[Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 27 Nov 2016 08:18

27 novembre 2016 - L'effet Trump souffle et s'amplifie sur les marchés. Wall Street n'en finit plus de battre ses records. Le Dow Jones a dépassé cette semaine les 19.000 points. Le S&P500, à plus de 2200 pts, et le Nasdaq, au bord des 5400 pts, ont atteint eux aussi des niveaux sans précédent. La perspective du plan de relance d'infrastructures voulu par Trump a fait monter les valeurs industrielles et l'ensemble des secteurs cycliques. Elle a stimulé la demande de métaux, comme le zinc qui est à son niveau le plus élevé depuis 2008, mais aussi la spéculation puisqu'en quelques jours presque 2 millions de tonnes de cuivre ont été achetés sous forme de produits dérivés. Même si la hausse des commandes de biens domestiques enregistrée en Chine depuis le mois d'août a aussi contribué à ce mouvement d'ensemble, l'euphorie des marchés parait sans commune mesure avec ce que l'état de l'économie américaine est capable d'absorber. Cependant l'envol fulgurant des cours qui avait suivi l'élection du 8 novembre est allé en s'atténuant juste avant Thanksgiving et le Black Friday, et les investisseurs s'attendent à présent à une consolidation. Mais ne soyons pas idiots, cette bulle s'est reformée grâce à des rachats massifs d'actions et à un surcroit d'endettement.
La dette: voilà le problème. Les taux remontent sans traduire une amélioration de l'économie. La croissance ne décolle pas. Emprunter à 0 % quand la croissance réelle annuelle n'excède par 1 % est soutenable. Ça ne l'est plus quand les taux remontent au dessus de 2 %, comme en Italie, avec une croissance qui demeure quasi nulle. Mais c'est surtout le taux du 10 ans américain qui retient l'attention aujourd'hui. Il est à 2,3 % alors qu'on a des doutes sur les chiffres de la croissance réelle aux Etats-Unis: 2,5 % officiellement, mais plus proche de 1 ou 1,5 % sans le soutien des dépenses et de l'endettement publics. Avec un dollar qui n'a pas été aussi fort depuis les années 80, les analystes estiment que si les taux du T-Bond dépassaient la ligne symbolique des 2,5 %, on entrerait en zone rouge.

€/$: 1,0590 / $/¥: 113,22 / US$ index: 101,47
OR: 1187,50 $ / Cuivre: 5834 $ / Blé: 3,95, $ / Pétrole WTI: 45,94 $ / Brent: 47,09 $ (écart: 1,1 $)
Indice CRB (matières premières): 186,81 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 1181 (- 17, - 8, - 8, - 23, - 20)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,18 % / JP: 0,03 % / DE: 0,22 % / NL: 0,41 % / BE: 0,69 % / FR: 0,82 % /
UK: 1,40 % / CA: 1,56 % / ES: 1,60 % / IT: 2,08 % / US: 2,35 % /... / RU: 8,87 % / TU: 10,98 % / BR: 12,20 % /
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (8 ans); Belgique, Pays-Bas (7 ans), Autriche, Finlande, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, France, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Italie (1 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


20 novembre 2016 - L'élection de Trump n'a pas spécialement ébranlé la présidente de la Fed. Yellen a répété jeudi devant une commission du Congrès qu'une hausse des taux pourrait intervenir "relativement rapidement"... tout en rappelant la "marge d'amélioration" qui manquerait encore à l'économie américaine. Le ton est toujours prudent, mais on voit mal comment la Fed pourrait se dérober plus longtemps à cette hausse qu'elle annonce depuis le printemps à moins de perdre le peu de crédibilité qui lui reste. L'heure de vérité viendra comme en 2016 en toute fin d'année, les 13 et 14 décembre, lors de la prochaine réunion du comité politique monétaire. Même avec un relèvement minimum de 0,25 %, ce sera suffisant pour apporter des turbulences, surtout si l'on prend en compte l'accélération des flux de capitaux qui ont quitté ces derniers jours les pays émergents en direction des Etats-Unis où les taux sont de plus en plus intéressants, et si l'on y ajoute la situation politique dans laquelle pourrait se retrouver l'Italie au lendemain de son référendum sur la réforme constitutionnelle.
Il reste encore un peu de temps avant la secousse. En attendant, les marchés ont retrouvé cette semaine une relative stabilité. Mais le relèvement des taux obligataires a juste marqué une pause car il faudra bien compenser le risque lié à la hausse des prix. Les investisseurs anticipent en effet une remontée de l'inflation et un dépassement des déficits consécutifs aux annonces de Trump. Ceci profite pleinement au dollar qui écrase tout. L'or a plongé, réagissant mécaniquement en sens inverse à celui du dollar. L'euro aussi, qui a enregistré sa plus longue série de baisses depuis sa création, a aussi atteint son plus bas niveau en 20 mois. La perspective d'une parité 1 € = 1 $ revient sur le tapis. Pour l'heure, la correction se limite à 4 % en 10 jours, mais c'est moins l'amplitude que la brusquerie du mouvement qui inquiète.

€/$: 1,0584 / $/¥: 110,87 / US$ index: 101,33
OR: 1206,10 $ / Cuivre: 5425 $ / Blé: 4,07 $ / Pétrole WTI: 45,69 $ / Brent: 46,86 $ (écart: 1,1 $)
Indice CRB (matières premières): 183,41 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 1257 (+ 20, + 19, + 61, + 86, + 26)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,10 % / JP: 0,03 % / DE: 0,27 % / NL: 0,44 % / BE: 0,71 % / FR: 0,78 % /
UK: 1,47 % / CA: 1,57 % / ES: 1,60 % / IT: 2,10 % / US: 2,34 % /... / RU: 8,73 % / TU: 10,84 % / BR: 12,20 % /
16 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (8 ans); Pays-Bas (7 ans), Autriche, Belgique, Finlande (6 ans); Danemark, France, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Irlande (3 ans); Espagne (2 ans); Italie (1 ans); Bulgarie (1 mois).


La Banque du Japon se noie
Le M.A., 18/11/2016
La Banque du Japon (BoJ) intervient à tout-va. Elle a abandonné il y a quelques semaines tout espoir de stimuler l'inflation. Son action se limite aujourd'hui à racheter des montagnes d'obligations pour empêcher que leurs taux d'emprunt s'enfoncent en territoire négatif; et ce dans des proportions telles qu'on pourrait croire qu'elle a nationalisé son marché financier ! En fait, la BoJ rachète toute sorte d'actifs, n'importe quoi, même des actions, pour tenter de soutenir les cours lorsque la monnaie remonte en dépit de QE toujours plus délirants.
Les opérations de la BoJ apparaissent complètement désespérées au moment même où les taux amorcent leur remontée en zone euro et en Amérique du nord. Bientôt ces gesticulations ne feront même plus illusion, cela deviendra insoutenable et tout s'écroulera. La dette souveraine japonaise est de l'ordre de 250 % du PIB.


13 novembre 2016 - La candidate de Wall Street est battue et Wall Street exulte et pète tous ses records... Allez comprendre quelque chose à ça !
Lorsque la victoire de Donald Trump est passée de possible à probable, la chute du péso mexicain s'est accélérée à 10 puis à 13 %. Les bourses asiatiques ont clôturé en recul de 5 %. Les indicateurs avancés de Wall Street ont chuté brutalement. Si brutalement que la cotation du Nasdaq a été suspendue. On se rappelait que Trump avait plusieurs fois menacé les entreprises de la Silicon Valley de sanctions s'il était élu. « J'obligerai Apple à produire ses iPhone et ordinateurs sur notre territoire, pas en Chine ! » avait-il dit, sans comprendre que la valeur de ces produits provient davantage de la R&D que des usines de fabrication. Trump avait également menacé de fermer « certaines parties d'Internet ». Il était logique que les valeurs technologiques, grandes bénéficiaires de la mondialisation des années 2000, accusent le coup.
Devant les incertitudes que représentait une arrivée de Trump à la Maison-Blanche, tout le monde s'attendait à un emballement qui n'irait peut-être pas jusqu'au krach, mais au moins à un "effet Brexit", à une dégringolade d'au moins 10 % à l'ouverture des marchés... et c'est l'inverse qui s'est produit. Très vite, dans la matinée, les investisseurs ont pris en compte certains aspects dits "favorables" des propositions de Trump: sa volonté d'investir dans les infrastructures, de relancer l'exploitation du pétrole de schiste, de réduire les impôts des entreprises, de revenir sur la régulation bancaire, etc. Comme d'habitude, les marchés n'ont voulu retenir que le court terme. Le soir de sa victoire, toutes les places financières, non seulement n'avaient rien perdu, mais étaient même passées dans le vert, en hausse de 1 % ou un peu plus. Le résultat d'une séance presque banale. La tendance n'a fait que se confirmer par la suite. Le Dow Jones a clôturé vendredi à 18.847,66 pts, un niveau jamais vu. Certains se mettent à imaginer les 19.000 avant la fin de l'année. Seul le Nasdaq est resté en retrait.
Pourquoi de tels records ? En réalité, Les investisseurs ont repris place sur le marché des matières premières. Ainsi les cours du cuivre qui ont bondi de 30 %. L'indice du fret maritime pour les capesizes (cargos XXL) a progressé de près de 40 % ! Mais Wall Street a surtout profité de la chute du marché obligataire. La remontée des taux amorcée pendant la 2e quinzaine de septembre a trouvé un nouvel élan. Le rendement des bons du Trésor américains à 10 ans ont dépassé 2 %, atteignant 2,13 % vendredi, et celui des bons à 30 ans presque 3 %. Les taux de l'Allemagne ont encore pris 20 points de base cette semaine, ceux de la France 30.
Les ennuis se profilent à l'horizon, d'autant que Trump a promis de faire une relance budgétaire massive, une bonne vieille recette keynésienne, de 1.000 milliards sur 10 ans. La dette n'a donc pas fini de monter et avec la hausse des taux d'emprunt que l'on observe depuis quelque temps, c'est clair que le système court à la catastrophe. Face à ce nouveau cas de figure, on doute à présent d'une remontée des taux de la Fed qui, avant même l'entrée en fonction de Trump, dans un climat général pas vraiment stable, viendrait amplifier encore davantage ce phénomène. De 75 %, les probabilités sont tombées à 50.

€/$: 1,0851 / $/¥: 106,63 / US$ index: 98,98
OR: 1255,65 $ / Cuivre: 5618 $ / Blé: 4,03 $ / Pétrole WTI: 43,09 $ / Brent: 44,54 $ (écart: 1,4 $)
Indice CRB (matières premières): 181,76 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 1045 (+ 15, + 41, + 43, + 20, + 71) Les capesizes ont progressé de près de 40 %, de 1636 à 2303
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,18 % / JP: - 0,03 % / DE: 0,32 % / NL: 0,49 % / BE: 0,71 % / FR: 0,75 % /
UK: 1,36 % / CA: 1,43 % / ES: 1,52 % / IT: 2,03 % / US: 2,13 % /... / RU: 8,90 % / TU: 10,57 % / BR: 12,06 % /
16 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Japon, Suisse (10 ans); Allemagne, Autriche (7 ans); Belgique, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Danemark, France, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Irlande (3 ans); Espagne (2 ans); Italie (1 ans); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 11 Déc 2016 08:38

11 décembre 2016 - Les indices de Wall Street ont enchaîné les séances de hausse tout au long de la semaine. Le Dow Jones a encore gagné 3 % à 19.756 points et pourrait profiter du traditionnel "rally de fin d'année" pour toucher sur sa lancée les 20.000 points avant les fêtes de fin d'année. Le Nasdaq à 5.444 points et le S&P500 à 2.259 points sont aussi à des niveaux jamais atteints. Le Brexit, puis l'élection de Trump, et enfin le rejet du référendum italien, qui étaient annoncés comme de probables catastrophes, auront finalement propulsé les marchés vers les sommets de manière totalement inattendue. Les bourses se moquent de la politique. En réalité, c'est la hausse des taux et du dollar qui fait monter irrésistiblement le marché actions. Dans ses projections pour l'année 2017, la très sérieuse agence financière Bloomberg, qui avait tout prévu pour 2016, envisage à présent une victoire de Le Pen en France et une sécession de la Californie. De quoi faire grimper les économistes aux rideaux !
Jeudi, c'était la visite du Dr Draghi: allait-il renouveler le traitement ? Eh bien la BCE a annoncé qu'elle allait réduire son QE à partir d'avril. Le montant consacré aux rachats d'actifs sera ramené à 60 milliards d'euros par mois au lieu de 80 milliards actuellement, mais, mais, mais !... il sera aussi prolongé d'au moins 9 mois, jusqu'à fin 2017. Une majorité d'investisseurs s'attendait à ce que la BCE maintienne la dose de 80 milliards par mois, mais en la limitant à 6 mois seulement. La BCE se dit toutefois prête à accroître son programme en volume et/ou en durée en cas de besoin, prête également à étendre ses rachats aux actifs d'une maturité minimale d'1 an, au lieu de 2 ans, ainsi qu'à ceux dont le rendement est inférieur au taux de dépôt.
Pour résumer: un peu moins d'un côté, mais pour un peu plus longtemps de l'autre. Cette façon de satisfaire un peu tout le monde semble résulter d'un compromis entre "faucons" et "colombes" au sein du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale. Les injections massives d'argent vont se poursuivre pour au moins un an de plus. Depuis mars 2015, la BCE a déjà consacré plus de 1.400 milliards d'euros aux achats d'obligations sur les marchés. Certaines mauvaises langues estiment qu'il y a de moins en moins à de dettes disponibles et que la BCE aurait été de toute façon obligée de réduire son programme... Oui et non, puisque Draghi lui-même a reconnu ne plus se fixer de limite pour racheter n'importe quoi, même de la dette d'entreprises, et apparaître comme le principal intervenant sur les places financières européennes.
A noter enfin que la dette française est devenue une cible de la spéculation. Les taux d’intérêt à long terme sont passés en France en l'espace de 3 mois de 0,20 à 0,80 %, une quinzaine de points de base au dessus de là où ils devraient être. Un phénomène amplifié par les positions à la vente prises par plusieurs hedge funds, des fonds de gestion qui misent ouvertement sur une chute des cours des titres d'emprunt d’Etat français.

€/$: 1,0557 / $/¥: 115,27 / US$ index: 101,57
OR: 1168,90 $ / Cuivre: 5837 $ / Blé: 4,00 $ / Pétrole WTI: 51,45 $ / Brent: 54,29 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 193,13 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 1090 (- 2, - 10, - 24, - 40, - 32) Le pic d'activité des opérations de restockage en Chine semble passé. Les importations chinoises de cuivre avaient bondi de 290.000 tonnes en octobre à 380.000 tonnes en novembre. Mais la période de faible activité de la fin de l'année approche.
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,09 % / JP: 0,05 % / DE: 0,36 % / NL: 0,50 % / BE: 0,71 % / FR: 0,83 % /
UK: 1,45 % / ES: 1,53 % / CA: 1,72 % / IT: 2,04 % / US: 2,46 % /... / RU: 8,55 % / TU: 11,09 % / BR: 11,89 % /
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Pays-Bas (7 ans), Autriche, Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Rep. tchèque, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne (2 ans); Italie (1 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


4 décembre 2016 - Les pays de l'OPEP se sont entendus mercredi pour réduire leur production à 32,5 millions de barils par jour (mbj) au lieu de 33,64 mbj en octobre. Accord "historique", dit-on, puisque c'est la première fois depuis 2008 que les 14 Etats membres du cartel s'accordent pour limiter leur production. 14 ? Pas tout à fait, car l'Iran a obtenu d'être exempté, et que la Libye et le Nigeria ont bénéficié de dérogations en raison de conflits intérieurs et de la dégradation de leurs finances. La Russie s'est associée au mouvement en prenant à son compte la moitié de la part demandée aux pays non-OPEP.
Les commentateurs s'enflamment. Ils estiment que cet accord permettra de résorber le surplus de stocks qui plombent les cours depuis 2 ans. Ils se trompent. Trop de pays ont besoin de produire, les hausses de prix escomptées seront insuffisantes et les parts de marché abandonnées seront vite récupérées. L'accord ne sera effectif qu'à partir du 1er janvier 2017, mais déjà les cours ont grimpé de 7 $. Les commentateurs espèrent que cette hausse produira un électrochoc qui fera remonter les anticipations d'inflation. Effet pervers car le rendement des taux d'emprunt s'est mis à remonter dangereusement. Les taux américains ont dépassé brièvement les 2,5 %. 100 points de base de plus qu'il y a 2 mois, c'est énorme ! D'après BFM Business (02/12/2016), la perte serait de 1.700 milliards de dollars sur le seul mois de novembre.
Un frémissement d'effroi a saisi furtivement Wall Street qui depuis fait montre de prudence, attendant le résultat du référendum italien. Du coup, on en a complètement oublié la décision que prendra la Fed dans les prochains jours...

€/$: 1,0660 / $/¥: 113,50 / US$ index: 100,63
OR: 1171,65 $ / Cuivre: 5772 $ / Blé: 3,87 $ / Pétrole WTI: 51,65 $ / Brent: 54,39 $ (écart: 2,8 $)
Indice CRB (matières premières): 192,83 (+ 6)
Indice Baltic (frets maritimes): 1198 (+ 3, + 18, + 2, - 8, + 2)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,14 % / JP: 0,04 % / DE: 0,27 % / NL: 0,42 % / BE: 0,61 % / FR: 0,74 % /
UK: 1,37 % / CA: 1,61 % / ES: 1,57 % / IT: 1,91 % / US: 2,39 % /... / RU: 8,77 % / TU: 11,06 % / BR: 12,37 % /
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
e) à taux NEGATIFS !:Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas (7 ans), Finlande, France, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Espagne (2 ans); Italie (1 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 25 Déc 2016 10:28

24 décembre 2016 - Peu de changement par rapport à la semaine dernière. Le rally de fin d'année s'essouffle. Le Dow Jones a marqué le pas au bord des 20.000 points (19.933). Le dollar s'est renforcé un peu plus tandis que les taux obligataires se sont légèrement relâchés. Wall Street temporise en attendant d'en savoir plus sur les premières mesures que prendra Trump dans quelques jours. Le plan de sauvetage de 20 milliards d'euros destiné à faire passer l'année à la Monte dei Paschi n'a troublé personne. Mais existe-t-il quelque chose aujourd'hui, un cataclysme quelconque, qui soit de nature à déprimer les marchés boursiers quand tout est dirigé depuis les banques centrales à grands coups d'injections de liquidités ? Ils ont mis 3 jours pour digérer le Brexit, 3 heures pour avaler Trump, 3 minutes pour oublier l'Italie. Quant aux attentats, ils ne s'en soucient plus depuis un moment. L'année 2017 pourrait-elle leur réserver un peu d'inattendu ?
La semaine prochaine, on s'attend à de très faibles volumes d'échanges. Les robots assureront le service minimum pendant que les gérants de fonds seront aux sports d'hiver. Les affaires sérieuses reprendront dès le 2 janvier. Il y a un an, c'était parti très fort en Chine...

€/$: 1,0446 / $/¥: 117,32 / US$ index: 102,97
OR: 1131 $ / Cuivre: 5425,50 $ / Blé: 3,93 $ / Pétrole WTI: 53,24 $ / Brent: 55,12 $ (écart: 1,9 $)
Indice CRB (matières premières): 191,71 (- 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 961 (- 19, - 13, + 13, + 2, + 33)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,15 % / JP: 0,05 % / DE: 0,22 % / NL: 0,36 % / BE: 0,58 % / FR: 0,72 % /
UK: 1,34 % / ES: 1,38 % / CA: 1,79 % / IT: 1,83 % / US: 2,54 % /... / RU: 8,51 % / TU: 10,89 % / BR: 11,49 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne (8 ans); Autriche, Belgique, Japon, Pays-Bas (7 ans), Finlande, France, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


Le petit Noël des banques en difficulté
Le M.A., 23/12/2016
http://monde-antigone.centerblog.net/4795-

La Monte dei Paschi di Siena, la 3e banque d'Italie et la plus ancienne de la planète, a demandé l'aumône de 5 milliards d'euros pour passer l'année. La conversion d'obligations en actions lui a permis d'en récolter un peu plus de 2. Elle a attendu désespérément un petit geste de quelques fonds qatari ou chinois pour faire l'appoint... mais rien n'est venu.

Il faut dire que cette banque a une sale réputation. Ses clients ferment leurs comptes et vendent leurs titres et obligations où apparaît le sigle MPS (cela concerne 40.000 particuliers). Qui est assez fou ou inconscient pour oser mettre un sou dans un établissement qui n'a que 4 mois de trésorerie devant lui et qui traine des milliards de créances douteuses (15 milliards à honorer en 2017) et de prêts qui ne seront jamais remboursés ? A deux reprises par le passé, la Monte dei Paschi avait réussi à se recapitaliser par ses propres moyens; mais cette fois, ça n'a pas marché. Aussi, le gouvernement italien, réuni en urgence dans la nuit de jeudi à vendredi, a décidé de venir à son secours et de valider un plan de 20 milliards d'euros financé... par la dette publique. C'est Noël !

Un certain nombre de banques (Banca Popolare di Vicenza, Carige, Veneto Banca... sont sur la liste d'attente), en plus de Monte dei Paschi, pourraient être tentées de solliciter cette "aide", tant le système bancaire italien, avec sa pléthore d'établissements, est dans un état désastreux (360 milliards d'euros de créances douteuses, soit presque 1/3 du total de la zone euro). Pas d'illusion, ce ne sera qu'une rémission. 20 milliards d'euros, ça peut paraître beaucoup, mais ça représente à peine la moitié des besoins dont auraient besoin les banques italiennes pour purger leurs bilans.

Le ministre des Finances a bien essayé de faire croire que, malgré des "situations de crise" (hahahaha ! comme c'est joliment dit), les banques étaient "solides" (Lagarde disait la même chose en 2009 !) et que le gouvernement ferait tout pour "garantir l'épargne des Italiens", son petit discours n'a fait qu'inquiéter un peu plus. On se souvient que l'année dernière le renflouement de 4 banques d'importance mineure s'était déjà soldé par des pertes pour les petits épargnants qui avaient donné libre cours à leur colère dans la rue. L'un d'eux s'était suicidé. Aujourd'hui, l'affaire est plus sérieuse, et elle le sera encore davantage le jour où UniCredit sera, elle aussi, aux abois.

Par ailleurs, dans ce même élan de générosité spontanée et dans son infinie clémence, le département américain de la Justice a décidé de réduire de moitié (à 7 Mds $ au lieu de 14) l'amende qui avait été infligée à Deutsche Bank pour avoir fourgué à qui mieux mieux des milliards de subprimes pourris avant le crash de Lehman. Cette délicate attention éloigne pour un temps le spectre d'une recapitalisation par l'Etat allemand. Mais le nombre de litiges impliquant la première banque allemande est trop important pour que le dossier se referme en 2017 comme par enchantement. En outre, les nouvelles règles bancaires qui s'appliqueront l'année prochaine ne vont pas simplifier les choses.

Bref, avec toutes ces bonnes nouvelles, les intervenants sur BFM Business ne boudaient pas leur plaisir. Hallelujah ! Même les banques les plus démunies auront droit cette année à leur petit Noël ! C'est y pas beau ça ?


