"Parti de Gauche"

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 21 Juin 2013 00:32

Municipales Marseille: le PG veut des listes autonomes du FDG AFP 20/06

Le Parti de gauche (PG) souhaite que le Front de gauche (FG) présente des listes autonomes aux municipales à Marseille, ville tenue par l'UMP Jean-Claude Gaudin depuis 1995, afin "de proposer une alternative radicale et une politique cohérente aux Marseillais", a-t-il annoncé mardi.

"Finissons-en avec le clientélisme, la corruption et le népotisme de la mairie UMP et la communauté d'agglomération PS", affirme le PG dans un communiqué, souhaitant que le Front de gauche "présente à Marseille des listes autonomes du Parti socialiste".

"L'an prochain, les enjeux seront doubles avec les élections municipales et les européennes, nous devrons mener la bataille sur les deux fronts", a expliqué à l'AFP la porte-parole du PG à Marseille et membre du bureau national, Marie Batoux.

"On veut notre autonomie à Marseille encore plus qu'ailleurs", a-t-elle ajouté, disant faire particulièrement attention à "l'abstention et au score du FN".

Par ailleurs, Mme Batoux a précisé que des discussions avec Europe Ecologie Les Verts (EELV) étaient en cours "puisqu'ils se sont positionnés sur une autonomie par rapport au PS".

Au second tour, la consigne de vote donnée aux militants du FG "dépendra de la présence du FN", a précisé Mme Batoux.

Le 9 juin, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, s'est déclaré "à titre personnel" favorable à des listes autonomes aux élections municipales, la question étant toujours discutée au sein du Front de gauche où "il n'y a aucun enthousiasme à être allié avec les socialistes" selon lui.

En désaccord avec cette stratégie, le PCF marseillais - qui lors des municipales de 2008 s'était allié au socialiste Jean-Noël Guérini dès le premier tour à Marseille - appelle de son côté au "rassemblement le plus large possible mettant le cap à gauche", a rappelé le secrétaire départemental Pierre Dharréville, contacté par l'AFP.

"Nous verrons où nous arrêterons les contours du rassemblement". Dans l'immédiat, "aucune décision n'est prise", a ajouté le responsable communiste, qui a précisé que son parti prendrait sa décision à l'automne.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 21 Juin 2013 20:03

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Dim 23 Juin 2013 03:12

Gauche & nationalisme : le piège Galia Trépère

« Pour ceux qui s'intéressent à la vie, personne n'a envie d'être allemand. Ils sont plus pauvres que la moyenne, ils meurent plus tôt que les autres, ils n'ont pas de gosses, et leurs immigrés foutent le camp parce qu'ils ne veulent plus vivre avec eux, c'est dire »…Ridicule et dangereux.

Mélenchon aurait-il dérapé dans l'émission « Tous politiques » sur France Inter le dimanche 9 juin, en se laissant aller à ces propos aux relents xénophobes ? Était-ce une façon de rechercher les formules choc qui le rendraient plus proche du « peuple » ?
Mélenchon va dans le sens du poil en défendant des idées nationalistes qui s’abritent derrière le fait que l’Allemagne occupe une position dominante dans l’Union européenne. Interviewé par la Libre Belgique le 15 juin, il déclare : « L’Allemagne impose cette politique à tous les autres pays européens, car son gouvernement dépend entièrement des rentiers allemands. 15 % de cette population dépend de retraites par capitalisation, il lui faut un euro fort et des dividendes élevés. L’Allemagne joue donc un rôle particulièrement néfaste en Europe… Certes, la France, qui est la deuxième économie, propose aussi cette politique d’austérité qui mène à davantage de désastres économiques, toujours plus de pauvreté, ainsi qu’une montée de la droite extrémiste. »
On apprend donc là que les responsables des politiques d’austérité en Allemagne, et par voie de conséquence en France et dans le reste de l’Europe seraient… les « rentiers allemands »… qui ne sont autres que les retraités !
Surenchères
Comment Mélenchon peut-il prétendre vouloir combattre le Front national et en même temps défendre l’idée d’une « France » où les intérêts des classes populaires pourraient être conciliés avec ceux des classes dirigeantes ? À l'entendre, il suffirait de « réorienter » la politique du gouvernement, de l’obliger à un changement de cap. Contre l’Allemagne ?
Au PS, on prépare les élections européennes en voulant faire croire à un conflit entre une Europe des conservateurs et une Europe des progressistes, dont le gouvernement Hollande ferait partie. Certains, dans son aile gauche ou pas, ont flatté ou flattent le même nationalisme. « Je l'ai dit et j'assume mes propos, la confrontation avec l'Allemagne est nécessaire, et elle se situe sur un plan idéologique ; l'Europe de l'austérité contre l'Europe de la croissance, l'Europe des disciplines contre l'Europe des solidarités », disait tout récemment Claude Bartolone.
Alors que le Front national est donné par des sondages à 18 % aux européennes, devant le PS, cette démagogie participe du renforcement des idées réactionnaires dont le FN est le seul gagnant. Face à des gouvernements, de gauche comme de droite, qui, dans toute l’Europe, mettent en œuvre des politiques d’austérité parce qu’ils sont au service de la même oligarchie capitaliste et financière, plus que jamais, le repli national est un piège. La lutte des travailleurs et des classes populaires contre l’austérité ne connaît ni frontières ni préjugés.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Dim 23 Juin 2013 11:54

République et luttes de classes SABADO François Article paru dans un dossier sur la République, revue « Tout est à nous » n° 44 de juin 2013

L’histoire des rapports entre le mouvement ouvrier et la République est tumultueuse. Ils se sont rencontrés, mêlés mais aussi opposés et combattus.

EN FRANCE, APRES LE RENVERSEMENT DE LA MONARCHIE

Il y a bien entendu, plusieurs définitions de la « République ». En France, elle est liée à la révolution de 1789, au renversement de la monarchie, et aux idéaux « d’égalité, de fraternité et de liberté ». C’est la « chose publique », un système politique représentant les citoyens, se présentant comme défendant l’intérêt général, et s’incarnant dans un gouvernement, des institutions et un Etat.

Mais elle a aussi constitué depuis plus de deux siècles – avec des interruptions –, la forme politique de la domination des classes dominantes, de construction de l’Etat bourgeois.

Cette double dimension a conduit les révolutionnaires, non pas à défendre, en tout temps et tout lieu, la « République », mais à définir leur politique en fonction de chaque conjoncture historique et de la dynamique que peut avoir ce mot d’ordre.

La Révolution française de 1789 a eu une portée universelle. La république lui est historiquement liée. Durant des décennies, ces idées ont soulevé l’enthousiasme des peuples du monde. Elles ont incarné les droits politiques et civiques, mais moins les droits sociaux au travail, à l’éducation, à l’existence. Plus, malgré des luttes acharnées, en particulier celle de Robespierre, le droit d’existence n’a pu prévaloir sur le droit de propriété. C’était là, comme le dit Daniel Bensaïd, « l’originelle fêlure, la mortelle blessure, l’intime défaillance des droits de l’homme et du citoyen, le défaut de fabrication » [1]. Son histoire est aussi marquée par des « exclusives » : le suffrage censitaire – qui privent du droit de vote les classes populaires, celles qui ne paient pas l’impôt –, le maintien de l’esclavage des peuples colonisés jusqu’en 1848, où il est aboli par la deuxième République, et le refus du vote pour les femmes jusqu’en 1946 !

Clémenceau voulait « qu’on prenne la révolution française comme un bloc ». On nous présente aussi la République comme un bloc. Ses origines comme son histoire prouvent que ce bloc n’est pas compact, ni homogène : Les poussées républicaines-révolutionnaires de 1789, 1793, de février1848, ne peuvent être confondues avec Thermidor et les massacres de Juin 1848, tout cela au nom de la République !

Dans d’autres pays, comme aux Etats-Unis d’Amérique, la République n’a pas la portée subversive, antimonarchique, qu’elle a en France. En Turquie, la République de Mustapha Kemal est ultra laïque, mais pas démocratique. De même, nombre de dictatures en Amérique latine se sont parées des habits de la république.

La république comme, d’autres formes politiques, exige donc l’analyse concrète d’une situation concrète.

REPUBLIQUE « TOUT COURT » OU REPUBLIQUE SOCIALE ?

La référence à la République a aussi servi de point de ralliement aux mouvements populaires, non seulement en France, mais aussi dans d’autres pays d’Europe. De grands soulèvements révolutionnaires contre la monarchie, le racisme ou la dictature ont été marqués du sceau républicain.

Les journées de 1793, de 1830, de 1848, l’expérience fondatrice de la Commune de Paris en 1871, les mobilisations antifascistes en 1934-1936, en France ou en 1936-1939 en Espagne contre Franco, la résistance contre l’occupant nazi en 1940-44... Autant de guerres et de crises révolutionnaires où le ressort républicain a combiné les aspirations à la souveraineté populaire, aux libertés démocratiques et à l’égalité sociale.

C’est dans ce sens, que dès 1905, Lénine considérait la république démocratique comme « l’ultime forme de la domination bourgeoise et comme la forme la plus appropriée à la lutte du prolétariat contre la bourgeoisie. » [2]

Mais la « République » confond, aussi, les aspirations démocratiques et les institutions qui forment l’Etat bourgeois, et peut s’avérer un terrible piège pour le mouvement ouvrier. La révolution de 1848 a incarné la rupture entre deux conceptions de la république. En février 1848, les insurgés parisiens combattent au nom de la « république sociale » et du « droit du travail ». En juin 1848, les ouvriers parisiens sont massacrés, toujours au nom de la « république », celle de la « république des propriétaires ». La bourgeoisie se sert de la forme politico-étatique de la république pour écraser le mouvement ouvrier. Marx en tire les leçons : « La bourgeoisie n’a pas de roi, la forme de son règne est la République ». Comme l’indique Daniel Bensaïd dans une contribution sur la Commune, l’Etat et la Révolution : « Dans sa forme achevée, la République constitutionnelle réalise la coalition d’intérêts du parti de l’ordre. Il n’y aura plus désormais de République tout court. Elle sera sociale ou ne sera qu’une caricature d’elle-même, le masque d’une nouvelle oppression ».

La référence à la « République, tout court » sera, plus tard, le terrain de toute la politique d’Union sacrée qui réunit les représentants des classes dominantes et ceux du mouvement ouvrier réformiste. C’est au nom de la République et de la civilisation qu’ont été poursuivies les expéditions coloniales contre les peuples d’Afrique du Nord, d’Afrique noire et d’Indochine. C’est au nom de la République qu’a été conduite une politique de répression et d’assimilation forcée de ces peuples. Et les « valeurs républicaines » n’ont pas évité à la France la vague de nationalisme et de racisme qui a submergé l’Europe à partir de la fin du XIXe siècle. C’est en son nom que les écoles républicaines ont préparé les consciences à la « revanche » contre l’Allemagne. C’est en son nom que se déchaînent les boucheries de la Première Guerre mondiale.

REPUBLIQUE ET COLLABORATION DE CLASSES

C’est aussi au nom de la République qu’ont été approuvées nombre de politiques de collaboration de classes.

