'AG avant la fin. à suivre...
Olé
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Dim 1 Fév 2009 16:48

Communiqué de presse de la coordination nationale des universités (31 janvier 2009)



Les responsables de l’organisation de la deuxième réunion de la coordination nationale des universités rappellent

1. que la prochaine réunion aura lieu en Sorbonne le lundi 2 février à partir de 14h dans l’amphi Descartes (Université Paris 4). Elle rassemblera la presque totalité des universités françaises.

2. que cette réunion prendra acte de la réponse ou de l’absence de réponse apportée par la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à la demande, formulée dans les motions votées le 22 janvier, d’un retrait sans préalable du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs et de la réforme en cours de la formation et du recrutement des enseignants

3. qu’au cas où ce retrait ne serait pas effectif, prendra effet à compter du 2 février l’appel à ce que les « les universités et les laboratoires s’arrêtent » dans le cadre d’une grève reconductible et illimitée

4. que le refus de ces deux projets de « réforme » s’inscrit dans le refus d’une politique générale qui conduit à la paupérisation des universités et des laboratoires de recherche, au démantèlement des grands organismes et au développement d’une précarisation généralisée

5. qu’une conférence de presse aura lieu en Sorbonne le lundi 2 février à 18h après la tenue de l’assemblée générale afin d’annoncer les décisions de la coordination nationale.

Les organisateurs de la deuxième réunion de la coordination nationale appellent tous les enseignants-chercheurs, chercheurs, membres du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche à manifester symboliquement le 2 février l’arrêt des universités et des laboratoires par des manifestations symboliques fortes, à l’exemple d’un freezing de 10 minutes, dans un lieu public, à la même heure -12h-, et dans toutes les villes de France.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede guillaume37 le Dim 1 Fév 2009 17:31

Je rassure tout le monde à la fac de Tours c'était pareil voire pire vue que les membres de la délégation ne sont pas mandaté et que les profs et le personnel yatos feront leur propre AG tout en pourisssant celle des étudiants. Alors que jeudi on était plus de 1000 ( majoritérement étudiant) dans l'amphi.

On fonce forcément dans le mur car beaucoup de syndicats profitent de la situation en. plus de tout se bordel.
Une Révolution vraiment organique, produit de la vie universelle, bien qu'elle ait ses messagers et ses exécuteurs, n'est vraiment l'oeuvre de personne.
P.-J. Proudhon.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Dim 1 Fév 2009 22:15

"Des créations d'emplois statutaires pour l'Enseignement et la Recherche Publics"

Je me joins à l’appel suivant :

« Nous, jeunes docteur-e-s, doctorant-e-s et jeunes diplomé-e-s, au chômage, en situation professionnelle précaire, et à la recherche de postes statutaires pour mener à bien nos programmes de recherche et nos métiers, n’acceptons plus la situation dans laquelle nous sommes placé-e-s par la politique endémique de restriction budgétaire et les objectifs comptables de suppressions d’emplois.

Toutes et tous, nous consacrons notre jeunesse aux études, à la recherche et à la science, et nous refusons de passer notre temps en candidatures, montages de dossiers et compétitions stériles répétées.

Nos travaux, expériences et projets sont complémentaires et méritent ensemble d’obtenir les moyens de leur réalisation, sur la durée, au lieu de leur mise en concurrence permanente, sous la contrainte de statuts toujours plus éphémères et précaires.

La pénurie de postes et les séries de concours auxquelles nous sommes obligé-e-s de nous soumettre, en espérant obtenir –peut-être, après des années de précarité et de tentatives usantes, un précieux poste statutaire, font perdre à la société, à la recherche et à la science le plus beau et le plus efficace de notre enthousiasme de jeunesse.

Ainsi, toutes nos études initiales (réalisées pour l’essentiel aux frais des contribuables) et tous les efforts consentis, au cours de nos expériences et travaux antérieurs, viennent-ils le plus souvent se fracasser sur la dure réalité d’une pénurie d’emploi, savamment entretenue par les gouvernants…pour quelques postes de fonctionnaires en moins dans le budget de l’Etat.

