Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Débats politiques, confrontation avec d'autres idéologies politiques...

Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Messagede Zoom le Jeu 13 Nov 2014 03:28

Antifascisme : Front social contre Front national

Congrès du Front National à Lyon

Le Front National tiendra congrès les 29 et 30 novembre à Lyon. Du côté des forces antifascistes, la mobilisation est de mise : une manifestation ainsi que des débats et ateliers sont programmés à Lyon. L’enjeu est de montrer clairement que les idées d’extrême droite doivent être combattues sans relâche.

Le front antifasciste qui se reconstitue aujourd’hui doit faire face à une période éminemment plus dangereuse que celle qui, dans les années 1980-1990, avait conduit à la constitution des réseaux Scalp-No Pasaran et Ras l’Front. Le FN est désormais une force électorale incontournable, aux marches du pouvoir, et les réseaux ultra (des soraliens-dieudonnistes aux identitaires et fachos de tout poil) réussissent à obtenir un écho certain. Face à cela, après le délitement de l’antifascisme organisé au début des années 2000, nous avançons encore à pas mesurés, bien que le chemin soit désormais engagé. Il avait fallu près de dix ans pour que le mouvement antifasciste des années 1990 réussisse à organiser des mobilisations de masse comme celle de la manifestation contre le congrès du FN à Strasbourg en mars 1997 qui avait rassemblée près de 50 000 personnes et contribué à affaiblir le parti fasciste. Nous sommes loin de pouvoir espérer réussir aujourd’hui une telle initiative. Pour autant nous n’en sommes pas exactement au point zéro.

Reconstruire un mouvement contre l’extrême droite

Les mobilisations de juin 2013 et 2014 suite à l’assassinat de Clément Méric, la multiplication de collectifs antifascistes locaux (aux réalités et aux contours forts variés), le renforcement de l’association Visa et la structuration progressive de la Conex, mais aussi la semaine « Marseille contre l’extrême droite » organisée lors de l’université d’été du FN à Marseille en septembre 2013 comme le week-end antifasciste programmé face au congrès du FN à Lyon en novembre prochain sont caractéristiques de cette période de reconstruction.

Dans ce processus, les collectifs locaux ont un rôle important à jouer. Divers dans leurs périmètres et leurs structurations, ces collectifs manquent aujourd’hui cruellement de coordination. Cartels d’organisations ou collectifs d’individus, certains peuvent être solidement implantés et depuis longtemps, d’autres, parmi les plus récents, peinent à s’installer dans le paysage. Chaque collectif est pour l’heure renvoyé à sa réalité locale, à la production de son propre matériel d’intervention et, la plupart du temps, se retrouve cantonné à la réaction au coup par coup. Mais le manque de coordination – qu’il s’agit de renforcer au plus vite ! – entraîne aussi une difficulté à mener des débats de fond qui, même si s’y expriment des opinions divergentes, voire des confrontations, permettraient de penser collectivement et stratégiquement l’action antifasciste à l’échelle nationale.

Sur le plan stratégique justement, le premier écueil à dépasser dans cette reconstruction/ redéfinition en cours du mouvement antifasciste est d’affirmer que la fracture ne doit pas se faire entre antifascisme radical et antifascisme de masse. Pour Alternative libertaire, la colère qui peut exister face à la progression de l’extrême droite doit pouvoir s’exprimer : elle contribue à battre en brèche la banalisation de l’extrême droite et de ses idées, assise par les médias dominants comme par les partis de gouvernement dans leur ensemble. Pour autant, cette colère peut s’exprimer différemment. Ainsi, lors de la manifestation de fin novembre contre le congrès du FN, il ne doit pas exister de rupture entre les camarades partisans d’actions radicales et celles et ceux souhaitant « seulement » défiler. Ce positionnement, cette « diversité des tactiques », Alternative libertaire propose au(x) collectif(s) d’organisation de le partager et de l’assumer concrètement (organisation éventuelle d’équipes juridiques et médicales par exemple).

Contre l’isolement, pour la solidarité de classe

Alternative libertaire a décidé, lors de sa dernière coordination fédérale, de faire de la réussite de la manifestation antifasciste de Lyon une de ses priorités, en s’engageant partout où c’est possible dans les cadres unitaires qui porteront cette mobilisation. Lors de cette manifestation, nous proposons également à nos partenaires libertaires et anticapitalistes la structuration d’un pôle large dans la manifestation, dans lequel chaque cortège s’intégrerait sans pour autant s’y dissoudre. Ainsi les anticapitalistes apparaîtront unis et parlant d’une même voix face au parti fasciste et à l’extrême droite. Une voix qu’il faut faire entendre car elle raisonne des mots de lutte et de solidarité de classe, de grève, d’autogestion...

D’autant qu’à l’occasion de la mobilisation contre le congrès du FN, des forums sont également prévus. Ils peuvent être l’occasion de défendre un antifascisme social comme alternative à l’antifascisme républicain, qui apparaît trop souvent comme seul rempart à la progression du FN. Par antifascisme « républicain », nous visons particulièrement l’illusion qui consiste à croire qu’une force électorale à gauche de la gauche serait capable de freiner la progression du FN. C’est le choix stratégique explicite de la gauche mélenchoniste et du PCF. C’est aussi une idée qui habite les têtes de nombreux militants, pas nécessairement encarté-e-s, mais polarisé-e-s par cette stratégie. Au-delà, les discours généraux sur « l’abstention qui fait monter le FN » participent de cette stratégie républicaine qui renvoie à l’isoloir – et à l’isolement – la lutte antifasciste.