Des premières expériences de « ministérialisme », c’est-à-dire de participation d’un ministre socialiste, Millerand à un gouvernements bourgeois, au début du XXe siècle, à la reconstruction de l’Etat bourgeois en 1944-1945, sous la houlette du général De Gaulle, avec le désarmement des forces de la Résistance, en passant par le Front populaire qui canalisa la force propulsive de la grève générale dans l’alliance avec le parti radical ; c’est à chaque fois la référence à la République identifiée aux institutions de l’Etat bourgeois démocratique qui désarma le mouvement social.

D’ailleurs, n’oublions pas, comme le montre de manière saisissante le film Land and Freedom de Ken Loach, sur la guerre civile espagnole, la manière dont les staliniens, certains sociaux-démocrates et autres républicains ont utilisé la défense de la république pour étrangler la révolution. Il y avait, dans le camp de la République espagnole, une lutte impitoyable entre révolution et contre-révolution, entre ceux qui liaient la lutte pour la démocratie à une transformation sociale révolutionnaire et les autres, qui utilisaient la démocratie pour freiner puis abattre le processus révolutionnaire.

La République, comme forme politique, n’est jamais neutre. Elle est intrinsèquement liée à l’Etat, et à la classe qui domine cet Etat. Nous ne partageons pas l’appréciation de Jean Jaurès dans ses écrits sur « L’Armée nouvelle », où il caractérise ainsi l’Etat : « L’Etat n’exprime pas une classe, mais le rapport des classes, je veux dire le rapport de forces ». La République, comme forme politique et étatique construite depuis plus d’un siècle en France n’est pas une forme politique indifférenciée qui se remplirait d’un contenu social donné, bourgeois ou prolétarien, selon les rapports de forces. L’Etat est au service des classes dominantes.

Nous partageons, plutôt, le point de vue de Lénine, pour qui « la République bourgeoise, le Parlement, le suffrage universel, tout cela constitue un immense progrès du point de vue du développement de la société à l’échelle mondiale... Mais la République bourgeoise la plus démocratique n’a jamais été et ne pouvait, être rien d’autre qu’une machine servant au capital à opprimer les travailleurs, un instrument de pouvoir politique du capital. La République démocratique bourgeoise a promis et proclamé le pouvoir de la majorité, mais elle n’a pu le réaliser tant qu’existait la propriété privée du sol et des autres moyens de production »

Cette ambivalence, ou ambiguïté fondamentale de la République, nous conduit à rejeter toute idée d’alliance ou de mouvement ou de front républicain, avec la bourgeoisie. Cette question est toujours d’actualité, car c’est la politique proposée par d’importants secteurs de la gauche traditionnelle pour combattre le Front national. Or, face au fascisme, il faut opposer la mobilisation unitaire de tous les travailleurs et de leurs organisations, et non pas une alliance ou un front républicain qui subordonne la gauche à des accords avec la bourgeoisie. Dans des circonstances historiques spécifiques − l’opposition à la monarchie, à des dictatures, au fascisme ou à des coups d’État –, la lutte pour la « république » peut incarner l’exigence démocratique. Face à des républiques bourgeoises, le mouvement ouvrier doit alors lever le drapeau de la « République sociale et démocratique », et s’appuyer sur les méthodes de la lutte de classes.

ET LA VIe REPUBLIQUE ?

Aujourd’hui, avec la campagne menée par Mélenchon, le mouvement ouvrier français est de nouveau confronté au débat sur la République.

Ses partisans revendiquent une assemblée constituante pour une VIe République. La situation de crise politique en France et en Europe peut en effet poser, de manière centrale, des questions démocratiques, conjuguées à celles de la lutte contre l’austérité. Mais la dynamique de la lutte de classes épouse-t-elle aujourd’hui, les formes républicaines du siècle dernier ? Une situation prérévolutionnaire comme celle de Mai 68, par exemple, ne s’est pas située dans les traditions républicaines du mouvement ouvrier. Lorsque se déclenchent des luttes sociales ou démocratiques de grande envergure, ce n’est pas la République ni même « une VIe République » qui peut en constituer l’horizon politique. Une chose, sont, les meetings électoraux, autre chose est un programme ou une revendication dont les classes populaires s’emparent pour résister à la crise.

La situation peut être différente dans l’Etat espagnol, où la conjonction de la crise de la monarchie et des nationalités pose plus précisément la nécessité de le République et de l’auto-détermination… Mais que signifie cette référence dans la situation française où, depuis plus d’un siècle, la bourgeoisie a accaparé la République ?

Discutons de la VIe République défendue par J. L. Mélenchon. La conçoit-il vraiment comme une rupture démocratique ? Il propose certes quelques modifications institutionnelles importantes sur la suppression du Sénat, la mise en place de la proportionnelle dans les élections ou le référendum révocatoire comme au Venezuela. Mais sur la clé de voûte de la Ve République (l’élection du président de la République au suffrage universel et le fait que tous les pouvoirs lui soient conférés), il renvoie la discussion à une future Constituante. Pourtant c’est le point nodal de l’architecture des « Républiques bonapartistes » . Dès le coup d’État de Louis Bonaparte du 2 décembre 1851, Marx avait compris la fonction perverse de cette institution : « La Constitution s’abolit elle-même en faisant élire le président au suffrage direct par tous les Français. Alors que les suffrages des Français se dispersent sur les 750 membres de l’Assemblée nationale, ils se concentrent ici, au contraire, sur un seul individu […]. Il est, lui, l’élu de la nation. Vis-à-vis d’elle, il dispose d’une sorte de droit divin, il est par la grâce du peuple ».

Le programme de Mélenchon se contente d’une formule générale : « Les pouvoirs exorbitants du président de la République doivent être supprimés dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction de ses attributions », nous indique le programme du Front de gauche. Si nous sommes pointilleux là-dessus, c’est que François Mitterrand, une des références de Jean-Luc Mélenchon, avait pendant des années critiqué la Ve République comme « un coup d’Etat permanent ». Mais lorsqu’il s’est agi d’établir le Programme commun de l’Union de la gauche, il refusa de remettre en cause « la présidence de la république ». Il suffit de reprendre le texte du Programme commun de 1973 pour y retrouver la dénonciation des « pouvoirs exorbitants » du président et la « nécessité de leur suppression »… mais pas la suppression de la présidence. Et pour cause, la suite de l’histoire nous a apporté la réponse.

Un point central de discussion avec les partisans de la VIe République tourne autour des rapports entre les modifications institutionnelles et la mobilisation populaire pour assurer une démocratie réelle.

La rupture avec les institutions de la Ve République et l’ouverture d’un processus constituant, pour une vraie démocratie, implique une refonte totale du système avec des assemblées souveraines élues au suffrage universel et à la proportionnelle. Le rôle des anticapitalistes consiste à s’appuyer sur ce processus pour favoriser le mouvement d’en bas, les formes de pouvoir populaire. Ainsi, ces assemblées nationales élues, doivent s’appuyer sur des assemblées locales dans les communes, dans les entreprises, sur un processus d’auto-organisation et d’autogestion qui donne le pouvoir au peuple. Pas un mot, chez Mélenchon, sur toute cette dimension, car sa VIe République est en fait une transformation de l’Etat et des institutions actuelles, et non une rupture ou la constitution d’un nouvel Etat.

Nous sommes bien entendu aujourd’hui, très loin de ce type de situation en France ou en Europe. Mais observons que, lorsque les citoyens s’emparent de questions démocratiques institutionnelles, ils se tournent vers des mesures plus radicales.

La crise actuelle (politique, institutionnelle) est telle que des mouvements comme les Indignés, par exemple, insistent sur « la démocratie réelle maintenant »… avec des propositions de démocratie directe ou des réformes institutionnelles radicales (contrôle des élus, proportionnelle, initiatives référendaires), plus que sur la défense de la république.

REPUBLIQUE ET ANTICAPITALISME

Sur le plan économique et social, les républicains d’aujourd’hui analysent plus la société capitaliste, dans les termes d’une critique humaniste − « L’Humain d’abord » −, plutôt que ceux de la lutte de classes. Ils s’opposent au néo-libéralisme et au capitalisme financier, inventent de nouvelles régulations, mais n’osent pas remettre en cause le noyau dur du système capitaliste, à savoir les rapports de propriété. Ils se prononcent bien entendu pour la défense des services publics, pour leur gestion démocratique. Le programme du Front de gauche, « L’Humain d’abord », explique que « le pouvoir
économique ne sera plus entre les mains des seuls actionnaires, les salariés et leurs représentants seront appelés à participer aux choix d’investissement des entreprises en tenant compte des priorités sociales, écologiques et économiques démocratiquement débattues », mais ils ne vont pas jusqu’à des incursions dans la propriété capitaliste et l’amorce d’un processus de socialisation de l’économie. Ils défendent l’intérêt général, mais lorsque celui-ci bute sur la propriété du capital, les réponses se font plus qu’évasives.

Alors que plus que jamais, la profondeur de la crise capitaliste, au-delà des résistances quotidiennes aux politiques d’austérité, pose au mouvement ouvrier l’alternative historique suivante : accepter la logique du système capitaliste actuel et subir d’énormes régressions sociales, économiques, écologiques ou rompre avec le capitalisme, défendre le droit à l’existence avant le droit de propriété et s’engager dans une confrontation avec les classes possédantes. Et là, « l’intérêt général », c’est redonner toute sa centralité à la Lutte de classes !

REPUBLIQUE ET SOCIALISME

Toutes ces considérations nous conduisent à ne pas donner une valeur stratégique à la « république » tout court !

Une chose est de défendre, dans la République, des conquêtes sociales et démocratiques : le suffrage universel, les services publics, la laïcité comme principe de séparation de l’église et de l’Etat. Ces combats prennent aujourd’hui une nouvelle dimension face aux contre-réformes libérales qui remettent en cause l’espace démocratique. Ils doivent être liés à une perspective transitoire de transformation sociale radicale de la société.
Autre chose est de proposer comme perspective stratégique une référence à la République qui, comme forme politique, fusionne libertés démocratiques et institutions étatiques. Cela ne peut que brider et limiter les luttes de classes dans la remise en cause des formes étatiques.

Il n’y a pas de continuité entre République et socialisme : entre les deux, il y a des cassures, des discontinuités, en particulier dans la destruction de la vieille machine d’Etat. Affirmer une continuité entre la République et le socialisme, c’est ne plus penser la « rupture », c’est relativiser toutes les problématiques liées à l’émergence de situations révolutionnaires qui posent la question de nouvelles formes d’autogouvernement ou d’autogestion sociale. On en arrive alors à la formule de Mélenchon, de « révolution par les urnes », révolution canalisée, déviée, corsetée par les institutions de la République. Car il ne s’agit plus, pour lui, de reprendre le drapeau de la République sociale, celle des communards, qui opposaient la république sociale aux classes bourgeoises, mais des républicains qui, au-dessus des classes sociales, fusionnent dans leur défense de la République les mots « Nation », « République » et « Etat ». Cette conception ne peut que subordonner la « révolution citoyenne » ou « la révolution par les urnes » au respect des institutions de l’Etat des classes dominantes.