Nous refusons cet effroyable gâchis dont nous payons –au prix fort– les pots cassés.

Une société d’avenir est une société qui saurait donner une place importante à la science et à la connaissance en lui apportant en premier lieu les moyens humains de ces ambitions.

Aujourd’hui, nous sommes là, par centaines, formé-e-s par nos ainé-e-s et auto-formé-e-s dans un système qui jusque-là a montré toute sa valeur et son rayonnement international. Si nous n’obtenons pas de poste aujourd’hui, il sera trop tard, nombre d’entre nous s’exileront et d’autres se résoudront à des jobs sous-qualifiés. La chaîne des générations sera alors brisée, les plus jeunes d’entre nous se détourneront des études, et la société dans son ensemble ne sera plus en mesure d’assurer sa cohésion ni de transmettre à ses enfants les outils de la compréhension du monde et d’une vision d’avenir.

Nous exigeons donc, au minimum, le comblement immédiat des manques et besoins de postes statutaires dans l’enseignement et la recherche publics (enseignant-e-s, chercheurs/ses et personnel-le-s techniques ou administratifs), par une création immédiate de postes supplémentaires cette année:

Ce printemps et cette année nous serons encore des milliers à présenter des concours de recrutement dans les universités et organismes de recherche, pour des postes de moins en moins nombreux, dont tous les effectifs viennent encore de chuter dramatiquement cette année.

Nous observons, en 2009, 900 suppressions de postes: 25% de baisse des emplois de chargé-e-s de recherche ouverts au CNRS: 400 postes en 2008… 300 en 2009… ; plus de 50% de baisse à l’IRD ; 20% à l’INSERM ; 10% à l’INRA ; disparition des Post-docs (cdd) CNRS: 250 en 2008…0 en 2009… ; 200 postes en moins aussi dans les Universités….

Nous exigeons donc tout de suite 2500 postes statutaires supplémentaires (1500 de plus dans les universités publiques, 1000 de plus dans les organismes de recherche publics), qui combleront à peine les suppressions opérées par le gouvernement entre 2008 et 2009 et les besoins urgents.

Nous exigeons en outre un plan pluriannuel d’embauches pour les 4 prochaines années, qui comble les déficits d’emplois dans les universités et les organismes de recherche publics chiffrés à bien plus de 5000 postes par les Etats-Généraux de la Recherche en 2004 (et qui n’ont toujours pas été créés).

Quand il est possible d’injecter en urgence (automne 2008) des milliards d’euros face à une crise économique et financière, nous exigeons que puissent être créés immédiatement des centaines et milliers d’emplois stables pour faire face à la crise écologique, sociale, culturelle, alimentaire, sanitaire, énergétique, technologique… et de la connaissance, que connaît aujourd’hui la planète toute entière.

Ne pas prendre ces mesures aujourd’hui serait criminel et irréversible.

Vos enfants, nos enfants, ne nous le pardonneront pas. »


Nombre d'enseignants-chercheurs prêts à la grève à partir de lundi

Il y a 22 heures

PARIS (AFP) — Nombre d'enseignants-chercheurs des universités sont prêts à faire grève à partir de lundi afin d'obtenir du gouvernement le retrait d'un décret réformant leur statut, même si Valérie Pécresse a cherché à les "rassurer" vendredi tout en transmettant le texte au Conseil d'Etat.

Pour tenter de désamorcer la grogne des universitaires, traditionnellement moins revendicatifs que les étudiants, la ministre de l'Enseignement supérieur a envoyé vendredi un courrier aux présidents d'universités dans lequel figurent deux précisions sur la réforme du décret de 1984 relatif à ce statut.

Ces précisions sont à même, selon elle, de "rassurer" des personnels qui craignent l'arbitraire des présidents, une hausse des heures d'enseignement et une atteinte à l'indépendance de leur métier.

D'une part, un professeur bien évalué ne pourra pas se voir imposer par son président d'université plus d'heures d'enseignement que le service de référence, soit 128 heures de cours ou 192 heures de travaux dirigés ou pratiques par an.