Pour un antifascisme social

Encore faut-il donner du contenu à cet antifascisme social. Si nous jugeons la période véritablement plus inquiétante, nous devons, alors, aller plus loin que ce que nos habitudes militantes nous confortent à mettre en œuvre. Il ne s’agit pas de se priver de faire ce que nous savons faire, de faire ce que nous avons appris au cours de plusieurs années de pratiques des luttes : organiser des manifestations, des collages, des tractages, réaliser des argumentaires et assurer – le plus possible – une présence physique face à l’extrême droite. Face à la tentation fasciste et à l’ampleur de la pénétration des idées d’extrême droite, il faut regagner du terrain. La « simple » propagande et les réactions au coup par coup n’y suffiront pas, bien que ces aspects soient nécessaires. La présence physique sur les marchés, sur les lieux de vie et de sociabilité populaire sont une nécessité. Pas seulement pour y apporter un discours qui peut apparaître comme extérieur mais pour prouver et incarner nos engagements et nos valeurs d’entraide et de solidarité. L’action syndicale que nous pouvons développer sur nos lieux de travail, les luttes sociales que nous contribuons à animer sur différents fronts (logement, antiracisme…) peuvent y contribuer et c’est bien sûr de cela dont il faut parler et qu’il faut d’abord faire connaître.

La campagne unitaire « Uni-e-s contre l’extrême droite » portée par la CGT, la FSU et Solidaires est encore trop « centralisée », même si des initiatives locales ont pu exister. La responsabilité des militants révolutionnaires et de contribuer à décliner plus encore cette campagne à l’échelle des départements et des unions locales comme dans les fédérations, les syndicats et les sections des secteurs professionnels. Tout atteste que le syndicalisme reste un rempart essentiel à la progression de l’extrême droite, par sa capacité à mener des luttes de masses et à rendre tangible la solidarité de classe au quotidien. Le renforcement de l’association Visa, la création d’antennes locales, comme c’est le cas dans les Bouches-du-Rhône, peut également participer de cette démarche. La création de commissions antifascistes dans les différents syndicats et aux différents niveaux de structuration est également à l’ordre du jour. Il ne faut pas non plus négliger ce qu’un travail intersyndical antifasciste peut permettre en matière de consolidation des liens intersyndicaux et interprofessionnels, atout certain pour les luttes sociales à venir.

Mais il s’agit aussi de développer d’autres pratiques extraparlementaires. Des expériences comme celles de la Créa à Toulouse, de la Rôtisserie ou de la cantine autogérée des Pyrénées à Paris, même si elles sont encore embryonnaires et limitées, vont dans ce sens. Les lieux autogérés qui peuvent exister dans certaines villes, comme L’Étincelle à Angers, également.

… et extraparlementaire

Nous devons aussi garder à l’esprit que si les (trop) rares expériences que nous pouvons mobiliser ont été la plupart du temps mises en œuvre en ville, il est capital de trouver les contours de pratiques similaires dans les espaces périurbains et ruraux. Même si les modalités d’intervention peuvent être encore difficiles à imaginer, cela n’en demeure pas moins un objectif qui peut être discuté dans les collectifs militants.

Le projet est bien de rendre possible ce qui s’apparenterait à des centres sociaux autogérés, véritables bourses du travail contemporaines, où la solidarité la plus concrète et la plus élémentaire ne serait pas qu’un vain mot. C’est aussi de cela qu’il faut débattre au sein d’un mouvement antifasciste qui cherche à répondre le plus efficacement possible à la résistible ascension des différentes extrêmes droites. L’ancrage de militants anticapitalistes, libertaires et révolutionnaires dans le mouvement social et le syndicalisme est un atout certain pour éviter que ces initiatives restent cantonnées à un pré carré militant, et, au contraire s’adressent au plus grand nombre. Portées au sein des collectifs antifascistes, dans les différents regroupements unitaires (notamment ceux préparant la mobilisation de novembre à Lyon), ces propositions peuvent dessiner une alternative idéologique et stratégique et contrecarrer les discours légalistes et républicains tout en affirmant une position anticapitaliste. Car c’est bien à partir de notre terrain, celui de la rue et des luttes, que nous dessinerons les contours d’un antifascisme social, de masse et de classe.

Édith Soboul (secrétariat fédéral d’AL)

http://www.anarkismo.net/article/27579
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Re: Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Messagede Zoom le Sam 22 Nov 2014 03:15

Appel de la Conex (Coordination Nationale contre l’Extrême droite)

Nos collectifs, associations, syndicats et organisations, qui sont engagés de longue date contre les idéologies d’extrême droite dont le FN est le porte parole électoral, déclarent :
Alors qu’une quinzaine de villes sont dirigées par l’extrême droite et que les présidentielles de 2017 sont un objectif majeur pour le FN,
Alors que les idées d’extrême droite gangrènent la société,
Alors que les actes de violence des groupuscules fascistes se multiplient,
Alors que la situation économique et sociale s’aggrave à travers toute l’Europe,
Alors que la jeunesse peine à trouver l’espoir en de jours meilleurs,
Nous appelons toutes les forces antifascistes, quel que soit leur champ d’intervention et à hauteur de leurs moyens, à s’unir et agir face à l’extrême droite.
Faire barrage à l’extrême droite passe aussi par la lutte contre l’austérité, par le dépassement de la crise du capitalisme et par une juste répartition des richesses. Mais ill faut déjà s’opposer farouchement et directement aux agissements de ses membres, de ses élu-es et de ses organisations :