Il ne s’agit pas, pour les révolutionnaires, de nier la place des élections dans une stratégie révolutionnaire ou le suffrage universel comme mode d’expression et de décision démocratique, ni le fait que lors d’une crise révolutionnaire, le torrent du mouvement de masse bouscule et peut passer au travers des vielles institutions. Mais le centre de gravité des révolutions, ce ne sont pas les urnes, c’est, d’une part, « l’irruption des masses sur la scène sociale et politique » et d’autre part, la remise en cause du pouvoir des classes dominantes. Les révolutions créent, par leur propre dynamique, de nouvelles architectures de pouvoir économique, social, et politique. Historiquement, la République, comme continuité institutionnelle, a souvent été un barrage pour ces nouvelles formes politiques. La révolution doit alors la dépasser.

Notes
[1] Moi La Révolution, éditions Gallimard, 1989.
[2] « La social démocratie et le gouvernement révolutionnaire provisoire », œuvres vol 18 p 281.
Nico37
 
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Lun 24 Juin 2013 23:26

Quelques questions à François Sabado à propos de la République JOHSUA Samuel 14/06

François Sabado, dirigeant du NPA, vient de publier un texte dans la revue de son parti intitulé « Républiques et luttes de classes » [1]. Il tranche très heureusement avec les positions à l’emporte pièces, trop souvent issu de ce parti désormais, et pour lesquelles l’assimilation République/impérialisme irait de soi. Passant ainsi par dessus deux siècles d’histoire tourmentée du pays. Pendant lesquelles si République il y eut (la plupart du temps) elle n’eut pas toujours la même nature, voire des contenus opposés.

Sabado rappelle avec justesse cette donnée de base, commune à une réflexion constante à gauche : si la République « sociale » comporte des formes communes avec la République bourgeoise, ni son contenu, ni ses soutiens de classe ne sont les mêmes. Comme il le dit aussi, à la suite de Bensaïd, il y a un pas indispensable quand on aborde de tels débats, qui est de rompre avec l’idée d’une République mythique traversant les siècles, considérée comme un « bloc ». Et que donc doivent être rejetés aussi bien la glorification de ce « bloc » inexistant, que son rejet tout autant « en bloc », lequel serait l’alpha et l’oméga d’une pensée révolutionnaire. Pour résumer, dans cette longue histoire, il y eut « des » Républiques. Il y eut les leurs, les plus nombreuses, et il eut les nôtres, dont celle, éphémère mais décisive, de la Commune de Paris.

Je ne reprends pas ici la très bonne description que donne Sabado de ces éléments contradictoires, et pourtant attestés historiquement. Mais son article permet d’aborder d’autres questions, lesquelles posent potentiellement divergences, ou alors simplement qui sont à approfondir.

Constituante or not Constituante ?

La question de la République se pose dans des pays comme la Grèce ou encore l’Etat Espagnol nous dit l’auteur. Mais pas en France. Pourtant il se dit favorable à la convocation d’une Assemblée constituante pour discuter de nouvelles institutions. Existe t-il l’ombre d’une possibilité, compte tenu de l’histoire du pays, pour que cette Constituante ne s’oriente pas vers l’élaboration d’une nouvelle République ? Et, question subsidiaire, pour que ce qu’il en sortirait ne s’appelle pas 6e République ? Pourquoi alors une telle hostilité à ce terme ? Faut-il comprendre que cette Constituante aboutirait au contraire à un rejet « en bloc » à la fois de la forme, de l’idée, de l’histoire républicaines en tant que telles ? Cette analyse repoussant alors Sabado dans le camp de ceux qu’il critique à juste titre pour qui « bloc » il y a ? L’hésitation à ce propos est troublante.

La République, une référence obligée ?

Elle ouvre sur une deuxième question. Que reste t-il exactement de la référence républicaine dans ce pays ? Et, encore plus important, doit-on envisager le combat de classe et le combat politique dans ce cadre de référence ? Deux questions liées, mais pourtant bien différentes.
A la première question il faut sans conteste répondre que la référence est encore très active. Certes comme le dit mon camarade, « …depuis plus d’un siècle, la bourgeoisie a accaparé la République ». Sur le fond des faits réels, il a raison. Mais pas au point d’avoir déchiré la relation profonde, populaire, constitutive, entretenue avec la « Grande Révolution ». On a pu le voir en plusieurs occasions, dont la plus spectaculaire fut le bicentenaire en 1989. Où, malgré les multiples tentatives de démolition venus de l’historien Furet et des siens, ou encore les tentatives de récupération/étouffement sous les pompes du pouvoir mitterrandien, l’attachement profond à la rupture « d’en bas » évoquée à ce moment s’est manifesté spectaculairement. Mais au-delà les preuves sont partout. Jusque dans les quartiers populaires de Marseille… Lors de la toute récente « marche » de ces quartiers, dans les mots d’ordre retenus collectivement, tout comme dans le contenu des 23 propositions avancées, la référence à « la République » furent centrales. Sous la forme de la dénonciation du fait que la promesse du triptyque « liberté, égalité, fraternité » n’est pas tenue (et en particulier pour l’égalité), mais au nom explicite de celui-ci. Une République fantasmée, inutile de le souligner, mais dont l’horizon est toujours présent. Sur le mode, constant à gauche depuis deux siècles, du nécessaire « achèvement du travail ».

Doit-on en déduire que ce soit le cadre inévitable du combat actuel ? Il y a deux raisons pour répondre non à cette question. L’une, que développe à juste titre Sabado, est que la référence prise comme axe central, peut conduire à la position mortifère que « l’idée républicaine » s’élève au dessus des classes. Laquelle idée, sur le plan politique, unirait « les deux rives » comme le souhaitait Chevènement. Même si les luttes populaires y font le plus souvent référence, il ne s’en déduit nullement que nous puissions retenir, comme stratégie, « la République sans adjectif ». Autrement dit sans les contenus de classe opposés (la « sociale » contre l’impériale) qu’elle recouvre dans l’histoire et dans les faits. Il y a une autre raison à la réponse négative, plus liée elle aux mutations du monde. Il n’y a aucune possibilité qu’une issue sociale et démocratique puisse être trouvée dans le seul cadre national français, même supposément doté d’une République sociale. Il faut, tout en comprenant le fait que les luttes concrètes ont toujours d’abord le cadre national comme source, saisir que l’achèvement ne peut être qu’européen, en totalité ou en partie. Or là les références historiques françaises (même bien enracinées comme on l’a vu) sont d’une faible utilité. Chaque peuple rejoindra le même port, mais par des voies différentes. J’arrive donc aux mêmes conclusions que Sabado. Non la référence « républicaine » ne peut être le centre d’une stratégie de classe, même en France. Mais j’y arrive par des voies un peu différentes qui demandent à être discutées.

Quels contenus ?

Même si la question à venir est moins importante, l’appréciation que Sabado donne des contenus éventuels défendus dans une telle Constituante par le FG est sujette à discussion. Ceux défendus par la GA (et, très probablement, par le regroupement des organisations en cours dans le FG) seraient très proches en fait de ceux de Sabado lui-même (c’est moins certain pour le NPA dans son entier, qui d’ailleurs est en majorité défavorable à la Constituante). Le débat n’est donc pas là, mais avec ce que dit Sabado des documents du FG, voire séparément de ceux du PC et du PG. Dans d’autres textes, Sabado considérait que l’horizon du FG était une sorte de retour à la 4e République. Ça ne tenait pas la route, et l’argument a heureusement disparu. En fait, comme il l’indique lui-même, il y a de nombreux points communs dans les propositions, et encore il ne les reprend pas tous. Il trouve cependant une ambiguïté dangereuse dans le fait que le FG affirme que le rôle de la Présidence serait seulement « mis en discussion ». Laissant sourdre donc une crainte inverse à celle du retour à la 4e République, celle du maintien de la 5e. Non pas comme il le dit trop rapidement sur ceci que seraient en discussion « l’élection du président de la République au suffrage universel et le fait que tous les pouvoirs lui soient conférés », puisque la phrase qu’il cite lui-même du FG s’attaque justement à ces pouvoirs (la phrase exacte est « Les pouvoirs exorbitants du président de la République doivent être supprimés dans le cadre d’une redéfinition générale et d’une réduction de ses attributions »). Mais admettons la crainte. Tout de même, le rejet de l’élection directe du Président quoi qu’il en soit limiterait beaucoup cette crainte, non ? De plus, quand on lit dans la résolution adoptée par le PG à son congrès qu’il s’agit pour lui du « dépassement de la démocratie représentative », il y a matière à discuter positivement, là encore. Bien entendu il s’agirait dans tous les cas de discuter d’un système politique basé sur le suffrage universel, pas d’un système soviétique « pur » (si tant est qu’il ait jamais existé). Mais c’était le cas déjà dans les textes adoptés dans les dernières années de la LCR. Avec mon camarade au moins, le débat ne devrait pas porter là-dessus. Il en reste nombre d’autres, en particulier sur la liaison entre ce système institutionnel là et la dépossession du grand capital : comment pourrait-on envisager une démocratie « citoyenne » si la mise en valeur de la valeur continue à imposer sa logique ? Pas de démocratie véritable sans socialisme ; pour sûr. Sauf, on en est maintenant bien convaincu, que l’inverse est vrai aussi. Voilà qui fait aussi l’objet de débats de fond au FG, en gros autour de l’ampleur des ruptures directement anticapitalistes nécessaires et des moyens d’y parvenir. Autant alors discuter de ceci, sans aller chercher des désaccords par trop sollicités.

De la « révolution citoyenne »

Ceci est en lien aussi, sans doute, avec des formules qui demeurent trop rapides chez Sabado. Il prend comme synonyme « révolution par les urnes » et « révolution citoyenne » (il dit : « Cette conception ne peut que subordonner la « révolution citoyenne » ou « la révolution par les urnes » au respect des institutions de l’Etat des classes dominantes »). Pourquoi aurait-il fallu inventer une autre formule si les deux sont équivalentes ? La seconde, révolution par les urnes, est contradictoire dans les termes. Même si « les urnes » sont présentes dans un processus révolutionnaire à venir, il n’y a aucune révolution qui puisse s’y résumer. Mais la deuxième (« citoyenne ») est justement là pour tenir compte de cette critique. Certes on voit bien que les textes ne suffisent pas pour Sabado, que l’idée qu’il se fait a priori sur la stratégie « institutionnelle » de Jean-Luc Mélenchon n’a guère besoin à ses yeux de s’appuyer sur les écrits, que l’histoire passée (et en particulier la relation toujours revendiquée à Mitterrand) l’incite au recul, que les continuités revendiquées (par exemple quant au maintien de la force de frappe) font plus qu’interpeller, et que, quoi qu’il en soit, ce sont en définitive les actes qui importent. Mais tout de même pas au point de passer par-dessus des évolutions au moins rhétoriques parfaitement visibles.