D'autre part, pour l'avancement, les présidents d'université devront décider parmi un vivier de propositions de promotions dont 50% concerneront des personnes bien classées par le Conseil national des universités (CNU), instance composée d'universitaires élus (dont des syndicalistes) et de membres nommés.

Mais, dès vendredi soir, le Snesup-FSU, premier syndicat du supérieur, a jugé ces changements insuffisants, appelant à "l'intensification de la grève à partir de lundi".

"La lettre de la ministre, comme le décret modifié, ne change pas la logique d'un texte dont le Snesup combat les principes: la toute-puissance des présidents d'universités dans une gestion locale des carrières, la dévalorisation du rôle du CNU et le mépris des enjeux, des cohérences disciplinaires et des libertés scientifiques", a-t-il commenté.

Samedi, l'association Sauvons l'Université (SLU) a réagi en parlant de "manoeuvre" et de "modifications" qui "ne changent rien au fond".

Le même jour, la coordination nationale des universités a rappelé qu'elle se réunira lundi à Paris et que, "au cas où le retrait" du décret "ne serait pas effectif", l'appel à une grève "reconductible et illimitée" prendra effet à compter de lundi.

Cette coordination se réunira à Paris-IV-Sorbonne à partir de 14h00 et annonce une conférence de presse pour 18h00. "D'après nos informations, 80% des universités françaises y seront représentées et sans doute au moins la moitié d'entre elles seront en grève", a indiqué SLU.

Sans attendre, les enseignants-chercheurs à l'Institut des études politiques (IEP) d'Aix-en-Provence ont voté vendredi la grève à compter de lundi, une première dans l'histoire de cet établissement créé en 1956.

En outre, des professeurs de la faculté de droit de l'université Aix-Marseille III (à laquelle est rattaché l'IEP) ont voté la grève pour lundi.

Avant eux, les personnels de Paris-III (Censier) avaient voté la grève depuis le 26 janvier, tandis que les professeurs de nombreuses facultés ont décidé la rétention des notes.

A son tour, l'Unef, première organisation étudiante, appelle à des assemblées générales à partir de lundi.

La réforme du statut des 57.000 enseignants-chercheurs (maîtres de conférence et professeurs) concrétise, selon Mme Pécresse, le transfert aux universités de la gestion des carrières, dont le principe était prévu dans la loi de 2007 sur l'autonomie des universités.
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Roro le Lun 2 Fév 2009 19:46

Petit compte-rendu de la journée :

L'AG prévue à 12h30 amphi A700 a réuni beaucoup de monde dans un premier temps. Une sono avait été placé à l'extérieur pour que tout le monde puisse entendre. Hélas, l'administration a fait un service de sécurité pour que ne puisse rentrer que les 600 et quelques personnes que peut contenir l'amphi, pour des raisons de sécurité, bien entendu... Du coup, l'AG a dut être déplacé sur le parvis, ce qui a eut pour effet que les personnes qui étaient dehors se sont dispersées et ne sont pas revenues à l'AG... L'AG en elle-même a été désolante. Manif' du jour déclarée, envoi d'une délégation au rectorat...

13h30, je me barre en cours, histoire de voir si la prof' est en grève ou non. C'est le cas, après une discussion sur les raisons de la grève et le fait que nous aussi, les étudiant(e)s on devait rejoindre la manif', le chiffre des grévistes est tombé : 20% (pour les profs et personnel qui se sont déclaré(e)s, sachant qu'en général, il y a 2% de grévistes lors des appels à manif' habituel). D'après la prof, pas mal de profs étaient en grève mais ne s'était pas manifesté au secrétariat, le 20% de grévistes est donc un minimum.

14h15, la prof' nous incite à aller à l'AG, ce que nous faisons (du moins ceux/celles qui sont pas rentré(e)s directement chez eux/elles...). La grève devrait durer jusqu'à la fin de la semaine.