18 décembre 2016 - Sans surprise, la Fed a relevé mercredi son principal taux directeur d'1/4 de point de 0,50 et 0,75 %. Elle prévoit de répéter l'opération à 3 reprises tous les ans, en 2017, 2018 et 2019, ce qui ferait remonter ses taux à 3 %... Mais oui, 3 % ! Elle de doute de rien ! Lors de la conférence de presse, Yellen a répété sa confiance dans la "solidité" de l'économie américaine à quelques jours de la prise de fonction de Trump. Le constat dressé par la présidente de la Fed est en décalage complet avec celui qui a permis à Trump de se faire élire, mais cela n'inquiète apparemment personne.
Wall Street a marqué une pause. Le Dow Jones a tout de même signé sa 6e semaine consécutive de hausse, à 157 pts de la barre historique des 20.000 points. 2.000 points de gagné (+ 10 %) depuis le 14 novembre ! Malgré cela, Yellen s'est refusée à parler de "bulle", estimant même que les indices boursiers se trouvaient "dans une fourchette normale". C'est effectivement "normal" que le relèvement des taux attire les capitaux comme un aimant et pousse les multinationales à venir recycler leurs bénéfices.
Sur le front des monnaies, le dollar a atteint jeudi son plus haut en 14 ans face à l'euro. La monnaie européenne a réagi à la Fed en plongeant de 2 % en 48 heures. On s'approche petit à petit de la parité 1 € = 1 $. Les taux d'emprunt américains, à présent à 2,60 %, poursuivent leur ascension sur le même rythme que le dollar. Ils flambent parce qu'ils anticipent les effets supposés de la politique dite "inflationniste" annoncée par Trump, et c'est là qu'il pourrait y avoir un gros problème dans quelque temps car le crédit plus cher n'encourage pas l'investissement.
Les cours du pétrole à 55 $, aussi, sont entrainés dans le même jeu de dupes: + 20 % depuis le 14 novembre. On pourrait y voir une trajectoire "normale", pour reprendre le terme utilisé par Yellen, si tout cela reposait sur une croissance réelle et était le résultat d'un relèvement de l'offre. Or c'est loin, très loin d'être le cas. "L'alignement des planètes" est oublié. Le pétrole se renchérit, les taux grimpent et l'euro dégringole. Dans combien de temps le retour de l'élastique ?

€/$: 1,0449 / $/¥: 117,84 / US$ index: 102,80
OR: 1134,85 $ / Cuivre: 5682 $ / Blé: 4,08 $ / Pétrole WTI: 52,00 $ / Brent: 55,28 $ (écart: 3,2 $)
Indice CRB (matières premières): 192,55 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 946 (- 21, - 17, - 52, - 34, - 20) L'activité ralentit avant les fêtes.
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,09 % / JP: 0,08 % / DE: 0,31 % / NL: 0,46 % / BE: 0,62 % / FR: 0,77 % /
UK: 1,44 % / ES: 1,46 % / CA: 1,83 % / IT: 1,87 % / US: 2,59 % /... / RU: 8,51 % / TU: 11,17 % / BR: 12,04 % /
16 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas (7 ans), Finlande, France, Japon, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Irlande (3 ans); Italie (2 ans); Bulgarie (1 mois).


La Corée et le Danemark veulent liquider l'argent liquide
Le M.A., 17/12/2016
http://monde-antigone.centerblog.net/4785-

La société marchande se dirige-t-elle vers la disparition de l'argent liquide ? La question agite les milieux bancaires. Les hauts responsables financiers y sont favorables. Ils expliquent que c'est de cette façon que l'on pourra lutter efficacement contre le blanchiment d'argent provenant de la drogue, du trafic d'armes, de l'évasion fiscale et servant à financer le terrorisme. Mais leurs arguments ne tiennent pas debout. Les transferts de fonds dans des attachés cases remplis de liasses de gros billets sont des pratiques qui appartiennent au passé et au cinéma policier. Les plus grosses opérations de fraude et de détournement que l'on constate aujourd'hui utilisent des moyens numériques.

En réalité, les vraies raisons sont fournies par la crise financière, l'endettement et les risques de "bank run". Désormais l'argent déposé par les particuliers n'est plus garanti dans les établissements bancaires. En cas de faillite, les Etats ne pourraient plus venir au secours des banques pour les renflouer (le "bail-out"). Les sommes sont devenues trop importantes, bien plus qu'en 2008. Aussi, comme à Chypre en 2013, on aurait recours, dans l'ordre, aux avoirs des actionnaires, des détenteurs d'obligations et des épargnants (c'est le "bail-in"). Au Japon et en Italie, les deux dernières catégories désignent les mêmes personnes. On comprend que celles-ci ressentent le besoin de se protéger en retirant leur argent plutôt que de le laisser à disposition ou de le voir se déprécier en raison des taux négatifs et de la hausse des frais de tenue de compte.

En réponse à ces possibilités de retrait, les banques essaient d'accélérer la mutation vers des échanges 100 % électroniques. Pour les banques centrales dont la fonction est de réguler les masses monétaires en circulation, l'abandon du cash est devenu le seul moyen de s'assurer le contrôle absolu des échanges, mais surtout le seul moyen d'être en mesure à tout instant de mettre la main sur les dépôts privés.

Déjà, la valeur des monnaies n'est plus soumise aux dévaluations comme ce fut le cas encore au XXe siècle, mais elle évolue au gré des politiques "accommodantes" (les "QE") des principales banques centrales de la planète qui ne cessent de cracher des milliers de milliards de papier pour soutenir la compétitivité de leurs monnaies: dollar, euro, livre sterling, yen et yuan.

Pour les Etats de deuxième plan dont les monnaies sont tenues en marge du panier des "réserves", il est temps de prendre les devants. C'est le sens des projets de disparition de l'argent liquide que tentent de lancer les banques centrales de plusieurs pays développés, dans les pays scandinaves (couronnes norvégienne, suédoise et danoise) et en Corée du sud (won). D'autres pays qui font les frais de la guerre des monnaies pourraient en faire autant (l'Australie en particulier).

Mais on a vu dernièrement en Inde le bordel que pouvait provoquer une démonétisation brutale... Sans cash, c'est toute une partie de la population qui s'est trouvée du jour au lendemain privée des besoins essentiels. Dans des sociétés rendues encore plus inégalitaires par la crise, l'équilibre social s'en trouverait menacé. Tant qu'il y aura de l'argent, l'ordre établi pourra se reposer tranquillement sur son matelas.


Un krach à 2.000 Mds $, si discret et tellement signifiant
Le M.A., 12/12/2016
http://monde-antigone.centerblog.net/4780-

Ça y est ! Les taux à 10 ans américains se sont établis sur l'épaisseur du trait des 2,50 %, sans que l'on puisse expliquer cela par un événement extérieur. Et cela arrive au moment où le pilotage va être confié à un ramassis de milliardaires choisis parmi les plus crétins, les plus salauds et les plus réactionnaires (pléonasme ?). On connaît les ravages causés par les crues, les inondations, les ruptures de digues, les glissements de terrain. C'est à peu près à cela qu'il faut s'attendre dans quelque temps du fait de la remontée des taux.

Les équilibres financiers vacillants depuis la crise de 2008 seront directement impactés. La bombe obligataire gonflée par les milliers de milliards crachés par les banques centrales pour retarder l'inévitable est prête à exploser. Janet Yellen devrait mettre le feu au baril mercredi soir. Au pire moment, même si ce moment a été largement anticipé avec l'arrivée massive de capitaux vers Wall Street et les marchés américains. Le dollar va monter encore plus haut...

La petite saignée de 1.700 milliards de dollars du mois de novembre (actualisée à 2.000 milliards depuis) n'est qu'un préambule. La remontée part de très bas, les taux négatifs n'étant pas encore effacés. Mais bientôt viendra le moment où l'on considérera avec inquiétude le dépassement de certains seuils dits "psychologiques".

Avec une croissance toujours anémique et une inflation factice sans répercussion visible sur les salaires, la dette prendra un cours incontrôlable menaçant le système bancaire. On parlera alors de la mise à contribution des épargnants et de leur spoliation... Le sujet est déjà sur la table en Italie (130 % de dette) et au Japon (250 % de dette) où l'épargne des particuliers se présente sous la forme de titres de dette appelés un jour à se déprécier fortement et à n'avoir pas plus de valeur qu'un rouleau de pq.
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede denis le Sam 21 Jan 2017 18:35

La démonétisation de l'Inde commence à faire des ravages
19 janvier 2017 Par Guillaume Delacroix, rapporté par Serge Quadruppani
Mediapart
Après la disparition des deux principaux billets de banque en circulation dans le pays, début novembre, les destructions d'emploi se multiplient et les salaires dégringolent. Reportage dans la région de Bombay, où la situation ne semble pas partie pour s'améliorer, tandis que la banque centrale va avoir besoin de sept mois au minimum pour fabriquer l'équivalent de l'argent disparu.
• Bombay (Inde), de notre correspondant.– C'est un carrefour bien connu des ouvriers à la petite semaine. Rajawadi Junction, dans le quartier de Ghatkopar, voit arriver chaque matin des centaines d'hommes prêts à tout pour travailler quelques jours sur un chantier de bâtiment. Desservi par la ligne ferroviaire qui irrigue la moitié est de Bombay et par l'unique ligne de métro de la mégapole, qui conduit aux banlieues lointaines du nord-ouest, l'endroit est un peu comme la bourse du travail du secteur du BTP. À l'aube, les patrons viennent y chercher une main-d'œuvre bon marché composée, pour l'essentiel, de paysans ayant quitté leur campagne pour venir plonger les mains dans le ciment et gagner entre 2 000 et 10 000 roupies par semaine (entre 27 et 138 euros), une somme qu'ils envoient directement à leur famille restée au village.
Un cordonnier près du siège de la banque centrale (Reserve Bank of India) à Bombay, le 18 janvier 2017 © Guillaume Delacroix
Depuis que l'argent liquide s'est volatilisé partout en Inde, Rajawadi Junction ressemble au Mur des lamentations. Les ouvriers sont là, sur le trottoir, bougons ou en colère, désœuvrés. Il n'y a plus de boulot pour personne, parce que les entrepreneurs n'ont plus de billets de banque pour payer les salaires. Srivatsa, la quarantaine, continue cependant de se présenter tous les jours et il en veut à Narendra Modi. « En supprimant d'un coup les principales coupures en circulation, le premier ministre pensait mettre fin à l'argent sale et à la corruption mais il a surtout paralysé l'économie », dit-il. Début novembre, près de 90 % du liquide en circulation se sont évaporés. Quelque 94 milliards de billets de 500 et 1 000 roupies ont fini à la poubelle et en cette mi-janvier, les nouvelles coupures imprimées par la banque centrale commencent à peine à apparaître dans les porte-monnaie des plus modestes.
La situation est-elle en train de s'améliorer ? En chômage forcé depuis plus de deux mois maintenant, Srivatsa s'est enfin vu proposer deux jours de travail, ce qui lui laisse espérer que le pire est peut-être passé. Plusieurs de ses copains d'infortune sont rentrés au village mais lui arrive à tenir bon. Et de fait, certains employeurs commencent à réapparaître à Rajawadi Junction. « Pour la première fois, je viens de voir le nouveau billet de 500 roupies, explique-t-il, ma banque m'a dit hier qu'elle avait enfin été livrée de quelques liasses. » Signe que le système monétaire se détend très légèrement, le plafond de retrait quotidien au distributeur automatique a été relevé de 2 000 à 4 500 roupies (de 27 à 62 euros) au tout début de l'année, puis à 10 000 roupies (138 euros), lundi 16 janvier.
Mais le problème logistique demeure, car ces annonces émises par la Reserve Bank of India restent théoriques. Les distributeurs ont beau être autorisés à cracher davantage de billets, ils restent insuffisamment alimentés pour pouvoir satisfaire la demande. Les Indiens ont eu à peine plus de huit semaines, entre le 9 novembre et le 30 décembre, pour rendre leurs vieilles coupures, tandis que la banque centrale, elle, va avoir besoin de sept mois au minimum pour fabriquer l'équivalent de l'argent disparu. Entre-temps, le choc monétaire frappe l'emploi de plein fouet, et des centaines de millions d'intérimaires sont sur le carreau. Dans le bâtiment et les travaux publics, secteur parmi les plus pourvoyeurs en emplois dans le sous-continent, les revenus des ouvriers ont chuté de plus de 80 %, font savoir les fédérations professionnelles.
On ne compte plus les exemples de situations dramatiques. À une centaine de kilomètres de Delhi, le village de Sherkot (Uttar Pradesh), connu dans toute l'Inde pour ses fabriques de pinceaux, a vu 60 % de ses ateliers fermer, faute d'argent pour payer les employés. Dans le canton, les distributeurs sont presque tous à sec. À Bhind (Madhya Pradesh), le marché aux semences est désert. Les intermédiaires avaient l'habitude d'acheter par camions entiers les graines destinées aux cultivateurs, pour des montants supérieurs à 1 million de roupies (13 800 euros) payés cash : avec la limitation imposée aux retraits bancaires, de telles transactions ne sont plus à leur portée.
À Bombay, les innombrables petits commerces de rue, eux, sont en mode survie. Interrogés par la State Bank of India, le plus gros établissement financier contrôlé par l’État fédéral, près des trois quarts des vendeurs de saris bon marché, de lunettes de soleil contrefaites et de pani puri (petits pains creux farcis de pomme de terre et de pois chiche) déclarent que leur chiffre d'affaires a fondu de moitié depuis début novembre. Il faut préciser que pendant deux mois, les premières coupures fraîchement imprimées à être lentement distribuées à la population ont été celles de 2 000 roupies, sur lesquelles quasiment personne n'avait de quoi rendre la monnaie.
À Pune, centre industriel proche de Bombay, sept chefs d'entreprise sur dix affirment être « durement touchés » par la disparition du liquide. L'Association nationale des industries manufacturières (AIMO), qui compte plus de 300 000 entreprises adhérentes, s'attend pour sa part à une baisse de 60 % du nombre de postes dans son secteur au premier trimestre 2017. Elle invoque plusieurs facteurs : l'incapacité des clients à payer en liquide comme ils en avaient jusqu'ici l'habitude, le plafonnement des retraits au distributeur, l'absentéisme du personnel occupé à faire la queue tous les jours à la banque, l'incapacité desdites banques à accorder des prêts compte tenu de la situation générale, la baisse de la roupie face au dollar, l'effondrement de l'immobilier…
Professeur d'économie à l'université de Berkeley, en Californie, Pranab Bardhan observe que Narendra Modi avait à l'origine justifié cette opération par un triple objectif : en finir avec la corruption, la fausse monnaie et le financement du terrorisme. Puis le premier ministre a soudainement changé son fusil d'épaule, déclarant qu'en réalité son idée était de faire de l'Inde un pays sans argent liquide. « Personnellement, je pense qu'il n'a pas réfléchi aux conséquences de sa décision et que les conseillers qu'il a consultés étaient soit insensibles, soit simplement enclins à ne lui dire que ce qu'il voulait entendre », estime cet économiste d'origine indienne.
L'effondrement de l'industrie manufacturière et de l'immobilier
Amartya Sen, prix Nobel d'économie 1998 récompensé pour ses travaux sur les mécanismes fondamentaux de la pauvreté, pense la même chose. « Ce qui est en train de nous arriver n'est pas surprenant vu l'importance du liquide dans le pays », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien The Hindu, le 17 janvier. On se demande, dit-il, « pourquoi les artisans de la démonétisation n'ont pas prévu ce qui allait se passer et comment ils peuvent rester aussi aveugles devant les preuves accablantes de la crise » qui secoue actuellement l'Inde. Selon lui, le gouvernement est pris au piège de « la confusion qui règne autour des objectifs poursuivis ». Les désagréments causés à l'économie informelle par le tarissement des petits salaires, des transactions entre petites entreprises ou de l'argent que les femmes au foyer parvenaient à mettre de côté sont « beaucoup plus graves » que le coup réellement porté à l'argent sale.
Il est aujourd'hui « très clair » que l'idée du gouvernement Modi de résoudre les problèmes de l'Inde par la disparition des principaux billets de banque d'un coup de baguette magique était parfaitement « irréaliste », estime Amartya Sen. Dématérialiser l'économie par un usage accru des cartes bancaires et autres portefeuilles électroniques, comme cela semble être maintenant l'objectif, nécessite « bien plus de temps qu'une mesure draconienne manifestement inadaptée ». Résultat, les Indiens subissent « un chaos et une souffrance généralisés ».
Les organisations financières internationales le confirment : l'Inde est en train de connaître un coup de frein sans précédent. Alors que Narendra Modi se targuait l'an dernier d'avoir permis à son pays d'afficher la plus forte croissance du produit intérieur brut dans le monde (7,6 %), plaçant pour la première fois l'Inde devant la Chine, le Fonds monétaire international a douché son enthousiasme en annonçant il y a quelques jours que l'économie indienne progresserait, au mieux, de 6,6 % cette année. La Chine va repasser devant, prédit-il. D'après les calculs de la Banque mondiale, la croissance tourne aujourd'hui autour de 7 % en rythme annuel. Très loin des 10 %, voire plus, promis à moyen terme par le ministre des finances, Arun Jaitley. Celui-ci est en train de mettre la dernière main au budget de la nation qu'il doit dévoiler le 1er février. Il se murmure qu'il n'aura d'autre choix que d'annoncer une forte hausse de la dépense publique. Pour tenter de panser les plaies de la démonétisation.
En attendant, l'immobilier, qui constitue souvent un indicateur avancé de la santé du pays, va mal. Selon le cabinet de conseil Knight Frank, les ventes de logement sont actuellement en baisse de 23 % comparé à l'année dernière et, à l'automne, les transactions ont même diminué de près de 50 % dans les grandes métropoles comme Bangalore et Delhi. Seule la baisse des taux d'intérêt réclamée aux banques par le gouvernement Modi permet actuellement aux promoteurs et agents immobiliers de ne pas sombrer. L'année 2016 restera comme la pire depuis la crise financière mondiale de 2008. Dans l'automobile, c'est tout aussi désastreux : en décembre, les ventes de voitures ont baissé de 8 %, celles de deux-roues de 22 % et celles de rickshaws de 36 %. Les concessionnaires n'avaient pas vu cela depuis l'an 2000.
Plus grave encore, plus d'une centaine de personnes sont déjà mortes à cause de la démonétisation. Le Mumbai Mirror a récemment publié le portrait de ces hommes et de ces femmes pour qui la volatilisation de leurs petites économies s'est révélée fatale. Kallol Roychowdhury, 56 ans, fonctionnaire, est décédé d'une crise cardiaque sur un trottoir de Bandel (Bengale-Occidental) où il faisait la queue devant un distributeur. La petite Komali Ganesh, 2 ans, est morte après une forte fièvre, l'hôpital de Gajuwaka (Andhra Pradesh) ayant refusé de la soigner car son père n'avait en poche que de vieux billets de 500 roupies pour payer le traitement. Shaik Basheer, 35 ans, chauffeur de taxi, s'est immolé par le feu à Nizamabad (Telangana) parce qu'il ne pouvait plus rembourser son prêt automobile, faute d'argent liquide.
« La démonétisation frappe d'abord les pauvres », constate Pranab Bardhan, notre professeur de Berkeley. D'après lui, « Modi ne se rend probablement pas compte des dégâts qu'il provoque sur le salaire et sur l'emploi de dizaines de millions de paysans, de petits commerçants et de travailleurs saisonniers. Les revenus de ces gens-là diminuent alors qu'ils étaient déjà misérables ». L'économiste estime que les revenus des plus défavorisés ont chuté de 40 à 70 % et que lorsque le chef du gouvernement assure qu'il a fait disparaître l'essentiel des roupies pour protéger les plus pauvres de la corruption endémique qui gangrène l'Inde, cela sonne comme « une plaisanterie cruelle ».
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Mar 24 Jan 2017 08:43

Trump place le dollar sous tension
Le M.A., 24/01/2017
http://monde-antigone.centerblog.net/4835-

Les bons du Trésor américain (les T-Bonds ou Treasuries) sont fabriqués à partir du déficit budgétaire des Etats-Unis. Celui-ci était de 1.000 milliards de dollars pour l'année 2016. Avec la relance budgétaire promise par Trump qui sera financée par de l'endettement, cette somme va encore s'accroître. De plus, la baisse du dollar rendra les importations plus chères et creusera le déficit commercial qu'il faudra bien financer lui aussi... en empruntant.
Plus la dette sera importante, plus il sera difficile de trouver des créanciers pour la racheter... surtout si ceux-ci adoptent également des mesures protectionnistes, achètent de l'or pour se couvrir contre l'inflation ou/et se mettent à vendre les US T-Bonds qu'ils détiennent pour défendre leur monnaie. La valeur de ces titres évoluant en sens inverse des taux, les taux d'emprunt à 10 ans finiront par flamber au-dessus de 3 %. Et alors là, ce sera comme rouler avec de la nitroglycérine au cul: un éternuement, et "boum" !
Le bras de fer qui s'annonce entre Trump et la Fed au sujet de la valeur du dollar pourrait précipiter les événements... A moins que d'ici là, Yellen annule les hausses de taux et descende à la cave imprimer des dollars (QE4).


22 janvier 2017 - C'est toujours l'attentisme; peu de changements cette semaine, si ce n'est la progression d'une dizaine de points de base de la plupart des taux souverains de la zone euro. L'attention était portée sur Washington. Les investisseurs américains guettent des signes les assurant que les promesses faites par Trump seront tenues. Mais le discours d'investiture du nouveau président ne les a pas convaincus. Aucune mesure, aucune ligne directrice autre que "America first" n'a été annoncée. Au contraire, la ligne isolationniste a été réaffirmée à travers le retrait des Etats-Unis du TTP (Traîté Transpacifique) et peut-être de l'Aléna (Accord Nord-américain de libre-échange) actuellement en négociation. Wall Street, qui a connu deux mois d'euphorie sur la base d'une simple anticipation de son rapport action sur bénéfice, pourrait vite déchanter. On attend donc le premier accroc qui proviendra des divergences d'analyses entre Trump, partisan d'un dollar faible, et la Fed, tenante d'un dollar fort. A quand la prochaine hausse des taux d'emprunt ?... qu'on rigole un peu.

€/$: 1,0699 / $/¥: 114,60 / US$ index: 100,80
OR: 1199,10 $ / Cuivre: 5709,50 $ / Blé: 4,28 $ / Pétrole WTI: 53,19 $ / Brent: 55,44 $ (écart: 2,2 $)
Indice CRB (matières premières): 195,30 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 925 ( + 15, - 3, + 30, - 10, - 17)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,06 % / JP: 0,06 % / DE: 0,42 % / NL: 0,52 % / BE: 0,74 % / FR: 0,91 % /
UK: 1,42 % / ES: 1,54 % / CA: 1,75 % / IT: 2,02 % / US: 2,46 % /... / RU: 8,08 % / BR: 10,95 % / TU: 10,96 %
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon, Pays-Bas (7 ans), Autriche, Belgique, Finlande, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, France (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Italie, Suède (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


Xi Jinping à Davos
Le M.A., 21/01/2017
http://monde-antigone.centerblog.net/4831-

Cette année, les organisateurs du Forum économique mondial (le WEF) de Davos ont avancé d'une semaine leur rendez-vous annuel des puissants de ce monde. Pourquoi ? Pour un problème d'agenda et permettre à Xi Jinping de venir faire son petit numéro de champion du libre échange au moment où Trump s'apprêtait dès son investiture à dénoncer le Traîté Tanspacifique (ou TPP). Il aurait été dommage en effet de se priver de ce moment... et on n'a pas été déçu. Le moment a été particulièrement savoureux: le chef du parti communiste chinois donnant une leçon de libre échangisme commercial au presque président des Etats-Unis. "Le monde à l'envers" ont commenté les journalistes. En apparence, oui. En réalité, non.

Car tous les pays pratiquent le protectionnisme, y compris, bien entendu, la Chine. Les frontières leur servent à défendre leur marché intérieur en imposant des droits de douane aux produits venant de l'étranger. Cependant, ici et là, dans des zones bien délimitées, des accords dits de "libre échange" sont contractés, comme en Europe avec l'Union européenne. Quand les taxes à l'importation ne suffisent pas, les Etats se réservent le droit d'utiliser la législation et d'imposer de nouvelles réglementations et des normes strictes. C'est d'ailleurs l'une des principales activités à laquelle se livrent les députés européens à Strasbourg pour se défendre des produits extra-européens. Et quand chacun retourne dans son pays, on les entend dire "achetez français", "produisons allemand" ou "embauchons italien"..

Le TPP permettait aux USA d'écouler plus largement ses produits "made in USA" en échange d'une ouverture à son marché de produits "exotiques" et peu concurrentiels. Le retrait des USA promis par Trump va donner à la Chine une opportunité unique de prendre la place. C'est ce que le président chinois est venu célébrer à Davos... Et il ne s'est pas privé d'apparaître comme le champion de la mondialisation quand partout sur la planète progressent les politiques protectionnistes, le relèvement des barrières douanières, et quand les Etats procèdent à des dévaluations compétitives pour favoriser la pénétration des marchés étrangers.