Le terme de « révolution citoyenne », importé de pays où les conditions sont très différentes, ne règle rien par lui-même. Et, sorti de considérants généraux et un peu abstraits, son contenu reste à définir. Débat qui se confond avec celui pour l’élaboration d’une stratégie révolutionnaire concernant des pays comme les nôtres, aux conditions d’aujourd’hui. Mais on ne peut pas ne pas tenir compte de ces considérants, même généraux. Le nouveau « document stratégique » adopté par le FG dit ainsi : « Pour nous, la question clé de toute transformation de la société reste celle du renforcement du mouvement populaire et des mobilisations citoyennes, au plan national comme européen. ». Pas très « révolution par les urnes » quand même. La Plateforme d’orientation politique adoptée par le PG en mars 2013 indique de son côté : « C’est donc une stratégie de révolution citoyenne visant l’implication populaire pour prendre le pouvoir des mains de l’oligarchie financière et, dans un même mouvement le transformer »…« La bifurcation qu’il faut opérer avec le modèle de développement actuel implique un changement des normes dominantes de la société, une transformation des rapports de propriété, une refondation des institutions visant l’exercice effectif de la souveraineté par le peuple. Il s’agit donc d’une révolution. L’adhésion consciente et l’implication active du peuple sont ses moteurs. Nous appelons citoyenne cette révolution actée par les urnes qui se nourrit de la confrontation électorale, des mobilisations de la société et du débat démocratique ». Toutes choses égales par ailleurs, ceci n’est pas très loin des déclarations du défunt PSU que nul n’aurait songé, même au plus fort du gauchisme, à résumer « aux urnes ».

De l’Etat

Une dernière question, certainement la plus importante théoriquement, même si elle a une autonomie évidente avec ce qui est discuté ici, mais que Sabado développe largement, c’est celle de l’Etat. Il affirme : « La République, comme forme politique, n’est jamais neutre. Elle est intrinsèquement liée à l’Etat, et à la classe qui domine cet Etat ». Oui. C’est d’ailleurs même le cas pour… les Républiques soviétiques. Comment alors affirmer : « Il n’y a pas de continuité entre République et socialisme : entre les deux, il y a des cassures, des discontinuités, en particulier dans la destruction de la vieille machine d’Etat ». Il y aurait donc des cassures entre le R et le premier S de URSS ? Pourquoi faut-il, qu’abordant cette question il en revienne à la proposition qu’il a critiquée tout du long comme quoi la forme même de la République serait liée à la domination bourgeoise ? Glissement de plume très probablement, ce qu’il veut dire étant qu’on ne peut passer sans rupture de cette République là (la française, de maintenant) au socialisme. Ce qui d’ailleurs ne fait l’objet d’un désaccord de personne, même pour les promoteurs de la « révolution citoyenne », laquelle, comme on l’a vu ci-dessus, va de pair à la fois avec la mobilisation populaire et la révolution des institutions (Constituante). Et, vu l’ampleur des changements évoqués, il va tout autant de soi que ça ne peut pas survenir « à froid », mais dans la chaleur de crises et de mobilisations sociales.

Plus profondément maintenant, Sabado critique Jaurès qui affirmait : « L’Etat n’exprime pas une classe, mais le rapport des classes, je veux dire le rapport de forces ». Il lui rétorque : « La République, comme forme politique et étatique construite depuis plus d’un siècle en France n’est pas une forme politique indifférenciée qui se remplirait d’un contenu social donné, bourgeois ou prolétarien, selon les rapports de forces. L’Etat est au service des classes dominantes ». Un résumé saisissant, mais qui mélange deux nivaux de débat. A discuter tous les deux. Certes l’Etat est au final au service d’une classe dominante. Et Jaurès, en éliminant cette donnée fondamentale, s’en tient au réformisme (réformisme radical dans son cas) pour qui la même machine d’Etat peut servir aux deux classes fondamentales en lutte. Mais c’est au final. Et oui, l’Etat, même bourgeois, est un terrain de la lutte des classes, qui donc « se remplit » plutôt d’un côté ou plutôt de l’autre. Prenons le cas de l’appareil d’Etat qu’est l’école. Dira-t-on sérieusement qu’aucun enjeu de classe ne s’y joue, même maintenant, au quotidien ? Est-ce parce que nous sommes là loin du « cœur » de l’appareil d’Etat ? Nullement ! Même la justice, et même la police sont un enjeu constant du combat de classe. Dans une formule ramassée, on pourrait dire que dans une société non démocratique, aux mains de la classe dominante, aucune instance d’Etat ne peut être pleinement démocratique, et qu’il faut un autre Etat. Mais il y a des degrés dans la non-démocratie, et, incontestablement, il y a là un enjeu et un espace de la lutte des classes. Je me permets de reprendre ici une note d’un texte proposé au débat du rassemblement en cours au sein du FG, intitulé « Les questions d’organisation sont des questions politiques ». Voilà ce que dit cette note.

« On vient de ré-éditer L’État, le pouvoir, le socialisme de Nicos Poulantzas, aux « Prairies Ordinaires », avec une préface de Razmig Keucheyan. Voir aussi le classique Pouvoir politique et classes sociales de l’état capitaliste. Poulantzas y défend une position « eurocommuniste de gauche » qui s’est révélée être une impasse (à mes yeux), mais ses théorisations globales restent stimulantes. On peut surtout se référer à l’importante production de Gramsci et aux exégèses gramsciennes sur la question. Pour Gramsci, il faut refuser l’idée d’espaces organiquement séparés entre la « société civile » et la « société politique » (Poulantzas se trompait sur l’interprétation de Gramsci quant à ce point précis). C’est le concept fondamental qu’il avance « d’Etat intégral ». Pour lui « l’Etat est l’ensemble des activités pratiques et théoriques grâce auxquelles la classe dirigeante non seulement justifie et maintient sa domination mais réussit à obtenir le consensus actif des gouvernés ». Et « Il entre dans la notion générale d’Etat des éléments qu’il faut rattacher à la notion de société civile (en ce sens, pourrait-on dire, Etat = société politique + société civile, c’est-à-dire une hégémonie cuirassée de coercition) ». Contre lequel le prolétariat doit bâtir une « contre hégémonie ». Mais il convient de comprendre que ce sont pour lui deux instances différentes (société civile et société politique). Une vision dialectique donc : des instances à la fois distinctes et pourtant constitutivement liées. Même si pour lui, « en dernière instance » la sauvegarde de l’hégémonie repose sur le monopole de la violence légitime dans les mains de l’appareil d’Etat au sens restreint. En tout état de cause, cet Etat, défini en ce sens, est bien le lieu d’organisation de l’hégémonie dominante. »

Je ne sais vraiment pas si mon camarade partage ou non le contenu de cette note. Si ce n’est pas le cas, il faut approfondir la nature des divergences sur un sujet d’une telle importance. Si c’est le cas, pour le moins, ses formules sont hâtives. Puisqu’alors il va de soi qu’il faut combiner d’un côté les luttes dans l’Etat (qui plus est s’il est « intégral » comme le dit Gramsci), de l’autre la construction d’une contre-hégémonie. Et, au final, imposer un autre Etat par une révolution. Dans tous les cas, ceci dépasse largement la question des rapports à « la République », qui n’en sont qu’un aspect. Et ouvre pour le coup une discussion bien plus fondamentale encore
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede benleretour le Mer 26 Juin 2013 02:27

Merci pour cette clarification Monsieur Mélenchon :

Jean-Luc Mélenchon n'aime que la classe affaires !

Le leader du Front de gauche s'est laissé aller à une confidence sur son confort aérien. Un luxe pourtant inabordable pour la classe ouvrière !

"Moi, quand je voyage, je voyage en classe affaires. J'ai passé l'âge d'aller me faire briser le dos à la classe économique." À qui doit-on cette sortie ? À un grand patron du CAC 40 ? Une héroïne de télé-réalité ? Un milliardaire russe ? Un gérant de fonds de pension américain ? Non à un homme politique valeureux défenseur de la classe ouvrière et promoteur pendant la dernière campagne présidentielle du 100 % d'impôt pour les revenus les plus élevés.... Vous l'avez reconnu, il s'agit de Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche, qui s'empresse d'ajouter dans la foulée : "Ils vous mettent comme des sardines là-dedans. C'est une honte ! Le transport aérien, les trois quarts du temps, est extrêmement désagréable. Ne me dites pas le contraire." De passage la semaine dernière au Salon de l'aéronautique du Bourget, il a clamé haut et fort son art de vivre en essayant un nouveau modèle de siège totalement inclinable.

Sur le fond, on ne peut pas lui donner tort. Sauf qu'il faut avoir les moyens de ses envies ! Imaginons que Jean-Luc Mélenchon veuille se rendre à Pékin, capitale de la Chine, pays dont il vante souvent les mérites... Le meilleur tarif pour un aller-retour en classe affaires sur Air France - il serait inimaginable que le patriote Mélenchon, toujours prompt à dénoncer le libéralisme de Bruxelles et la dérégulation, prenne une compagnie étrangère - dépasse les 4 000 euros : 2 166 euros pour un départ sur le vol AF128 lundi 1er juillet et 2 088 euros pour un retour sur le vol AF381 le 11 juillet par exemple. Encore sont-ce là les tarifs les moins chers pour ce type de confort.
Quatre smic pour aller à Cuba !

Si Fidel Castro venait à rejoindre le Che dans son repos éternel, le même voyage aux mêmes dates - car il serait dommage de ne pas profiter des plages de la perle des Caraïbes - reviendrait à un peu plus de 4 200 euros. Prenez alors le vol AF3534 à l'aller et le AF3539 au retour.

Enfin, heureuse surprise !, s'il venait à l'ancien candidat à la présidentielle la fantaisie de se rendre à New York pour y effectuer deux ou trois emplettes, il payerait substantiellement moins cher... Pour 1 907 euros, il peut s'offrir un aller-retour pour la capitale mondiale du libéralisme. Sans doute sont-ce là les effets de la libre concurrence... Bref, pour que le dos délicat de Jean-Luc Mélenchon n'ait pas à souffrir des turbulences, il lui en coûtera 1,8 smic (actuellement fixé à 1 121 euros net pour 35 heures de travail hebdomadaires) pour gagner New York et quatre pour humer le bon air de la liberté à Cuba ! Ses électeurs apprécieront.



lire l'article : http://www.lepoint.fr/politique/jean-lu ... 392_20.php
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Jeu 27 Juin 2013 18:19

Pétition de soutien à Raquel Garrido

Raquel Garrido, avocate d’un candidat aux législatives en 2012, est poursuivie par le Front national devant le tribunal correctionnel pour des propos tenus dans le cadre de sa mission de défense de son client.

La tentative d’intimider Maître Raquel Garrido dans l’affaire des faux tracts de Madame Le Pen contre Jean-Luc Mélenchon à Henin-Beaumont est d’une exceptionnelle gravité.

En poursuivant un avocat directement dans l’exercice de ses fonctions, le Front national affiche sa conception des droits de la défense, composante essentielle des droits de l’homme et des libertés individuelles. Ces pratiques qui visent à museler la parole de l’avocat sont d’un autre temps ou d’un autre lieu, mais n’ont pas leur place dans une société démocratique.

Ce parti d’extrême droite nous montre ici son vrai visage.

Cette action du Front national nous rappelle qu’il doit être combattu avec force.

C’est pourquoi nous soutenons Maître Raquel Garrido avocate et son syndicat le SAF qui l’accompagne dans sa défense et exigeons avec eux que Marine Le Pen retire sa plainte.