1. Dans la continuité de leurs activités, nos collectifs, associations, syndicats et organisations s’engagent à mettre en commun leur surveillance des villes occupées, des conseillers municipaux d’extrême droite. Nous dénoncerons aussi les porosités entre l’extrême droite et une partie du champ politique,
2. Nous produirons du matériel militant commun et identifié, valoriserons les ripostes unitaires,
3. Nous nous engageons également à relayer les actions antifascistes aux niveaux européen et international, à mieux connaître les agissements des groupes d’extrême droite à travers le monde pour mieux les dénoncer, à faire vivre la solidarité internationale antifasciste,
4. Nous nous adresserons particulièrement aux jeunes générations pour qu’elles se réapproprient et perpétuent le combat contre l’extrême droite. Cela nécessite d’être plus à leur écoute, de moderniser nos discours, d’aller à leur rencontre dans les quartiers populaires, les campagnes, les lycées et de mieux démasquer et démystifier Soral, Dieudonné, les Identitaires et tout groupe d’extrême droite. Les ripostes que la jeunesse met déjà en œuvre doivent être mieux connues,
5. Parce que la rue est un lieu d’expression populaire historique, nos collectifs, associations et organisations mettront tout en œuvre pour ne plus laisser les fascistes y parader librement,
6. Nous nous engageons à soutenir les victimes de l’extrême droite et plus généralement à raviver l’espoir par la lutte antifasciste,
7. Pour s’opposer au FN et pour démontrer l’ampleur des résistances aux idées réactionnaires, racistes, antisémites, islamophobes, sexistes, homophobes, nationalistes et identitaires, nos collectifs, associations, syndicats et organisations appellent à :
- Multiplier de septembre à novembre les initiatives locales contre l’extrême droite pour préparer le week end des 29 et 30 novembre à Lyon,
- Manifester dans l’unité samedi 29 novembre à Lyon, manifestation suivie d’un concert,
- Participer aux conférences / débats dimanche 30 novembre.
Alors que le FN se met en ordre de marche pour ses prochaines batailles, électorales notamment, l’heure n’est ni à la résignation ni au fatalisme mais à la mobilisation la plus large et unitaire face au parti de la haine et ses satellites.
FACE AU CONGRES DU FN A LYON,
POUR L’EGALITE DES DROITS,
POUR LA JUSTICE SOCIALE ET LA SOLIDARITE :
MANIFESTATION / CONCERTS / FORUM
SAMEDI 29 ET DIMANCHE 30 NOVEMBRE A LYON !
Le 29 juin 2014

Premières signatures :
CAPAB, CGT Education 93, CLA Reims, CNT Hôpital Bois Bernard (62), CODEX 05, Collectif Antifasciste Paris 18ème, Collectif de Vigilance 31, Collectif de Vigilance 69, CONEX, Debunkers, Fédération SUD Education, La Horde, Mémorial 98, Réseau Angevin Antifasciste (RAAF), Riposte Antifasciste, Ras le Front Isère, Ras le Front Rouen, Ras le Front Trégor 22, Sang pour sans (Champigny 94), Solidaires Etudiant-es, Solidaires Finances Publiques, SUD Education 34, Union syndicale Solidaires, VIRAGES (Houilles 78), VISA, VISA 13


site : http://www.alyonnousfaceaufn.org/


Déclaration AL / NPA

Anticapitalistes contre l’extrême droite

Les 29 et 30 novembre se tiendra à Lyon le XVe congrès du Front national. Le 29 novembre, nous manifesterons dans les rues de Lyon aux côtés des signataires de l’appel « Unir et agir face à l’extrême droite » parce qu’il n’est pas question que nous laissions ce parti antisocial se réunir tranquillement pour préparer sa conquête du pouvoir.

L’enjeu est de taille : alors que le PS démontre quotidiennement son mépris des travailleur-ses et sa loyauté envers le patronat, le FN, dont la parole est complaisamment relayé par les médias nationaux, s’impose comme le premier opposant au pouvoir en place. Mais si le Front national progresse dans les urnes et dans les esprits, ce n’est pas parce qu’il a changé son fond de commerce, c’est parce l’UMP et le PS, dans une dramatique course en avant pour draguer l’électorat frontiste, n’ont cessé de reprendre à leur compte des pans entiers du discours de l’extrême droite.

En mettant en scène la traque des sans-papiers, en multipliant les lois sécuritaires, en réprimant sans relâche le mouvement social et en pointant systématiquement du doigt les mêmes boucs émissaires (les chômeur-ses, les étranger-es, les musulman-es, les Rroms, etc.), la classe politique dominante a encouragé la propagation des thèses de l’extrême droite. Plus encore, en multipliant les cadeaux pour le patronat et les mesures d’austérité pour les classes populaires, les gouvernements successifs, qu’ils soient de droite ou "socialistes", ont déroulé le tapis bleu-blanc-rouge au Front national, qui récolte les fruits du désespoir.

