Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Re: Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede qierrot le Mar 14 Avr 2009 01:29

Juste, tu pourrais préciser pour la CNT ?
Parce qu'il y a le syndicat, la CNT-f, qui est quand même à mon avis respectable dans la démarche et le boulot.
Après il y a la CNT-AIT...
Je ne mélange pas tout en ce qui me concerne, et toi ?
qierrot
 

Être anarque et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede PoussiereDesToiles le Mar 14 Avr 2009 13:13

qierrot occitant warrior dit qu'il se fout de l'insignifiante CNT pourquoi tu le relance ?
comme d'habitude: hors sujet !
:roll: :twisted:
:siffle:

pour ma part je suis près a utiliser n'importe quel salopard pour nuire a un autre salopard si le résultat est la destruction mutuelle, sans massacre de population qui s'en fout.

je précise pour antigone: destruction économique, politique, à la limite matérielle et surtout pas physique, je suis non-violent et favorable à la ridiculisation de toute forme d'autorité par la désobéissance civile.
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Re: Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede Occitan Warrior le Mar 14 Avr 2009 17:45

Parce qu'il y a le syndicat, la CNT-f, qui est quand même à mon avis respectable dans la démarche et le boulot.
Après il y a la CNT-AIT...
Je ne mélange pas tout en ce qui me concerne, et toi ?

En effet, en général la Vignoles est plus fréquentable, pour l'AIT je préfère pas en parler..

Pour revenir au coeur du sujet, je suis pas d'accord la dernière intervention, je suis pas pour l'adage "l'ennemi de mon ennemi est mon ami". Ca reviendrai par exemple à soutenir le Front National pour empêcher Sarkozy d'être réélu.

On s'allie avec ceux qui ont le même fond politique que nous et qui surtout portent ce fond de façon concrète et honnête sur le terrain. Exemple à Pau, mon mouvement politique (révolutionnaire) fait des communiqués et actions communes avec les Jeunes Marxistes de Pau, parce qu'ils ont un vrai discours politique et que ce sont des militants honnêtes de terrain, pas des bureaucrates de la LCR ou des sectaires de LO. Ailleurs, les Jeunesses Marxistes sont peut-être moins fréquentables ..

Y'a pas de règles, quoi
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Re: Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede Flora le Lun 3 Déc 2012 14:56

Aurore Martin : les élus des Pyrénées-Atlantiques interpellent l'Europe

Le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques demande à l'Europe de remédier "aux situations d'injustices" liées à l'application des mandats d'arrêt européens
Aurore Martin.

Le conseil général des Pyrénées-Atlantiques a interpellé l'Union européenne pour qu'elle remédie "aux situations d'injustice" liées à l'application des mandats d'arrêt européens (MAE), après la remise récente à Madrid de la militante basque Aurore Martin, alors que "les faits qui lui sont reprochés en Espagne ne sont pas répréhensibles en France".

Dans une motion adoptée à l'unanimité vendredi, le conseil général constate que l'application des MAE "diffère d'un Etat à l'autre", certains "refusant de l'appliquer" à leurs ressortissants. Aussi le principe de reconnaissance mutuelle à la base du MAE "créé un espace judiciaire qui maintient les disparités entre les systèmes pénaux", estiment les élus.

Dans le texte, qui avait été présenté conjointement par les groupes de la gauche majoritaire et d'opposition du centre et de droite, le département s'adresse "aux autorités de l'Union européenne, au président du Conseil et à la Commission européenne, afin qu'ils interviennent face aux disparités d'application" du MAE et "remédient aux situations d'injustice engendrées".

Aurore Martin, 33 ans, visée par un MAE espagnol validé par la justice française en 2010, avait été arrêtée le 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques lors d'un contrôle routier "fortuit" selon les autorités françaises, et remise à l'Espagne.

La jeune militante y est poursuivie pour activités liés à son appartenance à Batasuna, parti considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA et interdit en Espagne, mais pas en France.

Le remise de Martin à la justice espagnole a causé un émoi considérable au Pays Basque et en Aquitaine, mobilisant des élus de toutes tendances. Plusieurs d'entre eux ont mis en doute le caractère fortuit de l'arrestation, amenant le président François Hollande à affirmer qu'"à aucun moment" l'exécutif français n'était intervenu dans cette remise.

Les élus basques ont aussi craint un impact dommageable du cas Martin sur le processus de paix au Pays Basque, alors que ETA, un an après l'annonce de la fin de sa lutte armée, se dit à présent prêt à négocier sa dissolution.

Le conseil général déplore lui aussi dans sa motion le timing de l'arrestation, au moment où nombre de citoyens et élus "mettent tout en oeuvre pour trouver les voies pacifiques d'un règlement définitif du conflit au Pays basque".
http://www.sudouest.fr/2012/12/01/auror ... S-10521769
Flora
 
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Messagede Flora le Mer 12 Déc 2012 00:42


Pourquoi la France a livré Aurore Martin

La militante nationaliste basque commence son 2e mois de prison à Madrid. Etait-elle une apprentie terroriste ? Le gouvernement pouvait-il s'opposer à son extradition ? Enquête.

Un message sur le répondeur d'Emilie Martin le 1er novembre dernier, il est 15h55. C'est sa grande sœur Aurore. Elle est en voiture, sortant d'un déjeuner chez leurs parents à Mauléon : "Il y a un contrôle au rond-point de Garindein, je vais être en retard." Or les deux soeurs n'avaient pas rendez-vous. C'est le signal, la manière de dire "ils m'ont eue".

Emilie prévient une amie de Mauléon, qui va sur place. Le rond-point est vide. Elle reconnaît la voiture d'Aurore, abandonnée au bord de la route. Deux ans après s'être vu notifier un mandat d'arrêt européen délivré par la justice espagnole pour "participation à une organisation terroriste", Aurore Martin, 33 ans, vient d'être arrêtée par la police française.
Un leurre pour tromper d'éventuels soutiens

Deux heures plus tard, un convoi traverse sirènes hurlantes la vallée d'Aspe : c'est un leurre pour tromper d'éventuels soutiens, Aurore Martin n'est pas là. La jeune femme est en réalité remise aux autorités espagnoles à 20h30 au poste-frontière de Biriatou, non loin d'Hendaye, sur la côte basque. Une caméra la filme, vêtue d'une jupe et d'un manteau à carreaux noirs et blancs et entravée de menottes, jusqu'au fourgon de la Guardia civil qui l'emmène à Madrid. Une arrestation sans heurts, un transfert rapide : en apparence, l'opération est rondement menée. Pour la première fois, la France vient de livrer un de ses citoyens à l'Espagne.