14h30, l'AG se finit par l'appel à un débrayage sur toute la fac de Bordeaux 3. Notamment un cours de géographie pour les 3ème année. Ils devaient avoir cours à cette heure-là, mais leur prof était en grève; du coup, une prof non-gréviste a pris l'amphi et a tout de même fait cours, déclenchant une altercation verbale entre elle et des grévistes, avec un vocabulaire très fleuri. Tentative de débrayage dans le plus grand amphi de Bordeaux 4, sans succès et sans surprise. A noter cependant que les cours à Bordeaux 4 seront eux aussi perturbé, le mot d'ordre de grève ayant été lâché pour une semaine également.

15h30, manif'. On arrive devant le rectorat, on s'arrête dans la rue à 20 mètres à peine d'une dizaine de CRS et de barrière empêchant l'accès au rectorat. On est quelques-uns à se demander pourquoi on va pas devant les barrières, une manifestante me rétorquera "il faut pas décrédibiliser le mouvement!"... Amen, connasse. On fait le tour de la mairie, on revient devant le rectorat et les CRS. Je suis avec des militant(e)s de la CNT et d'autres anars, des totos viennent nous voir "on avance devant les flics? ""OK!". On s'avance tranquillement, on est suivi, on finit donc devant eux. La manif' repart après l'envoi de la fumeuse délégation... Arrivée à Bordeaux 2, on investit la fac pour manifester à l'intérieur, mais vu l'heure, y a déjà plus grand-monde. Après ça part pour un sit-in. J'ai préféré me barrer...

Prochaine manif' à 14h place de la Victoire à Bordeaux.

AG d'UFRs demain à 10h30.
Roro
 

Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Nico37 le Lun 2 Fév 2009 22:47

Plusieurs AG aujourd'hui à Lyon (dans plusieurs composantes : lettres, IEP, géographie et histoire - et sur chaque campus). Une AG étudiants/personnels le matin à 10h sur le campus de Bron : 500 personnes, surtout des étudiants, que nous avons informés des différentes réformes en cours.
La véritable AG des étudiants du campus de Bron s'est tenue à 15h, a duré 2h et a rassemblé... 900 étudiants, serrés dans l'amphi Cassin et débordant
beaucoup à l'extérieur !Nous (enseignants-chercheurs) sommes intervenus pour redonner les motifs de lutte des enseignants, réexposer les contenus des différentes réformes et appeler à une lutte collective et solidaire.
Globalement, les étudiants nous ont paru boostés par le fait que les personnels enseignants soient partis en tête ; ils sont surtout incroyablement motivés (comme au plus fort de la LRU, déjà!).

L'AG a voté à l'unanimité la plate-forme de revendications suivante :
1. reconnaissance des qualifications dans les conventions collectives ;
2. abrogation de la LRU ;
3. retrait du projet de réforme des statuts des enseignants-chercheurs ;
4. retrait du projet de contrat doctoral unique ;
5. maintien des 900 postes supprimés dans l'enseignement supérieur ;
6. refus des accords anti-laïcité ;
7. recrutement massif de personnels dans l'enseignement supérieur ;
8. retrait du projet de mastérisation des concours ;
9. arrêt du démantèlement des organismes de recherche ,
10. réforme des allocations de moyens pour les universités ;
11. augmentation des bourses en nombre, valeur, indexation ;
12. retrait du plan Campus ;
13. refus de la réforme de régionalisation du CROUS ;
14. retrait du plan licence.


Décisions votées à une large majorité :
1/ désignation d'un comité de mobilisation et de grève ;
2/ désignation d'une délégation d'étudiants dans les AG de personnels ;
3/ action symbolique et visible à l'extérieur = réunion en habits de deuil (noirs) sur la place des Terreaux, le jeudi 5 février, à 12h ;
4/ grève ;
5/ occupation de l'université jour et nuit.

Programme du 3 février :
- nouvelle AG étudiante à Bron à 13h (amphi G)
- AG inter-sites (St-Etienne, ENS et Lyon&-2-3) à la Bourse du Travail à 15h
- AG des personnels à Bron à 15h (amphi C).