Premières organisations signataires :

Front de Gauche (Parti de Gauche – Parti Communiste Français – Gauche Unitaire – Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique – Convergences et Alternatives – Gauche Anticapitaliste – Parti Communiste des Ouvriers de France – République et Socialisme – Les Alternatifs), NPA, Union Syndicale Solidaires, SOS Racisme, Association la gauche par l’exemple, Agaureps-Prométhée

Premiers signataires :

Henri Peña-Ruiz, philosophe, écrivain, maitre de conférences à l’IEP
Marianne Lagrue, Avocate au Barreau de Paris, Présidente du SAF Paris
Benjamin Stora, historien
Didier Daeninckx, écrivain
Galina Elbaz, Avocate au Barreau de Paris
Caroline Fourest, essayiste et journaliste
Erwan Lorvellec, Avocat au Barreau de Paris
Annick Coupé, Porte parole union syndicale Solidaires
Caroline Mecary, Avocate au Barreau de Paris, Conseillère Régionale Ile-de-France Europe Ecologie Les Verts
Martine Billard co-présidente du Parti de Gauche
Ian Brossat, Président du Groupe communiste et Parti de gauche au Conseil de Paris
Cindy Leoni, Présidente de SOS Racisme – Touche pas à mon pote
Emmanuel POILANE, Directeur de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés
Patrick Klugmann, Avocat au Barreau de Paris
Simone Mazauric, philosophe
Patrick Appel-Muller, Directeur de l’Humanité
Pierre Khalfa, co-président de la fondation Copernic, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC
Jeannette Habel, maître de conférences à l’Institut des Hautes Etudes d’Amérique Latine
Gérard Boulanger, Avocat au Barreau de Bordeaux
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Sam 29 Juin 2013 03:27

Assez de Chinoiseries ! Vite la 6ème République !
RASSEMBLEMENT SAMEDI 29 JUIN 14H - PLACE JEAN JAURES

Depuis plusieurs années, une affaire défraie la chronique de notre vie tourangelle : les Noces romantiques en Touraine, plus connue sous le nom de « l’affaire des mariages chinois ».

Ce scandale a coûté 800 000 euros aux citoyens tourangeaux, conduit à la mise en examen de 5 personnes et le juge d’instruction, chargé de l’affaire, a été jusqu’à demander la levée de l’immunité parlementaire de Jean Germain. Celle-ci a été rejetée par le bureau du Sénat mais l’instruction continue.

Cette affaire pose la question des barons locaux qui, à force de cumuler les mandats et les fonctions, finissent par construire un système autocratique, clientéliste, affairiste, qui engendre les conflits d’intérêts, les appels d’offres douteux et nuit autant à l’image de notre ville qu’à celle de la politique dans son ensemble.

Cette affaire pose la question de l’utilisation de l’argent public. Avec les 800 000 euros dilapidés dans cette affaire, combien de repas dans les cantines scolaires, combien de tickets dans les transports, combien de m3 d’eau auraient pu être distribués gratuitement ? Nous avons fait les calculs sur la base des tarifs 2013 et ils se passent de tout commentaire : plus de 270 000 repas, 22 000 Pass Fil bleu mensuels ou 571 000 billets à l’unité, et enfin 308 000 m3 soit la consommation annuelle moyenne de plus de 6000 habitants !

Cette affaire pose la question de l’égalité de tous les citoyens devant la Justice. Devons-nous encore accepter que les sénateurs décident seuls, à 26 et dans le secret d’une réunion, de la levée de l’immunité d’un autre sénateur ? Quelle est cette pratique de caste, ce système où l’on est, comme pour les lois de limitation du cumul de mandats et de rémunération, juges et parties ?

Le PG appelle les citoyens à se rassembler et à se saisir de ce scandale qui illustre, jusqu’à la caricature, les travers de la municipalité et, plus largement, ceux de la Ve République !

L’ambiance sera, comme d’habitude, placée sous le signe de l’humour et de l’ironie face à la baronnie !
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Dim 30 Juin 2013 21:47

Vers la reconnaissance de la liberté de l’identité de genre ? Delphine Beauvois, Secrétaire nationale à l'Egalité et au féminisme et Thomas Linard coresponsable de la commission LGBT du Parti de Gauche

Le Parti de Gauche se félicite que dans son avis sur l’identité de genre et sur le changement de la mention de sexe à l’état civil, rendu le jeudi 27 juin, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) préconise l’introduction dans la législation française de la notion d’identité de genre, définie comme « l’expérience intime et personnelle de son genre profondément vécue par chacun, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné à la naissance ».

Le Parti de Gauche approuve aussi sans réserve la demande de suppression des conditions médicales de la procédure de changement de sexe à l’état civil.

Toutefois, nous déplorons que la Commission n’ait pas voulu inscrire au nombre des droits humains le droit à la reconnaissance de son identité de genre et préconise de ce fait un parcours, certes simplifié, mais toujours judiciarisé de changement d’état civil. Cette procédure dans laquelle est évoqué un possible « manque de discernement du requérant » (réintroduisant le risque de psychiatrisation) n’est pas à la hauteur des enjeux.

La Commission a jugé également que la mention du sexe devait rester constitutive de l’état des personnes. Dans ce cas, un minimum aurait été de recommander l’adoption d’une loi offrant les mêmes droits et protections que la loi argentine du 23 mai 2012 qui dispose dans son article 1 : « Toute personne a le droit :

* À la reconnaissance de son identité de genre

* Au libre développement de sa personne conformément à son identité de genre

* À être traitée en accord avec son identité de genre, et en particulier, à être identifiée de cette manière sur ses papiers d’identité en respect de son ou de ses prénoms, photo et sexe qui y sont portés. »

Le Parti de Gauche travaillera à transcrire dans la loi ces droits universels qui sont non seulement les revendications des personnes transgenres elles-mêmes mais également des libertés données à toute personne de s’émanciper du patriarcat.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Lun 1 Juil 2013 23:15

Le Parti de gauche solidaire des marées citoyennes au Brésil

L’ampleur du mouvement en cours depuis maintenant dix jours au Brésil semble surprendre tout le monde. Une chose est certaine : si des centaines de milliers de citoyens brésiliens sont descendus dans plus de vingt villes du pays, ce n’est certainement pas pour protester contre la seule augmentation du ticket de transport. Preuve en est qu’après la décision par le gouvernement de revenir sur cette augmentation des tarifs dans le transport urbain, les citoyens sont encore dans la rue, avec d’autres slogans, portant d’autres colères.

La question du ticket est en fait l’événement fortuit qui indique une dynamique profonde. Au-delà de leur lutte pour la gratuité dans les transports, c’est, en effet, la main-mise des sociétés privées dans ce secteur que les organisations étudiantes telle que « Mouvement passage libre » (MPL), à l’origine de ce mouvement, dénoncent avec raison.

Parmi les premières raisons de la colère des manifestants, figure le décalage immense entre les sommes faramineuses investies pour le prochain Mondial de Football de 2014 et le niveau de vie moyen des brésiliens. Les marées humaines qui continuent de déferler dans le pays réclament une augmentation des investissements publics.

Malgré les avancées indéniables des gouvernements successifs de Lula et de Dilma Roussef, notamment en matière de réduction de la pauvreté et de lutte contre le chômage, ces mouvements massifs et pacifistes de citoyens en soulignent les limites, dénonçant à la fois la corruption et les failles béantes dans les infrastructures sociales.

Le Parti de Gauche soutient les marées citoyennes au Brésil dont les revendications sont, comme le dit la présidente Dilma Roussef elle-même, « légitimes ». Nous condamnons toute criminalisation de ce mouvement ainsi que les répressions policières contre les manifestants. La colère exprimée au Brésil traduit la volonté citoyenne d’aller plus loin dans le combat contre les inégalités et le processus de transformations sociales.

Il convient que toutes les forces de gauche sachent se rassembler autour d’un message politique clair à l’attention du gouvernement et éviter toute tentative de récupération du mouvement par la droite, étrangère à ses revendications.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Mar 2 Juil 2013 21:06

Scandaleux : L’État et Patrick Devedjian chassent les étudiants de la résidence universitaire Jean-Zay d’Antony (Front de gauche ile de France) Communiqué du Groupe communiste et citoyen du Conseil Général des Hauts de Seine et Groupe Front de gauche au Conseil Régional d'Ile de France.

Un accord est intervenu entre l’État, le Conseil général des Hauts-de-Seine et la communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre (CAHB) qui acte le transfert de la propriété de la résidence universitaire d'Antony à cette dernière.
2 juillet 2013
Cet accord entérine en réalité la disparition de près de 1500 logements étudiants, dans un contexte de pénurie grave en Île-de-France et dans les Hauts-de-Seine.
Alors que les 2500 places de la résidence universitaire d’Antony représentaient 16% du parc de logements étudiants en Île-de-France, il n’en resterait, selon les termes de l’accord, que 1080. La destruction du bâtiment H a d’ailleurs immédiatement repris, quatre jours à peine après la signature.
Cet accord fait fi :
- de la décision de justice qui avait annulé ce transfert,
- de l’audience en appel prévue pour le 4 juillet prochain concernant le jugement au fond de ce dossier,
- du conseil d'administration du CROUS qui a voté une motion demandant le maintien de la gestion de la Résidence Universitaire Jean Zay d’Antony au CROUS,
- de l'ensemble des élus d'opposition au conseil général comme au conseil municipal d'Antony, à la communauté d'agglomération qui s'opposent à ce transfert,
- de l'ensemble des groupes de gauche à la Région Île-de-France qui se mobilisent depuis des années contre le projet de transfert et la démolition de la résidence et ont voté dès 2009 20 M€ pour la rénovation du site.
Cet accord libère surtout plusieurs hectares pour satisfaire les appétits des promoteurs immobiliers.
Compte tenu de la situation dramatique du logement étudiant en Île-de-France, les élu-e-s du groupe communiste et citoyen au Conseil général, les élus du groupe Front de gauche PCF-GU-AC à la Région qui, depuis plusieurs années, s’opposent à ce transfert dénoncent cet accord qui confirme la destruction de logements étudiants.
Tout était donc bien bouclé d’avance pour l’État, le Conseil général des Hauts-de-Seine, la CAHB et la ville d’Antony qui n’ont qu’un seul objectif : chasser les étudiant-e-s issu-e-s de milieux modestes d’Antony et des Hauts-de-Seine ; accentuer la pénurie de logements sociaux étudiants en Île-de-France.
On peut s’interroger sur la crédibilité des objectifs affichés de 4200 logements sociaux étudiants en six ans, compte tenu du non-respect des engagements de la part de Patrick Devedjian et de sa majorité UMP en matière d’aides à la pierre (125,6 M€ réalisés en 6 ans, contre 248 M€ promis).
Les élu-e-s du groupe communiste et citoyen au Conseil général, les élu-e-s du groupe Front de gauche PCF-GU-AC à la Région s’opposent à cette convention et demandent :
- l’arrêt de la démolition des bâtiments existants et leur rénovation ;
- que les logements étudiants déjà détruits soient intégralement compensés par une offre nouvelle dans le strict périmètre de la Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre ;
- l’encadrement des loyers des 3 000 logements étudiants supplémentaires programmés à l’échelle du département.
Lors de la commission permanente du lundi 8 juillet, Patrick Devedjian soumettra au vote des conseillers généraux la convention entre ces acteurs qui a été signée le 28 juin dernier au Conseil général. Les conseiller-e-s généraux/les du groupe communiste et citoyen voteront contre cette convention et réaffirmeront ces exigences.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Mer 3 Juil 2013 22:01

Hue : " Mélenchon est un des problèmes du Front de gauche " 28/06

A 66 ans, dont dix passés à diriger le Parti communiste, Robert Hue veut porter un "regard lucide et honnête" sur François Hollande, qu'il soutient pleinement. Le sénateur ne comprend pas la critique "véhémente" de Jean-Luc Mélenchon et l'avertit : "L'échec de François Hollande serait l’échec de toute la gauche."