Vue de loin, l'histoire d'Aurore Martin pourrait s'arrêter là. On hausserait les épaules, même pas un sourcil. Après tout, si la France la remet à l'Espagne, c'est bien que la jeune Basque doit avoir quelque chose à se reprocher, les Etats ne sont pas fous... Si l'on s'approche pourtant, un vertige saisit : et si l'affaire Aurore Martin n'était pas une simple affaire de terrorisme mais le signe d'une incompréhensible crispation franco-espagnole à l'heure où le Pays Basque vit un tournant historique vers la fin du conflit ? Qu'est allé faire le gouvernement français dans cette galère, qui paraît bien grande par rapport au profil de la supposée criminelle ?
"Faits d'intégration d'organisation terroriste"

Car que lui reproche-t-on au juste ? Pas d'avoir caché des armes, ni d'avoir aidé un fugitif ni fait couler le sang, seulement des prises de parole. Le 14 juillet 2009, le célèbre juge madrilène Baltazar Garzón, chargé de la lutte contre le terrorisme, lance à l'encontre de cette jeune femme un premier mandat d'arrêt européen (MAE). Il la poursuit pour "des faits d'intégration d'organisation terroriste commis en Espagne de 2005 à 2008". Trop vague pour la justice française, qui refuse de valider le mandat.

Les Espagnols en rédigent un nouveau, plus explicite : la jeune femme est accusée d'avoir participé, à Pampelune, Alava, Bayonne et Ustaritz, entre 2006 et 2007, à des réunions du parti Batasuna, la vitrine légale de l'ETA, interdit en Espagne depuis 2003, puis d'avoir été salariée par l'un de ses avatars, le Parti communiste des Terres basques (Ehak).
Symbole du mouvement basque

Rien ne destinait cette trentenaire à devenir un symbole du mouvement basque. Quoi de plus français que ce nom de famille, Martin, que lui lègue son père ? Celui-ci est bûcheron à Mauléon, un bourg paisible de 3.000 habitants, et sa mère prof de danse classique. Aucun des deux ne parle le basque. Née en 1979, Aurore est à l'image d'une génération qui renoue avec une culture, se cherche une identité loin des clichés rouge et blanc pour touristes.

Scolarisées dans une ikastola, une école en langue basque, Aurore et sa soeur sont les seules de leur famille à parler l'euskara. A l'adolescence, elle s'investit dans le gaztetxe de Mauléon, une des multiples "maisons de jeunes" qui maillent le Pays basque : la jeunesse s'y retrouve, pour écouter un concert, faire du théâtre, boire des coups, parler de politique. De fil en aiguille, elle rejoint le mouvement Segi et apparaît sur les radars de la police.
Surveillé comme le lait sur le feu

Considéré par les Espagnols comme un vivier d'ETA, et donc illégal, ce mouvement est particulièrement actif au tournant des années 2000. Ses membres sont de jeunes radicaux, à la fois indépendantistes et d'extrême gauche, abertzale, comme l'on dit en basque. Ils multiplient les actions, dans des opérations de guérilla urbaine appelées kale borroka, notamment du côté espagnol, s'en prenant à des symboles étatiques à coups de cocktails Molotov.

S'il n'est pas interdit en France, le mouvement est surveillé comme le lait sur le feu. Le durcissement des lois antiterroristes après le 11 septembre 2001, la notion d'"association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste"permettent de poursuivre de façon large et préventive tout individu sur la base de ses relations et de ses engagements militants.

Interpellations, gardes à vue au commissariat de Bayonne ou à la Sous-direction antiterroriste à Levallois, relevés d'empreintes ADN : "Tous les jeunes d'ici ont été arrêtés. Les policiers déboulent chez nous cagoulés au petit matin, c'est banal, raconte Emilie Martin. Ils nous demandent nos opinions politiques, ils nous fichent en réalité."
La prison pour la première fois

En 2003, une "macroarrestation" a lieu dans l'ensemble du Pays Basque, nord (français) et sud (espagnol). Une quarantaine de jeunes, dont les sœurs Martin, sont placés en garde à vue puis libérés. Un mois plus tard, ils reviennent chercher Aurore. Elle passera un mois en détention provisoire avant de bénéficier d'un non-lieu. La prison pour la première fois.

En détention, elle rencontre Argi Perurena, une Basque condamnée à dix-huit ans de prison dans l'affaire du vol des explosifs de Plévin (qui furent utilisés dans plusieurs attentats dont celui qui coûta la vie à une jeune employée d'un McDonald's à Quévert, en Bretagne). Est-ce à son contact qu'elle poursuit, comme elle dit, sa "conscientisation" ? Comme beaucoup de ses amis, elle s'est convaincue que le peuple basque est "colonisé et opprimé" et qu'ils sont des "résistants".

Son face-à-face avec la police et la justice françaises ne calme pas ses colères. "J'ai passé un mois en prison alors que mon dossier était archi-vide, disait-elle à "Mediapart" en juin 2011. J'ai compris que c'était une volonté politique de casser du jeune." Plus que jamais elle se sent citoyenne d'Euskadi, frondeuse, rebelle, déterminée.
Batasuna, le bras politique d'ETA pour Madrid

A 24 ans, un an après sa sortie de prison, elle intègre Batasuna alors qu'il vient d'être "illégalisé" en Espagne. Elle devient membre du bureau politique et à ce titre participe à des réunions. Problème : si elles sont autorisées en France, elles sont passibles de douze ans de prison en Espagne. Pour Madrid, Batasuna n'est que le bras politique d'ETA puisque le parti refuse d'en condamner la violence. Les attentats sanglants de l'organisation armée, visant souvent des civils, ont traumatisé la population. Plus de 800 morts, des milliers de blessés, des victimes civiles touchées au hasard mais aussi des assassinats ciblés, des enlèvements, des menaces ou des colis piégés contre des journalistes, des élus ou des intellectuels basques qui dénoncent la campagne de terreur, du racket...

Les années 1980 et 1990 ont été particulièrement meurtrières. Après la mort de Miguel Angel Blanco, un jeune élu du Parti populaire enlevé et exécuté en 1997, six millions d'Espagnols crient leur indignation dans les rues du pays. En mars 2004, lorsque des bombes déchirent les gares de Madrid, tuant près de deux cents personnes et en blessant un millier, le gouvernement désigne immédiatement ETA comme coupable (à tort : la tuerie a été commise par des islamistes).
Intermittents de la légalité

Cette histoire explique la détermination et l'extrême fermeté des juges espagnols. Ils délivrent, profitant de la nouvelle législation européenne, des dizaines de mandats d'arrêt européens. Aurore Martin fait partie du lot pour ces quatre réunions politiques. Illégales au sud, autorisées au nord : leurs participants sont des intermittents de la légalité.