SYNDICAT NATIONAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR 78, rue du Faubourg St-Denis 75010 PARIS Tél. : 0144799621 Fax : 0142462656 - sg@snesup.fr



Une grève généralisée dans tous les établissements du supérieur.

A 11 h, le SNESUP enregistrait, venus des 83 universités de France, uneparticipation remarquable à la grève lancée sous forme continue depuis ce matin par le SNESUP et la coordination nationale.

De la plus grande université -Strasbourg, au centre universitaire d'Albi, tous les établissements connaissent en nombre des cours non assurés, des
Assemblées générales. La grève touche également et de manière forte les centres IUFM, les IEP et plusieurs IUT.

Les revendications unitaires, balayées d'un revers de main par la ministre vendredi dernier, rassemblent maintenant également des personnels BIATOSS et des centaines d'étudiants. A côté de l'exigence de retrait tant du projet de décret sur les enseignants chercheurs que des dispositifs démembrant la formation des enseignants et les concours, l'annulation des 1030 suppressions d'emplois du budget 2009 et du démantèlement du CNRS et des organismes rassemblent la communauté universitaire et celle de la recherche.

A cette heure, le SNESUP peut affirmer qu'au moins 45 % des activités d'enseignement sont touchées par la grève. Celle-ci prolonge les dispositions de grève administrative engagée depuis plusieurs semaines, les motions votées dans les conseils centraux des établissements, dans les sections du CNU et par l'AG de la CP-CNU que la ministre se refuse à prendre en compte.

C'est fort de ces premiers éléments que le SNESUP interviendra dans la deuxième coordination nationale, ce lundi, à partir de 14 h, pour amplifier encore la mobilisation dans la grève des universitaires. Il y proposera l'organisation, si possible dès le jeudi 5 février, d'une manifestation nationale à Paris.

Paris, le 2 février 2009

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Le SNESUP diffusera un nouveau point des mobilisations et de la grève ce jour à 18 heures. Contact : 0659126981
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Message du SNESUP adressé pour préparer la coordination nationale

Il nous paraît important tant de confirmer l'appel du 22 que de formaliser les 4 revendications qui font bien accord de tous (voir ci-dessous) et préciser des propositions d'action et d'appel.

Pour l'appel issu de ce lundi 2, le SNESUP, en fonction des analyses venues des établissements (universités, mais aussi écoles d'ingénieurs, établissements type EHESS, Muséum...), formule les propositions suivantes :

1) rendre plus lisibles les 4 revendications : statuts, master/concours, emplois, recherche et organismes ;
2) exiger des négociations publiques avec les organisations syndicales, dans le CNESER, CTPU,...sur toutes les questions ;
3) proposer une journée nationale de manifestation nationale de toute la communauté universitaire et de la recherche, soit le jeudi 5 soit le mardi 10 au plus tard.
4) adopter des dispositifs de soutien collectif aux collègues élus pour exercer des responsabilités (UFR, départements, labos?) qui ainsi seraient mandatés pour ne plus les assumer ! 5) réaliser dans tous les établissements au plus vite des initiatives favorisant les convergences avec les personnels et les étudiants pour
améliorer la qualité du service public d'enseignement supérieur et de recherche ; envisager des initiatives dans tous les établissements avant le WE prochain du genre "universités ouvertes" pour rencontrer la population, les élus.... par exemple samedi prochain ;
6) après les puissantes grèves et manifestations du 29 janvier auxquelles plus de 20.000 universitaires ont pris part, afficher clairement l'exigence d'annulation des 1030 suppressions d'emplois du budget 2009 et une place conséquente pour l'emploi scientifique statutaire dans un vrai plan de relance.

Jean FABBRI Secrétaire Général du SNESUP
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Re: L'université de nouveau en lutte !

