[Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 17 Jan 2016 18:01

17 janvier 2016 - Une semaine de dégringolade. Le Dow Jones est tombé vendredi soir sous les 16.000, il avait commencé l'année à 17.400. Dans le même temps, le CAC40 est passé de 4.600 à 4.200; le DAX à Francfort de 10.800 à 9.550; le Shanghai Composite a chuté de 3.600 à 2.900... et il aurait pu se retrouver encore plus bas sans les interventions des fonds gouvernementaux. La bourse de Moscou est celle qui a enregistré les pertes les plus importantes de la semaine (- 12 %): l'indice RTS a plongé de 770 à 650 en une quinzaine de jours. Les réserves de change des pays émergents fondent à vue d'œil. Enfin, vent de panique ce dimanche sur les places boursières du Golfe. Depuis le début de l'année, Dubaï a reculé de 15 % et le Qatar de 17 %, les 7 marchés du Golfe ont perdu plus de 150 milliards de dollars de leur capitalisation totale qui est estimée actuellement à 800 milliards de dollars. En Afrique du sud, le rand a perdu lundi jusqu'à 9 % de sa valeur... C'est un exemple parmi d'autres des dérèglements monétaires.
Les baisses sont encore plus marquantes sur le front des matières premières. L'indice CRB affiche 161 au lieu des 176 sur lesquels s'était refermée l'année 2015. Le pétrole WTI a cassé le plancher des 30 $ alors qu'il cotait encore 37 $ en début d'année. Une évolution vers les 20 $ est devenue une hypothèse tout à fait envisageable alors que l'Iran ajoute 1 million de barils/jour à un marché ultra saturé. Et que dire de l'indice Baltic qui n'en finit plus de s'effondrer. A 373, rares sont les cargos qui naviguent encore sur les océans... L'activité économique mondiale est à l'arrêt.
Tous les graphiques piquent du nez. Tous sauf les valeurs refuge, l'or et le dollar qui se maintiennent, et les obligations des grands Etats qui s'arrachent bien qu'elles ne rapportent plus rien. Il n'y a pas de raison particulière pour que ça s'arrête. Il n'y a qu'un élément qui serait de nature à retourner la tendance des marchés, ce serait que la Fed revienne sur ses annonces de relèvement de taux et fasse tourner sa planche à billets à plein régime. Pour l'instant le dérapage est contrôlé, mais la sortie de route n'est pas loin. Yellen sera bientôt sous pression...

€/$: 1,0914 / $/¥: 116,98 / US$ index: 98,93
OR: 1081,10 $ / Cuivre: 4365 $ / Blé: 4,71 $ / Pétrole WTI: 29,42 $ / Brent: 31,01 $ (écart: 1,6 $)
Indice CRB (matières premières): 161,03 (- 7)
Indice Baltic (frets maritimes): 373 (- 14, - 13, - 8, - 11, - 10) Le Baltic plonge dans le coma !
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,14 % / JP: 0,22 % / DE: 0,47 % / NL: 0,66 % / BE: 0,84 % / FR: 0,87 % /
CA: 1,15 % / IT: 1,57 % / UK: 1,66 % / ES: 1,75 % / US: 2,03 % / ... / RU: 10,67 % / TR: 10,84 $ / BR: 16,35 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne (6 ans); Autriche, Belgique, Finlande, Pays-Bas, Slovaquie (5 ans); France (4 ans); Danemark, Irlande, Japon, Rep. Tchèque (3 ans); Suède (2 ans); Espagne, Italie (1 an)


10 janvier 2016 - L'année a commencé par un krach. La banque centrale de Chine (PBoC) a sauvé les meubles par 2 fois, lundi et jeudi, en activant le système automatique de coupe-circuit qui entraine la fermeture prématurée des marchés lorsque les pertes atteignent 7 %. De cette façon, le plongeon des bourses chinoises s'est arrêté à 14 % à Shenzhen et à 10 % à Shanghai. La PBoC n'a pas communiqué quel a été le montant des liquidités qu'il a été nécessaire d'injecter dans les circuits pour éteindre (temporairement) l'incendie et empêcher l'effondrement des marchés, mais il doit être considérable. Jeudi, la séance à Shanghai n'a duré que 14 minutes, 29 minutes si l'on y ajoute le quart d'heure d'interruption après que la barre des 5 % ait été atteinte. Paniqués à l'idée de ne pas pouvoir vendre leurs actions à temps, les désinvestisseurs s'étaient rués sur leurs ordres en si grand nombre qu'ils avaient submergé les rachats d'actions par les organismes gouvernementaux. L'autorité chinoise de régulation des marchés financiers a finalement reconnu que le coupe-circuit était contre-productif et elle l'a suspendu... Mais comment fera-t-elle la semaine prochaine et les semaines suivantes ? Continuer à dévaluer le yuan ? Les fondamentaux industriels et manufacturiers sont de plus en plus dégradés. La Chine est en récession et les bulles n'y résisteront pas.
Parmi les effets les plus visibles du plongeon des bourses chinoises: le pétrole est descendu à 33 $ et les économies des pays émergents se rapprochent de leur point de rupture. Le marasme qui envahit peu à peu les secteurs de l'énergie et des matières premières va se communiquer aux secteurs attenants et sous-traitants. Les Etats-Unis seront forcément impactés à travers le résultats des entreprises. La Fed sera obligée tôt ou tard de faire marche arrière toute sur sa politique de relèvement des taux.

€/$: 1,0919 / $/¥: 117,23 / US$ index: 98,39
OR: 1097,45 $ / Cuivre: 4513,50 $ / Blé: 4,78 $ / Pétrole WTI: 33,16 $ / Brent: 33,55 $ (écart: 0,4 $)
Indice CRB (matières premières): 168,66 (- 8)
Indice Baltic (frets maritimes): 429 (- 5, - 5, - 1, - 22, - 16) L'indice s'effondre de plus en plus...
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,09 % / JP: 0,23 % / DE: 0,50 % / NL: 0,68 % / BE: 0,85 % / FR: 0,87 % /
CA: 1,29 % / IT: 1,53 % / ES: 1,71 % / UK: 1,77 % / US: 2,11 % / ... / RU: 9,92 % / TR: 10,92 $ / BR: 16,19 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Autriche, Belgique, Finlande, Pays-Bas (5 ans); France (4 ans); Danemark, Irlande, Japon, Rep. Tchèque (3 ans); Slovaquie, Suède (2 ans); Espagne, Italie (1 an)
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Messagede Antigone le Dim 7 Fév 2016 07:29

7 février 2016 - Pétrole, banques et obligataire ont été les sujets de préoccupation de la semaine comme ils l'ont été la semaine dernière, comme ils le seront la semaine prochaine... jusqu'à ce que ça pète.
Aux USA, les réserves de brut ont atteint, avec 502,7 millions de barils, un plus haut depuis la création des statistiques hebdomadaires en 1982. Mais il faut revenir à 1930 pour retrouver un niveau supérieur à plus de 500 millions de barils. On s'approche du record absolu d'octobre 1929 (545,1 millions de barils). Cette crise exceptionnelle pousse les courtiers à stocker les excédents pétroliers en mer à bord de tankers. C'est le même subterfuge qu'utilisent les armateurs qui estiment que mettre des cargos à l'arrêt leur revient moins cher que de les laisser à quai. Ainsi on soustrait artificiellement du tonnage de l'offre de navires disponibles... et malgré cela l'indice Baltic n'a jamais été aussi bas. Il est tombé sous les 300 pts ! Ces magouilles permettent de soutenir les cours du baril au-dessus du seuil des 30 $.
Crise de surproduction, crise de surinvestissement, investissement financé en partie par l'obligataire dont la bulle a encore grossi cette semaine, et par les banques qui ne voient pas revenir le remboursement sur investissement qu'elles attendaient et qui font descendre leur taux de dépôt en territoire négatif. Ce désordre ajoute de la spéculation sur les monnaies avec des variations assez violentes d'un jour sur l'autre. A cause des inquiétudes qui pèsent sur le secteur bancaire, la bourse de Rome a perdu 8 %. - 5 % à Paris et à Francfort, - 4 % à Tokyo, tandis que Wall Street limitait le recul à 1,5 %. La tendance est partout baissière.

€/$: 1,1152 / $/¥: 116,80 / US$ index: 97,03
OR: 1158,50 $ / Cuivre: 4684,50 $ / Blé: 4,66 $ / Pétrole WTI: 30,89 $ / Brent: 34,06 $ (écart: 3,1 $)
Indice CRB (matières premières): 163,33 (- 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 297 (- 3, - 4, - 7, - 5, - 1) C'est une agonie !! Peut-on imaginer un indice... négatif ??? :)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,26 % / JP: 0,03 % / DE: 0,28 % / NL: 0,42 % / BE: 0,60 % / FR: 0,62 % /
CA: 1,13 % / UK: 1,55 % / IT: 1,55 % / ES: 1,64 % / US: 1,84 % / ... / RU: 10,32 % / TR: 10,36 $ / BR: 16,10 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (9 ans); Allemagne, Pays-Bas (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, France (6 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Rep. Tchèque (4 ans); Danemark (3 ans); Espagne (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois)


31 janvier 2016 - Les marchés sont toujours aussi agités. Les motifs d'inquiétude ne manquent pas un peu partout. Quand des dizaines de milliards de dollars quittent toutes les semaines les pays émergents (on parle de pointe à plus de 300 milliards en un mois !), il est impossible d'obtenir une stabilité dans le système bancaire. En Europe, la menace la plus sérieuse vient des créances douteuses sur les banques italiennes. Pour l'instant, on n'en parle pas mais ça ne pourra pas durer longtemps.
La nouvelle de la semaine est venue du Japon puisque la BoJ a imposé à ses banques des taux de dépôt négatifs. Raison officielle: ce serait pour pousser les entreprises à dépenser et investir et les particuliers à consommer (encore une tentative désespérée !). En réalité il s'agit d'éviter de servir de refuge aux flots de capitaux qui fuient la Chine et ainsi faire baisser le yen face au yuan. Effet immédiat sur les marchés: les titres d'emprunt japonais sont passés en territoire négatif. Une preuve de plus que la persistance d'un environnement sans rendement fait gonfler démesurément la bulle obligataire, au point que ce sont désormais 17 pays qui empruntent à taux négatifs. Même la Bulgarie ! C'est du jamais vu !
Les taux zéro, loin de faire repartir la machine et stimuler l'activité économique, la paralyse totalement et l'asphyxie. Ainsi le Baltic continue de s'enfoncer à un rythme régulier de 10 points par jour en s'approchant des 300 points: on n'a jamais vu ça non plus. Les taux zéro sont le cauchemar de la Fed mais on ne la voit pas en sortir. La réserve américaine a indiqué que le programme de relèvements de taux annoncé fin décembre ne serait probablement pas tenu et qu'il pourrait n'y avoir qu'une seule hausse. Hahahaha ! Quand on constate le désordre apporté par un tout petit relèvement de 0,25 %, une nouvelle opération de ce genre ferait l'effet d'un énorme aspirateur qui viendrait s'assécher toutes les liquidités des économies du monde. Ce serait l'implosion assurée...

€/$: 1,0827 / $/¥: 121,14 / US$ index: 99,52
OR: 1112,90 $ / Cuivre: 4553 $ / Blé: 4,75 $ / Pétrole WTI: 33,62 $ / Brent: 34,74 $ (écart: 1,1 $)
Indice CRB (matières premières): 165,97 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 317 (0, - 9, - 8, - 12, - 8) Quel effondrement !
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,26 % / JP: 0,10 % / DE: 0,32 % / NL: 0,43 % / BE: 0,60 % / FR: 0,63 % /
CA: 1,21 % / IT: 1,40 % / ES: 1,49 % / UK: 1,56 % / US: 1,92 % / ... / RU: 10,30 % / TR: 10,54 $ / BR: 16,00 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Allemagne, Japon, Pays-Bas (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, France (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Danemark, Irlande, Rep. Tchèque (3 ans); Espagne, Italie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois)


24 janvier 2016 - « Il n'y a pas de limite dans l'utilisation des instruments dans le cadre de notre mandat; personne ne devrait mettre cela en doute ». En prononçant cette phrase jeudi, Mario Draghi a stoppé temporairement l'hémorragie baissière des places boursières. Chacun s'attend à présent à ce qu'un relâchement encore plus important de la politique monétaire soit annoncé lors de la réunion de la BCE du mois du mars. Toutefois, même si les indices sont repassés dans le vert en fin de semaine, il n'est pas certain que cette nouvelle promesse d'argent frais ait des effets durables et suffise à faire oublier la dégradation des tendances de fond. Car à force de recourir à la planche à billets pour soutenir les marchés, il arrivera un moment où cet expédient n'aura plus aucun effet. Mais les banques centrales n'en disposent pas d'autre. (je me répète...)
Mercredi le FMI a mis en garde les acteurs financiers contre un « déraillement » de l'économie mondiale. Le PDG de la banque JPMorgan a estimé quant à lui qu' « un ajustement rapide et brusque » pouvait être « moins difficile à supporter qu'une mort lente et douloureuse ». Partout l'inquiétude est palpable. Il semble qu'avec un prix du pétrole aux alentours de 30 $ et l'épuisement des réserves de change dans de nombreux pays, la situation, si elle se prolongeait, pourrait échapper à tout contrôle en peu de temps.

€/$: 1,0793 / $/¥: 118,71 / US$ index: 99,52
OR: 1097,65 $ / Cuivre: 4375 $ / Blé: 4,77 $ / Pétrole WTI: 32,25 $ / Brent: 32,18 $ (écart: 0 $)
Indice CRB (matières premières): 163,52 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 354 (- 4, - 6, - 5, - 3, - 1) Dans un coma de plus en plus profond. Des rumeurs laissent entendre que des armateurs en étaient arrivés à mettre leurs navires à l'arrêt afin d'économiser sur les coûts de fonctionnement. Et le mois de janvier n'est pas fini !
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,18 % / JP: 0,23 % / DE: 0,48 % / NL: 0,59 % / BE: 0,77 % / FR: 0,79 % /
CA: 1,31 % / IT: 1,57 % / ES: 1,71 % / UK: 1,72 % / US: 2,05 % / ... / RU: 10,61 % / TR: 10,77 $ / BR: 16,70 % /
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 14 Fév 2016 10:34

14 février 2016 - Le coup de vent sur les marchés persiste. Le bilan de la semaine se solde par 3 séances de chute sévère contre 2 de rebond de moindre envergure. Le Nikkei à Tokyo a perdu 11 % tandis que les places européennes limitaient leurs pertes à 5 %. Mais c'est dans le secteur des banques que la secousse a été le plus durement ressentie avec des capitulations à 8 jusqu'à 15 % au cours de la même séance, à tel point qu'on a craint un effondrement pire qu'en 2008. L'indice bancaire du STOXX Europe-600 a reculé de 24 % depuis le début de l'année, ce qui représente une perte sèche de 240 milliards, de dollars. Le risque systémique par effet d'entrainement à l'ensemble de l'économie avec une asphyxie du crédit interbancaire est particulièrement redouté, notamment à cause du poids des créances douteuses (225 milliards d'euros) sur les banques italiennes. Les risques de faillites dans le secteur de l'énergie en raison de la chute des cours du pétrole et des coûts d'exploitation ajoutent à la défiance envers les banques et à la nervosité des marchés.
L'arrivée du vendredi a été un soulagement pour beaucoup, mais la semaine qui vient s'annonce périlleuse avec la réouverture des marchés chinois après la semaine du Nouvel an. Si Shanghai s'ajuste sur Tokyo, des suspensions de séance pourraient se produire pour éviter l'effondrement. Le patron d'un hedge fund Hayman Capital Management a semé un début de panique mercredi dans une lettre dont le contenu a été révélé par Bloomberg où il indique que les banques chinoises pourraient subir des pertes 4 fois supérieures à celles encaissées par les banques américaines après le krach de Lehman Brothers.
Le blabla des présidents des banques centrales ne passent plus, même quand ils promettent de l'argent gratuit en quantité et à durée illimitée. Après avoir descendu les taux en territoire négatif, ils n'ont plus de lapin à sortir de leur sac à malice pour tenter de distraire et de rassurer les investisseurs. Il leur reste à tenter une ultime sortie, enterrer la hache de guerre des monnaies et essayer une initiative monétaire concertée afin de restaurer un semblant d'ordre comme au bon vieux temps des changes flottants des années 80-90, après quoi, ils pourront avaler leur capsule de cyanure.

€/$: 1,1254 / $/¥: 113,23 / US$ index: 95,94
OR: 1233 $ / Cuivre: 4472 $ / Blé: 4,61 $ / Pétrole WTI: 29,44 $ / Brent: 33,36 $ (écart: 3,9 $)
Indice CRB (matières premières): 159,93 (- 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 291 (- 4, - 2, - 1, 0, + 1)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,27 % / JP: 0,08 % / DE: 0,26 % / NL: 0,42 % / BE: 0,65 % / FR: 0,66 % /
CA: 1,13 % / UK: 1,43 % / IT: 1,65 % / US: 1,74 % / ES: 1,75 % / ... / GR: 11,47 % / BR: 16,09 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Allemagne, Japon (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande (6 ans); Autriche, France, Slovaquie, Suède (5 ans); Rep. Tchèque (4 ans); Danemark, Irlande (3 ans); Italie (9 mois); Espagne (6 mois); Bulgarie (1 mois)


La vertigineuse chute des coûts du fret maritime
Le M.A., 14/02/2016


L'indice Baltic à 290, c'est historique. Jamais l'activité mondiale du fret maritime s'était enlisée à ce point. En 2008 et en 2012, sa dégringolade s'était arrêtée sur les 600 points. Vendredi, l'indice est remonté... d'un point ! La première remontée depuis Noël ! Je pense qu'il a atteint le fond. La fin des fêtes du Nouvel An chinois devrait aider à le faire remonter... mais pas très haut. On appelle ça l'effet de base.
Quand on sait que le Baltic, à travers la quantité de matières premières transportée, indique ce que sera l'état de l'économie mondiale dans 6 à 8 mois, cela signifie que les bourses n'ont pas fini de plonger. Cela se produit justement au moment où les valeurs bancaires européennes sont fortement secouées, le pétrole est descendu à 30 $ et les taux négatifs se généralisent un peu partout. Ce n'est certainement pas une coïncidence.


