ScSami a écrit:Je suis d'accord avec Fu : ce n'est pas parce qu'il y'a un peu de bon dans quelque chose de pourri qu'il faut tout bouffer. Si on ne peut pas trier les pommes, c'est aux pommes de se trier elles-même !!!
Mais c'est vrai que ce serait une "grande" perte si elle venait à disparaître. Mais ça en serait une tout aussi grande si le système perdurait !
Il faut donc que les animateurs réagissent collectivement !
Déjà on n'est pas d'accord sur la quantité de "bon" et de "pourri"... En revanche, je suis la première à me le dire et à le dire (quitte à me mettre en danger), "il faudrait" réagir collectivement, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.
Il y a quelques années (plus de dix ans je crois) un mec a fait une enquête assez poussée sur la FA (il en est sorti une thèse rendue publique, je ne trahis donc aucun secret chelou susceptible de nuire à cette organisation). Il en ressortait que la FA ne produisait aucune "tare" spécifique mais se contentait de reproduire à des degrés divers les "tares" de la société.
Par exemple, les mandatés étaient des gens qui avaient des postes à responsabilité "dans le civil". C'est moins le cas aujourd'hui, mais on peut constater que d'une manière générale les gens qui se retrouvent bombardés à des postes de "petits chefs" ont tendance à en abuser, à la FA comme ailleurs.
"Les gens" en général ne réagissent pas aux agressions de plus en plus violentes du gouvernement et du patronat. C'est la politique de l'autruche, dans la société et donc aussi à la FA...
Dans cette même logique, on ne peut nier que la logique sécuritaire et le racisme sont en nette progression ces dernières années. Je suis convaincue que beaucoup d'anarchistes sont atteints par cette logique plus qu'ils ne l'imaginent eux mêmes. On ne vit pas dans une bulle détachée de la pression sociale et médiatique...
Il y a encore une dizaine, une vingtaine d'années, l'idée de censure et de sanctions aurait suscité plus de réactions négatives.
Il y a peu de femmes en général dans les milieux militants, et la plupart du temps elles sont réduites au rôle de potiches, d'exécutantes, sont rarement à l'origine d'initiative, ne "la ramènent pas", n'animent pas de tribunes, n'expriment pas ou peu d'idées personnelles, ni dans un journal, ni dans un tract, ni à la radio, ni même en privé. Ce qui correspond encore aujourd'hui à "comment doit se comporter une vraie femme", douce, discrète, assistante efficace...
Communiquer de quelque manière que ce soit est ressenti comme une forme de névrose, et pas seulement sur internet. Essayez d'aller voir vos voisins pour vous présenter, leur dire comme cela se faisait couramment à une époque "si vous avez besoin de sel ou autre surtout n'hésitez pas...", vous provoquerez la méfiance, voire carrément l'affolement!
Il en est de même à la FA. Défendu de communiquer autre chose que des informations sur les listes (or c'est le seul moyen d'entrer en contact régulier avec des militants ou militantes qui habitent à l'autre bout de la France). Créer des liens est également le seul moyen de se mettre d'accord pour lutter contre un ennemi commun (patron, propriétaire dans le reste de la société, mandatés commettant des abus d'autorité à la FA ou à Radio libertaire).
Bref, pour pouvoir lutter contre les récentes dérives il existe bien des moyens, tout simples en théorie (s'associer pour lutter contre les injustices commises par des chéfaillons), mais qui exigent en réalité de ramer à contre courant.