La guerre des monnaies est la face cachée de la guerre commerciale planétaire qui va s'intensifier au cours des prochaines années. Ce n'est que l'aboutissement naturel de politiques expansionnistes de plus en plus agressives dans un monde fini, en crise. Le capitalisme promet le progrès par la concurrence, en réalité il prépare la guerre.


15 janvier 2017 - Wall Street marque le pas. Le Nasdaq n'en a pas moins décroché un nouveau record à 5574 pts. Mais dans l'ensemble, les promesses faites par Trump ont toutes été achetées par les marchés et, au bout de deux mois d'euphorie, les indices n'ont pas plus de raison de monter qu'ils n'en ont de baisser. Ceux qui attendaient de Trump, dans sa conférence de presse de mercredi, des précisions concernant ses intentions dans le domaine économique en ont été pour leurs frais. Ils ont déjà réservé leurs places pour le discours d'investiture que Trump prononcera le 20 janvier. Jusqu'à cette date, l'attentisme devrait dominer... enfin, logiquement, mais la logique maintenant ! Les entreprises commenceront la semaine prochaine à publier leurs résultats du 4e trimestre 2016, et des "surprises" sont toujours possibles.
Que ce moment de pause ne nous fasse pas oublier que les problèmes ne sont résolus nulle part, ni en Europe, ni en Asie, et que ça pourrait se dégrader très vite.

€/$: 1,0639 / $/¥: 114,46 / US$ index: 101,19
OR: 1196,35 $ / Cuivre: 5752 $ / Blé: 4,26 $ / Pétrole WTI: 52,51 $ / Brent: 55,54 $ (écart: 3 $)
Indice CRB (matières premières): 195,81 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 910 ( - 14, - 23, - 32, - 2, + 18)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,16 % / JP: 0,05 % / DE: 0,33 % / NL: 0,43 % / BE: 0,70 % / FR: 0,80 % /
UK: 1,35 % / ES: 1,46 % / CA: 1,71 % / IT: 1,89 % / US: 2,39 % /... / RU: 8,00 % / BR: 11,07 % / TU: 11,15 %
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Autriche, Pays-Bas (7 ans), Belgique, Finlande, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, France, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Italie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


La Chine impuissante à endiguer la fuite des capitaux
Le M.A., 09/01/2017

La Banque centrale de Chine (PBoC) paraît complètement désemparée.
Après avoir relevé son taux directeur de 0,92 % vendredi, voici qu'elle l'abaisse ce matin dans les mêmes proportions ou presque (0,87 %). Aucun effet dans un sens ou dans l'autre. La PBoC ne sait plus quoi faire pour endiguer la fuite des capitaux et soutenir sa monnaie en dépit de milliards de dollars délestés quotidiennement... et elle ne cherche même plus à dissimuler son impuissance.
Il y a encore quelque temps il ne manquait pas d'imbéciles pour affirmer que l'activité économique était en train de repartir en Chine. Mais oui... Et au prix de quel endettement ?


8 janvier 2017 - Le Dow Jones a encore une fois buté à une trentaine de points des 20.000, mais le Nasdaq à 5.521 pts et le S&P500 à 2.276 pts ont affiché de niveaux records. Wall Street a gagné 9 % depuis l'élection de Trump. C'est beaucoup en seulement quelques semaines. Les investisseurs redoutent à présent une sévère correction à la mesure des attentes irrationnelles que les promesses de Donald Trump ont suscité.
Pour l'heure, la prudence et l'attentisme dominent, y compris au sein du Comité politique monétaire de la Fed (FOMC). C'est qu'a révélé le compte-rendu de la dernière réunion (les "Minutes") publié mercredi. Parmi les sujets de préoccupations évoqués: l'impact potentiel d'un programme de relance budgétaire sur l'économie américaine, et notamment les effets inflationnistes de cette politique. Les membres du FOMC estiment que les taux pourraient être relevés plus tôt que prévu pour éviter... une surchauffe de l'économie !!! Toute la question est là !
Car la Fed ignore la crise. Sa stratégie est de faire croire au plein emploi, à la solidité de l'économie américaine, alors que la politique de Trump repose sur un diagnostic diamétralement opposé: créer un électrochoc pour favoriser une reprise au forceps. En gros, cela reviendra à appliquer une compresse chaude sur une brûlure. Ce remède de cheval fait craindre à Yellen un emballement incontrôlable de l'inflation. Elle est allée jusqu'à parler d'une "incertitude considérable" concernant le calendrier, l'ampleur et le contenu des projets du prochain président. De toute façon, la vigueur du dollar qui s'est apprécié de 6 % depuis le 8 novembre aura des effets négatifs sur les capacités exportatrices des entreprises américaines et donc sur la croissance et l'inflation... A moins que la Fed fasse volte face et se lance dans un QE4

€/$: 1,0532 / $/¥: 117,02 / US$ index: 102,18
OR: 1178 $ / Cuivre: 5610 $ / Blé: 4,23 $ / Pétrole WTI: 53,67 $ / Brent: 56,80 $ (écart: 3,1 $)
Indice CRB (matières premières): 194,78 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 963 ( -, - 8, + 16, + 14, - 20)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,18 % / JP: 0,05 % / DE: 0,29 % / NL: 0,46 % / BE: 0,72 % / FR: 0,84 % /
UK: 1,38 % / ES: 1,56 % / CA: 1,72 % / IT: 1,97 % / US: 2,42 % /... / RU: 8,40 % / TU: 11,00 % / BR: 11,40 % /
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !::
Suisse (10 ans); Allemagne, Autriche, Japon, Pays-Bas (7 ans), Belgique, Finlande, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, France, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Italie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


31 décembre 2016 - C'est l'heure des bilans. Wall Street a réalisé sa meilleure année depuis 2013: + 13,4 % pour le Dow Jones dont 8 % sont dus aux promesses faites par Donald Trump concernant les baisses d'impôts, les dépenses d'infrastructures et les déréglementations dans les secteurs de la finance et de l'énergie. Hausse également pour le S&P500 (+ 9,5 %) et le Nasdaq (+ 7,5 %). Je pensais que Wall Street aurait mis un point d'honneur à s'offrir les 20.000 points pour le dernier jour de l'année, comme pour symboliser la toute puissance américaine. Il n'en a rien été. Les dernières séances ont été marquées par des prises de bénéfices et des ajustements de portefeuilles. Le Dow Jones finit malgré tout l'année tout proche de ses niveaux records du 20 décembre, à 19.762, tout comme le Nasdaq à 5.383 et le S&P500 à 2.238. Les langues de belle-mère et les bouteilles de champagne sont restées rangées, mais elles serviront sans doute une prochaine fois.
Les taux d’intérêt remontent peu à peu, portés par l'illusion d'un retour de l’inflation et la perspective d'un resserrement de la politique monétaire de la Fed, mais pas seulement. La force du dollar affaiblit toutes les autres monnaies. La fuite des capitaux et l'accélération des investissements à l'étranger ne manquent pas d'inquiéter les autorités des pays aux devises faibles. Ainsi, pour tenter de freiner l'effritement du yuan qui a perdu 13 % depuis 2014, la banque centrale chinoise (PBoC) vend des dollars. Les réserves de change de Pékin sont ainsi tombées à leur plus bas niveaux depuis 2010. Mais la Chine se défait aussi de ses titres d’emprunts US avant ceux-ci perdent trop de valeur. Il en résulte une hausse automatique des taux d’intérêt à long terme américains. Ceci pourrait d'ailleurs constituer une arme stratégique dans le cas d'une guerre commerciale ouverte entre la Chine et les USA une fois que Trump sera entré en fonction. Ce sera sans doute un point de friction particulièrement surveillé en 2017... mais ce ne sera pas le seul. Il y aura aussi l'UE, le Japon...

€/$: 1,0516 / $/¥: 116,95 / US$ index: 102,37
OR: 1159,10 $ / Cuivre: 5512 $ / Blé: 4,08 $ / Pétrole WTI: 53,87 $ / Brent: 56,73 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 193,73 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 961 Inchangé. Pas de cotation pendant la dernière semaine de l'année.
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,13 % / JP: 0,04 % / DE: 0,20 % / NL: 0,34 % / BE: 0,55 % / FR: 0,68 % /
UK: 1,24 % / ES: 1,36 % / CA: 1,71 % / IT: 1,82 % / US: 2,44 % /... / RU: 8,38 % / TU: 11,09 % / BR: 11,42 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (8 ans); Autriche, Belgique, Pays-Bas (7 ans), Finlande, France, Rep. tchèque (6 ans); Danemark, Irlande, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 19 Fév 2017 09:34

19 février 2017 - Encore des records en série ! Le Dow Jones a signé à 20.624 pts son 7e record d'affilée en clôture. Une telle série n'avait pas été vue depuis... 1896 ! Record absolu également pour le S&P500 qui finit la semaine à 2.351 après avoir enchaîné les séances de hausse. Record absolu, enfin, pour le Nasdaq composite à 5.838, le 8e en 9 séances. L'indice S&P des valeurs technologiques en est, lui, à sa 13e séance consécutive de hausse. En France, le CAC40 file vers les 5.000 pts. Y a-t-il une raison particulière qui expliquerait une telle euphorie ? Même pas ! Rien, sinon du vent, l'illusion d'une économie florissante, la perspective d'une remontée des taux le 14 mars prochain, et des promesses, les mêmes qui circulent depuis le mois de novembre. A peine une baisse est-elle sur le point de s'amorcer qu'aussitôt les investisseurs se mettent à acheter, faisant monter les cours et les indices. C'est de l'hystérie... et elle est par nature irraisonnée.
Tout cela finira par se payer tôt ou tard. Si Trump tient ses promesses de relance, la dette fédérale battra tous les records cette année. Si, pour une raison ou pour une autre, les promesses ne se concrétisaient pas, alors, il faudra payer le prix des anticipations, et l'addition sera sévère.

€/$: 1,0612 / $/¥: 112,83 / US$ index: 100,90
OR: 1241,40 $ / Cuivre: 6014,50 $ / Blé: 4,41 $ / Pétrole WTI: 53,34 $ / Brent: 55,69 $ (écart: 2,3 $)
Indice CRB (matières premières): 193,48 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 741 (- 14, - 3, + 3, + 22, + 31)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,15 % / JP: 0,09 % / DE: 0,30 % / NL: 0,47 % / BE: 0,85 % / FR: 1,04 % /
UK: 1,21 % / CA: 1,71 % / ES: 1,65 % / IT: 2,19 % / US: 2,42 % /... / RU: 8,22 % / BR: 10,43 % / TU: 10,65 % /
18 pays empruntent (encore) à taux négatifs !:
Suisse (10 ans); Allemagne (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Autriche, Finlande, Japon (6 ans); Belgique, Danemark, France, Suède (5 ans); Slovaquie (4 ans); Irlande, Rep. tchèque (3 ans); Espagne, Slovénie (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


12 février 2017 - Les Etats-Unis pourraient devenir bientôt un paradis fiscal. Le président américain a promis jeudi "quelque chose de phénoménal en termes de fiscalité" dans les "2 ou 3 prochaines semaines. Le seul mot "PHENOMENAL" a immédiatement fait bondir les marchés qui n'ont pas attendu d'en savoir davantage. Les trois principaux indices de Wall Street se sont envolés à des niveaux records. Sur la semaine, le Dow Jones a pris 1 % à 20.269 pts, le S&P500 0,8 % à 2.316 pts, et le Nasdaq 1,2 % à 5.734 points. Pour les investisseurs, une réduction du taux principal d'imposition pour les entreprises de 35 à 25 % pourrait faire gonfler les bénéfices de 10 $ par action. Cette annonce a profité au dollar dont l'indice de référence est repassé au dessus des 100 points. Mardi et mercredi, Yellen sera entendue par le Congrès. Les investisseurs, qui n'anticipent que 2 hausses de taux cette année, chercheront à déceler au détour d'une phrase un quelconque indice sur le rythme du resserrement monétaire promis il y a quelques semaines.
Les prix du pétrole, quant à eux, ont été portés par l'annonce que plus de 90 % des baisses de production prévues dans le cadre de l'accord signé par les pays membres de l'OPEP ont été réalisées en janvier. La production américaine de pétrole de schiste s'en trouve ainsi encouragée, ce qui ne devrait pas tarder... à peser sur les cours.
En Europe, la descente aux enfers du favori Fillon et le risque politique lié à l'hypothèse d'une victoire de Le Pen (bien que tous les sondages la donnent battue) provoquent une tension sur les taux de la dette française. Ils sont montés jusqu'à 1,13 %, avant de redescendre un peu en fin de semaine. Ils avaient gagné 0,45 % au mois de janvier. L'écart avec les taux allemands (le "spread") a ainsi dépassé 70 points de base. Il est au plus haut depuis 2012. Par ailleurs, le "hard Brexit" fait dégringoler les taux britanniques...

€/$: 1,0637 / $/¥: 113,20 / US$ index: 100,71
OR: 1225,75 $ / Cuivre: 5862 $ / Blé: 4,49 $ / Pétrole WTI: 53,83 $ / Brent: 56,64 $ (écart: 2,8 $)
Indice CRB (matières premières): 195,38 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 702 (- 17, - 21, - 12, + 5, - 5)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,11 % / JP: 0,08 % / DE: 0,32 % / NL: 0,51 % / BE: 0,90 % / FR: 1,05 % /
UK: 1,25 % / CA: 1,69 % / ES: 1,71 % / IT: 2,26 % / US: 2,40 % /... / RU: 8,05 % / BR: 10,34 % / TU: 10,70 % /
18 pays empruntent (encore) à taux négatifs !:
Suisse (10 ans); Allemagne (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Autriche, Finlande, Japon (6 ans); Belgique, Danemark, France (5 ans); Slovaquie (4 ans); Espagne, Irlande, Rep. tchèque (3 ans); Slovénie, Suède (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


5 février 2017 - Wall Street et le secteur bancaire américain ont terminé la semaine en fanfare, stimulés par la signature par Trump d'un décret qui ordonne une révision de la régulation du secteur financier. Cette réforme devrait aboutir au démantèlement de la loi Dodd-Franck qui avait été promulguée juste après la crise de 2007-2009. Il s'agissait à l'époque d'obliger les banques à se doter d'un matelas de fonds propres (un capital passif inutilisable) afin d'éviter à l'Etat fédéral de devoir les renflouer en cas de difficulté. Ça ne changera pas grand chose. On a remarqué à plusieurs reprises que les grandes banques prenaient pas mal de liberté par rapport à leurs fonds propres. Le décret donne 120 jours au Trésor pour en rédiger les grandes lignes.
Pour le reste, on enregistre la poursuite des mêmes tendances que la semaine précédente. Le dollar poursuit sa baisse: L'US$ index est repassé sous la barre des 100 points. Conséquences: une remontée des autres monnaies, de l'or et 1 $ de correction sur le pétrole.

€/$: 1,0780 / $/¥: 112,58 / US$ index: 99,73
OR: 1213,05 $ / Cuivre: 5902 $ / Blé: 4,30 $ / Pétrole WTI: 53,83 $ / Brent: 56,75 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 194,52 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 752 (- 11, - 16, - 14, - 16, - 18)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,05 % / JP: 0,09 % / DE: 0,41 % / NL: 0,58 % / BE: 1,00 % / FR: 1,09 % /
UK: 1,36 % / ES: 1,71 % / CA: 1,76 % / IT: 2,26 % / US: 2,46 % /... / RU: 8,08 % / TU: 10,55 % / BR: 10,61 % /
18 pays empruntent (encore) à taux négatifs !:
Suisse (10 ans); Allemagne (7 ans), Autriche, Finlande, Japon, Pays-Bas (6 ans); Belgique, Danemark, France, Rep. tchèque, Slovaquie (5 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Slovénie, Suède (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


29 janvier 2017 - Le Dow Jones a franchi la barre symbolique des 20.000 pts... mais cela n'a pas provoqué l'explosion de joie attendue. En réalité les résultats des entreprises ne seraient pas aussi flatteurs sans les reprises de provision et les rachats massifs d'actions. L'économie américaine, quoiqu'en disent les économistes, va mal. La croissance américaine n'a gagné que de 1,6 % en 2016 malgré le trucage des statistiques. C'est sa plus faible progression depuis 2011. En 2015, elle était de 2,6 %. Ceci ne colle vraiment pas avec les records affichés par Wall Street. Les investisseurs espèrent maintenant que Trump va rapidement mettre en œuvre les baisses d'impôts, les dépenses budgétaires, et les réformes de dérégulation...
Pendant ce temps, les taux à 10 ans de la France sont repassés au-dessus de 1 %. Les pays de la zone euro emprunteront près de 900 milliards € en 2017, dont 190 milliards € pour la France.

€/$: 1,0697 / $/¥: 115,08 / US$ index: 100,56
OR: 1184,20 $ / Cuivre: 5888 $ / Blé: 4,20 $ / Pétrole WTI: 53,14 $ / Brent: 55,44 $ (écart: 2,3 $)
Indice CRB (matières premières): 194,73 (-1)
Indice Baltic (frets maritimes): 827 ( - 11, - 28, - 24, - 22, - 13)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,07 % / JP: 0,08 % / DE: 0,46 % / NL: 0,59 % / BE: 0,87 % / FR: 1,03 % /
UK: 1,46 % / ES: 1,62 % / CA: 1,78 % / IT: 2,22 % / US: 2,48 % /... / RU: 8,15 % / BR: 10,81 % / TU: 10,99 %
17 pays empruntent (encore) à taux négatifs !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (7 ans), Belgique, Finlande, Pays-Bas, Rep. tchèque (6 ans); Autriche, Danemark, France (5 ans); Slovaquie (4 ans); Espagne, Irlande (3 ans); Suède (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 19 Mar 2017 14:47

19 mars 2017 - Wall Street fait du surplace. La Fed a augmenté ses taux d'intérêt dans l'indifférence générale, en les amenant entre 0,75 % et 1 %. Les marchés n'ont pas bronché, tout avait été anticipé. C'est la première hausse des taux de l'année, la 3e depuis 2008. Yellen a confirmé sa prévision à 2 hausses supplémentaires d'ici la fin de l'année. Elle veut se donner une marge de manœuvre pour redescendre les taux très vite le jour où le programme économique de Trump tournera à la catastrophe.
Les investisseurs regarderont la semaine prochaine vers le Congrès où le projet de budget sera présenté car de nombreuses critiques se sont faits jour ces derniers temps dans les rangs républicains. On verra si Trump en tiendra compte, s'il corrigera ou non les importantes réductions de dépenses qu'il a prévues de faire. De ce débat dépendra la suite qui sera donnée aux baisses d'impôts et aux hausses des dépenses d'infrastructures, les promesses du président américain qui avaient propulsé les indices boursiers vers les sommets.
Les cours du pétrole se sont stabilisés sur la ligne des 50 $ après leur correction de 10 % au début du mois. L'Arabie saoudite souhaiterait les porter à 60 $, les producteurs de schiste américain affirment, eux, qu'ils ont abaissé suffisamment les coûts d'extraction pour rendre leur pétrole rentable jusqu'à 40 $. Les cours actuels placent le curseur au milieu de cette fourchette. Il se déplacera en fonction de deux facteurs clé, le niveau très important des stocks, principalement aux USA, et ce qu'il va advenir de l'accord de réduction de l'offre appliqué depuis le début d'année par les pays de l'OPEP.

€/$: 1,0733 / $/¥: 112,69 / US$ index: 100,31
OR: 1228,75 $ / Cuivre: 5910 $ / Blé: 4,36 $ / Pétrole WTI: 48,68 $ / Brent: 51,73 $ (écart: 3 $)
Indice CRB (matières premières): 185,16 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 1196 (+ 13, + 13, + 35, + 25, + 24) Le regain d'activité viendrait de l'Amérique du sud. D'autre part, la tempête de neige en Amérique du nord aurait contribué à faire grimper la demande de carburant de chauffage... hum ?
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,02 % / JP: 0,07 % / DE: 0,43 % / NL: 0,53 % / BE: 0,92 % / FR: 1,10 % /
UK: 1,24 % / CA: 1,76 % / ES: 1,88 % / IT: 2,53 % / US: 2,50 % /... / RU: 8,00 % / BR: 10,27 % / TU: 10,72 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS ! :
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne (7 ans); Autriche, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Belgique, Danemark, Slovénie (5 ans); France, Slovaquie (4 ans); Irlande, Rep. tchèque (3 ans); Espagne, Suède (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


12 mars 2017 - Le fait majeur de la semaine, c'est la baisse de 9 % des cours du pétrole. Alors que l'or noir évoluait depuis le début de l'année autour de 54-55 $, les cours ont dégringolé de plus de 5 % mercredi, et la baisse s'est confirmée en fin de semaine. Le WTI a reculé sous les 50 $ le baril, un plus bas de plus de 3 mois. Que se passe-t-il ? Eh bien, les producteurs de schiste du Dakota sont en train de "tuer" le marché en l'inondant comme jamais. Du coup, la guerre pourrait reprendre avec les pays membres de l'OPEP qui s'étaient accordés pour limiter leur production. Mardi, le ministre saoudien du pétrole avait jugé qu'il était prématuré d'envisager une prolongation de la réduction de production au second semestre. Autrement dit, la trêve est terminée. Le pétrole a entrainé dans sa chute l'ensemble des métaux. Le nickel, notamment, a enregistré 8,5 % de baisse sur les 5 derniers jours.
Sur le marché obligataire, le rendement des T-Bonds à 10 ans a rebondi de 10 points de base à 2,57 %. Les taux d'intérêts se sont tendus dans l'anticipation d'une hausse des taux de la Fed attendue pour mercredi 15 mars. Cette hypothèse que les traders jugent probable à plus de 90 %, rend les placements obligataires plus intéressants que l'or, par exemple, qui est redescendu sous les 1200 $ l'once. Sur l'ensemble de la semaine, les indices reculent enfin... mais se maintiennent proches de leurs records: le Dow Jones à 20.903, le S&P500 à 2.372, le Nasdaq à 5.862. Les entreprises affichent des bénéfices flatteurs au 4e trimestre 2016 grâce surtout aux rachats d'actions, mais les chiffres d'affaires, eux, sont très moyens.
Le niveau stratosphériquement élevé et complètement irréel des valorisations boursières (avec un PER moyen de 18 fois les résultats) commence à rendre tout le monde nerveux. Ce qui préoccupe à présent les investisseurs, ce n'est plus le resserrement monétaire (il est acquis) mais le rythme du relèvement qu'adoptera la Fed. Certains analystes craignent qu'en relevant les taux encore 2 ou 3 fois cette année, la Fed déclenche un mouvement dévastateur. Dans un premier temps, cela risque de rendre plus cher un marché actions déjà incroyablement élevé après la succession de records des dernières semaines boostés par les promesses économiques de Trump. Puis, les autres plus grandes banques centrales de la planète (BCE, BoJ, BoE, BNS) pourraient être tentées de suivre la tendance sous peine d'être distancées et voir les capitaux partir massivement aux USA. Dès que les politiques monétaires s'engageront sur une voie moins accommodante, les taux deviendront rapidement un gros, gros, gros problème pour les marchés boursiers.
Personne dans la presse n'a relevé que la Suisse n'empruntait plus à 10 ans à taux négatifs. Certes, c'est anecdotique, mais c'est un signe révélateur. Oui, les taux remontent déjà, lentement mais sûrement...