Alerte orange sur les places financières
Le M.A., 09/02/2016

Ces analystes arrogants qui prédisaient il y a encore quelques semaines que la croissance était en train de revenir grâce à la mise en concordance de facteurs historiquement favorables, ce qu'ils appellent "l'alignement des planètes" (taux bas, pétrole pas cher, euro faible), l'ont dans l'os. Mario Draghi aussi qui pensait qu'en promettant des milliards gratuits en quantité illimitée tirés des planches à billets de la BCE, les marchés seraient suffisamment soutenus et qu'ils ne pouvaient pas s'effondrer. C'est tout le contraire qui se passe. Les coups de vent se succèdent à intervalles de plus en plus rapprochés. Le trucage des statistiques de croissance et d'emploi trouve là ses limites.

Le système bancaire commence à payer son exposition au pétrole. 3.100 milliards de dollars de dettes sont liés au secteur pétrolier dans le monde. Et voilà qu'on se remet à craindre un asséchement de liquidités provenant du marché interbancaire. On reparle d'un risque systémique sur les banques grecques, italiennes (UniCredit: - 11 % cet après-midi), portugaises, et même allemandes ! Tant et si bien que le patron de Deutsche Bank a été obligé hier de se fendre d'un communiqué pour "rassurer" et assurer que la banque avait "assez d'argent pour couvrir les risques futurs". Au lieu de rassurer, il a foutu la frousse à tout le monde...

De coups de vent en minikrachs, le capitalisme explore le dernier domaine où il ne s'était pas encore aventuré: l'absurdité extrême. Ce n'est pas encore la panique, mais c'est déjà le sauve-qui-peut, tous aux abris ! Les hedge-funds et des fonds souverains (monarchies du Golfe, Norvège) se délestent de leurs valeurs "à risque". C'est la ruée sur les valeurs refuge, l'or, l'obligataire et certaines devises (yen, franc suisse). Les investisseurs tentent désespérément de se couvrir en acceptant de payer de plus en plus cher juste pour prêter ou déposer leur argent. C'est un non-sens absolu ! Les économies développées entrent dans une ère de déflation qui va aller en s'accélérant, poussées par les taux négatifs. La bulle obligataire est monstrueuse. 7.000 milliards de dollars de dette d'Etat dans le monde se trouvent actuellement en territoire négatif: c'est une totale aberration économique ! Le pire, c'est que dès que les taux remonteront, il y aura un risque de faillite !
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 28 Fév 2016 17:00

28 février 2016 - Encore une semaine de passé sans trop de casse (2 % de gain). Trois séances de hausse ont réussi à gommer les deux séances de baisse en milieu de semaine. En vérité, tout vient du pétrole. C'est le pétrole qui fait la tendance. On assiste à des ventes massives, au coup par coup, de titres d'actifs par les fonds d'investissement (les hedge funds) et les fonds souverains. Les Etats producteurs de pétrole les vendent pour répondre à leur dépréciation, mais aussi et surtout pour financer la baisse vertigineuse des recettes budgétaires et empêcher l'effondrement de leur devise. Depuis le début de l'année, on estime que le montant de ces ventes s'élèverait à près de 300 milliards de dollars, et que d'ici à la fin de l'année, "au moins 400 milliards" (le chiffre est optimiste) pourraient être cédés sur un matelas global de 3.000 milliards. Ce sont des sommes colossales qui n'ont pas fini de secouer les bourses du monde. Une petite partie de cet argent se place sur le marché obligataire, même à taux négatifs, en particulier sur le 20 ans suisse, les 10 ans japonais et allemands. Il se place aussi sur l'or qui ne rapporte rien, dont la fonction consiste en principe à faire rempart contre l'inflation... alors que nous sommes en plein maelstrom déflationniste !
La semaine de calme relatif qui vient de passer ne saurait faire oublier la chute de plus de 6 % jeudi du marché de Shanghai, une chute qui tombait fort mal puisque Shanghai servait de décor à un G20-Finances ce week-end. La PBoC avait pourtant pris toute ses précautions pour empêcher un tel désagrément. Le lendemain, malgré la mise en branle de la cellule d'urgence et le recours à la seringue, le marché perdait encore 0,5 %. Le krach continue de gronder tel un volcan qui serait en train de répandre de la lave et qui menacerait d'exploser...

€/$: 1,0931 / $/¥: 113,97 / US$ index: 98,12
OR: 1231 $ / Cuivre: 4652 $ / Blé: 4,43 $ / Pétrole WTI: 32,78 $ / Brent: 35,10 $ (écart: 2,3 $)
Indice CRB (matières premières): 163,10 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 327 (+ 1, + 2, + 4, + 3, + 2) Toujours aussi mort ! La question est de savoir combien de semaines et de mois s'écouleront avant d'entrevoir une reprise d'activité qui ne soit due à une opération de restockage.
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,40 % / JP: - 0,06 % / DE: 0,14 % / NL: 0,29 % / BE: 0,48 % / FR: 0,50 % /
CA: 1,18 % / UK: 1,39 % / IT: 1,47 % / ES: 1,57 % / US: 1,76 % / ... / RU: 9,75 % / TU: 10,39 % / BR: 15,98 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Autriche, Belgique, Pays-Bas (7 ans); Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Rep. Tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Italie (1 an); Espagne (6 mois); Bulgarie (1 mois)


Des bourses fusionnent pour happer la bulle des dérivés
Le M.A., le 27/02/2016

Deux bourses européennes envisagent de fusionner pour mieux happer la bulle des produits dérivés: le London Stock Exchange (LSE) - situé à la City - qui contrôle la Bourse de Milan et la Deutsche Börse (DB) à Francfort qui possède déjà la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream.

C’est la 3e fois que le LSE et la DB tentent une fusion. Il y avait déjà eu deux premières tentatives en 2000 et 2004-2005. Il y a 4 ans DB avait tenté une approche avec ICE (Intercontinental Exchange), le géant du secteur et propriétaire de la Bourse de New York, mais la Commission européenne n'avait pas laissé faire à cause d'un problème de concurrence. Les deux opérateurs avaient refusé de vendre leurs filiales de dérivés (Eurex et Liffe). L'année d'après ICE avait racheté NYSE Euronext.

Cette fois, l'opération avec son rival européen semble en bonne voie. Ensemble, ils créeraient en Europe un nouveau groupe leader d'infrastructures de marché. Il serait de taille à concurrencer le principal opérateur financier de la zone euro, NYSE Euronext qui gère les Bourses de Paris (rachetée en 2012), Bruxelles, Amsterdam. Toutefois, si cette union aboutissait, il est prévu que les deux entités continuent d'apparaître sous leur dénomination actuelle.

En 2013 en Asie, on avait assisté à la fusion des Bourses de Hong Kong et de Shanghai qui avait créé la 3e plus grosse Bourse du monde (la HKE-SSE) avec une capitalisation cumulée de 5.600 milliards de dollars (sans doute plus aujourd'hui mais l'opacité en Chine fait qu'il faut se méfier des chiffres officiels). Cet ensemble se plaçait loin de NYSE (Wall Street = pas loin de 20.000 milliards de dollars) et juste derrière le Nasdaq (entre 7.000 et 8.000)... mais surtout il passait devant la Japan SE (formée quelques mois plus tôt par la fusion des places de Tokyo et d'Osaka), et c'était ça l'objectif de l'association. En revanche, en 2010-2011, un projet de fusion des bourses de Singapour et de Sydney (qui aurait pu constituer le 5e ensemble mondial) avait échoué sous la pression du gouvernement de Canberra qui craignait pour sa souveraineté.

Pourquoi les places financières cherchent-elles à fusionner ? Pour être plus grosses pardi ! En étant plus grosses, elles attirent vers elles plus de flux de capitaux. Depuis la crise financière de 2008, leur objectif c'est de gagner un rôle majeur dans la gestion du marché des produits dérivés, une bulle colossale de plusieurs centaines de milliers de milliards de dollars. Avec plus de capitaux à gérer, à trader, elles peuvent générer plus de profit. En ces temps de taux négatifs, cette manne est devenue l'objet de toutes les tentations... Et elles doivent jouer des coudes face à des géants financiers comme CME, ICE


21 février 2016 - Semaine de répit sur les places financières après la tourmente des dernières semaines. Une grosse piqure de morphine a probablement soulagé le système. Les marchés ont globalement regagné 4 %, mais chacun a bien conscience que la situation est loin d'être stabilisée et que d'autres avis de tempête sont attendus. En attendant, les valeurs refuge profitent du chaos ambiant. La bulle obligataire a encore pris du volume. Les taux négatifs affolent de plus en plus les analystes.
L'OCDE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la 2e fois en 3 mois. Elle table désormais sur un chiffre de 3,0 % au lieu de 3,3 %. Pour 2017, c'est à peine mieux puisque l'organisation espère 3,3 % au lieu de 3,6 %. Le mois dernier, le FMI avait rendu une copie à peu près analogue en abaissant ses prévisions pour l'année de 3,6 % à 3,4 % et celles de 2017 de 3,8 % à 3,6 %. Ces chiffres sont tous BIDON parce qu'ils s'appuient sur des statistiques truquées, par exemple sur une croissance chinoise supérieure à 6 % (Hahahaha !), et une croissance américaine à 2 % (je m'étrangle !). En janvier, le FMI affirmait que "la croissance mondiale pourrait dérailler si les transitions importantes de l'économie mondiale ne sont pas bien gérées", faisant allusion à la situation "périlleuse" de nombreux pays émergents, guettés par un "ralentissement généralisé". L'OCDE a répondu que "les perspectives qui se dessinent sont celles d'une croissance mondiale quasiment stationnaire" et que 'les indicateurs laissent entrevoir un ralentissement de la croissance dans certaines grandes économies"... et même un recul au Brésil et en Russie. On s'en serait douté. Rien de très original. Pas besoin d'être un prévisionniste économique pour sortir de telles fadaises. La réalité, c'est que l'économie mondiale est à l'arrêt et qu'elle pourrait même reculer dans les prochains mois au vu du niveau catastrophique du fret maritime. La dépression guette.

€/$: 1,1126 / $/¥: 112,60 / US$ index: 96,58
OR: 1221,50 $ / Cuivre: 4575 $ / Blé: 4,62 $ / Pétrole WTI: 31,68 $ / Brent: 34,28 $ (écart: 2,6 $)
Indice CRB (matières premières): 160,28 (-)
Indice Baltic (frets maritimes): 315 (+ 4, + 6, + 6, + 6, + 2)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,31 % / JP: 0,01 % / DE: 0,20 % / NL: 0,34 % / BE: 0,54 % / FR: 0,57 % /
CA: 1,12 % / UK: 1,43 % / IT: 1,56 % / ES: 1,70 % / US: 1,74 % / ... / RU: 10,02 % / TU: 10,65 % / BR: 15,69 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (9 ans); Allemagne (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, France (6 ans); Rep. Tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); (4 ans); Danemark, Irlande (3 ans); Espagne, Italie (1 an); Bulgarie (1 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 13 Mar 2016 12:45

13 mars 2016 - Encore plus de QE ! Encore plus de LTRO ! Encore plus de taux négatifs ! La BCE paie même les banques pour les amener à prêter ! On le voit, les banques centrales sont arrivées au bout de leurs ressources. Tous les remèdes ont échoué. Raison de plus pour Mario Draghi de persévérer dans la bêtise, de continuer à forcir les doses et accélérer droit dans le mur. 7 ans de mesures "non conventionnelles" n'ont pas permis de faire repartir un tant soit peu l'économie, ni même de faire croire à un semblant d'inflation. Le déséquilibre ne fait que s'accentuer entre la richesse financière et l'économie réelle en creusant les inégalités sociales. Nous subissons les effets d'une économie de bulles, bulle sur l'obligataire, la dette de toute nature, et bulle sur les produits dérivés, ces assurances censées protéger contre les risques d'explosion des bulles !... Pour seule défense, Draghi affirme que si ces centaines de baisses des taux d'intérêt dans le monde (WSWS en a dénombré 619 !), si ces opérations de rachats d'actifs par QE portant sur des milliers de milliards de dollars n'avaient pas été entreprises, le monde aurait plongé dans la dépression... Mais on y va de toute façon. On a juste gagné du temps en attendant un miracle qui n'est pas venu et qui ne viendra pas.
Il en résulte une intensification graduelle de la guerre des monnaies par laquelle le dollar impose sa loi aux économies du monde. Il en résulte aussi un repli vers des valeurs refuge, notamment l'obligataire où la flambée sur certains titres souverains a fait dégringoler les taux en dessous de zéro en même temps qu'elle alimente la spéculation. Cette spéculation à taux négatifs sur de l'argent que les opérateurs de marchés n'ont pas, les analystes financiers ont un mot pour en parler: ils appellent cela volatilité. Ce sont les fortes variations qu'on enregistre dans une même séance boursière. Ces à-coups sont devenus quotidiens. Tant que les liquidités afflueront en quantité toujours plus importantes, les investissements seront rémunérés. Le jour où ça s'arrêtera pour une raison ou pour une autre, le système s'effondrera. Cette "volatilité" n'est autre que le versant éclairé de la pyramide de Ponzi. Le versant obscur, c'est Madoff... Les banquiers centraux font du Madoff !
Jeudi, quand Draghi s'est exprimé et a commencé à parler de la rallonge d'argent frais, les marchés ont grimpé de 3 %... puis, après réflexion, ils se sont vite affaissés au point de perdre 1,7 % en fin de la séance. La magie du verbe des banquiers centraux est devenue inopérante. Ils n'ont plus de leviers disponibles sur lesquels agir. Ils n'ont plus les moyens de changer quoique ce soit. Les marchés sont incontrôlables, sans direction. Le capitalisme est une épave bourrée de dynamite agitée de tout côté, prête à se fracasser à tout instant sur les écueils.

€/$: 1,1152 / $/¥: 113,96 / US$ index: 96,19
OR: 1262,25 $ / Cuivre: 4920 $ / Blé: 4,54 $ / Pétrole WTI: 38,56 $ / Brent: 40,39 $ (écart: 1,8 $)
Indice CRB (matières premières): 174,24 (+ 5)
Indice Baltic (frets maritimes): 388 (+ 5, + 12, + 10, + 8, + 4)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,32 % / JP: - 0,01 % / DE: 0,27 % / NL: 0,36 % / BE: 0,52 % / FR: 0,53 % /
IT: 1,32 % / CA: 1,36 % / ES: 1,48 % / UK: 1,57 % / US: 1,98 % / ... / GR: 9,20 % / RU: 9,41 % / TU: 9,92 % / BR: 14,34 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, France, Rep. Tchèque (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Danemark, Irlande (3 ans); Italie (2 ans); Espagne (1 an); Bulgarie (1 mois).


Taux négatifs, QE+, LTRO3: Draghi vide la pharmacie
Le M.A., 11/03/2016

Le remède des taux négatifs et de la politique de la planche à billets n'ayant pas marché, l'inflation étant sur le point de basculer en déflation, la BCE augmente encore les doses. C'est une fuite en avant, la course à la mort (appelez ça comme vous voulez) faute de savoir faire autre chose. Et il y en a qui continuent d'en espérer des résultats, comme en témoigne la conclusion de cet article de La Tribune. Ils disaient la même chose la dernière fois que Draghi avait baissé ses taux et lancé le QE et les LTRO. Ils diront quoi la prochaine fois qu'il descendra les taux encore plus bas et qu'il injectera des centaines de milliards de plus dans les tuyaux ? que la BCE prend de nouvelles "mesures de soutien à l'économie" ? Quelle bande de rigolos ! Ils feraient passer une vieille bicoque insalubre et sur le point de s'effondrer pour une solide demeure qui vient juste d'être restaurée.


6 mars 2016 - Les cours remontent un peu partout. L'indice CRB des matières premières a pris 6 points depuis la semaine dernière. Le pétrole se rapproche des 40 $. Comment expliquer ce regain de vigueur ? Eh bien les marchés s'interrogent.... Ils se demandent si l'offre mondiale en hydrocarbures ne finira pas par se tarir. Les grandes compagnies ont en effet réduit de manière drastique leurs investissements, et aux Etats-Unis les puits de schiste sont passés depuis octobre 2014 de 1500 à 500. Comme il faudra des mois avant que ces gisements soient à nouveau en état d'être exploités, et des années peut-être avant de retrouver une situation normalisée, l'hypothèse d'une future (et toute relative) pénurie commence à faire son chemin.
Après la tourmente boursière du début d'année, les pertes ont été en partie rattrapées. Mais en ce moment tout découle du pétrole. Quand les échos paraissent positifs, les marchés montent, le dollar recule; quand ils sont négatifs, les marchés dévissent, le dollar monte. Dans la situation actuelle et tant que le prix du baril demeurera en deçà du niveau de rentabilité, il serait vain de trouver un point d'équilibre. La volatilité n'a pas fini de déstabiliser les marchés. La présente accalmie sera de courte durée.

€/$: 1,1004 / $/¥: 113,73 / US$ index: 97,23
OR: 1271,50 $ / Cuivre: 4829,50 $ / Blé: 4,54 $ / Pétrole WTI: 35,92 $ / Brent: 38,72 $ (écart: 2,8 $)
Indice CRB (matières premières): 169,14 (+ 6)
Indice Baltic (frets maritimes): 349 (+ 2, + 3, + 3, + 7, + 7)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,40 % / JP: - 0,03 % / DE: 0,23 % / NL: 0,37 % / BE: 0,56 % / FR: 0,58 % /
CA: 1,25 % / IT: 1,46 % / UK: 1,48 % / ES: 1,54 % / US: 1,87 % / ... / GR: 10,07 % / TU: 10,15 % / BR: 14,66 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, France, Rep. Tchèque (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Danemark, Irlande (3 ans); Espagne, Italie (2 ans).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 3 Avr 2016 07:58

2 avril 2016 - La baisse du dollar, entretenue par la "prudence" des propos de Janet Yellen mardi, continue d'agiter les marchés européens avec des variations de 1,5 % par séance tant à la hausse qu'à la baisse. Cette volatilité provoque un rush sur les titres souverains de la zone euro dont les taux ont encore chuté d'un cran, battant de nouveaux plus bas historiques. Pourtant plus les taux baissent, plus la déflation se précise et plus les risques d'explosion sont importants.
Par ailleurs, les cours du pétrole ont été secoués vendredi après les déclarations du ministre saoudien du pétrole. Ryad prévoirait de geler sa production au niveau de janvier à la condition totalement improbable que l'Iran participe à l'accord conclu il y a quelques jours entre la Russie, le Qatar et le Venezuela au lieu de chercher à regagner les parts de marché perdues. Le prix du baril a immédiatement plongé de 4 %. La répétition et la violence de ces à-coups contribuent à l'instabilité actuelle et sont signes d'une inquiétude croissante.