Le juge de Pau, qui selon la procédure du MAE doit le valider, coupe la poire en deux, n'entérinant la demande madrilène que pour les réunions tenues sur le sol espagnol. Celles qui se sont déroulées en France " ne peuvent faire l'objet d'une remise de l'intéressée aux autorités judiciaires espagnoles sous la qualification de participation à une organisation terroriste ", écrit-il dans son arrêt du 23 novembre 2010.
6 mois dans la clandestinité

C'est la première fois qu'un juge français entérine, même partiellement, un MAE visant un citoyen français. Aurore Martin risque à tout moment d'être arrêtée et remise à l'Espagne. Pendant six mois, elle vit dans la clandestinité. Le 18 juin 2011, elle réapparaît en public lors d'un meeting organisé à Biarritz contre la pratique du mandat d'arrêt européen. Tous les notables politiques sont là. Elle monte sur la scène devant 2.000 personnes. Elle est, déjà, un symbole.

Trois jours plus tard, des policiers viennent la chercher dans l'appartement de sa soeur au coeur du Petit-Bayonne. L'arrestation survient en pleine Fête de la Musique et à deux pas d'un "camp des indignés", il ne faut pas plus de cinq minutes pour que la cage d'escalier et les rues entourant l'immeuble se remplissent de ses soutiens. Ils obligent les policiers de Claude Guéant à renoncer. Ceux de Manuel Valls mèneront leur mission jusqu'au bout.
Une décision politique ?

Y a-t-il eu décision politique de l'arrêter ? Les soutiens d'Aurore Martin en sont convaincus, qui notent qu'elle avait repris une vie normale, pointant à Pôle emploi, touchant le RSA, allant voter aux dernières élections, prenant son café au Bar des Pyrénées à Bayonne : il n'était pas difficile de la trouver.

Ils ont recueilli une dizaine de témoignages concernant le barrage routier où elle a été interceptée. Ils racontent ces hommes en armes installés tout autour du rond-point, arrêtant chaque voiture mais faisant preuve d'une étrange mansuétude. Ainsi, à 15h50, un homme est contrôlé, il n'a pas de vignette d'assurance mais les gendarmes ne le sanctionnent pas. Cinq minutes plus tard, Aurore Martin prévient sa soeur de son contrôle imminent. A 16 heures, un témoin remarque que "les gendarmes ne font pas attention aux voitures qui passent". Comme s'ils avaient trouvé ce qu'ils cherchaient. A 16h20, le contrôle est levé.
"Une opération de juge à juge"

Manuel Valls réfute l'idée d'une opération ciblée. "Aurore Martin a été arrêtée lors d'un contrôle routier habituel en cette période de vacances, assure-t-il au journal "Sud- Ouest". L'exécution du MAE est une décision de la justice, appliquée sous l'autorité du parquet général de Pau. Ce n'est pas du ressort du ministre de l'Intérieur que je suis."

Difficile de croire que le parquet, représentant du ministère public, n'en ait pas référé au pouvoir politique. Le président Hollande, qui du temps où il était candidat avait appelé à la "clémence" pour Aurore Martin, fera savoir en tout cas qu'il n'interfère pas dans les décisions de justice et qu'il n'a rien décidé non plus, demandant à sa garde des Sceaux un rappel pédagogique de la procédure : l'extradition de la Française "s'est opérée dans le strict cadre du MAE qui est une opération de juge à juge, les autorités gouvernementales n'intervenant plus", affirme Christiane Taubira.
Des faits mineurs et non condamnables chez nous

Circulez, il n'y a rien à voir ? Pas vraiment. Le MAE, créé en 2002 dans la foulée du 11- Septembre pour simplifier et automatiser les extraditions entre les Etats membres de l'UE, y compris de leurs propres citoyens (principe jusqu'alors inédit) peut en effet être contesté " s'il est établi, précise la loi, qu'il a été émis dans le but de poursuivre ou de condamner une personne en raison [ ...] de ses opinions politiques [ ...]".

"Je suis extrêmement fâchée, dit la députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques Colette Capdevielle. Le MAE montre toutes ses limites : on prive de liberté une Française pour des faits mineurs et non condamnables chez nous. Il faut l'abroger et réfléchir à un Code pénal commun."

L'affaire pourrait bien devenir un cas d'école étudié dans les facultés de droit. D'autant que le juge espagnol s'est allègrement assis sur la décision française en mettant aussi en examen Aurore Martin pour les réunions tenues en France, et donc parfaitement légales au regard du droit français !
Un tournant historique pour le Pays basque

Reste un mystère : pourquoi le pouvoir socialiste a-t-il fait exécuter ce MAE au moment où le Pays basque vit un tournant historique ? Car, depuis un an, le climat a changé. Le 17 octobre 2011, s'est tenue la conférence d'Aiete, lors de laquelle un comité international, composé notamment de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU, de Gerry Adams, président du Sinn Féin, et de l'ancien ministre de l'Intérieur socialiste Pierre Joxe, a fixé une feuille de route pour la résolution du conflit.

Trois jours plus tard, ETA, qui n'a pas commis d'attentats depuis 2009, annonçait "l'arrêt définitif de la lutte armée". Aujourd'hui, l'organisation se dit prête à se dissoudre si Madrid accepte d'ouvrir le dialogue sur la question des prisonniers.

Pourquoi alors jouer à contretemps ? Manuel Valls a-t-il voulu donner des gages à Madrid ? Le ministre de l'Intérieur fait-il une "fixette un peu datée sur ETA", comme le souffle un socialiste local ? A peine nommé place Beauvau, il se rend à Madrid pour réclamer la dissolution d'ETA. Plus surprenant, quatre jours avant l'arrestation de la militante, dans une interview à "El País", il balaie d'un revers de la main une revendication ancienne, portée par de très nombreux élus de droite comme de gauche : voir naître enfin, à l'image de la Corse, de la Bretagne ou de l'Alsace, une collectivité territoriale basque.
"Nous serons inflexibles"

"Il n'y aura pas de structure administrative basque. Nous ne voulons pas ouvrir ce débat, assène le ministre de l'Intérieur. Les choses sont très claires et tant que l'ETA ne déposera pas les armes, nous serons inflexibles." L'amalgame entre le terrorisme et une revendication démocratique stupéfie les élus porteurs du projet.

