Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede vroum le Ven 25 Fév 2011 11:26

Cégétiste au FN : la CGT réunit tous ses adhérents de Moselle le 28 février

http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/

Le 31 janvier, un syndicaliste CGT, Fabien Engelmann, annonçait dans un long entretien accordé à Riposte Laïque et co-écrit par Pierre Cassen, le dirigeant de cette association, avoir adhéré au Front national.

Passé par Lutte ouvrière, puis par le NPA- il a même figuré en position de numéro deux sur la liste de ce parti en Moselle lors des élections régionales de 2010- ce militant syndical indiquait, entre autres, avoir fait le choix de rejoindre le FN “avec l’arrivée de Marine Le Pen”. Dans cet entretien, M. Engelmann faisait également état de sa participation aux “Assises internationales contre l’islamisation”, organisées par Riposte Laïque et le Bloc Identitaire, le 18 décembre dernier à Paris (lire notre post ici ).

Depuis, la presse régionale l’annonce comme candidat FN aux cantonales.

Lundi 21 février, l’Union départementale CGT de Moselle a annoncé avoir suspendu le syndicat des communaux de Nilvange, dont M. Engelmann est le secrétaire général. Nilvange est une commune de la vallée de la Fensch en Moselle où le FN a réalisé des scrores relativement élevésaux régionales de mars 2010.

“Dans un premier temps, on lui a demandé de démissionner. Il a refusé. On a réuni son syndicat. Les gens, en majorité, ont refusé de le désavouer. Du coup on a pris une mesure conservatoire, on va les voir jeudi prochain et continuer à expliquer que les idées du Front national n’ont pas leur place à la CGT” indique Denis Pesce de l’UD CGT de Moselle. “C’est un petit syndicat de petite commune, explique-t-il, qui compte 25 syndiqués. Les types trouvent qu’il est bien. Ils disent, en gros, : ce qu’il fait politiquement ne nous regarde pas”.

“Quand des idées comme celles là se trouvent véhiculées dans notre corps militant, c’est peut être aussi qu’on a raté quelquechose” poursuit Denis Pesce qui se dit “particulièrement inquiet de la résonance des thèses du FN” dans le monde ouvrier qu’il côtoie. “On entend plein d’analyses faciles sur les immigrés, la droite-la gauche tous pourris. Il y a un ras le bol de Sarko et pas de relève crédible de la gauche. J’entends des salariés dire du coup: “faut voter FN”.”

“Pour l’instant, c’est un cas isolé. Mais il est emblématique” affirme Thierry Gourlot, président du groupe FN au conseil régional de Lorraine. M. Gourlot qui est par ailleurs encarté à la CFTC cheminot assure : “Moi-même je vois qu’à la SNCF, il y a plein de cégétistes qui ont leur carte au Front”. Toujours selon ce cadre “mariniste”: “Fabien ne serait pas venu sous Jean-Marie Le Pen. C’est le discours laïque et sur les services publics de Marine qui l’a séduit. C’est un militant de Riposte laïque”.

La CGT a décidé de réunir le 28 février l’ensemble de ses adhérents de Moselle sur l’extrême droite. La fédération CGT des services publics qui a appuyé l’UD CGT 57 dans sa démarche sera représentée. Signe que l’affaire est prise au sérieux, la confédération sera également là, envoyant Francine Blanche, membre de la commission exécutive (la direction de la CGT).

NB: Me Gilbert Collard, tiendra avec son client Fabien Engelmann, Louis Aliot et Thierry Gourlot, une conférence de presse jeudi 24 février dans l’après midi. “On n’expliquera les raisons pour lesquelles une action en justice sera engagée”, précise Me Collard, par ailleurs avocat de Marine Le Pen. Pour l’instant, l’avocat n’a pas trouvé de jurisprudence correspondant au cas de son client. “On déterminera la ligne de défense jeudi midi”, nous a indiqué pour sa part Louis Aliot qui entend plaider la “discrimination politique”. Par ailleurs, si la ligne du FN concernant les “relations sociales” n’est “pas encore arrêtée”, M.Aliot, vice président en charge du projet, annonce qu’une charte devrait être créée: “la défense des intérêts des travailleurs ne passe pas forcément par des syndicats existant depuis 50 ans.” Il ajoute néanmoins qu’il n’est pas favorable à la création de syndicats estampillés FN, comme dans les années 1990: “Cela a été une erreur stratégique grave”.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Ven 25 Fév 2011 19:44

Communiqué de la Fédération CGT des Services publics et de l’Union départementale CGT de la Moselle

Les idées du Front national n’ont pas leur place dans la CGT.

Ces dernières semaines, le secrétaire général du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange (Moselle) a fait connaître publiquement sa récente adhésion au Front national et sa candidature sous cette étiquette aux prochaines élections cantonales. Dans une interview publiée sur un site Internet, dans laquelle il se prévaut de son appartenance à la CGT, il défend les thèses du FN sur la préférence nationale, sur l’immigration comme cause du chômage, et contre la régularisation des sans-papiers.
Pour nos organisations, cette situation est intolérable à double titre : d’une part, parce qu’un militant CGT se fait ainsi le propagandiste de thèses contraires aux valeurs fondamentales et aux orientations de notre organisation ; d’autre part, parce que sa démarche constitue une tentative d’instrumentalisation de la CGT à des fins politiques.
Réunis le 15 février dernier à l’initiative de l’UD CGT 57 et de la Coordination syndicale départementale des Services publics, 26 adhérents du syndicat de Nilvange ont dans leur majorité refusé de désavouer leur secrétaire général.
En conséquence, et en concertation avec l’UD CGT 57, la commission exécutive de la Fédération CGT des Services publics, réunie le 16 février, a décidé, sur la base des statuts confédéraux et fédéraux, la suspension immédiate de l’affiliation du syndicat de Nilvange à la Fédération. Cette décision entraîne, dès sa notification au syndicat et à l’employeur, l’arrêt immédiat de toute activité CGT dans la collectivité. La CEF renvoie au Comité national fédéral, qui se tiendra en avril, le soin de statuer sur la situation de ce syndicat et les sanctions définitives à prendre. Celles-ci pourront aller jusqu’à la dissolution dans l’hypothèse où un syndicat ne pourra d’ici là être reconstruit sur des bases conformes aux valeurs et orientations de la CGT, avec les syndiqués qui
désapprouvent la dérive actuelle.
Cette situation est l’occasion pour nos organisations d’appeler leurs adhérents à la plus grande vigilance, à la combativité et à l’information des salariés face à une organisation politique prônant le rejet de l’étranger comme exutoire à la détresse sociale et développant des thèses économiques et sociales contraires aux intérêts du salariat. Nos organisations seront particulièrement attentives à toute nouvelle tentative d’instrumentalisation de la CGT par un parti politique qui s’est toujours attaqué au syndicalisme démocratique, comme l’ont encore récemment illustré ses prises de position durant le mouvement de lutte contre la réforme des retraites.

Le 21 février 2011

Fédération CGT des Services publics – Case 547 – 263 rue de Paris 93515 Montreuil Cedex – Tél. 01 48 18 83 74
Union Départementale CGT de la Moselle – 10 rue de Méric – BP 42026 – 57054 METZ CEDEX 2 – Tél. 03 87 75 19 53
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Lun 28 Fév 2011 20:24

ENTRE LES LIGNES

LA CGT ET « LE SEXE DES ANGES »

Perturbée par l’affaire Fabien Engelmann, cégétiste suspendu par la fédération nationale pour être passé du NPA au Front national (lire RL du mercredi 23 février), l’union départementale de la CGT Moselle organise aujourd’hui, à partir de 14 h 30, un grand débat sur l’extrême droite. Celui-ci se déroule dans la grande salle du conseil régional, proposée par Jean-Pierre Masseret, président socialiste de la Région. Thierry Gourlot, chef de file frontiste en Lorraine, s’est, dans un premier temps, étonné de ce geste « pour une réunion syndicale dont l’objet est de s’en prendre à une formation politique siégeant démocratiquement au sein de l’institution régionale ». Dans un second temps, il a diffusé un communiqué sur le mode grinçant : « Pendant que les responsables CGT, déconnectés des réalités et coupés de leur base, disserteront sur le "sexe des anges frontistes", les militants du Front national (dont ceux, nombreux, encartés à la CGT) continuent à se battre sur le terrain ».

Publié le 28/02/2011


Metz : les élus FN expulsés de l’hémicycle aujourd'hui par la CGT

Image
Photo AFP


Metz. Le combat a bien failli ne pas se jouer que sur les idées, aujourd'hui au Conseil régional Lorrain.

L’hémicycle accueillait une réunion interne de la CGT. Un débat destiné à expliquer aux adhérents pourquoi la CGT combat les idées du Front National. Mais avant le débat, c’est le pugilat qui s’est invité en salle pleinière.

Jean-Luc Mamoury, vice-président du groupe FN ; Yves Gelszinnis et Dominique Bild, élus régionaux se sont invités au débat et ont été expulsés de la salle par le service d’ordre de la CGT. Le tout pile poil sous la caméra de France3, une aubaine pour les trois élus FN qui ont vociféré au scandale. «Je suis chez moi ici, vous ne pouvez pas m’empêcher d’entrer !», hurlait Yves Gelszinnis alors que dans la salle fleurissaient les noms d’oiseaux. Avant d’ajouter «Je reviendrais avec Me Collard ! (l’avocat de Fabien Engelmann, NDLR).»