€/$: 1,1394 / $/¥: 111,64 / US$ index: 94,59
OR: 1232,10 $ / Cuivre: 4855 $ / Blé: 4,75 $ / Pétrole WTI: 36,66 $ / Brent: 38,65 $ (écart: 2,0 $)
Indice CRB (matières premières): 168,66 (- 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 450 ( - , + 3, + 5, + 15, + 21)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,33 % / JP: - 0,05 % / DE: 0,12 % / NL: 0,21 % / BE: 0,37 % / FR: 0,37 % /
IT: 1,22 % / CA: 1,23 % / UK: 1,41 % / ES: 1,43 % / US: 1,77 % / ... / RU: 9,16 % / TU: 9,74 % / BR: 13,80 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne, Pays-Bas (8 ans); Autriche, Belgique, France (7 ans); Finlande (6 ans); Danemark, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Espagne (1 an); Bulgarie (1 mois).


Faut-il croire à une collusion entre les banques centrales ?
Le M.A., 30/03/2016

Personne n'est capable d'expliquer la tendance qu'on observe sur les marchés depuis le début du mois, une tendance marquée principalement par le recul du dollar et la stabilisation du prix du pétrole autour de 40 $. La situation actuelle est précaire, on le sent bien tous les jours. Cette instabilité est entretenue par des taux bas et de la quête éperdue de rendement à la marge. Mais le système tient et les analystes l'expliquent en mettant en concordance cette relative accalmie avec le G20 Finance qui était organisé à Shanghai fin février.
D'après eux, les banquiers centraux se seraient entendus pour remettre un peu d'ordre et convenir d'un armistice dans la guerre des monnaies après un début d'année particulièrement mouvementé. Ils auraient compris qu'en abaissant leurs taux d'intérêt, parfois en territoire négatif, ils incitaient leurs concurrents à en faire autant, annulant de fait l'effet ponctuel de leur décision et aggravant la situation générale. Ils auraient compris dans un éclair de lucidité qu'ils conduisaient le système dans le mur... Allons bon, après "l'alignement des planètes", voici qu'on nous fait le coup de la "paix des braves" ! Comment imaginer un instant que les principales banques centrales de la planète se serrent les coudes, pactisent et "coordonnent leur action" au plus fort d'une crise financière ? Non, cela ne paraît pas sérieux... à moins de croire au Père Noël.
Les marchés ne savent dans quelle direction s'orienter. Ils caignent autant d'avancer que de reculer, alors ils font du surplace. Je reste convaincu que dans un contexte de plus en plus déflationniste et dépressionnaire la Fed ne pourra pas relever ses taux sans provoquer une tempête financière, un krach obligataire. Dans ce cas, elle sera bien obligée de revenir en arrière et de faire tourner la planche à billets en catastrophe, encore plus vite qu'elle ne l'a jamais fait pour éviter l'assèchement. Un QE4 ou la mort...


27 mars 2016 - Rien de particulier à signaler cette semaine. Peu de volumes échangés.
Juste avant de partir pour un long week-end pascal, James Bullard, le président de la Fed de Saint-Louis, s'est (encore) fait remarquer en confiant mercredi à Bloomberg que si l'évolution de la conjoncture se confirmait, il était plutôt optimiste pour un mouvement sur les taux en avril. C'était assez pour provoquer aussitôt un raffermissement du dollar ! Le lendemain, tous les journalistes l'attendaient à la sortie de sa résidence pour qu'il leur en dise plus. Mais non, il était trop pressé de partir pêcher. Il a déclaré vite fait qu'il n'y aurait rien à attendre avant la prochaine réunion de politique monétaire des 26 et 27 avril...

€/$: 1,1163 / $/¥: 113,04 / US$ index: 96,27
OR: 1216,45 $ / Cuivre: 5060 $ / Blé: 4,61 $ / Pétrole WTI: 39,54 $ / Brent: 40,37 $ (écart: 0,8 $)
Indice CRB (matières premières): 172,84 (- 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 406 (+ 3, 0, + 3, + 5, -)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,33 % / JP: - 0,09 % / DE: 0,18 % / NL: 0,27 % / BE: 0,44 % / FR: 0,45 % /
CA: 1,27 % / IT: 1,30 % / UK: 1,47 % / ES: 1,51 % / US: 1,90 % / ... / RU: 9,21 % / TU: 9,94 % / BR: 14,08 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Belgique, Pays-Bas (7 ans); Autriche, Finlande, France (6 ans); Danemark, Slovaquie, Suède (5 ans); Irlande (3 ans); Espagne (1 an); Italie (6 mois); Bulgarie (1 mois).


20 mars 2016 - La Fed s'était fixée en fin d'année dernière un objectif de 4 hausses de taux pour 2016. Elle a révisé cette semaine ses ambitions à 2 hausses. Bientôt la question sera de savoir si elle en fera une seule avant la fin de l'année. La bande d'imbéciles de la Fed espère toujours qu'un relèvement des taux vers un objectif de 0,9 % provoquera la relance tant espérée de l'inflation, mais ils en sont si peu certains qu'ils ne cessent de remettre à plus tard. Effectivement, cela provoquerait à coup sûr une catastrophe mondiale.
Wall Street a accueilli favorablement la prolongation des taux bas en progressant de 2 % en fin de semaine. Dans le même temps, le dollar a fléchi dans une proportion équivalente sans que l'on comprenne pourquoi. Par le principe des vases communicants, toutes les monnaies se sont assez fortement appréciées. Le yen, par exemple, souvent considéré comme une valeur refuge, est quasiment revenu à 110 yens pour un dollar (il avait commencé l'année à 120). Est-ce le fait d'un nouveau mouvement spéculatif ou bien d'une plus grande coopération entre les banques centrales qui prennent conscience que les dévaluations dites compétitives sont déflationnistes par nature et qu'elles perdent tout effet lorsqu'elles sont décidées toutes en même temps ? S'agit-il d'une tendance plus durable ? On devrait en savoir plus bientôt.

€/$: 1,1269 / $/¥: 111,54 / US$ index: 95,06
OR: 1254,50 $ / Cuivre: 5028 $ / Blé: 4,63 $ / Pétrole WTI: 39,35 $ / Brent: 41,39 $ (écart: 2,0 $)
Indice CRB (matières premières): 176,99 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 395 (+ 5, + 3, - 3, - 1, + 3)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,31 % / JP: - 0,09 % / DE: 0,21 % / NL: 0,30 % / BE: 0,45 % / FR: 0,47 % /
IT: 1,27 % / CA: 1,28 % / ES: 1,43 % / UK: 1,45 % / US: 1,87 % / ... / RU: 9,05 % / TU: 9,84 % / BR: 14,07 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Belgique, Pays-Bas (7 ans); Autriche, Finlande, France (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Rep. Tchèque (4 ans); Danemark, Irlande (3 ans); Espagne, Italie (1 an); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 10 Avr 2016 09:16

10 avril 2016 - Les experts commencent à s'inquiéter que la croissance américaine ne corresponde pas à celle qu'indiquent les statistiques de l'administration de Washington. Ils sont chaque mois plus nombreux à douter d'un relèvement des taux par la Fed cette année. Moins de croissance devrait se traduire par moins de consommation, des chiffres d'affaires et des bénéfices en baisse. Wall Street attend donc avec angoisse les résultats du 1er trimestre qui seront publiés dans les prochains jours. D'ores et déjà on sait que les fonds qui ont joué le risque pour tenter d'obtenir du rendement ont bien moins performé que les courtiers (ou brokers) qui se sont contentés d'investir en se calant sur les indices boursiers. On comprend alors la ruée sur les titres obligataires malgré les taux négatifs. Les taux immobiliers ont encore touché un plus bas cette semaine. La crise financière atteint le centre nerveux du système en révélant une crise du profit de plus en plus flagrante. Dans ces conditions je ne vois pas comment on pourrait éviter que la dépréciation des actifs n'entraine bientôt, cet été peut-être, un nouveau plongeon des places financières.
Au Japon, la baisse du dollar, qui fait remonter le yen et chuter l'indice Nikkei, est devenue alarmante. Devant la faillite complète de sa politique économique, les Abenomics", le Premier ministre et la BoJ envisagent très sérieusement de recourir à "l'helicopter money" avant les prochaines élections ! Ça sent la fin des haricots...

€/$: 1,1395 / $/¥: 108,07 / US$ index: 94,19
OR: 1235 $ / Cuivre: 4710 $ / Blé: 4,60 $ / Pétrole WTI: 39,54 $ / Brent: 41,74 $ (écart: 2,2 $)
Indice CRB (matières premières): 171,69 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 539 (+ 21, + 16, + 13, + 17, + 22) Ça remonte peu à peu, mais ça reste encore très faible.
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,36 % / JP: - 0,07 % / DE: 0,09 % / NL: 0,31 % / FR: 0,43 % / BE: 0,47 % /
CA: 1,22 % / IT: 1,31 % / UK: 1,36 % / ES: 1,52 % / US: 1,71 % / ... / RU: 9,26 % / TU: 9,75 % / BR: 13,82 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Finlande (8 ans); Autriche, Belgique, Pays-Bas (7 ans); France (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Slovénie (2 ans); Italie, Espagne, Rep. tchèque (1 an); Bulgarie (1 mois)


Panama papers: L'explosion d'une supernova offshore
Le M.A., 06/04/2016

Les déclarations qui, "au nom de la morale", appellent à en finir avec les paradis fiscaux sont complètement hypocrites puisque les sociétés offshore sont liées à la nature même du système capitaliste. Les paradis fiscaux servent le capitalisme en fournissant une base solide sur laquelle le système financier mondial peut s'appuyer et croître grâce aux produits dérivés. Il sont tellement utiles que toutes les grandes banques les utilisent. Dans le même temps les facilités fiscales apportent des revenus appréciables et une stabilité politique à de petits Etats sans grandes ressources. Si ce système avait la forme d'un fauteuil confortable, les paradis fiscaux seraient le repose-tête et/ou les accoudoirs. Quel dirigeant y résisterait ?
Il existerait une soixantaine de paradis fiscaux dans le monde. Les sommes qui se retrouveraient dans des sociétés écran sont estimées dans une fourchette allant de 20.000 à 30.000 milliards de dollars (l'équivalent des PIB des USA et du Japon réunis). Les documents provenant du cabinet Mossack-Fonseca n'en révèlent qu'une toute petite partie.
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 8 Mai 2016 13:16

8 mai 2016 - Les chiffres économiques et les résultats d'entreprise étant toujours aussi médiocres, "moins bons qu'attendu" selon la formulation officielle, les gros investisseurs de Wall Street n'espèrent plus de relèvement des taux d'intérêt pour le mois de juin. Les économistes, aussi, réalisent semaine après semaine, statistique après statistique, que l'économie américaine n'est pas aussi solide qu'ils le pensaient. Auparavant, les mauvais chiffres étaient salués par les marchés parce qu'ils encourageaient les banques centrales à intervenir et à injecter de la monnaie. C'est beaucoup moins le cas aujourd'hui. Même si le marché américain recule légèrement, il est toujours surévalué, proche de ses plus hauts historiques. Le recul est plus net en Europe, entre 3 et 4 %, du fait du retour des inquiétudes systémiques sur la zone euro.
A peine les mauvais chiffres de l'économie, s'ajoutant à des stocks de brut considérables, avaient-ils poussé les cours du pétrole à la baisse (3 % sur l'ensemble de la semaine) que d'autres nouvelles les ont fait remonter, en provenance de l'OPEP, de la réduction des puits aux USA, mais surtout des feux de forêt dans la région des sables bitumineux de l'Alberta qui pourraient faire perdre 1/4 de la production pétrolière canadienne. Le pétrole pourrait ainsi trouver un niveau d'équilibre à 45 $ au cours des prochaines semaines. Les analystes expliquent froidement que si le marché du pétrole ne bouge pas trop, ce sera un facteur de stabilité monétaire. Tout affaiblissement du dollar favorise en effet les acheteurs de brut munis d'autres devises, les échanges étant libellés en billets verts. D'après le chef des incendies de l'Alberta, les feux pourraient durer pendant des mois. Quelle bonne nouvelle pour le système financier !... Mais le front des feux s'éloigne peu à peu des sites de production pétrolière de Fort McMurray... mince alors !

€/$: 1,1399 / $/¥: 107,09 / US$ index: 93,82
OR: 1280,25 $ / Cuivre: 4825 $ / Blé: 4,80 $ / Pétrole WTI: 44,66 $ / Brent: 45,37 $ (écart: 0,7 $)
Indice CRB (matières premières): 181,71 (- 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 631 (-, - 21, - 30, - 10, - 11)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,30 % / JP: - 0,11 % / DE: 0,14 % / NL: 0,39 % / FR: 0,52 % / BE: 0,57 % /
CA: 1,35 % / UK: 1,41 % / IT: 1,50 % / ES: 1,60 % / US: 1,77 % / ... / RU: 8,94 % / TU: 9,63 % / BR: 12,65 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Autriche, Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande, Rep. Tchèque (3 ans); Italie, Espagne (2 ans); Bulgarie (1 mois)


1er mai 2016 - Impactée par des résultats trimestriels décevants et des indicateurs d'inflation et de consommation médiocres, Wall Street a connu cette semaine ses plus fortes baisses depuis près de 3 mois. Les 50 milliards de la capitalisation d'Apple qui sont partis en fumée y sont naturellement pour quelque chose, mais ils sont aussi la traduction d'un environnement dégradé. Le fléchissement des marchés américains s'est transmis au dollar. La décision de la Banque du Japon de maintenir sa politique monétaire inchangée a fait grimper le yen à son plus haut de 18 mois face au dollar. La baisse du billet vert a quelque peu ralenti la marche en avant du pétrole vers un niveau d'équilibre autour de 50 $.
Bref, il n'y a rien de vraiment nouveau. Les banques centrales sont "à la manœuvre" (comme on dit) et leurs interventions empêchent d'y voir clair. Les semaines qui viennent devraient être dominées par l'attentisme des investisseurs et les spéculations croissantes des hedge funds à mesure qu'on approchera de la réunion de la Fed et du référendum sur le Brexit au mois de juin. Je pense que le second semestre sera beaucoup plus agité.

€/$: 1,1448 / $/¥: 106,28 / US$ index: 93,03
OR: 1274,50 $ / Cuivre: 4911,50 $ / Blé: 4,78 $ / Pétrole WTI: 46,03 $ / Brent: 48,14 $ (écart: 2,1 $)
Indice CRB (matières premières): 185,34 (+ 5)
Indice Baltic (frets maritimes): 703 (+ 2, +14 , + 11, - 5, - 7)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,23 % / JP: - 0,07 % / DE: 0,27 % / NL: 0,50 % / FR: 0,64 % / BE: 0,67 % /
IT: 1,49 % / CA: 1,51 % / ES: 1,59 % / UK: 1,60 % / US: 1,83 % / ... / RU: 8,88 % / TU: 9,04 % / BR: 12,45 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (7 ans); Autriche, Belgique, Pays-Bas (6 ans); Finlande, France, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Danemark, Irlande (3 ans); Italie, Espagne, Rep. Tchèque (2 ans); Bulgarie (1 mois)


24 avril 2016 - Les marchés boursiers sont à leurs plus hauts niveaux de l'année alors que les volumes d'échange dans les salles de marché sont très faibles. C'est à ne rien comprendre ! En réalité, ce sont les banques centrales qui font la tendance. Ce sont elles qui maintiennent les cours en lévitation. Elles rachètent des montagnes d'actions et empêchent les résultats trimestriels médiocres d'être sanctionnés comme ils devraient l'être.
Pour le pétrole, c'est un peu pareil. On ne comprend pas pourquoi les cours sont remontés à 45 $ malgré l'absence d'un accord entre les pays producteurs à Doha, puis malgré la fin mercredi de la grève des travailleurs du secteur pétrolier au Koweït. Il n'y a aucune raison objective pour que les cours remontent vers les 50 $ mais c'est pourtant la tendance. Il faut croire que des forces supérieures agissent en coulisse pour soulager les pays producteurs et les exploitants américains de schiste.
La remontée du pétrole s'accompagne d'une hausse du dollar et provoque un nouveau plongeon du yen par le système des vases communicants. A tel point que la Banque du Japon pourrait décider dans les prochains jours de pousser un peu plus en territoire négatif le taux de dépôt appliqué aux banques (il est actuellement de - 0,1 %) et ses programmes de soutien au crédit (qui sont actuellement à 0 %). Quand rien ne marche, ça ne coûte rien de faire pire !

€/$: 1,1215 / $/¥: 111,79 / US$ index: 95,09
OR: 1245,40 $ / Cuivre: 5025 $ / Blé: 4,67 $ / Pétrole WTI: 43,73 $ / Brent: 45,13 $ (écart: 1,4 $)
Indice CRB (matières premières): 180,36 (+ 6)
Indice Baltic (frets maritimes): 688 (+ 24, + 12, - 2, + 1, + 18)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,26 % / JP: - 0,11 % / DE: 0,23 % / NL: 0,43 % / FR: 0,56 % / BE: 0,61 % /
IT: 1,47 % / CA: 1,49 % / UK: 1,60 % / ES: 1,60 % / US: 1,89 % / ... / TU: 8,99 % / RU: 9,19 % / BR: 12,92 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Autriche (7 ans); Belgique, Finlande, France, Pays-Bas (6 ans); Danemark, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Italie, Espagne, Rep. Tchèque (2 ans); Bulgarie (1 mois)


17 avril 2016 - Encore une semaine incompréhensible...
La semaine a commencé par les nouvelles révisions à la baisse des prévisions de croissance du FMI pour 2016 (3,1 % au lieu de 3,4) et 2017 (3,5 %). Comme ces chiffres prennent en compte les 6,5 % fournis par le bureau de la propagande à Pékin, ils sont donc archi faux (je le répète assez souvent), mais peu importe... Le diagnostic dressé par l'économiste en chef de l'institution, Maurice Obstfeld, qui englobait une aggravation des risques planétaires: guerres, "crise des réfugiés", changement climatique, attaques terroristes, épidémies sanitaires, déluge de grêle, invasion de sauterelles géantes (heu non, j'exagère un peu) était plus pessimiste que jamais. La croissance est "trop faible depuis trop longtemps" a-t-il déclaré, mais ce qui l'inquiète le plus, c’est l’absence d’efficacité des remèdes conventionnels. Sans grande conviction, il a quand même réitéré ses encouragements à réduire le coût du travail, baisser l'impôt pour les entreprises, investir dans la R&D, inciter le consommateur à consommer et lancer de grands travaux, autant de fausses solutions pour sortir de la crise qui ont fait la preuve de leur totale inefficacité. On aurait pensé que cela allait plomber le moral des marchés, pas du tout. Wall Street a même retrouvé ses plus hauts niveaux...
L'autre information de la semaine, c'est l'annonce avant la réunion de ce dimanche à Doha d'un accord entre Ryad et Moscou concernant un gel de la production de pétrole jusqu'en octobre. Or on sait très bien que l'Iran et l'Irak envisagent d'augmenter leur production dans les mois à venir alors que les réserves sont déjà surabondantes. Cette information n'avait aucun sens, et pourtant les cours se sont envolés à 44 $ le baril ! A cette réaction totalement irrationnelle devrait suivre une chute des cours dès lundi. Quand on n'est pas capable d'expliquer un phénomène, le plus simple est de dire qu'il s'agit encore d'un coup spéculatif.
Les informations les plus alarmantes ont été en revanche passées sous silence. Elles concernent la santé du système bancaire. Aux USA, on doute de la capacité des grandes banques à résister à un nouveau séisme systémique à cause du "too big to fail"; au Japon on s'inquiète des effets dévastateurs des taux négatifs; en Grande Bretagne, l'hypothèse d'un Brexit est appréhendée avec de plus en plus d'anxiété; et dans la zone euro on se remet à parler de la fragilité des banques grecques et des 360 milliards de créances douteuses des banques italiennes équivalentes à 17 % du PIB national. Tout ceci augure d'un été particulièrement chaud...