Parmi eux, de nombreux socialistes qui se souviennent que le département basque était une des "cent dix propositions" de François Mitterrand en 1981... Le gouvernement aurait pu choisir de discuter et se désolidariser des Espagnols, regrettent-ils, craignant que la politique du menton levé de Manuel Valls ne rallume les braises à peine tiédies de la lutte armée. "La violence a l'avantage de délégitimer toute velléité d'indépendance, analyse le professeur de droit Jean-Pierre Massias. D'où la tentation de criminaliser un mouvement qui ne l'est plus."
"Calculs politiques gravissimes"

Montrer ses muscles : au moment où le pays traverse une grave crise économique, le gouvernement espagnol a tout intérêt à signifier qu'il agit pour la sécurité des siens, quitte à gonfler exagérément son "ennemi intérieur" basque. De l'Ecosse à la Catalogne, la question des indépendances travaille l'Europe et menace des Etats aussi jacobins que vulnérables. "Il y a en Espagne et en France des gens qui peuvent avoir intérêt à voir renaître la violence basque pour faire la preuve de leur fermeté, dit un cacique socialiste. Ce sont des calculs politiques gravissimes."

Comme si le radicalisme et le jusqu'au-boutisme avaient changé de camp. Les gouvernements, avec leurs fins de non-recevoir sur la collectivité et des arrestations disproportionnées, donnent le sentiment de rejeter le dialogue. "Face à ces portes qu'on nous ferme au nez, le risque de radicalisation existe, reconnaît Anaiz Funosas, porte-parole de Bake Bidea en France et amie d'Aurore Martin. Mais nous devons être plus forts, ne pas tomber dans le piège. Il faut continuer le processus de paix, malgré la douleur de la voir en prison."

Les indépendantistes veulent convaincre dans les urnes. Bildu, qui a pris la succession de Batasuna et qui condamne désormais la violence, a recueilli 25% des voix aux élections pour le Parlement basque en Espagne en octobre dernier. Côté français, Batasuna a attiré 15% des votes aux dernières cantonales en Pyrénées-Atlantiques.
Boulette politique

En livrant Aurore Martin à l'Espagne, le gouvernement n'a pas seulement commis une boulette politique qui pourra lui valoir cher lors des prochaines élections. Il a aussi mis les indépendantistes au centre du jeu politique puisque c'est autour d'eux que se cristallisent à la fois la mobilisation pour la libération de la militante et la revendication toujours plus marquée d'une collectivité territoriale particulière. Ils ont réuni la plus grande manifestation qu'a connue Bayonne, le 10 novembre, pour réclamer la libération de la jeune femme. Parmi les manifestants, des citoyens qui n'étaient jamais descendus dans la rue.

La veille de son arrestation, Aurore Martin travaillait à l'organisation d'un Forum pour la paix, dans la suite de la conférence d'Aiete. Il se tiendra le 15 décembre à l'université de Bayonne. Des élus de tous bords y interviendront. Malgré le recours introduit par son avocate, elle sera probablement toujours retenue, à 500 kilomètres de là, dans sa cellule de la prison de Soto del Real.

(Enquête publiée dans "le Nouvel Observateur" du 6 décembre.)

http://tempsreel.nouvelobs.com/l-enquet ... artin.html
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Messagede Flora le Sam 15 Déc 2012 20:17

Aurore Martin "a le sentiment d’avoir été attendue par la police"

L’eurodéputée EELV Catherine Grèze a rencontré vendredi la militante basque, emprisonnée à Madrid après son extradition en novembre. Interview.

L’eurodéputée EELV Catherine Grèze, accompagnée de la sénatrice EELV de Seine-et-Marne Hélène Lipietz, a rencontré vendredi 14 décembre la militante basque Aurore Martin, emprisonnée à Madrid après son extradition en novembre. Interview.

Comment va Aurore Martin ?

- Je l’ai trouvée sereine, en bonne santé, assez déterminée et porteuse d’un message très positif sur le processus de paix. Nous avons parlé de la conférence sur le processus de paix qui se tient à Bayonne le 15 décembre et qu’elle avait contribué à organiser, elle était très heureuse de savoir que ce processus avance.

Que dit-elle des circonstances de son arrestation qui, selon le ministère de l’Intérieur, est intervenue lors d’un banal contrôle routier ?

- Elle a du mal à comprendre puisqu’elle ne se cachait pas, elle pointait à Pôle emploi. Elle a le sentiment d’avoir été attendue par la police le jour de son arrestation. C’est vrai qu’il y a des circonstances troublantes : cette arrestation est intervenue deux jours après des déclarations de Manuel Valls balayant la question d’une collectivité territoriale basque. Or je signale au passage que la prochaine loi de décentralisation de Marylise Lebranchu rendra possible de telles créations, comme en Alsace. Pour nous, cette arrestation est une boulette politique au moment précis où on avance vers la fin du conflit.

Qu’espère Aurore Martin aujourd’hui ?

- Elle attend une réponse à sa demande de mise en liberté sous caution déposée il y a trois semaines. Nous espérons que le dialogue entre les autorités françaises et basques va jouer, et notamment que cette demande aura l’appui de la ministre de la Justice Christiane Taubira. Le groupe de députés européens dédié à la résolution du conflit dans le Pays Basque auquel je participe va rédiger un courrier appuyant cette demande de remise en liberté.

Recueilli par M.T

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/ ... olice.html
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Messagede Flora le Mer 19 Déc 2012 10:52

La Région Aquitaine soutient Aurore Martin

Le Conseil régional a voté à l'’unanimité une motion de soutien à la militante basque incarcérée en Espagne

Lundi, lors de la dernière séance du conseil régional de l’'année, les élus régionaux ont souhaité adresser leur soutien à Aurore Martin, militante (de nationalité française) du parti indépendantiste basque Batasuna, incarcérée à Madrid depuis le 1er novembre.

« Le Conseil régional d’'Aquitaine regrette la décision prise d’'extrader l’'une de ses ressortissantes poursuivies pour avoir participé en Espagne à des manifestations publiques et s'’interroge sur le bien-fondé de l’'application du MAE dans ce cas », lit-on dans une motion votée à l'’initiative du groupe PS-PRG-EELV.

En guise de conclusion, les élus demandent aux autorités judiciaires espagnoles « de faire preuve d’'une particulière clémence compte tenu que les faits reprochés à Aurore Martin sont anciens, qu'’ils touchent à l’'activité politique que celle-ci menait en France et en Espagne et que le contexte politique en Euskadi est à la réconciliation plutôt qu'’à la division. »

http://www.sudouest.fr/2012/12/18/la-re ... S-10521769
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Messagede Flora le Sam 22 Déc 2012 11:56

Affaire Aurore Martin : la militante basque libérée sous caution
Espagne

La militante basque française Aurore Martin, incarcérée en Espagne depuis début novembre, va être remise en liberté par les autorités espagnoles contre le versement d'une caution de 15 000 euros, vraisemblablement aujourd'hui selon son avocate, Amaia Recarte.

