L'Ayraultport Notre-Dame-des-Landes

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L'Ayraultport Notre-Dame-des-Landes

Messagede Antigone le Dim 28 Nov 2010 12:41

Pour Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes et président du groupe PS à l'Assemblée nationale, ce projet de super aéroport doit placer Nantes au coeur de "l'Arc atlantique" et la faire monter dans la hiérarchie des grandes métropoles françaises; il devrait aussi servir son image nationale...
Projet mégalomaniaque et pharaonique dont le coût réel (en plus du coût écologique inestimable) devrait s'élever à 3 milliards d'euros, soit six fois plus que l'estimation du devis fait par les promoteurs et dont une bonne partie sera payée par une population qui ne prendra jamais l'avion.

AFP, France24 - 27 nov 2010
http://www.france24.com/fr/20101127-man ... ort-nantes

Manifestation tendue contre le futur aéroport de Nantes

Près de 500 personnes, qui manifestaient à Notre-Dame-des-Landes contre le futur aéroport de Nantes, se sont opposées samedi à plusieurs reprises aux forces de l'ordre très nombreuses qui protégeaient la mairie où se déroulaient deux enquêtes publiques sur le projet, a constaté l'AFP sur place.

Après un défilé dans le calme dans les rues de la commune, manifestants et gendarmes mobiles ont échangé à plusieurs reprises des oeufs contre des gaz lacrymogènes. Près d'une demi-douzaine de personnes ont été interpellées pour des contrôles d'identité suivis de remises en liberté.
Pour protéger le déroulement des enquêtes publiques, à savoir la présence de trois commissaires enquêteurs pendant une demi-journée dans la mairie de cette commune de moins de 2.000 habitants, plus d'une centaine de gendarmes mobiles, mais aussi plusieurs dizaines de CRS avaient été mobilisés.

En face d'eux, près de 500 manifestants s'étaient déplacés, mélange hétérogène de résidents ou d'agriculteurs directement touchés par le projet d'aéroport mais aussi d'opposants venus des régions Pays de la Loire ou Bretagne ainsi que de "squatters". Ces derniers, pour la plupart âgés de moins de trente ans, sont progressivement venus s'installer dans les maisons désaffectées ou dans des habitations qu'ils ont construites, sur le site même des futures pistes. Ils revendiquent une action et une occupation militante contre l'aéroport et seraient, selon leurs propres estimations corroborées par des observateurs locaux, environ une soixantaine dans quinze lieux.

Ils sont sous le coup d'un arrêté d'expulsion pris à la demande du conseil général de Loire-Atlantique en juillet dernier, les maisons désaffectées étant la propriété du département. Certains de ces "nouveaux habitants" ont échangé des propos vifs avec des élus locaux également opposés à l'aéroport, à qui ils reprochent de n'avoir pas démissionné, compte tenu du soutien des collectivités territoriales au projet.
Mais dans le même temps, des représentants des principaux mouvements de protestation contre le projet ont pris leur défense. "Les squatters ont un rôle important à jouer dans cette lutte", a estimé le conseiller général d'Europe-Ecologie, Gilles Denigot. "Je les soutiendrai contre les expulsions", a-t-il ajouté.

Même propos chez Dominique Fresneau, coprésident de l'Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernée par le projet d'Aéroport de Notre Dame des Landes (ACIPA), principale association d'opposants. "On les défend, nous avons le même but. S'il y a des expulsions, on ira les soutenir et s'il faut faire des veilles, on en fera", a-t-il déclaré à l'AFP, après avoir dénoncé la "Notre-Dame-des-Landes en état de siège".

L'enquête publique sur le réaménagement foncier rural des communes concernées par le projet et l'enquête parcellaire sur les zones expropriables ont démarré début novembre et mi-novembre, au rythme d'une à deux demi-journée par semaine, avec à chaque fois l'opposition des manifestants face à un impressionnant dispositif de gendarmerie. Trois dates sont encore programmées, les 3, 10 et 16 décembre.
"Le Larzac, Plogoff, Le Carnet, Notre Dame des Landes, même combat", peut-on lire sur une pancarte collée sur les panneaux d'information de la mairie.

Prévu à une trentaine de kilomètres au nord de Nantes, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, envisagé pour 2017, a été confié fin juillet à un groupement mené par le groupe de BTP Vinci. Ses opposants le jugent inutile et dénoncent les dégats écologiques ainsi que la perte de terres agricoles qu'il occasionnerait.

Ceux que l'article appellent des squatters ont, fin 2009, retapé de vieilles baraques du lieu-dit "Les Planchettes" qui se trouvent à l'intérieur du périmètre aéromortuaire et qui étaient menacées d'être détruites pour cause d'insalubrité.

Un historique:
La lutte locale contre le projet d’aéroport
A Nantes, des tritons, pas des avions !

Près de Nantes, un projet pharaonique vieux de 40 ans menace 2 000 hectares de terres agricoles, d’une biodiversité exceptionnelle. Il s’agit de construire un nouvel aéroport gigantesque. Il n’y a aucune utilité objective à ce projet car l’aéroport actuel suffit et suffira toujours largement. La majorité des élus, droite et gauche confondues, soutiennent pourtant le projet, au nom du sacro-saint développement économique. La crise financière actuelle et les efforts d’explication des opposants au projet ont commencé à faire changer les points de vue. Rendez-vous sur place la première semaine d’août 2009 pour soutenir le mouvement pour le maintien des terres de Notre Dame des Landes !

L’aéroport de Genève a une seule piste, il accueille 10 millions de passagers par an (170 000 mouvements d’avions) et occupe… 340 hectares. Ceux de Gatewick (GB) et de San Diego (USA) ont aussi une seule piste, leurs trafics annuels sont respectivement de 31 et 17 millions de passagers (223 000 et 280 000 mouvements) et ils occupent… 270 hectares l’un comme l’autre. A Nantes Atlantique, l’aéroport actuel de Nantes, il y a aussi une seule piste, le trafic annuel est de 2,6 millions de passagers (37 000 mouvements) et la superficie est de 320 hectares. Il est prévu de remplacer cet aéroport au trafic modeste par un aéroport à Notre Dame des Landes avec deux pistes, sur 1 650 hectares. Cherchez l’erreur.

Un projet vieux de 40 ans
En 1967, le site de Notre Dame des Landes, à 15 km au nord de Nantes, est choisi pour y créer un nouvel aéroport qui remplacerait l’aéroport existant de Nantes Atlantique situé à 6 km au sud de Nantes et développerait le fret. C’est l’époque de démarrage du Concorde et les Nantais veulent pouvoir l’accueillir dignement ! Les prévisions de trafic de l’époque annoncent entre 5 et 9 millions de passagers pour l’an 2000 ..

En 1970, la population apprend l’existence de ce projet par la presse. Michel Chauty, sénateur maire de Saint Herblain, revient enthousiaste d’un séjour aux Etats Unis: « La métropole Nantes Saint Nazaire pourrait devenir le Rotterdam aérien de l’Europe par la création d’un aéroport international de fret au nord de la Loire. ». L’Association des Exploitants Concernés par l’Aéroport (ADECA) se crée, soutenue par les syndicats agricoles. En 1974, un arrêté préfectoral définit une ZAD (zone d’aménagement différé), le Conseil général de Loire Atlantique commence à acquérir des terrains ..

Dans les années 1980, le trafic stagne à Nantes Atlantique, le TGV vers Paris concurrence l’avion. A cette époque, l’arrivée d’avions plus gros nécessite une piste plus grande. La CCI, gestionnaire de l’aéroport, pose la question de construire une nouvelle piste sur Nantes Atlantique, perpendiculaire à la piste existante, beaucoup mieux orientée: les avions ne survoleraient plus du tout la ville de Nantes, il y aurait beaucoup moins de monde dans le périmètre de bruit, les trajectoires seraient rectilignes et dans le sens des vents dominants. Le Conseil général de l’époque refuse ce réaménagement: « Faisons au plus simple, de toutes façons, après, il y aura Notre Dame des Landes ». La solution retenue a été de prolonger la piste existante, très mal orientée..

1994, candidature pour le 3e aéroport parisien
Le projet de nouvel aéroport entre dans une période de sommeil dans les années 1980. Il en est de nouveau question en 1994. A cette époque, on parle d’un possible 3e aéroport parisien. Une délégation d’élus locaux monte à Paris pour proposer le site de Notre Dame des Landes (à plus de 400 km de Paris…). Dans cette délégation, on trouve Pierre Méhaignerie et Jean Marc Ayrault, symbolisant l’accord droite-gauche sur ce projet depuis le début. Là aussi, l’idée finit par faire long feu….

Le projet ressort en 2000 pour faciliter une opération de rénovation urbaine
En 2000, sous le gouvernement Jospin, le projet ressort. Il ne s’agit plus d’un aéroport de fret mais d’un aéroport international remplaçant partiellement l’existant (ce dernier restera en fonctionnement pour la société Airbus). Ajouté à l’aéroport de Saint Nazaire (pour Airbus également), le département de Loire Atlantique aurait ainsi trois aéroports. Waouh !.

La raison donnée fut d’abord la future saturation de l’aéroport actuel. Le débat public de 2003 a montré que cet argument ne tenait pas. Depuis, la raison donnée est la volonté de supprimer le survol de Nantes (sachant que l’on compte moins de 2 avions par heure à survoler Nantes et pas plus de 4 ou 5 aux heures de pointe…). La majorité des élus soutiennent le projet pour le « développement économique » de la région : « Nantes et sa région seront plus compétitives », « Cela va générer des trafics nombreux vers les endroits de la planète les plus dynamiques économiquement », « La croissance du transport aérien est inéluctable »….

En fait, la vraie motivation pour ce projet en 2000 a été de faciliter une opération de rénovation urbaine importante dont une partie se situe dans le périmètre des nuisances sonores de l’actuel aéroport. Pour ne pas s’embarrasser de contraintes d’insonorisation trop fortes, on préfère se débarrasser de l’aéroport. Cette raison n’est pas évoquée publiquement, encore moins les appétits économiques des puissants lobbies du BTP, ni la mégalomanie de quelques-uns. Jean-Marc Ayrault a une vision extrêmement grandiose de Nantes et souhaite pour sa ville « un aéroport qui réponde aux défis de notre temps ». Traduction: une vitrine qui tape à l’œil. Pensez-donc, avec 1 650 hectares (pour un trafic actuel de 37 000 mouvements et de moins de 3 millions de passagers), cet aéroport de Notre Dame des Landes serait plus gros que celui de Roissy Charles de Gaulle qui accueille, lui, sur 1 400 hectares, 540 000 mouvements d’avions et 55 millions de passagers par an !.

Depuis 2000, les opposants au projet de nouvel aéroport se sont organisés et exprimés. Une coordination regroupe une trentaine d’associations et de mouvements politiques opposés au projet. Dans les débats sur le projet, seule la forme de la démocratie a été respectée (débat public en 2003, enquête publique en 2007), mais sur le fond, la décision est prise. Un commissaire enquêteur a dit en privé « Vous ne pouvez pas imaginer les pressions que nous subissons ». La déclaration d’utilité publique est sortie en février 2008..

Malgré cela, de plus en plus de personnes, dont des élus, se posent des questions sur la pertinence de ce projet dans le contexte actuel. Les élus de la communauté de communes concernée ont pris une position unanime contre le projet, ils ont déposé un recours au Conseil d’Etat contre la déclaration d’utilité publique. Comme l’a fait la coordination..

Devant un projet si absurde et même indécent aujourd’hui, tant en termes de gaspillage de terres, d’argent public, que d’aggravation des problèmes existants (disparition de 50 exploitations agricoles, étalement urbain, déséquilibre du territoire…), la volonté de garder les terres de Notre Dame des Landes pour l’agriculture bocagère est puissante : réunions publiques d’information dans tout le département, tracts, manifestations, opposition sur le terrain aux prélèvements de terre qui ont démarré , présence continue tous les jours de deux personnes devant le Conseil général avec des panneaux « Réfléchissez encore »..