Après que les trois élus aient été physiquement invités à quitter la salle, le vice-président du groupe FN tentait une nouvelle entrée avant d’être à nouveau expulsé au motif que la réunion était «interne à la CGT», martelaient les syndicalistes réunis.

Lire demain le reportage complet de Stéphanie Schmitt dans nos éditions papier de Lorraine

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De la CGT au Front National

Les 26 membres de la CGT de Nilvange en Moselle suspendus car ils ont refusé de se désolidariser de leur secrétaire Fabien Engelmann, candidat FN aux cantonales, sont dépassés par cette polémique " politique ".

Notre reportage du 25 février. Le reportage Boulevard Saint-Germain, dans les salons d’une grande brasserie parisienne, FabienEngelmann, ex-secrétaire de la CGT des agents territoriaux de Nilvange en Moselle, exclu par la centrale de Montreuil pour sa candidature aux prochaines cantonales sur une liste FN, annonce avec son médiatique avocat Me Collard qu’il va porter plainte contre la CGT.
Au même moment à Nilvange, Lionel Hoffmann, jette par la fenêtre un regard désabusé sur le stade municipal dont il est le concierge. « Toute la France nous regarde. On s’en serait bien passés. Tout ça, c’est politique et pas syndical. Je ne comprends pas l’ampleur que ça prend. »
Virés, en effet. Les 26 agents communaux ont été exclus et leur syndicat dissout, après qu’ils aient apporté leur soutien à FabienEngelmann. « Pour moi, qu’il soit au FN ce n’est pas incompatible avec le syndicat. Ca n’a rien à voir. D’ailleurs en 2010, Fabien était sur les listes du NPA. Ca n’a posé aucun problème ». Pour Denis Pesce, secrétaire de l’union départementale CGT de Moselle, « les thèses xénophobes et racistes du FN ne sont pas compatibles avec la CGT. Elles sont intolérables ». Et Denis Pesce voit dans cette affaire « un bon moyen de s’offrir une campagne médiatique à moindre coût pour le Front National. » L’union départementale de Moselle a dailleurs convoqué ce soir une nouvelle réunion, avec l’espoir « de faire élire un nouveau bureau » à Nilvange.
Du côté du stade municipal, Lionel Hoffmann est catégorique : « S’ils ne réintègrent pas Fabien, on essayera de créer un syndicat, autonome. Et même s’ils le réintègrent. Sur le principe avec la CGT c’est foutu. Pour moi il n’y aura pas de retour en arrière. »
Pour autant, « il n’est pas question qu’on nous étiquette tous FN. Car ce n’est pas le cas ! », se défend Lionel Hoffmann. Pas question pour le concierge de laisser entrer la politique dans le syndicat. « Je me souviens en 2006, quand on a monté le syndicat, des collègues m’ont demandé si j’étais communiste ! ? Vous voyez nous au niveau de l’histoire de la CGT on est des novices. Ce qui nous intéresse ce sont les petites victoires qu’on a obtenues ensembles. » De meilleures indemnités par-ci, une nouvelle balayeuse par là.
Les syndicalistes de Nilvange persistent et signent. Pas question de lâcher le « camarade » Fabien. « Quand bien même il serait au FN ou n’importe où, on s’en fout. Avec ou sans syndicat, je continuerai toujours à me battre, en tant que citoyen. Et puis on ne va quand même pas descendre dans la rue parce que la CGT nous a viré. »
Au siège de la centrale syndicale, on confirme que l’engagement politique est incompatible avec les statuts. Des membres de la direction confédérale sont chargés de « déminer » cette affaire qui démontre que Marine Le Pen a réussi son pari : dédiaboliser le FN. En 2007, la centrale avait commandé un sondage et réalisé que 11 % de ses adhérents avaient voté FN.

Droits de l’Homme

Lors d’un point de presse hier à Paris, Me Gilbert Collard, qui défendra Fabien Engelmann, a indiqué que l’action judiciaire serait déposée « sous 48 heures » au tribunal de grande instance de Paris.
« On va demander d’annuler cette décision sectaire » sur le fondement des articles 9 et 10 de la Convention européenne des Droits de l’Homme qui protègent les libertés de pensée et d’expression, a-t-il ajouté.
« L’engagement de Fabien (au sein du FN) n’a rien d’incompatible avec la défense des droits de l’Homme », a estimé Me Collard. Il a précisé qu’il connaissait Marine Le Pen depuis 25 ans, mais n’était pas encarté FN.

Stéphanie Schmitt
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Mar 8 Mar 2011 19:23

Adresse de Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT
Cher(e)s camarades,

À circonstance exceptionnelle, démarche exceptionnelle, je m’adresse directement aux secrétaires généraux des organisations de la CGT suite à l’annonce par la direction d’un parti politique, le Front national, de son intention de porter plainte à l’encontre de la CGT au motif qu’un de ses candidats aux élections cantonales est suspendu dans l’attente d’autres décisions.
La direction du Front national revendique au travers de la tenue de ce futur procès d’en faire « un événement dans la vie politique et sociale française en faisant reconnaître le FN comme un parti politique comme les autres». Pour eux« la liberté d’opinion est bafouée », « il faut déverrouiller l’étau syndical » et cela s’inscrit « dans la stratégie de Marine Le Pende conquérir le champ social et le monde du travail » dixit P. Alliot, Vice Président du FN.

Naturellement, la CGT saura répondre devant tout tribunal de son bon droit. Les jurisprudences européenne et française sont suffisamment fournies pour qu’il n’y ait aucun doute sur l’issue juridique de cette affaire.
Ce n’est pas tant le terrain du droit qui motive le FN que la campagne que cette affaire peut alimenter.
Nous avons à faire face à une volonté délibérée d’instrumentalisation du combat syndical et donc de la CGT pour promouvoir les thèses du FN parmi les salariés.
Après que nous ayons mis en échec par voie de justice, dans les années 90, toutes les tentatives du FN de créer des pseudos syndicats qui n’étaient que des succursales de ce parti (FN-Police, FN-RATP …), nous avons égalementrepoussé la tentative du FN de présenter ses candidats derrière la façade de la Confédération nationale des Travailleurs (CFNT) aux élections prud’homales de 2008.
Confronté à ses échecs successifs, le FN avait explicitement indiqué dès cette époque que sa stratégie consistait à s’infiltrer dans les organisations existantes. Nous savons qu’il y est parfois parvenu dans des sections syndicales d’autres confédérations peu regardantes.
Cet entrisme dans les syndicats a clairement pour objectif d’en faire des marchepieds au service d’une stratégie politique. C’est ce qu’il a réalisé dans le syndicat CGT des Territoriaux de Nilvange affilié à la fédération des Services publics et à l’union départementale de la Moselle.
Comment comprendre le choix du FN de présenter aux élections cantonales un adhérent de fraiche date (4 mois) si ce n’est pour instrumentaliser sa première qualité de secrétaire général d’un syndicat CGT. Cette appartenance syndicale qui est historiquement une tare aux yeux de l’extrême droite compte tenu « de la philosophie marxiste de la CGT » devient subitement une qualité en période électorale. Les deux organisations, union départementale et fédération concernées, travaillent en étroite relation pour faire face à la situation.
Les membres de la Commission exécutive confédérale réunis le 1er mars ont apporté un soutien unanime aux procédures qu’elles ont engagées. Nous avons également décidé d’élaborer un argumentaire détaillé pour les organisations qui reviendra sur la véritable nature du FN.
J’ai clairement indiqué lors de notre discussion qu’il revenait en particulier aux secrétaires généraux des organisations de la CGT de veiller au respect des valeurs fondamentales et des statuts de la CGT dans leur organisation. Cela nécessite de revenir sur quelques principes :
- la CGT est ouverte à tous les salariés quels que soient leurs statuts social et professionnel, leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses ;
- la liberté de candidature aux élections politiques est elle aussi reconnue dés lors qu’elle s’exerce en respectant l’indépendance de l’organisation et que nul ne se réclame de son appartenance à la CGT pour des fins autres que l’action du syndicat. C’est une règle de vie commune qui s’applique quelques soient les étiquettes et qui préserve ainsi l’unité des adhérents dans la CGT pendant et au-delà des campagnes électorales.
Ces principes rappelés, il n’est cependant pas envisageable qu’au nom de la liberté d’opinion dans la CGT, la CGT puisse être représentée, à quelque niveau que ce soit, par des militants revendiquant par ailleurs publiquement leur adhésion au concept de « préférence nationale » qui est le socle du FN. Ceci pour une raison simple mais oh combien essentielle : cela est contraire aux principes et aux valeurs fondamentales de la CGT inscrits dans ses statuts.