La décision a été prise par les magistrats de l'Audiencia Nacional, la plus haute juridiction espagnole.

Aurore Martin, 33 ans, avait déjà déposé une première demande de remise en liberté devant la justice espagnole dans la foulée de son incarcération, début novembre. Elle avait été rejetée par le juge qui l'avait incarcérée. La militante française a été arrêtée le 1er novembre dans les Pyrénées-Atlantiques puis remise aux autorités espagnoles en application du mandat d'arrêt européen émis par Madrid.
La caution : «une rançon»

Madrid lui reproche d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna. Ce parti, considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA, est interdit de l'autre côté des Pyrénées alors qu'il est légal en France.

Son interpellation avait suscité un tollé parmi les élus du Pays Basque.

«Sa libération est pour nous une très heureuse nouvelle, mais nous dénonçons cette caution qui s'apparente à une rançon de la part de l'État espagnol.», a réagi Batasuna.

Le gouvernement a démenti toute intervention dans ce dossier, alors que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a été la cible de critiques de la part des soutiens de la militante et de personnalités de gauche, qui le soupçonnaient d'avoir donné son feu vert à l'opération.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/12 ... ution.html

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Re: Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede Flora le Dim 23 Déc 2012 00:48

Aurore Martin libérée

La militante basque française Aurore Martin, a été remise en liberté contre une caution de 15.000 euros, un épilogue salué par les soutiens de la jeune femme comme un "apaisement" dans le processus de paix basque.

Trois juges de l'Audience nationale, plus haute instance pénale en Espagne, ont accordé cette libération sous contrôle judiciaire à Aurore Martin, 33 ans, recherchée pour avoir participé en Espagne à des réunions de Batasuna, mouvement interdit dans ce pays mais autorisé en France. Les magistrats ont estimé qu'il n'y avait pas de "risque de fuite". Elle devra se présenter entre le 1er et le 5 de chaque mois "au tribunal de son lieu de domiciliation en Espagne".

Selon son avocate Amaia Recarte, elle revient chez elle en France, et se rendra à ces rendez-vous, elle disposera en outre d'une adresse postale officielle, chez un avocat par exemple, pour que la procédure la visant en Espagne puisse se poursuivre. Batasuna, l'organisation nationaliste à laquelle Aurore Martin appartient, a lancé dès vendredi en France un appel à contributions en liquide, et a tenu aujourd'hui samedi des points de collecte, dans deux bars de Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port.

La militante avait été arrêtée le 1er novembre à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques) lors d'un contrôle routier de gendarmerie, puis remise à Madrid dans la foulée, en vertu d'un mandat d'arrêt européen (MAE) datant de 2010. Madrid la poursuivait pour des faits -présence lors de meetings, conférences de presse- liés à son appartenance à Batasuna, considéré en Espagne comme le bras politique de l'ETA. L'exécution du mandat d'arrêt avait suscité un émoi considérable au Pays basque français, mobilisant des élus de toutes tendances politiques, et avait généré un malaise dans la gauche française.
Le président François Hollande lui-même avait affirmé qu'"à aucun moment" l'exécutif n'avait donné "la moindre consigne" sur ce cas.

Le 10 novembre, l'arrestation d'Aurore Martin et son extradtion avaient donné lieu à une manifestation de 15.000 personnes à Bayonne, plus vaste rassemblement des dernières années en faveur des prisonniers basques. Vendredi, la députée européenne EELV Catherine Grèze, qui a rendu visite à Aurore Martin à la prison Soto del Real (nord de Madrid), a estimé que sa libération prochaine constitue "un pas de plus dans le processus de paix au Pays basque, qu'il faut désormais poursuivre", un an après l'annonce par l'ETA de son renoncement à la lutte armée, en octobre 2011.
Frédérique Espagnac, sénatrice PS des Pyrénées-Atlantiques, a salué un "signe d'apaisement important pour les fêtes de Noël au Pays basque". Depuis l'annonce de ETA, le mouvement nationaliste a dénoncé un "blocage" du processus de paix, Paris et Madrid exigeant la dissolution pure et simple de l'organisation séparatiste.

Dans ce contexte, l'arrestation d'Aurore Martin, un profil mineur à qui aucun fait grave n'est reproché, avait pris un relief disproprotionné, s'apparentant à "un marteau pour écraser une mouche", selon Henri Labayle, spécialiste de droit pénal à l'Université de Pau. Pour lui, la remise en liberté est donc "un désaveu qui ne dit pas son nom" de la procédure utilisée pour une affaire aussi mineure; mais aussi "la confirmation qu'on peut avoir confiance en la justice espagnole".

http://aquitaine.france3.fr/2012/12/22/ ... uitaine%29

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Messagede Flora le Dim 23 Déc 2012 14:37

La militante basque Aurore Martin libérée samedi, a regagné la France

La militante basque française Aurore Martin, dont la justice espagnole a annoncé vendredi la remise en liberté sous caution, pourrait être libérée dès samedi en fin de journée à Madrid, alors que les procédures pour le dépôt de sa caution étaient en cours dans la matinée. (c) Afp
La militante basque française Aurore Martin, dont la justice espagnole a annoncé vendredi la remise en liberté sous caution, pourrait être libérée dès samedi en fin de journée à Madrid, alors que les procédures pour le dépôt de sa caution étaient en cours dans la matinée. (c) Afp

BAYONNE (AFP) - La militante basque française Aurore Martin a regagné dans la nuit de samedi à dimanche les Pyrénées-Atlantiques après sa remise en liberté samedi en Espagne, au terme de 52 jours de prison qui ont suscité au Pays basque français une mobilisation dépassant le milieu nationaliste.

Aurore Martin, qui avait quitté après 17H00 la prison de Soto del Real, au nord de Madrid, est arrivée peu après minuit à Saint-Jean-Pied-de-Port, à 50 km de Bayonne, où elle a rendu une brève visite à des sympathisants réunis dans un bar, a constaté un photographe de l'AFP

La militante de 33 ans y a été reçue par un "aurresku" impromptu, une danse basque de bienvenue, par près de 50 personnes qui lui ont remis un bouquet de fleurs. Puis elle est repartie en voiture, avec sa soeur Emilie et plusieurs proches, sans faire de déclaration.

Une source du mouvement Batasuna, auquel Aurore Martin appartient, a confirmé par la suite à l'AFP qu'elle était "bien arrivée" parmi ses proches.