Du 1er au 9 août, une semaine de résistance est organisée sur les terres de Notre Dame des Landes: festival musical le samedi 1er août, pique nique annuel le dimanche 2, Camp Action Climat du 3 au 9, arrivée de l’Alter tour le samedi 8….

Notes

(1) En 2000, il y a eu moins de 2 millions de passagers sur l’aéroport de Nantes Atlantique actuel. En 2008, 2,7 millions.
(2) Le Conseil général détient actuellement 900 hectares sur les 1650 nécessaires à l’aéroport
(3) Il s’agit d’étudier la qualité du terrain avant l’appel d’offre destiné à trouver un partenaire privé pour le projet. A peine une dizaine de prélèvements ont été faits, sur les 450 à faire pour l’étude..


Pour que ce dossier soit complet, je colle cet article paru dans la revue Silence de mars 2009
Non à l’Ayraultport Notre-Dame des Landes !

Serons-nous en mesure de faire de la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame Des landes, un symbole du combat contre le productivisme à l’instar de ce qu’a été le Larzac dans les années soixante-dix. Depuis plus de trente ans, la population locale se bat contre ce projet pharaonique qui n’a d’autre objet que de satisfaire les ego de quelques monarques comme Ayrault ou Fillon.

Les raisons de cette opposition sont multiples et se sont renforcées au cours des trente années de lutte. La collectif contre l’aéroport fort de plus d’une vingtaine d’associations a multiplié les débats, les informations et les espaces de sensibilisation autour de la zone où celui-ci doit se faire ainsi que sur Nantes.

« Ce projet entraînera une modification totale de l’espace. En effet au-delà des nuisances sonores, il s’accompagne de toute une infrastructure: nouvelles routes et voies rapides, échangeurs routiers, voies ferrées, entrepôts et zones industrielles « périphériques ». C’est l’invasion du béton et la disparition de la campagne et de la vie de village, ou leur transformation en enclaves cernées de « zones d’activité » d’une « banlieue industrielle et sans âme »....
Les inconvénients ne sont pas minces: le bruit, tout d’abord. On a beau dire qu’aujourd’hui les avions longs courriers sont conçus pour être moins bruyants, ils le sont tout de même beaucoup, quiconque a pu se promené près d’un aéroport a pu le constater. La pollution qu’il génère: les rejets de Kérosène, fréquents au dessus des zones survolées, qui font de l’avion, le plus gros pollueur de l’atmosphère et toute la pollution annexe d’une forte activité industrielle: poussières, fumées nocives, pollution des eaux et des nappes phréatiques par des produits divers (hydrocarbures, détergents, etc.).... On nous dit que cela va procurer une pépinière d’emplois, mais l’on sait très bien que cela va donner surtout du boulôt à de grosses entreprises de BTP et que les commerces créés au sein de l’aérogare sont liés à des chaînes internationales; et que cela se fera par un déménagement des actuels commerces installés à l’aéroport de Bouguenais. »

Un autre point essentiel est la disparition de plus de 2 000 hectares de terres cultivées. Dans le même temps où la Mairie de Nantes et le Conseil général se targue d’être des pionniers en matière de respect de l’environnement et d’agriculture de proximité, cela veut dire encore moins de terre pour nourrir la population locale; cela veut dire moins de paysans, moins de rapports entre une production et une consommation de circuit court.

Alors que l’on pourrait s’attendre à voir la Confédération paysanne très en pointe dans ce combat, et mener des actions d’éclat comme elle le fait par ailleurs dans d’autres luttes, là, elle dénonce des actions de désobéissance comme l’entartage d’un élu local. Il est vrai que financé par le Conseil général, la Confédération paysanne 44 - ou plutôt sa direction locale - malgré les pages entières de son mensuel consacré au combat pour le maintien d’une agriculture paysanne, ne veut pas couper avec celui qui la nourrit. Acheter le silence des élus au nom du progrès et de l’emploi nous laisse dire que le Parti socialiste du saigneur local Ayrault n’a toujours pas saisi la crise écologique et sociale en cours. Il est vrai que les courtisans Verts ne sont pas eux non plus très offensifs et à l’instar de la Confédération paysanne ne veulent pas soutenir les désobéissants ; on avait cru comprendre que les Verts soutenaient les actions des faucheurs volontaires et l’idée de la désobéissance civique comme moyen d’action... à Nantes, il est vrai que leur chef de file François de Rugy, est un adepte de l’économie libérale ayant voté avec la droite pour la réforme du code du travail... Alors la mobilisation malgré ses avatars se poursuit. Depuis le 22 octobre l’action des Citoyens-vigilants Notre-Dame des Landes consiste à une présence quotidienne sauf le dimanche devant le Conseil général avec banderoles et tracts pour exercer une pression permanente et rappeler aux élu-e-s que leur choix se fait sans l’avis de la population (pour des socialistes qui défendent par ailleurs la démocratie participative !). Plus de deux cent personnes ont déjà participé à cette initiative, qui, selon les initiateurs se poursuivra tant que le projet n’aura pas été stoppé.

D’autres militants ont mené des actions d’éclats pendant le tour de France 2008 lors de l’étape à Nantes (montée sur le podium de l’arrivée), accrochage d’une banderolle sur l’Eléphant de Royal de Luxe (grande attraction nantaise).
Et il est sûr que l’opposition doit savoir se faire entendre et ne pas se laisser endormir par des paroles soporiphiques des élus et experts. C’est ainsi que le mercredi 1 Octobre 2008 à la mairie de Notre Dame des Landes lors d’une présentation présidée par Claude Bricaud devant 9 maires concernés par le projet, des entreprises missionnées par le Conseil Général (géomètres et experts), 200 militants se sont mobilisés pour dire NON à l’aéroport de Notre Dame des Landes. Claude Bricaud a pris la parole avant d’entrer dans la salle de réunion, laissant entendre que cette réunion ne portait en aucun cas, sur le projet d’aéroport. Et se lavant les mains en disant que « c’est une décision d’Etat » ! Foutaise ! La foutaise s’est confirmée ! Dès le début de la présentation du diaporama , toutes les explications étaient en rapport direct avec le projet de l’aéroport.

Devant ce mépris quelques personnes de l’assistance sont sortis achetés quelques tartes qu’ils ont ensuite lancés sur Claude Bricaud: « c’était sa représentativité qui était visée: Le Conseil Général un des fanatiques du projet. Et ce pour mettre en évidence que cette réunion était grostesque voire burlesques puisque toutes les décisions étaient déjà prises au préalable ». Si ce dernier n’avait pas paru outragé de cette action, il n’en a pas été de même au sein des aficionados de l’aéroport au sein du PS qui l’ont poussé à porter plainte. Ce qui s’en suivit est maintenant classique dans notre Etat policier: perquisitions, gardes à vue et sûrement mise en examen courant janvier... Comme le dit une affiche pourtant: « l’aéroport, ce n’est pas de la tarte ! Cette répression intervient dans le même temps où les travaux de forage pour tester le terrain sont envisagés. Il n’y a pas de hasard et le message est clair: attention à vous opposant-e-s à l’aéroport si vous sortez des sentiers battus ! Pour autant, la solidarité et le refus de se laisser intimider ainsi que le refus de ce projet reste intact...

Ker Ozen
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Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Mar 20 Nov 2012 22:45

lu sur http://www.article11.info/?Notre-Dame-des-Landes-les-vandales

Une manif géante en plein bocage nantais. Un joli pied de nez au pouvoir en place. Des armées de menuisiers, de tracteurs, de paysans et de militants divers se retroussant les manches sous une même bannière – non à l’aéroport. Et un sentiment partagé de victoire symbolique. Yep, la manifestation de réoccupation des terres autour de Notre-Dame-des-Landes a été un franc succès

Image

pour lire la suite http://www.article11.info/?Notre-Dame-des-Landes-les-vandales
"Ne rien dire et surtout ne rien faire quand d'autres sont bâillonnés ou réduits au silence, c'est se faire complice de l'autoritarisme"
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede Nadejda le Mer 21 Nov 2012 23:05

Retour sur l'occupation du chantier Vinci
a Rennes le Mercredi 14 novembre
Ce matin nous étions une trentaine à investir le chantier SOGEA (filiale de Vinci) de l'ancienne brasserie Kronembourg à St Hélier, sur les coups de 6h30.

Un groupe harnaché s'est barricadé dans une grue pour déployer une banderole « NON À L'AYRAULTPORT », tandis qu'un autre occupait les édifices en construction et qu'un dernier allait à la rencontre des personnels et des cadres rassemblés devant les préfabriqués.
Un tract à l'attention des ouvriers a été distribué avec des pains aux chocolats et du café, et malgré la présence de la direction du chantier, nous avons pu discuter avec certains d'entre eux et les échanges étaient plutôt sympathiques, voire complices.
Poussés par les contre-maîtres, ils ont commencé à travailler pour finalement abandonner leur poste au vu de l'occupation, et plus spécifiquement celle de la grue qui empêchait le chantier de tourner.

Aux alentours de 8h30 et sans se presser, quelques policiers nationaux sont arrivés pour récupérer des informations sur l'occupation, en affichant une attitude assez désinvolte et indifférente au blocage du chantier, s'assurant juste oralement de l’absence de dégradations.
Vers 9h30 le groupe appelé publiquement à la gare s'est joint à nous, suivi par les bureaucrates de Vinci : architecte, huissier et cadres... puis par des journalistes de la presse locale.

Une altercation assez comique s'est d'ailleurs produite entre les journalistes de France 3 et un responsable qui tentait d'empêcher l'interview des ouvriers :
Les journalistes : « - Vous considérez qu'un journaliste n'a rien à faire là aujourd'hui sur le site avec ce qu'il se passe ?
Le responsable : - Ils ont le droit de s'exprimer mais il n'y a pas d'interview à donner. C'est au niveau de la communication et de la direction nantaise qu'il faut s'adresser.
Les journalistes : - Monsieur, je sais pas... Essayez la Corée du Nord ! »

Les ouvriers ont fini par débaucher à 10h30 avec la garantie de toucher leur paye, intérimaires compris, certains nous suggérant même de faire nos actions le vendredi pour rallonger leur week-end.
Tout au long de la matinée, des tract ont été distribués aux abords de l'occupation aux automobilistes et piétons.

Juste après le départ des ouvriers (conséquence directe ?), les flics se sont massés à l'entrée du chantier : 5 fourgons de gardes-mobiles, autant des camionnettes de la polices nationales, la BAC et l'escadron du GIPN, prêts à intervenir.
Compte tenu de l'arrêt quasi certain des travaux pour la journée et du déploiement massif des forces de l'ordre, nous avons pris la décision de quitter les lieux groupés, évitant ainsi une interpellation. Tout au long de l'intervention, les gardes-mobiles en tenues anti-émeutes ont fouillé méthodiquement les constructions, même à la suite de notre départ.

À ce jour, aucun poursuite ni convocation n'est à déplorer.

Contrairement à ce qui a pu être dit (avec plus de maladresse que de mauvaises intentions) lors d'une interview vidéo sur le chantier, le choix de ne pas commettre de dégradations n'était pas de se dissocier d'une prétendue mouvance anarcho-autonome.
Nous voulions porter un discours public, en appelant localement à une action offensive contre l'aéroport qui se voulait solidaire et complémentaire des sabotages et autres formes d'actions contre Vinci.
Il s'agissait également, d'un point de vue de la tactique juridique, de réduire au minimum les charges pénales (intrusion sans dégradations pendant l'occupation), en délimitant le préjudice causé à Vinci à des charges et une juridiction civile.
Car notre objectif était aussi d'infliger des dommages économiques significatifs par le blocage du chantier. Et selon l'un des responsables présents sur place, le préjudice de cette journée serait estimé à au moins 20 000 euros pour Vinci pour le seul versement des salaires aux ouvriers.