€/$: 1,0670 / $/¥: 114,77 / US$ index: 101,38
OR: 1196,55 $ / Cuivre: 5653 $ / Blé: 4,22 $ / Pétrole WTI: 48,36 $ / Brent: 51,30 $ (écart: 3 $)
Indice CRB (matières premières): 184,00 (- 7)
Indice Baltic (frets maritimes): 1086 (+ 40, + 54, + 12, + 19, + 22)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: 0,04 % / JP: 0,09 % / DE: 0,48 % / NL: 0,58 % / BE: 0,99 % / FR: 1,12 % /
UK: 1,23 % / CA: 1,81 % / ES: 1,89 % / IT: 2,36 % / US: 2,57 % /... / RU: 8,13 % / BR: 10,28 % / TU: 10,99 % /
18 pays empruntent encore à taux NEGATIFS !:
Suisse (9 ans); Allemagne, Japon (7 ans); Finlande, Pays-Bas (6 ans); Autriche, Belgique, Danemark, Rep. tchèque (5 ans); France, Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Slovénie, Suède (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


5 mars 2017 - Toujours plus haut, toujours plus fort ! Le Dow Jones a franchi cette semaine pour la première fois la barre des 21.000 points, atteignant mercredi un nouveau sommet à 21.115 pts. Le Nasdaq et le S&P500 ont eux aussi signé de nouveaux records avec respectivement 2.395 et 5.904 pts
Les investisseurs ont bien accueilli le ton mesuré du discours sur l'état de l'Union prononcé mardi par Trump. Par ailleurs la probabilité d'une hausse des taux pour le 15 mars a été renforcée par les déclarations de plusieurs membres modérés de la Fed. "Attendre trop longtemps avant de restreindre la politique monétaire accommodante serait imprudent" avait indiqué le FOMC le mois dernier. La Banque centrale serait alors conduite à relever plus brusquement le coût du crédit au risque "de perturber les marchés financiers et de provoquer une récession" avait-elle ajouté. Pour les analystes, si la Fed resserre sa politique monétaire, c'est le signe évident que l'économie américaine se porte merveilleusement !
En Europe, Berlin fait pression sur la BCE, dont le bilan explose à plus de 3.660 milliards d'euros, pour qu'elle interrompt le programme de rachat de dettes (QE), ou au moins le réduise significativement, maintenant que 'l'objectif de 2 % d'inflation" a été atteint. Est-ce en raison de la campagne électorale, mais l'Allemagne, pour qui la valeur actuelle de l'euro est trop faible et ne permet pas de tirer tout le profit possible de ses exportations, semble ne plus craindre un éclatement de la zone euro, au contraire.

€/$: 1,0618 / $/¥: 114,00 / US$ index: 101,34
OR: 1228,75 $ / Cuivre: 5993 $ / Blé: 4,33 $ / Pétrole WTI: 53,19 $ / Brent: 55,76 $ (écart: 2,5 $)
Indice CRB (matières premières): 191,09 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 939 (+ 3, - 19, + 12, + 33, + 35)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,12 % / JP: 0,07 % / DE: 0,35 % / NL: 0,44 % / BE: 0,81 % / FR: 0,94 % /
UK: 1,18 % / CA: 1,70 % / ES: 1,75 % / IT: 2,11 % / US: 2,48 % /... / RU: 8,22 % / BR: 10,24 % / TU: 10,99 % /
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Pays-Bas (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande (6 ans); Danemark, France, Slovaquie (5 ans); Rep. tchèque (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Suède (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 2 Avr 2017 12:24

2 avril 2017 - C'était le traditionnel ajustement de portefeuilles de fin de trimestre. Les financiers se frottent les mains: le Dow Jones et le S&P500 ont progressé respectivement de 4,5 % et 5 %, tandis que le Nasdaq a surperformé à 10 % grâce à Apple et Amazon. Les analystes se félicitent d'une inflation au plus haut depuis 5 ans. Ce serait la preuve, disent-ils, d'un regain salutaire de croissance. Mais en faisant une analyse un peu plus fine, on s'aperçoit que les prix ont été tirés par la remontée du pétrole de janvier-février. L'inflation sous-jacente (hors énergie), elle, est globalement stable. Dans ces conditions, on se demande comment Yellen pourrait continuer à augmenter les taux sans casse si le pétrole s'installait sur les 50 $ sous l'action des producteurs de schiste du Dakota. L'incertitude qui plane sur la prolongation ou non des accords des pays de l'OPEP de limitation de l'offre au second semestre, tout comme les mouvements erratiques constatés d'une semaine sur l'autre préoccupent le marché. Cette semaine, les cours ont effacé la moitié de leurs pertes du début d'année à la suite, dit-on, d'un communiqué du ministre koweitien du pétrole, mais plus vraisemblablement parce qu'en Libye les combats autour des terminaux ont fait baisser la production de 250.000 barils/ jour.
Si l'inflation piétine, c'est aussi parce que les dépenses des ménages américains ont progressé moins vite que leurs revenus moyens (et non pas médians), de seulement 0,1 % contre 0,4 % selon le Département du Commerce. En réalité, ajustées de l'inflation, les dépenses de consommation des ménages ne cessent de baisser. Comment, sur la base de tels chiffres, osent-ils parler de reprise et faire croire que leur économie et leur système se portent magnifiquement alors qu'ils savent que la croissance aux Etats-Unis dépend à 70 % de la consommation intérieure. Pendant combien de temps encore va-t-on baigner dans cette béatitude ?

€/$: 1,0663 / $/¥: 111,38 / US$ index: 100,54
OR: 1241,70 $ / Cuivre: 5858 $ / Blé: 4,26 $ / Pétrole WTI: 50,78 $ / Brent: 53,67 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 187,34 (+ 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 1297 (+ 42, + 51, + 5, - 14, - 27)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,09 % / JP: 0,07 % / DE: 0,32 % / NL: 0,42 % / BE: 0,85 % / FR: 0,97 % /
UK: 1,14 % / CA: 1,62 % / ES: 1,67 % / IT: 2,31 % / US: 2,38 % /... / RU: 7,93 % / BR: 10,11 % / TU: 10,65 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon, Pays-Bas (7 ans); Autriche, Finlande (6 ans); Belgique, Danemark, Slovénie, Suède (5 ans); France, Slovaquie (4 ans); Irlande, Rep. tchèque (3 ans); Espagne (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


« Brexit means brexit »... Hummm ?
Le M.A., 29/03/2017
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La lette officielle a été signée hier soir. C'est aujourd'hui que Theresa May remettra au président du Conseil européen, Donald Tusk, le courrier qui annoncera formellement la volonté du Royaume-Uni de sortir de l'UE. Cette notification activera l'article 50 du traité de Lisbonne et déclenchera le début du processus d'ouverture des négociations pour trouver un accord sur les termes du divorce.

48 heures après la réception de la lettre, Tusk enverra aux "27" un document exposant les lignes directrices des négociations. Il convoquera un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement européens afin d'en entériner le contenu et donner mandat à la Commission européenne pour conduire les négociations.

C'est le commissaire européen Michel Barnier qui sera le négociateur en chef chargé du dossier au nom de l'UE. Celui-ci pourra, dès le début mai, engager les discussions avec son homologue britannique, David Davis. Ces discussions sont prévues pour durer au maximum 2 ans, donc jusqu'en mai 2019. Voilà donc la déroulé des événements tels qu'ils ont été prévus dans les textes...

Mais rien ne se passe jamais comme prévu. On peut parfaitement imaginer que les discussions s'éternisent bien après 2019, voire qu'elles n'aboutissent jamais. Ce n'est pas inenvisageable...
Car la bourgeoisie britannique a fait une énorme connerie en organisant ce référendum sur une question d'intérêt stratégique qui devait, pensait-elle, confirmer l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne. Cameron n'avait pas imaginé l'ampleur de la réaction populiste dans les régions en déshérence. Au lendemain du vote pour le Brexit, ses dirigeants étaient aux abonnés absents.

« Brexit means brexit » avait dit Theresa May dans son premier discours de Première ministre britannique, mais son gouvernement n'a rien fait pour en hâter le processus. Il a fallu pas moins de 9 mois pour arriver là où nous en sommes aujourd'hui. Dans le cas où les négociations traineraient en longueur, elles interféreraient alors avec la campagne pour les élections générales qui auront lieu en mai 2020. Que se passerait-il si les partisans du Brexit essuyaient une déroute ?

Rien ne dit non plus que les discussions s'ouvriront dès le mois de mai selon le scénario que je viens d'exposer. Pour Bruxelles, il faut d'abord « mettre les choses dans l'ordre »: c'est-à-dire trouver un accord sur les principes d'un retrait ordonné avant de penser à la future relation UK-UE.

Pour que les choses soient encore plus claires, Barnier a prévenu le Royaume-Uni qu'il devra préalablement et impérativement « solder ses comptes », s'acquitter des sommes qu'il doit à l'UE avant de pouvoir négocier quoique ce soit avec Bruxelles. La Commission évalue à entre 55 et 60 milliards d'euros le montant que Londres devra verser pour honorer ses engagements. Or on voit mal May "s'abaisser" à signer un chèque de 60 milliards à l'ordre de l'Union européenne... juste pour se donner le droit de discuter avant de quitter la table.

D'ailleurs, la PM britannique a immédiatement contesté cette injonction. Elle a menacé de quitter l'UE comme une voleuse, sans payer la facture, sans rien négocier et même de transformer l'île en un immense paradis fiscal. Au mois de janvier, elle avait déjà déclaré que « pas d'accord avec l'UE serait préférable à un mauvais accord ». Ce différend financier peut ainsi durer, durer... et retarder d'autant le moment où les négociations commerciales s'ouvriront, si jamais elles s'ouvrent un jour.

Le Brexit a fait passer la parité livre sterling / US dollar de 1,45 $ à 1,25 $ et la parité livre sterling / euro de 1,30 € à 1,15 €. Avant même avoir commencé à négocier, la différence se paie déjà dans les importations et l'augmentation du coût de la vie... et heureusement pour eux que le pétrole n'est qu'à 50 $ ! Voilà pourquoi quand j'entends dire que dans 2 ans, tout sera acté, fini, je rigole.

Enfin, on voit mal comment, en 2 ans, ils vont pouvoir détricoter près de 45 ans d'intégration européenne, 700 dossiers de coopération (1 par jour !) dans de multiples domaines où le droit européen est imbriqué profondément dans le droit britannique. En réalité, ce cirque peut durer 10 ans, laissant le temps à l'opinion publique de réfléchir et de faire marche arrière devant l'énormité du prix à payer.


26 mars 2017 - Après 110 séances consécutives sans la moindre baisse supérieure à 1 %, Wall Street a subi mardi son premier recul net. - 1,5 % sur la semaine; on n'était plus habitué à voir les chiffres s'inscrire en rouge. Toutefois, pas de quoi paniquer. Les indices ont progressé de 260 % au cours des 8 dernières années. Mais après les records du 1er trimestre, les investisseurs s'interrogent à présent sur la capacité de Trump à faire ce qu'il a promis de faire (baisses d'impôts, relance budgétaire) et sur sa marge de manœuvre depuis l'abandon vendredi de sa réforme du système de santé, pièce pourtant essentielle de son programme électoral. Du coup, la consolidation a fait place à des prises de bénéfices. Le tassement du marché actions profite au marché obligataire. Les taux se sont un peu détendus, le dollar index est repassé sous la ligne des 100 points. Les sondages qui placent Macron devant Le Pen rassurent aussi les milieux financiers. Pas de cataclysme en vue, mais attention, la boussole et les appareils de mesure sont déréglés.

€/$: 1,0795 / $/¥: 111,32 / US$ index: 99,77
OR: 1244 $ / Cuivre: 5790 $ / Blé: 4,24 $ / Pétrole WTI: 48,12 $ / Brent: 50,98 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 184,87 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 1240 (+ 9, - 5, - 10, + 6, + 44) Autres explications (plus sérieuses) depuis la semaine dernière: les opérations de stockage de fer de la Chine en prévision de la saison de construction, et des exportations de soja dont la récolte est qualifiée exceptionnelle en provenance du Brésil. Ça ne devrait pas durer.
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,02 % / JP: 0,06 % / DE: 0,40 % / NL: 0,48 % / BE: 0,89 % / FR: 0,99 % /
UK: 1,19 % / CA: 1,64 % / ES: 1,70 % / IT: 2,40 % / US: 2,41 % /... / RU: 7,99 % / BR: 10,16 % / TU: 10,49 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Pays-Bas (7 ans); Autriche, Finlande (6 ans); Belgique, Danemark, Slovénie (5 ans); France, Slovaquie (4 ans); Irlande, Rep. tchèque (3 ans); Espagne, Suède (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 16 Avr 2017 18:33

16 avril 2017 - Le ciel se couvre. L'aversion au risque revient sur les marchés. Les valeurs refuge sont de plus en plus recherchées. L'or a gagné 2,5 % sur la semaine, affichant à plus de 1288 $ un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis 6 mois. Signe également qui ne trompe pas: les investisseurs se couvrent en achetant des titres obligataires, en particulier des US T-Bonds dont le rendement à 10 ans est descendu à 2,22 %, un plus bas de 6 mois, enregistrant sa plus forte baisse hebdomadaire depuis janvier 2016.
Selon le principe des vases communicants, ces achats massifs se réalisent au dépens du marché actions. Wall Street a encore cédé un peu de terrain. Les analystes expliquent cette déprime aux tensions extérieures (Syrie, Afghanistan, Corée du nord), mais en réalité les valeurs subissent le contrecoup d'un crédit plus cher. Les banques vont chercher l'essentiel de leurs bénéfices dans les activités tirées du trading. L'indice S&P du secteur financier en a pris acte par une nouvelle baisse qui le ramène maintenant à son plus bas niveau depuis début décembre. Les autres indices sectoriels sont eux aussi en repli.
On retiendra de cette semaine l'entretien que Trump a accordé au Wall Street Journal dans lequel il reconnaît que les Chinois "ne manipulent pas leur monnaie" (à la baisse), oubliant qu'il avait dit et répété le contraire pendant toute sa campagne. En fait, ces dernières années, chaque fois que la banque centrale chinoise est intervenue, c'était pour soutenir le yuan. Par ailleurs, le président américain a regretté que le dollar soit trop fort, ce qui pénalise les entreprises exportatrices. Un message sans frais envoyé à la Fed qui est en train de faire remonter les taux d'intérêt, ce qui a pour effet de renforcer le dollar.
Les acteurs de marché ne savent plus quoi penser après les nombreuses volte-face (Syrie, Russie, Chine, OTAN) effectuées par Trump depuis son investiture... alors qu'ils ne voient toujours rien venir du côté des promesses budgétaires et fiscales. Tout cela les incite à se montrer prudents et à se couvrir. Mais bon... la petite stratégie de la tension jouée avec Poutine cette semaine avait sans doute pour objectif d'amadouer les élus républicains qui le suspectaient de complaisance pro-russe, afin d'obtenir prochainement un relèvement substantiel du plafond de la dette.

€/$: 1,0611 / $/¥: 108,48 / US$ index: 100,51
OR: 1286,10 $ / Cuivre: 5684,50 $ / Blé: 4,29 $ / Pétrole WTI: 52,87 $ / Brent: 55,61 $ (écart: 2,7 $)
Indice CRB (matières premières): 189,29 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 1296 (+ 8, + 31, + 20, + 14, fermé)

Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,18 % / JP: 0,01 % / DE: 0,18 % / NL: 0,28 % / BE: 0,75 % / FR: 0,92 % /
UK: 1,04 % / CA: 1,49 % / ES: 1,69 % / IT: 2,31 % / US: 2,23 % /... / RU: 7,94 % / BR: 10,19 % / TU: 10,83 % /
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Japon (9 ans); Allemagne, Pays-Bas (8 ans); Autriche (7 ans); Belgique, Finlande (6 ans); Danemark, Suède (5 ans); France, Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Rep. tchèque (2 ans); Italie (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


Les banques américaines toujours plus exposées aux risques
Le M.A., 16/04/2017

Trois bulles de crédit aux Etats-Unis sont hors de contrôle. Elles grossissent de mois en mois et elles menacent d'exploser. Il s'agit des bulles
- de la dette étudiante: 700.000 personnes aujourd'hui retraitées n'ont toujours pas remboursé leur dette contractée dans les années 60-70 >> environ 1.400 Mds $;
- du crédit auto ou "subprime auto loan" dont j'ai déjà parlé la semaine dernière >> entre 1.000 et 1.100 Mds $;
- et des cartes de crédit, des créances irrécouvrables parce que le consommateur américain est poussé à consommer bien que son pouvoir d'achat diminue >> pas loin de 1.000 Mds $;
En tout: 3.500 Mds $ de dettes dont une partie alimente la bulle obligataire, et une autre est titrisée et proposée aux investisseurs du monde entier par les plus grosses banques sous forme de produits financiers variés (les IARD, vous connaissez ?), et ces fameux produits dérivés.


9 avril 2017 - Wall Street consolide ses positions. Le Dow Jones stagne. Le marché semble avoir atteint le maximum de ce qu'il pouvait espérer compte tenu de la conjoncture.
Le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed (les "minutes") a révélé que les habituels débats sur les hausses des taux d'intérêt ont été éclipsés cette fois par la question de la réduction du "bilan", c'est-à-dire la masse des actifs financiers rachetés depuis la crise de 2008. QE après QE, la Fed a amassé pas moins de 4.500 milliards de dollars de créances ! Ça fait beaucoup, beaucoup trop. La Fed est devenue la plus grosse "bad bank" du monde. Les membres du FOMC souhaiteraient réduire ce montant de moitié sur 5 ans. Réduire le "bilan" ou remonter les taux aboutira au même résultat: un dollar plus fort, des taux obligataires plus élevés, et des ennuis dans pas mal de pays. C'est sans retour.
Pour les prochains jours, on attend la suite: la concrétisation "phénoménale" des promesses fiscales de Trump, les résultats des entreprises portées par une "croissance florissante" et la hausse mirobolante de leurs bénéfices. Dans cette société que certains disent "de plein emploi", on guette pourtant (on se demande pourquoi !) le moindre indice d'un retournement de tendance, d'un éclatement de bulle, d'un effondrement... De l'avis de tous, "l'écosystème" (comme on l'appelle maintenant) est incertain et imprévisible. Dans les milieux financiers, personne n'aime ça. En somme, tout va bien, mais ça les empêche de dormir !

€/$: 1,0589 / $/¥: 111,04 / US$ index: 101,16
OR: 1264,30 $ / Cuivre: 5870 $ / Blé: 4,24 $ / Pétrole WTI: 52,27 $ / Brent: 55,17 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 188,32 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 1223 (- 15, - 27, - 32, - 8, + 8)

Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,15 % / JP: 0,05 % / DE: 0,23 % / NL: 0,31 % / BE: 0,77 % / FR: 0,89 % /
UK: 1,08 % / CA: 1,59 % / ES: 1,63 % / IT: 2,24 % / US: 2,38 % /... / RU: 7,91 % / BR: 10,08 % / TU: 10,79 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon, Pays-Bas (8 ans); Autriche (7 ans); Belgique, Finlande (6 ans); Danemark, Irlande, Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); France (4 ans); Espagne (3 ans); Italie, Rep. tchèque (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).

Taux obligataires à 2 ans:
CH: - 0,89 % / DE: - 0,79 % / NL: - 0,74 % / AT, FI: - 0,70 % / SE: - 0,63 % / BE: - 0,60 % / DK: - 0,56 % / FR: - 0,47 % / IE: - 0,34 % / SK: - 0,26 % / JP: - 0,21 % / ES: - 0,20 % / CZ: - 0,06 % / SI: - 0,01 % / IT: - 0,001 % / UK: + 0,11 % / PT: + 0,43 % / NO: + 0,61 % / CA: + 0,76 % / US: + 1,29 % / Remarque: sur les taux courts, il y a 32 pdb d'écart entre la France et l'Allemagne et seulement 27 entre la France et l'Espagne.


Crédit auto: Vers une prochaine crise des subprimes ?
Le M.A., 08/04/2017

La Fed ne parle plus seulement de relever les taux, elle veut aussi assainir son bilan (4.500 milliards de dollars !), c'est-à-dire remettre sur le marché la montagne de créances pourries qu'elles a rachetées à travers les opérations de QE1, QE2, QE3, contre de l'argent frais sorti de sa planche à billets. Du coup, l'alerte est lancé sur le marché de bulle le plus fragile avec celui des prêts étudiants: le crédit auto (1.000 milliards de dollars), le marché de la voiture que le consommateur américain a achetée en pleine confiance, parce qu'il pensait profiter d'un pétrole pas cher, de taux attractifs et d'une embellie économique, du moins celle à laquelle on lui a fait croire. Or la croissance américaine est pure illusion.

Plus la Fed cherchera à réduire son bilan, et plus les taux d'emprunt auront tendance à remonter. Ils se situent actuellement à un peu moins de 2,50 % à 10 ans. On les voit dépasser à terme les 3 %, un niveau nettement supérieur à l'inflation.
Yellen a fait remonter ses taux directeurs à 1 %, mais déjà les défaillances sur prêts enregistrées par les banques augmentent dangereusement. Une nouvelle version du crédit subprime reposant sur une tromperie refait surface. On en parle encore peu. Les derniers articles de presse sur la question datent de l'automne 2016. La situation s'est pourtant détériorée depuis.

[Les articles auxquels je fais référence sont sur mon site http://monde-antigone.centerblog.net/]
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Lun 8 Mai 2017 19:43

7 mai 2017 - Wall Street est sur un nuage, noyé dans les vapeurs d'opium. On lui fait croire que tout va bien, que rien ne viendra altérer la progression des indices et des résultats des entreprises, et elle le croit. Le Nasdaq à 6.100 pts et le S&P500 à 2399 pts sont à des hauteurs jamais atteintes.... et le taux chômage officiel (et ultra magouillé) au plus bas depuis 10 ans. Les investisseurs ont été rassurés cette semaine de voir Trump faire passer à la Chambre des représentants le texte qui remplace la loi sur le système de santé. Ça pourrait être plus compliqué au Sénat mais personne ne veut y songer. Non, non, non, non....
La Fed n'a pas non plus cherché à inquiéter les esprits, jugeant "probablement temporaire" le ralentissement observé au 1er trimestre, notamment sur la consommation des ménages. Selon elle, ce n'est pas de nature à réviser son calendrier et à reporter le prochain rendez-vous qu'elle a fixé à juin. Yellen est sereine, et elle s'est remise au tennis.
Les investisseurs ont suivi avec satisfaction le débat de mercredi entre les deux finalistes de la présidentielle qui ne laisse aucun doute sur l'élection ce dimanche du candidat chéri des marchés. Ils ne veulent pas voir non plus la baisse sous les 50 $ des cours du pétrole noyés sous le schiste américain. Ils n'imaginent pas que le recul des prix des matières premières en général pourrait se répercuter sur l'inflation et faire apparaître les grosses faiblesses de l'économie américaine, les banques, le crédit. Non, non, non, non....
En Europe, Draghi a racheté une pelletée d'obligations des pays les plus faiblards. Il a même fait du zèle concernant la France au point que l'écart de taux avec l'Allemagne s'est réduit à 35 pts. L'Italie et Malte ont également profité de sa générosité. Il ne faut inquiéter personne. Le "risque démocratique" doit s'éloigner. Tout baigne. On vous le répète.