La CGT « agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie, et toutes les exclusions » (statuts de la CGT).
Le FN, quoi qu’il en dise, ne peut pas être considéré comme un parti politique comme les autres, par la CGT comme par l’ensemble du mouvement syndical. Les positions du FN, en préconisant la préférence nationale sont même contraires aux principes républicains et aux textes internationaux, comme les tribunaux l’ont dit lors de jugements successifs.
Il est de notre responsabilité dans ce contexte de faire preuve d’une grande vigilance et d’une réactivité collective déterminée. C’est une exigence supérieure à toute autre considération, y compris la perte éventuelle de syndiqués, voire exceptionnellement la perte d’un syndicat.
On ne transige pas avec les valeurs fondatrices de la CGT.
Les organisations syndicales qui, en Europe, n’ont pas su porter les principes d’entraide et de solidarité qui sont au fondement de la constitution des syndicats, sont aujourd’hui en prise aux pires difficultés, avec des partis d’extrême droite très influents, voire au sein de gouvernements.
L’histoire nous enseigne que les partis fascistes se sont souvent parés de vertus sociales pour accéder au pouvoir.
Face à ce risque majeur pour les salariés et la démocratie, il est de notre responsabilité d’éclairer les salariés par l’information et le débat sur la réalité des thèses et des positions du FN, sur le plan économique et social comme en matière de libertés publiques.
Même repeinte à « la couleur Marine », l’exploitation par le FN des peurs et de la précarité sociale engendrée par les politiques en vigueur demeure la même et trouve sa source selon lui dans une cause principale : l’étranger. L’immigré comme le français qui n’est pas « de souche » sont ainsi présentés comme les responsables de tous les maux. Cela a comme conséquence de détourner l’attention des véritables causes de l’exploitation dont les salariés, quelque soit leur origine, sont victimes et donc de contribuer à entretenir le système tant décrié.
D’ailleurs, régulièrement, les déclarations du FN ont dénoncé les mobilisations syndicales, ce fut encore le cas lors des manifestations pour défendre les retraites :
- Marine Le Pen le 22 octobre 2010 : « Ensemble, gouvernement et syndicats jettent la France dans le chaos … Voilà deux semaines que la France s’installe dans le chaos, entre grève, manifestations et blocus … La tolérance zéro doit s’appliquer à tous les émeutiers. »
- Bruno Gollnisch le 4 novembre 2010 : « le sabotage de l’économie française caractérise l’action des dirigeants de la CGT
… Ces blocages frappent avant tout les salariés qui se rendent à leur travail, les entreprises et menacent l’emploi … La CGT doit être rendue pénalement responsable, ses dirigeants doivent en répondre ».
Face à l’offensive du Front national, soyons convaincus que l’opinion et le comportement de la CGT auront de l’influence chez les salariés.
Mettons la conviction nécessaire dans les formes de débat permettant la participation la plus large des syndiqués afin d’empêcher le FN d’instrumentaliser la CGT et de duper les salariés sur ses motivations véritables.
Autant que de besoin, la direction confédérale pourra vous apporter le soutien nécessaire dans vos initiatives.
Voilà, Cher(e)s Camarades, les éléments d’information et d’appréciation que je tenais à vous apporter et qui permettront, je l’espère, de mobiliser par votre intermédiaire l’ensemble des directions syndicales pour la défense de nos valeurs communes.
Bien fraternellement et bon courage.

Bernard THIBAULT Secrétaire général de la CGT
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Mar 29 Mar 2011 18:19

Accueil houleux à la CGT pour Fabien Engelman, le syndicaliste frontiste

Fabien Engelmann, secrétaire du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, suspendu de la CGT il y a un mois pour avoir porté les couleurs du FN aux cantonales, a reçu lundi un accueil houleux au siège de la confédération, où il a défendu son double engagement, n’y voyant pas d’incompatibilité.

Plusieurs centaines de militants cégétistes (plus de 1 000, selon la centrale) attendaient de pied ferme Fabien Engelmann, secrétaire du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, qui a été entendu par la fédération des services publics.
Cette fédération se prononcera le 6 avril sur la suite à donner à cette affaire, qui met en jeu toute la section syndicale mosellane, également suspendue après s’être dite solidaire de son secrétaire.
Pour la CGT, «il faudra reconstruire un syndicat à Nilvange».
Sous les huées et les slogans anti-FN, Fabien Engelmann, accompagné du secrétaire adjoint de sa section, a dû franchir la foule compacte sous l’escorte du service d’ordre de la centrale, ainsi que de deux membres du «département protection sécurité» du FN, pour sa réunion avec le secrétaire général de la fédération, Baptiste Talbot.
Le Front national avait lui-même annoncé sa convocation, en précisant que l’intéressé s’adresserait à la presse à sa sortie. Un choix considéré comme une provocation par les militants CGT, qui avaient répondu en masse à l’appel de la CGT de Paris pour l’en empêcher.
«Il n’était pas question d’une conférence de presse à côté d’un haut lieu de des luttes ouvrières, de la solidarité, de la fraternité», a déclaré Francine Blanche, membre de la commission exécutive du syndicat, à l’issue de la rencontre.
«Ce que porte le FN n’a rien à voir avec le syndicalisme, il n’y aura pas de FN dans la CGT», a-t-elle martelé.
La rencontre de Fabien Engelmann avec les journalistes n’a effectivement pas eu lieu devant le siège de la centrale. Après moins d’une heure d’entretien, il été invité à quitter discrètement le bâtiment, à la demande de la police, selon lui.
Mais il a donné rendez-vous à la presse un peu plus tard dans Paris, pour raconter l’accueil que lui avaient réservé «deux cents personnes hyper-excitées, des gauchistes englués dans la pensée unique».
«On m’a craché dessus et donné des coups dans les jambes. Ca me rend triste. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout mais de là à en venir aux mains et à m’insulter... J’ai le droit d’aimer Marine Le Pen et de militer au Front national. Je ne vois pas où est le problème», a-t-il dit.
Le syndicaliste qui avait annoncé qu’il porterait plainte pour «discrimination politique» contre la CGT, a précisé avoir saisi vendredi le tribunal de Bobigny.
Pour leur part, les syndicats CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa se sont dit mi-mars, dans une déclaration commune, «déterminés à empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le Front national, qui n’est pas un parti comme les autres et dont les orientations sont à l’opposé» de leurs valeurs.
Après la CGT, FO et SUD, la CFDT a annoncé lundi avoir engagé une procédure d’exclusion contre un de ses membres, candidat du Front national aux cantonales, également en Moselle, battu au second tour.
Fabien Engelmann avait lui été éliminé au premier tour faute d’avoir franchi la barre des 12,5% d’inscrits.
«On est allé en Moselle dès la fin janvier pour discuter avec un maximum de militants, les camarades se sont battus et M. Engelmann n’est pas passé», s’est félicité Francine Blanche.
La responsable reconnaît cependant qu’il y a une «leçon à tirer": «les syndicats ne sont pas assez présents», notamment auprès des salariés les plus précaires.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Mer 30 Mar 2011 19:09

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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 le Jeu 7 Avr 2011 00:42

La CGT a décidé d'exclure Fabien Engelmann (FN) de ses rangs pour Le Monde.fr | 06.04.11 | 18h33 • Mis à jour le 06.04.11 | 18h49

Fabien Engelmann, 31 ans, secrétaire du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange et candidat FN aux élections cantonales de mars dans le canton d'Algrange, pose le 23 Février 2011 dans une rue de la cité sidérurgique de Nilvange.AFP/PATRICK HERTZOG

Le comité national fédéral de la fédération des services publics CGT, réuni mercredi 6 avril, a décidé, à l'unanimité de ses membres (58 départements représentés à cette réunion), la désaffiliation du syndicat CGT de la mairie de Nilvange (Moselle).

Cette décision devrait être notifiée officiellement, dès jeudi, à indiqué au Monde, le secrétaire général de la fédération CGT des services publics, Baptiste Talbot.

Cela signifie l'exclusion de fait de Fabien Engelmann, responsable CGT du syndicat des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, qui s'était présenté aux élections cantonales, en mars, sous l'étiquette du Front national.

La décision de la fédération concerne non seulement M. Engelmann mais aussi les 26 syndiqués de sa section syndicale.

Claire Guélaud


Le syndicaliste FN exclu de fait de la CGT, son syndicat dissous

La CGT des services publics a exclu de fait mercredi Fabien Engelmann, membre du FN, et prononcé sa "désaffiliation" du syndicat des agents de la mairie de Nilvange (Moselle) dont il était secrétaire, selon un communiqué CGT.

Fabien Engelmann, candidat aux dernières cantonales sous l'étiquette Front national, a été exclu de fait mercredi de la CGT, et son syndicat de Nilvange (Moselle) dissous, selon un communiqué CGT.

Sans surprise, l'organisation dirigée par Bernard Thibault est donc allée au bout de la procédure disciplinaire engagée dès le mois de février après l'annonce de la candidature du syndicaliste de 31 ans, qui lui avait valu d'être immédiatement suspendu de la CGT ainsi que les 26 membres du syndicat de la mairie de Nilvange, qui avaient refusé de se désolidariser.

"On est surpris de cette décision qui montre le côté sectaire, voire stalinien des dirigeants de la CGT", a réagi M. Engelmann, annonçant qu'il contesterait en justice cette décision "complètement illégale".

Presque toutes les centrales syndicales (CFDT, FO, SUD, CFTC) ont été confrontées ces dernières semaines à des cas, isolés, d'adhérents par ailleurs encartés au FN. La plupart ont engagé ou laissé prévoir des procédures disciplinaires.