Au-delà de la défense concrète du territoire de la ZAD et de la lutte contre le projet d'aéroport, il importait aussi pour nous de cibler localement le rôle de Vinci dans l'urbanisation capitaliste et dans la colonisation bourgeoise des anciens quartiers populaires de Rennes.
Car en s'attaquant à la vitrine qu'est l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, nous allons certainement voir sortir de belles saloperies de l'arrière-boutique : sur le chantier que nous bloquions, un duplex avait déjà été vendu pour un montant de 500 000 euros, avec des loyers que ni les ouvriers, ni les occupants du chantier ne pourront ni ne voudront probablement jamais se payer...

En espérant que la lutte à Notre-Dame soit le début de quelque chose de plus vaste, nous rejoignons l'appel à une contagion massive des chantiers Vinci et ses filiales :
SOGEA, CMA, EUROVIA... présentes en France et dans le monde.

NI VINCI NI AILLEURS
NON A L'AEROPORT !

Des occupants du chantier Vinci de Saint-Hélier







http://nantes.indymedia.org/article/26620
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Nadejda
 
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Ven 23 Nov 2012 20:11

Vu sur le http://juralib.noblogs.org/2012/11/23/notre-dame-des-landes-chacun-peut-verifier-a-quel-point-les-promoteurs-de-laeroport-ont-recours-a-la-violence/:

ND Landes : contre un “camp retranché”

Les pouvoirs publics cherchent à empêcher la constitution d’un “camp retranché” à Notre-Dame-des-Landes, où 500 gendarmes intervenaient aujourd’hui pour déloger les opposants au futur aéroport de Nantes, a expliqué le préfet de Loire-Atlantique.
Image



“Cette opération consiste à empêcher la reconstitution d’un camp retranché. Il s’agissait de ne pas laisser fortifier ce genre de camp”, a déclaré à l’AFP le préfet Christian de Lavernée.

L’intervention se concentre sur l’ouest de la zone d’aménagement différé (ZAD), réoccupée samedi dernier lors d’une manifestation qui a réuni entre 13.000 et 40.000 personnes. Environ 500 militants, qui seraient encore sur place, ont été encerclés à l’aube par autant de gendarmes.

“Aujourd’hui, la ferme du Rosier va être expulsée et déconstruite, ainsi que les cabanes dans les arbres dans le bois de Rohanne qui avaient déjà fait l’objet d’une expulsion il y a 15 jours, car c’est un cas de réoccupation”, a annoncé le préfet.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur Pierre-Henry Brandet, présent sur place, a dit de son côté n’avoir constaté aucun incident ni heurts à 8h30. “On reste extrêmement prudents car chacun peut vérifier à quel point l’opposition radicale à l’aéroport a appelé à la violence”, a-t-il déclaré.

“Les forces de l’ordre doivent franchir des tranchées, des barricades de plus de 2,5 mètres de haut, dont certaines peut-être piégées d’engins artisanaux”, a souligné le porte-parole du ministère. “Ces opposants les plus radicaux sont résolus à mener une véritable guérilla pour freiner le chantier de l’aéroport”.

Publié par des larbins de la maison Poulaga (Agence Faut Payer, 23 novembre 2012 – 10h12)




Du gaz lacrymogène enveloppe désormais la campagne autour de Notre-Dame-des-Landes, où une grosse opération d’expulsion est en cours depuis ce matin. (…)



(…) Les opposants au projet d’aéroport font valoir que le secteur visé vendredi par les forces de l’ordre est couvert par un accord passé en mai entre les propriétaires des terres et les collectivités locales pour suspendre les expulsions tant que les recours juridiques ne sont pas tranchés. Mais pour le préfet, le code de l’urbanisme autorise à “mettre un coup d’arrêt à une construction illégale”.

La loi autorise le préfet à prendre par arrêté une injonction d’interruption de travaux qui permet la saisine des matériaux de construction et du matériel de chantier, a déclaré M. de Lavernée. “Parallèlement, Aéroport du Grand Ouest introduira dès lundi sur la base du code de l’urbanisme une demande en référé pour obtenir la démolition de ces constructions”, a-t-il dit.



“En tout état de cause l’accord de mai 2012 suspendant les expulsions des occupants légaux à la fin des recours contre le projet d’aéroport concernait des personnes et non des terres”, a ajouté le préfet. (…)

Publié par des larbins de la maison Poulaga (PresseOcean.fr, 23 novembre 2012 – 11h24)

pour lire la suite http://juralib.noblogs.org/2012/11/23/notre-dame-des-landes-chacun-peut-verifier-a-quel-point-les-promoteurs-de-laeroport-ont-recours-a-la-violence/
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Sam 24 Nov 2012 21:23

Notre-Dame-des-Landes : les recours et leurs chances d’aboutir (un jour)
lu sur http://www.rue89.com/2012/11/24/notre-dame-des-landes-les-recours-et-leurs-chances-daboutir-un-jour-237297

Le gouvernement reporte le début des travaux de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes de six mois, mais cela ne sera probablement pas suffisant pour permettre aux nombreux recours d’être jugés.
Image
Un opposant au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes repousse un gendarme mobile, le 24 novembre 2012 (Laetitia Notarianni/AP/SIPA)



« Je fais en sorte que tous les recours puissent être traités par une justice indépendante », déclarait la semaine dernière François Hollande au sujet de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Les opposants au projet aimeraient bien qu’il dise vrai et que la « force du droit » leur donne in fine raison... Las, l’Etat ne donne pas le temps aux recours d’être jugés sereinement, et déloge les manifestants avec des procédures bancales.

En signe d’apaisement, trois ministres ont annoncé, samedi 24 novembre, qu’il n’y aurait « pas de défrichement avant six mois ». Un léger recul, destiné à permettre qu’un comité d’experts indépendant valide les méthodes de compensation de la destruction des zones humides qu’implique le projet.

pour lire la suite http://www.rue89.com/2012/11/24/notre-d ... our-237297
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lutte contre l'aéroport de NDDL

Messagede pit le Dim 25 Nov 2012 16:21

Reprise
Donc on trouvera des infos sur l'ancien forum : http://forum.anarchiste.free.fr/viewtop ... =11&t=5170
et beaucoup sur le Forum Anarchiste Révolutionnaire : http://forum.anarchiste-revolutionnaire ... lder=inbox

Site, blogs :
ZAD : https://zad.nadir.org/?lang=fr
ACIPA : http://acipa.free.fr/

De nombreux collectifs de soutien se créent partout

Un petit coucou à fabou

Des militants barricadés dans la mairie de St-Affrique : http://www.ladepeche.fr/article/2012/11 ... rique.html

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Tours :
http://alternativelibertaire37.over-blo ... 42126.html
à venir :

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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Lun 26 Nov 2012 20:13

[L'aéroport ne se fera pas ! On ne lâchera pas !] Témoignage concernant la lutte contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes

A diffuser largement autour de vous :

Vu sur Indymedia Nantes, le 26/11/2012 http://nantes.indymedia.org/colonne_centrale

L’objet de ce texte est d’essayer de rendre compte de mon expérience, ce que j’ai fait vu et entendu, depuis le 16 octobre 2012, date du début de l’opération César à Notre Dames Des Landes. Pas d’héroïsme, juste témoigner de manière non anonyme de ce que nous sommes des centaines à faire ; juste témoigner des intimidations, entraves à la liberté de circulation, agressions, provocations et violences gratuites des forces de l’ordre, aussi. Si « héros » il y a (mais je n’aime pas ce terme), ce sont biens les opposant-e-s de la première heure à ce projet d’aéroport, les occupant-e-s « illégaux » mais légitimes, les zadistes, les habitant-e-s des communes concernées et les dizaines de milliers de manifestant-e-s dans toute la France.

Je pense avoir essayer d’agir le plus calmement et posément possible. Les seules « dégradations » que l’on pourra me reprocher sont les suivantes : avoir marcher dans un champs et abîmé des céréales fraîchement semées entre le lieu-dit La Rolandière et la Forêt de Rohanne le vendredi 23 Novembre et le samedi 24 Novembre et avoir aider à coucher une clôture de fils barbelé le long de la forêt de Rohanne le samedi 24 Novembre pour facilité l’évacuation des personnes blessées et traumatisées. Je demande aux agriculteurs de bien vouloir m’en excuser.
On pourra, par ailleurs, me reprocher d’être allé sur la ZAD (devenue certains jours une zone militairement occupée interdite d’accès par les forces de l’ordre) pour apporter du matériel de construction (bois, portes, clous, fils et matériel électrique), de la nourriture et des produits de parapharmacie (pansements, huiles essentielles, sérum physiologique, paracétamol, ibuprofène et préservatifs), de l’aide (j’ai emmené, lavé et fait séché des vêtements de zadistes, j’ai participé à la préparation du camp en face du lieu-dit les Rosiers pour accueillir les manifestant-e-s du 17 Novembre et j’ai aidé ce 17 Novembre à la construction des nouveaux batîments), du soutien (j’ai accompagné, plusieurs fois avec un véhicule des habitant-e-s de la ZAD qui regagnaient à pieds et fatigué-e- leurs lieux de vie) et du réconfort aux résistant-e-s qui vivent sur place (qui pour certain-e-s ont vu leur lieu de vie et leurs effets personnels détruits). On pourra me reprocher d’avoir manifester à Notre Dame des Landes le 17 Novembre, d’avoir participer à des rassemblements à Saint-Nazaire, d’avoir collé des affiches (sur des panneaux d’affichage libre) annonçant la manifestation de réoccupation du 17 Novembre, d’avoir diffuser via internet et par tracts des documents d’information et d’analyse contre ce projet d’aéroport, d’avoir empêché pacifiquement, le vendredi 23 Novembre (en formant une chaîne avec une centaine d’autres personnes) l’avancée d’une pelleteuse, un tracto-pelle et un autre engin de travaux publics ( engins accompagnés de gardes mobiles) venus détruire des cabanes habitées, au sol et dans les arbres, dans la forêt de Rohanne.