€/$: 1,0995 / $/¥: 112,70 / US$ index: 98,64
OR: 1235,85 $ / Cuivre: 5542 $ / Blé: 4,27 $ / Pétrole WTI: 46,22 $ / Brent: 49,10 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 179,46 (- 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 994 (- 25, - 36, - 39, - 30, - 10)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,04 % / JP: 0,01 % / DE: 0,42 % / NL: 0,62 % / FR: 0,77 % / BE: 0,81 % /
UK: 1,11 % / CA: 1,54 % / ES: 1,57 % / US: 2,35 % / IT: 2,17 % /... / RU: 7,73 % / TU: 10,24 % / BR: 10,27 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (9 ans); Allemagne (7 ans); Autriche, Finlande, Pays-Bas (6 ans) ; Belgique, Danemark, France, Irlande, Slovénie (5 ans); Rep. tchèque, Slovaquie ,(4 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie, Suède (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


30 avril 2017 - Bien que l'hypothèse d'une finale opposant deux candidats anti-euro a été écartée après l'élimination de Mélenchon, et bien que les enquêtes d'opinion donnent actuellement le candidat pro-UE largement en tête pour le second tour, la prudence était de mise vendredi après la publication des chiffres de la croissance américaine au 1er trimestre avec un rythme à 0,7 % qui est le plus faible depuis 3 ans. Noooon !... Malgré le "plein emploi" ? Pas possiiiible ! Tout le monde croyait qu'elle était flamboyante ! Pourtant cela n'a pas paru affecter Wall Street qui a attribué ce ralentissement à un hiver plutôt clément. Hahahaha ! Les analystes tirent les mêmes conclusions quand l'hiver est rigoureux ! Le Dow Jones est presque revenu sur les 21.000 pts, signant sa meilleure performance hebdomadaire de l'année. Progression encore plus importante du Nasdaq qui a dépassé les 6.000 pts grâce aux résultats des GAFA.
Les investisseurs attendaient beaucoup de la présentation de la réforme fiscale voulue par Trump, et de sa mesure phare: le passage du taux d'imposition des entreprises de 35 % à 15 %. Ils ont été plutôt déçus d'apprendre que cette mesure serait financée par... la croissance ! (quelques uns se sont étranglés... ) Pas assez convaincant pour envisager un blanc-seing du Congrès. Ces mêmes investisseurs se faisaient aussi une fête d'une accélération de l'inflation en zone euro, tout proche de l'objectif de la BCE fixé à 2 %. Mais cette performance ne s'expliquerait-elle pas par le relèvement du prix des matières premières et de l'énergie en début d'année plus que par la vitalité de l'économie européenne ? Déception et prudence là aussi qui devrait inciter les membres de la Fed à réfléchir et à temporiser encore pendant quelques mois avant de procéder à une nouvelle hausse des taux.

€/$: 1,0893 / $/¥: 111,49 / US$ index: 99,04
OR: 1265,55 $ / Cuivre: 5685,50 $ / Blé: 4,18 $ / Pétrole WTI: 49,17 $ / Brent: 51,83 $ (écart: 2,7 $)
Indice CRB (matières premières): 183,26 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 1109 (- 25, - 16, - 7, - 13, - 25)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,10 % / JP: 0,01 % / DE: 0,32 % / NL: 0,39 % / BE: 0,79 % / FR: 0,77 % /
UK: 1,08 % / CA: 1,55 % / ES: 1,65 % / US: 2,28 % / IT: 2,30 % /... / RU: 7,61 % / TU: 10,23 % / BR: 10,31 % /
17 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (9 ans); Allemagne (8 ans); Pays-Bas (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande (6 ans); Danemark, France, Irlande, Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


23 avril 2017 - Un nouveau terme est apparu dans le vocabulaire des opérateurs de marché: le "risque démocratique". Echaudés par les dernières victoires populistes au Royaume-Uni et aux USA, ils ont cauchemardé pendant une partie de la semaine sur le scénario d'un 2e tour Le Pen-Mélenchon à la présidentielle française... et puis les derniers sondages les ont un peu rassurés. Néanmoins, ce "risque démocratique" incite tout le monde à la prudence tant le résultat pourrait se jouer dans un mouchoir de poche.
Toute la semaine les prises d'initiative ont été limitées. Le CAC40 a tenu ses 5.000 pts et le DAX allemand ses 12.000. Seul fait notoire: le recul des cours du pétrole de plus de 2 %, sous les 50 $ le baril pour le WTI, sous la pression d'un schiste nord américain de plus en plus abondant.

€/$: 1,0724 / $/¥: 109,08 / US$ index: 99,73
OR: 1281,50 $ / Cuivre: 5611 $ / Blé: 4,05 $ / Pétrole WTI: 49,60 $ / Brent: 51,93 $ (écart: 2,3 $)
Indice CRB (matières premières): 183,38 (- 6)
Indice Baltic (frets maritimes): 1195 (+ 14, - 2, - 16, - 35, - 48)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,19 % / JP: 0,01 % / DE: 0,25 % / NL: 0,36 % / BE: 0,81 % / FR: 0,87 % /
UK: 1,03 % / CA: 1,46 % / ES: 1,71 % / IT: 2,26 % / US: 2,24 % /... / RU: 7,75 % / BR: 10,17 % / TU: 10,38 % /
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (15 ans); Slovénie ??? - 4,59 % !!! (10 ans); Japon (9 ans); Allemagne (8 ans); Autriche, Pays-Bas (7 ans); Finlande (6 ans); Belgique, Danemark, Suède (5 ans); France, Slovaquie (4 ans); Espagne, Irlande (3 ans); Rep. tchèque (2 ans); Italie (9 mois); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 28 Mai 2017 07:15

28 mai 2017 - L'événement de la semaine, c'est l'abaissement de Aa3 à A1 de la note de crédit de la Chine, une première depuis 30 ans. Moody's sanctionne l'envolée de la dette chinoise. Celle-ci semble échapper à tout contrôle puisqu'elle représente à ce jour 300 % du PIB, et les 130 milliards de dollars injectés tous les mois par la Banque centrale (PBoC) pour soutenir la croissance par la dépense publique pourrait entraîner dans les prochains mois une nouvelle dégradation de cette note souveraine.
- En tout cas, les problèmes de la Chine n'inquiètent pas Wall Street qui est revenue à ses plus hauts niveaux au terme de 6 séances de hausse consécutives. Si le Dow Jones se maintient tout juste au dessus des 21.000, le Nasdaq a battu un nouveau record à 6.210 pts, tout comme le S&P500 à 2.415 pts. Mais qu'est ce qui serait de nature à inquiéter une bourse qui se nourrit mois après mois de statistiques faussées et de promesses illusoires ?
- Les cours du pétrole ont légèrement fléchi après la décision de l'OPEP et de ses partenaires, dont la Russie, de prolonger de 9 mois leurs quotas de production, mais sans toutefois les renforcer. Pronostic déjoué car les marchés s'attendaient à une réduction plus longue ou plus accentuée de la production. Aussi surprenant que cela paraisse, les monarchies du Golfe semblent se résoudre à abandonner des parts de marché. En dépit des intentions de l'OPEP, les stocks mondiaux sont restés supérieurs à leur moyenne des années 2011-2016. Pendant ce temps le schiste nord-américain est devenu rentable à 30 $ du fait de la baisse importante des coûts d'exploitation. On peut envisager que les prix du pétrole s'établissent quelque temps dans une fourchette qui irait de 46 à 52 $.

€/$: 1,1177 / $/¥: 111,31 / US$ index: 97,39
OR: 1265 $ / Cuivre: 5664 $ / Blé: 4,38 $ / Pétrole WTI: 49,83 $ / Brent: 52,20 $ (écart: 2,4 $)
Indice CRB (matières premières): 183,67 (- 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 912 (- 2, - 5, - 15, - 16, - 6)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,11 % / JP: 0,03 % / DE: 0,32 % / NL: 0,54 % / BE: 0,69 % / FR: 0,75 % /
UK: 1,00 % / CA: 1,44 % / ES: 1,54 % / IT: 2,10 % / US: 2,25 % /... RU: 7,62 % / TU: 10,35 % / BR: 10,91 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Autriche (7 ans); Belgique, Finlande, France, Pays-Bas (6 ans); Danemark, Irlande, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
A noter que Hong-Kong, la Hongrie, Israël, la Lettonie, la Lituanie, la Slovénie empruntent à courte maturité à un taux inférieur à 0,2 %


La surproduction fait chuter les prix du cacao, du sucre…
Le M.A., 28/05/2017
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Petit déjeuner du dimanche matin:
Il n'y a pas que le pétrole dont on ne parvient pas à écouler les stocks. Le sucre, le café et le cacao sont également en surproduction, et ce malgré la sécheresse et des conditions de récolte qualifiées de "pas bonnes". Mais la demande industrielle demeure "modérée". Ainsi les cours des matières alimentaires ont chuté en moyenne de 30 % en quelques mois. Cette conjoncture met en difficulté financière les pays dont l'économie dépend des cotations à Londres ou à New York. Les spéculateurs, eux, parient sur une baisse des cours plus prononcée pour avoir des bénéfices plus importants.

- Le sucre dont la tonne à Londres se négociait à 560 $ en février est tombé à 440-450 $ ces derniers jours. A New York, c'est aussi impressionnant puisqu'on cotait la livre de sucre à plus de 23 cents et qu'elle est tombée pendant la même période à 15 cents. C'est la transformation du sucre en éthanol qui empêche les marchés de chuter davantage.
- Le cacao est passé de 3.000 $ en juillet 2016 à 1.900 $ actuellement. Et on s'attend encore à une récolte record cette année.
- Les cours du café sont tombés à près de 1.900 $ la tonne à Londres et 127 cents la livre à New York, leurs niveaux les plus faibles depuis respectivement septembre et juin 2016.
- Mais que dire du jus d'orange dont les cours ont dégringolé de 230 cents à l'automne 2016 à 140 cents aujourd'hui ?

La chute des prix du café, du sucre et du jus d'orange affecte actuellement le 1er producteur mondial, le Brésil, qui traverse une grave crise économique, politique et sociale.
L'effondrement des prix du cacao est à l'origine des mutineries qui touchent la Côte d'ivoire depuis plusieurs semaines. Moins de revenus alors que les soldats demandent plus pour rester dans leurs casernes. Les 8.000 et quelque militaires mutins réclamaient une solde de 7 millions de francs CFA chacun (10.500 €), après avoir obtenu 5 millions (7.500 €) lors des premières mutineries en janvier.

Dans les rayons des magasins, je n'ai pas remarqué de baisse des prix des tablettes de chocolat, des paquets de café ou des bouteilles de jus d'orange... (ils disent qu'ils doivent d'abord écouler les stocks au prix d'achat de l'année dernière...)


20 mai 2017 - Wall Street qui surfait sur les promesses de relance de Trump (dérégulation de la finance, baisses d'impôts et dépenses d'infrastructures) se met tout d'un coup à douter maintenant que l'on évoque une possible destitution du président après les dernières révélations embarrassantes pour Trump accusé de tentative d'entrave à la justice et d'avoir livré des secrets à la Russie en trahissant l'allié israélien. Le Dow Jones et le S&P500 ont connu leur 2e baisse hebdomadaire consécutive, et le Nasdaq sa première après un mois de progression continue. Le dollar a été entraîné dans le tourbillon, perdant 2 % sur la semaine, ce qu'on n'avait pas vu depuis plus d'un an. Par effet mécanique, ce coup de moins bien a profité à l'or. Il a aussi permis aux taux à 10 ans des emprunts du Trésor américain de se détendre, et il a ajusté le prix des matières premières à la hausse.
Les analystes qui se persuadaient de l'éblouissante santé de l'économie américaine sont devenus cette semaine beaucoup moins bavards et plus hésitants. Et si l'action présidentielle était paralysée pendant des mois ? peut-être même jusqu'aux élections de mi-mandat ? Wall Street pourrait alors tomber de haut et sombrer dans une récession que le trucage des statistiques et du bénéfice par action ne pourra plus ignorer. Du coup, la Fed trouverait là un excellent prétexte pour tout geler, annuler ses hausses de taux, l'assainissement de son bilan et la réduction de ses injections de liquidités. La dégradation qui en résulterait pourrait prendre quelque temps pour mûrir, traverser l'Atlantique pour atteindre l'Europe, traverser le Pacifique jusqu'au Japon et à la Chine; et il faudrait sans doute attendre l'automne avant d'en voir les effets planétaires. On a vu que le dernier scandale qui menace de faire tomber le président Temer au Brésil a eu des conséquences immédiates sur l'ensemble des marchés émergents. Alors attendons...

€/$: 1,1204 / $/¥: 111,16 / US$ index: 97,11
OR: 1251,85 $ / Cuivre: 5488 $ / Blé: 4,35 $ / Pétrole WTI: 50,86 $ / Brent: 53,79 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 186,74 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 956 (- 20, - 14, - 20, - 3, - 1)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,10 % / JP: 0,03 % / DE: 0,36 % / NL: 0,57 % / BE: 0,76 % / FR: 0,80 % /
UK: 1,09 % / CA: 1,47 % / ES: 1,58 % / IT: 2,14 % / US: 2,23 % /... RU: 7,50 % / TU: 10,58 % / BR: 11,54 % /
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Danemark, France, Irlande, Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Rep. tchèque (4 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


14 mai 2017 - Wall Street continue de prospérer sur la base des promesses de campagne de Trump. Les investisseurs s'enivrent des résultats des entreprises qui affichent une progression stupéfiante de 13 % du bénéfice par action, la plus forte progression du ratio depuis 2011. Le secteur bancaire grâce à la réduction des coûts et les valeurs technologiques (le Nasdaq à 6.121 pts) contribuent dans une large mesure à ses performances. Mais il y a des indicateurs qui ne trompent pas, et certains chiffres évoquent une autre réalité beaucoup moins flatteuse, comme ceux du secteur de la distribution et des grands magasins. La concurrence du commerce en ligne n'explique pas cette correction d'un trimestre sur l'autre. Si le consommateur achète moins, c'est parce qu'il a moins de pouvoir d'achat. On attendra donc de connaître les chiffres de l'activité manufacturière la semaine prochaine pour voir s'ils confirment la tendance de ce début d'année.
En ce qui concerne le marché pétrolier, les cours ont enregistré un rebond de plus de 3 % sur la semaine. Des achats spéculatifs en prévision de la prolongation des quotas et d'une hausse des prix attendue après le sommet de l'OPEP du 25 mai prochain. Mais fondamentalement le marché est noyé sous le schiste américain. Un nombre encore plus important de puits de forages devraient tirer les prix vers le bas.

€/$: 1,0926 / $/¥: 113,28 / US$ index: 99,19
OR: 1227,90 $ / Cuivre: 5580 $ / Blé: 4,33 $ / Pétrole WTI: 47,80 $ / Brent: 50,77 $ (écart: 3 $)
Indice CRB (matières premières): 183,06 (+ 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 1014 (+ 7, + 6, - 2, + 7, + 2)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,06 % / JP: 0,04 % / DE: 0,39 % / NL: 0,60 % / BE: 0,79 % / FR: 0,84 % /
UK: 1,09 % / CA: 1,57 % / ES: 1,63 % / IT: 2,25 % / US: 2,32 % /...
GR: 5,66 % / RU: 7,59 % / BR: 10,08 % / TU: 10,40 % / EG: 17,25 %
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne (7 ans); Autriche, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Belgique, Danemark, France, Irlande, Rep. tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 11 Juin 2017 18:09

11 juin 2017 - Le Dow Jones a encore fini la semaine sur un record à 21.271 points. La séance de vendredi a été marquée par "crash éclair" des valeurs technologiques. Une perte de plus de 3 % des GAFA que personne n'a été capable d'expliquer de manière convaincante... sinon pour dire que les cours étaient montés "trop haut, trop vite". On pourrait résumer ça avec une animation qui passe en ce moment sur Franceinfo tv, "Les Anooki krashent le cash" (saison 2) http://irl.nouvelles-ecritures.francetv ... 7-783.html
A part ça, tout va très bien. C'est le FMI, l'OCDE et la Banque mondiale qui nous le disent. Elles prévoient une amélioration des perspectives mondiales, un renforcement de la croissance, une reprise de l’investissement, de la production et du commerce: + 3,5 % pour le FMI et l'OCDE, + 2,7 % pour la Banque mondiale. Et tout ça avec combien de dettes supplémentaires aux USA, en Chine, au Japon, en Europe ? Ces institutions n'en parlent pas. Si cette croissance était bien réelle, pourquoi alors ne s'accompagnerait-elle pas d'une inflation équivalente ? Or celle-ci mesurée sans les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, ne s'établit qu'à 0,9 % en rythme annuel. Mais à quoi bon se préoccuper de ce genre de détail ? Hein ?
En Europe, tous les feux seraient au vert. Pourtant, pas question pour la BCE de relever des taux qui sont à leur plus bas historique, pas question non plus de réduire le programme de rachats de dette en deçà des 60 milliards par mois actuels. Au contraire, les mesures de soutien sont prolongés jusqu'à la fin de l'année. C'est un peu comme pour l'état d'urgence en France. Ils n'osent pas y mettre fin de peur qu'une catastrophe arrive s'ils le faisaient, de peur de faire remonter les taux d'emprunt des pays les plus fragiles de la zone euro, de l'Italie en particulier, et de mettre leur système bancaire en péril. Après ça, ils pourront toujours se gausser d'avoir fait 1,7 % de croissance à la fin de l'année. Heureusement pour eux qu'il n'y a pas de contrôle anti-dopage sur les places financières, sinon on s'apercevrait que les marchés sont chargés comme des chaudières. Allez, on se repasse les Anooki ? Ou alors on regarde mercredi Janet Yellen faire du saut à l'élastique ?

€/$: 1,1194 / $/¥: 110,32 / US$ index: 97,28
OR: 1274,25 $ / Cuivre: 5647 $ / Blé: 4,45 $ / Pétrole WTI: 45,87 $ / Brent: 48,25 $ (écart: 2,4 $)
Indice CRB (matières premières): 178,45 (- 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 849 (- 9, - 3, + 3, + 3, + 25)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,15 % / JP: 0,05 % / DE: 0,25 % / NL: 0,48 % / BE: 0,60 % / FR: 0,64 % /
UK: 1,00 % / CA: 1,42 % / ES: 1,45 % / IT: 2,09 % / US: 2,20 % /... RU: 7,59 % / TU: 10,24 % / BR: 10,90 % /
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Finlande, Japon (8 ans); Allemagne, Autriche, Pays-Bas (7 ans); Belgique, France (6 ans); Danemark, Irlande, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (4 ans); Malte (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).


4 juin 2017 - Toujours des records en cascade ! L'argent des banques centrales (BCE, BoE, BNS, BoJ, PBoC) ne manque pas. Il vient de partout inonder les marchés. Ainsi le Dow Jones a battu un nouveau record (il en est à plus de 30 depuis le début de l'année) à 21.206 pts; record aussi pour le S&P500 à 2.440. Le Nasdaq, lui, à 6.305 pts (+ 17 % depuis le début de l'année), progresse linéairement, irrésistiblement, en mode quasi algorithmique. On dénombre plus de 50 records sur l'indice des valeurs technologiques depuis l'élection de Trump, du jamais vu depuis la bulle internet de 1999-2000. Si bien qu'un terme nouveau vient d'apparaître: la "robolution", la révolution par la robotique.
Symbole de cette frénésie, l'action Amazon a franchi cette semaine le seuil des 1.000 $ pour une capitalisation boursière de 478 milliards de dollars. Les GAFA auxquels s'ajoutent Microsoft, Tesla, Netflix, Qualcomm, etc. présentent de tels rendements; de tels niveaux de capitalisation qu'ils sont devenus le meilleur placement que les investisseurs peuvent imaginer pour faire fructifier leurs économies. Jusqu'où cela ira-t-il ? Jusqu'à quand cela va-t-il durer ? On ne compte plus les valeurs qui se paient 19 à 21 fois les bénéfices, alors que, déjà, quand ils étaient à 17, les analystes estimaient qu'on était proche du point de rupture...
Ceci dit, le retrait des USA des accords de Paris n'a eu aucun effet sur les indices de marchés. Au contraire, les investisseurs ont estimé qu'il s'agissait d'un signal positif qui prouvait que Trump, s'il avait tenu ses promesses pour le climat, tiendrait ses promesses également en matière fiscale et pour tout le reste.

€/$: 1,1279 / $/¥: 110,35 / US$ index: 96,67
OR: 1266,15 $ / Cuivre: 5615 $ / Blé: 4,29 $ / Pétrole WTI: 47,71 $ / Brent: 49,95 $ (écart: 2,2 $)
Indice CRB (matières premières): 179,63 (- 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 830 (- 6, - 12, - 22, - 28, - 20)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,16 % / JP: 0,05 % / DE: 0,27 % / NL: 0,49 % / BE: 0,64 % / FR: 0,71 % /
UK: 1,04 % / CA: 1,40 % / ES: 1,58 % / US: 2,15 % / IT: 2,26 % /... RU: 7,57 % / TU: 10,06 % / BR: 10,88 % /
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Autriche, Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 2 Juil 2017 10:40

2 juillet 2017 - Depuis plusieurs mois, tout paraissait figé. Les records semblaient s'enchaîner à n'en plus finir sans que rien ne vienne troubler la montée au ciel des profits. Puis brusquement, voici que les taux s'affolent d'une vingtaine de points de base, le marché des changes s'anime... Que se passe-t-il donc ?
« A mesure que l'économie se reprend, nous devons être graduels lors de l'ajustement de nos paramètres de politique ». Hein ? Quoi ? Qu'est ce que ça veut dire ? L'économie reprendrait ? Un changement d'environnement économique serait envisagé ? Cette petite phrase prononcée par Mario Draghi mardi à l'occasion d'un symposium de la BCE à Sintra au Portugal a immédiatement relancé les spéculations à propos de la fin de la politique "accommodante" pratiquée depuis 2015, crédibilisant un possible resserrement monétaire en Europe (zone euro + UK + Suisse) dans un délai de 6 mois à un an. L'hypothèse de taux plus élevés en zone euro a entraîné une très nette appréciation de la monnaie européenne par rapport au dollar, passant de 1,11 à 1,14 $. Pour les investisseurs, il est devenu évident que la BCE ne pourra pas, en 2018, continuer ses achats de créances au rythme actuel si la politique monétaire de la Fed persiste à aller dans l'autre sens. La conjoncture qui s'annonce en pointillés fragiliserait les valorisations boursières qui ont atteint des niveaux vertigineux et des adaptations seraient alors inévitables pour trouver du rendement là où il sera encore possible d'en trouver.
Les cours du pétrole ont fortement réagi à l'annonce d'un recul du nombre de puits en activité, de 100.000 barils par jour la semaine dernière aux Etats-Unis. Mais si une réduction de l'offre commence à être entrevue sur le marché américain, celle promise par l'OPEP pourrait être contrebalancée par l'augmentation de la production en Libye et au Nigeria. Non, en réalité, c'est l'ensemble du marché des matières premières (métaux, céréales, etc.) qui profite plus généralement de la faiblesse relative du dollar. La baisse du billet vert rend en effet moins chers et plus attractifs les achats libellés dans cette monnaie. Résultat: le pétrole a gagné 3 $ en fin de semaine et l'indice CRB s'est relevé de 7 points.
A Wall Street, on a fait les comptes de milieu d'année. Avec des gains supérieurs à 8 %, le S&P500 et le Dow Jones ont affiché pour ce semestre leur plus forte hausse depuis 2013. Le Nasdaq (+ 14 %) n'avait rien connu de pareil depuis 2009. Mais nous sommes peut-être à la fin d'un cycle. Pour les analystes, une correction estivale de 5 %, pouvant même aller jusqu'à 10 %, serait une purge salutaire, un bon remède pour éliminer le mauvais cholestérol avant la rentrée.... à condition que ça ne s'emballe pas. La semaine qui vient confirmera-t-elle les dernières tendances observées sur l'euro et les taux d'emprunt ? Amplification ou résorption ? Ce sera à suivre dans les prochains jours...

€/$: 1,1427 / $/¥: 112,36 / US$ index: 95,63
OR: 1243,25 $ / Cuivre: 5905 $ / Blé: 5,11 $ / Pétrole WTI: 46,31 $ / Brent: 48,97 $ (écart: 2,6 $)
Indice CRB (matières premières): 176,54 (+ 7)
Indice Baltic (frets maritimes): 901 (+ 14, + 19, + 26, - 9, - 19)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,02 % / JP: 0,08 % / DE: 0,46 % / NL: 0,65 % / BE: 0,80 % / FR: 0,81 % /
UK: 1,25 % / ES: 1,54 % / CA: 1,76 % / IT: 2,15 % / US: 2,30 % /... ZA: 8,79 % / TU: 10,28 % / BR: 10,53 % / EG: 18,37 %
17 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (7 ans); Allemagne, Finlande (6 ans); Belgique, Danemark, France, Pays-Bas, Slovaquie (5 ans); Espagne, Irlande (3 ans); Italie, Slovénie, Suède (2 ans); Bulgarie (1 an); Malte, Portugal (6 mois).