Cette source n'a pas précisé où Aurore Martin séjournerait, dans son village ou auprès de parents à Mauléon ou Bayonne. Elle ne fera pas de déclaration avant plusieurs jours, au moins avant Noël, a assuré cette source.

La justice espagnole avait annoncé vendredi la remise en liberté contre caution de 15.000 euros de la militante nationaliste, qui avait été arrêtée le 1er novembre lors d'un contrôle routier de gendarmerie à Mauléon puis remise à Madrid, en vertu d'un mandat d'arrêt européen.

"Nous sommes très contents qu'Aurore Martin ait été libérée", a déclaré à l'AFP Jean-François Lefort, porte-parole de Batasuna, ajoutant: "Nous rappelons qu'elle a été incarcérée deux mois pour un délit d'opinion".

Libérée sous contrôle judiciaire, la jeune femme peut résider en France mais devra disposer d'une domiciliation en Espagne et pointer entre le 1er et le 5 de chaque mois au tribunal de sa domiciliation espagnole.

L'arrestation de cette militante de profil mineur, pour des faits répréhensibles en Espagne mais pas en France (participation à des réunions de Batasuna, considéré par Madrid comme bras politique de l'ETA), avait causé un émoi considérable au Pays basque français, mobilisant des élus de gauche comme de droite pour sa libération.

Samedi encore, plusieurs de ces élus sont venus apporter une contribution en espèces à une collecte organisée par Batasuna pour payer la caution, dans des bars de Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port, a constaté l'AFP. Selon Batasuna, 450 personnes ont contribué, et les 15.000 euros ont été atteints.

Le public était très diversifié, pas obligatoirement nationaliste, à l'image d'un couple de retraités déposant son obole en disant à l'AFP: "On n'est pas forcément pour Batasuna, mais on veut qu'Aurore Martin rentre chez elle".

Europe Ecologie les Verts, dont deux parlementaires avaient rendu visite à Aurore Martin en prison, s'est "félicité" de sa libération, "moment de soulagement et de joie". EELV a appelé à "poursuivre la mobilisation" pour l'abandon des poursuites à son encontre.

Le PCF s'est également réjoui, estimant que la "peu glorieuse affaire" Aurore Martin a "entaché nos valeurs républicaines". Il a dénoncé l'usage du mandat d'arrêt européen, selon lui "conçu contre les terroristes et non pas pour mettre des Aurore Martin en prison".

Frédérique Espagnac, députée PS des Pyrénées-Atlantiques, a souhaité "Joyeux Noël à Aurore Martin et toute sa famille". Elle a salué "la diplomatie silencieuse (qui) a été efficace".

Max Brisson, adjoint (UMP) au maire de Biarritz, a salué "une union qui s'est manifestée au-delà des clivages politiques (...). C'était quelque chose d'inacceptable qu'une ressortissante française fasse 50 jours de prison pour avoir exprimé des opinions politiques".

Les deux élus ont souhaité que cette libération annonce un "apaisement" au Pays basque.

L'émoi autour du cas Aurore Martin y avait contrasté avec le climat du processus de paix, depuis le renoncement de l'ETA à la lutte armée en octobre 2011, et son offre en novembre de négocier sa "dissolution", en contrepartie d'un rapprochement des prisonniers basques notamment.

Interrogé sur les suites judiciaires, Jean-François Lefort (Batasuna) a estimé que ce serait "une vraie erreur politique que Paris et Madrid s'entêtent à juger des militants, comme Aurore Martin, qui avec d'autres forces politiques, construisent la paix".

http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/ ... rance.html
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Messagede Flora le Jeu 3 Jan 2013 23:43

Bayonne : le parti nationaliste basque Batasuna annonce sa dissolution

"Nous vous annonçons la dissolution de Batasuna", ont indiqué des membres du mouvement en conférence de presse

Batasuna, parti politique "national" de la gauche abertzale, considéré comme proche de l'ETA et interdit en Espagne (mais autorisé en France) a annoncé cet après-midi à Bayonne sa dissolution.

Les porte-parole de la formation ont indiqué que cette décision avait été prise afin de mettre en adéquation les outils politique avec la phase politique. Ils estiment en effet que le Pays basque vit désormais une nouvelle ère, notamment illustrée par le dépôt des armes par ETA, l'arrêt de la violence et la construction d'un processus de paix.

"Nous sommes obligés de reconnaitre que la phase politique au cours de laquelle nous avons créé Batasuna en 2001 est dépassée" analysent-ils, sans toutefois renoncer à leur idéal "d'une construction nationale d'un Pays basque uni, libre, démocratique, bascophone et socialiste".

Batasuna dissout, les militants et sympathisants (plusieurs centaines revendiqués côté français) sont invités à réfléchir ensemble à la nouvelle forme que doit désormais prendre ce combat "vers l'indépendance et le socialisme, par la seule voie de la lutte politique et démocratique".

http://www.sudouest.fr/2013/01/03/bayon ... S-10521769
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Messagede Flora le Dim 6 Jan 2013 22:33

Quand Valls engrange
Collectivité et Aurore Martin : le ministre de l'Intérieur a travaillé son image d'homme à poigne


Le ministre préféré des Français, si l'on en croit les sondeurs, est certainement celui que le Pays basque exècre aujourd'hui le plus. Il faut dire qu'en 2012, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, y a travaillé cette image d'homme à poigne vers lequel incline naturellement la pente de la servitude volontaire de l'électeur. Collectivité territoriale spécifique balayée et arrestation d'Aurore Martin : deux thèmes, entre autres, qui auront permis au socialiste d'imposer une stature en contraste criant avec un premier ministre fébrile. Et de postuler au titre de personnalité de l'année au Pays basque, avant de le faire à Matignon.

Le 29 octobre dernier, dans les colonnes du quotidien espagnol « El Pais », Manuel Valls affirme qu'« il n'y aura pas de structure administrative basque » dans la prochaine loi de décentralisation. Et de justifier : « Tant qu'ETA n'aura pas restitué ses armes nous demeurerons inflexibles. »

Aurore Martin

Au-delà de l'amalgame ETA/institutions propres, le ministre vient d'envoyer aux pelotes la démarche de nombre d'élus locaux à travers le Conseil des élus du Pays basque. Ce dernier, dans la douleur, vient alors tout juste de valider une position partagée, sur la base du travail du Conseil de développement du Pays basque : la création d'une collectivité territoriale à statut particulier. Position portée officiellement au débat conduit par le Sénat en vue de l'acte 3 de la décentralisation.