Concernant les intimidations, provocations et violences des forces de l’ordre, je peux aussi témoigner des faits suivants :
Le mercredi 17 Octobre, un car de transport scolaire a été fouillé par les forces de l’ordre et empêché de continuer normalement sa tournée alors qu’il y avait encore des enfants à bord : traumatisme pour le chauffeur, les enfants et inquiétude des parents… Pas d’excuses des forces de l’ordre. Pas de proposition non plus d’escorter ce car si la situation était si dangereuse. Par contre, les forces de l’ordre escortent depuis très loin, si besoin, des engins de travaux publics réquisitionnés.
Le vendredi 2, j’étais présent au lieu-dit le Tertre pour soutenir les occupant-e-s réfugié-e-s sur le toit d’une maison entourée par les gardes mobiles. Dans cette maison était aussi présent un vigile avec son chien. Quand les forces de l’ordre se sont retirées elles ont « abandonné » ce vigile qui leur a pourtant fait des signes pour qu’il puisse partir avec elles. De la part des personnes présentes (les opposant-e-s au projet d’aéroport), je n’ai noté aucune agressivité ni insulte ni propos déplacés à l’encontre de ce vigile. Au contraire, les personnes lui ont proposé de rester faire la fête et manger avec elles.
Le vendredi 23 Novembre un entrepreneur de travaux publics, installé sur l’une des communes concernées par le projet d’aéroport, a été réquisitionné et emmené à la ZAD par les forces de l’ordre. Cette personne, apeurée, effondrée n’a heureusement pas pu travailler et n’a donc rien détruit.
Le vendredi 23 Novembre, vers 9:00, au carrefour des Ardillières, j’ai subi un contrôle d’identité à mes yeux non justifié. Je sortais d’un véhicule qui m’amenait du local syndical de Notre Dame des Landes afin de rejoindre la ZAD. Le conducteur et moi avons dû présenter nos papiers. Nous n’avions ni sac ni objet pouvant présenter une menace.
Dans l’après-midi du vendredi 23 Novembre, dans la forêt de Rohanne, alors que j’essayais de me rendre sur le lieux de reconstruction dans la chataigneraie et que je venais de la forêt de Rohanne, pour apporter de l’eau aux personnes qui résistaient, j’ai été précisément désigné et mis en joue par un garde mobile armé d’un flash-ball. Sur moi, je n’avais que de l’eau, mon téléphone et mes papiers d’identité. Ce garde mobile était à moins de 10 mètres quand il m’a menacé avec son flash-ball.
Pendant la journée du 24 Novembre, dans la forêt de Rohanne, j’ai personnellement aidé, secouru, évacué et essayé de rassurer des personnes blessées, traumatisées suite à l’aspersion à bout portant par les gardes mobiles de gaz « asphyxiant ». J’ai moi même subi une telle aspersion dans le dos alors que je portais secours à une femme « âgée » qui était au sol, choquée après avoir été « gazée » en plein visage. J’ai aidé a évacuer deux personnes visiblement touchées aux jambes suite à des tirs de flash-ball. J’ai vu les forces de l’ordre envoyer des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes dans le champ situé au nord et le long de la forêt de Rohanne en direction des manifestant-e-s. Nourriture et eau ont ensuite été volontairement saccagé par des coups de pieds quand les forces de l’ordre se sont avancées. Les civières, destinées à l’évacuation des blessé-e-s ont complètement disparu dans le nuage de gaz lacrymogènes.
En fin d’après-midi, le samedi 24 Novembre, dans la forêt de Rohanne, à l’emplacement des cabanes dans les arbres, après le départ des engins de travaux publics et des forces de l’ordre je suis allé porté de la nourriture aux personnes qui étaient restées toute la journée dans les arbres dans des cabanes de fortunes ou dans des filets tendus. J’ai découvert un véritable chaos de boue, d’ornières, d’arbres arrachés… Au milieu de tout cela, descendus des arbres, dans les bras les un-e-s les autres, les résistant-e-s hébété-e-s, extrêmement choqué-e-s, silencieux/ses, en larmes qui ne voulaient ni boire ni manger, mais aller tou-te-s ensemble jusqu’à La Vache Rit… A ce moment là je suis moi-même retourné vers les Ardillières pour quitter la ZAD, en larmes…

Dans les prochains jours, avec des centaines de camarades, je vais retourner à la ZAD pour défendre pacifiquement le chantier de construction dans la chataigneraie. Je vais continuer à apporter du soutien, de l’aide, des matériaux de construction, de la nourriture aux résistant-e-s de la ZAD. Je vais continuer, avec des milliers d’opposant-e-s à ce projet, à participer aux rassemblements contre l’aéroport, aux manifestations. Je vais continuer à coller des affiches.

Personnellement, je porterai aussi ce message aux forces de l’ordre qui seront en face de moi : que ceux et celles qui ont participé à la fouille du car scolaire le mercredi 17 octobre sortent du rang et demandent publiquement des excuses aux enfants, aux parents et au conducteur. Que ces hommes/femmes là demandent à ne plus intervenir à Notre Dame des Landes ou ailleurs.
Je demanderai aussi à mes anciens collègues archéologues de refuser de venir travailler à la ZAD tant que ce projet ne sera pas abandonné.
Je demanderai aussi aux salariés et aux petits entrepreneurs du BTP de refuser de venir détruire tant de lieux de vie.

J’espère pouvoir encore rencontrer et dire à celles et ceux qui étaient dans les arbres de la forêt de Rohanne, à celles et ceux qui ont vu leurs lieux de vie ou de travail détruits, que je suis désolé que nous n’ayons pas réussi à mieux les protéger.

Je vais continuer à porter ce message : Vinci et forces de l’ordre dégagez de la ZAD. L’aéroport ne se fera pas ! On ne lâchera pas !

A Saint-Nazaire, le 26 Novembre.

Christophe Camille Bouvier.
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Mar 27 Nov 2012 08:18

Pègre d’hier et kyste d’aujourd’hui

lu sur http://florealanar.wordpress.com/2012/11/25/pegre-dhier-et-kyste-daujourdhui/

L’opposition au projet de construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, sévèrement réprimée sur ordre de Manuel Valls, aura permis à ce dernier d’apporter sa contribution au grand florilège de la connerie policière, que les ministres de l’Intérieur successifs n’auront cessé d’enrichir.
La population locale ne pouvant être que subjuguée par ce projet et impatiente de le voir aboutir, il convenait donc pour Valls la Matraque de réciter à son tour le scénario des opposants venus d’ailleurs et d’agiter la menace éculée de l’ultra-gauche et des anarcho-autonomes, réunis au sein « de groupes violents gravitant autour de projets comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin ou l’aéroport de Notre Dame-des-Landes en France ». Et comme un soupçon de présence étrangère ne peut manquer d’effrayer les âmes simples, Valls le Cogneur, sourcils froncés, maintien mussolinien, précise : « Nous ne pouvons pas accepter qu’un projet soit entravé, et encore moins par des groupes composés de squatteurs souvent étrangers qui n’ont rien à voir avec la région et le projet. » Ne restait plus au philosophe de commissariat qu’à lancer le terme méprisant destiné à qualifier ces anarcho-terroristes d’ici et squatteurs de là-bas. Il l’a trouvé : « Il est hors de question de laisser un kyste s’organiser. »
Ce discours ne présente, comme on l’a suggéré, rien de bien nouveau.
Qu’on en juge !

Retour arrière

Il y aura bientôt quarante-cinq ans que débutaient en région parisienne les fameux événements de Mai 68. Après un mois d’émeute incessante, Christian Fouchet, alors ministre de l’Intérieur, publiait un communiqué, le 25 mai, dans lequel il expliquait à la population française qui étaient les fauteurs de troubles, les responsables de la fameuse « chienlit ». Il y voyait trois éléments. En premier lieu, les étudiants, « pris par leur vertige alors que la réforme universitaire qu’ils réclament va se faire ». Ensuite, la pègre, un terme par lequel, dans la conclusion de son communiqué, Christian Fouchet englobera les trois catégories répertoriées. « … Cette pègre qui sort des bas-fonds de Paris et qui est véritablement enragée, dissimulée derrière les étudiants, se bat avec une folie meurtrière. C’est le rôle du gouvernement de mettre fin le plus vite possible à l’action de cette pègre. » Enfin, « le troisième élément, ce sont les anarchistes, qui sont très certainement bien organisés pour la guerre des rues, la guérilla ».
Après l’hommage rendu aux forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur concluait ainsi son petit devoir : « Je demande à Paris de vomir cette pègre qui la déshonore. Il faut que la population parisienne se rende compte. Les forces de l’ordre feront de plus en plus leur devoir. Il faut que les étudiants sortent de leur vertige. Je voudrais que les Parisiens manifestent leur désapprobation de cette pègre. »
Le jour même, dans un style alerte et caractéristique de ce temps révolu, ladite « pègre » répondait à Christian Fouchet en ces termes : « M. Fouchet, surintendant à la panique et à l’hypocrisie, commandeur des mercenaires, girouette de l’Etat et poubelle de l’Elysée, M. Fouchet se souvient de Vaillant, de Ravachol et de la bande à Bonnot. Du fond d’un fauteuil où se succédèrent tant de persécuteurs, il a rajeuni le vieux bouc émissaire : l’anarchiste succède au juif, pègre est devenu son synonyme. Tremblez, boutiquiers ! Barricadez-vous, téméraires badauds ! L’anarchiste rôde. La bombe d’une main, l’égalité de l’autre, il se dissimule dans la foule pour la pousser au meurtre. Pis, l’homme noir s’attaque à la Bourse ; il profane le temple. On pouvait jusqu’ici réprimer sans épouvante un tumulte hiérarchisé. Le sang du peuple qui teignait autrefois le drapeau rouge était devenu celui d’une rose. Des épines y restaient bien accrochées, mais on craignait moins les blessures ; elles se limitaient à la réforme ! Et voici que le trône vacille. Un autre ennemi ne se contente pas de quelques nationalisations. Il refuse l’argent sous sa forme esclavagiste. C’est le diable. M. Fouchet prépare alors une nouvelle inquisition, ses tortures, ses délateurs. Il appelle le venin des médiocres sur une conception hors de leur portée. Quoi de mieux contre le progrès ?
Mais personne, dans ce pays, hormis les sanglants fossiles du nationalisme, ne souhaite le retour des hivers nazis, où l’on sacrifiait une race sur l’autel de la puissance. Malgré les appels au lynchage, il n’y aura pas de chasse aux sorcières, même contre les ministres agitateurs qui tentent de la provoquer. Les crachats n’ont jamais sali le drapeau noir, mais un contact avec le cadavre de M. Fouchet en ferait une loque corrompue. Il ne lui servira pas de linceul. M. Fouchet peut crever comme un chien. » Cette réponse était simplement signée « Les Anarchistes ».
Le temps n’est pas loin où Manuel Valls fera un excellent Fouchet
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Mer 28 Nov 2012 21:05

Lu sur http://www.bastamag.net/article2808.html :

Notre-Dame-des-Landes : un médecin alerte le préfet sur la gravité des blessures infligées
Par Rédaction (28 novembre 2012)

Stéphanie L. est médecin. Elle était présente le week-end dernier à Notre-Dame-des-Landes, où elle a soigné de nombreux blessés. Alarmée par la situation, elle a adressé le 26 novembre une lettre au préfet. Elle estime qu’il doit être informé des blessures constatées et des retards des secours, bloqués par les forces de l’ordre, dont il est responsable en tant que chef de police. Professionnelle sous serment, elle souhaite témoigner de manière anonyme.
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Monsieur le préfet,

En ma qualité de médecin, je suis intervenue à Notre-Dame-des-Landes samedi 24 et dimanche 25 novembre 2012. J’ai passé deux jours à soigner des blessés. Je tiens à porter à votre connaissance le nombre de blessés que nous avons eu à prendre en charge.

Pour le samedi 24 novembre :

11 blessures par flashball touchant :
Le thorax pour 2 personnes avec un doute sur une lésion hépatique,
La joue et la lèvre supérieure pour 1 personne avec probable lésion dentaire ou maxillaire,
Le genou pour 2 personnes,
Des doigts pour 2 personnes,
La cuisse pour 2 personnes,
Les côtes pour 1 personnes avec doute sur fracture de côtes,
Le poignet pour 1 personne,

3 traumatismes de genoux,

2 traumatismes de poignets,

1 plaie tympanique,

1 choqué par gaz,

1 plaie de crâne suturée par 2 points,

1 plaie de crâne suturée par 15 points,

6 blessures par explosion de bombes assourdissantes dont :
3 impacts dans les cuisses de 3 personnes,
1 impact dans l’avant-bras d’1 personne,
1 impact dans la malléole d’1 personne,
10 impacts dans les jambes d’1 personne,
10 impacts dans les jambes d’1 personne avec probable lésion du nerf sciatique,
1 impact dans l’aine d’1 personne avec suspicion d’un corps étranger près de l’artère fémorale.

J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosions. Les débris pénètrent profondément dans les chairs risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. D’autres, très profondément enfouis, ont été laissés en place et nécessiteront des soins ultérieurs. Impossible de prévoir les lésions secondaires !