25 juin 2017 - La Fed, en relevant ses taux de 1/4 de point en 1/4 de point, rend le dollar chaque fois plus attractif et favorise un flux entrant de capitaux vers les Etats-Unis. Wall Street en profite. Ses indices ne cessent de battre des records... mais le FMI s'en inquiète. Car la dépréciation des monnaies émergentes découlant d'une fuite massive de capitaux serait en effet susceptible de provoquer une crise financière majeure puisque les pays en difficulté, plombés pour certains par un pétrole à 40 $, seraient forcés d'intervenir directement sur le marché des changes en rachetant leur propre monnaie, mais surtout en vendant des montagnes de dollars.
D'après le quotidien japonais Nikkei, le FMI serait en train de formuler un "programme d'urgence" qui aurait justement pour but de faire face au risque d'effondrement d'une monnaie et d'assurer un accès facile aux billets verts via des prêts à court terme. La Chine qui dispose d'importantes réserves de change en dollars ne serait concernée, dit-on. Pas si sûr pour la BCE qui, dans son dernier bulletin, pointe de "nouveaux risques", en plus de Trump et du Brexit, pesant sur la croissance mondiale. Ils viendraient principalement de Chine à cause d'un levier d'endettement de plus en plus élevé et de bulles spéculatives... hors de contrôle quand on les regarde attentivement.
Les rapports alarmants se succèdent... mais personne ne les lit. Il fait trop beau et l'argent frais coule à flots. Le Dow Jones est, certes, en repli depuis son record de lundi à 21.528 pts, mais il a fini la semaine à un niveau supérieur à celui de la semaine dernière. Alors, à quoi bon s'en faire ?

€/$: 1,1183 / $/¥: 111,26 / US$ index: 97,29
OR: 1256,30 $ / Cuivre: 5735 $ / Blé: 4,59 $ / Pétrole WTI: 43,14 $ / Brent: 45,68 $ (écart: 2,5 $)
Indice CRB (matières premières): 169,41 (- 5)
Indice Baltic (frets maritimes): 870 (- 3, - 1, - 3, + 11, + 15)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,15 % / JP: 0,05 % / DE: 0,25 % / NL: 0,46 % / BE: 0,60 % / FR: 0,60 % /
UK: 1,03 % / ES: 1,37 % / CA: 1,47 % / IT: 1,91 % / US: 2,14 % /... ZA: 8,57 % / TU: 10,17 % / BR: 10,84 % / EG: 18,36 %
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Autriche, Japon, Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (4 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois).


18 juin 2017 - Comme c'était attendu, la Fed a relevé ses taux mercredi d'1/4 de point pour la 3e fois en 7 mois. Elle prévoit toujours une 3e hausse d'ici la fin de l'année et 3 nouvelles en 2018 qui porteraient le niveau des taux à 2,1 %. Mais en continuant sur ce rythme, la prévision de croissance risque d'être plus faible que les 2,1 % prévus cette année et en 2018. Pourtant, les indicateurs du mois de mai ont montré une baisse des mises en chantier de logements aux Etats-Unis, ce qui, généralement, ne présage rien de bon pour la croissance américaine dans l'année. Pour noircir un peu plus le tableau, la Fed a également révisé en nette baisse, à 1,6 %, ses prévisions d'inflation, s'éloignant de l'objectif de 2 % qu'elle estime "sain pour l'économie". Là, je souhaiterais que Yellen m'explique pourquoi l'inflation baisse alors que, dit-elle, les offres d'emploi seraient de plus en plus nombreuses à ne pas être pourvues... ce qui devrait rendre les salaires plus élevés... et favoriser l'inflation ? Hein, Janet ?
Avec des chiffres aussi médiocres, on peut se demander comment la Fed peut arriver à justifier les hausses de taux actuelle et futures... car le renchérissement du crédit va continuer de peser lourdement sur les prêts immobiliers et les prêts à la consommation. Il faut en effet une bonne dose de crétinisme pour prendre pour argent comptant le dernier rapport de conjoncture livré par le Livre beige qui répète inlassablement que "l'expansion modérée" se poursuit, ou les statistiques du chômage qui nous font croire à un très fantaisiste "4,6 %", un plus bas depuis 2001 ! Mais peut-être que la Fed essaie d'anticiper la prochaine récession et veut les faire porter le plus haut possible pour être en mesure de les redescendre à zéro en cas d'effondrement boursier, comme elle avait fait en 2008.
Yellen a aussi confirmé qu'elle allait commencer à réduire le volume des actifs acquis après la crise financière, 4.500 milliards de dollars en bons du Trésor et titres appuyés sur des créances immobilières. Elle n'a pas précisé quand ni comment elle entendait cesser de réinvestir dans ces titres à 10 ans qui vont arriver à maturité. Mais, sans doute observe-t-elle avec intérêt le tarissement des "actifs sûrs" qui les rend plus cher, constituant un effet équivalent à un resserrement supplémentaire de sa politique monétaire. Les bons du Trésor à 10 ans ont pu ainsi se maintenir à 2,15 % malgré le relèvement des taux d'1/4 de point.
Quoi d'autre ? Ah oui, le Dow Jones a battu un nouveau record à 21.384 pts... comme toutes les semaines pourrait-on ajouter.

€/$: 1,1183 / $/¥: 110,67 / US$ index: 97,14
OR: 1256,60 $ / Cuivre: 5636 $ / Blé: 4,65 $ / Pétrole WTI: 44,65 $ / Brent: 47,27 $ (écart: 2,6 $)
Indice CRB (matières premières): 174,73 (- 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 851 (+ 21, 0, - 5, - 10, - 4)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,15 % / JP: 0,05 % / DE: 0,27 % / NL: 0,48 % / BE: 0,61 % / FR: 0,63 % /
UK: 1,01 % / ES: 1,46 % / CA: 1,52 % / IT: 1,98 % / US: 2,15 % /... GR: 5,70 % / ZA: 8,48 % / TU: 10,23 % / BR: 10,51 % /
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne, Autriche (7 ans); Belgique, Finlande, France, Pays-Bas (6 ans); Danemark, Irlande, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (4 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Malte (1 an); Portugal (6 mois); Bulgarie (1 mois).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Lun 3 Juil 2017 16:31

Le forum "revival" s'arrête.
Pour continuer à suivre la chronique du capitalisme en soins intensifs, il faut aller dans Le Monde d'Antigone.
http://monde-antigone.centerblog.net/rub--le-capitalisme-en-soins-intensifs-.html

ou http://monde-antigone.centerblog.net/ puis rubrique [Ec1]
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 23 Juil 2017 13:43

Puisque de passage continue de poster... j'en fait autant.

23 juillet 2017 - Wall Street marque le pas, mais sans lâcher grand chose, après des résultats trimestriels d'entreprises assez mitigés. Les indices demeurent proches de leurs records. Ce sont les valeurs technologiques qui attirent désormais l'attention des investisseurs comme si l'époque qui donnait sa préférence aux valeurs industrielles était désormais révolue. Le dollar continue de s'affaiblir par rapport aux autres devises, retrouvant son niveau d'il y a un an. Il entraîne avec lui les rendements obligataires. C'est sans doute ce qui permet aux marchés actions de conforter leurs positions. Attention cependant dans les prochaines semaines à une remontée de l'euro qui ne fera pas l'affaire des économies européennes, l'Allemagne mise à part...
Il y a peu d'animation en ce moment; les volumes sont faibles en été. On feint d'ignorer qu'il y a partout dans le monde des situations critiques et que les incendies risquent de reprendre à tout moment.

€/$: 1,1659 / $/¥: 111,15 / US$ index: 93,96
OR: 1247,25 $ / Cuivre: 5929 $ / Blé: 5,22 $ / Pétrole WTI: 45,57 $ / Brent: 47,82 $ (écart: 2,2 $)
Indice CRB (matières premières): 179,29 (+ 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 977 (+ 12, + 20, + 16, + 16, + 13)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,01 % / JP: 0,06 % / DE: 0,51 % / NL: 0,62 % / FR: 0,75 % / BE: 0,78 % /
UK: 1,18 % / ES: 1,47 % / CA: 1,88 % / IT: 2,08 % / US: 2,23 % /... ZA: 8,53 % / BR: 10,05 % / TU: 10,26 % / EG: 18,73 %
19 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (7 ans); Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Belgique, Danemark, France, Rep. tchèque, Slovaquie, Suède (5 ans); (4 ans); Espagne, Irlande (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois).


Les Abenomics tournent à la débâcle
Le M.A., le 22/07/2017
http://monde-antigone.centerblog.net/5063-

Elu à la tête du gouvernement en décembre 2012, Shinzo Abe a voulu résoudre tous les problèmes économiques du Japon en y mettant les moyens. Il a imaginé un ensemble de mesures volontaristes, un vrai remède de cheval. Pas de demi-mesures ! En l'espace de 2 ans, on allait voir ce qu'on allait voir !

Sa politique économique appelée les "Abenomics" avait pour objectif d'en finir une fois pour toute avec le mal déflationniste qui entrave la croissance japonaise et fait s'emballer la planche à billets, via des QE à répétition, depuis les années 90. Abe devait décocher "3 flèches": 1/ un assouplissement monétaire monumental, 2/ une relance budgétaire exceptionnelle, 3/ des réformes structurelles révolutionnaires.

La première flèche a fait doubler la masse monétaire, provoquer une chute du yen dont ont profité les grandes entreprises exportatrices qui emploient de plus en plus à l'étranger, dans le sud-est asiatique. Elle promettait une reprise de l'activité économique et le retour de la croissance... finalement les résultats en hausse des bénéfices de ces grandes entreprises ont fait s'envoler la bourse de Tokyo dans un sens inversement proportionnel à la dévaluation de la monnaie. Le Nikkei a vu ainsi sa valeur doubler en l'espace de 2 ans et demi. Mais la croissance intérieure, elle, n'est pas revenue.

La deuxième flèche, celle de la relance budgétaire, a pris des proportions délirantes. De 10.000 milliards ¥ en 2013, on est passé à 28.000 milliards ¥ en 2016 (qu'on ne dise pas que c'est à cause de l'inflation !). Cette relance devait être financée, en théorie, par la croissance et les rentrées fiscales. Au bout du compte, le budget a explosé. La dépense publique qui bat tous les ans de nouveaux records vient d'atteindre la barre symbolique de 100.000 milliards ¥. A signaler qu'1/3 de cette somme couvre les prestations sociales. A cela, il faut ajouter les rallonges consacrées à Fukushima et à la défense nationale en forte hausse... Faute d'une croissance significative, l'Etat se finance en faisant tourner la planche à billets. Il affiche désormais une dette estimée à plus de 240 % du PIB !

Tandis que le salaire moyen net diminue sensiblement de mois en mois en raison des hausses d’impôts et des coûts de la sécurité sociale, l'inflation s'éloigne de l'objectif de 2 % censé garantir une stabilité des prix. Pire, la hausse de la TVA de 5 à 8 % décidée en avril 2014 a plombé durablement la consommation des ménages (tombée à 0 % au dernier trimestre 2016 malgré les fêtes de fin d'année) au point que la hausse qui prévoyait de faire passer la TVA à 10 % en avril a été "reportée" et qu'elle est en réalité quasiment annulée. Abe doit en convenir: on ne crée pas de l'inflation en augmentant les prix. L'écart ne faisant que croître entre une demande atone et une offre abondante, le Japon n'est pas près de sortir du maelstrom déflationniste.

Le bilan des deux premières flèches est si mauvais que la troisième flèche, celle des réformes structurelles et sociétales, est restée dans le carquois. De plus, l'environnement international est devenu moins favorable. Le Japon subit les répercussions de la baisse des prix de l'énergie et du ralentissement de l'activité économique en Chine, son 2e partenaire commercial. De plus, l'évolution vers un dollar plus faible impulsée depuis l'élection de Trump est en train de ruiner la stratégie de Haruhiko Kuroda, le gouverneur de la Banque du Japon, en faisant remonter le yen. Le bilan actuel de la BoJ (les actifs rachetés) s'élève aujourd'hui à 500.000 milliards ¥, soit 4.500 milliards $, soit autant que le bilan de la Fed avec un PIB 4 fois moins important ! C'est hallucinant ! Les Abenomics tournent à la débâcle...

Une étude publiée en début d'année relevait "une tendance à moins vouloir consommer" dans les foyers japonais. Une tendance alimentée par la peur de l'avenir dans une société où 25 % de la population a plus de 65 ans, avec une natalité en recul et un environnement au travail placé sous le signe de l'extrême précarité. Les conservateurs au pouvoir n'étant pas du tout disposés à repenser la culture du travail tel que celui-ci s'exerce depuis le Boom Izanagi des années 1965-70, ni à entamer des réformes sociétales (éducation, femmes, immigration...) qui mettent pas moins d'une vingtaine d'années avant de donner des résultats, le Japon va continuer de s'enfoncer un peu plus tous les ans.

Le point de rupture, l'heure de la désintégration des comptes publics et de la mise en faillite de l'Etat et de la banque centrale, approche inexorablement, biologiquement, à mesure que croît la masse des personnes âgées. Lorsque les titres d'obligations qu'ils détiennent se vendront à un rythme qui ira en s'accélérant, les taux d'emprunt, actuellement compressés à 0 %, se relèveront avant de se mettre à flamber. Ce sera le "Big One". Les banquiers pourront toujours essayer de négocier les milliards de bons du Trésor américain qui encombreront leurs coffres. De l'inanité « d'en avoir plein nos armoires ». Je ne vous explique pas la suite.


16 juillet 2017 - Janet Yellen, mercredi, a rassuré les marchés en déclarant qu'il n'y avait pas urgence à relever les taux, même si l'économie américaine était assez solide pour supporter de nouvelles hausses. Le contraste est de plus en plus saisissant entre, d'un côté, le discours officiel et apaisant délivré par Yellen, conforté par la survalorisation des indices boursiers, et, de l'autre, ce que révèlent les indicateurs macroéconomiques. Sur ce point, le Département du Travail a publié vendredi des chiffres qui devraient faire réfléchir les membres de la Fed.
Ainsi on a appris que les ventes au détail qui portent sur la consommation de biens (pas sur les services) avaient reculé en juin pour le 2e mois consécutif tandis que les stocks des entreprises, eux, avaient augmenté. Inquiétant quand on sait que la consommation compte pour 70 % du PIB... L'inflation aux Etats-Unis, quant à elle, est restée stable. Mais elle est retombée à 1,6 % sur un an (à 1,7 % pour l'inflation dite sous-jacente), soit son plus bas niveau depuis octobre 2016. Plombée par le recul des prix de l'énergie, elle s'éloigne ainsi de la cible des 2 % souhaités par la Fed. Si l'on s'en tient même aux dépenses réelles des consommateurs, c'est pire: l'inflation sur un an tombe à 1,4 %. L'analyse de Yellen conclut que ce ralentissement serait dû à des "facteurs temporaires". Hahahaha ! Elle disait la même chose il y a 6 mois !
Le secteur financier dont les bénéfices dépendent de la hauteur des taux a accusé le coup. On peut ajouter que la saison des résultats semestriels suscite une certaine appréhension à cause de la valorisation élevée du S&P500 qui se traite 17,3 fois les bénéfices. Le dollar est tombé à un plus bas depuis septembre 2016, entraînant avec lui le rendement à 10 ans des emprunts américains. Par effet de balancier, les cours du pétrole ont progressé de 5 % sur la semaine, se repositionnant juste sous les 50 $.
Le Dow Jones à 21.637 et le S&P500 à 2.459 ont fini vendredi à de nouveaux records en clôture, malgré les indicateurs peu favorables dont je viens de parler. Sur la semaine, le Dow Jones a encore gagné 1 %, le S&P-500 1,4 %. Le Nasdaq à + 2,6 % a signé sa plus forte progression hebdomadaire de l'année. Il faudra bien que cette grosse farce s'arrête un jour. La "grande correction" que prévoit les analystes les plus lucides se produira-t-elle cet été ? Pendant que les gérants crétins profitent de leurs bénéfices en faisant floc-floc les pieds dans l'eau ?

€/$: 1,1461 / $/¥: 112,48 / US$ index: 95,12
OR: 1218,95 $ / Cuivre: 5900 $ / Blé: 5,38 $ / Pétrole WTI: 46,65 $ / Brent: 49,01 $ (écart: 2,3 $)
Indice CRB (matières premières): 177,98 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 900 (- 2, + 10, + 29, + 29, + 12)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: 0,01 % / JP: 0,07 % / DE: 0,59 % / NL: 0,71 % / FR: 0,86 % / BE: 0,94 % /
UK: 1,30 % / ES: 1,65 % / CA: 1,89 % / IT: 2,28 % / US: 2,33 % /... ZA: 8,69 % / BR: 10,32 % / TU: 10,36 % / EG: 18,74 %
19 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (9 ans); Finlande, Japon (6 ans); Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Pays-Bas, Slovaquie (5 ans); France (4 ans); Espagne, Irlande, Rep. tchèque (3 ans); Italie, Slovénie, Suède (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois).


Enjeux et dépendances autour de North Stream 2
Le M.A., 13/07/2017
Nord Stream 2 est un projet qui augmenterait de plus d'un tiers, à 55 milliards de m³, les capacités de l'actuel gazoduc Nord Stream. Il relierait la Russie (Vyborg) à l'Allemagne (Lubmin) en longeant la frontière finlandaise et en passant sous la mer Baltique.
Le chantier du gazoduc long de 1.220 km est censé démarrer à la fin de l'année 2017 pour une exploitation dès 2019. Mais il se heurte à de nombreuses oppositions venant de Pologne et d'une partie de l'UE qui dénoncent la position de monopole de Gazprom pour l’extraction, le transport et la commercialisation du GNL. Par ailleurs, le tracé du gazoduc prévoit de traverser la réserve naturelle de Kurgalsky; cela provoque la colère des associations écologistes, en particulier de Greenpeace Russie.

L'UE a de gros besoins en gaz, autrement elle se serait contentée de North Stream 1ère version. Environ 45 % des importations de gaz proviennent de Russie. C'est trop pour les pays désireux de se soustraire à la dépendance russe pour préserver leur sécurité énergétique. A priori, il n'y aurait pas de solution de rechange dans les alentours. La production de la Norvège ne peut en effet couvrir à elle seule les besoins européens. Pas de solution de rechange... à moins de se tourner vers les USA. Voilà donc la Russie et les USA en concurrence directe pour vendre leur gaz à l'UE. La bataille fait rage.

Pour l'heure, le contrat de 9,5milliards de dollars n'est toujours pas signé; il aurait du l'être avant le 30 juin. Les USA sont en train de mettre la pression sur l'Allemagne (qui est en pleine campagne électorale) sur des questions qui dépassent la seule question du gaz: balance commerciale, Ukraine, OTAN, etc.. Les relations diplomatiques entre Berlin et Washington n'ont pas été aussi tendues depuis une quinzaine d'années (la guerre d'Irak). Même quand ils parlent de taxes sur l'acier, ils parlent de gaz ! Gros enjeux et gros intérêts...


9 juillet 2017 - La normalisation de la politique monétaire des banques centrales suscitent inquiétude et nervosité chez les investisseurs. Ils craignent que la BCE, en rachetant bientôt 2 fois moins d'actifs (de l'ordre de 30 milliards à 40 milliards d'euros), provoque un assèchement des marchés. D'autant que les banques centrales d'Angleterre et du Canada ont communiqué cette semaine qu'elles accueillaient plus favorablement la perspective d'un resserrement monétaire. Ils craignent que Janet Yellen, la présidente de la Fed, qui sera auditionnée mercredi par le Congrès, accélère l'effet d'entraînement planétaire en entretenant la promesse d'une 3e hausse des taux avant la fin de l'année. Pourquoi tremblent-ils ? Ils devraient au contraire se réjouir des 222.000 emplois que l'économie américaine aurait créés le mois dernier. Oui mais voilà: dans le même temps, le salaire horaire moyen (pas médian) n'a augmenté que de 4 cents à 26,25 $. Ils se persuadent que l'économie va bien, que les perspectives s'améliorent, mais ferment les yeux sur les raisons pour lesquelles la croissance serait (je dis bien "serait") en train de progresser sans inflation. Pourtant quelle anomalie !
Sur la semaine, les indices de Wall Street se sont rapprochés de leurs sommets: le Dow Jones à 21.414 pts, le Nasdaq à 6.153 pts, le S&P500 à 2.425 pts. Ils continuent d'évoluer à l'écart des mouvements du monde. Pendant combien de temps cette supercherie va-t-elle encore durer ?
La baisse du marché obligataire s'est confirmée cette semaine avec une hausse des rendements proportionnelle sur les emprunts européens à 10 ans. Ainsi la Suisse est passée en territoire positif (de peu: 0,01 %), ainsi l'Allemagne a dépassé 0,50 % pour la première fois depuis janvier 2016, ainsi la France tutoie à présent la barre symbolique de 1 %. A quels niveaux seront-ils à la rentrée ? Personne n'est capable d'estimer l'ampleur de la hausse potentielle des rendements. Il est trop tôt pour parler de chute, mais il ne suffira que de quelques dizaines de points de base pour alourdir la charge de la dette des Etats les plus fragiles et grever leur budget. Voilà qui pourrait réserver des surprises dans quelques semaines. L'été sera chaud, mais la hausse des températures ne sera pas que dans l'atmosphère...

€/$: 1,1398 / $/¥: 113,86 / US$ index: 96,01
OR: 1220,40 $ / Cuivre: 5828 $ / Blé: 5,15 $ / Pétrole WTI: 44,31 $ / Brent: 46,79 $ (écart: 2,5 $)
Indice CRB (matières premières): 174,34 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 822 (- 19, - 11, - 24, - 18, - 7)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: 0,01 % / JP: 0,08 % / DE: 0,57 % / NL: 0,76 % / BE: 0,93 % / FR: 0,94 % /
UK: 1,30 % / ES: 1,74 % / CA: 1,88 % / IT: 2,34 % / US: 2,38 % /... ZA: 8,94 % / TU: 10,62 % / BR: 10,63 % / EG: 18,32 %
18 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (9 ans); Finlande, Japon (6 ans); Allemagne, Autriche, Danemark, Pays-Bas, Suède (5 ans); Belgique, France, Slovaquie (4 ans); Irlande (3 ans); Espagne, Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois).