Le 9 mars, le numéro un de la CGT Bernard Thibault avait pris la plume pour rappeler à tous les responsables que "les principes" et "valeurs" de la confédération étaient incompatibles avec les thèses du FN comme son concept de "préférence nationale".

Le FN avait riposté avec le concours d'un avocat très médiatique, Me Gilbert Collard, en annonçant le dépôt d'une plainte pour violation des "libertés de pensée et d'expression". Dans la foulée, il a rendu publique la création d'une "association de défense" de ses militants subissant dans leurs syndicats "discriminations politiques et exclusions".

Les décisions concernant Nilvange ont été prises "à l'unanimité" par le Comité national de la fédération des services publics, dont dépendait le syndicat mosellan, et "en accord" avec la CGT de la Moselle, a précisé le secrétaire général de cette fédération, Baptiste Talbot.

La confédération les justifie par "la publicité donnée par Fabien Engelmann à son adhésion au FN, parti prônant des thèses contraires aux valeurs de la CGT, et l’utilisation de son appartenance à la CGT" lors de la campagne des cantonales. Malgré un score de 23,4% à ce scrutin, M. Engelmann avait été éliminé au 1er tour, devancé par le PS et l'UMP.

La CGT justifie la désaffiliation du syndicat de Nilvange par "la confiance renouvelée par la majorité des adhérents à F. Engelmann après cette annonce publique".

Toutefois, les adhérents qui souhaiteraient rester à la CGT pourront ré-adhérer "sur la base du partage des valeurs" de la centrale syndicale.

Cette option ne vaut pas pour Fabien Engelmann, dont le Comité national "constate qu’il s’est de lui-même mis en dehors de la CGT, en l’instrumentalisant au profit" du FN.

Une tentative de conciliation avait échoué le 28 mars. Convoqué à Montreuil, siège de la CGT, M. Engelmann, ancien de Lutte ouvrière puis du NPA d'Olivier Besancenot, n'avait rien renié de son engagement politique. "Je ne vois pas où est le problème", avait-il déclaré, après un accueil particulièrement houleux, sous les huées de quelques centaines de cégétistes.

Mercredi, la fédération CGT des services publics a aussi "adopté un plan de travail d’alerte et d’information des agents territoriaux quant aux projets du Front national concernant la Fonction publique", qu'elle juge "contraires aux principes de neutralité, d’égalité de traitement" du service public.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede vroum le Jeu 14 Avr 2011 08:55

Les militants CGT face au FN et à eux-mêmes

in Le Monde libertaire n°1631 (14-20 avril 2011)

http://www.monde-libertaire.fr/syndicalisme/item/14457

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1631CGTY a-t-il le feu au lac ? Fabien Engelmann (CGT) et Daniel Durand-Decaudin (CFDT) en Moselle, Annie Lemaheu (FO) dans le Nord, et Franck Pech (Sud) en Haute-Garonne, à ce jour, ils ne sont que quatre militants syndicalistes, sur des dizaines de milliers, à avoir bravé les foudres de leurs confédérations en se portant candidats pour le Front national aux élections cantonales.

Quatre de trop, quatre qui font tache et qui ont bénéficié d’une publicité médiatique à faire rêver une présidente du FN. Laquelle n’a pas loupé l’occasion de monter les enchères en annonçant la tenue d’une conférence de presse devant le siège de la CGT, à l’occasion de la convocation de Fabien Engelmann par sa fédération, ultime étape avant son exclusion quasi certaine le 6 avril.

Une provocation délibérée à laquelle la confédération CGT a répondu par un comité d’accueil de quelques centaines de militants. L’occasion d’aller sentir la température parmi eux, du côté de ces cadres du premier syndicat hexagonal, pour la plupart délégués syndicaux ou permanents.

Ce lundi 28 mars après-midi, lendemain d’élections où le brun fut en vedette, le soleil brille et il fait chaud à l’entrée et dans la cour du siège de la CGT à Montreuil ; les drapeaux rouges du syndicat claquent au vent, les militants badgés papotent entre eux et l’ambiance serait presque bon enfant s’il n’y avait de l’électricité dans l’air.

Comité d’accueil devant le siège de la CGT. Une tension qui va se libérer en boulets de canon à l’arrivée du « facho » : « Fabien dégage ! », « Fabien dégage ! », « Dégage ! », « FN hors de la CGT ! », « À bas, à bas le FN ! », avec au final : « Travailleurs français, immigrés, même patron, même combat ! »

Au-delà de cette démonstration de force et de détermination, que pensent des militants syndicaux aguerris de la montée du Front national, la perçoivent-ils parmi les salariés, sont-ils inquiets ?

Chômeur et ouvrier du livre, Nicolas se réfugie dans le déni : « J’y crois pas ! C’est une manipulation des médias, c’est fait pour nous faire peur. » Et de citer, comme pour se rassurer, un sondage récent indiquant que les sympathisants des syndicats ont moins tendance à voter FN que la moyenne nationale.

Bruno, cheminot en bureau d’études à la gare du Nord et délégué CGT, explique que les thèses du FN ont assez peu de prise dans une entreprise comme la SNCF, mais il convient que « dans certaines banlieues, il peut y avoir un sentiment d’exaspération ».

Alain, délégué CGT chez Thalès, dit ne rien ressentir au travail mais autour de lui, « sur les marchés, en distribuant des tracts, en rencontrant des personnes qui disent des choses qui ne se disaient pas avant. Elles s’autorisent des réflexions racistes, elles regrettent qu’il y ait “trop d’étrangers”, elles disent qu’“on est plus chez nous”, du Guéant au quotidien ».

« Ça irait mieux avec le FN ! » Un constat approuvé très personnellement par Lloyd, jeune étudiant en psychologie, militant de la Jeunesse communiste, Guadeloupéen depuis peu en métropole qui parle du racisme au quotidien et se souvient de cette vieille dame à qui il demandait son chemin et qui s’est mise à crier au voleur !

Christine, « quasi permanente » à l’union locale CGT du xxe arrondissement à Paris, ne « voit, elle aussi, rien dans son travail » mais reconnaît une progression des idées du FN parmi les salariés en général, « puisqu’il essaye de faire croire qu’il a un programme social ». Un phénomène « anecdotique parmi les syndiqués mais très certainement palpable parmi les salariés », confirment Antoine, libraire à Paris, et Monique, déléguée syndicale à France Télécom.

Alors, un fantasme créé et alimenté par les médias, cette « pénétration des idées du FN parmi les salariés » ? Manifestement, cela dépend d’où l’on est dans le salariat.

Ainsi, Arnaud, délégué syndical central CGT de Manpower, n’y va pas par quatre chemins : « En toute franchise, oui, on ne peut pas le nier, on le sent, on le voit dans les discussions, “Ça iraitmieux avec le FN !”, ça se dit, ça y va. Par exemple, on a des combats très forts pour les sans-papiers et beaucoup de salariés considèrent que le combat n’est pas là, le truc c’est de préserver “nos emplois”, c’est le “communautarisme”, les gens reprennent les thèses de Le Pen sans réfléchir ! »

« Ces idées-là, elles sont de plus en plus dans la classe ouvrière et ça, c’est mortel pour nous », s’alarme Philippe, mécanicien, délégué CGT à Citroën Aulnay. Josiane, déléguée syndicale CGT à DHL, redoute les « procédés des militants du FN qui infiltrent les syndicats et ne se déclarent qu’ensuite ».

« Y a une course de vitesse entre l’extrême gauche d’un côté et la montée du FN de l’autre », théorise Gérard, du Syndicat national des chercheurs scientifiques, membre du bureau national de la FSU. Michel, au bureau confédéral de la CGT, ne cache pas que son organisation est « énormément inquiète », mais il se rassure en constatant « qu’il y a un phénomène de barrage au FN pour une majorité d’électeurs ».

Si les thèses de l’extrême droite progressent de façon angoissante parmi les salariés, les causes de ce glissement progressif sonnent comme des évidences pour les militants CGT.

Les causes sociales

« C’est dû au problème des conditions de vie en France qui se dégradent considérablement, c’est la première des choses. » (Philippe) ; « Les gens en ont raz le bol de ce qui se passe dans la société au niveau social, c’est une régression totale. » (Monique) ; « Il y a un rapport de proportionnalité immédiat entre le chômage et le taux engrangé par l’extrême droite » (Antoine) ; « La porte du problème, c’est le travail, alors on rejette la pierre sur l’étranger qui vient soi-disant prendre le travail. » (Josiane) ; « On n’a pas de boulot, on sait pas l’avenir. » (Arnaud).

Curieusement, de la part de militants syndicaux qui y sont quotidiennement confrontés, le mot « précarité » manque à l’appel. Un signe inconscient de désarroi et d’impuissance devant la gangrène qui ronge les bases sociales du syndicalisme ?