Le 1er novembre, la militante de la gauche radicale abertzale Aurore Martin est arrêtée dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen émis par l'Espagne (libérée sous caution depuis). Son engagement au sein de Batasuna, parti interdit en Espagne mais autorisé en France, la situerait dans une forme de bienveillance à l'égard du terrorisme d'ETA. Il peut lui valoir douze ans de prison devant l'Audience nationale. Depuis plus de deux ans, le cas d'Aurore Martin est devenu symbolique, bien au-delà du champ militant basque : de gauche à droite, on dénonce un délit d'opinion.

Consensus inédit
« Les ministres de l'Intérieur d'Espagne et de France se félicitent de cette dernière opération policière » : voilà les termes d'un communiqué de l'homologue ibère de Manuel Valls. La colère, déjà grande au Pays basque, rougeoie désormais. Et Manuel Valls la cristallise toujours plus fortement. Dans nos colonnes (le 4 novembre), il oppose à l'émoi la froide rigidité du droit.

Discours technocrate, en complet décalage avec le nouveau contexte politique et social au Pays basque. La conférence pour la paix d'Aiete, un an plus tôt, suivie de l'arrêt unilatéral de la lutte armée par ETA, a rendu l'apaisement tangible. « Vous me parlez de paix alors qu'il n'y a pas de guerre en France », rétorque le ministre. Lui ne veut considérer que la lutte antiterrorisme et ses succès, certes nombreux et déterminants.

Discours de fermeté, encore. Manuel Valls réussit le tour de force de créer un consensus inédit au Pays basque. Des élus UMP, Modem, socialistes défilent sous la même banderole barrée du nom d'Aurore Martin, aux côtés des syndicats et formations abertzale. Oubliées les divisions. Des parlementaires PS sont même à la proue de la protestation, contre « leur » ministre.

Tout « bénef »
Et après ? Que pèsent les 300 000 habitants du Pays basque français au regard d'une ambition politique nationale ? La question basque est plus que complexe et les nuances se diluent dans l'éloignement. Passé l'Adour, l'opinion retiendra l'inflexibilité du ministre de l'Intérieur dans la lutte contre ETA et applaudira. Une collectivité spécifique Pays basque ? Même hors sujet (1), affirmer « la France une et indivisible » a toujours été payant au pays de l'État providence. Et peut-être jamais autant qu'au cœur d'une crise économique dont personne ne se hasarde plus à prédire le terme.

Au Pays basque, ce qu'à fait Manuel Valls en 2012, malgré l'impression locale, c'est marquer des points. Avancer sur le chemin de son ambition.

Certain que la bravade, ici, sera appelée volontarisme, là-bas. Dans un style, un rythme, frappant dans sa ressemblance quasi mimétique avec l'approche de Nicolas Sarkozy. La méthode, brevetée par ce dernier, a fait ses preuves.

(1) La remarque ne vise pas à valider telle ou telle option institutionnelle pour le Pays basque. Simplement, sous-entendre une éventuelle sécession est effectivement hors sujet, car des collectivités particulières existent dans le cadre de la République : la Corse, des agglomérations comme Lyon ou Paris, en sont des exemples.

http://www.sudouest.fr/2013/01/03/quand ... S-10521769
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Messagede Flora le Ven 11 Jan 2013 22:23

« Je me retrouve beaucoup dans le projet de Sortu »
Aurore Martin revient sur la dissolution de son parti qui s'inscrit dans la nouvelle stratégie de la gauche abertzale.

« Une décision logique ». Voilà comment Aurore Martin, devenue une personnalité emblématique de la gauche abertzale au nord des Pyrénées, conçoit la dissolution de Batasuna. Les porte-parole de la formation radicale ont annoncé, jeudi dernier, la dissolution de leur parti, interdit en Espagne pour ses relations avec ETA depuis 2003, mais autorisé en France.

« Cette dissolution clôt une séquence », commente la jeune militante de 34 ans, rencontrée hier dans un café du Petit Bayonne, deux semaines après sa sortie de prison contre le paiement d'une caution de 15 000 euros. Sous le coup est sous d'un Mandat d'arrêt européen (MAE) émis par un juge madrilène pour sa militance au sein de Batasuna, elle a passé cinquante-deux jours derrière les barreaux de Soto del Real.
Un outil national

Aurore Martin a intégré le bureau politique de Batasuna à l'âge de 24 ans. « Nous avions fondé Batasuna, il y a une dizaine d'années, dans un contexte de confrontation assez tendue et de divisions au sein du mouvement abertzale. Il s'agissait alors de créer un nouveau mouvement et de l'installer dans le panorama politique. Aujourd'hui, un nouveau cycle vient de s'ouvrir et il faut des outils adaptés à la situation. »

Ce nouveau climat plus serein est le fruit d'une longue réflexion, engagée il y a plus de trois ans au sein de la gauche indépendantiste, et qui fixe le dialogue comme seule issue au conflit. Dès lors, le mouvement a dû s'adapter. En juin 2012, Askatasuna, le collectif de soutien aux prisonniers basques, annonce sa dissolution suivie du mouvement de jeunes Segi - considéré comme un vivier d'ETA - - quelques semaines plus tard.

« Nous sommes toujours dans une logique de confrontation avec l'État français mais plus dans un schéma de conflit. Et nous avons besoin d'un nouvel outil national (comprenez les sept provinces historiques du Pays basque, NDLR), mais aussi de cumuler nos forces. »
« Sortu ? Pourquoi pas ? »

Un nouvel outil qui devrait prendre l'apparence de Sortu (1), fondé outre-Bidassoa par les héritiers de Batasuna. « Sortu ? Pourquoi pas ? Ce serait logique. Cependant, je pense qu'il faut être ouvert à toutes les possibilités. » Aurore Martin tempère.

« Pour l'instant nous sommes en phase de réflexion. Nous aspirons à un projet de société pour Euskal Herria (le Pays basque, NDLR). Personnellement, je me retrouve beaucoup dans le projet de Sortu, mais cela reste une option parmi d'autres », conclut la militante qui ne souhaite pas brûler les étapes de mutation de la gauche abertzale.

http://www.sudouest.fr/2013/01/09/je-me ... S-10521769
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Messagede Flora le Mer 23 Jan 2013 11:56

Manuel Valls réitère son opposition à une collectivité territoriale pour le Pays basque

[VIDEO] Sur Canal +, Manuel Valls estime que cette démarche de dangereuse « pour l’unité de notre pays ». Il revient aussi sur l'affaire Aurore Martin

http://www.sudouest.fr/2013/01/20/manue ... S-10521769
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Messagede Flora le Mar 5 Nov 2013 14:46


La militante basque Emilie Martin, soeur d'Aurore, refuse d'être entendue par la justice espagnole


La militante basque Emilie Martin ne répondra pas à une convocation mardi de la justice antiterroriste espagnole, un an après l'interpellation polémique, également à la demande de Madrid, de sa soeur Aurore Martin, a-t-elle annoncé à l'AFP.