€/$: 1,1282 / $/¥: 108,73 / US$ index: 94,71
OR: 1229,75 $ / Cuivre: 4830 $ / Blé: 4,59 $ / Pétrole WTI: 40,38 $ / Brent: 43,01 $ (écart: 2,6 $)
Indice CRB (matières premières): 174,31 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 635 (+ 16, + 5, + 7, + 30, + 38)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,35 % / JP: - 0,11 % / DE: 0,13 % / NL: 0,34 % / FR: 0,47 % / BE: 0,52 % /
CA: 1,27 % / IT: 1,34 % / UK: 1,41 % / ES: 1,50 % / US: 1,75 % / ... / RU: 9,27 % / TU: 9,19 % / BR: 13,01 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche, Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Italie, Espagne, Slovénie, Rep. Tchèque (2 ans); Bulgarie (1 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 29 Mai 2016 13:20

29 mai 2016 - Janet Yellen a confirmé vendredi que la Fed envisageait de resserrer progressivement sa politique monétaire dans les prochains mois. Ce faisant, ses commentaires sont allés dans le sens des déclarations récentes de plusieurs membres de la Réserve fédérale qui se basaient sur des indicateurs économiques favorables en avril, tant pour l'emploi que pour l'inflation. Compte tenu de ce contexte, une hausse des taux est qualifiée d'"opportune" et d'"appropriée". Les voix discordantes se taisent. Cependant, Yellen s'est bien gardée de préciser si cette hausse interviendrait dès la prochaine réunion du Comité monétaire des 14 et 15 juin.
Ses commentaires faits à la tribune de l'Université d'Harvard ont en tout cas levé une incertitude. Wall Street a pris 2 %, signant sa meilleure semaine depuis 2 mois. Le contexte de la campagne présidentielle américaine ne se prête pourtant pas à un tel exercice. Une remontée des taux n'est pas une mesure populaire et elle risque de compliquer un peu plus la tâche de Clinton qui peine à convaincre que tous les voyants sont au vert, au moment même où certains sondages la placent désormais derrière Trump.
Sur le front des matières premières, le pétrole progresse dans l'ombre du dollar. Les cours ont profité des ruptures d'exploitation au Canada, au Nigeria et au Venezuela pour atteindre la barre des 50 $. On note toujours la même opposition entre ceux qui se positionnent sur le court terme en se basant sur une demande générale à la baisse et ceux qui spéculent sur le long terme en prévoyant une pénurie causée par un retard des investissements et un abandon de la prospection. Une étude montrait cette semaine que les découvertes de gisements n'avaient jamais été aussi basses depuis 1952. Actuellement les tendances s'équilibrent: le WTI et le Brent se négocient à la même valeur.
En Europe, les bourses ont gagné plus de 3 %. Elles affichent leur satisfaction de voir les tenants du maintien du Royaume-Uni dans l'UE faire l'écart avec les partisans du Brexit à moins d'un mois du référendum. Mais cela ne saurait faire oublier que les sujets d'inquiétude ne manquent pas ailleurs, en Chine, au Japon, en Grèce, en Italie, en Espagne... et cet été pourrait bien être celui de tous les dangers...

€/$: 1,1108 / $/¥: 110,21 / US$ index: 95,52
OR: 1221,25 $ / Cuivre: 4705 $ / Blé: 4,81 $ / Pétrole WTI: 49,33 $ / Brent: 49,32 $ (écart: 0 $)
Indice CRB (matières premières): 186,91 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 606 (- 1, - 6, - 13, - 4, + 5)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,31 % / JP: - 0,11 % / DE: 0,14 % / NL: 0,35 % / FR: 0,47 % / BE: 0,51 % /
CA: 1,35 % / IT: 1,35 % / UK: 1,43 % / ES: 1,48 % / US: 1,85 % / ... / RU: 8,88 % / TU: 9,76 % / BR: 13,12 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne, Autriche (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Italie (3 ans); Espagne, Rep. tchèque (2 ans); Bulgarie (1 mois)


22 mai 2016 - Alors que tout va mal, alors que la demande générale est basse, l'activité faible, alors que le mois de juin s'annonce particulièrement tourmenté avec la menace du Brexit, des élections toujours aussi incertaines en Espagne, la solvabilité problématique des banques italiennes, la énième renégociation autour de la dette grecque, la politique de taux de change de la Chine et sa répercussion sur le crédit, etc., voilà que la Fed communique que tout va suffisamment bien aux Etats-Unis et qu'elle envisage sérieusement de relever ses taux d'intérêt dès le mois de juin. Elle choisirait bien son moment ! C'est vrai que les "emplois" de dog sitting et de dog walking (je ne traduis pas !) sont en train d'exploser !... mais ce ne sont pas ce qu'on pourrait appeler des emplois qualifiés. Et quand les statistiques signalent une légère hausse des demandes d'emploi, il se trouve toujours des analystes pour expliquer qu'il y aurait un regain d'optimisme dans le pays et que cela encouragerait les personnes qui avaient renoncé à trouver un emploi à revenir dans le circuit. Preuve qu'on peut faire dire aux chiffres tout et n'importe quoi.
Ainsi la publication mercredi des "Minutes" de la Fed (compte-rendu de la réunion du comité politique monétaire des 26 et 27 avril) révèle que: « la plupart des participants ont jugé que si les récents indicateurs allaient dans le sens d'une accélération de la croissance économique au 2e trimestre, de la poursuite du renforcement du marché du travail et de progrès de l'inflation vers l'objectif de 2 % du comité, alors il serait probablement approprié pour le comité de relever en juin la fourchette d'objectifs des taux fédéraux ». Comme si ça ne suffisait pas, les "faucons" de la Fed de Dallas, Atlanta et San Francisco avaient préparé le terrain en allant la veille au devant des micros pour affirmer que 2 ou 3 hausses pourraient intervenir avant la fin de l'année. On sera en partie fixé lors de la prochaine réunion du FOMC qui aura lieu les 14 et 15 juin.
Les propos de ces représentants du lobby du dollar fort ont jeté un froid à Wall Street. Les investisseurs estiment désormais à 34 % la probabilité d'une hausse des taux le mois prochain au lieu de 19 % avant la publication des "Minutes". Conséquences immédiates: une remontée des taux américains de 15 points de base, un recul de l'euro et de toutes les autres monnaies et une hausse des valeurs bancaires. Pour le moment, c'est la com' qui donne le ton du marché. Mais attention, nous approchons d'une zone de turbulences...

€/$: 1,1219 / $/¥: 110,09 / US$ index: 95,29
OR: 1256,50 $ / Cuivre: 4595,50 $ / Blé: 4,67 $ / Pétrole WTI: 48,45 $ / Brent: 48,79 $ (écart: 0,3 $)
Indice CRB (matières premières): 184,96 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 625 (+ 13, + 30, - 1, - 8, - 9)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,29 % / JP: - 0,10 % / DE: 0,16 % / NL: 0,38 % / FR: 0,50 % / BE: 0,54 % /
CA: 1,34 % / UK: 1,45 % / IT: 1,47 % / ES: 1,56 % / US: 1,84 % / ... / RU: 8,86 % / TU: 10,05 % / BR: 12,56 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (8 ans); Autriche, Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Italie, Espagne (2 ans); Bulgarie (1 mois)


15 mai 2016 - Après les baisses sévères de janvier-février, les hausses improbables de mars-avril, le mois de mai est parti pour être celui de l'attentisme avant les "grandes décisions" du mois de juin. Les marchés font le yoyo et le bonheur des spéculateurs à la petite semaine qui achètent une tendance sur le dollar et le pétrole puis la vendent le lendemain ou le surlendemain en empochant leurs bénéfices.
Il n'y a rien de spécialement intéressant à signaler; et la semaine prochaine ne devrait pas être différente...

€/$: 1,1305 / $/¥: 108,63 / US$ index: 94,60
OR: 1275,15 $ / Cuivre: 4743 $ / Blé: 4,58 $ / Pétrole WTI: 46,21 $ / Brent: 47,83 $ (écart: 1,6 $)
Indice CRB (matières premières): 183,59 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 600 (- 15, - 22, - 15, 0, + 21)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,32 % / JP: - 0,10 % / DE: 0,12 % / NL: 0,34 % / FR: 0,46 % / BE: 0,51 % /
CA: 1,27 % / UK: 1,36 % / IT: 1,48 % / ES: 1,61 % / US: 1,70 % / ... / RU: 8,79 % / TU: 9,83 % / BR: 12,35 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche, Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Rep. Tchèque (3 ans); Italie, Espagne (2 ans); Bulgarie (1 mois)


Des taux négatifs propices à une monnaie électronique ?
Le M.A., 15/05/2016

Les taux négatifs ne devaient jamais exister... et pourtant ils sont devenus une réalité qui, mois après mois, s'installe dans le temps. Cette aberration qui consiste à payer pour prêter et se faire payer pour emprunter a été rendue possible par la croissance zéro, l'inflation zéro et l'impossibilité de faire faire repartir l'économie malgré une création monétaire démentielle. Des scénarios comme "l'helicopter money" (déverser de l'argent pour contraindre les gens à consommer) traduisent l'impasse dans laquelle se trouve le capitalisme. Ils font faire des cauchemars aux banquiers centraux, complètement dépassés par les dérives et les réactions imprévisibles de leur propre système.

Pour compenser le manque de rendement des banques de dépôt, on envisage maintenant très sérieusement de faire payer les comptes courants de plus en plus cher. En retour, on s'attend à ce que, à partir d'un certain seuil, cette taxe à la source incite les titulaires de compte à retirer leur argent des banques et à le thésauriser. Ainsi, poussé dans sa logique extrême, l'argent cash disparaitrait de la circulation...
Mais les banques auraient, dit-on, trouvé une ultime parade en lui substituant la monnaie électronique. Pourtant, de tout temps on a inventé de nouveaux moyens de paiement sans que cela ait une incidence sur les règles générales qui régissent la finance...
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 12 Juin 2016 11:58

12 juin 2016 - Les indices boursiers ont fluctué toute la semaine en fonction des sondages qui annonçaient tantôt le "leave" devant le "remain", tantôt l'inverse. L'avenir du Royaume-Uni risque de se jouer dans un mouchoir de poche, et ça, les marchés n'aiment pas. Ces derniers jours les partisans du Brexit, plus motivés pour aller voter, ont refait leur retard, mais il est possible que dans les toutes dernières heures le sentiment sécuritaire joue en faveur des partisans du maintien dans l'UE. Un dernier sondage paru dans The Independant à moins de 2 semaines du référendum crédite toutefois le "oui" au Brexit de 55 % des intentions de vote. Le plongeon de la livre sterling s'amplifie. L'aversion au risque a regonflé le dollar par rapport à l'euro et a provoqué un repli sur les titres obligataires. Du coup, l'actualité de la Fed passe au second plan. Plus aucun économiste n'attend quoique ce soit de la communication que fera Janet Yellen cette semaine.

€/$: 1,1248 / $/¥: 106,91 / US$ index: 94,66
OR: 1266,60 $ / Cuivre: 4545,50 $ / Blé: 4,95 $ / Pétrole WTI: 49,07 $ / Brent: 50,54 $ (écart: 1,5 $)
Indice CRB (matières premières): 193,72 (+ 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 610 (- 3, - 1, + 4, + 1, - 1) Scotché à 600...
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,45 % / JP: - 0,15 % / DE: 0,01 % / NL: 0,24 % / FR: 0,39 % / BE: 0,44 % /
CA: 1,13 % / UK: 1,24 % / IT: 1,31 % / ES: 1,43 % / US: 1,64 % / ... / RU: 8,63 % / TU: 9,46 % / BR: 12,67 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche (8 ans); Belgique, France, Pays-Bas (7 ans); Finlande (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Espagne, Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 mois)


5 juin 2016 - Le mois de juin est annoncé comme le mois des grandes décisions mais il y a de fortes chances qu'il accouche d'un statu quo. Pas de surprise cette semaine. Aucune annonce à la BCE sur les taux directeurs, aucune non plus à l'OPEP qui maintient son niveau de production en l'état et semble se satisfaire d'un baril à 50 $. Dans les salles de marchés, les volumes d'échange sont très faibles. L'attentisme prévaut avant la réunion de la Fed les 14 et 15 juin puis le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE le 23. Les derniers propos de Yellen répétant qu'une remontée des taux interviendrait "dans les prochains mois" ne laissent pas croire en une décision précipitée dès le mois de juin.
D'ailleurs les statistiques sur l'emploi qui sont tombées vendredi ont douché les espoirs de nombre d'experts. Malgré tous les truquages, le département américain du Travail n'a recensé que 38.000 créations de postes au mois de mai, soit le chiffre le plus faible depuis septembre 2010. Il faut remarquer que ces chiffres de l'emploi sont chaque fois révisés à la baisse une fois l'effet d'annonce du premier chiffre bidon digéré, mais de cela, naturellement, personne n'en parle... Les médias s'accrochent désespérément au taux officiel du chômage qui recule et qui a même atteint en mai à 4,7 % (Hahahaha !) son plus bas niveau en 9 ans ! La bonne blague !
En pleine campagne électorale, il ne faut pas s'attendre à ce que les autorités dévoilent l'état réel et calamiteux de l'économie américaine... mais on se doute que cela ne va pas si bien que ça. On peut remarquer aussi que les publications "décevantes" viennent chaque fois au bon moment tempérer les ardeurs des faucons de la Fed. En tout cas la temporisation attendue sur les taux a encore une fois provoqué une baisse assez marquée du dollar et un bond du yen révélateur de son absence de tenue par rapport aux autres monnaies "fortes" et du délabrement de l'économie nippone. La progression de l'euro de 2 % par rapport au début de semaine s'est quant elle traduite par un repli des taux obligataires des pays de la zone euro. Ainsi l'Allemagne est-elle toute proche d'emprunter à 10 ans à taux négatifs !

€/$: 1,1362 / $/¥: 106,53 / US$ index: 93,90
OR: 1211 $ / Cuivre: 4599 $ / Blé: 4,93 $ / Pétrole WTI: 48,62 $ / Brent: 49,64 $ (écart: 1 $)
Indice CRB (matières premières): 189,17 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 610 (- , + 6, 0, - 6, + 4)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,41 % / JP: - 0,09 % / DE: 0,06 % / NL: 0,28 % / FR: 0,41 % / BE: 0,47 % /
CA: 1,17 % / UK: 1,26 % / IT: 1,34 % / ES: 1,46 % / US: 1,70 % / ... / RU: 8,87 % / TU: 9,35 % / BR: 12,58 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche (8 ans); Belgique, France, Pays-Bas (7 ans); Finlande (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Espagne, Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois)
Plusieurs autres pays affichent des taux à 1, 2 ou 3 ans proches de zéro: Rep. tchèque: 0,02 %; Slovénie: 0,03 %; Lettonie: 0,10 %; Israël: 0,13 %; Lituanie 0,15 %; Hong Kong: 0,30 %...


Première chute de la productivité aux USA depuis 30 ans
Le M.A., 01/06/2016

Ils ont baissé les taux à zéro; ils ont licencié, baissé les salaires, réduit au maximum les coûts de production, et malgré cela, les bénéfices des entreprises sont à la baisse et la productivité recule...
Les statistiques officielles truquées font encore croire tout le contraire. Les indices boursiers culminent à leurs plus hauts historiques, mais pour combien de temps ? La croissance aux Etats-Unis serait négative sans les milliards de la dépense publique et une dette qui n'en finit plus de gonfler pour colmater les déficits. La Fed s'apprête pourtant à relever ses taux... juste pour avoir un peu de marge et les baisser le jour où ça ira vraiment très mal ! Mais il est déjà trop tard.
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Lun 20 Juin 2016 15:55

19 juin 2016 - Brexit or not Brexit ? La tension monte !
Les sondages publiés juste avant l'assassinat de la députée Jo Cox mercredi donnaient 52 et 53 % des intentions de vote en faveur du Brexit. Mais les jeux ne sont pas faits. Les bookmakers se raccrochent au fait que les partisans du statu quo, qu'on trouve en nombre parmi les indécis, ont les moyens de faire basculer le scrutin à la dernière minute comme cela s'était passé lors du référendum écossais et des élections générales l'année dernière.
Toujours est-il qu'à une semaine du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, les milieux financiers sont de plus en plus inquiets. La volatilité à laquelle est soumise la livre sterling exprime bien cette anxiété. A 1,31 € au moment où les partisans du maintien tenaient la corde, la monnaie britannique a reculé à 1,26 €. Plus l'éventualité du Brexit apparaît comme probable et plus la livre est sanctionnée. Les projections du Trésor britannique sur les conséquences d'une sortie de l'UE varient entre une dévaluation de 5 à... 30 % ! Autant dire que personne n'est capable de prévoir quoique ce soit. Pourtant, il n'y a pas de quoi paniquer...
Pour l'instant, la baisse de 4 % apporte juste une correction par rapport à la hausse de 6,5 % qui avait été enregistrée entre début avril et fin mai. Mais on pourrait trouver d'autres raisons aussi solides qui expliqueraient la faiblesse soudaine de la livre, comme le ralentissement tendanciel de la croissance ou un déficit budgétaire de 7 % sans lequel on n'aurait jamais parlé du "miracle économique britannique". D'un point de vue purement économique, on sait que tout dépendra de la tenue de la monnaie britannique. La faiblesse de la devise affaiblirait la croissance, contribuerait à l'augmentation du chômage, ferait grimper les prix, renchérirait les importations, creuserait les déficits.
Pour l'heure les banques centrales se préparent au pire. La Fed, la BCE, la BoE, la BoJ ont commencé à discuter d'une action concertée d'injection de liquidités en dollars pour empêcher un assèchement en cas de plongeon de la livre. Le filet de sécurité a été renforcé depuis le krach de 2008. Selon l'amplitude et la durée de la baisse, les autorités financières se réservent la possibilité de répéter ce type d'opérations aussi longtemps que ce sera nécessaire.
Sur la notice on explique aussi qu'en cas de Brexit, tout ne se fermerait pas du jour au lendemain. Le Royaume-Uni aura de toute façon 2 ans pour négocier les conditions d'accès de ses domaines d'activités (on pense surtout aux services) au marché unique européen. On peut penser que cela laisse le temps de voir venir, mais d'autres scénarios plus sombres sont évoqués qui pourraient permettre aux courants nationaux populistes de se renforcer en Europe et de fermer la porte. Au Royaume-Uni, la situation politique pourrait également être bouleversée par la sécession de l'Ecosse et des élections anticipées qui ne déboucheraient pas sur une majorité "naturelle". De quoi plonger l'avenir du Royaume-Uni dans l'incertitude, et l'incertitude n'encourage pas l'investissement.
Rassurez-vous, si le Brexit était évité (les sondages publiés ce dimanche replacent le "in" devant), le Royaume-Uni n'échapperait pas à de nouvelles mesures d'austérité ni à un durcissement de la crise quel que soit le gouvernement...