Les hospitalisations n’ont pas été simples. Mon collègue a contacté le SAMU et l’ambulance des pompiers a été retardée par les barrages des forces de l’ordre, ce qui est inadmissible ! J’ai donc amené moi-même un deuxième blessé devant être hospitalisé. J’ai ainsi pu avoir des nouvelles d’une troisième personne hospitalisée dans la journée.

Pour le dimanche 25 novembre :

Une blessure par bombe assourdissante avec ablation d’un débris dans le doigt,

1 réfection d’un pansement de cuisse,

1 fracture de cheville,

1 blessure de main,

1 impact de flashball au thorax avec suspicion de fracture de côte et lésion pulmonaire.

Je ne vous fais ici que la liste des patients les plus gravement blessés. Il semble que l’on dénombre une centaine de blessés durant ces deux jours. Je vous précise également que nous tenons à votre disposition les photos des lésions constatées.

En ma qualité de médecin, je souhaite attirer votre attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre et cela en dehors de toute considération partisane.

Dans l’espoir que ma description permette un usage plus mesuré de la force, veuillez croire, monsieur le Préfet, en ma respectueuse considération.

Stéphanie L., le 26 novembre 2012

Copie aux parlementaires de Loire Atlantique
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Lettre manuscrite publiée sur le blog Dormirajamais http://dormirajamais.org/landes/
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Re: lutte contre l'aéroport de NDDL

Messagede Nico37 le Jeu 29 Nov 2012 01:04

274 photos

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Communiqué de l’équipe médicale des occupants de Notre Dame des Landes, samedi 24 novembre 2012.

Depuis Notre-Dame-des-Landes

Depuis des semaines d’occupation et de harcèlement policier et militaire, alors que nous continuons à défendre la zone du bétonnage programmé, nous avons atteint aujourd’hui, samedi 24 novembre, un pic de violence avec une centaine de blessé.e.s, dont une trentaine graves pris en charge à l’infirmerie de l’équipe medic établie à la Vache rit, l’une des nombreuses équipes de soins sur la zone.
On dénombre une vingtaine de personnes touchées par des éclats de grenades assourdissantes, aux jambes, aux bras, à la lèvre, au bas ventre. Ces bouts métalliques ou plastiques entrent dans les chairs, on peut rarement les extraire, et ils restent souvent à vie.
Les grenades assourdissantes sont censées être utilisées selon un protocole précis : notamment en cas d’encerclement des forces de l’ordre, et en direction du ciel, ce qui n’était clairement pas le cas aujourd’hui. Les gendarmes mobiles les utilisent de façon à ce qu’elles explosent à côté ou sur les manifestants, provoquant des blessures graves.
Une personne a été touchée au bas ventre par un éclat d’une de ces grenades offensives, provoquant un gros hématome et des lésions internes. On constate chez deux personnes 10 impacts chacune dans les jambes. Une personne risque de perdre son oeil droit. On constate également une plaie au tympan due à un tir de grenade, provoquant une surdité brutale. Suite à des tirs tendus de flashball, on dénombre quatre blessures au thorax, avec fractures de côtes et état de choc, de multiples blessures aux jambes et aux mains, une blessure hémorragique au visage. Et de nombreux.ses autres blessé.e.s.
Il était difficile d’évacuer les blessé.e.s les plus graves par ambulance ou par véhicule particulier suite aux différents barrages de police. Ces scènes de défilé ininterrompu de blessé.e.s du matin au soir ravive dans nos mémoires le souvenir de l’action de masse contre les pylônes THT (Très Haute Tension) dans la Manche le 24 juin 2012 pendant laquelle les forces de l’ordre ont fait l’usage démesuré des mêmes armes, faisant plus d’une vingtaine de blessé.e.s en une heure.
L’habituelle stratégie de frapper fort celles et ceux qui résistent à leurs plans de destructions ne semble pas fonctionner ici à Notre-Dame-des-Landes. La force et la détermination est bien vive sur les visages. Nous ne lâcherons rien.
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Jeu 29 Nov 2012 20:26

Lu sur http://juralib.noblogs.org/2012/11/29/notre-dame-des-landes-apres-le-baton-la-carotte/

Notre-Dame-des-Landes : Après le bâton : la carotte
Petit air de pipeau pour soirées champêtres

Leur cogner dessus n’a pas réussi à les calmer. On va leur faire le coup du dialogue. Le dialogue, c’est imparable. Si tu refuses c’est que tu n’es pas démocrate. Tu passes pour un petit dictateur qui veut juste imposer ses choix (Donc : Un terroriste potentiel). Et, si tu acceptes d’entrer dans leur théâtre, après qu’on t’ait gavé de langue de bois et qu’on n’ait rien écouté de ce que tu avais à dire, on te dit que le débat a eu lieu, que tu ne peux pas te plaindre, que les procédures démocratiques ont été respectées, et que donc maintenant ce que tu contestais on va te l’imposer quand même. C’est ainsi qu’on a dupé les gentils opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes au moment de la « DUP » (Déclaration d’utilité publique) et de la parodie de « débat public » l’ayant précédée (« Cause toujours » signifiait bien alors le bras d’honneur adressé au public par un des vénérables porteurs du projet).

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C’est bien ce qu’on prévoit de refaire aujourd’hui : Il ne s’agit nullement d’entendre toutes les objections raisonnables à ce projet venant pour beaucoup de gens qui ne sont pas vraiment « anarcho-autonomes venus d’ailleurs ». Il s’agit de « convaincre ceux qui ne sont pas convaincus de l’utilité de l’aéroport » [Frédéric Cuvillier, Ministre délégué en charge des transports. Ouest-France, 28 novembre 2012. (Avouer aussi franchement à quel point on prend les gens pour des cons est une caractéristique de l'arrogance des gouvernants modernes. Ils ont l'habitude que ça passe. Jusqu'à quand ?)]. C’est clair. Ce dialogue-là ça consiste à dire : C’est moi qui ai raison. Tu la ferme et tu te laisses convaincre, sinon tu te casses, espèce d’anti-démocrate. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui « démocratie » (Et pas seulement ici !) et même « démocratie participative » : Une belle guignolade.
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En fait, ça ne vise évidemment pas à débattre avec les opposants au projet mais à envoyer un clin d’œil appuyé au public qui doute : Vous voyez comme on est conciliants, ces opposants sont bien des abrutis bornés tout de même. Ne perdez pas de temps à examiner leurs arguments. On vous dit que c’est pour le progrès, l’emploi, l’avenir de vos enfants. Croyez-nous. Ne cherchez pas plus loin.

C’est aussi une perche tendue aux écolos alliés du gouvernement pour qu’ils puissent sortir de ce bourbier « la tête haute », en baissant culotte. Si on arrivait à les faire rentrer dans le rang, ceux-là, le front de résistance en serait fragilisé. On pourrait alors taper plus facilement sur les « jusqu’au-boutistes ».

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Mais ça devient difficile de faire gober ce genre de magouille. Les jusqu’au-boutistes barons politiciens et châtelains du commerce risquent d’avoir un peu plus de mal à faire avaler leurs couleuvres de bitume. Le dialogue à gueule de bouledogue, bien des gens n’en veulent plus, et le « progrès » qui asphyxie l’humanité, non plus.

Gédicus, 29 novembre 2012
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede crane le Jeu 29 Nov 2012 21:02

crane
 
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Re: lutte contre l'aéroport de NDDL

Messagede Nico37 le Jeu 29 Nov 2012 23:09

En soutien à Notre Dame Des Landes, une marche sera organisé à partir du samedi 08 décembre 2012 au départ du Palais de Justice de Nice jusqu'à Notre Dame Des Landes, dont voici le texte ci dessous :

En soutient à la ZAD de NDDL une marche est organisée au départ de Nice jusqu'à Notre dame des landes. Nous en appelons donc à toute personne ou organisation motivée à nous soutenir. Que ce soit des personnes voulant se joindre au cortège, même temporairement, ou du soutient logistique : accueil, organisation de débats et discutions lors des fin d'étapes, nourriture...
En effet, nous partons sans véhicule balai donc juste avec notre sac sur les épaules, il faut qu'on trouve des endroits où poser nos pieds et dos bien éprouvés par le froid et la marche.
Voila l'itinéraire prévu, sous réserves de modifications en cours de route si besoin :

Le 8 decembre : RDV 7h30, place du palais de justice. Départ : 8h.

Nice à Golfe Juan: 23kms.
9/12: Miramar: 22kms.
10/12: Fréjus: 23kms.
11/12: Les Arcs: 23kms.
12/12: Le Thoronet: 20kms.
13/12: Le Val: 23kms.
14/12: Pourrières: 30kms
15/12: Aix en provence: 27kms.

16/12: la Fare les Oliviers: 23kms.
17/12: Eyguières: 24kms.
18/12: Fontvieille: 29kms. Ici, on triche, on va à Arles en caisse.
19/12: de Arles à St Gilles: 21kms.
20/12: Gallargues le montueux: 29kms.
21/12: Montpellier: 30kms. Trêve de noël. Reprise de la marche le 26!
le 26/12. RDV à définir.
De Montpellier à Saint Guilhem le désert: 30kms.
27/12: Saint Jean La Blaquière: 23kms.
28/12: Lodève: 15kms.
29/12: Lunas: 27kms.
30/12: Saint Gervais sur More: 29kms.
31/12: Murat sur Vebre: 26kms. Et on espère un bon réveillon et le
01/01: on cuve!
02/01: La salvetat sur Argout: 22kms.
03/01: Anglès: 20kms.
04/01: Noailhac: 23kms.
05/01: Viviers les Montagnes: 20kms.
06/01: Revel: 30kms.
07/01: Les casses: 17kms.
08/01: Avignonet-Lauragais: 24kms.
03/01: Mongiscard: 30kms.
04/01: Toulouse: 30kms.

La suite passe par le canal du midi, mais les étapes ne sont pas encore définies avec exactitude, je les mettrai des que possible.
En comptant sur votre soutient à tous pour faire reculer ces affairistes qui veulent s'en mettre plein les poches en nous niquant encore une fois !!!

Pour nous joindre, nous avons un mail et compte twitter : marchenicenddl@gmail.com
https://twitter.com/MarcheNiceNNDL<http://www.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Ftwitter.com%2FMarcheNiceNNDL&h=3AQGohVFL&s=1>

http://www.facebook.com/events/280900685346580

Pour plus de renseignement pour le moment, n'hésitez pas à me contacter au : G. 06 66 88 79 80


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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Ven 30 Nov 2012 21:34

Appel à témoins et à solidarité concernant les arrestations du lundi 26 novembre sur la ZAD

Lu sur http://zad.nadir.org/spip.php?article753

Le lundi 26 novembre 2012, 5 personnes ont été interpellées par des gendarmes en civil, infiltrés derrière la barricade du sabot. Selon des témoins, il n’y a pas eu de sommations. Pourtant, elles ont été accusées de ne pas avoir obéi aux ordres de dispersion. Selon les personnes arrêtées, les gendarmes ne portaient pas de brassard au moment de l’interpellation et ne l’ont mis qu’après. Elles ont également été rouées de coup (visages tuméfiés, bleus sur le corps). Ayant tenté de se défendre contre un (...)

Lire la suite de Appel à témoins et à solidarité concernant les arrestations du lundi 26 novembre sur la ZAD : http://zad.nadir.org/spip.php?article753
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Re: lutte contre l'aéroport de NDDL

Messagede Nico37 le Sam 1 Déc 2012 15:47

Dégâts écologiques irréversible du lac de Grand lieu (proche aéroport NA) : http://www.larecherche.fr/actualite/aus ... 1996-73747

La Fase soutient les opposants au projet d'aéroport à Notre Dame des Landes

Encore, hier, nous apprenions que les forces de police ont attaqué très violemment les militants et les habitants de la zone à défendre (ZAD) de Notre Dame des Landes (NDDL), dans la soirée le gouvernement agitait le leurre d’un nouveau temps de dialogue, se donnant ainsi un court délai avant d’imposer un projet inutile économiquement, socialement et écologiquement.