"Je ne vais pas aller devant un tribunal qui bafoue les droits de l'Homme", a déclaré Emilie Martin, convoquée à 10h00 à Madrid par l'Audience nationale, juridiction spécialisée notamment dans les affaires de terrorisme.

Emilie Martin a précisé avoir été convoquée pour "appartenance à une organisation terroriste, financement et apologie du terrorisme", dans une enquête portant sur Herrira, mouvement de soutien aux membres emprisonnés de l'organisation séparatiste basque ETA.

Emilie Martin, 28 ans, l'une des porte-paroles d'Herrira, a assuré lors d'un entretien avec l'AFP, être "parfaitement consciente des conséquences" de son choix. "Mon absence à l'audience va entraîner automatiquement l'émission d'un mandat d'arrêt européen délivré par Madrid et la France va devoir décider si elle l'applique ou non".

"Les cartes sont entre ses mains", a-t-elle ajouté, alors qu'il y a tout juste un an, le 1er novembre 2012, la décision d'exécuter le mandat visant sa soeur Aurore Martin avait déclenché des réactions politiques hostiles à gauche et à droite, au Pays basque et au-delà.

Pour elle, Herrira, créé en février 2012 et qui milite pour les droits des prisonniers basques, a su "rassembler par son travail les partis politiques et la société civile en faveur du processus de paix" au Pays basque, et a obtenu le soutien de dizaines de milliers de personnes, qui ont manifesté aussi bien à Bayonne, en novembre 2012 qu'à Bilbao, en janvier 2013.

"L'Audience nationale et, avec elle l'Espagne suivie par la France, veut briser cette dynamique pour bloquer le processus de paix", accuse-t-elle.

"Comment comprendre la présence d'élus socialistes (français) derrière les banderoles lors de la manifestation organisée par Herrira en novembre 2012 à Bayonne alors que, dans le même temps, le gouvernement appartenant au même Parti socialiste à Paris suit la politique répressive de l'Espagne?", a-t-elle encore demandé.

Emilie Martin a commencé à militer à 16 ans dans les mouvements de la jeunesse nationaliste.

Elle a été porte-parole de Segi, mouvement interdit en Espagne pour ses liens présumés avec l'ETA et dissous en juin 2012 au Pays basque français.

En 2003, Mme Martin avait été placée en garde-à-vue à Bayonne dans le cadre d'une procédure pour appartenance à l'ETA. Mise en examen, elle a été sous contrôle judiciaire jusqu'en 2005, avant de bénéficier d'un non-lieu.

"Répression politique"

Depuis janvier 2013, elle est salariée et porte-parole d'Herrira à Bayonne.

Selon elle, les motifs de sa convocation du 2 novembre devant l'Audience nationale sont les mêmes que ceux pour lesquels 18 membres d'Herrira ont été arrêtés le 30 septembre par la Garde civile espagnole dans plusieurs villes basques espagnoles.

Les 18 militants, jugés trop proches de l'ETA, sont poursuivis pour appartenance à un groupe armé, apologie et financement du terrorisme. Ils ont été remis en liberté.

En France, Herrira reste en revanche légale.

Aurore Martin, sa soeur de 34 ans, avait été interpellée et remise à l'Espagne pour sa participation à des manifestations de Batasuna, mouvement interdit depuis 2003 en Espagne où il était considéré comme la branche politique de l'ETA, mais alors légal en France. Elle n'avait pas été inquiétée depuis 2011, en dépit d'un mandat d'arrêt validé en 2010.

Sa remise à l'Espagne, où elle a été libérée sous caution le 22 décembre 2012, pour des faits non répréhensibles en France, avait été vivement critiquée par des élus de droite comme de gauche et entraîné une importante mobilisation, au point que le président socialiste François Hollande avait publiquement démenti toute intervention gouvernementale.

"Le fait que je sois, après ma soeur, convoquée par l'Audience nationale, ne doit pas se lire comme de l'acharnement sur une même famille. C'est une répression politique qui touche tout le monde", a encore accusé Emilie Martin.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/11 ... stice.html
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Messagede Flora le Mar 9 Déc 2014 22:40

Pays basque : la militante Aurore Martin estime que le procès prévu en janvier est "purement politique''

L'ancienne membre de Batasuna, s'est exprimée sur son procès qui débutera le 12 janvier à Madrid, avec celui de 34 autres militants.

http://www.sudouest.fr/2014/11/26/pays- ... 2-4018.php
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Messagede Flora le Mar 16 Déc 2014 15:01

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Re: Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede Flora le Lun 12 Jan 2015 14:16


Pays basque : l'avocate d'Aurore Martin arrêtée à Madrid

Alors que le procès devait s'ouvrir ce lundi dans la capitale espagnole, plusieurs personnes dont l'avocate d'Aurore Martin ont été interpellées dans la matinée par la Guardia Civil.
http://www.sudouest.fr/2015/01/12/pays- ... 7-5393.php
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Re: Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede Flora le Ven 16 Jan 2015 00:03


Le procès d'Aurore Martin et de 34 militants indépendantistes serait reporté au 29 janvier


L'ouverture du procès des 35 militants de la gauche abertzale, jugés par l'Audiencia nacional de Madrid pour leurs activités politiques au sein de Batasuna, serait reportée au 29 janvier, selon une avocate en charge du dossier.
http://www.sudouest.fr/2015/01/14/le-pr ... 9-5469.php
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Re: Être anarchiste et soutenir des mouvements non-anarchistes

Messagede Flora le Ven 16 Jan 2015 22:17

Ce vendredi, à midi, environ 25 représentants du syndicat abertzale LAB manifestaient devant la mairie de Bayonne.

L'objet de leur courroux ? L'interpellation d'avocats de la défense, à l'heure d'ouvrir le procès de 35 militants (dont Aurore Martin) de la gauche abertzale à Madrid… Sans oublier « des perquisitions effectuées au local du syndicat Lab de Bilbao », dit un porte-parole de Lab à Bayonne.

« Ils voulaient sans doute saisir l'argent récolté lors de la manifestation de samedi, à Bilbao, pour les droits des prisonniers. C'est une nouvelle insulte au processus de paix en cours. »
http://www.sudouest.fr/2015/01/16/bayon ... 2-4018.php


80 000 personnes rassemblées à Bilbao
http://www.sudouest.fr/2015/01/11/80-00 ... 4-4344.php
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