€/$: 1,1279 / $/¥: 104,11 / US$ index: 94,17
OR: 1284,50 $ / Cuivre: 4524 $ / Blé: 4,81 $ / Pétrole WTI: 48,10 $ / Brent: 49,26 $ (écart: 1,1 $)
Indice CRB (matières premières): 193,21 (-)
Indice Baltic (frets maritimes): 587 (- 1, - 1, - 4, - 6, - 11)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,49 % / JP: - 0,14 % / DE: 0,01 % / NL: 0,27 % / FR: 0,42 % / BE: 0,47 % /
CA: 1,12 % / UK: 1,14 % / IT: 1,43 % / ES: 1,55 % / US: 1,61 % / ... / RU: 8,70 % / TU: 9,50 % / BR: 12,76 % /
15 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche, Danemark (8 ans); Belgique, Pays-Bas (7 ans); Finlande, France (6 ans); Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande, Rép. tchèque (3 ans); Italie, Espagne (1 an); Bulgarie (1 mois)
Les obligations d'Etat portant un taux d'intérêt négatif ont atteint 10.000 milliards de dollars dans le monde au mois de mai.
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 26 Juin 2016 13:47

Le Brexit accélérera les décompositions en cours
Le M.A., 26/06/2016
http://monde-antigone.centerblog.net/4578-

La victoire du Brexit laissera des traces durables au sein même du Royaume-Uni et de l'UE. Pour les prochains mois, on s'attend à une dégradation progressive de la situation économique, à des complications politiques en Ecosse et en Irlande, à une fragmentation des partis de gouvernement, et à des risques de contagion et de dislocation dans d'autres pays européens. A plus long terme, au-delà de la période de 2 ans pendant laquelle le futur statut du Royaume-Uni (appelons le encore comme ça) sera défini, les répercussions du Brexit sont encore difficiles à évaluer.

On peut toujours dire que le Brexit clarifie une situation ambiguë. Depuis son adhésion à l'UE, le Royaume-Uni avait un pied et plusieurs orteils en dehors de l’Union. Les concessions arrachées par Cameron avant la campagne qui devaient lui servir d'arguments pour maintenir son pays dans l’UE étaient exorbitantes et ouvraient la porte à toute sorte de dérogations.
On parlait ironiquement du Royaume-Uni comme du 51e Etat des USA. Vu de Washington, c'était une tête de pont bien utile en Europe. Mais maintenant qu'il s'est placé de lui-même en dehors de l'UE, son intérêt pourrait décliner et sa position dans le monde en être affaiblie.

Un an après sa très nette victoire aux élections générales qui l'avait reconduit au poste de Premier ministre, David Cameron connaît un terrible camouflet. L'Histoire retiendra qu'il est l'homme qui aura donné satisfaction aux ultra-nationalistes du UKIP, aura fait sortir son pays de l'UE et créé les conditions d'un éclatement du royaume.
Poussée contre sa volonté en dehors de l'UE, l'Ecosse n'a pas tardé à réclamer un nouveau référendum pour obtenir son indépendance. En Irlande du nord, on redoute maintenant de nouvelles tensions entre les catholiques (pro-UE) et les protestants (pro-UK). Au motif de "trouver leur indépendance", les nationalistes du UKIP ont tué leur royaume d'antan.

Historique: c'est la première fois qu'un pays décide de quitter l'UE. Le Brexit crée un précédent. Les leaders des formations populistes d'extrême droite en pleine ascension dans la plupart des pays européens ont fait savoir qu'ils envisageaient d'utiliser le référendum pour obtenir le même résultat. Les récents sondages indiquent qu'une majorité existe pour quitter l'UE ou la zone euro aux Pays-Bas, en Autriche, en France, en Italie et dans les pays du groupe de Visegrad en Europe centrale.
Ce qui ne devait jamais arriver, sinon dans très longtemps, a fini par arriver. Désormais l'Europe est menacée d'implosion dans les toutes prochaines années.

L'UE et ses commissions sont totalement responsables de cette situation puisque ce sont ses politiques d'austérité suicidaires appliquées par les partis de gouvernement traditionnels ("l'establishment") qui les ont faites haïr des classes moyennes. Ce sentiment anti-UE a poussé les électorats dont les conditions de vie n'ont fait que se dégrader depuis 2009 à se détourner de la politique ou à essayer "autre chose".

Il y a encore une trentaine d'années, l'Europe ne soulevait pas l'enthousiasme. Les élections au parlement de Strasbourg étaient traditionnellement boudées, cependant l'appartenance à la Communauté économique européenne (CEE) faisait consensus entre toutes les fractions de la bourgeoisie. Ceux qui s'en prenaient à l'Europe étaient très marginaux. Mais l'Europe technocratique tolérée quand les déficits budgétaires permettaient de répondre à la demande sociale, ne l'est plus aujourd'hui dès lors que la croissance du chômage rend les inégalités de plus en plus insupportables.

Le Brexit va donner l'occasion d'une expérience isolationniste grandeur nature. Le Royaume-Uni va devenir un sujet de laboratoire. On va pouvoir observer les effets dévastateurs du Brexit et des recettes populistes en général, plus seulement au niveau municipal mais à l'échelle d'un pays. Expérience douloureuse mais peut-être nécessaire...
Déjà, certains ont pu vérifier que les promesses les plus démagogiques et malhonnêtes ont été employées pour manipuler l'opinion. Ainsi vendredi matin, Nigel Farage, le chef du UKIP, a reconnu que le camp de "Leave" avait fait une « erreur » en promettant que les 350 millions de livres de contributions britanniques à l’UE seraient dépensés sur le Service national de santé en cas d’un vote favorable au Brexit. En quelques heures près de 2 millions de personnes, se considérant abusées, trahies, grugées, ont signé une pétition demandant l'organisation d'un second référendum.

L'économie est en crise. La société est en crise. La bourgeoisie est en crise. Le Brexit accélérera les décompositions en cours


26 juin 2016 - La semaine a commencé par une phrase absolument incompréhensible prononcée par Janet Yellen devant la commission du Sénat: « Adopter une démarche prudente dans le relèvement des taux va nous permettre de conserver un soutien monétaire à la croissance économique pendant que nous évaluons si cette croissance va revenir à un rythme modéré »... ??? Heureusement, ce n'était le sujet du bac de philo cette année; et je ne suis pas certain que quelqu'un de la dite commission ait compris quelque chose à ce baragouinage distingué.
Mais peu importe, parce que dans la nuit de jeudi à vendredi, entre 3 et 4h du matin, le Brexit devenait une réalité rendant caduques les projections de Yellen. La livre sterling finissait la nuit à 1,33 $ après l'avoir commencé à 1,50 $. Un plongeon de 11 %: du jamais vu pour une devise majeure ! Quelques heures plus tard, à l'ouverture des marchés, les banques cotées à Londres s'effondraient de 30 % !
Les institutions financières ont compris très rapidement que la Grande Bretagne allait devenir un pays tiers, qu'elle ne bénéficierait plus du précieux passeport européen qui lui donnait accès aux marchés financiers de l'UE. Dans la journée, les directeurs des grandes banques implantées à Londres mettaient en pratique leur plan B, improbable encore au début du mois: la délocalisation, l'externalisation de leurs activités, des milliards de transactions financières en euro et de gestion de produits financiers, mais aussi des milliers d'emplois. Pas de quartier ! Cap sur Dublin, Francfort, Luxembourg... Une aubaine pour les places financières européennes qui vont se battre comme des chiffonniers pour récupérer les plus gros morceaux.
La politique du tout pour l'argent insufflée par Tony Blair et poursuivie par David Cameron a transformé la place londonienne en un paradis financier rapportant 13 % de PIB, mais elle a laissé le reste du pays à l'abandon. Les analystes et autres commentateurs qui ont montré cette politique en exemple pendant des années sont à présent bien silencieux. La pétition qui circule depuis hier demandant au maire, Sadiq Khan, de déclarer Londres "indépendante du Royaume-Uni" et d'en faire un nouveau Singapour est assez pathétique.
Pour Yellen, le Brexit lui offre un prétexte idéal pour ne pas relever les taux cette année. Elle peut invoquer l'instabilité et l'incertitude en toute tranquillité, sans avoir à faire des phrases que personne ne comprend.

€/$: 1,1114 / $/¥: 102,19 / US$ index: 95,53
OR: 1313,85 $ / Cuivre: 4746,50 $ / Blé: 4,54 $ / Pétrole WTI: 47,64 $ / Brent: 48,41 $ (écart: 0,8 $)
Indice CRB (matières premières): 189,52 (- 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 609 (- 5, - 2, + 5, + 11, + 13)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,48 % / JP: - 0,18 % / DE: - 0,03 % / NL: 0,22 % / FR: 0,39 % / BE: 0,43 % /
UK: 1,09 % / CA: 1,16 % / IT: 1,47 % / US: 1,56 % / ES: 1,64 % ... / RU: 8,65 % / TU: 9,51 % / BR: 12,43 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (15 ans); Allemagne (10 ans); Autriche, Danemark, Pays-Bas (8 ans); Belgique, France (7 ans); Finlande (6 ans); Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande, Rep.tchèque (3 ans); Italie (1 an); Espagne (3 mois); Bulgarie (1 mois)

Brexit: Black Friday, but don't panic (Le M.A., 25/06/2016)
Les effets immédiats du Brexit (effondrement de la livre sterling, des valeurs bancaires, des indices boursiers à l'ouverture des marchés) n'ont rien eu d'inattendu. On savait aussi que les banques centrales allaient intervenir pour effectuer des rachats massifs de livres sterling et inonder les marchés de dollars. C'est ce qui se passe actuellement.
Le choc émotionnel passé, les tendances de marchés devraient revenir à la normale. Ce serait étonnant de voir de nouveaux gros dégagements la semaine prochaine. Le week-end va être mis à profit dans les banques centrales pour refaire le plein de liquidités.


Vers une déflagration sur les marchés obligataires
Le M.A., 23/06/2016
http://monde-antigone.centerblog.net/4573-

Les obligations d'Etat dans le monde portant un taux d'intérêt NEGATIF ont atteint au mois de mai la barre symbolique de 10.000 milliards de dollars, soit 4 fois le PIB de la France ! L'information a été assez peu soulignée dans la presse. Ça mérite pourtant qu'on s'y arrête un moment...

Les taux d'intérêt baissent quand la valeur des titres augmente, celle-ci augmente à mesure qu'on achète des titres. Et la BCE ne se prive pas d'acheter à tort et à travers tout et n'importe quoi, y compris des actions et de la dette privée. Si tout l’argent placé sur les obligations sortait en même temps, les taux d'intérêt remonteraient brutalement... et ce serait le krach ! Etant donné le volume hallucinant de liquidité engagé (des dizaines de milliers de milliards de dollars) et du niveau d'inflation proche de zéro, il suffirait d'une remontée d'à peine 1 % de l'US T-Bonds à 10 ans pour faire exploser la dette américaine et provoquer un séisme planétaire.

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales, en même temps qu'elles abaissaient leurs taux directeurs, ont tiré les taux à court terme vers le bas. Cela a permis aux investisseurs d'emprunter à des taux de plus en plus proches de zéro, et parfois même négatifs, mais aussi d'investir dans la dette d’entreprises et de rechercher le rendement comme des morts de faim. En achetant des titres qui offrent de moins en moins de garanties, ils ont fait flamber leur valeur et ont constitué une bulle monstrueuse. Plus les taux s'enfoncent et plus la prise de risque s'accroît. Comment croyez-vous que cela va se terminer ?

Ainsi l'argent placé à taux négatifs coûte un peu plus qu'il ne rapporte, soit le prix de la location du coffre-fort. Les taux négatifs sont un défi aux lois naturelles de la finance; tout le monde en convient. Ils renforcent du même coup des pressions déflationnistes; les gouverneurs des banques centrales en sont bien conscients. Ces derniers savent que cette politique constitue une menace mortelle pour l'ensemble du système financier mondial, et que plus longtemps les taux resteront à zéro ou très bas et plus le risque sera grand de déboucher sur un effondrement total des marchés. Pour autant, placés devant une croissance anémique et des investissements au point mort, ils constatent leur impuissance à dégonfler la bulle obligataire sans la faire exploser.

L'erreur commise par Ben Bernanke, l'ancien patron de la Fed, après le krach de Lehman de descendre les leviers à zéro, à leur plus bas niveau depuis 1958, n'a pas été rattrapée. La Fed croyait faire face à une simple récession et qu'au bout de 2 à 3 ans la machine repartirait, les taux pourraient remonter... Mais nous n'étions plus en 1958, à l'époque des 30 Glorieuses.

Excès de confiance dans la puissance de l'argent: le boom immobilier lié à bulle des subprimes résultait de l'explosion de la bulle internet 8 ans plus tôt. Erreur de diagnostic surtout: il s'agissait en réalité du tout début d'une dépression dont il est impossible de prévoir la fin, sinon dans la déflagration du système. La machine est au bout du rouleau, dans le même état qu'une voiture rouillée, immobilisée depuis 8 ans, toute recouverte de poussière et envahie peu à peu par la végétation.

En tout début d'année, la volonté de Janet Yellen, poussée par les "faucons" du lobby du dollar fort, de remonter les taux, en dépit d'une conjoncture qui se détériorait, avait provoqué une tempête sur les marchés, en particulier dans les pays émergents qui avaient vu dégringoler la valeur de leur monnaie. Les autorités chinoises avaient été obligées d'alléger leur réserve de change en dollar et de suspendre les cotations boursières pendant plusieurs jours afin d'empêcher un krach.

On voit bien que lorsque la marge de manœuvre est nulle, la plus infime intervention sur la politique monétaire; comme de passer de 0,25 à 0,50 % (soit 100 % d'augmentation), a des répercussions immédiates et incontrôlées. En 1994, après une période de politique monétaire accommodante, Alan Greenspan, alors président de la Fed, avait surpris son monde en procédant à une remontée du taux directeur de 0,25 % après une chute de 7 % en 4 ans. Hausse apparemment anodine, croyait-il (les taux étaient alors à 3 %)... mais elle s'était soldée par une chute du marché obligataire de 20 % !

Plus les taux s'enfoncent et plus on se rapproche de la fin. Pour l'instant, les banquiers centraux préfèrent rester assis en équilibre au-dessus d'une bombe atomique en priant que la situation se maintienne en l'état le plus longtemps possible. Pendant qu'ils gagnent du temps en injectant des milliers de milliards de monnaie, les autorités financières magouillent les statistiques pour faire croire que la situation est moins pire qu'il n'y paraît et remonter le moral aux acteurs de marché, aux actionnaires, soutenir les cours.

En attendant la fin du monde, s'ils pouvaient s'enrichir encore un peu... juste un peu plus... juste beaucoup... à la folie...
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 10 Juil 2016 08:40

10 juillet 2016 - Les turbulences provoquées par le Brexit se sont encore accentuées cette semaine. 7 fonds immobiliers au Royaume-Uni ont été contraints de suspendre leurs activités en raison d'un afflux de demandes d'investisseurs apeurés qui souhaitaient récupérer leurs mises. Les incertitudes qui pèsent sur la City de Londres ont fait plonger les valeurs immobilières ou exposées à l'immobilier. L'indice de la construction s'est d'ailleurs contracté dans une proportion inédite depuis la crise de 2008-2009. Mais l'évolution la plus spectaculaire porte sur la livre sterling qui est descendue sous le plancher de 1,30 $, son plus bas niveau depuis 31 ans, soit, depuis le 23 juin, une dépréciation de 15 % par rapport au dollar et de 11 % par rapport à l'euro. Il va sans dire que de telles amplitudes enregistrées en si peu de temps ont des conséquences planétaires.
A l'épicentre, la Banque d'Angleterre (BoE) tente de remédier aux effets attendus sur la croissance et la consommation. Avant même que les premiers effets du renchérissement des produits importés se fassent sentir, la chute de la livre a déjà un impact pour les vacanciers qui voient leur budget à l'étranger fortement amputé. La BoE va injecter toujours plus de liquidité, 250 milliards de livres dans un premier temps, et inciter les banques britanniques à libérer une capacité de prêt de 150 milliards de livres. Enorme mais vain. Les banques centrales crachent des milliards comme un monstre à l'agonie.
A la périphérie, l'effet domino fait lentement son œuvre. Les points les plus vulnérables du système sont les premiers à souffrir. Lesté par 360 milliards d'euros de créances "douteuses", le secteur bancaire italien est massacré en bourse... mais les banques françaises ne sont pas épargnées. La Deutsche Bank est au bord de l'abime. Les investisseurs redoutent que ce soit le signe annonciateur d'une nouvelle crise financière en zone euro. Rome demande à Bruxelles de venir en aide aux banques italiennes en vertu de l'union bancaire. Mais l'UE exige le strict respect des nouvelles règles sur les aides d'Etat qui imposent aux actionnaires, créanciers, mais aussi aux déposants d'une banque de payer pour la sauver. Comme rien ne paraît empêcher une nouvelle crise plus grosse encore que celle de la Grèce, les acteurs de marché prennent peur et cherchent désespérément à se couvrir sur des placements réputés "sûrs": le yen (mdr !), le franc suisse, l'or, et surtout les obligations d'Etat, provoquant une chute de leurs rendements en territoire de plus en plus négatif. La ruée sur les valeurs refuge est historique. La France, malgré un ratio dette/PIB proche de 100 %, emprunte désormais à 2 ans à - 0,6 % !