Messagede Vilaine bureaucrate le Mar 3 Fév 2009 02:41

http://www.demosphere.eu/node/11977

La coordination nationale des universités du 2 février appelle à une journée nationale de manifestations et d’actions le jeudi 5 février ;

Source : motions votée ci-dessous


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Motions votées par la Coordination Nationale des Universités
réunie en Sorbonne (Amphi Richelieu) le 2 février 2009

196 délégués présents

313 participants présents en Assemblée Générale


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Motion n°1
Comme celle du 22 janvier 2009, la Coordination Nationale réunie le 2 février 2009 condamne la mise en place d’une politique d’affaiblissement structurel de l’enseignement et de la recherche, la précarisation des personnels de toutes catégories notamment au travers de l’individualisation des carrières, de la mise en place du nouveau contrat doctoral et des suppressions d’emplois.

Elle exige le rétablissement des postes supprimés, un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires dans les universités et les grands organismes de recherche. Elle soutient les mobilisations en cours.

Elle constate que les Ministères n’ont, à ce jour, pas retiré :

le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants des premier et second degrés.
En conséquence, la Coordination Nationale appelle l’ensemble des universités à rejoindre le mouvement de grève totale, reconductible, illimitée, déjà engagée dans certaines universités.


Le 2 février 2009, l’Université et la Recherche s’arrêtent.

Votée à l’unanimité moins 2 abstentions


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Motion n°2
La Coordination Nationale du 2 février appelle toute la communauté universitaire et le monde de la recherche (enseignants, chercheurs, étudiants, ITA, personnels administratifs, techniques et de bibliothèque, ainsi que les contractuels et vacataires) à entrer dans une lutte active. Elle appelle la communauté universitaire et le monde de la recherche à :

une journée nationale de manifestations et d’actions le jeudi 5 février ;
une manifestation nationale qui mène au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (1 rue Descartes, Paris), le mardi 10 février ;
une cérémonie nationale de non remise des maquettes de Masters le vendredi 13 février devant le Ministère et les rectorats ;
boycotter les expertises pour l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) et l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) ;
faire cours en dehors des cadres habituels ;
appeler les organisations syndicales et intersyndicales à faire le lien avec le primaire et le secondaire ;
imaginer toute forme d’action et de lutte qui alerterait collègues et citoyens sur le démantèlement du service public d’éducation et de la recherche.
Elle encourage chaque université à élire, pour la Coordination, trois représentants enseignants-chercheurs/enseignants/chercheurs, un représentant BIATOSS et un représentant étudiant (5 personnes maximum).


Votée à l’unanimité moins 2 abstentions


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Motion n°3
Depuis près de deux ans, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a décidé et fait voter à la hussarde une série de « réformes » sans aucune négociation :

la loi LRU ;
la transformation radicale des organismes de recherche en agences de moyens ;
le pilotage, par le pouvoir politique, de la Recherche et de l’Université ;
la remise en cause des statuts nationaux ;
le démantèlement des concours nationaux de recrutement des enseignants des premier et second degrés, et le projet de « mastérisation » de la formation des enseignants ;
le projet de contrat doctoral.
Parallèlement, le Ministère a supprimé 1090 postes et développé la précarité des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des personnels administratifs, techniques et de bibliothèque.


Pour mettre fin à cet autoritarisme, la Coordination Nationale des Universités réunie le 2 février 2009 exige :

le retrait du projet de décret sur les statuts des enseignants-chercheurs, et la restauration des cadres nationaux des diplômes et des statuts ;
le retrait de la « réforme » de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés ;
l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche et de la fonction publique en général ;
le retrait du contrat doctoral ;
la restitution des postes supprimés et la résorption de la précarité chez les enseignants, les chercheurs, les BIATOSS et ITA par un plan pluriannuel de création de postes ;
la titularisation des personnels contractuels.
La Coordination Nationale constate que toutes ces contre-réformes résultent de la loi LRU. En conséquence, elle demande en urgence que la communauté universitaire et le monde de la recherche soient consultés sur une nouvelle loi garantissant démocratie, collégialité, indépendance et liberté, car l’Université n’est pas une entreprise et le Savoir n’est pas une marchandise.


Votée à l’unanimité moins 1 contre et 4 abstentions

document au format PDF:

Source : message reçu le 2 février 21h
Vilaine bureaucrate
 
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