Les causes politiques

Si la politique d’extrême droite de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement comme de la droite en général est unanimement fustigée, la gauche, et précisément le Parti socialiste, accusé de toujours décevoir, ne sont pas épargnés. « Le problème, il est là, scande Philippe, il y a une dégradation politique en France depuis les années quatre-vingt, les gens votaient à gauche pour un programme bien particulier et ceux qui étaient au pouvoir n’ont pas appliqué ce programme-là. »
Alors, déplore Bruno, « c’est clair que les gens se disent : “On a essayé le PS, on a essayé l’UMP et c’est un peu la même chose, alors pourquoi pas le FN” ; les gens qui sont au chômage depuis des années, ils n’ont plus rien à perdre ! » « Les partis politiques de droite ou de gauche sont mis dans le même sac, tout le monde nous parle de l’affaire Bettencourt, les cigares… », conclut Patrick, récent retraité, auparavant délégué CGT au CIC.

Les causes médiatiques

Ainsi résumées par Arnaud : « On a tellement d’attaques médiatiques ; t’allumes la télé et t’entends parler que de ça (Marine Le Pen, le FN…), on en parle tout le temps, ça ancre en fait les gens dedans et ils finissent par y croire alors qu’il y a danger derrière ! »

Au final, se dessine le tableau peu réjouissant de salariés de plus en plus sensibles aux sirènes de l’extrême droite. Comment sortir de cette spirale perverse ? Comment redonner espoir au salariat ?

Les solutions ? Les cégétistes connaissent leurs classiques : dénoncer « l’imposture sociale » du FN et en même temps lutter pour l’unité et la solidarité entre tous les travailleurs, mener le combat sur les salaires, l’emploi…

Et quand on évoque la « défaite » récente sur les retraites, le sang des militants ne fait qu’un tour : exprimant le point de vue de ses camarades, Christine s’indigne, car si ce fut effectivement « une défaite parce que la réforme est passée, au niveau de l’opinion c’est pas une défaite quand on réussit à mettre quelques millions de salariés dans la rue ! » « Il faut voir les choses en positif ! », insiste Michel, membre du bureau confédéral.

Enfin, comme le résume Bruno : « Il faudrait qu’il y ait une vraie gauche, claire et nette, qui ne ménage pas la chèvre et le chou, une force suffisamment radicale qui fasse un vrai programme de gauche et non pas une version humaniste du programme de l’UMP. Une force qui dise que ce système-là on n’en veut pas, une force qui s’oppose au libéralisme, voire même au capitalisme. »

Fabien Engelmann, le militant CGT candidat du FN. Le bruit médiatique autour de quelques cas isolés de syndicalistes s’affichant au FN ne doit pas faire illusion. Il n’y a pas pour l’heure vraiment péril en la demeure. De même que l’UMP et le PS monopolisent le devant de la scène grâce à un système électoral sur mesure, les confédérations syndicales sont protégées par une loi sur la représentativité (actualisée le 20 août 2008) qui écarte les intrus.

Et si, le 20 mars, 24 % des ouvriers ont voté pour les candidats d’extrême droite (32 % pour le PS), seuls 9 % des salariés s’estimant proches d’un syndicat ont voté pour le FN au premier tour des cantonales, selon Harris Interactive pour Liaisons sociales. Un taux variant de 15 % pour les proches de FO à 8 % pour la CFDT et la CGC, 6 % pour la CGT, et 3 % pour Sud Solidaires.

Patrick Buisson, un fasciste conseiller de Nicolas Sarkozy. De quoi rabaisser le caquet d’un FN qui claironne avec tambours et trompettes sa volonté de créer des organisations syndicales catégorielles défendant la préférence nationale. Sans doute y a-t-il plus à craindre de l’annonce par le parti d’extrême droite, le 10 mars, de la création d’un Cercle national de défense des travailleurs syndiqués (CNDTS) destiné à pratiquer l’entrisme dans les syndicats.

Le danger principal, à court terme tout au moins, est plutôt, comme l’expriment les militants cégétistes dans cet article, qu’un nombre toujours plus grand de salariés, chaque jour un peu plus en souffrance, désespérés et déboussolés, reprennent à leur compte des idées xénophobes qui creusent leur tombeau social.

Des dirigeants sur la défensive. La déclaration commune de la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires et l’Unsa, le 17 mars, visant à mettre en garde les salariés contre les tentatives d’intrusion du FN, est bien, si l’on peut dire le « minimum syndical ». En face, il y a un parti qui, dans la plus pure tradition fasciste, est capable de tenir un discours de gauche, voire d’extrême gauche.

Telle Marine Le Pen qui fustigeait récemment des organisations syndicales « spécialisées dans la trahison des intérêts des travailleurs français. Courroies de transmission de l’idéologie ultralibérale et de la folie européiste, celles-ci cautionnent l’abandon des travailleurs français en les livrant à la concurrence des pays à bas coût de main-d’œuvre. Le jeu de dupes des syndicats a assez duré ».

Où sont les idées ? En vérité, ce que l’influence grandissante du FN révèle c’est la misère idéologique du syndicalisme français. « Partenaires sociaux » d’une concertation bidon dont les salariés paient le prix fort depuis trente ans, emprisonnées dans un système représentatif aussi injuste que soporifique, les confédérations syndicales se réveillent soudain en sursaut parce que le diable tambourine à leurs portes.

Sans nerfs, elles paient, en adhérents et en influence, avec en plus maintenant le péril fasciste, leur soumission historique aux partis politiques, hier le Parti communiste dont la CGT fut la courroie de transmission, aujourd’hui le Parti socialiste dont l’actuelle figure emblématique est le patron du FMI. De la tutelle intellectuelle de feu les staliniens à la remorque d’un ectoplasme soumis aux marchés financiers, on n’apprend pas à penser par soi-même.

Manifestation du 1er mai pour la réduction du temps de travail. Significativement, la réduction du temps de travail a disparu des discours syndicaux. L’objectif qui mobilisait le syndicalisme révolutionnaire, incarné en France par la CGT du début du vingtième siècle, dans sa volonté farouche de soustraire les salariés à la narcose et à la détresse du travail dénoncées en son temps par Pierre Naville, a purement et simplement disparu.

Il s’agissait alors de se battre pour que les travailleurs aient toujours plus de temps libre afin d’être en mesure de construire leur autonomie, condition d’un nouvel imaginaire social, prélude à l’abolition du salariat et à la révolution sociale.

Jean-Pierre Anselme
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede pit le Dim 21 Déc 2014 04:39

A propos de la crise confédérale à la CGT

La situation de crise que connaît la CGT actuellement révèle plusieurs lignes de fractures au sein de l'organisation : fractures idéologiques, éthiques, stratégiques et de conception organisationnelles.

Les révélations successives concernant les dépenses confédérales effectuées autour de Thierry le Paon ont suscité, à juste titre, de très fortes réactions dans les syndicats CGT, au sein des équipes militantes qui mènent au quotidien l'action syndicale dans des conditions difficiles.

Comment comprendre et accepter de telles dépenses, alors que des organisations CGT peinent à assumer financièrement l'activité syndicale quotidienne, que des militantEs sont confrontéEs à la répression patronale, que l'engagement sur le terrain de beaucoup de militantEs CGT peut se faire parfois jusqu'au détriment de leur santé, que les militantEs de terrain prennent sur leurs sous personnels pour se déplacer aux instances syndicales, pour aller diffuser des tracts aux heures d'embauches, qu'ils et elles sont la cibles de sanctions financières, de procédures ciblées de licenciements ?

Les dépenses confédérales révèlent un train de vie de cadre, de patron, bien éloigné de celui de l'immense majorité des salariéEs. Les réponses apportées aux questionnements relèvent d'un mépris de classe évident, et d'une insulte à l'intelligence des militantEs et des syndiquéEs. De qui se moque t'on, quand on prétend que « de province, on ne voit guère la différence entre Vincenne, Aubervilliers et Clichy » ?

Au delà de la question financière, c'est tout le glissement du bureau confédéral vers un mépris ouvert des mandats donnés dans les instances, qui légitimement suscite la colère des militantes et des militants. Quand un Le Paon va expliquer dans un journal bourgeois qu'il n'y a pas d'opposition entre capital et travail, quand des positions publique sont tenues en contradiction avec les orientations de congrès...

La CGT à la croisée des chemins

Aujourd'hui, de plus en plus de syndiquéEs, militantEs et organisations CGT exigent la démission du secrétaire général ou sa révocation.

Cette dynamique montre un sain réveil démocratique, qui réaffirme un des mécanisme fondateur du fédéralisme et du confédéralisme syndical : le contrôle des mandats, et ce qu'il comporte de refus de la hiérarchisation du syndicalisme.

Plus globalement, ce sont deux conceptions qui s'affrontent, d'un point de vue organisationnel :

L'une, qui emprunte à la tradition syndicaliste révolutionnaire et la tradition syndicaliste libertaire, qui insiste sur le caractère collectif des organisations, sur le fait que les exécutifs ne sont pas des « directions » des syndicats mais des exécutants des orientations et stratégies définies en congrès. C'est la tradition fédéraliste, celle de la CGT des origines qui fait du syndicat et des syndiquéEs la base du fonctionnement syndical, le lieu d'impulsion de la vie syndicale, et qui lui donne un caractère d'organisation de masse et de classe.

L'autre, qui emprunte au fonctionnement hiérarchique des partis politiques, des organisations patronales, de l'organisation capitaliste de la société, la séparation dirigeants/exécutants, et qui ne voit dans les syndiquéEs qu'une « masse à maneouvrer » et à diriger. C'est la conception centraliste.