€/$: 1,1490 / $/¥: 100,50 / US$ index: 96,31
OR: 1356,10 $ / Cuivre: 4724 $ / Blé: 4,12 $ / Pétrole WTI: 45,18 $ / Brent: 46,60 $ (écart: 1,4 $)
Indice CRB (matières premières): 187,46 (- 8)
Indice Baltic (frets maritimes): 703 (+ 11, + 4, + 2, + 5, + 4)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,61 % / JP: - 0,28 % / DE: - 0,19 % / NL: - 0,001 % / FR: 0,10 % / BE: 0,17 % /
UK: 0,72 % / CA: 0,96 % / ES: 1,14 % / IT: 1,18 % / US: 1,35 % /... / RU: 8,42 % / TU: 8,97 % / BR: 12,10 % /
Taux obligataires (à 2 ans): CH: - 1,04 % / DE: - 0,68 % / BE: - 0,63 % / FR: - 0,62 % / NL: - 0,61 % / JP: - 0,35 % / ES: - 0,12 % / IT: - 0,06 % / UK: 0,11 % / CA: 0,46 % / US: 0,61 % /...
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Allemagne, Japon (15 ans); Pays-Bas (10 ans); France (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande (8 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Rep. tchèque (4 ans); Espagne (3 ans); Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois)


3 juillet 2016 - Les bourses qui avaient intégré une victoire du "remain" ont été prises au dépourvu. Elles se sont à peu près remises du plongeon consécutif au Brexit mais ce n'est qu'une apparence. Les corrections ont été d'une grande violence. L’or s’est envolé de plus de 100 $, la livre sterling s’est effondrée de 11 % et l’euro a perdu près de 4 %... tout ça en l'espace de quelques heures, alors qu'en temps normal, il faut des mois pour encaisser des mouvements de cette amplitude. Il est difficile de croire qu'après un tel séisme, il n'y aura pas de répliques, pas de séquelles, et que tout sera oublié comme par enchantement. D'autant que le climat économique et politique dans le monde incite au pessimisme. Les comptes du 1er semestre sont nettement dans le rouge. Les valeurs financières qui subissent de plein fouet les effets des taux d'intérêt négatifs sont les plus touchées avec un recul de 30 %. Paris et Francfort enregistrent une perte de 9 et 10 %; ce n'était plus arrivé depuis 2010. C'est pire pour Madrid (- 14 %) et Milan (- 24 %) où le secteur bancaire est en quasi faillite. Londres limite les dégâts grâce au soutien apporté par la Banque d'Angleterre à la livre sterling mais le Brexit est loin d'être terminé. Il n'a officiellement pas encore commencé, l'article 50 de sortie de l'UE n'étant pas activé. Les économistes planchent sur des scénarios "inconcevables", qui prennent en compte par exemple les effets sur la livre sterling du transfert de la compensations des transactions en euro de Londres vers d'autres places financières. Certains voient la livre sterling chuter jusqu’à 0,80 $, soit de 40 % par rapport à ses niveaux actuels...
Le spectre de la crise de liquidité revient comme tous les ans à l'approche de l'été, mais cette fois, beaucoup plus menaçante. Les acteurs de marché qui se débarrassent de leurs actifs les plus liquides créent un effet d'entrainement dans le monde entier. Le mouvement de repli vers les valeurs refuge traditionnelles s'est encore accéléré cette semaine. L'aversion au risque enfonce les rendements des emprunts d'Etat à des profondeurs abyssales. Oooh, la bulle, la bulle, la bulle !

€/$: 1,1135 / $/¥: 102,51 / US$ index: 95,66
OR: 1331,75 $ / Cuivre: 4826 $ / Blé: 4,16 $ / Pétrole WTI: 49,21 $ / Brent: 50,60 $ (écart: 1,4 $)
Indice CRB (matières premières): 195,12 (+ 6)
Indice Baltic (frets maritimes): 677 (+ 7, + 11, + 13, + 20, + 17)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,58 % / JP: - 0,25 % / DE: - 0,12 % / NL: 0,06 % / FR: 0,16 % / BE: 0,21 % /
UK: 0,86 % / CA: 1,06 % / ES: 1,14 % / IT: 1,22 % / US: 1,45 % /... / RU: 8,23 % / TU: 8,90 % / BR: 12,20 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Japon (15 ans); Allemagne (10 ans); Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Italie, Rep. tchèque (3 ans); Bulgarie (1 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 31 Juil 2016 10:12

31 juillet 2016 - La Banque du Japon (BoJ) a finalement renoncé à satisfaire la demande du gouvernement japonais d'un méga plan de relance de près de 250 milliards de dollars. Elle s'est bornée à annoncer vendredi un nouvel assouplissement monétaire par le doublement des achats de parts de fonds indiciels (ETF). La BoJ a promis d'augmenter encore la masse monétaire au rythme de 80.000 milliards de yens par an (700 milliards d'euros). De toute façon, elle aurait annoncé d'autres mesures que cela n'aurait rien changé. Les autres banques centrales n'ont pas fait non plus d'autres annonces. Les bourses digèrent les hausses de juillet dans un contexte qui n'a rien de particulièrement stimulant.
Le pétrole a terminé le mois sur une baisse de 14 %, la plus forte en un an, confirmant que le marasme s'installe durablement sur les marchés: trop d'offre, pas assez de demande. Le dollar a réagi assez fortement à la baisse après la publication de la croissance américaine plus faible que prévu au 2e trimestre. L'inquiétude des investisseurs se porte toujours sur l'érosion des marges du secteur bancaire alors que le marché obligataire s'enfonce de plus en plus dans les taux négatifs. Le rendement à 10 ans des Bonds du Trésor américain est passé sous la barre de 1,50 % pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Selon toute vraisemblance, aucun nouveau relèvement des taux ne reviendra à l'ordre du jour avant juin 2017. Autant dire que les membres de la Fed peuvent partir en vacances pour quelques mois et Janet Yellen s'adonner à la chasse aux Pokemon les plus rares.

€/$: 1,1175 / $/¥: 102,04 / US$ index: 95,57
OR: 1332,50 $ / Cuivre: 4861 $ / Blé: 4,07 $ / Pétrole WTI: 41,42 $ / Brent: 43,35 $ (écart: 2 $)
Indice CRB (matières premières): 181,86 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 656 (- 9, - 13, - 17, - 14, - 9)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,56 % / JP: - 0,18 % / DE: - 0,12 % / NL: - 0,02 % / FR: 0,10 % / BE: 0,14 % /
UK: 0,68 % / CA: 1,02 % / ES: 1,02 % / IT: 1,17 % / US: 1,45 % /... / RU: 8,41 % / TU: 9,51 % / BR: 11,83 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Allemagne, Japon, Pays-Bas (10 ans); Belgique, France (9 ans); Autriche, Danemark, Finlande, Slovaquie (8 ans); Irlande, Suède (5 ans); Rep. tchèque (4 ans); Espagne, Italie (3 ans); Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois)


24 juillet 2016 - Le Dow Jones et le S&P500 planent dans la stratosphère. Le dollar suit le mouvement en se repositionnant à son niveau de février-mars. L'afflux de liquidité dont bénéficie Wall Street qui vient de signer sa 4e semaine consécutive de hausse s'expliquerait par les effets du Brexit et la fuite de capitaux du Royaume-Uni. Cette "belle santé" est trompeuse. Les bénéfices au 2e trimestre de la plupart des sociétés cotées sont en baisse. A - 3,3 % en moyenne, ils sont toutefois "moins mauvais" (ils parlent de résultats "supérieurs aux attentes") que les - 5,6 % que les investisseurs avaient fixés comme une ligne rouge, et cela paraît les satisfaire. Mais à force de descendre leurs marges toujours plus bas avec une valorisation toujours plus élevée, ils relèvent dangereusement le PER (Price Earning Ratio), le ratio "cours sur bénéfices" (C/B) qui calcule le multiple de la capitalisation d'une société. Et à plus de 20, ça devient chaud !
Il n'y a rien à attendre a priori de la réunion de politique monétaire de la Fed la semaine prochaine. Plus personne de sensé ne se risque à pronostiquer une remontée des taux avant la fin de l'année. Ils sont même 2/3 à ne rien attendre avant juin 2017. Tous n'espèrent qu'une chose, mais sans le dire ouvertement: que la situation se dégrade assez pour pousser Janet Yellen à lancer un QE4.
Au Japon, les shadoks Kuroda et Abe, fidèles à leur principe "plus ça rate et plus on a de chances que ça marche", envisagent un énième plan de relance budgétaire d'environ 260 milliards d'euros... financés par la banque centrale. La dette japonaise sera bientôt supérieure à 250 % du PIB !

€/$: 1,0975 / $/¥: 106,14 / US$ index: 97,35
OR: 1323,20 $ / Cuivre: 4953 $ / Blé: 4,25 $ / Pétrole WTI: 44,19 $ / Brent: 45,68 $ (écart: 1,5 $)
Indice CRB (matières premières): 183,75 (- 6)
Indice Baltic (frets maritimes): 718 (+ 3, - 2, - 10, - 10, - 8)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,50 % / JP: - 0,22 % / DE: - 0,02 % / NL: 0,09 % / FR: 0,20 % / BE: 0,26 % /
UK: 0,79 % / CA: 1,09 % / ES: 1,12 % / IT: 1,23 % / US: 1,56 % /... / RU: 8,64 % / TU: 9,81 % / BR: 11,97 % /
16 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Japon (15 ans); Allemagne (10 ans); Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Rep. tchèque (4 ans); Espagne (3 ans); Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois)


17 juillet 2016 - Dans sa première déclaration publique en tant que Première ministre désignée, Theresa May a levé une part d'incertitude: « Brexit signifie Brexit et nous en ferons un succès. Je ne saurais être plus claire: il n'y aura pas de tentative pour rester au sein de l'Union européenne ». Elle a, de plus, donné quelques perspectives en indiquant que rien ne serait entrepris avant la fin de l'année. Les marchés ont accueilli ces annonces favorablement. L'hémorragie obligataire s'est un peu ralentie et les marchés n'attendaient que ça pour repartir de l'avant. Le Dow Jones à plus de 18.500 pts et le S&P500 à 2.161pts sont à des niveaux jamais vus. Wall Street doit sans doute cette nouvelle semaine de records à l'injection de liquidités car rien dans l'état de l'économie américaine ne justifie que les indices culminent à une telle hauteur.
Les observateurs attendent avec une certaine anxiété les résultats trimestriels d'entreprises qui tomberont la semaine prochaine. Ils craignent que l'on soit allés trop haut et que la chute soit difficilement maitrisable si jamais la baisse moyenne des profits concernant les valeurs du S&P500 apparaissaient en deça des 5,6 % attendus. Pour l'instant la (trop) bonne tenue du marché obligataire conforte la position du marché américain comme une valeur refuge de référence. Mais c'est aussi un élément d'inquiétude si jamais l'environnement changeait. On guettera particulièrement les résultats du secteur bancaire dont les marges se réduisent en raison de taux d'intérêt très faibles. Mais tout ceci ne saurait nous faire oublier qu'il y a de nombreux incendies en cours (Chine, Japon, Italie, Espagne, Grèce... parmi les plus importants), et que l'été n'est pas une saison où ils se résorbent.

€/$: 1,1026 / $/¥: 104,65 / US$ index: 96,66
OR: 1330,50 $ / Cuivre: 4911 $ / Blé: 4,24 $ / Pétrole WTI: 46,28 $ / Brent: 47,89 $ (écart: 1,6 $)
Indice CRB (matières premières): 189,72 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 745 (+ 1, + 7, + 12, + 15, + 7)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,54 % / JP: - 0,22 % / DE: 0,003 % / NL: 0,11 % / FR: 0,23 % / BE: 0,26 % /
UK: 0,83 % / CA: 1,08 % / ES: 1,23 % / IT: 1,25 % / US: 1,55 % /... / RU: 8,44 % / TU: 8,89 % / BR: 11,99 % /
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Suisse (30 ans); Japon (15 ans); Allemagne, Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Rep. tchèque (4 ans); Espagne (3 ans); Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 7 Aoû 2016 10:34

7 août 2016 - La banque d'Angleterre a annoncé jeudi, pour la première fois depuis 2009, un abaissement de son taux directeur à 0,25 %, son plus bas niveau historique, destiné à faire face à la récession qui se profile. Il y a quelques mois, elle tenait le même discours que la Fed et parlait de le relever ! Elle a indiqué qu'elle allait augmenter de plus de 70 milliards d'euros ses injections de liquidités par des rachats d'obligations de toutes sortes. Ces actions devraient contribuer à faire descendre les taux d'emprunt encore plus bas et réduire les marges des banques. Il est d'ailleurs de plus en plus question de faire payer les dépôts courants... De son côté le gouvernement japonais a réussi à s'entendre avec la BoJ pour faire passer le plan de relance qui lui tenait à cœur, le 26e depuis 1990 !, et qui ne relancera rien du tout, en tout cas pas davantage que les 25 précédents. Environ 280 milliards de dollars de dépenses seront consacrés à de nouveaux cadeaux fiscaux aux entreprises, à des travaux d'infrastructures qui ne serviront à RIEN... bref, ça devient une habitude.
Mais ni cette actualité somme tout futile, ni les résultats bidonnés des tests de résistance publiés vendredi ne sont parvenus à dissiper les inquiétudes qui pèsent sur un secteur bancaire en pleine crise de rentabilité, asphyxié par les taux négatifs. La banque, ça eut payé, mais ça paye plus ! Les agences ferment, les licenciements se multiplient, les activités se diversifient vers des domaines plus rentables (banque en ligne, assurance, téléphonie, services à la personne, etc.). Les valeurs bancaires de la zone euro, qui ont perdu 30 % depuis le début de l'année, ont encore fortement plongé cette semaine. Le contexte général n'en finit plus d'être déprimé. Cependant Wall Street continue d'entretenir l'illusion que tout va pour le mieux. Mais avec un pétrole un peu au dessus de 40 $ et le prix des matières premières tirés vers le bas faute de demande, on sent bien qu'il suffirait de pas grand chose pour que tout bascule.
La semaine du 15 août est traditionnellement celle de la trêve estivale, mais attention, il est déjà arrivé qu'il y ait des surprises.

€/$: 1,1081 / $/¥: 101,82 / US$ index: 96,24
OR: 1362,60 $ / Cuivre: 4786,50 $ / Blé: 4,16 $ / Pétrole WTI: 41,93 $ / Brent: 44,37 $ (écart: 2,4 $)
Indice CRB (matières premières): 182,81 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 636 (- 6, - 5, - 4, - 5, 0)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,54 % / JP: - 0,09 % / DE: - 0,06 % / NL: 0,03 % / FR: 0,15 % / BE: 0,19 % /
UK: 0,67 % / ES: 1,01 % / CA: 1,07 % / IT: 1,14 % / US: 1,59 % /... / RU: 8,45 % / TU: 9,67 % / BR: 11,82 % /
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Suisse (30 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Slovaquie (8 ans); Irlande, Rep. tchèque, Suède (5 ans); Espagne (4 ans); Italie (3 ans); Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 28 Aoû 2016 10:14

28 août 2016 - C'est toujours le calme plat sur les marchés. Les robots font le boulot. Ils achètent pour faire monter les indices jusqu'au plafond qu'on leur a indiqué, puis ils vendent jusqu'au seuil plancher qu'on leur a indiqué, etc. C'est un mouvement de yoyo dans des limites bien déterminées. Ah, que le capitalisme est harmonieux quand il est régulé de la sorte ! Il n'y aurait plus de crise ! Ah oui, mais les actionnaires ont besoin d'empocher des gains, et les retraités ont leur pension indexée sur les performances de la bourse. Et puis ça ne peut pas monter indéfiniment quand les bénéfices sont au point mort. Heureusement que les banques centrales sont là pour arroser les marchés...
Justement, les analystes attendaient quelque chose du discours de Yellen à la conférence annuelle de Jackson Hole, mais elle a répété ce qu'elle rabâche depuis des mois. La remontée des taux est toujours sur la table (un petit couplet sur la solidité de l'économie américaine, blablabla), mais aucune décision n'est prise, aucun calendrier n'est annoncé pour les faire remonter.

€/$: 1,1195 / $/¥: 101,81 / US$ index: 95,49
OR: 1324,90 $ / Cuivre: 4639 $ / Blé: 3,83 $ / Pétrole WTI: 47,28 $ / Brent: 49,64 $ (écart: 2,3 $)
Indice CRB (matières premières): 187,03 (- 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 720 (+ 4, + 5, + 14, + 12, + 2)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,52 % / DE: - 0,07 % / JP: - 0,06 % / NL: 0,01 % / BE: 0,15 % / FR: 0,17 % /
UK: 0,56 % / ES: 0,93 % / CA: 1,09 % / IT: 1,11 % / US: 1,62 % /... / RU: 8,28 % / TU: 9,51 % / BR: 12,21 % /
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Slovaquie (8 ans); Irlande (7 ans); Rep. tchèque (6 ans); Suède (5 ans); Espagne (4 ans); Italie (3 ans); Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Norvège (2 mois); Bulgarie (1 mois)

On en profite pour faire le point avant la rentrée:
Les pays sont classés dans l'ordre de solvabilité (de 100 à 000) établi par le Trading Economics rating.