Que pensez-vous des pistes avancées par le gouvernement sur la réforme des retraites ?

Il est possible d’apporter une réponse différente de celle imaginée par le rapport Moreau, notamment au regard des flux financiers qui existent dans le pays. On peut agir sur toute une série de choix fiscaux, notamment sur ceux qui ont le plus de moyens. Je pense qu’il ne faut pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite et il faudrait éviter d’allonger la durée de cotisation.

C’est pourtant ce que semble privilégier le gouvernement…

Oui, mais nous ne sommes pas du tout au bout de la discussion. Le président de la République a dit que le gouvernement tranchera, mais un dialogue est engagé. La réponse d’avenir est celle de la croissance et de l’emploi. Il y a des pistes à imaginer, des innovations à penser. Il y a un cap difficile à passer.

Le calendrier est serré. Laisse-t-il le temps de la réflexion ?

C’est un sujet suffisamment sérieux pour ne pas se précipiter! Il faut travailler, on a le temps. Je ne veux pas entrer dans une sorte de frisson collectif sur ce dossier.

François Hollande promet l’inversion de la courbe du chômage d'ici la fin 2013. Y croyez-vous ?

Quand on est président, on ne va pas annoncer le contraire. L'objectif est effectivement difficile à atteindre mais je souhaite qu'il le soit. Et si je peux y contribuer, je ferais le maximum.

Vous avez soutenu François Hollande pendant la présidentielle. Quel regard portez-vous sur sa première année de mandat ?

Il faut être honnête et lucide. La situation économique et sociale gravissime que nous connaissons n’est pas née avec l’arrivée de François Hollande, ni par la mise en œuvre de ses choix politiques. Des engagements sont pris, il y a des réussites réelles, avec le mariage pour tous, la refondation de l’école ou l’intervention au Mali. Mais je constate des inquiétudes, de fortes attentes, notamment de la part de l’électorat populaire, conscient des difficultés actuelles. Je sens la déception.

Personnellement, êtes-vous déçu ?

Je ne suis pas déçu, j’étais d’accord avec son projet, en sachant que je devais essayer de l’infléchir loyalement plus à gauche. J’ai soutenu François Hollande sur la base des engagements qu’il a pris, qui s’inscrivent dans une démarche sociale-démocrate. Moi, je voudrais qu’il aille plus loin.

Vous avez rencontré le chef de l'Etat la semaine dernière. Que lui avez-vous dit ?

C’est lui qui a demandé à me voir. Cette rencontre a été franche, chaleureuse et constructive. J’ai réfléchi à haute voix devant lui aux propositions que je pourrais formuler à terme. Je lui ai dit qu’il fallait tout faire pour ne plus laisser grandir dans l’opinion un sentiment de désespérance ou d’absence de perspective. Autrement, les démagogues et le Front national profitent de la situation. Il faut un signal fort de justice sociale. Je pense qu’une réforme structurelle forte de la fiscalité est nécessaire. Il faut une moralisation économique et financière en rupture plus significative avec la domination exercée par les marchés financiers. C’est ce qu’il avait dit sur la finance lors de son discours du Bourget (lors de la campagne présidentielle, en janvier 2012, Ndlr).

Considérez- vous qu'il donne l’image d’un président qui a pour " ennemi " la finance ?

François Hollande a tenté des réorientations qui n’ont pas abouti au niveau européen. L'Europe n’est pas socialiste, il n’est pas tout seul. Effectivement, je souhaiterais une réorientation plus forte et qu’on soit beaucoup plus offensif dans cette démarche.

Etes-vous confiant ?

Je suis certain que François Hollande souhaite aller dans ce sens. Je ne suis pas pour son échec. L’heure n’est pas à cisailler les pattes de François Hollande. Tous ceux qui pensent que l'absence de confiance conduira à un échec du président, dont ils pourraient profiter, se trompent.

Vous visez Jean-Luc Mélenchon ?

Oui, comme un certain nombre de gens qui sont à la direction du Front de gauche. Il y a un pôle à la gauche de la gauche qui s'extrêmise. D'autres font un grand écart entre le PS et un discours issu de la gauche de la gauche… Tous ceux-là ne doivent pas imaginer un seul instant qu’un échec de François Hollande conduirait à une alternative d’une autre gauche. Ce serait l’échec de toute la gauche, qui serait automatiquement du miel pour le FN et la droite.

Le Front de gauche est-il pour vous dans l'opposition ?

S'il ne l'était pas, qu'est-ce que ça serait ! Le Front de gauche est dans l'opposition même si certains s'en défendent, élections municipales exigent! Il ne faut pas laisser le terrain à ceux qui veulent instrumentaliser la colère et le désespoir des gens. C'est un terrain mortifère pour la démocratie elle-même. Il faut qu'on tire les enseignements de la situation, y compris au lendemain des élections partielles qui viennent d'avoir lieu, à Villeneuve-sur-Lot, comme dans l'Oise.

Vous êtes très critique à l'égard de Jean-Luc Mélenchon…

Je ne veux pas jouer avec lui la partition du solo funèbre de François Hollande. Jean-Luc Mélenchon est un des problèmes du Front de gauche. Il y a des gens au sein de ce mouvement qui ne se retrouvent pas dans cette politique de fuite en avant véhémente.

Vos anciens camarades communistes ont-ils tort de le suivre ?

Je suis fondamentalement attaché à mes valeurs d'origine mais je ne partage pas la stratégie de cette direction politique, non constructive. C'est pour cela que j'ai pris mes distances.

En créant un mouvement indépendant, le Mouvement unitaire progressiste (MUP), comment faire pour peser dans la majorité ?

Je ne dis pas que ma perspective est miraculeuse mais elle est crédible et peut donner un sens à ceux qui ne veulent pas se retrouver dans une démarche sociale-démocrate. J'ai une existence, le président de la République me reçoit car je représente avec mes amis un espace politique qui n'est pas occupé par d'autres.

Ferez-vous des alliances avec le PS dès le premier tour des élections municipales ?

Nous participerons, en fonction de nos forces, à tous les rassemblements des forces progressistes de la gauche gouvernementale. Donc nous sommes pour l'union dès le premier tour.

Les écologistes proposeront dans les grandes villes des listes indépendantes. Le regrettez-vous ?

C'est un choix respectable mais je pense qu'il n'est pas constructif pour la gauche. Quand on sait qu'on va faire 2 à 5% et que cela risque de placer le FN au deuxième tour, il faut un peu réfléchir.

En cas de remaniement ministériel, souhaiteriez-vous entrer au gouvernement ?

Beaucoup veulent me faire parler sur cette question. Mais un remaniement n'est pas à l'ordre du jour. Ce que je veux, c'est apporter un signal fort de justice sociale. Rien d'autre ne me taraude.

Vous avez intégré le PCF en 1963. Quel regard portez-vous sur l’évolution de la politique ?

J'appelle à une véritable révolution en politique.Il faut donner un sens à la vie en société, imaginer une société où ses enfants, petits enfants vivent mieux qu'aujourd'hui. Ce concept de progrès m'habite depuis des décennies. La politique, c'est plus que gouverner
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 5 Juil 2013 01:00

Le cri d’alarme du Parti de Gauche (contribution au DNTE)

Dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique (DNTE), le Parti de Gauche a déposé le 24 juin 2013 une contribution directe sous forme de cahier d’acteur, intitulée "Les employés sous-traitants du nucléaire, les sacrifiés de la transition énergétique".

Ce rapport de 23 pages jette un pavé dans la mare en revenant sur l’impossible débat concernant la filière électro-nucléaire en France. Celui-ci a de facto été exclu du DNTE par l’objectif gouvernemental d’ores et déjà annoncé de poursuite de l’EPR de Flamanville, de part du nucléaire à 50% de la production d’électricité ou encore par les annonces de report de la fermeture de la centrale de Fessenheim en 2016.

Surtout, la contribution du Parti de Gauche revient en détails, chiffres et témoignages à l’appui, sur la condition des ouvriers de la sous-traitance dans l’industrie nucléaire et ses impacts pour l’ensemble de la population. C’est un véritable cri d’alarme, sérieux et documenté, que lance le Parti de Gauche par cette contribution : http://www.lepartidegauche.fr/system/do ... 062013.pdf
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 5 Juil 2013 22:10

" Livre et culture au centre des valeurs de la société " 27/06

Il y a quelques jours, le Parti de Gauche a publié un communiqué sur la situation de la librairie en France, qu'il s'agisse des grandes enseignes Virgin, Fnac, Chapitre, ou de la librairie indépendante. Et il revient sur l'action du gouvernement, notamment à travers le plan de soutien annoncé au Salon du Livre 2013, puis détaillé lors des Rencontres nationales de la librairie.

Le billet en question pourra être lu ici, et se termine sur ce paragraphe : « [Le Front de Gauche] appelle à résister au modèle de consommation dite culturelle imposée par l'ultra libéralisme et à se mobiliser pour ne pas avoir tout à reconstruire sur des décombres. La disparition des médiateurs culturels n'est pas un progrès, c'est une régression, un obstacle sur le chemin de l'émancipation citoyenne. » Nous avons demandé à Danièle Atala, responsable de la commission Culture du Parti de Gauche et Jean-Michel Gremillet, membre du Bureau national du Parti de Gauche et rédacteurs du communiqué, de répondre à quelques questions par mail, suite au travail collectif de la Commission Culture du PdG.

ActuaLitté : Quels enseignements tire le Parti de Gauche de la liquidation de Virgin ? Comment analysez-vous l'entrée en Bourse de la Fnac ? Et l'action du gouvernement sur ces différents dossiers, sans oublier celui des librairies Chapitre ?

Danièle Atala et Jean-Michel Gremillet : L'implantation de Virgin en France par Richard Branson était un projet capitalistique, sans autre souci que de concurrencer la Fnac sur le terrain des grandes surfaces ''culturelles'' et de loisirs, et introduisant dans les métiers du livre une gestion et des conditions de travail issues de la grande distribution. Virgin a produit de grands professionnels et permis des éclosions de talents, mais la fin désastreuse de l'enseigne, les comportements des consommateurs lors des dernières soldes et le destin scandaleux infligé aux salariés disent assez les limites d'un tel concept et la cupidité scandaleuse des actionnaires. Le PG est solidaire des salariés, et on peut se demander si, comme l'affirmaient certains d'entre eux, on aurait pu faire de Virgin un outil culturel. Mais ça n'est plus le sujet aujourd'hui.