C'est cette dernière qui est à la source d'une dérive bureaucratique dans laquelle certains et certaines voient le syndicats un faire valoir pour leurs intérêts personnels (ou de ceux de leur clique, de leeur clientèle, de leur parti), plutôt qu'un outil collectif au service de la classe laborieuse. Pour cela, ils et elles utilisent les moyens syndicaux, qui devraient servir à aider à coordonner, renforcer, faire converger les luttes dans chaque industrie et sur le plan interprofessionnel, pour manoeuvrer, intriguer, et préserver leurs postes. Ils n'hésitent pas à piétiner les mandats collectifs pour servir leurs intérêts, ce qui accroît l'infléchissement de la confédération vers une ligne réformiste, de collaboration de classe.

Ils et elles profitent du fait que les militantEs qui font vivre la CGT au quotidien dans les services et les entreprises, n'ont pas de temps suffisant pour faire face à ces intrigues, peinent déjà à faire face au rouleau compresseur patronal.

Pourtant, un sursaut des syndiquéEs et militantEs syndicalistes honnêtes, attachés au caractère de classe et au caractère confédéral de la CGT est nécessaire. Car la CGT est à la croisée des chemins.

Dans cette période de crise capitaliste et de progression du fascisme, le maintien de Le Paon et de ces soutiens fédéraux et confédéraux représenterait une victoire définitive de la tendance centraliste, et l'évolution vers un centralisme réformiste de type cédétiste. Avec pour conséquence d'ouvrir plus encore un boulevard aux fascistes dans leur stratégie de conquète du pouvoir.

A l'inverse, la révocation de le Paon et ses soutiens confédéraux, si elle ne règlerait pas la totalité des problèmes de structure, de fonctionnement ou d'orientation, enverrait un signal clair de reconquète de l'organisation syndicale par les syndiquéEs.

Elle permettrait d'ouvrir un réel débat sur les structures, sur la démocratie, le fédéralisme et le confédéralisme syndical. Sur la réaffirmation du primat du mandat avec ses comptes à rendre au collectif, ou l'exécutif est au service du collectif syndical, en opposition à l'élection de type politicienne ou l'élu se comporte en souverain sur les syndicats et les syndiquéEs.

Un primat qui passe notamment par le refus des « filtres » imposés, notamment l'obligation de validation des mandatés syndicaux aux congrès confédéraux par les unions départementales, procédure utilisées pour organiser des majorités de complaisance en écartant des militantEs trop revendicatifs pourtant mandatés par les syndicats.

Un primat qui passe par la lutte pour la vie démocratique des syndicats, et le refus des pratiques visant à contourner les règles démocratiques de fonctionnement des syndicats (non prise en compte de vote)

Dans ce débat, c'est la vigueur du contrôle collectif,la rupture avec une attitude d'attentisme délégataire, qui permettra de remettre la pratique de classe au cœur de l'activité syndicale.

C'est également le renforcement des espaces interpro, notamment les UL, par les militantEs de base, qui donnera l'impulsion à un renforcement du caractère de classe de la CGT.

C'est ce qui permettra de donner une orientation concrète à des orientation de classe, qui ne se résumera pas à changer un discours réformiste par un discours de classe, mais y ajoutera un changement de la pratique et de la stratégie syndicale collective qui donnera du contenu concret à ce discours de classe.

Des syndicalistes libertaires CGT

http://tribune-syndicaliste-libertaire. ... a-cgt.html


Sur la crise de la CGT

Une contribution communiste-libertaire au débat

Parce que la CGT est au cœur de l’histoire du mouvement ouvrier, l’histoire de notre confédération ne peut se comprendre en dehors de l’histoire des confrontations idéologiques qui ont traversé la classe ouvrière. Tour à tour les conceptions libertaires, réformistes ou communistes-staliniennes en vue de l’émancipation des travailleurs y furent majoritaires. A partir de 1947 l’idéologie communiste-stalinienne a dominé quasiment sans partage. En mettant de côté la question de la FEN pour les enseignants et hormis quelques bases FO animées par une pincée de trotskystes ou d’anarchistes qui avaient rejoints la scission organisée par les socialistes, la CGT a représenté l’essentiel du syndicalisme de combat des années 47 jusqu’au milieu des années 60. Un syndicalisme de classe, c’est-à-dire un syndicalisme intransigeant et porteur d’un projet de société socialiste. Sur les méthodes de fonctionnement, les militants PCF transposaient dans la CGT un soi-disant centralisme démocratique qui ne tolérait aucun pluralisme d’opinion et pratiquait une sélection impitoyable de cadres sur la base de leur supposée discipline.

Mai 68 sera un tournant. Car si la CGT s’est renforcée pendant et après le mouvement, l’auto-limitation de la grève générale aux seules revendications immédiates et la confrontation violente avec la jeunesse révoltée creusa une fracture qui ne se refermera pas. Cabrés sur la lutte contre les « gauchistes » qui contestaient les orientations et les méthodes des communistes-staliniens*, le PCF et la CGT se coupèrent durablement d’une frange importante de militants révolutionnaires : exclusions, refus d’adhésions, interdictions d’accès aux responsabilités, violences physiques… tout est fait pour pousser ces jeunes libertaires, trotskystes, maoïstes hors de la CGT. Certains s’accrochèrent néanmoins. Mais beaucoup finiront par grossir les rangs de FO ou de la CFDT pour y construire des espaces de radicalité en compétition directe avec la CGT. Les féministes se heurtèrent au même mur aboutissant à la fermeture du mensuel Antoinette.

Les années 70 seront alors celles du soutien inconditionnel au Programme commun renforçant l’illusion réformiste parmi les travailleurs et les militants en une solution électorale à la question de l’émancipation de la classe ouvrière ; et nourrissant l’attentisme social. Cela débouchera au début des années 80 sur le soutien inconditionnel au gouvernement PS/PCF de 1981 à 1984 avec le pied sur le frein des luttes pour ne pas perturber le gouvernement d’Union de la Gauche et ne pas gêner le travail des « camarades ministres ». Dans la même décennie le soutien officiel sans faille affiché au camp soviétique malgré les informations de plus en plus claires sur les « socialisme réel » entretiendra un malaise idéologique certain qui culminera dans les débats autour du surgissement en Pologne de Solidarnosc.

La génération des militants PCF qui ont construit et dirigé la CGT sur 40 ans est alors une génération issue de la Résistance. Elle portait un espoir de révolution basée sur le renforcement et l’expansion du bloc soviétique. De ce point de vue l’histoire a tranché… Mais dans sa grande majorité cette génération était politiquement honnête. Ni Séguy ni Krasucki n’ont été salis dans leur vie personnelle. Et quand les militants PCF détournaient dans la CGT ou dans les CE des moyens syndicaux (hommes, influences et deals, argent…) ce n’était pas pour leur bien être personnel mais pour leur parti et leur vision de l’émancipation. Que cette vision fut erronée est une autre histoire. Pour bien des militants devenir permanent était un honneur qui souvent coutait une baisse de salaire et des journées de travail sans fin.

L’effondrement définitif de cette vision de l’émancipation dans les années 90, le changement de génération, l’effondrement du PCF ont laissé la CGT sans boussole politique aucune. La défaite du stalinisme laissera alors des milliers de militants orphelins, épuisés, cyniques. Et la marginalisation des révolutionnaires non-PCF depuis 68 privera la CGT des ressorts militants et politiques qui auraient permis une déstalinisation réussie ; une réorientation qui aurait sauvegardé les principes d’un syndicalisme de classe. Sur le champ de ruine idéologique et humain abandonné par le stalinisme se mettra en place la progression des idées réformistes dans la CGT et la corruption qui nous atteint. Malgré leur tout petit nombre de militants dans la CGT, les adhérents du PS et leurs alliés « huïstes » vont se retrouver sur-représentés dans l’appareil confédéral. Trop souvent les heures syndicales servent à la vie personnelle, les permanents ne viennent plus aux manifestations du samedi, l’argent des CE nourrit les restaurateurs et les vendeurs de matériels informatiques… Aux postes de grandes responsabilités des arrivistes sans talent ni principes se mènent des guerres lamentables qui ne portent même pas sur des divergences de fond mais sur le partage du magot ! Quelles sont les divergences, quels sont les enjeux des déchirements actuels au sein de la direction confédérale ? Nul ne saurait le dire tant nos dirigeants sont creux et interchangeables.

Les idéaux et les racines libertaires de la CGT sont aujourd’hui quasiment oubliés. Et pourtant dans les débats qui montent, dans les résolutions que publient nombre de syndicats, d’UD et même de fédérations, ce sont les exigences de respect du fédéralisme et de la démocratie, de contrôle et de rotation des mandats, de probité militante, de conditions matérielles des permanents, de radicalité revendicative, de projet émancipateur renouvelé qui sont mises en avant. Il devient évident qu’un retour aux sources de la CGT des premières années nourrirait utilement les débats. L’année 2015, celle des 120 ans tombe à pic !