Dans le même temps, l’énorme opération de communication supervisée par Marine Le Pen a permis au Front national de lisser son image pour préparer sa conquête du pouvoir. Mais nous ne sommes pas dupes de cette stratégie : derrière les sourires et le vernis social, le Front national reste le centre de gravité et le fer de lance électoral d’une extrême droite raciste, homophobe, machiste, autoritaire et profondément réactionnaire ; d’une extrême droite violente qui multiplie les agressions et prône la répression policière dans les quartiers populaires ; d’une extrême droite antisociale qui adhère complètement au système capitaliste.

En détournant la colère populaire contre de faux ennemis et en divisant le camp des travailleur-ses, la richissime dynastie Le Pen fait en effet clairement le jeu des capitalistes et la posture "antisystème" qu’affectent les orateurs de l’extrême droite ne devrait tromper personne : la solution "patriote" qu’ils prétendent proposer à la crise n’est qu’une variante nationale du capitalisme. Or le capitalisme "Made in France" n’est pas moins intolérable que le capitalisme mondialisé et ce n’est pas parce que le patron est français que l’exploitation est plus douce.

Face à cela, nous devons nous montrer à la hauteur des enjeux : si nous ne voulons pas d’une société cadenassée et rétrograde, c’est à nous de reprendre les choses en main. Anticapitalistes, nous pensons que la meilleure manière de combattre l’extrême droite c’est de proposer un autre projet de société et de répondre à la précarité par la solidarité de classe. Ce n’est pas en construisant un éventuel « front républicain » qu’on luttera efficacement contre le FN, c’est en repartant des préoccupations de base et en imposant, par la lutte sociale, des revendications concrètes. Si nous ne voulons pas continuer à voir l’extrême droite battre le pavé, nous devons regagner le terrain perdu en développant des actions de solidarité et d’entraide dans nos quartiers, en renforçant les contre-pouvoirs et les lieux de résistance. Si nous voulons prouver qu’une autre société est possible, c’est dès maintenant qu’il faut commencer à la construire !

Alternative Libertaire & Nouveau Parti Anticapitaliste

http://alternativelibertaire.org/?Antic ... -l-extreme



29 novembre : tract AL-CNT Lyon

A Lyon, les haines du FN ne passeront pas !

Le FN n’est pas un parti comme les autres : meeting, rassemblement, ou congrès : pas d’espace pour lui, ni à Lyon, ni ailleurs ! Le 29 novembre 2014, toutes et tous à Lyon contre le congrès du parti d’extrême droite. Soyons des milliers pour montrer qu’il n’est pas « banalisé ».

Sous couvert de dédiabolisation entamée par Marine Le Pen, le Front National défend toujours les mêmes revendications qu’à sa création, soit un projet de société inégalitaire, raciste et xénophobe. La préférence nationale, cheval de bataille du FN, n’est rien de plus qu’une vitrine politique du racisme : la chasse aux sans-papier-e-s, aux immigré-e-s et aux pauvres.

A travers un discours économique dénonçant un assistanat volontaire d’une partie de la population, le FN peut donc encore et toujours stigmatiser une partie des classes les plus populaires.

Ses solutions : revenir sur les acquis sociaux et les droits fondamentaux de chacun-e, ne remettent absolument pas en question les causes politiques des inégalités. Nous ne pouvons cautionner un discours populiste, qui vise en réalité à conforter encore et toujours la domination économique de certain-e-s : en ne combattant pas le capitalisme mais en l’encourageant sur un mode protectionniste. Le FN maintient ses intérêts économiques, les cadres dirigeant-e-s étant eux-mêmes issu-e-s ou partie prenante de la bourgeoisie, tout en se prétendant « proches » des catégories populaires.

Les conséquences de l’application du programme du FN peuvent d’ores et déjà se constater localement, dans les municipalités tombées entre leurs mains. Ainsi, nous sommes loin du discours salvateur défendu, soit une revalorisation des conditions de vie des personnes.

Les associations d’éducation populaire voient leurs financements coupés, leurs salles retirées, les parents sans emploi sont mis dans un processus d’exclusion des cantines scolaires et des temps périscolaires... Preuve s’il en est de la réalité du Front National, loin des sirènes rassurantes de Marine Le Pen. Elle et ses élu-e-s qui se réclament proches des classe populaires, ne soutiennent pas les ouvriers-ères en lutte pour leur emploi (ou juste le temps d’un coup médiatique), et pourtant plaident pour une réforme néolibérale des retraites.

Pétainisme social (Travail Famille Patrie), et préférence nationale (aujourd’hui appelé priorité nationale, par Le Pen fille) en persécutant les étrangers ou les français d’origine étrangère, obsession de l’immigration, rétablissement de la peine de mort par référendum, lutte contre l’avortement, opposition à la légalisation de l’euthanasie, politiques familiales natalistes, retour à l’école d’avant 1968, et mariage et adoptions réservés aux couples hétérosexuels.

