de may le Lun 19 Oct 2009 12:11
malgré l'agitation que semble provoquer ce sujet je tiens à préciser deux choses et à vous citer "enfin" un extrait...
1 Céline était un antisémite de merde ayant écrit des textes ignobles et le personnage je le méprise autant que vous
c'est ici du texte et seulement du texte que je souhaite parler si "les fleurs du mal" avait été écrit par un connard le texte en serait il moins beau? (j'ai pas vraiment la réponse et toute comparaison mise a part...)
2 Voyage au bout de la nuit est un livre qui décrit la guerre et que l'on pourrait qualifier d'antimilitariste, il décrit l'incompréhension face a l'horreur, la folie des hommes, l'absurde de la hiérarchie...
et au risque de surprendre un peu il commence comme ça:
"La race ce que tu appelles comme ça, c'est seulement ce grand ramassis de miteux dans mon genre, chassieux, puceux, transis, qui on échoué ici poursuivis par la faim, la peste, les tumeurs et le froid, venus vaincus des quatre coins du monde. ils ne pouvaient aller plus loin a cause de la mer. C'est ça la France et puis c'est ça les francais.
-Bardamu, qu'il me fait alors gravement et un peu triste, nos pères nous valaient bien, n'en dis pas du mal!...
-t'as raison, Arthur, pour ça t'as raison! haineux et dociles, violés, volés, étripés et couillons toujours , ils nous valaient bien! Tu peux le dire! Nous ne changeons pas! Ni de chaussures, ni de chaussettes, ni de maitres, ni d'opinions, ou bien si tard, que ça n'en vaut plus la peine. on est nés fidèles, on en crève nous autres! Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misere. C'est lui qui nous possède! quand on est pas sages, il serre...On a ses doigts autours du cou, toujours , ça gene pour parler, faut faire bien attention si on tient a pouvoir manger....Pour des riens il vous étrangle.... c'est pas une vie..." (P 8 Folio)
ou encore ...
"Je vais me tuer!" qu'il me prévenait quand sa peine lui semblait trop grande. Et puis il parvenait tout de même à la porter sa peine un peu plus loin comme un poids bien trop lourd pour lui, infiniment inutile, peine sur une route où il ne trouvait personne à qui en parler, tellement qu'elle était énorme et multiple. Il n'aurait pas su l'expliquer, c'était une peine qui dépassait son instruction. Lâche qu'il était, je le savais, et lui aussi, de nature espérant toujours qu'on allait le sauver de la vérité, mais je commençais cependant, d'autre part, à me demander s'il existait quelque part, des gens vraiment lâches... On dirait qu'on peut toujours trouver pour n'importe quel homme une sorte de chose pour laquelle il est prêt à mourir tout de suite et bien content encore. Seulement son occasion ne se présente pas toujours de mourir joliment, l'occasion qui lui plairait. Alors il s'en va mourir comme il peut, quelque part... Il reste là l'homme sur la terre avec l'air d'un couillon en plus et d'un lâche pour tout le monde, pas convaincu seulement, voilà tout. C'est seulement en apparence la lâcheté. Robinson n'était pas prêt à mourir dans l'occasion qu'on lui présentait. Peut-être que présenté autrement, ça lui aurait beaucoup plu. En somme, la mort c'est un peu comme un mariage. Cette mort-là elle ne lui plaisait pas du tout et puis voilà. Rien a dire. Il faudrait qu'il se résigne à accepter son croupissement et sa détresse. Mais pour le moment il était encore tout occupé, tout passionné à s'en barbouiller l'âme d'une façon dégoûtante de son malheur et de sa détresse. Plus tard, il mettrait de l'ordre dans son malheur et alors une vraie vie nouvelle recommencerait. Faudrait bien."