La FASE réitère son soutien à la lutte des opposants au projet de ce 146ème aéroport, qui ont fait la preuve de l’aberration de cette conception obsolète du transport.

Les chiffres prouvent encore une fois que ces projets de nouvelles infrastructures, pensées il y a plusieurs décennies, s’appuient sur des projections de flux complètement erronées.

Cette infrastructure inutile et écologiquement dangereuse est le symbole d’un ancien monde, bâti sur le productivisme, les cadeaux faits aux trusts, les violences, les injustices sociales et le mépris des citoyens ; un monde mortifère dont nous ne voulons plus.

Ce projet s’appuie sur le partenariat public-privé, promettant de forts profits à Vinci tout en coûtant cher aux finances publiques. Il accapare les terres cultivables et expulse les paysans.

Le mouvement d’opposition et la mobilisation s’étendent.

- Le gouvernement doit retirer immédiatement les forces de police !
- Le gouvernement plutôt que tergiverser doit arrêter ce projet immédiatement et en abroger le décret d’utilité publique.

Cet aéroport est emblématique du choix d’une société libérale et consumériste détruisant la planète et opprimant les citoyens.

L’abandon de ce projet n’a pas d’implications qu’écologiques, il concerne tout le champ social.

Coordination Nationale de la FASE, Saint-Denis le 25 novembre 2012


Pour la CNT, pas de concessions contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

La Confédération nationale du travail (CNT) dénonce le piège d’une « commission du dialogue » proposée par J-M Ayrault pour « lever les divergences d’interprétation » autour du projet d’aéroport de Notre- Dame-des-Landes. Cette annonce, qui réaffirme la volonté du gouvernement d’aller au bout de ce projet envers et contre tous, n’est qu’une manœuvre pour temporiser, endormir et diviser le mouvement d’opposition à l’aéroport. Il est indispensable de ne pas céder à ces sirènes et de continuer l’occupation populaire de la zone afin de mettre définitivement en échec la construction de cet aéroport. Seul objectif : l’abrogation pure et simple de la déclaration d’utilité publique.

Ces dernières semaines et la manifestation historique du samedi 17 novembre sur la zone concernée par le projet (qui a rassemblé 40 000 personnes) démontrent le caractère populaire de l’opposition à cet aéroport. La mobilisation croissante, large et déterminée met en évidence l’isolement de la classe politique et économique qui le soutient, au mépris de la démocratie telle que nous la concevons. Un mépris qui se concrétise par la violence opposée aux activités de réoccupation et de construction portée par la population : face à des occupations pacifiques qui ont le mérite de faire vivre la région concernée, les forces de police font usage de grenades assourdissantes et de flash-balls, armes qui peuvent mutiler et qui sont potentiellement létales. Par ailleurs, nous jugeons particulièrement graves les appels à la haine et à la xénophobie proférés par M. Valls contre les militants étrangers qui ont choisi de s’investir activement dans cette lutte qui nous concerne tous.

Pour la CNT, l’abandon du projet est non négociable. Les mesures prétendument « écologiques » supposées le compenser sont purement symboliques. Les promoteurs de cet aéroport invoquent des prévisions d’augmentation du trafic aérien, alors que la situation climatique exigerait une politique active pour réduire ce trafic. Il s’agit aussi d’une problématique sociale : détournement du droit du travail au sein des compagnies aériennes low cost, précarité dans les entreprises du BTP, nouveaux clivages sociaux prévisibles au sein de la métropole Nantes-Saint-Nazaire dont cet aéroport est un axe structurant, etc. D’un point de vue économique, nous ne pouvons souscrire à l’illusion de la croissance perpétuelle qui est un non-sens. En effet, ce nouvel aéroport viserait à favoriser la mobilité de quelques cadres supérieurs, à attirer dans la région nantaise de nouvelles entreprises. À l’inverse, la CNT vise un modèle de société où les richesses et le temps de travail seraient réduits et distribués équitablement entre tous.

26 novembre 2012 Le Secrétariat Relations Médias de la CNT
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Dim 2 Déc 2012 14:28

NDDL - Appel aux rencontres inter-comités locaux/nationaux des 15 et 16 décembre

lu sur https://zad.nadir.org/spip.php?article674
NDDL - Appel aux rencontres inter-comités locaux des 15 et 16 décembre et retour sur l’assemblée du 18 nov.

(malgré la relance des opérations d’expulsions depuis vendredi 23, cet appel à des rencontres reste toujours valable, d’autant plus même...En attendant et dans l’immédiat, bienvenue sur place pour défendre les cabanes construites depuis le 17 novembre et les autres...)

Dans la continuité de la grande manifestation de réoccupation du 17 novembre, une rencontre large de tous les comités locaux contre l’aéroport de Notre dame des landes est appelée les 15 et 16 décembre sur la ZAD. L’idée de telles rencontres a été validée lors de l’assemblée qui s’est tenu brièvement dimanche 18 au matin sur le site, en présence de 400 personnes, dont des membres de quelques dizaines de comités locaux restés sur place et venus des 4 coins de l’hexagone.

Après plus d’un mois de résistance aux expulsions et suite à une mobilisation d’une ampleur sans précédent, il s’agira de penser ensemble les prochaines étapes du mouvement, les actions et manifestations à venir, sur la zad et partout en france. Pour que 2013 soit l’année du crash définitif du projet d’aéroport !

Une liste de coordination pour les 15 et 16 décembre et pour la suite du mouvement a été créée : nddl-mouvement@lists.riseup.net

Si vous souhaitez y être abonné, envoyez un mail à : reclaimthezad@riseup.net ### attention il ne s’agit pas d’une liste de diffusion d’info sur la zad et la lutte contre l’aéroport mais d’une liste d’organisation entre comités locaux !!! ####

Le contenu et l’ordre du jour de ces rencontres sera élaboré avec les différentes composantes de la lutte sur place et avec les apports et idées des comités locaux.

L’aide des comités locaux pour l’organisation logistique de ces rencontres sera fort bienvenue. D’autres infos devraient être envoyées rapidement à ce sujet.

En attendant, vous trouverez ci-dessous un rapide compte-rendu de quelques idées qui ressortaient de l’assemblée du 18 novembre au matin. La plupart de ces projets n’ont été qu’esquissés lors de cette ag :

panorama : il y a d’abord eu un tour de parole enthousiasmant des actions réalisées par des comités locaux venus de corse, de belgique, de poitiers, d’aveyron, de toulouse, de pays basque, de marseille, de châteaubriant et de plein d’autres localités. Les initiatives prises ces dernières semaines allaient du péage gratuit au parking tout aussi gratuit en passant par l’occupation d’aéroport, le théâtre de rue, le ravitaillement aux occupants, la redécoration des murs et enseignes, les discussions, l’édition d’affiches, les manifs, le harcèlement des aérocrates, le relais sur la zad... On en passe et des meilleures, en imaginant que vous savez déjà un peu ce qu’il en est (sinon plus d’infos sur zad.nadir.org)

coordination : création d’une liste (nddl_mouvement@lists.riseup.net) de coordination du mouvement et des comités locaux. Cette liste pourrait à terme remplacer la liste qui avait servi à l’organisation de la manifestation du 17 nov. (à décider par l’ag d’organisation du 17). Un groupe, plus tard dans la journée a travaillé sur un projet de bulletin d’infos des comités locaux. Ce projet sera soumis lors de la rencontre des 15 et 16 décembre.

journée d’actions décentralisée : il a été proposée d’appeler à une journée d’actions décentralisées en lien avec la zad, Vinci, la lutte contre l’aéroport et son monde - une journée dont l’un des objectifs soit de faire le lien entre ce qui se combat ici et ailleurs. Le 8 décembre a d’abord été mentionné parce qu’il s’agit déjà d’une journée d’action "contre les grand projets inutiles". D’autres avançaient qu’il serait mieux de se donner quelques semaines de plus pour la préparer. Finalement aucune décision claire de date n’a été prise. Donc si aucun comité ne lance un appel cette journée d’action, celle-ci n’aura sûrement lieu qu’après les rencontres des 15 et 16 décembre. Cela n’empêche évidemment en rien que tout un tas d’action se fassent le 8 décembre. On a réfléchi à comment rendre plus accessible à tous et toutes les infos sur qui faire pression.

appel anticipé à une grande manifestation de blocage du chantier : pour la manifestation du 17 novembre, nous appelions publiquement et par avance à venir réoccuper en masse, quelques semaines après, en cas d’expulsion. Dans le même état d’esprit, en cas de démarrage du chantier du barreau routier, il a été proposé d’appeler par avance - avec une date flottante - à venir bloquer en masse les travaux. Le chantier du barreau routier devrait démarrer autour de mars prochain selon les prévisions de Vinci et consorts .
presidio : inspiré par ce type d’initiatives dans le Val de suza ("presidio"), ont été évoquées des formes d’occupation et de construction sur le chantier du barreau routier un peu de temps avant le démarrage des travaux.

manifestation pour cultiver sur la zone du barreau routier : l’idée d’une manifestation pour relancer des semis et cultures sur des terrains appartenant à Vinci sur la barreau routier a été évoquée lors de cette ag.

défense de la forêt de Rohanne : la destruction de la forêt de Rohanne est un des objectifs à court terme des porteurs du projet. Si ils réussissent à la raser cela va être la mort d’un espace crucial sur la zad. Des chantiers de reconstruction de cabanes ont commencé toute la semaine après la manifestation du 17. Penser la défense de la forêt de rohanne, l’extension des cabanes dans les arbres et le soutien à ceux/celles qui l’habitent apparaissaient comme un des enjeux principaux dans les semaines à venir. Outre un appel immédiat à venir sur place, des manifestations et actions pourraient être appelées très rapidement dès l’arrivée des tronçonneuses de Vinci.

point de ravitaillement : diverses villes avaient mis en place des points de ravitaillement pour la zad pendant la période des expulsions et pour la préparation du 17 novembre. Ces points de ravitaillement ont permis plein de rencontres. La multiplication de points de ravitaillement de ce type, identifiés sur une carte, pourraient aller dans le sens de densifier la circulation entre les différents comités et la zad.

utilisation du lieu reconstruit : différents modules - cantine, atelier, dortoirs, bloc sanitaire, salle de réunion- se sont construits à partir de la manifestation du 17 pour constituer un espace d’organisation de la lutte. Il a été dit que l’utilisation et le sens de cet espace devrait aussi être l’affaire des comités locaux et des divers participant-e-s à la manifestation.

relais des comités locaux sur le lieu de reconstruction : il a été discuté de possibles relais des comités locaux sur le lieu réoccupé pour un week-end, une semaine un temps donné afin d’y proposer des projets, ateliers, cantines, actions...

manifestation du 3 décembre à Lyon - val de susa et liens avec d’autres luttes : une manif contre le TAV dans le val de susa aura lieu à Lyon le 3 décembre lors d’une rencontre entre Hollande et Monti pour conclure le plan de financement du projet. Des personnes du comité d’organisation sont venues pour présenter la manifestation et appeler à y venir nombreux faire lien entre la lutte NO TAV, Notre Dame des Landes et plein d’autres résistances à leurs projets d’aménagement du territoire. On a pas mal parlé de comment la force qu’a pris la lutte à NDDL devrait rejaillir sur d’autres résistances locales.
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Re: lutte contre l'aéroport de NDDL

Messagede Nico37 le Dim 2 Déc 2012 17:04

Fresque humaine contre l'aéroport Notre-Dame des Landes communiqué du Parti Libéral Démocrate

Le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault tente un passage en force pour détruire l'aéroport de Nantes-Atlantique et le reconstruire bien plus loin du coeur de Nantes. Cette opération estimée à 560 millions (probablement beaucoup plus) vise à récupérer les terrains actuels au profit d’une opération de spéculation immobilière. Si son intérêt économique était réel, elle ne serait pas financée par l’argent public à hauteur de 40% au bas mot.