Voilà, en partie, le réel projet du front national

Les Vrais « amis » du FN

Le FN a tenté de faire croire à une rupture d’avec ses compagnons de toujours, les groupuscules néo-nazis et intégristes catholiques. Au final, des membres du Bloc identitaire ont été appelés au conseil municipal à Béziers (info VISA), et les liens restent forts entre ces organisations. Ce n’est pas étonnant, lorsque l’on sait la porosité entre ces milieux : bien des cadres « assagis » du parti ont été autrefois membres de groupuscules fascistes, et fait leurs armes dans des ratonnades et saluts hitlériens. De même, Marine le Pen, en inventant la notion d’IVG « de confort », flatte les intégristes religieux, pour qui l’avortement devrait tout simplement être supprimé.

Ces liens politiques ne sont pas anodins, ils montrent la réalité de la prise qu’à l’extrême droite en France ; prise renforcée par des décennies de politique antisociale et sécuritaire menée par les gouvernements successifs. En entretenant la précarisation croissante de la population, en banalisant des discours xénophobes, homophobes, racistes, la caste politicienne et notamment le PS, a créé les conditions qui rendent possible l’émergence des extrêmes droites.

Pourquoi le FN fait tant de voix ?

L’échec des politiques menées par des gouvernements de droite comme de gauche, la crise du système capitalisme, engendrent toujours plus d’inégalités. L’écart entre les plus riches et les plus pauvres s’étoffe de jour en jour, et l’insécurité sociale gagne les classes sociales moyennes. Les gouvernements successifs n’ont eu de cesse de reprendre les discours du FN afin de flatter l’électorat potentiel mais aussi de porter l’attention sur autre chose que sur l’échec du capitalisme. Il est dans leur intérêt d’empêcher, une prise de conscience collective en termes de lutte des classes, afin de préserver leurs propres intérêts, qu’ils soient financiers ou de pouvoir.

En pointant du doigt les minorités culturelles, sexuelles, en organisant la chasse aux roms et aux sans-papier-e-s, l’État a ainsi trouvé le moyen de détourner la colère sociale. Mais en nommant ainsi des boucs émissaires, il a permis au FN d’investir l’espace politique et de diffuser ses idées. Prenons pour exemple les lois de sécurité de l’emploi ou d’anti terrorisme sans oublier le racisme d’État : orchestré sans impunité par le PS.

Révolution sociale !

Il est temps aujourd’hui d’envisager un autre projet de société, fondé sur le partage des richesses et l’égalité économique et sociale dans tous les domaines de la vie. Nous n’avons rien à attendre des partis politiques, de droite comme de gauche et encore moins de l’extrême droite.

Pour cela, il est nécessaire de renforcer les luttes actuelles contre les politiques antisociales, les populariser, les soutenir et d’en initier d’autres, dans une perspective anticapitaliste et anti-autoritaire, permettant le développement des capacités de gestion directe de l’ensemble de la population dans tous les domaines.

Contre la destruction programmée des retraites, la réduction annoncée des droits des chômeurs et précaires, la fermeture continue des services publics ou encore les plans de licenciements sans fin, il faut développer une confrontation sociale radicale dans les entreprises, les quartiers et auprès de la jeunesse.

C’est par la grève générale, le sabotage des productions outrancières et le blocage de l’économie que nous pourrons faire échec aux logiques que nous imposent les classes dominantes au nom de « la crise », logiques qui en réalité servent à toujours enrichir les plus riches et à exploiter les plus pauvres.

Quand à la résurgence des violences fascistes et étatiques, il est fondamental de développer l’autodéfense antifasciste populaire, collective et organisée et de lutter contre le répression. L’État est complice et acteur de l’avancée des fachos. Il réprime à tout va celles et ceux qui résistent, allant jusqu’à tuer. Ne comptons pas sur lui pour nous défendre ! N’oublions pas Rémi Fraisse, Yassin Aïbeche Souilah, Lahoucine Ait Omghar, Loic Louise et tant d’autres.

L’éradication du fascisme passe par l’éradication du capitalisme, de l’État, du patriarcat, du racisme, et de toutes les formes d’oppression et de domination.

http://alternativelibertaire.org/?A-Lyo ... s-du-FN-ne
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Re: Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Messagede Zoom le Jeu 27 Nov 2014 18:42

Lyon 29-30 novembre contre le FN : le programme

Manifestation et concert le 29 novembre, débats et ateliers le 30 novembre, la liste des départs collectifs dans toute la France : Toutes et tous à Lyon contre le congrès du parti d’extrême droite. Soyons des milliers pour montrer qu’il n’est pas « banalisé ».


COMMENT Y ALLER ?
La liste des départs de toute la France : http://www.alyonnousfaceaufn.org/?page_id=48


REJOIGNEZ LE CORTÈGE ROUGE ET NOIR !

La Coordination nationale contre l’extrême droite (Conex) est à l’origine de cette manifestation antifasciste populaire où, parmi la foule marchant d’un même pas contre la menace fasciste, on verra se côtoyer organisations politiques, féministes, syndicales et associatives.

La nuance anticapitaliste et révolutionnaire sera bien sûr présente, avec Alternative libertaire, la CNT-F, le NPA et les groupes antifascistes radicaux.

Alternative libertaire et la CNT-F coorganisent un pôle rouge et noir, rejoignez-le !