Total pose un jalon en Iran
Le M.A., 04/07/2017

Avec cet accord gazier de 4,8 milliards de dollars signé avec Téhéran, en partenariat avec le groupe chinois CNPC, Total prend de l'avance sur les majors compagnies américaines toujours entravées par la politique hostile de l'administration Trump. Total est la première compagnie occidentale d'hydrocarbures à revenir en Iran depuis la levée partielle des sanctions internationales en janvier 2016.
En vertu de ce contrat d'une durée de 20 ans, le consortium franco-chinois investira 2 milliards de dollars dès que sera exploitée la parcelle 11 de la plus grosse réserve de gaz naturel du monde, le champ offshore Pars-Sud. L'objectif est d'en tirer 400.000 barils équivalent pétrole par jour (énorme !). Les responsables iraniens misent sur un revenu de 54 milliards de dollars au tarif actuel, étalé sur toute la durée du contrat. Ils font le forcing dans les pays de l'UE pour séduire d'autres investisseurs et contourner les sanctions américaines. Dans combien de temps l'Union européenne signera-t-elle un accord d'association avec l'Iran ? 10 ans ? Moins ?
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 6 Aoû 2017 11:43

6 août 2017 - Mardi, avant de partir en vacances jouer au golf, Trump twittait victorieusement: « Le marché actions pourrait atteindre un plus haut historique (encore) à 22.000 aujourd'hui. Il n'était qu'à 18.000 il y a seulement 6 mois le jour de l'élection. Les médias grand public en parlent rarement ! ». Il ajoutait: « Nous avons un taux de croissance, un PIB, bien plus élevé que ce que tout le monde anticipait. Ça va continuer à grimper. On y travaille ».
Le Dow Jones n'a finalement pas attendu la fin de l'été pour franchir pour la première fois de son histoire la barre symbolique des 22.000 points. Sur la semaine, il a gagné 1,2 %, signant son 8e record consécutif à 22.092 pts. La croissance des bénéfices des entreprises (+ 2,2 % en moyenne au 2e trimestre) et la prégnance des taux d'intérêt bas continuent d'alimenter l'optimisme des marchés.
La presse financière fait ses gros titres sur le Dow Jones et remise au second plan les performances mitigées de l'indice élargi S&P500 qui fait du surplace (2476), tout comme le Nasdaq (6351) pourtant sous forte influence des GAFA. Encore une fois, le Dow Jones composé des 30 plus grosses valeurs de Wall Street réagit vigoureusement aux mouvements des entreprises exportatrices. Le déficit commercial américain est tombé en juin à un plus bas de 8 mois grâce à un dollar plus faible et à une augmentation des exportations.
Les analystes expliquent qu'on n'a rarement vu autant de sociétés du S&P500 annoncer des résultats "supérieurs aux attentes". En fait, les entreprises ont appris à se montrer prudentes dans leurs prévisions. Pour leur communication, elles estiment en effet préférable de procéder à une sous estimation de 3 à 5 % de leurs chiffres pour pouvoir, dans un second temps, présenter des résultats qui "dépassent les attentes". Mais personne ne souligne que si les bénéfices progressent, les chiffres d'affaires stagnent. Depuis la crise financière de 2008-2009, les bénéfices par action des entreprises américaines ont augmenté de 260 % pendant que les chiffres d’affaires n'augmentaient que de 30 %.
Wall Street a surréagi vendredi à une nouvelle baisse du taux de chômage officiel qui s'affiche désormais à 4,3 % !! (oui, vous avez bien lu), à un plus bas de 16 ans (re !!), d'après les dernières statistiques frelatées du ministère du Travail. L'économie américaine aurait créé en juillet 209.000 emplois, 30.000 de plus que ce qui était pressenti. Bien entendu, le DOL ne précise pas la nature de ces nouvelles embauches, probablement saisonnières, ni combien d'emplois, par ailleurs, ont été détruits. Dans le même temps, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,34 % sur un mois, maintenant le rythme de 2,5 % sur l'année, à peine au-dessus de l'inflation, encore un chiffre "conforme aux attentes" ! Bref, on a affaire à une communication très très encadrée. Ils vont donc continuer de nous faire croire à une "économie solide" et à une croissance des emplois sans inflation... A quand les 23.000 points ? Surréaliste !
Les économistes, dans leur majorité, continuent de penser que la Fed augmentera ses taux d'intérêt d'ici la fin de l'année, sans doute en décembre. Mais Yellen devrait mettre un point d'honneur à tenter d'assainir le bilan de la Fed avant la fin de son mandat. Certains observateurs attendent également que la BCE dévoile un coin de ses projets concernant une réduction du QE (un "tapering" pour les initiés), à l'occasion du rendez-vous annuel des banquiers centraux à Jackson Hole, fin août. Ce serait bien la première fois qu'on y annoncerait quelque chose.

€/$: 1,1772 / $/¥: 110,64 / US$ index: 93,49
OR: 1269,30 $ / Cuivre: 6289,50 $ / Blé: 4,82 $ / Pétrole WTI: 49,53 $ / Brent: 52,38 $ (écart: 2,9 $)
Indice CRB (matières premières): 182,70 (- 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 1032 (+ 13, + 19, + 28, + 30, + 9)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,06 % / JP: 0,06 % / DE: 0,46 % / NL: 0,58 % / FR: 0,75 % / BE: 0,76 % /
UK: 1,18 % / ES: 1,48 % / CA: 1,92 % / IT: 2,01 % / US: 2,26 % /... ZA: 8,65 % / BR: 9,86 % / TU: 10,39 % / EG: 17,81 %
19 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (7 ans); Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Belgique, Danemark, France, Irlande, Slovaquie (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie, Rep. tchèque, Suède (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois)


Pays.....................S&P........ emprunt......... prêt..........inflation.......dette/PIB.....croissance
100. SUISSE.............AAA.........- 0,06 %........- 0,75 %. ........ 0,2 %.........32,6 %........... 1,1 %
100. ALLEMAGNE...... AAA. ........0,47 %.......... 0 %............ 1,6 % ........ 68,3 %.......... 1,7 %
100. PAYS-BAS........ AAA......... 0,59 %.......... 0 % . ..........1,1 %.......... 62,3 %.......... 3,2 %
99. NORVEGE...........AAA ........ 1,63 % .........0,50 % ..........1,9 % .........35,6 %........... 2,6 %
99. CANADA............AAA...........1,92 %.........0,75 %...........1,0 % .........92,3 %...........2,3 %
97. AUSTRALIE........."AAA" ...... 2,62 % .........1,50 % ...........2,1 %......... 41,1 %.......... 1,7 %
97. ETATS-UNIS ........AA+ ........ 2,26 % ........ 1,25 % ..........1,6 %.........106,0 % ......... 2,1 % > truqué
95. ROYAUME-UNI....."AA"......... 1,18 % ..........0,25 %. .........2,6 %......... 89,3 %.......... 2,0 % > surrestimé
90. FRANCE.............AA.......... 0,75 % ......... 0 % .............0,7 % .........96,0 %...........1,1 %
86. ARABIE KS......... A- ..........f.islam..........2,00 % ....... - 0,4 % ..........13,1 % ....... - 0,5 %
84. COREE...............AA ......... 2,25 % .........1,25 %... ......1,9 %. ........ 38,6 %........... 2,9 %
80. CHINE.............."AA-".. ..... 3,65 % ..........4,35 %......... 1,5 % ........ 46,2 % .......... 6,9 % > propagande
78. JAPON...............A+ ...........0,07 % ......- 0,10 % .........0,4 %.........~ 250 % ...........1,3 %
67. POLOGNE..........BBB+ .........3,36 % .........1,50 %... .....1,5 %...........54,4 % ......... 4,0 %
62. ESPAGNE...........BBB+ .........1,48 % .......... 0 %..........1,5 %...........99,4 % ..........3,0 %
60. MEXIQUE.........."BBB+"........ 6,88 % .........7,00 %... ......6,3 % ......... 47,9 % ......... 2,8 %
60. ITALIE..............BBB-..........2,02 % .......... 0 % ...........1,2 %..........133,0 % ..........1,2 %
48. INDE............... BBB- .........6,44 % ..........6,00 %.........1,5 % ......... 69,5 % ..........6,1 % > surrestimé
49. AFRIQUE SUD......"BB+".........8,66 %..........6,75 %..........5,1 % ..........51,7 % .........1,0 %
46. INDONESIE.........BBB-..........6,91 % .........4,75 % .........4,3 % ..........27,9 % ........ 5,0 %
44. TURQUIE.......... "BB".........10,39 %..........8,00 % ........10,9 %.......... 28,3 % ........ 5,0 %
43. RUSSIE...............BB+..........7,80 %..........9,00 % ........ 4,4 %.......... 17,0 % ........ 0,5 %
34. BRESIL.............."BB"..........9,83 %.........10,25 % ........ 3,0 % ......... 69,5 %........ - 0,4 %
28. NIGERIA..............B..........16,25 %.........14,00 %.........16,1 % .........18,6 % ....... - 0,5 %
15. ARGENTINE......... B........... 4,32 % ........26,25 %.........21,9 % ........ 54,2 % ..........0,3 %

NB: Les notations S&P entre guillemets sont avec "perspective négative".


30 juillet 2017 - Le Dow Jones a signé vendredi un nouveau record historique à 21.830 pts. Les 22.000 semblent en vue; ils pourraient être atteints avant la fin de l'été. Les premières publications de résultats d'entreprises ont, selon l'expression habituelle, "dépassé les attentes". La croissance moyenne des bénéfices est estimée à 9 % et celles de leurs ventes à 6,5 %. Sur un trimestre, ça peut paraître beaucoup, mais en réalité, cela traduit des situations très contrastées. La baisse du dollar, notamment, profite bien plus aux sociétés multinationales qu'aux entreprises de plus faible importance; et ceci se traduit à travers la relative stabilité du S&P500 et du Russellé2000 comparé au Dow Jones ou au Nasdaq.
Le rapport sur la croissance publié vendredi met en évidence, certes, une accélération de la croissance aux Etats-Unis au 2e trimestre... mais celle-ci est souvent révisée à la baisse par la suite. Il pointe aussi un certain nombre de fragilités structurelles: faible niveau du taux d'épargne, stagnation des salaires, recul de la confiance des ménages et de la consommation... Ajoutons que le rejet de l'abrogation de l'Obamacare par le Sénat a quelque peu érodé la confiance des investisseurs dans la capacité de l'administration Trump à mener à bien les baisses d'impôts attendues depuis plusieurs mois. A la longue, cela pourrait finir par peser sur les indices boursiers.
Le Comité monétaire de la Fed réuni mercredi a indiqué qu'il souhaitait réduire "assez vite", et au moins de moitié, le volume des actifs inscrits à son bilan en bons du Trésor et en titres obligataires. Il y en a pour 4.500 milliards de dollars amassés de QE en QE depuis 2009. Cette opération aura le même effet qu'un fort relèvement de taux; mais Yellen dont le mandat se termine en février 2018 veut croire que l'économie américaine est capable de l'encaisser. La Fed n'exclut pas d'amorcer ce processus de normalisation dès sa prochaine réunion des 19 et 20 septembre "si l'économie évolue comme prévu".

€/$: 1,1751 / $/¥: 110,65 / US$ index: 93,34
OR: 1259,60 $ / Cuivre: 6324,50 $ / Blé: 5,06 $ / Pétrole WTI: 49,71 $ / Brent: 52,24 $ (écart: 2,5 $)
Indice CRB (matières premières): 184,11 (+ 5)
Indice Baltic (frets maritimes): 933 (0, + 3, - 12, - 26, - 9)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: 0,05 % / JP: 0,07 % / DE: 0,54 % / NL: 0,65 % / FR: 0,80 % / BE: 0,89 % /
UK: 1,21 % / ES: 1,52 % / CA: 2,02 % / IT: 2,12 % / US: 2,29 % /... ZA: 8,59 % / BR: 10,04 % / TU: 10,35 % / EG: 18,64 %
19 pays empruntent (encore) à taux NEGATIFS !:
Suisse (9 ans); Allemagne, Autriche, Finlande, Japon, Pays-Bas (6 ans); Belgique, Danemark, France, Slovaquie (5 ans); Espagne, Irlande, Rep. tchèque (3 ans); Italie, Slovénie, Suède (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 20 Aoû 2017 08:56

20 août 2017 - Les marchés boursiers, jusqu'alors indifférents au contexte géopolitique, ont réagi à la baisse après les propos "complaisants" tenus par Trump à l'égard de l'extrême droite cette semaine. Plusieurs CEO (PDG de groupes industriels) ont démissionné des fonctions qu'ils occupaient au sein de conseils économiques, au point d'amener le président à renoncer à créer le conseil sur les infrastructures. Ce qui pourrait arriver de pire pour les investisseurs serait à présent que Gary Cohn, le conseiller économique pressenti pour succéder à Janet Yellen à la tête de la Fed, soit à son tour entraîné dans la vague de démissions. Certes, la rupture n'est pas consommée entre Trump et les milieux d'affaires, mais ces derniers estiment désormais que compte tenu des tensions persistantes à l'intérieur même du cercle présidentiel, les conditions ne sont plus réunies pour entreprendre les réformes promises en début de mandat. Malgré tout Wall Street ne baisse pas tant que ça, seulement de 0,6 à 0,8 % sur la semaine. Les Bourses européennes ont, elles aussi, terminé dans le rouge, accusant le contrecoup des attentats de Barcelone. Seules les matières premières profitent des circonstances et d'un dollar qui s'affaiblit, le pétrole, notamment. Le nombre de puits de forage en activité aux USA a baissé, ce qui laisse supposer une réduction de l'offre au moment où la production de schiste approche les sommets de 2015. Attention aux pics en été, ils sont parfois suivis de chutes brutales à l'automne...
Pendant que les nuages s'amoncellent à l'horizon et que les analystes idiots se réjouissent du retour de la croissance en Europe (hum !), les banquiers centraux de la planète tiendront à partir de vendredi prochain leur petite sauterie d'été à Jackson Hole, dans les montagnes du Wyoming. Les discours de Draghi et de Yellen seront disséqués concernant une réduction du QE pour l'un et une réduction du bilan pour l'autre. Et puis s'ils ne veulent rien dire, ce qui est probable, ils iront jouer au golf...

€/$: 1,1760 / $/¥: 109,14 / US$ index: 93,43
OR: 1295,25 $ / Cuivre: 6459,50 $ / Blé: 4,42 $ / Pétrole WTI: 48,50 $ / Brent: 52,83 $ (écart: 4,3 $)
Indice CRB (matières premières): 179,55 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 1260 (+ 17, + 14, + 38, + 40, + 13)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,12 % / JP: 0,03 % / DE: 0,41 % / NL: 0,55 % / FR: 0,70 % / BE: 0,72 % /
UK: 1,09 % / ES: 1,43 % / CA: 1,87 % / IT: 2,02 % / US: 2,19 % /... ZA: 8,53 % / BR: 10,12 % / TU: 10,49 % / EG: 17,10 %
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Danemark, France, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Rep. tchèque (4 ans); Malte (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an); Portugal (6 mois)


De krach en krach: de la crise asiatique aux subprimes
Le M.A., le 15/08/2017
http://monde-antigone.centerblog.net/5089-

Il y a 10 ans, le 9 août 2007, la BNP gelait les retraits de ses clients dans trois de ses fonds monétaires. Aussitôt, l'inquiétude puis la panique s'emparèrent des milieux financiers. Les banques centrales se trouvèrent dans l'obligation d'injecter de toute urgence plus de 300 milliards de dollars dans les circuits pour éviter l'asphyxie du système bancaire. C'était reculer pour mieux sauter, car un an plus tard, le 15 septembre 2008, la même alerte se reproduisit, mais cette fois-ci, elle conduisit à la faillite l'une des plus grosses banques d’affaires américaines, Lehman Brothers.

Aux Etats-Unis, les banques se concurrençaient depuis des années en vendant des crédits immobiliers (les subprimes) à taux variables, mais promotionnellement très bas pendant les premières années, aux plus démunis, la classe moyenne ne suffisant plus pour faire de l'argent. Pour atténuer les risques d'une telle opération, les banques avaient titrisé ces créances non garanties, c'est-à-dire qu'elles les avaient mélangées à toute sorte de produits financiers rassurants, "sans risque", afin de les rendre attractifs aux spéculateurs. Succès immédiat. Les banques d'investissement, les établissements de crédit, les fonds de gestion et de placement en achetèrent des milliards et des milliards. Une énorme bulle se constitua qui masquait les déséquilibres économiques.

La Fed accompagna la croissance en faisant remonter ses taux, de 1 % début 2004 à 5,25 % en 2006-2007. Après l'avertissement de la BNP, elle engagea un mouvement de repli précipité les faisant passer de 4,25 à 3 % par exemple le 1er janvier 2008, pour les amener à 2 % au moment où survient le krach. Trop tard. Alors que les indices boursiers américains peinent à se maintenir à des niveaux élevés après le plus haut d'octobre 2007, alors que la forte croissance chinoise et le dollar faible portent le prix du pétrole à 147 $ le baril le 11 juillet 2008, l'activité économique envoie des signaux inquiétants, notamment à travers la chute brutale et abyssale du Baltic dry index. La dégringolade s'accélère à la rentrée.

Lorsque la bulle des subprimes éclate, l'effet est dévastateur. Du jour au lendemain, les produits financiers miraculeux deviennent "toxiques" et infectent l'ensemble du système financier, aux USA, en Europe, en Asie, partout. Ainsi commence la crise la plus grave depuis celle de 1929, qui allait faire vaciller sur leurs bases les places financières du monde entier.

Pour éviter l'effondrement du système, les États ont déversé des milliers de milliards de dollars, d’euros, de livres, de yens pour soutenir leurs établissements bancaires, les sauver de l'insolvabilité. Pour cela, ils ont utilisé l'argent public et se sont endettés dans des proportions jamais vues. Si bien que la crise de la dette privée est devenue une crise de la dette publique. Comme la nature financière a horreur du vide, un nouveau produit a fait alors fureur: les obligations, la dette d'Etat. On peut parier sur leurs rendements en les accolant à des produits d'assurances, les produits dérivés. La future bombe est déjà amorcée...

La crise des subprimes de 2007-2009 est une reproduction à plus grande échelle de la crise asiatique de 1997-1998 et de l'éclatement de la bulle internet en 2000. Ces deux crises arrivaient au terme d'une période d'expansion des marchés consécutive à la chute du Mur de Berlin. Mais elles étaient aussi la conséquence des dérèglements apparus pour combattre l'inflation et qui avaient été à l'origine du krach du 19 octobre 1987.

S'il faut chercher un point de départ à tout ça, on peut peut-être le trouver dans la décision de "Dick" (Richard Nixon), le 15 août 1971 (JOYEUX ANNIVERSAIRE !), de ne plus convertir le dollar en or. Mais cette décision avait été provoquée par l'endettement américain et l'incroyable déficit (jamais résorbé) causé par les dépenses militaires au Vietnam. Et puis les taux de croissance baissent régulièrement, inexorablement depuis la fin de la Seconde guerre mondiale au rythme de 1 % par tranche de 12 ans. Quand un système ne peut plus se développer, et ne sait plus comment s'en sortir malgré des technologies nouvelles, il ne faut pas s'étonner qu'il soit en crise chronique et qu'il crève sur pied.

Car les crises financières ne se résolvent jamais. Elles se nourrissent même de leur non résolution et des dysfonctionnements créés par les remèdes qui y sont apportés. 1987... 1997-1998... 2007-2009... Le chômage est devenu incompressible avec des phases de stabilisation/ consolidation/ légère reprise précédant une nouvelle dégradation. Les crises sont chaque fois plus brutales, plus profondes, plus durables, plus étendues.

Il est impossible de prédire à quel moment se produira le "big krach", mais il se produira, c'est certain. Les injections monétaires retardent ce moment, mais l'issue est inévitable: effondrement du crédit, des systèmes bancaire et monétaire, hyper inflation. Cette fois, les pertes des marchés risquent d'approcher 60 %, voire d'atteindre 75 % (!) d'après les études prospectives les plus alarmantes, au lieu de 40 % en 2008. Elles pourraient même ne pas être récupérées du tout, comme cela se passe au Japon où l'indice Nikkei se situe encore à un niveau inférieur à 1990.

Une bulle qui éclate sert de tremplin à une bulle future encore plus importante. Chaque crise hérite des tares de celle qui l'a précédée. Il y a 20 ans, c'était la crise asiatique, beaucoup moins connue que celle des subprimes. Pourtant elle en est la genèse. Entre ces deux époques, un élément nouveau est apparu: la Chine. Une bulle du crédit bien plus grosse que celle des subprimes s'y est formée. Et gare au moment où elle éclatera, et ce ne sera pas par accident...

Avant 1997, les pays asiatiques émergents (Corée du sud, Indonésie, Malaisie, Thaïlande) arrimaient leur monnaie au dollar. Cela a eu pour effet d'attirer les capitaux étrangers, américains principalement. Les taux d'intérêt relativement faibles contribuaient à alimenter des bulles spéculatives, surtout les marchés immobiliers des grandes métropoles. Le système de taux change fixe encourageait alors les Etats à contracter des dettes en dollars, ce qui, en cas de pépin, entraînait rapidement l'effondrement de leurs économies. Lorsque la croissance a ralenti à partir de 1994-1995, le mouvement des capitaux s'est inversé obligeant les gouvernements à soutenir leurs devises en retirant des milliards de dollars de leurs réserves de change. La conséquence a été catastrophique. Aujourd'hui, sortis de la parité fixe, les taux d'intérêt sont davantage en mesure d'amortir les chocs et de faire fonction de soupapes de sécurité... à condition de ne pas être proches de zéro.

Aujourd'hui, le problème est ailleurs: en Chine. Le très fort ralentissement de la croissance chinoise qui s'établit entre 1,5 et 3 % maximum, en tout cas très loin des 6,8 % fourni par la propagande, entraîne des ventes massives sur les marchés émergents, une réduction des exportations et une baisse des revenus. La question qui se pose pour les prochains mois et les prochaines années est de savoir si ces économies dépendantes de la demande chinoise pour l'exportation des ressources énergétiques et autres matières premières sont capables de résister à une crise durable en Chine. Une telle situation, si elle se prolongeait, créerait de gros problèmes pas seulement en Asie, mais très vite aussi dans le reste du monde.

La Chine a montré en janvier 2016 qu'elle était capable de suspendre des cotations pendant un temps indéterminé pour empêcher les cours de plonger de plus de 10 %, laissant le temps à la banque centrale d'inonder les circuits de liquidités, et faire en sorte qu'il n'y ait pas officiellement de krach boursier. C'est reculer pour mieux sauter... mais pour combien de temps ? Pas avant le congrès du PCC quand même !


Bourse, Fed: un siècle de transformations passé au crible
Le M.A. , le 13/08/2017
http://monde-antigone.centerblog.net/5086-

Tombé de 13.000 à 8.000 points au moment de la crise financière de l'automne 2008, le Dow Jones n'a fait, depuis, que remonter, battant record sur record, porté par l'argent gratuit (à taux zéro) servi quotidiennement par la Fed et par la survalorisation des entreprises de la technologie numérique (GAFA et biotech). En 2013, il avait complètement racheté ses pertes de 2008-2009. Il vient ces derniers jours de franchir la barre des 22.000 points. On retrouve un graphique à peu près identique pour le S&P500, l'indice des 500 plus grosses capitalisations (de 800 à 2.200), et pour le Russell2000, l'indice des "small caps" (de 400 à 1400) qui, cependant, n'a gagné que 200 pts depuis février 2014.

Mais si les bénéfices ont incroyablement progressé grâce aux réductions drastiques des coûts de production, les chiffres d'affaires, eux, ont tendance à stagner, idem pour la consommation des ménages, et on est très loin du plein emploi vanté par les statistiques officielles de l'administration américaine (le taux de chômage aux Etats-Unis est probablement supérieur à 15 %). Si l'on en croit le discours habituel de Janet Yellen, présidente de la Fed pour encore 6 mois, le rythme de la croissance est "modéré". Tu parles ! L'institution emploie ce terme depuis 2011 ! Et depuis 6 ans, rien n'a bougé.

Chaque dollar de PIB produit l'est au prix d'un endettement de plus en plus démesuré, et alors même qu'on rogne sur la protection sociale et les missions de services publics. La croissance repose donc sur la création de toujours plus de dette que de richesses; une fuite en avant qui ne pourra pas continuer à aller de la sorte sans connaître une catastrophe à moment ou à un autre. Pour en sortir, tout a été tenté: les politiques des taux d’intérêt à zéro (ZIRP), voire même négatifs (INEP), le rachat des créances douteuses par les banques centrales en échange d'une création monétaire indéfinie et illimitée (QE), les dévaluations compétitives... tout ceci en vain et en pure perte.

Le montant de la dette mondiale explose. Elle dépasse aujourd'hui la somme astronomique de 200.000 milliards de dollars, soit environ de 300 % du PIB mondial. C'est un ordre de grandeur, aucune source n'est capable d'en donner un chiffre exact et actualisé. La dette privée compte pour 2/3. Les bulles du crédit, des obligations, des produits dérivés, etc. constituent les plus grosses qu'on n'a jamais connues, et elles augmentent à un rythme alarmant et incontrôlable. Il n'est pas besoin d'être un expert financier pour comprendre que lorsqu'elles éclateront, elles provoqueront un cataclysme, l'effondrement du système monétaire international et une dépression planétaire devant laquelle les planches à billets du monde entier seront impuissantes.

Les marchés croulent sous la liquidité. La bulle spéculative est monstrueuse. Pourtant, les analystes redoutent le moindre signe s'assèchement et d'insolvabilité. Le système arrive à bout. Le retour aux réalités viendra tôt ou tard. Les indices boursiers tomberont de bien plus haut qu'en 2008...