L’aéroport actuel permettrait d’accueillir aisément 1 million de voyageurs supplémentaires par an avec des aménagements raisonnables. Des aménagements dans les protocoles d'approche des pistes, combinés avec la baisse régulière du niveau de bruit émis par les avions, permettront de réduire à moindre coût l'exposition au bruit de la population du sud Nantais actuellement concernée par les nuisances sonores de l'installation actuelle. Des aéroports comme celui de Genève, San Diego ou Gatwick ont une envergure internationale et un trafic bien supérieur avec une taille similaire et une seule piste.

Nous désapprouvons les méthodes des contestataires les plus radicaux et préconisons la poursuite des actions en justice. D'ailleurs, nous nous félicitons de l’augmentation de l'indemnisation de nombreux propriétaires agricoles expropriés par le tribunal de Grande Instance de Nantes. Mais aux conditions actuelles, nous disons NON au nouvel aéroport.


Grande manifestation pacifique et réussie à Notre-Dame-Des-Landes ! Isabelle Loirat, conseillère municipale de Nantes, présidente MODEM44

Super manifestation samedi dernier !

On attendait 10 000 personnes, alors, 30 à 40 000, c'était "du jamais vu ! " Des kilomètres de manifestants sur les petites routes et chemins boueux de Notre-Dame-Des-Landes. Il a fallu plusieurs heures au cortège pour atteindre le lieu de la reconstruction près du "Moulin de Rohanne".

"Opération Astérix" pour répondre à l'opération "César" (véritable nom donné par la préfecture aux expulsions en octobre)
Aucune force de police sur les lieux, aucun hélico avec caméra pour survoler, filmer les manifestants, aucune violence.
De la joie et de la bonne humeur. L'émotion et la reconnaissance aussi de voir ces milliers de gens venus de partout, de Bretagne, de Bourgogne, de Mayenne (merci aux jeunes filles qui ont spontanément partagé ce délicieux verre de vin chaud), de Normandie, de Paris, de Marseille et même d'outre-Manche et outre-Rhin.

Un grand merci à tous ceux qui sont venus.

Ce qui m'intéressait, en plus de l'origine de tous ces marcheurs, c'était de savoir depuis quand ils ou elles connaissaient ou s'intéressaient au combat de Notre-Dame-Des-Landes. Et souvent la réponse était : "depuis deux ou trois ans", c'est-à-dire quand les jeunes ont commencé à venir habiter la ZAD, d'où leur futur nom de "Zadistes". Quelqu'un nous a expliqué qu'il en avait entendu parler alors qu'il était en Espagne.
L'arrivée progressive des jeunes sur la ZAD a marqué un changement, le dossier NDDL a trouvé un autre écho et l'opposition s'est diversifiée. Ce sont eux qui, après avoir réhabité, cultivé la zone pour éviter qu'elle ne se vide (après le départ des agriculteurs ou habitants âgés, harcelés par AGO-Vinci agitant la menace des expulsions à venir pour vendre et quitter les lieux au plus vite), ont subi les expulsions violentes d'octobre, ont résisté dans le froid et la pluie. (A la Toussaint, 2012 était une année aussi ou la plus mouillée depuis 1981...). Le succès de la manifestation leur est dû en majeure partie.

A un journaliste qui me demandait aimablement la veille si j'avais peur, j'ai répondu non. Une fois, oui j'ai eu peur, c'était lors de la dernière grande manifestation à Nantes où la mobilisation policière avait déjà été disproportionnée et la juxtaposition des forces de l'ordre et des jeunes au visage masqué et nous au milieu ne m'avait pas trop rassurée, mais tout s'était bien passé.
A un opposant historique qui me demandait gentiment si j'étais toujours bien accueillie lorsque je venais à NDDL ou débarquais parfois seule à la Vacherie, j'ai répondu oui, même maintenant que l'opposition s'est diversifiée et que la Vacherie est devenue le QG de résistance et de stockage des Zadistes. Certes nous sommes différents, mais nous nous rejoignons tous sur le fait qu'il faut arrêter ce projet inutile, destructeur à NDDL et contre-productif pour l'ensemble de la région ou du pays. Parfois, il faut savoir désobéir me rappelle ma formation en histoire. Et nous avons beaucoup à apprendre de ces jeunes et moins jeunes qui récupèrent pour reconstruire des lieux de vie, nous qui vivons dans "l'obsolescence programmée ".
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Re: lutte contre l'aéroport de NDDL

Messagede Béatrice le Dim 2 Déc 2012 17:38

Une femme médecin « estomaquée » face aux blessures des manifestants :

Aéroport de Nantes : un médecin « estomaquée » face aux blessures des manifestants
http://www.lequotidiendumedecin.fr

lequotidiendumedecin.fr 30/11/2012

L’opération César avait démarré le 15 octobre.

Depuis le début des opérations d’expulsions mi-octobre menées par les forces de l’ordre sur le site de la zone où est prévue la construction d’un nouvel aéroport près de Nantes, les affrontements avec les opposants n’avaient pas connu autant de violences que le week-end dernier.

Le Dr Stéphanie Lévêque, médecin hospitalier exerçant en Loire-Atlantique, était sur place et a soigné une quarantaine de personnes, parmi les plus gravement touchées, bien loin des deux blessés relevés par la Préfecture. Elle a voulu témoigner, « en dehors de toute considération partisane », et pour appeler à « un usage plus modéré de la force ».

Une lettre au préfet

« J’ai proposé spontanément mon aide car, lorsque je suis arrivée sur place le samedi, cela chauffait particulièrement, explique au Quotidien du Médecin, Stéphanie Lévêque, médecin hospitalier. J’ai vraiment été estomaquée, stupéfaite de voir ce que j’ai vu. Sur la seule journée du samedi, la plus violente, j’ai dû prendre en charge 29 personnes. Un poste médical avait été installé dans l’urgence au QG de la Vache Rit. Avec un autre médecin, nous avons pratiqué une médecine d’urgence, avec très peu de matériel : des pansements, du désinfectant, de quoi faire des sutures… »

Dans une lettre datée du 26 novembre et adressée au préfet de Loire-Atlantique et aux parlementaires du département pour « attirer (leur) attention sur la gravité des blessures infligées par l’utilisation des armes des forces de l’ordre », ce médecin décrit de manière détaillée ses constatations. (Lire la lettre manuscrite écrite par le médecin.)

Onze blessures par flashball

« Le samedi, j’ai soigné onze blessures par flashball, raconte-t-elle. La plus grave a concerné une personne qui était complètement dévisagée. C’était impressionnant. » Dans son courrier, Stéphanie Lévêque note : probable lésion dentaire ou maxillaire. « À ce jour, je ne sais pas ce qu’elle est devenue, puisque je n’ai plus été en contact avec les personnes blessées », ajoute-t-elle. Deux autres manifestants ont été touchés, eux, au thorax, avec doute sur une lésion hépatique. Le dimanche, une autre personne a reçu un impact de flashball au thorax, « avec suspicion de fracture de côte et lésion pulmonaire », selon cette professionnelle.

Parmi les autres blessures constatées par ce médecin, celles provoquées par l’explosion de grenades assourdissantes lui ont semblé particulièrement graves. Neuf de ces cas ont été soignés par le médecin. « J’insiste sur la gravité de ces blessures par explosion », écrit-elle au préfet. « Les débris pénètrent profondément dans les chairs risquant de léser des artères, nerfs ou organes vitaux. Nous avons retiré des débris de 0,5 à 1 cm de diamètre, d’aspect métallique ou plastique très rigide et coupant. » Des photos ont été prises par le second médecin ; on peut en voir quelques-unes sur le site des occupants de la zone.

Trois hospitalisations

« Ces débris étaient très compliqués à retirer, note le Dr Lévêque. S’ils étaient trop profondément enfouis, on les laissait en place, au risque sinon d’infecter les plaies. » Devant le nombre de personnes ayant été atteintes par des projectiles libérés par les grenades assourdissantes ou par les flashball, au niveau des cuisses, des jambes, des genoux, la question de l’utilisation de ce type d’armes est posée.

Parmi ces personnes prises en charge par Le Dr Lévêque, trois ont été hospitalisées. « Pour la première, c’est mon collègue qui a téléphoné au Samu, raconte-t-elle. Mais, il a fallu une heure à l’ambulance des pompiers pour arriver. Ils ont été retardés à un barrage de police. Ce sont les pompiers qui nous l’ont dit. Résultat : plus tard, j’ai pris ma voiture pour transporter le plus vite possible un autre blessé jusqu’au CHU de Nantes. »

Compte tenu de ses propres observations, le Dr Lévêque dit avoir été en colère quand elle a entendu le bilan officiel qui ne faisait état que de deux opposants blessés. « Je ne fais ici que la liste des patients les plus gravement blessés », précise-t-elle.

À ce jour, elle n’a pas reçu de réponse du préfet.

OLIVIER QUARANTE (DE NOTRE CORRESPONDANT)

Retrouvez l’article original le site du quotidien du médecin
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Re: Notre-Dame-des-Landes : les vandales, c’est pas nous

Messagede de passage le Lun 3 Déc 2012 21:16

Comment faire passer un schéma boiteux pour un projet avantageux ? En manipulant l’estimation de rentabilité. Un tour de passe-passe révélé par Reporterre.

Lu sur http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/12/03/notre-dame-des-landes-letat-manipule-les-chiffres-voici-comment-237508

Image
Une barricade d’opposants, à Notre-Dame-des-Landes (SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA)

Un mot interpelle : celui de « manipulation », employé par le sénateur EELV Ronan Dantec le 17 novembre :

« Lors de l’enquête coût-bénéfice sur le projet, l’Etat a manipulé les chiffres. Au moment de calculer la valorisation en euros des gains de temps permis par le nouvel aéroport, les sommes ont été au moins doublées. Sans cela, l’enquête coût-bénéfice aurait été négative.

Cela a été fait sous la responsabilité du préfet de l’époque, Bernard Hagelsteen, aujourd’hui conseiller chez Vinci... Cela contribue à l’extrême fragilité de la légitimité démocratique de ce projet. »

Le propos est grave. Pour comprendre son origine, il faut aller consulter l’« instruction cadre relative aux méthodes d’évaluation économique des grands projets d’infrastructure de transport », publiée en 2005 par le ministère des Transports.


Voir le document
http://www.rue89.com/sites/news/files/assets/document/2012/12/2005_instruction_cadre_maj_2005_cle147216.pdf

Ce document précise notamment comment valoriser monétairement les gains de temps de transport permis par les nouvelles infrastructures. Il est le document de référence auquel doivent se référer les agents de l’Etat qui ont charge d’opérer ces valorisations monétaires - ils ne sont cependant pas forcés de le faire.