SAMEDI 29 NOVEMBRE :

Manifestation festive, déterminée et populaire
• Départ à 14h de la place Jean-Macé
• Arrivée place des Terreaux

Concert gratuit avec :
• Jagas (Rock français percutant et engagé, Ile-de-France)
• Auguste from the wood (Chanson française sans prise de tête, Ardèche)
• Alex Zeem (Chanson worldance funk roots, Lyon)
• Paul et Michey (Rock, Marseille)
• DJ et éventuelles collaborations musicales surprise


DIMANCHE 30 NOVEMBRE

forum associatif, social et culturel

Buvette et restauration légère sur place (dont repas végétarien)

Au programme :

Mairie du 8e arrondissement (141, rue Marius-Berliet)
• 10 heures : Petit-déjeuner d’accueil
• 11 heures : Comprendre l’évolution du FN et la diffusion de son idéologie, ainsi que son rapport ambigu aux médias
• 14 heures : Le droit du sol et le droit de vote pour les étrangers pour contrer la logique des « boucs émissaires »
• 16 heures : Plénière de clôture consacrée aux perspectives d’action face à l’extrême droite

MJC Laennec-Mermoz (21, rue Genton, Lyon 8e)
• 11 heures , cinq ateliers-débats en parallèle : • Étendre les droits des femmes et des LGBT menacés par l’ordre moral
• Dans le monde du travail, pour un antifascisme social
• L’éducation et la culture, des enjeux de lutte contre l’extrême-droite
• La solidarité internationale contre l’extrême droite en Europe
• Les organisations de jeunesse face à l’extrême droite

• 14 heures : Les groupuscules d’extrême droite, des satellites du FN


LES INFOS SUPPLÉMENTAIRES
• sur Rebellyon.org : http://rebellyon.info/Manif-offensive-c ... et-le.html
• Sur Demosphere.eu : http://paris.demosphere.eu/rv/35063
• Sur la page d’Alternative libertaire Lyon : https://fr-fr.facebook.com/AlternativeLibertaireLyon

http://alternativelibertaire.org/?Lyon- ... ntre-le-FN
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Re: Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Messagede Béatrice le Sam 29 Nov 2014 14:12

Radio Canut en direct live de la manif contre le FN et le racisme d’État

Une équipe de Radio Canut sera exceptionnellement présente ce samedi sur les ondes du 102.2. A partir de 13h, l’équipe au grand complet sera là dans le cadre de la manifestation contre le Front National et le racisme d’État.
http://canut.radio.fr/

Un suivi de la manif en direct sera assuré sur Rebellyon. Vous pouvez envoyer vos infos par texto au : 0753781165. Pour un peu plus de sécurité les personnes avec un smartphone peuvent utiliser textsecure
Vous pouvez aussi appeller radio canut au 04 78 29 26 00
En cas d’arrestation la caisse de So : 06 43 08 50 32
http://rebellyon.info/Suivit-en-direct- ... ation.html
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Re: Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Messagede Zoom le Dim 30 Nov 2014 15:26

Communiqué d'Alternative libertaire

Les socialistes et leur police protègent le FN et répriment les antifascistes

Aujourd’hui devait se tenir à Lyon une manifestation contre l’extrême droite à l’occasion du congrès du FN.
Des organisations syndicales, des organisations politiques et collectifs antifascistes avaient mobilisé des militantes et des militants de toute la France pour ne pas laisser l’extrême droite tenir le haut du pavé.

Mais la police et, derrière elle, le pouvoir socialiste, en ont décidé autrement : dès le début de la matinée, la tristement célèbre BAC procédait à des contrôles arbitraires dans les rues lyonnaises. Puis ce sont les cars de manifestant-es qui étaient arrêtés, fouillés et très longuement contrôlés. L’objectif ? Perturber par avance la manifestation et intimider. Le ton était donné.

Malgré tout, ce sont des milliers de personnes qui se sont rassemblées. Alternative libertaire avait mobilisé ses forces pour grossir les rangs d’un cortège rouge et noir avec la CNT et aux côtés du NPA dans un pôle anticapitaliste. Mais la manifestation n’est pas allée très loin.

Des incidents déclenchés par une partie de la mouvance autonome (bris de vitrines principalement) ont fourni un prétexte à la police pour réprimer l’ensemble de la manifestation et la séparer en deux par la force dans une atmosphère enfumée par les gaz lacrymogènes. La première partie de la manifestation, bientôt divisée en plusieurs groupes, a été de nouveau gazée sous les projecteurs d’un hélicoptère tandis que des arrestations très violentes avaient lieu. La seconde partie où se trouvait une partie des militant-es d’AL, de la CNT et de Solidaires ainsi que l’essentiel du cortège du NPA, était quant à elle stoppée manu militari et encerclée sur un pont avant d’être déplacée sous bonne garde jusqu’à la gare de Lyon-Perrache.
C’en était terminé de la manifestation contre l’extrême droite et la police en porte l’entière responsabilité.

Le cycle de la répression se poursuit. Après les manifestations de solidarité avec le peuple palestinien, après les manifestations contre le barrage de Sivens, après les manifestations contre les violences policières suite à la mort de Rémi Fraisse, le gouvernement socialiste envoie maintenant sa police réprimer ceux et celles qui manifestent contre l’extrême droite.

Les ennemis du pouvoir socialiste, ce ne sont ni les patrons qui licencient, ni les fascistes qui paradent, ni les exploitants agricoles qui défendent une agriculture ultra-intensive au mépris de l’environnement. Les ennemis du pouvoir socialiste, ce sont celles et ceux qui se battent contre les injustices, l’austérité, les politiques racistes.