.......Pays..................S&P ......emprunt.........prêt..........inflation......dette/PIB......croissance
(100) SUISSE...............AAA.......- 0,52 %.......- 0,75 %........- 0,2 %.........34,4 %...........0,7 %
(100) ALLEMAGNE........AAA........- 0,07 %.........0,00 %.........0,4 % .........71,2 %..........3,1 %
(100) PAYS-BAS............AA+........ 0,01 % ....... 0,00 % .......- 0,3 %..........65,1 %......... 2,3 %
(099) CANADA.............AAA........ 1,09 %.........0,50 %..........1,3 % ........ 91,5 %......... 1,1 %
(099) NORVEGE.........."AAA".........1,11 % ........0,50 % ........4,4 % ......... 31,7 %..........0,7 %
(097) AUSTRALIE........."AAA" ........1,97 % ........1,50 % ........1,0 %......... 36,8 %......... 3,1 %
(097) ETATS-UNIS.........AA+ ........ 1,63 % ........0,50 % ........0,8 %..........104,0 % ....... 1,2 % **
(095) ROYAUME-UNI....."AA"......... 0,56 % ........0,25 %..........0,6 %......... 89,2 %......... 2,2 % **
(090) FRANCE............."AA". ....... 0,17 % ........0,00 % .........0,2 % .........96,1 %......... 1,4 %
(086) ARABIE KS............A- .........1,75 % *.......2,00 % .........3,8 % .......... 5,9 % ........ 1,5 %
(084) COREE SUD..........AA .........1,42 % ........1,25 %..........0,7 %..........35,1 %..........3,2 %
(080) CHINE..............."AA-" ....... 2,76 % ........4,35 %......... 1,8 % .........43,9 % .........6,7 % **
(078) JAPON................A+ ....... - 0,07 % ......- 0,10 % ......- 0,4 %........ 229,0 % .........0,1 %
(076) ISRAEL................A+..........1,70 %........0,10 %........- 0,6 %..........64,8 %..........2,9 %
(067) POLOGNE.........."BBB+" .......2,68 % ....... 1,50 %........- 0,9 %..........51,3 % ........ 3,1 %
(062) ESPAGNE............BBB+........0,94 % ........0,00 % .......- 0,6 %......... 99,2 % .........3,2 %
(060) MEXIQUE..........."BBB+"........5,86 % ........4,25 %......... 2,6 % .........43,2 % .........2,5 %
(060) ITALIE...............BBB-.........1,12 % ........0,00 % .......- 0,1 % ........133,0 % .........0,7 %
(049) AFRIQ. SUD........"BBB-"........8,98 %........ 7,00 %......... 6,0 % .........50,1 % .......- 0,2 %
(048) INDE.................BBB- ........7,13 % ....... 6,50 %..........6,0 % .........67,2 % ........ 7,9 % **
(046) INDONESIE..........BB+..........7,07 % ........5,25 % .........3,2 % .........27,0 % .........5,1 %
(044) TURQUIE............"BB"..........9,51 %.........7,50 % .........8,8 %..........32,9 % .........4,8 % **
(043) RUSSIE.............."BB+".........8,28 %........10,50 % ........7,2 %..........17,7 % .......- 0,6 %
(034) BRESIL..............."BB"........12,21 %........ 14,25 % ....... 8,7 % .........66,2 %........- 5,4 %
(028) NIGERIA.............."B+"........15,00 %........14,00 %.......16,5 % .........11,5 % .......- 0,4 %
(015) ARGENTINE...........B -......... 3,47 % .......28,75 %.......40,5 % .........48,4 %..........0,5 %

NB:
- Les notations S&P entre guillemets sont avec "perspective négative".
- Les dernières statistiques concernant le taux de dette/PIB datent de décembre 2015.
* Pour l'Arabie saoudite, il s'agit du taux d'emprunt à 1 an. Il n'existe pas de maturité plus longue.
** Les taux de croissance ne sont pas calculés de la même façon selon les pays. Pour les Etats-Unis, ils sont truqués; pour le Royaume-Uni, la Turquie et l'Inde, ils sont surestimés; pour la Chine, ils sont carrément fantaisistes. La croissance chinoise tourne autour de 2 %. Les divergences sont tellement plus flagrantes en ce qui concerne les statistiques du chômage que je préfère ne pas en faire mention.
- - - - - - - - - - - - - - - - - -
Les pays actuellement en état défaut ou presque sont: Grenade ("SD"), Mozambique ("CCC"), Porto Rico ("D"), Venezuela ("CCC")
Les pays qui ont les taux directeurs les plus élevés sont: Argentine (28,75 %), Malawi (27 %), Ghana (26 %), Gambie (23 %)
Les pays qui ont des taux directeurs négatifs à 10 ans sont: Suisse (- 0,75 %), Danemark (- 0,65 %), Suède (- 0,50 %), Japon (- 0,10 %)
Les 4 pays les plus endettés sont: Japon (229,2 %), Grèce (176,9 %), Liban (133,3 %), Italie (133,0 %)
Les 4 pays qui connaissent le recul de croissance le plus important sont: Yémen (- 28,1 %), Sierra Leone (- 21,9 %), Oman (- 14,1 %), Macao (- 13,3 %)
Les 4 pays dont le taux de croissance est le plus important sont: Ethiopie (+ 9,6 %), Côte d'Ivoire (+ 9,4 %), Papouasie NG (+ 9 %), Palestine (+ 8 %)
Les 4 pays qui enregistrent les taux d'inflation les plus élevés sont: Soudan du sud (661,3 %), Venezuela (180,9 %), Surinam (63,8%), Corée du nord (55 %)


21 août 2016 - Indices et soleil au zénith: les marchés sont en pilotage automatique. Les volumes d'échanges sont toujours aussi faibles, alors les robots trompent leur ennui en se montrant attentifs aux effets de com', ceux qui précèdent le traditionnel symposium des banquiers centraux de la planète qui se tiendra du 25 au 27 août à Jackson Hole (Wyoming), ceux du ministre saoudien du pétrole qui ont fait remonter les cours sur les 50 $. La prudence domine donc, et les prises de bénéfices se sont étalées tout au long de la semaine. Les analystes ont esquivé le dernier rapport de Moody's indiquant que le taux des faillites d'entreprises dans le monde a presque doublé depuis un an. Il faut en effet remonter à 2009 pour retrouver une situation générale aussi dégradée. Mais ils n'éluderont pas éternellement la question...

€/$: 1,1325 / $/¥: 100,21 / US$ index: 94,51
OR: 1346,85 $ / Cuivre: 4802 $ / Blé: 4,27 $ / Pétrole WTI: 48,50 $ / Brent: 50,80 $ (écart: 2,3 $)
Indice CRB (matières premières): 189,70 (+ 6)
Indice Baltic (frets maritimes): 683 (+ 10, + 6, - 2, - 3, + 1)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,48 % / JP: - 0,08 % / DE: - 0,03 % / NL: 0,05 % / FR: 0,18 % / BE: 0,18 % /
UK: 0,61 % / ES: 0,95 % / CA: 1, % / IT: 1,13 % / US: 1,58 % /... / RU: 8,33 % / TU: 9, % / BR: 11,79 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Irlande (7 ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (4 ans); Italie (3 ans); Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois)


14 août 2016 - Une activité réduite et des volumes très faibles. Les robots font le boulot pendant que les traders sont à la plage. On a rentré dans leur programme que dans un environnement à taux négatifs, la valorisation boursière est le meilleur moyen d'obtenir du rendement. Et ils font monter les indices. Ils font même du zèle. Jeudi à Wall Street, le Dow Jones à 18.613, le S&P500 à 2.185 et le Nasdaq à 5.228 ont battu tous les trois leur record historique absolu. C'était la première fois qu'un tel triplé était réalisé dans la même soirée depuis le mémorable 31 décembre 1999. Quelques mois plus tard, la bulle internet éclatait...
Les valeurs du S&P500 ont gagné 7 % depuis le début de l'année. Elles se paient en moyenne 17 fois les bénéfices avec parfois de grosses disparités, au lieu des 14 habituellement observées au cours des 10 dernières années. Cette orgie boursière a provoqué en retour une nouvelle plongée des taux obligataires. Le programme de rachat d'actifs par les banques centrales ne fait pas relâche. Sachez par exemple que l'Espagne et l'Italie empruntent désormais à 10 ans à 1 % et le Royaume-Uni à 0,5 % ! Ça fera très mal le jour où la bulle éclatera et que les taux remonteront à toute vitesse...

€/$: 1,1162 / $/¥: 101,25 / US$ index: 95,61
OR: 1336,70 $ / Cuivre: 4809 $ / Blé: 4,22 $ / Pétrole WTI: 44,69 $ / Brent: 47,16 $ (écart: 2,5 $)
Indice CRB (matières premières): 183,56 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 671 (0, - 5, + 7, + 15, + 18)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,55 % / JP: - 0,10 % / DE: - 0,09 % / NL: 0,003 % / FR: 0,12 % / BE: 0,13 % /
UK: 0,52 % / ES: 0,93 % / CA: 1,00 % / IT: 1,05 % / US: 1,51 % /... / RU: 8,38 % / TU: 9,41 % / BR: 11,90 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Belgique, France, Pays-Bas (9 ans); Autriche, Danemark, Finlande, Slovaquie (8 ans); Irlande (7 ans); Rep. tchèque (6 ans); Suède (5 ans); Espagne, Italie (3 ans); Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Mar 27 Sep 2016 19:26

25 septembre 2016 - C'est le soulagement sur les places financières après la décision de la Fed de laisser ses taux inchangés entre 0,25 et 0,50 %. Jeudi, les marchés actions progressaient nettement, encouragés par le prolongement des politiques "accommodantes"... Mais ce moment d'euphorie passé, les inquiétudes n'ont pas tardé à revenir concernant des résultats d'entreprises attendus pour le 3e trimestre. La conjoncture est maussade, l'activité ralentit, les prévisions de croissance ne cessent d'être révisés à la baisse.
Au Japon, la BoJ a annoncé que, désormais, que sa priorité serait de faire passer le contrôle de la dette d'Etat à long terme avant les objectifs monétaires. Cela signifie qu'elle va acheter tout ce qu'elle va imprimer pour maintenir les rendements des taux à 10 ans à zéro. Cela revient aussi à admettre que la population japonaise est aujourd'hui trop affaiblie pour continuer à racheter sa dette comme elle faisait depuis 25 ans.
Enfin, au rythme où les réserves de change diminuent et où s'accroit dangereusement la dette à la périphérie, on craint, dans de nombreux pays dits "émergents", l'éclatement d'une crise majeure qui ferait tache d'huile. On pense surtout au Brésil, à la Turquie, à l'Afrique du sud, à l'Algérie et à la Chine. La liste n'est pas exhaustive.

€/$: 1,1226 / $/¥: 101,05 / US$ index: 95,50
OR: 1335,90 $ / Cuivre: 4815 $ / Blé: 4,04 $ / Pétrole WTI: 44,55 $ / Brent: 45,96 $ (écart: 1,4 $)
Indice CRB (matières premières): 184,05 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 941 (+ 36, + 29, + 38, + 34, + 4) c'est du restockage d'hiver.
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,48 % / DE: - 0,08 % / JP: - 0,04 % / NL: 0,03 % / FR: 0,13 % / BE: 0,17 % /
UK: 0,72 % / ES: 0,96 % / CA: 1,04 % / IT: 1,20 % / US: 1,62 % /... / RU: 8,20 % / TU: 9,30 % / BR: 11,87 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Allemagne, Japon (10 ans); France, Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande (8 ans); Irlande (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an).


18 septembre 2016 - Les investisseurs sont inquiets. Ils se rongent les ongles parce qu'ils ne savent pas s'ils vont continuer à recevoir encore longtemps leur dose actuelle de morphine. La BCE n'a pas voulu leur donner d'indication à ce sujet et des bruits à la Fed ont laissé entendre que le "bol de punch" pourrait être retiré. Il est clair que les banques centrales souhaiteraient s'extraire de cet environnement de taux bas et retrouver au plus vite dans leur politique monétaire les marges de manœuvre qu'elles avaient avant que les taux soient descendus à zéro. Faute de certitude, c'est l'instabilité qui domine dans les principales places financières. Les fluctuations d'un jour sur l'autre de 1 à 1,5 %, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse, traduisent ce sentiment de stress. Ce retour de la volatilité devrait cependant trouver son point d'orgue mercredi pour la réunion de rentrée du Comité politique de la Fed. La Réserve fédérale annoncera ses intentions pour le dernier trimestre de l'année.
Mon petit doigt me dit que Yellen va relire jeudi le discours qu'elle avait prononcé au printemps quand elle laissait ouverte la possibilité d'un relèvement des taux "avant la fin de l'année", mais qu'elle était toujours "attentive" à l'évolution de la situation économique qui montre des "signes d'amélioration" (Hahahaha !), mais reste encore "modérée"... Mais serait-ce bien raisonnable de provoquer une nouvelle tourmente financière après celle du Brexit qui avait vu la livre sterling perdre plus de 10 % de sa valeur, alors que le dollar est encore bien trop haut ? Serait-ce raisonnable d'offrir des arguments à Donald Trump et venir perturber la campagne présidentielle américaine qui est entrée dans sa dernière ligne droite ? Serait-ce opportun de foutre un nouveau bordel mondial quand l'Arabie saoudite fait tourner ces capacités de production au maximum, quand les cours du pétrole sont orientés à la baisse, entrainés par la persistance d'un excès d'offre malgré le Venezuela, le Nigeria et la Libye. Hmmmm ?

€/$: 1,1156 / $/¥: 102,27 / US$ index: 96,06
OR: 1314,25 $ / Cuivre: 4694 $ / Blé: 4,03 $ / Pétrole WTI: 43,17 $ / Brent: 45,98 $ (écart: 2,8 $)
Indice CRB (matières premières): 181,71 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 800 (0, - 8, - 40, + 8, + 36)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,40 % / JP: - 0,03 % / DE: 0,002 % / NL: 0,11 % / FR: 0,24 % / BE: 0,25 % /
UK: 0,87 % / ES: 1,08 % / CA: 1,19 % / IT: 1,34 % / US: 1,69 % /... / RU: 8,23 % / TU: 9,55 % / BR: 12,23 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne, Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Irlande (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


11 septembre 2016 - La pharmacie serait-elle vide ? La question taraude les marchés depuis que la BCE s'est refusée cette semaine à donner l'assurance que son programme de rachats d'actifs serait prolongé au-delà de mars 2017. Dans le même temps, plusieurs responsables de la Fed de retour de vacances, dont le président de la Fed de Boston considéré pourtant comme une "colombe", ont fait des déclarations laissant entendre que la politique accommodante allait toucher à sa fin et que l'heure d'un resserrement monétaire approchait. Tout cela est resté au niveau de l'implicite, mais il n'en a pas fallu plus pour propager une onde d'inquiétude sur les places financières après un été inhabituellement calme. Vendredi, tandis que le pétrole dévissait de 4 %, Wall Street perdait pas loin de 2,5 %, concédant son recul le plus important depuis le 24 juin et l'effet Brexit. En quelques heures, ce sont 10 semaines de hausse ininterrompue qui ont été réduites à néant. Cette baisse des indices a fait remonter mécaniquement les taux obligataires de quelques points, assez pour faire repasser le bund allemand à 10 ans dans le vert. L'or en a également un peu profité comme pour exprimer un frissonnement de stress. Cette tension ne devrait pas se relâcher, ni aux USA à deux mois d'une élection présidentielle où tout peut encore arriver, ni en Europe à un mois d'un référendum en forme de "stop ou encore" en Italie qui pourrait déclencher une crise politique.

€/$: 1,1225 / $/¥: 102,67 / US$ index: 95,33
OR: 1335,65 $ / Cuivre: 4617 $ / Blé: 3,76 $ / Pétrole WTI: 45,69 $ / Brent: 47,84 $ (écart: 2,1 $)
Indice CRB (matières premières): 183,46 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 804 (+ 4, + 21, + 28, + 19, + 12)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,42 % / JP: - 0,01 % / DE: 0,02 % / NL: 0,12 % / FR: 0,24 % / BE: 0,26 % /
UK: 0,86 % / ES: 1,08 % / CA: 1,15 % / IT: 1,24 % / US: 1,67 % /... / RU: 8,03 % / TU: 9,53 % / BR: 12,28 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Pays-Bas (8 ans); Rep. tchèque (6 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 mois).


1.000 Mds € rachetés par la BCE… Et pour quel résultat ?
Le M.A., 09/09/2016
http://monde-antigone.centerblog.net/4669-

1.000 milliards d'euros de dette plus ou moins "éligible" (pour ne pas dire pourrie) détenus dans les coffres à Francfort: la BCE est devenue une énorme "bad bank". Force est de constater que les 1.000 milliards injectés depuis 18 mois dans les circuits financiers (le fameux "QE") n'ont eu aucun effet sur le crédit, l'investissement, la croissance, l'inflation, la consommation. Et avec toutes les actions qu'elle achète au jour le jour pour stabiliser les indices boursiers, elle est même devenue, avec la Fed et la BoJ, l'un des plus gros hedge funds de la planète. Le dérapage est impressionnant par rapport au mandat d'origine imaginé il y a 18 ans sur le modèle de la Bundesbank (la banque fédérale allemande).

La BCE peut s'attendre à subir un jour les aléas de n'importe quel fonds spéculatif; un risque qui n'exclut pas la faillite... Les analystes estiment qu'il ne reste plus aujourd'hui de dettes offrant suffisamment "de qualité" sur le marché. Ils se demandent comment la BCE va pouvoir continuer à effectuer ses rachats d'actifs jusqu'en mars 2017 et au-delà. Mais en rachetant toujours plus de dettes, la BCE a contribué à l'augmentation de la valeur des titres et à la chute des taux d'emprunt en territoire négatif. Elle participe ainsi à sa propre perte car le désendettement est très négligeable comparé au risque que représentera une future remontée des taux.


4 septembre 2016 - Le calme boursier s'est prolongé encore cette semaine. Les volumes d'échanges sont toujours aussi peu consistants. Toutefois les affaires devraient repartir mardi aux Etats-Unis, juste après la fête du travail. Les investisseurs seront attentifs aux prochains chiffres d'activité économique et guetteront tout signe donnant une indication sur les intentions des banques centrales. Car ce sont elles qui font le marché à travers leurs programmes de rachats d'actifs. Les robots qui ont assuré le pilotage tout l'été pourront prendre un peu de RTT.
La parenthèse estivale se referme sans que rien n'ait changé sur l'essentiel: le pétrole à 45 $, l'or à plus de 1300 $, l'US dollar index à 96, les taux à 10 ans allemand et japonais à zéro, un secteur bancaire fragilisé par la persistance des taux négatifs, et des bulles sur les actions et l'obligataire toujours aussi menaçantes.