S’il est indispensable de faire le ménage « en haut » et que le CCN de janvier prenne des dispositions transitoires et radicales pour une direction provisoire et un congrès extraordinaire rapproché, il faut aussi que les travailleurs et les syndiqués se réapproprient leurs structures, remettent sous contrôle l’activité des leurs élus, de leurs permanents, de leurs directions syndicales. La révolution culturelle indispensable à notre confédération se fera par le bas ou ne sera qu’un pauvre replâtrage qui ne tiendra que le temps d’un sursis.

Les militants de sensibilité communistes-libertaires sont aujourd’hui minoritaires dans la CGT. Ils ne cherchent pas à construire une tendance politique car ce n’est pas leur philosophie et d’ailleurs nombre d’entre eux ne sont adhérents d’aucun groupe politique. Leur seul combat est de contribuer au redressement de la CGT sur des bases de classe et de démocratie directe pour que le syndicalisme redevienne l’école des travailleurs pour une société communiste autogérée. Le pluralisme des philosophies politiques porteuses d’un projet d’émancipation anti-capitaliste figure toujours dans les statuts de la confédération. Il n’y aura pas de sursaut sans une volonté partagée des militants anti-capitalistes de toutes écoles, y compris des camarades du PCF qui n’en peuvent plus de 20 ans de dérive de la confédération, de travailler tous ensemble au redressement de notre vieille maison.

Jean-Yves Lesage, responsable du Collectif Routage Ile de France, membre de la CE du Syndicat Général du Livre et de la Communication Ecrite (SGLCE-CGT). 16 décembre 2014.

*Ceux que le PCF et la presse bourgeoise appelaient alors l’extrême-gauche formaient une frange large et très variée dont les réponses pouvaient être fort différentes et bien entendu pas toujours adaptées.

http://communisteslibertairescgt.over-b ... 33251.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede pit le Lun 11 Jan 2016 13:13

Je suis tombé sur un argumentaire de la CGT qui me parait assez révélateur du champ d'engagement dans lequel ce syndicat se situe, d'autant qu'il apparait comme forme de contribution au prochain congrès :

Chômage
Chiffres de novembre 2015


Le yoyo se poursuit, la précarité continue de s’accroitre.

Les chiffres du chômage pour le mois de novembre viennent de tomber.

Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A baisse de 0,4 %, soit moins 15 000.

Celui des demandeurs d’emploi en catégorie B et C augmente respectivement de + 0,9 % et 1,4 %.

Au total, ce sont 5 442 500 demandeurs d’emploi supplémentaires soit + 0,1 % sur 1 mois et de 5,1 % sur 1 an.

Si le chômage des jeunes baisse de 0,7 %, celui des seniors continue d’augmenter de 0,6% sur un mois et de 9,7 % sur un an.

La fin de l’année est maintenant là et les résultats en matière d’emploi ne sont pas au rendez-vous. L’expression des citoyens aux dernières régionales rappelle combien la crise qui est maintenant sociale a des conséquences sur la vision de nos politiques et sur leur incapacité à changer la donne.

Pourtant, la CGT ne cesse de les interpeller en leur démontrant que ce qui n’a pas marché hier sous un gouvernement de droite n’a pas plus de chance de réussir sous un gouvernement de gauche.

C’est bien d’une autre politique dont on a besoin, capable de relancer la croissance par une relance de la consommation et de l’investissement.

Les 0,6 % de revalorisation du SMIC, le blocage du point d’indice des fonctionnaires depuis 2010, amène à un constat, une accentuation de la pauvreté qui grimpe de 0,2 % en 2014 pour atteindre 14,2 % de la population.

Si nous partageons que la question de la Formation professionnelle est un des éléments concourant à l’amélioration du taux de retour à l’emploi, notamment pour les jeunes sans qualification, la politique d’aide, d’exonération, le pacte de responsabilité, n’ont pas empêché la montée du chômage, au contraire.

L’année 2016 va commencer avec des annonces, du Président de la République, de mesures pour l’emploi. A la veille du lancement de la campagne pour les présidentielles de 2017, espérons qu’il ne s’agira pas que d’effet d’annonce, mais que soit pointée la responsabilité des employeurs et que soit mis fin à cette politique exclusive de l’offre.

La CGT entend, en ce début d’année 2016 et à la veille de son congrès qui se tiendra du 17 au 22 avril 2016 à Marseille, porter une autre politique économique et sociale capable de redresser le pays pour un véritable progrès social.

Montreuil, le 24 décembre 2015

http://www.cgt.fr/Chiffres-de-novembre-2015.html

Je ne comprends l'approche et la posture que comme une forme de syndicalisme d'accompagnement, de partenariat social et de collaboration de classe, et certainement pas comme rien qu'au moins un syndicalisme de lutte pour ne pas dire plus en terme de syndicalisme un peu plus révolutionnaire et de lutte des classes, terrain déserté par la bureaucratie syndicale confédérale. Il y a là dans le contexte d'exacerbation justement de la lutte des classes au profit d'une minorité possédante et exploiteuse une forme d'assujettissement au discours dominant ("relancer la croissance par une relance de la consommation et de l’investissement") et une véritable déclaration de non-guerre.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede pit le Jeu 14 Jan 2016 20:52

Négociations UNEDIC : pour une "négo loyale" ?

Le rapport présenté lors de la dernière Commission Exécutive Confédérale du 5 janvier 2016 comporte des accents combatifs, promettant que la CGT ira aux négociations interprofessionnelles (CPA et Unedic) sur la base de ses propres revendications. Fort bien. Mais il reste des formulations étonnantes. Ainsi sur les négo UNEDIC qui doivent s'ouvrir en janvier, le rapporteur explique :

"le ministre du budget, sous la pression de l a commission européenne, a lui-même annoncé que la prochaine convention assurance chômage devra faire 800 millions d’euros d’économie par an, en les fléchant pour moitié par une baisse du taux de remplacement et pour l’autre moitié par une baisse de la durée d’indemnisation."

"La CGT défendra donc si vous en êtes d’accord :
- Une autre forme pour la négociation dans un cadre impartial et loyal
- Une politique de l’emploi basé sur la relance et le développement durable plutôt que sur l’austérité qui produit les dégâts connus
- Des droits pour toutes et pour tous à un revenu de remplacement
- La construction de la sécurité sociale professionnelle pour des droits garantis collectivement.
- L’organisation d’un grand service public de l’emploi."

Négocier dans "un cadre impartial et loyal" ??? C'est à dire en dehors de la lutte des classes ? Notre syndicalisme CGT devrait prétendre au contraire négocier dans un cadre "partial et déloyal" imposé par la mobilisation avec des patrons écrasés sous le rapport de forces !

"Droit à un revenu de remplacement" : Oui mais à quelle hauteur ?


http://communisteslibertairescgt.over-b ... oyale.html
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Zoom le Lun 11 Avr 2016 12:16

Paris, mercredi 13 avril 2016

CGT : reparlons un peu du syndicalisme révolutionnaire

Cent vingt ans après sa fondation, la CGT reste un acteur incontournable dans la lutte des classes, et on retrouve souvent ses syndicats en première ligne dans les combats ouvriers. Hélas, ils paraissent généralement sans imagination, inaudibles dans les débats sur la nécessaire alternative au système capitaliste. Il n’en fut pourtant pas toujours ainsi...

A l’occasion des 120 ans de la CGT, et à l’approche du 51e congrès confédéral, le blog Communistes libertaires de la CGT organise un débat :

Quelle actualité pour les racines
anarcho-syndicalistes
et syndicalistes révolutionnaires
de la CGT ?


Mercredi 13 avril à 19 heures
29, avenue Ledru-Rollin, Paris 12e
métro Quai-de-la-Rapée ou Gare-de-Lyon

Avec :
• les animateurs et animatrices du blog Communistes libertaires de la CGT ;
• Guillaume Davranche, auteur de Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914), et coauteur du dictionnaire Maitron des anarchistes.

http://alternativelibertaire.org/?CGT-r ... -un-peu-du
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede pit le Lun 18 Avr 2016 02:30

CGT : le feuilleton Lepaon continue

L'information selon laquelle le gouvernement s'apprêterait à recaser l'ex-patron de la centrale provoque un tollé.
À quatre jours de l'ouverture du congrès de la CGT, le fantôme de Thierry Lepaon rôde toujours. Voilà un rebondissement du feuilleton sur l'ancien numéro un de la CGT, dont Philippe Martinez, l'actuel secrétaire général élu en catastrophe il y a un an et aujourd'hui candidat à sa propre succession, se serait bien passé.
Les militants aussi d'ailleurs, qui s'apprêtaient, réunis à partir de lundi à Marseille, à tourner définitivement cette sombre page. Après un peu moins de deux ans de mandat, celui que certains ont surnommé alors le patron « bling-bling », avait dû démissionner, contraint et forcé, à la suite des révélations sur le montant des travaux de son appartement et de son bureau.

Depuis plusieurs jours, la rumeur bruisse du parachutage par le gouvernement du camarade Lepaon à la tête de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (Ancli). Ce que l'agence a démenti en bloc, affirmant qu'« aucun poste n'est actuellement vacant ». Quoi qu'il en soit, ce point de chute serait beaucoup plus honorifique que rémunérateur : selon nos informations il n'y a aucun salaire à la clé mais uniquement des défraiements sur justificatif pouvant aller jusqu'à un montant de 1 500 € mensuels. En l'occurrence, l'actuelle présidente ne se fait rembourser que les billets de train pour se rendre aux assemblées générales et aux réunions exceptionnelles.