Il explique ainsi, page 34, la « valeur du temps » à prendre en compte pour les « voyageurs interurbains », c’est-à-dire pour les gens qui se rendent à l’aéroport : pour les distances inférieures à 50 km, c’est ainsi 8,94 euros de l’heure (valeur 2000).
lire la suite ici http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/12/03/notre-dame-des-landes-letat-manipule-les-chiffres-voici-comment-237508
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Re: lutte contre l'aéroport de NDDL

Messagede Nico37 le Mar 4 Déc 2012 03:24

Notre-Dame-Des-landes, la lutte continue Secrétariat aux Relations extérieures de la Fédération anarchiste. 03/12

Dans le bocage de Notre-Dame-Des-Landes, les occupants et occupantes de la ZAD (Zone à défendre), depuis presque 5 ans pour certains, avaient déjà donné un visage particulier à la lutte contre le projet d’aéroport et contre le monde qu’il représente. Au-delà des analyses sur les répercussions écologiques et les dommages sociaux du projet, au delà de la contestation d’une forme d’aménagement du territoire et d’une manière de décider (l’autoritarisme déguisé en une pseudo démocratie), c’est une leçon du vivre ensemble qui se construit sur ces terres. Là, a été adoptée une forme de vie autogestionnaire. Elle est basée sur des assemblées générales souveraines, et donc, la prise de décision est collective pour tous les aspects de la lutte comme pour la gestion du quotidien (production et partage de nourriture, habitat, moyens de transport, culture...). Cet îlot de résistances et de vie autrement a été considéré par le Pouvoir (politique et économique) comme une alternative potentiellement subversive, à plus large échelle, un « kyste », pour le Ministre de l’Intérieur. C’est ce qui explique le déploiement hallucinant de forces de l’ordre pour qui tout doit disparaître et le plus vite possible. Elles n’ont pas rechigné à la violence et n’ont pas hésité à détruire des lieux de vie ainsi que des biens (vélos, lits...) des habitants.

Les Zadistes (terme générique recouvrant de multiples individualités aux visions diverses) ont su tisser des liens avec leurs voisins et construire un réseau de personnes concernées alentour. Aussi, dès que la répression a commencé, la résistance s’est organisée et a bénéficié de soutiens de plus en plus larges. La détermination des Zadistes face aux forces de l’ordre et le modèle alternatif qu’ils montrent ont séduit, bien au-delà des clivages politiques actuels.

Malgré certaines manœuvres, les partis politiques n’ont pas de prise sur ces personnes et ils n’apparaissent qu’en renfort. Le gouvernement tente toujours - en vain - de séparer les bons opposants des méchants « anarcho autonomes », « spécialistes de la guérilla urbaine »... Alors que, de fait, l’ensemble des contestataires fait front commun.

Le succès de la manifestation du 17 octobre en témoigne. Au-delà du nombre (plus de 30 000 manifestants), c’est la créativité de l’événement qui a marqué : nombreux panneaux de personnages aux messages poético-politiques, innombrables chansons et slogans conçus pour l’occasion. Surtout, il y a eut la construction collective, en autogestion, des maisons et abris en bois et pailles.

Le fonctionnement autogestionnaire mis en place par les Zadistes bouleverse la donne politique. Nous rencontrons de plus en plus de personnes, initialement méfiantes quant aux capacités autogestionnaires des humains, qui reconsidèrent leur point de vue. Elles s’enthousiasment même pour cette forme de vie collective, respectueuse de l’individualité, dans laquelle chacun participe selon ses moyens et envies.

De fait, les collectifs de soutien se sont multipliés dans toute la France, et même au-delà, chacun prenant des initiatives autonomes, sans attendre les consignes d’un centre quelconque. La ZAD, par son mode d’existence et sa résistance, a transfiguré les conditions de la lutte. Ceux qui se battaient isolés dans leur coin voient affluer, de partout, de nombreux soutiens.

Même au-delà des soutiens actifs, une bonne partie de la population qui ne suit que de loin ce qui se passe, sympathise avec cette lutte. En effet, la destruction de terres agricoles, de bocages, et surtout les partenariats public- privé qui illustrent parfaitement l’entourloupe capitaliste permettant au privé d’obtenir des profits alors que la prise en charge des pertes est assurée par les collectivités publiques, ont de plus en plus de mal à passer dans l’opinion publique.

Le combat autogestionnaire à la ZAD avec l’entraide qui y est développée montre que l’on peut coordonner des activités, assurer une certaine justice sans avoir recours à l’État.

La répression policière et gendarmesque menée par l’Etat, pour défendre les intérêts du groupe privé Vinci, constructeur et concessionnaire de l’aéroport, confirme, s’il était besoin, le slogan « gendarmerie et police nationales = milices du Capital ».

Le premier Ministre de l’État français, J-M Ayrault a pu déclarer « Nous ne nous laisserons donc pas dicter une vision du monde qui n’est pas la nôtre »… moyen de dire qu’il voudrait nous dicter la sienne ! De fait, nous ne partageons pas la même vision du monde. Nous ne voulons pas du monde de l’exploitation et du profit, de la destruction de la nature et des animaux. Nous voulons construire un monde sans hiérarchies, basé sur l’entraide où il fait bon vivre.

La Fédération anarchiste dénonce, évidemment, la violence étatique et soutient l’opposition à l’aéroport, telle qu’elle est engagée par la ZAD et ses soutiens. Utilisant tous ses réseaux (ses groupes de militants, sa radio, sa presse), la Fédération anarchiste appuie pleinement la lutte en cours et se fera toujours l’écho des alternatives autogestionnaires mises en place ici, à la ZAD, et partout ailleurs, en France et dans le monde.

La Fédération anarchiste appelle à rejoindre la lutte sur le terrain, à participer partout aux initiatives de soutien ou à en créer là où il n’y en a pas encore.


Notre-Dame-des-Landes : l’appel de Jacques Carroger, secrétaire fédéral du PS 44 à l’agriculture, Michel Loquet, l’ancien président de la chambre d’agriculture, Dominique Michenot, Joseph Pelé, Gérard Poisson aux présidents de la région des Pays de la Loire, du conseil général de Loire-Atlantique, de la communauté urbaine de Nantes, et au maire de Nantes

Cinq paysans militants socialistes et responsables ou anciens responsables syndicaux viennent de rendre publique une lettre aux Présidents de la Région, du Département, de Nantes Métropole et au Maire de Nantes. Militants socialistes, ces hommes ont été de tous les engagements et combats de la gauche dans le département depuis des décennies. Nous saluons cette prise de position claire et courageuse et souhaitons que leurs voix soient, enfin, entendues.

Messieurs les présidents, Monsieur le maire,

Si l’entêtement suffisait à justifier un projet, Notre-Dame-des -Landes serait réalisé depuis longtemps. La réaction de Jacques Auxiette à la lettre ouverte de Patrick Varin est un concentré de ce qui exaspère à juste titre les militants de gauche opposés à l’aéroport de NDDL… Certains partisans de l’aéroport, de leur côté, supportent mal cette façon de réagir. On retrouverait d’ailleurs les mêmes arguments en réaction à l’interview de Stéphane Hessel, dont la contribution pour le congrès PS a fait un score inattendu en Loire Atlantique.

Il n’y a jamais eu de véritable dialogue possible, ni au sein du PS 44, ni avec les grands décideurs que sont le président de Nantes Metropole, le président de la Région, ou du département, avec la seule exception de M. Mareschal, qui a toujours reçu les opposants.

L’étude indépendante, certes très concise, faite par un cabinet d’audience internationale (DELFT) n’a jamais été étudiée par vous, Messieurs, sous prétexte qu’elle était financée sur leurs deniers personnels par des élus opposés au projet… Comme si les études ayant conduit à la déclaration d’utilité publique n’avaient pas été financées par des fonds publics débloqués par des partisans du projet… Comme s’il n’était pas bien plus suspect que le Préfet Hagelsteen, chargé de préparer l’appel public à la concurrence auprès des firmes intéressées par le Partenariat Public Privé à NDDL en 2008, ait pu depuis rejoindre le groupe Vinci (...)

Fasse que les excès et les tromperies diffusées par certains de nos grands élus ne sapent pas ce qui reste de confiance des citoyens pour le « personnel politique ».

Car enfin où sont les spécialistes de la guérilla urbaine installés à NDDL ? Ce sont sans doute les jeunes « indignés », révoltés, comme on voudra, qui ont depuis 2 ou 3 ans créé des exploitations maraîchères sur des terres en friche, mis en place un réseau de produits et services locaux, boulangerie collective, bibliothèque, produits de première nécessité… Tout cela ravagé par nos forces de l’ordre, lieux de vie détruits, légumes empoisonnés aux gaz de toute sorte, etc.

Comment ne pas comprendre que cet étalage de forces policières sans grande efficacité produit l’inverse de l’effet recherché : retourner l’opinion de la population locale, exaspérée par les entraves à la circulation (barrages policiers, contrôles de papiers etc..) outrée de voir des maisons habitables détruites ou murées en cette période où les sans-abri sont partout… La solidarité sur le terrain n’a fait que se renforcer… entre les paysans locaux, ceux qui ont accepté de « signer » comme ceux qui résistent jusqu’au bout, avec les jeunes présents pour certains depuis 3 ans dans des lieux de vie qui ne doivent qu’à eux-mêmes, avec une grande partie de la population et de leurs élus.

Comment peut-on affirmer que tous les recours sont épuisés, alors que deux ne sont pas encore jugés- à moins que le résultat ne soit déjà un secret de polichinelle, et que d’autres sont à venir, puisque des élus tout aussi responsables que vous, n’accepteront pas le passage en force après les conclusions de l’enquête loi sur l’eau ?

Comment peut-on affirmer que les travaux sont engagés, alors qu’il n’y a pas eu de demande d’autorisation de démarrer des travaux, ni pour démolir, ni pour défricher, mais seulement pour les sondages archéologiques préalables ?

Comment pouvez vous ignorer les conclusions de la commission d’enquête qui recommande de ne rien enclencher d’irréversible avant qu’une commission scientifique indépendante ait validé la méthode de compensation environnementale proposée par les porteurs de projet ?

A quoi cela sert – il de relever le score d’Eva Joly à NDDL, en occultant le score beaucoup plus important du Front de Gauche, plutôt que de mettre en évidence que les opposants à l’aéroport dans leur grande majorité, ont contribué à l’élection de François Hollande, qu’ils ont fait preuve pour certains d’une grande maturité politique en jugeant que la priorité était de remettre la gauche au pouvoir…

Fasse que votre politique de l’entêtement, du fait accompli, et votre volonté de faire croire à l’irréversible n’amènent pas tous ces militants, tous ces jeunes, à désespérer du socialisme… Nous préférons ce combat-là, à la récupération du désenchantement par les sirènes d’extrême droite, qui même dans nos terres de l’ouest, trouvent des oreilles attentives…

Nous militants socialistes, fiers de nos victoires récentes, mais attentifs et fermes sur nos positions, ne resterons pas que des fantassins bons pour gagner les batailles… Une discussion est toujours possible. Comme le dit notre camarade Stéphane Hessel, il faut se demander « s’il n’y a pas une solution qui ne mettrait pas en conflit des gens auxquels on doit l’amitié et le respect… Ceux qui protestent, ceux qui n’en veulent pas, ce sont de bons citoyens français, ce ne sont pas des malotrus, des voyous, au contraire ce sont des gens qui ont bien réfléchi… »

Depuis la rédaction de cette lettre, il y a débat entre nous pour savoir s’il faut la rendre publique… Depuis, aussi, il y a eu cette manifestation de 30 000 personnes venues s’opposer à ce projet et dire leur détermination à ne pas céder… Certains d’entre nous y étaient, anonymes parmi la foule… Et encore une fois, la réponse des responsables de notre parti est une fin de non-recevoir, une reprise des vieux arguments…

Nous vous en conjurons, arrêtez de vouloir créer l’irréversible. Acceptez, dans un premier temps entre socialistes, ensuite avec la coordination des opposants, de renouer un véritable dialogue, dans le respect de l’accord de mai 2012, dans le respect des réserves de la commission d’enquête « loi sur l’eau », dans le droit fil du travail difficile mais essentiel qu’Alain Gralepois a accepté d’initier, pour que la coupure entre la gauche paysanne, les militants progressistes engagés dans la lutte et notre parti ne soit pas définitive… »
Nico37
 
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