Alternative Libertaire dénonce une nouvelle fois les conséquences de la politique répressive d’un Parti socialiste qui méprise les travailleurs-euses et cherche à piétiner le mouvement social. En procédant ainsi, le gouvernement doit savoir qu’il déroule le tapis rouge au Front national et à l’autoritarisme.

Pour cela, Alternative libertaire appelle à renforcer toutes les mobilisations contre les capitalistes et leurs alliés socialistes. Sur nos lieux de travail et dans nos quartiers, c’est en reconstruisant une solidarité de classe que nous pourrons lutter contre les offensives patronales et que nous pourrons endiguer la progression de l’extrême droite, qui prospère sur fond de précarité et de casse sociale.



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Re: Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Messagede Zoom le Mar 6 Jan 2015 12:55

Antifascisme : A Lyon, une manifestation symptomatique

Ce samedi 29 novembre le FN tenait congrès à Lyon, ville qui devient par ailleurs un laboratoire des groupuscules fascistes. En réponse, divers collectifs et organisations ont appelé à manifester pour rappeler une évidence : non le FN n’est pas un parti comme les autres ! Ce parti est et restera un parti pétainiste, réactionnaire, xénophobe et antiféministe ! Malheureusement, la manifestation ne s’est pas passée comme prévu.

Les forces réactionnaires n’ont pas attendu le congrès du FN, le 29 novembre dernier, pour mettre la pression. Quelques jours avant la manifestation, les identitaires ont voulu faire dans la surenchère sécuritaire en proposant aux commerçants leur « service de protection gratuit contre les anarchistes et antifascistes », vaste hypocrisie. Cette manœuvre a servi de prétexte à la préfecture pour durcir, encore plus, le dispositif policier : Carenco, le préfet du Rhône, a répliqué en déclarant que les mesures de « sécurité » seraient renforcées, et ce bien évidement afin de protéger les honnêtes citoyens et citoyennes des heurts entre anarchistes et fascistes.

Un dispositif policier sur mesure

Le jour J, le dispositif préventif était impressionnant. Avant même d’arriver à Lyon, beaucoup de cars affrétés pour l’occasion ont été immobilisés pendant une heure, le temps de fouiller et de ficher, pardon, de « vérifier » l’identité de tous les passagers. Partout dans Lyon, les flics patrouillaient et contrôlaient également les identités des personnes considérées comme suspectes, leur confisquant au passage leurs autocollants. Aux abords du départ de la manif, les fouilles des sacs étaient systématiques, certaines personnes connues comme étant des militants et militantes radicaux ont été préventivement emmené-e-s au poste. Finalement, avec plus d’une heure et demie de retard, à cause des différents contrôles, la manifestation a pu démarrer. Venait en premier le cortège de la Conex (Coordination nationale contre l’extrême droite) et du collectif de vigilance 69, puis les syndicats et partis politiques, le cortège libertaire (AL/CNT) et enfin, le cortège dit « radical ».

Alors que des groupes ont attaqué les vitrines des banques et des agences d’intérim, la riposte policière ne s’est pas faite attendre et une pluie de grenades lacrymogènes s’est abattue sur l’arrière du cortège. Une charge policière a suivi, dispersant l’arrière de la manifestation. La police a ordonné à la tête de cortège de courir pendant qu’elle prenait place au milieu du trou ainsi creusé, dissolvant le cortège de tête après l’avoir harcelé sur une certaine distance. La seconde moitié, composée des cortèges d’AL/CNT, NPA et une partie de Solidaires a été isolée et encerclée sur le pont de la Guillotière une trentaine de minute, puis devant l’Hôtel-Dieu pendant une heure. Finalement, les manifestants et manifestantes ont pu rejoindre la gare de Perrache, sans cesser de scander des slogans, sous escorte policière, photographié-e-s par les fascistes et sous surveillance attentive de l’hélico.

Si la mobilisation n’était pas ridicule, elle n’était pas à la hauteur des enjeux. Encore une fois, nous avons pu constater le recul du mouvement social, qui s’observe de manière concrète, rassemblant environ 4000 manifestants de France et des pays voisins. Elle a eu le mérite d’exister dans un contexte de recul des luttes et d’accélération de la répression. Elle a montré qu’une opposition nationale au FN et au racisme d’Etat existait. Malgré la volonté policière et politique et de faire tomber des têtes, il y a eu relativement peu d’arrestations dans la manif et aucune dans le cortège AL. Grâce, notamment à la coordination entre AL, la CNT, Solidaires et le NPA. On compte malheureusement dix-huit arrestations faites en marge du cortège de la CONEX, deux personnes passées en comparution immédiate qui ont obtenu le report de leur procès au 8 janvier, trois autres ayant refusé la comparution immédiate sont convoquées au tribunal au mois de mars.

Les autres sont sorties avec des rappels à la loi.