... http://www.leparisien.fr/economie/cgt-l ... 717577.php
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Zoom le Mer 20 Avr 2016 01:24

En direct du congrès CGT : Les oscillations de l’applaudimètre (jour 1)

Premier jour du 51e congrès confédéral CGT. La CFDT, le PS et le triste Thierry Lepaon copieusement hués ; Goodyear, Fralib, Air France salués ; Philippe Martinez évoque prudemment la grève générale et la stratégie des alliances... Un rendu sur le vif, au jour le jour, par le blog des Communistes libertaires de la CGT.

... http://www.alternativelibertaire.org/?E ... es-CGT-Les
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Zoom le Jeu 21 Avr 2016 17:23

En direct du congrès CGT : l’affaire Lepaon fait s’indigner, la grève générale fait trépigner (jour 2)
Deuxième jour du 51e congrès confédéral CGT. Sévère avertissement, avec près d’un tiers d’opposition sur le rapport d’activité ; mutisme de la direction confédérale sur l’affaire Lepaon ; les débats rattrappés par l’actualité, le mot d’ordre de grève reconductible ovationné... Un rendu sur le vif, au jour le jour, par le le blog Communisteslibertairescgt.org.
... http://www.alternativelibertaire.org/?E ... -l-affaire


En direct du congrès CGT : Feu sur El Khomri, feu sur McDonald’s (jour 3)
Troisième jour du 51e congrès confédéral CGT. Entre 21% et 36% d’opposition sur les textes, nombreuses interventions en faveur d’un appel du congrès à la grève reconductible, les cheminots tempèrent les ardeurs, la campagne contre McDo suscite un vif intérêt... Un rendu sur le vif, au jour le jour, par le le blog Communisteslibertairescgt.org.
... http://www.alternativelibertaire.org/?E ... GT-Feu-sur
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Zoom le Sam 23 Avr 2016 15:05

En direct du congrès CGT : Contre la répression, mais sans les Goodyear (jour 4)

Quatrième journée du congrès CGT. La CES dans le viseur des délégués, mais la FSM ne fait pas recette. La concurrence interne, plaie du fédéralisme. Une séquence « libertés syndicales » un peu ovni. Un rendu sur le vif, au jour le jour, par le le blog Communisteslibertairescgt.org.

... http://alternativelibertaire.org/?En-di ... -Contre-la
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Zoom le Mar 26 Avr 2016 12:23

En direct du congrès CGT : Martinez donne le change (jour 5)

Dernière journée du congrès CGT. Volonté de tourner la page de l’affaire Lepaon, mais l’équivoque demeure. La « grève reconductible » revient dans le discours de clôture, très applaudi. Un rendu sur le vif, au jour le jour, par le blog Communisteslibertairescgt.org.

... http://alternativelibertaire.org/?En-di ... T-Martinez
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede pit le Ven 15 Juil 2016 01:46

La CGT dans le mouvement contre la "loi travail"

A la mi-juin, la question du rôle de la CGT dans le mouvement contre la "loi travail" se pose avec une particulière acuité, étant donné la poursuite chaotique des grèves et son rôle ambigu dans les dernières manifestations. Un des animateurs du site "Où va la CGT?" nous aide à comprendre l'état d'esprit des syndicalistes de base ainsi que les dynamiques internes à la confédération qui peuvent expliquer son apparente radicalisation.

émission à écouter : http://vivelasociale.org/les-emissions- ... oi-travail
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede pit le Mer 27 Juil 2016 21:16

STC et LAB : La justice bourgeoise n’est pas notre amie

La direction confédérale persiste dans l’erreur. Elle n’a rien retenue des années passées à tenter de faire interdire des syndicats SUD !

Les fédérations CGT qui pensaient gagner en empêchant les créations de syndicats SUD n’ont donc pas tirer de bilan ! Non seulement le recours à la Justice bourgeoise n’a rien empêché, mais la CGT est durablement affaiblie par la fuite de militants révolutionnaires qui auraient du avoir toute leur place dans notre CGT.

Lors des premières grandes vagues d’exclusions des secteurs et militants combatifs de la CFDT, la CGT a raté l’occasion de réparer le mal fait par l’exclusion et l’acharnement à l’encontre des militants « gauchistes » dans ses rangs depuis la Libération puis crescendo avec la montée de radicalité des années 60/70.

Au moment où le 51° Congrès tire un trait sur l’alliance privilégiée avec la CFDT, et où l’unité dans les luttes contre la loi El Khomri nous oblige à travailler avec les syndicats Sud-Solidaires, la direction reste au milieu du gué. Car la conclusion de la séquence des luttes du printemps c’est que la CGT devrait lancer un appel vers les syndicats SUD dans la perspective du regroupement des syndicalistes combatifs. Cet appel pourrait d’ailleurs viser aussi quelques secteurs FO.

Après avoir contesté en vain la légitimité du syndicat indépendantiste breton (SLB) en 2013, la CGT s’associe à la CFDT et la CFTC pour demander l’interdiction du STC, le syndicat indépendantiste Corse, alors même que ce syndicat est devenu la première force sur l’Ile ! Et la CGT attaque également le syndicat indépendantiste du Pays Basque, le LAB, qui finissait troisième des dernières prud’homales et second des dernières TPE...

Nous ne sommes pas obligés de partager toutes les valeurs de ces syndicats qui lient la lutte pour l’émancipation sociale et nationale. Mais tenter de les empêcher de participer aux élections, dans les entreprises comme dans les territoires est une bêtise qui entravera les possibilités de combat unitaire. L’irruption des militants de LAB empêchant la tenue des journées d’été de la fédération locale du PS avait pourtant été largement plébiscitée par les militants CGT sur Facebook !!!

Plus grave encore est la nature des arguments choisis par les avocats de la CGT : Revendiquer un droit à l’indépendance serait anti-républicain ? Tout comme poursuivre des « objectifs politiques » ? Ou pis encore quand LAB ne devrait pas pouvoir participer aux élections du fait qu’il s’était opposé aux nouvelles grandes régions ? Ou parce qu’il dénoncé l’emprisonnement de son ex-secrétaire général ?

Comment ne pas comprendre que la jurisprudence qui se construirait sur de telles assertions se retournerait un jour où l’autre contre le syndicalisme de classe tout entier ? Car mettre à bas le capitalisme ce n’est pas très « républicain », ni très « apolitique » !

Si on ajoute que le STC et LAB sont membres de la Plateforme des Syndicats des Nations sans Etats comme l’USTKE de Kanaky, l’UGTG de Guadeloupe, l’UGTM de Martinique, on mesure et le ridicule et le risque d’isolement de la CGT dans cette démarche aux relents autoritaires, nationalistes et électoralistes...

Pour en savoir plus sur la Plateforme : http://www.psnse.com/index.php

http://www.communisteslibertairescgt.or ... -amie.html


Motion des syndicats CGT des cheminots d’Hendaye et de Bayonne

Les syndicats CGT des cheminots d'Hendaye et de Bayonne ont été surpris d'apprendre par voie de presse la requête intentée par la CGT contre l'union syndicale LAB pour les élections TPE.

Sur la forme, la confédération CGT, éloignée géographiquement du territoire sur lequel le syndicat LAB est implanté a fait une erreur de jugement en ne consultant pas les syndicats CGT des Unions Locales (UL) CGT de Bayonne, d’Hendaye et de Mauléon. Quelle que soit la décision de justice, localement, la CGT ne sortira pas grandi de cette initiative. Dans la période actuelle de lutte contre des reculs sociaux sans précédent, est-il réellement judicieux de perdre du temps à effectuer des recours juridiques ? Les élections ne peuvent se gagner ou se perdre sur des recours juridiques mais sur des débats d'idées. C'est la raison pour laquelle il est incompréhensible que l'avis des unions locales n'est pas été demandé.

Sur le fond, certains arguments utilisés par la CGT dans son réquisitoire ont choqué de nombreux militants et syndiqués CGT qui oeuvrent au quotidien pour la convergence des luttes, la liberté d'expression et d'opinion. Nous rappelons que depuis 2010, de nombreuses requettes ont été déposées, par divers syndicats CGT, auprès de l'Union Départementale (UD) CGT 64 concernant le travail avec le syndicat LAB. Dernièrement, lors du congrès de l'UL de Bayonne des 2 et 3 Juin 2016, une motion demandant à l'UD CGT64 de revoir son positionnement vis à vis du travail avec le syndicat LAB a été votée. L'UD CGT 64 est, pour l'instant, restée sourde à ces demandes.

Aux vues de ces irrégularités tant sur la forme que le sur le fond, les syndicats CGT des cheminots d'Hendaye et de Bayonne se démarquent de cette initiative, la dénonce fermement et demandent par cette motion :
. à la confédération CGT de stopper cette action juridique et de respecter la démocratie syndicale en prenant à l'avenir l'avis des syndicats de site
. à l'UD CGT 64 de revoir rapidement sa position sur l'intégration du syndicat LAB dans l'intersyndicale.

Salutations fraternelles.

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