€/$: 1,1152 / $/¥: 103,97 / US$ index: 95,88
OR: 1311,50 $ / Cuivre: 4619 $ / Blé: 3,73 $ / Pétrole WTI: 44,15 $ / Brent: 46,60 $ (écart: 2,4 $)
Indice CRB (matières premières): 180,89 (- 7)
Indice Baltic (frets maritimes): 720 (- , - 5, - 4, + 1, + 8)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,46 % / DE: - 0,04 % / JP: - 0,01 % / NL: 0,06 % / FR: 0,19 % / BE: 0,22 % /
UK: 0,72 % / ES: 1,03 % / CA: 1,06 % / IT: 1,17 % / US: 1,60 % /... / RU: 8,15 % / TU: 9,54 % / BR: 12,06 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Pays-Bas (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Rep. tchèque (6 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an); Portugal (6 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Lun 10 Oct 2016 11:04

9 octobre 2016 - Tempête à Londres. La Première ministre, Theresa May, a plongé, mardi, les milieux d'affaires britanniques dans la consternation après s'être fermement déclarée favorable à un "Brexit dur", sans compromis avec Bruxelles, ce qui fermerait l'accès au marché unique européen. La livre sterling, à 1,27 $, a plongé à un plus bas de 31 ans avec le dollar. Un bug algorithmique l'a même furtivement fait descendre sous 1,20 $. Les grandes entreprises exportatrices en ont tiré profit en progressant à la bourse de Londres avec un indice FTSE à plus de 7.000 points. Mais cette configuration (monnaie faible, valorisation élevée), devenue classique au Japon avec les résultats que l'on connaît, a de quoi inquiéter outre-Manche.
Par ailleurs, le FMI a revu nettement à la baisse sa prévision de croissance pour les Etats-Unis, l'estimant même plus faible que celle de la zone euro cette année, à 1,6 % contre 1,7 %. C'est la conséquence d'un dollar fort et de la baisse des investissements des entreprises dépendantes du pétrole. Mais le FMI a surtout exprimé sa préoccupation sur l'état de santé des banques européennes, particulièrement allemandes et italiennes. Lundi, par exemple, ING Group, 1er groupe néerlandais de services financiers, a annoncé son intention de supprimer 7.000 emplois et d'investir dans les plates-formes numériques. La faute à une réglementation plus sévère, à un coût du crédit plus faible et à des créances douteuses dont le poids s'alourdit qui minent leur rentabilité dans un contexte de très faible croissance et de taux proches de zéro. Leur capitalisation boursière a fondu cette année de plusieurs centaines de milliards (- 23 % sur l'ensemble du secteur bancaire européen depuis le début de l'année). On comprend que leur stabilité soit atteinte. Tout le système menace de s'effondrer, d'autant que le gouvernement allemand a rejeté toute idée de "plan de sauvetage" public pour renflouer Deutsche Bank. Ce que recommande le FMI, à savoir scinder les établissements bancaires et 2 ou plusieurs morceaux et améliorer la gestion de leurs fonds en réduisant le coûts des dépôts, n'est qu'un rafistolage de bric et de broc qui ne résistera pas au prochain coup de tabac.

€/$: 1,1200 / $/¥: 102,89 / US$ index: 96,63
OR: 1255 $ / Cuivre: 4741 $ / Blé: 3,94 $ / Pétrole WTI: 49,54 $ / Brent: 51,65 $ (écart: 2,1 $)
Indice CRB (matières premières): 189,31 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 921 (- 11, - 4, + 9, + 46: c'est quoi ça ?, + 6)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,51 % / JP: - 0,05 % / DE: 0,01 % / NL: 0,14 % / FR: 0,31 % / BE: 0,27 % /
UK: 0,97 % / ES: 1,01 % / CA: 1,17 % / IT: 1,38 % / US: 1,72 % /... / RU: 8,24 % / TU: 9,45 % / BR: 11,45 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, Pays-Bas (8 ans); France, Irlande (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 mois).


2 octobre 2016 - Ça sent de plus en plus mauvais pour Deutsche Bank (DB). Une dizaine de fonds d'investissements (ou hedge funds) ont commencé vendredi à réduire leur exposition à la première banque allemande, entraînant un nouveau plongeon des valeurs bancaires dans les bourses européennes. Les investisseurs craignent pour la solidité du système financier mondial. Et ils ont de bonnes raisons de chier dans leur froc parce que DB, avec les dizaines de milliers de milliards de produits dérivés qu'elle détient dans ses coffres, est une banque "systémique". Les dépôts de garantie qui transitent par sa chambre de compensation servent à recevoir les actifs correspondant aux transactions effectuées en toute opacité sur les marchés de produits dérivés précisément. On redoute à présent une accélération de ce mouvement de retrait de capitaux dès le début de la semaine, auquel cas ce serait le sauve qui peut.
A ceci s'ajoute une amende de 14 milliards de dollars (qui pourraient être ramenés à 5,6) réclamée à la banque allemande par la Justice américaine pour solder un litige immobilier lié aux subprimes. Cette forte amende ébranle un peu plus les positions de DB dont l'action a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année. Elle attaque sa rentabilité et menace dangereusement ses fonds propres. La peur d'un effet domino et d'une faillite du même type que Lehman Brothers en 2008 est dans tous les esprits.
Rien de changé sur le marché des changes. L'or n'a pas non plus été gagné par le réflexe de repli sur les valeurs refuge. Les taux obligataires se sont cependant enfoncés encore plus profondément en territoire négatif puisque l'Allemagne et la France empruntent désormais à 3 mois à respectivement - 0,78 et - 0,72 %...
La tourmente autour de DB et du secteur bancaire allemand en général a éclipsé cette semaine l'accord de principe trouvé à Alger entre les pays membres de l'OPEP pour réduire leur production de 700.000 barils/ jour. Les cours du pétrole ont bondi de 5 $ pour atteindre la barre des 50 $. Mais cette envolée pourrait être battue en brèche par les mauvaises perspectives d'activité dans les pays développés. L’AIE s'attend à une baisse de la croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2016. La dynamique des échanges au niveau mondial, aussi, reste faible. Le dernier rapport de l'OMC indique que la croissance du commerce en 2016 sera la plus lente depuis la crise financière. L'indice Baltic des frets maritimes n'aura que très exceptionnellement dépassé les 900 points.

€/$: 1,1240 / $/¥: 101,32 / US$ index: 95,45
OR: 1327,90 $ / Cuivre: 4816 $ / Blé: 4,02 $ / Pétrole WTI: 48,02 $ / Brent: 50,01 $ (écart: 2 $)
Indice CRB (matières premières): 187,29 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 875 (- 7, - 4, - 18, - 24, - 13)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,56 % / DE: - 0,12 % / JP: - 0,07 % / NL: 0,01 % / FR: 0,13 % / BE: 0,15 % /
UK: 0,75 % / ES: 0,88 % / CA: 0,99 % / IT: 1,20 % / US: 1,59 % /... / RU: 8,16 % / TU: 9,50 % / BR: 11,63 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (30 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Belgique, France, Pays-Bas (9 ans); Autriche, Danemark, Finlande (8 ans); Irlande (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Italie (3 ans); Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 23 Oct 2016 17:34

23 octobre 2016 - Le dollar monte, monte, monte... porté par l'éventualité d'un relèvement des taux par la Fed en décembre. Porté par les derniers sondages qui donnent à Hillary Clinton de grandes chances de gagner la présidentielle américaine. Porté aussi par les déclarations de Mario Draghi qui ne prévoit pas de réduire son programme de rachats d'actifs en tous genres. L'euro s'enfonce donc à ses niveaux du printemps, à 1,08 $. Ce n'est rien à coté de la livre sterling qui a perdu 25 % de sa valeur depuis le vote pour le Brexit... Dans l'ensemble, les bourses européennes affichent une bonne santé, leurs indices étant constitués par de grandes sociétés exportatrices qui profitent de la faiblesse de la monnaie. On commence à percevoir cependant des tendances divergentes sur les marchés obligataires européens entre l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique d'un côté et la France, l'Espagne et l'Italie de l'autre.
Le pétrole, lui, parce qu'il est libellé en dollar, n'est pas remonté comme prévu. La semaine qui vient sera marquée par les résultats des valeurs technologiques, industrielles et pétrolières, ainsi que par une première estimation du PIB américain au 3e trimestre. On n'en attend pas grand chose. Ce serait étonnant qu'une tempête se déclenche avant le 8 novembre...

€/$: 1,0883 / $/¥: 103,80 / US$ index: 98,63
OR: 1263,95 $ / Cuivre: 4633 $ / Blé: 4,14 $ / Pétrole WTI: 50,98 $ / Brent: 51,91 $ (écart: 1 $)
Indice CRB (matières premières): 190,14 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 842 (+ 2, - 4, - 18, - 23, - 7)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,51 % / JP: - 0,05 % / DE: -0,002 % / NL: 0,02 % / BE: 0,24 % / FR: 0,30 % /
UK: 1,08 % / ES: 1,13 % / CA: 1,13 % / IT: 1,44 % / US: 1,73 % /... / RU: 8,36 % / TU: 9,62 % / BR: 11,19 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Pays-Bas (9 ans) / Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Irlande (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Espagne, Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois).


16 octobre 2016 - La Fed nous a refait cette semaine son grand numéro du relèvement imminent de ses taux d'intérêts. D'après sa présidente, Janet Yellen, cette hausse devrait intervenir "assez vite". Reuters rapporte cette phrase volontairement incompréhensible: « La Fed devra peut-être mener une politique adaptée à une économie "à haute pression" pour réparer les dégâts que la crise lui a causés et juguler des risques prenant un caractère permanent ». Même pour son vice-président, Stanley Fischer, retarder ce moment encore une fois serait devenu une décision "difficile à prendre". Cela affecterait le peu de "crédibilité" qui lui reste encore auprès des acteurs financiers. Bref, il ne doit plus rester beaucoup de "colombes " au sein du Comité monétaire (le FOMC). La Fed tenant sa prochaine réunion les 1er et 2 novembre, soit seulement 5 jours avant les élections, les 2/3 des traders pronostiquent la grande nouvelle pour la réunion suivante des 13 et 14 décembre.
Les investisseurs s'inquiètent pour leur traditionnel rally de fin d'année... Les marchés, eux, ont déjà anticipé. Le dollar est reparti de l'avant, faisant baisser l'or à 1250 $, l'euro à moins de 1,10 $, faisant relever les taux d'emprunt de quelques points (le T-Bond se retrouve ainsi à 1,80 %), et enfin faisant remettre à plus tard l'arrangement que disaient avoir trouvé l'OPEP et la Russie pour réduire le débit du pétrole. Avec un dollar plus fort, les cours de l'or noir ne montent pas. Le roi dollar dicte sa loi... C'est peut-être ce résultat que visent les membres de la Fed.

€/$: 1,0966 / $/¥: 104,14 / US$ index: 98,07
OR: 1256,15 $ / Cuivre: 4754 $ / Blé: 4,21 $ / Pétrole WTI: 50,29 $ / Brent: 51,99 $ (écart: 1,7 $)
Indice CRB (matières premières): 190,48 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 892 (+ 1, 0, - 16, - 21, + 7)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,46 % / JP: - 0,05 % / DE: 0,06 % / NL: 0,16 % / FR: 0,33 % / BE: 0,30 % /
UK: 1,09 % / ES: 1,12 % / CA: 1,24 % / IT: 1,38 % / US: 1,80 % /... / RU: 8,35 % / TU: 9,72 % / BR: 11,42 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, Pays-Bas (8 ans); France, Irlande (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois).
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L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 6 Nov 2016 11:01

6 novembre 2016 - Tout semblait plié la semaine dernière, et voilà que... badaboum ! le chef du FBI, James Comey, décide la réouverture de l'enquête qu'il avait annoncée "terminée" le 7 juillet dernier sur l'utilisation par Hillary Clinton d’un serveur privé pour ses courriels. Et ce à 11 jours d'une élection capitale. Il le fait sur la base de courriels jugés "pertinents" trouvés par hasard sur l'ordinateur que la conseillère de Clinton partageait avec son mari, ancien membre de la Chambre des représentants. En réalité c'était celui-ci qui était visé pour des messages à caractère sexuel envoyés à une mineure. Mais dans la mesure où le FBI ignore ce que contiennent ces courriels additionnels, on se demande pourquoi Corney a choisi, sans attendre le 8 novembre, d'en faire une question publique alors qu'en théorie il est interdit à l'agence de faire des annonces politiquement sensibles à moins de 60 jours d'une élection. Aussi, on peut voir dans cette décision une forme de défiance adressée à la future administration Clinton, un avertissement concernant par exemple les activités douteuses de la Fondation Clinton, ou encore l'expression d'un conflit ouvert entre le Département de la Justice, les services de renseignement et le FBI au sujet de leurs prérogatives. En tout état de cause, cela indique la profondeur des tensions qui agitent actuellement l'appareil d'Etat aux Etats-Unis.
Conséquence immédiate: l'écart s'est nettement resserré entre les deux candidats à Maison-Blanche, notamment dans plusieurs "swing states" stratégiques. Un sondage a même placé pour la première fois Trump en tête. Le résultat que l'on donnait acquis est devenu incertain. Consternation à Wall Street ! Même le discours de Janet Yellen indiquant que les tendances (une hausse de l'inflation) pour un prochain relèvement des taux étaient "renforcées" est presque passé inaperçu... D'ailleurs ce jour-là, les cours des matières premières dégringolaient ! Peu importe. Plus aucun analyste ne prête attention aux statistiques et autres publications. Les commentaires sont prudents. L'anxiété se lit sur les visages. Tous ont le regard fixé sur le décompte des jours avant le scrutin qui décidera de tout.
L'or a profité de cette brutale aversion au risque en franchissant la barre des 1300 $ l'once. Par contre le marché obligataire s'est figé. Le dollar en pâtit, tout comme le pétrole libellé en dollar qui a perdu 10 % en une semaine. D'une certaine façon, on peut voir se dessiner un clivage assez net dans le monde de la finance entre les défenseurs d'un dollar fort, nombreux dans le milieu des affaires et de la banque, qui soutiennent Clinton, et les partisans d'un dollar faible, les représentants des multinationales exportatrices liées aux secteurs de l'énergie qui se rangent dans le camp de Trump. Dans tous les cas, le 9 novembre à l'ouverture de la bourse, on s'attend à ce que les marchés sur réagissent aux résultats de la nuit. Par la suite ça devrait se stabiliser peu à peu, avec une remontée du dollar, dans le cas d'une victoire de Clinton. En revanche, cela pourrait prendre l'allure d'un "effet Brexit" démultiplié à l'échelle mondiale dans le cas d'une victoire de Trump.

€/$: 1,1145 / $/¥: 103,08 / US$ index: 96,90
OR: 1301,70 $ / Cuivre: 4917,50 $ / Blé: 4,14 $ / Pétrole WTI: 44,10 $ / Brent: 45,55 $ (écart: 1,4 $)
Indice CRB (matières premières): 183,52 (- 7)
Indice Baltic (frets maritimes): 855 (+ 23, - 19, - 4, + 15, + 6)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,35 % / JP: - 0,006 % / DE: 0,14 % / NL: 0,26 % / BE: 0,42 % / FR: 0,47 % /
UK: 1,13 % / CA: 1,16 % / ES: 1,30 % / IT: 1,75 % / US: 1,77 % /... / RU: 8,62 % / TU: 10,20 % / BR: 11,57 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Japon (10 ans); Allemagne (9 ans), Autriche, Danemark, Pays-Bas (8 ans); Belgique, France (7ans); Finlande, Rep. tchèque (6 ans); Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Slovénie (2 ans); Italie (1 ans); Bulgarie (1 mois).


30 octobre 2016 - Au secours, les taux d'emprunt remontent ! Est ce le changement de saison... mais quelque chose est en train de bouger sur le marché obligataire. Le vent tourne, le marché recule et les taux progressent. Depuis la fin septembre, les taux à 10 ans des principaux Etats européens ont gagné 25 à 30 point de base, une quinzaine pour cette seule dernière semaine. L'Italie et le Royaume-Uni ont enregistré les poussées les plus spectaculaires, passant respectivement de 1,20 à 1,66 % et de 0,75 à 1,25 %. C'est beaucoup en peu de temps. Même la Suisse a ressenti la secousse.
Quelle en est la cause ? Le dollar... Sa solidité se confirme alors que les autres monnaies de référence (euro, yen, livre sterling) sont soumises à des forces dépréciatrices, et cela provoque un effet d'entrainement. En conséquence, les marchés ont nettement anticipé une remontée des taux directeurs américains avant la fin de l'année. Certes, le mouvement se remarque encore assez peu puisque les taux partent de très bas... mais le coup d'accélérateur est visible. Quelle en sera l'ampleur ? Il faudra observer de près comment tout ça évoluera dans les prochains jours.

€/$: 1,0981 / $/¥: 104,69 / US$ index: 98,32
OR: 1269,30 $ / Cuivre: 4773,50 $ / Blé: 4,08 $ / Pétrole WTI: 48,61 $ / Brent: 50,66 $ (écart: 2 $)
Indice CRB (matières premières): 190,25 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 834 (- 11, - 18, - 11, - 4, + 36)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,40 % / JP: - 0,04 % / DE: 0,16 % / NL: 0,27 % / BE: 0,41 % / FR: 0,47 % /
CA: 1,22 % / UK: 1,25 % / ES: 1,26 % / IT: 1,66 % / US: 1,84 % /... / RU: 8,58 % / TU: 9,85 % / BR: 11,43 % / Pour information, le Venezuela emprunterait à 1 an à... 48,49 % !
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (10 ans); Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas (8 ans); Belgique, France (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Danemark, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Slovénie (2 ans); Italie (1 ans); Bulgarie (1 mois).


23 octobre 2016 - Le dollar monte, monte, monte... porté par l'éventualité d'un relèvement des taux par la Fed en décembre. Porté par les derniers sondages qui donnent à Hillary Clinton de grandes chances de gagner la présidentielle américaine. Porté aussi par les déclarations de Mario Draghi qui ne prévoit pas de réduire son programme de rachats d'actifs en tous genres. L'euro s'enfonce donc à ses niveaux du printemps, à 1,08 $. Ce n'est rien à coté de la livre sterling qui a perdu 25 % de sa valeur depuis le vote pour le Brexit... Dans l'ensemble, les bourses européennes affichent une bonne santé, leurs indices étant constitués par de grandes sociétés exportatrices qui profitent de la faiblesse de la monnaie. On commence à percevoir cependant des tendances divergentes sur les marchés obligataires européens entre l'Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique d'un côté et la France, l'Espagne et l'Italie de l'autre.
Le pétrole, lui, parce qu'il est libellé en dollar, n'est pas remonté comme prévu. La semaine qui vient sera marquée par les résultats des valeurs technologiques, industrielles et pétrolières, ainsi que par une première estimation du PIB américain au 3e trimestre. On n'en attend pas grand chose. Ce serait étonnant qu'une tempête se déclenche avant le 8 novembre...

€/$: 1,0883 / $/¥: 103,80 / US$ index: 98,63
OR: 1263,95 $ / Cuivre: 4633 $ / Blé: 4,14 $ / Pétrole WTI: 50,98 $ / Brent: 51,91 $ (écart: 1 $)
Indice CRB (matières premières): 190,14 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 842 (+ 2, - 4, - 18, - 23, - 7)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,51 % / JP: - 0,05 % / DE: -0,002 % / NL: 0,02 % / BE: 0,24 % / FR: 0,30 % /
UK: 1,08 % / ES: 1,13 % / CA: 1,13 % / IT: 1,44 % / US: 1,73 % /... / RU: 8,36 % / TU: 9,62 % / BR: 11,19 % /
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (20 ans); Allemagne, Japon (10 ans); Pays-Bas (9 ans) / Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France (8 ans); Irlande (7ans); Rep. tchèque (6 ans); Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Espagne, Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois).
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Antigone
 
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