Soulignons l’importance du dispositif policier : des dizaines de camions de CRS, un hélicoptère pendant toute la manif, un canon à eau, etc. La police a joué son rôle de milice capitaliste, violente et disciplinée. Il est légitime de s’interroger sur la raison de ce dispositif. Effrayer ? Oui. Réprimer ? Bien sûr. Mais avant tout, comme toujours, la police était là pour protéger les intérêts de l’Etat et du capital. En ces temps de crise économique, l’importance du dispositif policier traduit la peur des classes capitalistes d’un mouvement social radicalisé. Si les autorités et leur porte-voix, les médias, récitent leur discours bien rodé sur les « casseurs », nous ne regrettons pas que les symboles du capitalisme et de la précarisation des travailleurs soient attaqués. Nous nous interrogeons plutôt sur l’utilité la destruction des abribus, qui abritent de la pluie et du vent, dans un quartier populaire où l’antifascisme avait bonne presse.

Toutefois, ces problèmes matériels restent mineurs à nos yeux. En effet, c’est avec l’attitude du « cortège » des « inorganisé-e-s » que nous sommes en désaccord. En effet, au moment de la charge policière, ces personnes ont courageusement couru vers l’avant de la manif, laissant les autres, à l’arrière, gérer la charge et tenir la ligne. Le fait de fuir la charge policière, pour des personnes appelant clairement à l’affrontement dans leurs tracts et affiches, nous a paru quelque peu incohérent et peu honnête. Mais le problème de l’attitude des « inorganisé-e-s » ne s’arrête pas là. Non contents de trouver refuge dans les cortèges en amont de la manifestation, ils et elles ont placé des obstacles derrière leur passage, désorganisant ainsi toute la ligne qui faisait face à la police.

L’absence de solidarité est une chose, la mise en danger de camarades en est une autre. Cette attitude-là est inadmissible. Nous dénonçons également le fait d’imposer une stratégie à tout le monde. Nous devons respecter les différences et capacités de chacun : tout le monde n’a pas l’envie ou la possibilité d’en assumer les conséquences immédiates (lacrymo et coup de matraque). Les actions « violentes » sont une autre manière de manifester mais ne doivent pas empêcher le reste de la mobilisation de continuer de la manière dont ils et elles le souhaitent. Néanmoins, c’est bel et bien ­l’Etat, et son bras armé la police, qui encore une fois nous a réduit au silence. L’autorisation de la manifestation n’a servi au PS que de caution démocratique. La décision de nous empêcher de défiler était prise avant, la casse a juste servi de justification.

Pour un antifascisme sans concession

Cette manifestation ne serait qu’une manifestation réprimée de plus si elle ne révélait pas autre chose. Elle marque une rupture, entre deux conceptions de l’antifascisme : l’antifascisme institutionnel, qui pense que l’on combat le fascisme en appelant à l’aide l’État ; et l’antifascisme radical qui adopte différents moyens d’actions au quotidien et sur le terrain [1]. Les communiqués de la Conex et du Collectif de vigilance, que nous condamnons par ailleurs, appelant à réprimer les « casseurs » illustrent parfaitement ce fossé.

Ces communiqués et cette manifestation sont symptomatiques de l’insuffisance de l’antifascisme « républicain ». Tout cela illustre très bien le paradoxe qu’il y a à en appeler à un État pour régler une situation dont il est lui même à l’origine. Ce « militantisme » institutionnel est à chaque fois un échec cuisant pour la lutte antifasciste, et révolutionnaire de manière générale ; mais entraîne également de lourdes répercussions sur le reste du mouvement social. La faiblesse idéologique de ces organisations et leurs « manifs promenades » ne font que décourager les travailleurs et travailleuses et les nouvelles générations. La faiblesse des organisations dites de gauche et l’absence sur le terrain de la lutte des classes profitent de manière symétrique à la croissance de l’extrême droite et du racisme et sexisme ordinaire. Plus nous nous montrons faibles, plus ils seront forts.

Seul un antifascisme radical de masse permettrait un rapport de force physique et idéologique suffisant pour faire reculer et écraser le fascisme. Néanmoins, cet antifascisme radical ne peut pas exister qu’une fois tous les trois mois dans la rue. Il se doit d’être là, présent dans les quartiers populaires, dans les boîtes, à la fac, à l’école, etc. Ce combat est un combat qui se mène au quotidien, à chaque fois que l’on entend une petite remarque sur les Roms à la boulangerie ou lorsque que l’on discute avec ses voisins. Il est nécessaire de recréer des espaces de solidarité et de discussions où nous pourrions déconstruire toute la désinformation de l’État policier qui ne cesse de nous diviser afin de se protéger. C’est tout un lien de confiance et de solidarité qu’il nous reste à reconstruire et nous l’avons vu le 29 novembre, on part de très loin.

Collectif AL de Lyon

[1] Voir l’article « 1990 : l’antifascisme au tournant » dans Alternative libertaire de septembre 2013, qui rappelle que le problème se posait déjà début des années 1990 pour la construction d’un antifascisme de masse.

http://alternativelibertaire.org/?Antif ... -une-manif
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Re: Mobilisation 29 et 30 novembre à Lyon contre FN

Messagede pit le Dim 11 Jan 2015 15:22

Anti-FN à Lyon : deux manifestants condamnés
Sur les seize personnes interpellées lors de la manifestation anti-FN du 29 novembre, deux était poursuivies devant le tribunal correctionnel de Lyon. Après un premier renvoi, deux jeunes hommes étaient convoqués ce jeudi. Ils ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour l’un et 70 heures de travail d’intérêt général pour l’autre.
... http://www.rue89lyon.fr/2015/01/08/anti ... condamnes/
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