L'entrée en bourse de la Fnac sonne la fin de son indépendance économique et de ses prétentions culturelles "modernistes". Restent des magasins aux prises avec un tassement des ventes et des exigences de rentabilité incompatibles avec tout souci culturel et social, une gestion centralisée qui n'aura pas fait ses preuves et des salarié(e)s qui redoutent l'avenir. Là aussi, et pour des raisons différentes, nous nous interrogeons sur la viabilité du "modèle Fnac" - qui n'en est peut-être pas vraiment un.

Le cas Chapitre est celui de librairies moyennes et grandes implantées dans des villes de toutes tailles, certaines très anciennes et rattachées sur le tard au groupe Actissia qui se débarrasse de telle ou telle - dont Arthaud - quand leur potentiel commercial existe toujours, entraînant le retrait progressif des livres des centres-villes et le recours obligatoire à internet pour l'achat de livres. L'attitude d'Actissia montre s'il en était besoin que la dévitalisation culturelle et commerciale importe moins aux grands groupes que le salut de leurs marges.

Un gouvernement responsable devrait être présent sur tous les fronts, soutien à l'accès au livre dès l'enfance, formation des libraires, soutien à la petite et moyenne librairie (quand les libraires disparaissent des villes de plus de 50 000 habitants), pression sur les groupes pour assurer des conditions décentes aux salarié(e)s des grandes enseignes...

Ces défaillances des grandes enseignes culturelles sont-elles le seul fait de la financiarisation ? Les circuits de distribution ne sont-ils pas également en cause ?

La financiarisation participe de la course à la marge qui dévalorise les livres aux yeux des actionnaires d'enseignes. On pourrait pointer aussi la compatibilité problématique entre le livre, produit lent par nature, et les exigences de rentabilité rapide des grands groupes. Les diffuseurs et distributeurs, lorsque leur taille le leur permettait (donc, en fait, les plus gros d'entre eux) ont suivi les exigences financières et logistiques des grandes enseignes dans l'espoir d'y conforter leurs parts de marché, ces encouragements n'étant pas pour rien dans l'explosion du nombre de magasins Fnac et Virgin entre 1980 et 2000.

Comment jugez-vous le plan de soutien à la librairie mis en place par Aurélie Filippetti et le Syndicat National de l'édition ?

Ce plan répond aux préoccupations les plus immédiates de beaucoup de libraires : avances de trésorerie, aide à la transmission, application de la loi... Il a été généralement bien accueilli, mais pour nous subsistent des doutes fondamentaux : comment va-t-on financer les contrôles de l'application de la loi Lang dans un ministère en récession et en suppression d'effectifs ? Et les libraires de centre-ville, une fois leur trésorerie confortée et leur transmission aidée, arriveront-ils à faire entendre raison à des bailleurs qui multiplient leur loyer par deux, trois ou plus ? Pour nous, manquent à ce plan une attaque frontale, en coordination avec d'autres ministères, contre la spéculation immobilière meurtrière de trop nombreuses librairies, une redynamisation de la formation des libraires et une facilitation d'interactions entre collectivités, bibliothèques et librairies pour que l'envie de lire génère partout des "cercles vertueux" entre elles. Enfin, tant que le Livre et la Culture ne seront pas placés au centre des valeurs de la société, aucun plan n'aura toutes ses chances d'aboutir.

De quelle(s) manière(s) le Front de Gauche va-t-il soutenir le projet de coopérative de l'ADML ?

Le parti de Gauche, le Front de Gauche pour l'art et la culture affirment qu'il faut refonder une politique volontariste et offensive d'une responsabilité publique dans le domaine du livre et défendent le modèle d'économie sociale. C'est pourquoi , nous soutenons non seulement le projet coopératif de l'ADML pour contrer Amazon mais aussi dans le cadre du plan livre un rééquilibrage favorable à l'ensemble des métiers du livre y compris les bibliothèques, les auteurs et les lecteurs.
Le Parti de gauche dans le cadre de son université d'été “les remue-méninges” à Grenoble accueillera dans un atelier “métiers du livre” les Arthaud et leur projet de reprise en scop, il y sera bien sûr, aussi, question des propositions de l'ADML. Nos militants participent à l'avancée de tels projets en organisant des rencontres, des assemblées citoyennes sur le thème du livre.

Nous nous réjouissons de l'accord Filpac-CGT/ADML et des rencontres programmées à la fête de l'Humanité qui renforcent ce projet. Par ailleurs, nos élu-e-s qui se sont déjà impliqué-e-s pour soutenir l'ADML en adressant un courrier à Madame Filipetti, défendrons des projets législatifs soutenant la création d'un “comptoir national du livre” sous forme coopérative .
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Sam 6 Juil 2013 13:20

Le non à l'austérité remplit la bourse C.V. 27/06

Il y a quelques jours, le Front de gauche 65 a organisé un grand meeting politique. Grand à plusieurs titres, d’abord par la mixité des organisateurs : le Front de gauche, bien sûr, mais aussi Attac 65 et trois syndicats (FSU, Solidaires et CGT). Mais aussi par la qualité des intervenants, tous de niveau national, avec Francis Wurtz (PCF), Martin Billard (secrétaire national du Parti de gauche) et Philippe Poutou (NPA et ex-candidat à l’élection présidentielle). Pas mal, l’affiche… Ce qui explique sans doute le succès de ce meeting, puisque la bourse du travail a fait salle hypercomble. Le thème de ce meeting ? «Lutter contre les politiques d’austérité en France et en Europe, qui ne sont surtout pas la solution», résument Bernard Latger et Michel Sanciot. «Baisser les pensions de retraite par l’augmentation de la CSG, réduire la dépense publique, avec pour conséquence la baisse du pouvoir d’achat, c’est contre-productif. Nous pensons qu’il faut trouver l’argent ailleurs, en luttant contre la fraude fiscale, qui est estimée à 70 milliards d’euros, et les paradis fiscaux. De même, il faut aligner les cotisations patronales et salariales. Nous pensons qu’il faut relancer l’emploi et donc arrêter de bloquer l’investissement public. Pour cela, il y a une solution : déclarer la dette illégale ! Il faut arrêter de se focaliser sur la réduction de la dette publique, il y a d’autres moyens de régler les problèmes sociaux, qui se multiplient, que par les politiques d’austérité.» Au vu de l’affluence, ce discours finit par être de plus en plus entendu…
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Dim 7 Juil 2013 13:20

Mélenchon pour accueillir Snowden 30/06

Jean-Luc Mélenchon a réclamé ce matin "l'arrêt immédiat des négociations" commerciales entre l'UE et les Etats-Unis, après la révélation d'espionnage électronique de l'UE par l'Agence nationale de sécurité américaine, et a demandé que "la France accorde l'asile politique" à Edward Snowden, "qui a permis de démasquer ce complot".

"Les Etats-Unis d'Amérique espionnent l'Union Européenne. Or, le mandat de négociation de la Commission européenne en vue d'un marché unique avec les Etats-Unis est resté caché pour les citoyens et les parlementaires, au motif du secret des pourparlers. Je demande l'arrêt immédiat des négociations et la publication du mandat européen", écrit le coprésident du Parti de gauche dans un communiqué.

"Je demande que la France accorde l'asile politique à Snowden, bienfaiteur de l'Europe qui a permis de démasquer ce complot", ajoute-t-il. L'Union européenne a fait partie des "cibles" de l'Agence nationale de sécurité américaine NSA, accusée d'espionner les communications électroniques mondiales dans le cadre du programme Prism, écrit l'hebdomadaire allemand Der Spiegel à paraître dimanche.

Der Spiegel fonde ses accusations sur des documents confidentiels dont il a en partie pu avoir connaissance grâce à l'ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, à l'origine des révélations sur Prism.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Lun 8 Juil 2013 12:59

Parti de Gauche : Nous n'y arriverons pas si (1/3) RODOLPHE POURRADE 24/06

Si nous ne réactualisons pas notre position quant à la monnaie commune et l'UE en général. Ce projet voulu par les Etats-Unis d'Amérique est un système irréformable et d'essence antidémocratique. Quid d'une sixième république où l'assemblée serait soumise aux même injonctions bruxelloises ? Quid d'un vaste service public dans le cadre de leur démantèlement programmé au niveau européen ? Qu'adviendrait-il des nouveaux droits des travailleurs quand l'on décide de prendre acte de la mise au chômage par décret de 2600 fonctionnaires de l'audiovisuel public ? Comment penser réindustrialisation et filières courtes quand le diktat impose le moins disant social ? La liste des incompatibilités est si grande que vouloir mener à bien le début du programme du FdG suppose soit la désobéissance européenne soit la sortie négociée de l'UEM voire de l'UE.

La première voie n'est pas durable, jamais l'Allemagne ne cédera sur des sujets aussi brûlants que l'indépendance de la banque centrale, ou ne reviendra sur les funestes traités qui corsètent et le possible et l'imaginaire européen depuis Maastricht en 1992. C'est malheureux mais la France et l'Allemagne ne peuvent avoir la même politique de développement économique et social. Or, la façon dont sont établis les traités européens et le statut de la BCE sont génétiquement allemands, notamment en matière d'orthodoxie budgétaire, ou encore cette focalisation sur la maîtrise de l'inflation. Il n'y a de développement harmonieux pour l'Allemagne et la France qu'en suivant des politiques macroéconomiques différentes, chose impossible avec une monnaie commune.

La sortie négociée suppose quant à elle un dialogue qui fasse une fois pour toutes le constat de nos divergences. Partant de là des points aujourd'hui tabous : Harmonisation fiscale, sociale, environnementale ou bien le protectionnisme européen mais aussi des questions plus politiques comme le rôle dévolu au parlement croupion, le devenir des commissions et autres bureaucraties décisionnaires antidémocratiques...) pourront être soulevés. Pour faire simple notre position actuelle est la suivante : "on reste à condition de faire ce qu'on veut car la France est la deuxième puissance du continent etc". Il m'est d'avis plus porteur de dire "on s'en va sauf si..." Porteur c'est-à-dire ?

Plus honnête intellectuellement d'abord. Le Front de Gauche au pouvoir ne pourrait rien faire si nous restons liés aux traités européens et à l'euro.Combien de "recommandations", de "mises en demeure", "d'attaques spéculatives sur notre dette", d'"amendes à payer" aurions nous à à subir ? La France serait le mouton noire montrée du doigt accusée de mettre en péril le "bel édifice européen". Politiquement, ce serait usant, épuisant.

Plus réaliste ensuite car la menace serait plus lourde et l'Allemagne se trouverait obligée de se questionner sur sa stratégie (Mittel Europa ou Occidentale ?). Un débat démocratique en Allemagne sur ce point fondamental pour ce pays depuis sa création (de quel côté se tourne l'aigle ?) ne pourrait que faire du bien.

Enfin un tel changement dans le discours le rendrait également plus audible auprès des Français mais aussi de l'ensemble des pays européens. Ici, il est manifeste que l'UE dans le coeur des gens, a vécu. Hormis quelques élites transnationales et petits rentiers rassurés par le coffre fort de Francfort (le franc fort déjà...) plus grand monde n'accorde le moindre crédit à la pieuvre passoire européenne. Si l'idée européenne peut encore séduire la grande majorité de nos compatriotes ne parierait pas un kopeck sur cette UE là. Si elle avance encore dans la voie de l'intégration cela ne pourra se faire su'à l'insu des peuples, en catimini ou soyens en sûrs, sans leur demander leur avis. Les Français pourraient ainsi mieux appréhender les tenants et aboutissants de notre horizon européen. Quant aux pays memebres, ils devraient également se positionnner par rapport à nous : voilà le modèle européen dont veut la France pour remplacer l'existant, on est d'accord ou non, on débat, on choisit. Il y a fort à parier que plusieurs pays nous suivraient, écoeurés et épuisés qu'ils sont par la Troïka, les réformes structurelles, le chômage de masse, l'instabilité politique...

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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Mar 9 Juil 2013 22:15

Le Front de gauche veut soigner l’hôpital 26/06

Le Parti communiste et la CGT dénoncent des fermetures de lits dans les hôpitaux. La direction de ces établissements de soins parle de « redéploiement ».

Ils ont choisi d’en faire leur cheval de bataille. La section du Parti communiste de La Réole-Monségur a tenu sa dernière assemblée citoyenne sur le thème de la situation des établissements publics de soins qu’elle qualifie de critique. À défaut d’avoir mobilisé les foules, samedi soir à La Réole, le débat a tout de même pointé plusieurs points d’actualité comme l’émergence des déserts médicaux, la hausse des cotisations mutualistes, les déremboursements, la difficulté générale pour les plus modestes de se soigner.

Maryse Montangon, syndicaliste professionnelle de la santé et responsable nationale du PCF et Jean-Luc Huon, responsable CGT du centre hospitalier du Sud-Gironde ont été invités à dresser un tableau général des structures de santé et à exposer la situation du centre hospitalier Sud-Gironde.

Réductions de moyens

« Début des années 2000, la fermeture des services (maternité, chirurgie, bloc, urgences la nuit) à La Réole était soi-disant destinée à préserver l’hôpital en application de la loi Bachelot, jusqu’à la fusion avec Langon en 2010. Aujourd’hui, un Plan de retour à l’équilibre impose une diminution des mensualités de remplacements, un gel de postes, une suppression des CDD. On décide de restreindre les moyens pour mettre en place une augmentation d’activités pour une recherche de rentabilité. »

Quels en sont les effets ? Aux yeux de Jean-Luc Huon, « on assiste à une fermeture de lits de chirurgie à Langon, de médecine à La Réole et la création de service ambulatoire et d’hôpital de jour et de semaine ainsi que de lits de médecine gériatrique, pour soi-disant répondre aux besoins de la population ».
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Mer 10 Juil 2013 16:56

Delphine Batho limogée : Mélenchon voit un Hollande " autoritaire, machiste et violent " 03/07

Le président du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le limogeage de Delphine Batho du gouvernement en indiquant que François Hollande avait montré ""un visage autoritaire, machiste et violent".

Le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a estimé mercredi 3 juillet que le président François Hollande "aux abois" avait montré "un visage autoritaire, machiste et violent" en limogeant Dephine Batho Il dit espérer que cette décision accélèrera "l'indispensable recomposition politique (...) dont le peuple a besoin".

"François Hollande avait déjà divisé la gauche politique, puis les syndicats. Il divise à présent son gouvernement. Et du même coup son parti, comme il va le voir bientôt. Il s'en mordra les doigts", écrit Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué au lendemain du limogeage de la socialiste Delphine Batho du ministère de l'Ecologie.

Hollande “ aux abois ”

"Il croyait faire un exemple sans frais. Mais Madame Batho n'est pas la faible femme qu'il croit" et "son expulsion correspond à un moment politique qui lui donne un sens très large", souligne l'Eurodéputé. Selon lui, "les socialistes et les Verts savent dorénavant qu'ils n'ont d'autre espace que celui de la soumission aveugle et silencieuse au dogme de l'austérité" et que "toutes leurs convictions y seront sacrifiées".

Les Verts savent dorénavant qu'ils n'ont d'autre espace que celui de la soumission aveugle et silencieuse au dogme de l'austérité.Jean-Luc Mélenchon
"Seuls Hollande et sa cour de technocrates peuvent croire que les préoccupations de carrière sont les seules motivations du grand nombre des socialistes et des écologistes. Cela ne passera pas", martèle l'ancien candidat à la présidentielle, pour qui "François Hollande, aux abois, montre un visage autoritaire, machiste et violent".

"Sa décision va révulser. Puisse-t-elle accélérer l'indispensable recomposition politique sur des bases saines et honnêtes dont le peuple a besoin", conclut l'ancien sénateur de l'Essonne.
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Re: nouveau "Parti de Gauche"

Messagede Nico37 le Ven 12 Juil 2013 01:10

Jean-Luc Mélenchon défend Jérôme Kerviel : un flop programmé ? Aurore Gorius Chroniqueuse politique Édité par Daphnée Leportois Auteur parrainé par Renaud Dély 29/06

Pour le leader du Front de gauche, l’ancien trader de la Société générale serait "innocent". Mais, rappelle Aurore Gorius, co-auteur de l'ouvrage "Les Gourous de la com'", il n’apporte aucun élément nouveau et ne se fonde que sur des soupçons. Jean-Luc Mélenchon tenterait un coup politique, mais la polémique autour de son soutien pour Kerviel pourrait vite se dégonfler.

Jean-Luc Mélenchon fait dans le symbole. Rien de surprenant ? Oui, mais cette fois, il semble que le leader du Front de gauche prenne à contrepied ses électeurs. Sur son post de blog d’abord, puis dans une interview au "Parisien Magazine", Jean-Luc Mélenchon assure que "Kerviel est innocent" et "réclame justice" pour l’ex-trader de la Société générale qui a provoqué, en 2008, des pertes sans précédents.

Peut-on se situer à gauche de la gauche de l’échiquier politique et défendre un représentant de la finance, cet ennemi désigné par… François Hollande lui-même ? Oui, répond Mélenchon, "les droits de l’homme ne peuvent être à géométrie variable". Kerviel est victime d’une injustice, il faut voler à son secours.

Kerviel, un nouveau Dreyfus ?

Mais celui qui manie à merveille le verbe et l’iconographie de son camp ne peut ignorer qu’il prend des risques à ce jeu-là, en s’engageant pour la défense d’un petit soldat de la spéculation qui n’est pas aussi blanc qu’il le prétend. Même si, au passage, Mélenchon n'hésite à comparer son engagement à celui de Jaurès en faveur du capitaine Albert Dreyfus.

Contrairement au capitaine Dreyfus, qui était totalement innocent des faits de trahison pour lesquels il avait été condamné, Jérôme Kerviel a bien agi sans limites, en dehors des clous, en pleine conscience des risques encourus. Ses prises de position sur les marchés à haut risque étaient interdites par le règlement interne. Des e-mails, largement diffusés dans la presse, attestent de ses craintes au moment où il réalise que ses montages illégaux sont sur le point d’être découverts.

Ensuite, autre différence avec l'affaire Dreyfus, Kerviel est bel et bien responsable. Personne n’a agi à sa place. Dans l’affaire Dreyfus, le vrai coupable a fini par être trouvé : un certain commandant Esterhazy, homme à la réputation sulfureuse et criblé de dettes. Il fut dénoncé par un banquier, trahi par son écriture. La justice l’innocentera dans un premier temps. Mais son existence a persuadé un certain nombre d’intellectuels (terme qui apparaît à l’époque) à s’engager en sa faveur.

Pas de troisième homme dans l’affaire Kerviel. Il y a une responsabilité directe du trader. Et l’avenir dira si de nouveaux soutiens apparaissent, autres que politiques. Pour l’instant, seule la gauche de la gauche (Clémentine Autain notamment) a pris son parti publiquement pour critiquer la décision de justice d'octobre dernier. Personne non plus pour clamer haut et fort l'innocence de Kerviel, comme le frère de Dreyfus, qui s'est battu très tôt pour découvrir la vérité. Les deux cas sont incomparables.

Excès de la finance

Malgré ces réserves évidentes, deux choses jouent en faveur de la thèse de Jean-Luc Mélenchon. D’abord, l’incompréhensible aveuglement de la banque. Vu de l’extérieur, il est difficilement concevable qu’un trader puisse à ce point trafiquer ses opérations seul dans son coin sans que sa hiérarchie ne se doute de rien, à aucun moment.

N’a-t-il pas au moins été couvert, ou encouragé à demi-mots ? La banque n’a-t-elle pas fermé les yeux tout en exigeant des rendements toujours plus élevés ? C’est l’argument du système qui pousse aux excès et à la faute : Jérôme Kerviel a été mis sous pression, pris dans la logique infernale du profit maximum. Ce qui l’aurait conduit à ne plus respecter les garde-fous.

Est-ce que cela l’innocenterait pour autant ? Bien sûr que non. Argument insuffisant. Mais Jean-Luc Mélenchon n'hésite pas à aller plus loin dans l’accusation contre l’employeur de Kerviel, la Société générale. Selon lui, la défaillance du trader aurait permis de provoquer une opération de renflouage par l’État des comptes de la banque (à hauteur de 1,7 milliard d’euros) grevés par la crise des subprimes, qui se propageait en Europe la même année.

L’accord donné par Christine Lagarde (alors ministre de l'Économie) est intervenu "avant même que Kerviel ne soit jugé", selon Mélenchon. "On n’a même pas pris le temps de vérifier que la banque a perdu 4,9 milliards, comme elle le prétend", poursuit-il. Le raisonnement a tout pour plaire au leader du Front de gauche : l’entente (le complot ?) entre l’État et les puissances d’argent, pour sauver un établissement mal en point, contre un "petit" trader dont Mélenchon n’hésite pas à rappeler les origines modestes.

Sur un sujet aussi sensible que les excès de la finance, Mélenchon est pleinement dans son rôle. Et appuie là où Hollande avait promis d'agir, sans passer à l'acte. Encore faudrait-il, pour être crédible, aller au-delà du simple soupçon. Jusqu’ici, aucun élément n’a été avancé pour valider cette thèse qui fait de Kerviel la victime de son employeur et de Bercy, qui en auraient profité pour faire main basse sur l'argent public.

Trader victimisé

Un second point vient donner de l’eau au moulin de Mélenchon. Le jugement qui condamne Kerviel est peu compréhensible. Aux trois ans de prison fermes s’ajoute l’obligation pour Kerviel de rembourser plus de 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts. Soit au centime près la somme qu’il a fait perdre à la banque.

Ce montant astronomique à l’échelle d’une vie respecte le droit, sur le papier : en déclarant Kerviel coupable de la perte subie par la banque, la justice ne pouvait que le condamner à la rembourser intégralement, conformément à la jurisprudence. Ce montant sera probablement renégocié entre avocats. Mais, dans le même temps, la décision "victimise" Kerviel, qui semble accablé par beaucoup plus fort et plus gros que lui.

Dans cette affaire hors normes, sur un sujet brûlant, il y avait un coup politique à faire. Et, sans surprise, Mélenchon l’a repéré.

Mais il pourrait faire flop rapidement. Kerviel lui-même n'a pas réagi à ce soutien politique. Et pour cause. Il a déposé plainte devant la justice prud’homale contre son licenciement par la Société générale. Une entrevue de conciliation a lieu le 4 juillet. Le moment est mal choisi pour polémiquer. Si Kerviel lui-même s'entend avec son ex-employeur, cela coupera court à beaucoup de polémiques.
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