Quel avenir pour Janet Yellen ?
Pendant les 4 dernières années, le bilan de la Fed (totalité des actifs plus ou moins pourris rachetés depuis 2009 pour faire baisser les taux d'emprunt à long terme) a gonflé à 4.200 milliards de dollars (ou 4.500 selon les sources), résultat d'une politique monétaire "très accommodante" qui a proposé pendant 7 ans des taux d'intérêt à zéro.
Janet Yellen, qui a succédé à Ben Bernanke, ne sait comment faire pour le réduire, au moins de moitié, ne serait-ce que pour se donner une chance de gérer la prochaine crise, sans provoquer une catastrophe planétaire. Elle a commencé l'année dernière à relever les taux qui ont atteint aujourd'hui 1,25 %. Ils sont encore inférieurs aux taux d'emprunt (2,20 %) et au taux officiel de l'inflation (1,7 %), mais en le relevant davantage, on comprend que cela risquerait de créer de gros problèmes. Tenter de réduire le bilan ne permettrait pas d'obtenir un résultat différent. La Fed est coincée...

Le mandat de Janet Yellen, qui a succédé à Ben Bernanke le 1er février 2014, s'achèvera le 3 février 2018. Le vice-président de la Fed, Stanley Fischer, ancien gouverneur de la Banque centrale d'Israël, qui terminera le sien en juin 2018, ne devrait pas lui succéder. Leur sort sera scellé avant la fin de l'année.
Trump a le choix entre maintenir Yellen à son poste ou la remplacer par une personne plus favorable par principe à un dollar faible. Il est souvent arrivé qu'un président confirme à la tête de la Fed quelqu'un qui avait été nommé par un président issu de l'autre parti. Ce fut le cas ces dernières années de Ben Bernanke ou Paul Volcker, démocrates et républicains étant interchangeables. Mais, en considérant le nombre impressionnant d'anciens responsables de Goldman Sachs qui ont été intégrés dans le cercle des conseillers économiques de Trump, Gary Cohn, actuel chef du Conseil économique et social (il a été nommé par Trump) et ancien n°2 de Goldman Sachs, tiendrait la corde.
Il faudra compter dans un second temps sur un débat qui promet de s'engager dans le camp républicain entre ceux qui souhaiteraient réduire les pouvoirs de la Fed et la soumettre à un contrôle étroit du Congrès et ceux qui restent attachés à l'indépendance de la Réserve fédérale.


13 août 2017 - L'escalade des menaces verbales entre Trump et la Corée du Nord déprime les marchés qui ont perdu la bagatelle de 1.000 milliards de dollars de capitalisation. Sur la semaine, les trois principaux indices de Wall Street affichent une performance hebdomadaire négative mais pas calamiteuse: - 0,9 % pour le Dow Jones, - 1,5 % pour le Nasdaq, et, plus inquiétant pour la croissance américaine, - 1,4 % pour le S&P500, son plus fort recul hebdomadaire en 4 mois.
L'indice de la "peur", le VIX, garde un sang froid étonnant, ne s'élevant pas au-dessus de 16 pts alors qu'au moment de l'élection américaine en novembre 2016, il avait tout juste dépassé 22 pts. A titre de comparaison, la crise financière avait fait flamber l'indice à plus de 80 pts, et au plus fort de la crise de l'euro, on enregistrait encore 40 de fièvre. Qui a peur du grand méchant Kim, pas Wall Street ! Le sentiment général est que tout cela est préoccupant mais qu'on n'ira pas jusqu'à la guerre.
Les tensions géopolitiques favorisent néanmoins l'aversion au risque et profite au marché obligataire. Les taux sont en baisse légère de 6 à 8 points de base. Le yen, valeur refuge traditionnelle, remonte à un pic de 4 mois face au dollar, tandis que l'euro se rapproche un peu plus de 1,20 $. La baisse du dollar est accentuée par des chiffres d'inflation "décevants" faisant s'éloigner la perspective d'un relèvement des taux en septembre pour les imbéciles qui y croyaient encore.

€/$: 1,1824 / $/¥: 109,05 / US$ index: 93,10
OR: 1288,30 $ / Cuivre: 6416 $ / Blé: 4,67 $ / Pétrole WTI: 48,75 $ / Brent: 51,90 $ (écart: 2,8 $)
Indice CRB (matières premières): 181,65 (- 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 1138 (+ 4, + 2, + 12, + 42, + 46)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,17 % / JP: 0,05 % / DE: 0,38 % / NL: 0,50 % / FR: 0,67 % / BE: 0,69 % /
UK: 1,06 % / ES: 1,46 % / CA: 1,85 % / IT: 2,03 % / US: 2,19 % /... ZA: 8,65 % / BR: 10,17 % / TU: 10,56 % / EG: 17,11 %
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Autriche, Japon (7 ans); Belgique, Finlande, France, Pays-Bas (6 ans); Danemark, Irlande, Slovénie, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (4 ans); Italie (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois)
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 3 Sep 2017 14:32

3 septembre 2017 - Le chiffre d'affaires des entreprises du CAC40 au 1er semestre 2017 a connu, selon le cabinet d'expertises PwC, une hausse historique de près de 4,7 %, à 653,2 milliards d'euros, par rapport à la même époque en 2016, tandis que leurs profits ont augmenté de 28 %. C'est la plus forte progression enregistrée depuis le 1er semestre 2011. Les analystes attribuent ces performances à un climat économique "favorable" et "dynamique". Tu parles ! Pour réaliser les 50,2 milliards de bénéfices, il a fallu que la BCE déverse 6x60 milliards sur les marchés en s'appuyant sur des taux interbancaires négatifs (à 6 mois, ils sont de - 0,27 % !). Il n'y a pas de quoi exulter ! Ils devraient pourtant s'interroger sur le fait que le seul secteur à ne pas avoir connu de croissance positive, c'est le secteur financier: - 0,6 %...
Aux USA, où les marchés actions profitent des taux bas de la Fed, on fait un constat analogue: une faible croissance d'activité et des bénéfices importants. D'après une étude de FactSet, le fournisseur de données financières, les entreprises du S&P500 qui ont présenté un bénéfice trimestriel "supérieur aux attentes", selon la formule bien connue, ont vu leur action baisser en moyenne de 0,3 % pendant la période de 4 jours entourant la publication de leurs résultats, ce qui est en retrait par rapport à la hausse moyenne de 1,4 % constatée sur les 5 dernières années.
Les faiblesses de l'économie américaine sont toujours aussi criantes. Le département du Travail a encore publié cette semaine des statistiques moins "bonnes que prévu": un salaire horaire moyen qui ne progresse pas, des créations d'emplois de qualité médiocre et une économie qui ralentit lentement mais sûrement. Quoiqu'il en soit, Wall Street ignore magnifiquement cette situation avec des indices proches de leurs records.
Nous sommes en ce début septembre devant une configuration semblable à celle de 2008, avec plus de dynamite et plus de garde-fous...

€/$: 1,1857 / $/¥: 110,24 / US$ index: 92,86
OR: 1318,40 $ / Cuivre: 6791 $ / Blé: 4,20 $ / Pétrole WTI: 47,31 $ / Brent: 52,74 $ (écart: 5,4 $)
Indice CRB (matières premières): 183,11 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 1183 (+ 9, - 6, - 22, + 3, - 1)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,11 % / JP: - 0,002 % / DE: 0,38 % / NL: 0,51 % / FR: 0,68 % / BE: 0,68 % /
UK: 1,06 % / ES: 1,48 % / CA: 1,91 % / IT: 2,06 % / US: 2,16 % /... ZA: 8,50 % / BR: 10,01 % / TU: 10,36 % / EG: 16,84 %
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Japon, Suisse (10 ans); Allemagne, Autriche (7 ans); Belgique, Finlande, France, Pays-Bas (6 ans); Danemark, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Malte, Rep. tchèque (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an); Portugal (6 mois)


27 août 2017 - A quoi s'intéressait-on à Wall Street vendredi ?
Au niveau des indices boursiers ? Non, ils sont stables malgré le glissement continu du dollar.
A la réforme fiscale promise par Trump ? Gary Cohn, l'étoile montante des conseillers économiques, a indiqué au Financial Times qu'elle serait prête avant la fin de l'année.
Au relèvement du plafond de la dette fédérale américaine (qui approche 20.000 milliards de dollars) ? Le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a assuré que le projet de loi serait adopté sans qu'aucune voix ne manque côté républicain.
Aux confidences subliminales délivrées par Yellen et Draghi à Jackson Hole sur les politiques monétaires qui seront suivies par la Fed et la BCE ? Non plus. Il n'y en a pas eues. On le savait; c'est chaque fois chaque année le même blabla insipide.
Non, en fait les investisseurs avaient les yeux tournés vers Harvey. Oui, Harvey, l'énorme ouragan qui menaçait... les installations pétrolières au Texas (les habitations, ils s'en foutent). Finalement, l'ouragan a été rétrogradé en tempête tropicale mais pourrait sévir plusieurs jours. Les cours devraient donc se maintenir lundi autour de 50 $. Bref, pas grand chose à signaler.

€/$: 1,1924 / $/¥: 109,36 / US$ index: 92,54
OR: 1287,05 $ / Cuivre: 6576,50 $ / Blé: 4,35 $ / Pétrole WTI: 47,83 $ / Brent: 52,34 $ (écart: 4,5 $)
Indice CRB (matières premières): 179,92 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 1209 (+ 6, - 17, - 27, - 22, + 9)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,12 % / JP: 0,01 % / DE: 0,38 % / NL: 0,51 % / FR: 0,70 % / BE: 0,71 % /
UK: 1,05 % / ES: 1,47 % / CA: 1,87 % / IT: 2,07 % / US: 2,16 % /... ZA: 8,57 % / BR: 10,15 % / TU: 10,35 % / EG: 17,08 %
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (9 ans); Allemagne (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, France, Pays-Bas (6 ans); Danemark, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Rep. tchèque (4 ans); Malte (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an); Portugal (6 mois)


Turbulences sur le marché mondial du nickel
Le M.A., 27/08/2017
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Le nickel est un métal brillant, blanc-argenté. On en trouve en abondance très profondément dans la terre. Les plus grosses réserves connues et inexploitées se trouvent en Australie (35 %), en Nouvelle-Zélande (11 %) et en Russie (10 %). Mais le minerai existe aussi en surface dans quelques pays.

Après avoir été extrait, il est réduit par processus de calcination, puis il est raffiné. Ça, c'est l'affaire d'autres pays plus riches (il y a par exemple une usine au Havre). Le nickel est surtout utilisé comme alliage pour produire de l'acier inoxydable (inox) résistant à la chaleur. Il entre dans la fabrication des poêles, des casseroles, des éviers de cuisine, etc. La demande est forte, notamment pour l'équipement des cuisines chinoises.

Mais l'exploitation du nickel est très polluante. C'est pourquoi l'essentiel de la production mondiale provient de pays peu regardants en matière environnementale: Philippines (18 %), Russie (10,5 %), Indonésie (10 %). Or depuis quelques années, la révolte gronde dans les villages. Quand vient la mousson, la latérite déborde les bassins de décantation des liquides. Les sédiments se déversent dans les rivières, inondent les terres et les rizières où plus rien ne pousse. La production agricole est touchée, les paysans sont ruinés. C'est vraiment pas nickel !

Une situation que le gouvernement populiste de Duterte aux Philippines a été obligé de tenir compte dès sa prise de fonction en 2016. C'est ainsi qu'il est entré en conflit ouvert avec le lobby minier.
- 1er acte en février 2017: il obtient la fermeture d'un grand nombre de mines, principalement celles faisant l'objet d'extraction à ciel ouvert, et il fait annuler des dizaines de contrats de concession. Immédiatement, la restriction de l'offre provoque une poussée de fièvre à la bourse des métaux de Londres (London Metal Exchange), faisant passer la tonne de nickel de 9.300 $ à 11.000 $ en une vingtaine de jours.
- 2e acte au mois de mai: sous la pression du lobby minier conduit par la Nickel Asia Corp, la ministre philippine de l'Environnement est limogée au nom de la "défense de l'emploi". Le cours du nickel, alors, dégringole, et tombe à 8.710 $ le 5 juin.
- 3e acte depuis juillet-août: ne pouvant faire interdire l'exploitation de ces mines, Duterte dégaine l'arme du Droit. Il menace à présent d'imposer aux compagnies des normes drastiques et de les taxer sévèrement. Du coup, le cours remonte, remonte, remonte.

Vendredi à Londres, le nickel s'affichait à 11.630 $, loin cependant des 29.000 $ de la bulle de février 2011, ou des 21.700 $ plus récents de mai 2014. Pour information, la crise financière de 2008 avait fait plonger le cours de plus de 70 %, de 33.000 $ en mars à 9.000 $ en octobre. En tout cas, la variation de ces derniers jours, 27 % en l'espace de 2 mois, ne passe pas inaperçue.

Néanmoins il est de moins en moins inhabituel de voir un gouvernement du sud s'opposer au puissant lobby minier en arguant un motif écologique. Dans le nord du Chili par exemple, un projet de plusieurs millions de dollars vient d'être rejeté pour protéger les manchots de Humbolt. Dans l'Indonésie de Widodo, un autre populiste, on suit donc avec attention comment évoluent les événements aux Philippines, avec un œil sur la cotation à Londres.

Parmi les métaux courants les plus utilisés dans l'industrie, le nickel n'est pas donné. Il est beaucoup plus cher que le minerai de fer (75 $/tonne), plus cher que le plomb et l'aluminium (2.000 $/tonne), plus que le zinc (3.000 $/tonne), plus que le cuivre (6.000 $/tonne), moins que l'étain (20.000 $/tonne).
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Dim 17 Sep 2017 18:22

17 septembre 2017 - L'embellie continue de plus belle... Sur la semaine, le Dow Jones progresse de plus de 2 %, réalisant sa meilleure performance hebdomadaire de l'année. Le S&P500 franchit pour la première fois la barre des 2.500 pts. Le Nasdaq avait atteint mardi un nouveau sommet à 6.454 pts, fasciné par le dernier IPhone à 1.000 $ d'Apple. Le marché a encore une fois fermé les yeux sur une série d'indicateurs "décevants", concernant notamment la consommation américaine et la production industrielle.
Le Comité de politique monétaire de la Fed se réunira la semaine prochaine, mais rares sont les acteurs financiers qui croient encore en une remontée des taux avant la fin du mandat de Yellen. Ils attribuent la hausse des indices aux dernières déclarations du secrétaire au Trésor envisageant avec optimisme l'adoption de la réforme fiscale promise par Trump avant la fin de l'année... mais sans rentrer dans les détails. De toute façon, ce sont les mêmes crétins qui tremblaient à l'approche des ouragans Harvey et Irma qui se réjouissent aujourd'hui des dégâts au Texas et en Floride, estimant que les destructions stimuleront la croissance !
Cette semaine, l'autorité européenne des marchés (l'ESMA) a à nouveau exprimé ses craintes que la forte valorisation des actifs se transforme en un violent mouvement de correction. La persistance des taux bas poussent les investisseurs vers des actifs toujours plus risqués et plus rémunérateurs, les fonds obligataires des pays émergents par exemple, que la baisse du dollar rassure. L'ESMA s'inquiète aussi des difficultés de quelques banques européennes, de la taille de leur bilan. Toutes ces faiblesses additionnées finiront par se payer très cher.

€/$: 1,1941 / $/¥: 110,73 / US$ index: 91,83
OR: 1325 $ / Cuivre: 6418 $ / Blé: 4,49 $ / Pétrole WTI: 49,80 $ / Brent: 55,48 $ (écart: 5,7 $)
Indice CRB (matières premières): 186,33 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 1385 (+ 23, - 11, - 7, + 24, + 24)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,04 % / JP: 0,02 % / DE: 0,43 % / NL: 0,55 % / FR: 0,70 % / BE: 0,70 % /
UK: 1,30 % / ES: 1,62 % / CA: 2,09 % / IT: 2,14 % / US: 2,20 % /... ZA: 8,40 % / BR: 9,82 % / TU: 10,44 % / EG: 16,15 %
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (9 ans); Allemagne, Autriche (7 ans); Belgique, Finlande, France, Pays-Bas (6 ans); Danemark, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Malte, Rep. tchèque (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an); Portugal (6 mois)


10 septembre 2017 - Wall Street s'interroge sur les conséquences que les passages des ouragans Harvey au Texas et Irma en Floride auront sur les entreprises et les différents secteurs de l'économie américaine. Les investisseurs seront attentifs la semaine prochaine au montant des dégâts climatiques dans un contexte général fragile. Cet attentisme favorise pour l'instant l'aversion au risque. Ainsi le Dow Jones et le dollar reculent, l'euro passe la barre de 1,20 $. L'or en profite à 1350 $, tandis que les rendements des bons du Trésor américain renouent avec les niveaux de novembre dernier. La baisse du prix du brut creuse le différentiel avec le Brent à plus de 6 $.

€/$: 1,2035 / $/¥: 107,83 / US$ index: 91,32
OR: 1350,90 $ / Cuivre: 6842 $ / Blé: 4,13 $ / Pétrole WTI: 47,41 $ / Brent: 53,72 $ (écart: 6,3 $)
Indice CRB (matières premières): 183,38 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 1332 (+ 4, + 28, + 35, + 46, + 36)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,16 % / JP: - 0,006 % / DE: 0,30 % / NL: 0, % / FR: 0,62 % / BE: 0,64 % /
UK: 0,99, % / ES: 1,53 % / IT: 1,96 % / CA: 1,98 % / US: 2,05 % /... ZA: 8,43 % / BR: 9,74 % / TU: 10,37 % / EG: 16,85 %
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Japon, Suisse (10 ans); Allemagne (8 ans); Autriche, Pays-Bas (7 ans); Belgique, Finlande, France (6 ans); Danemark, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Rep. tchèque (4 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie (1 an); Portugal (6 mois)
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Antigone
 
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Re: [Eco]Le capitalisme en soins intensifs

Messagede Antigone le Lun 9 Oct 2017 09:47

8 octobre 2017 - Après Janet Yellen la semaine dernière, c'est Christine Lagarde qui déclare que la crise est finie, que « l'économie se redresse » dans la plupart des pays du monde, que « la reprise mondiale, tant attendue, s'installe durablement ». La semaine prochaine, le FMI devrait réviser à la hausse sa prévision de croissance mondiale pour l'année (3,5 % et 3,6 % pour 2018), des chiffres gonflées par les statistiques bidonnées du Bureau de la propagande chinoise. En France, l'Insee a relevé sa prévision de croissance pour l'année à 1,8 % au lieu de 1,6 % prévus jusqu'alors. Il y a une quinzaine d'années, on se serait inquiété de tels chiffres loin du rythme d'alors de 2,5 à 3 %. Aujourd'hui, les économistes les accueillent comme une bénédiction. Ils parlent d'"opportunité" pour engager de "nouvelles réformes", déclarent que ce serait "gâcher" que d'ignorer de telles occasions, et qu'il faut vite en profiter pour faire des efforts !...
Pendant ce temps, à Wall Street, on voit la vie en rose depuis un moment. Les records absolus sont battus et rebattus de jour en jour. Jeudi, le Dow Jones s'est approché un peu plus des 23.000 à 22.776 pts, le S&P500 pointe à présent à 2.552 pts, et le Nasdaq a signé vendredi son 6e record consécutif à 6.590 pts. Le plus drôle, c'est que les analystes admettent tous que le niveau de valorisation est déraisonnable... mais c'est si bon quand ça monte ! On en oublie le niveau toujours aussi faramineux de la dette, l'expansion incontrôlée du crédit en Chine et les prises de risques inconsidérées pris sur les marchés financiers pour faire du rendement. Les mauvaises nouvelles de l'économie américaines, les 33.000 emplois détruits le mois dernier aux Etats-Unis... qui contribuent à soutenir les salaires et l'inflation (!), tout ça est mis de côté. Ils disent que c'est la faute des ouragans, et que ça va passer parce que les fondements sont solides... Ben, voyons !

€/$: 1,1725 / $/¥: 112,54 / US$ index: 93,80
OR: 1268,20 $ / Cuivre: 6510 $ / Blé: 4,43 $ / Pétrole WTI: 49,17 $ / Brent: 55,50 $ (écart: 6,2 $)
Indice CRB (matières premières): 183,31 (- 2)
Indice Baltic (frets maritimes): 1405 (- 28, - 30, + 12, + 62, + 23)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,01 % / JP: 0,05 % / DE: 0,46 % / NL: 0,58 % / BE: 0,73 % / FR: 0,73 % /
UK: 1,36 % / ES: 1,67 % / CA: 2,12 % / IT: 2,21 % / US: 2,36 % /... ZA: 8,70 % / BR: 9,74 % / TU: 10,82 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (7 ans); Belgique, France, Pays-Bas (6 ans); Autriche, Danemark, Finlande, Irlande, Slovaquie, Slovénie (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Suède (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois);


1er octobre 2017 - Le Nasdaq à 6.495 pts et le S&P500 à 2.519 pts ont décroché vendredi de nouveaux records, couronnant un mois de septembre et un 3e trimestre assez exceptionnels (+ 5,75 % pour le Nasdaq, + 4 % pour le S&P500), les meilleurs depuis 2013. La performance du Russell-2000 qui affiche 10 % de hausse pour le seul mois écoulé a aussi de quoi déconcerter...
Les statistiques pour le mois d'août concernant les revenus, les dépenses des ménages (+ 0,1 %) et l'inflation (+ 1,4 % pour le 3e lois consécutif) ne sont pourtant guère brillantes, mais personne ne s'en soucie. C'est à peine si l'on en fait mention. Sourds aux mauvaises nouvelles d'où qu'elles viennent, les marchés poursuivent leur marche en avant inexorable. Alors bien sûr, les banques centrales achètent et contribuent à la progression des indices, mais les mesures présentées par Trump pour alléger les charges des entreprises, faisant miroiter une hausse conséquente des bénéfices, incitent les investisseurs à prendre plus de risques. On les persuade que la croissance est solide et qu'elle va s'installer durablement. Il n'en faut pas plus pour mettre les places financières en lévitation.
Le seul sujet d'inquiétude macroéconomique provenait cette semaine des retombées du référendum au Kurdistan qu'aucun pays ne veut reconnaître. Si la Turquie mettait à exécution sa menace de bloquer, juste avant les premiers frimas, les 500.000 barils/jour qui transitent par le port de Ceyhan à destination de l'Europe, l'offre mondiale pourrait se resserrer et les cours remonter rapidement et repasser par dessus la barre de 60 $.
On gardera quand même un œil sur les taux américains à 10 ans qui sont remontés à 2,33 %. Si ce mouvement dans se confirmait dans les jours à venir, jusqu'à franchir la première cote d'alerte à 2,50 %, cela pourrait devenir beaucoup plus inquiétant pour l'économie américaine.

€/$: 1,1813 / $/¥: 112,42 / US$ index: 93,07
OR: 1286,95 $ / Cuivre: 6403 $ / Blé: 4,48 $ / Pétrole WTI: 51,61 $ / Brent: 56,69 $ (écart: 5 $)
Indice CRB (matières premières): 185,43 (0)
Indice Baltic (frets maritimes): 1356 (+ 1, - 27, - 47, - 38, - 35)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,01 % / JP: 0,06 % / DE: 0,46 % / NL: 0,57 % / BE: 0,73 % / FR: 0,74 % /
UK: 1,36 % / ES: 1,63 % / CA: 2,09 % / IT: 2,17 % / US: 2,33 % /... ZA: 8,56 % / BR: 9,74 % / TU: 10,69 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (7 ans); Belgique, France, Pays-Bas (6 ans); Autriche, Danemark, Finlande, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois);


24 septembre 2017 - Wall Street ralentit quelque peu, mais continue d'ignorer la montée des tensions au dessus de la péninsule coréenne. Le Dow Jones a encore pris 0,3 % cette semaine, plus que le S&P500 qui reste stable sur les 2.5000. Le contexte profite davantage aux petites valeurs. Le Russel-2000 a établi un nouveau record absolu à 1.452 pts, entraînant les "smallcaps" et "midcaps" vers de nouveaux sommets.
L'actualité de la semaine a été occupée par la communication de Janet Yellen qui a confirmé son intention de normaliser avant la fin de son mandat la politique monétaire de la Fed concernant son investissement dans les US T-Bonds et la taille de son bilan. Tout se passe comme si le réchauffement climatique avait atteint les milieux financiers qui oublient que l'automne est souvent une période de tempêtes. Cette fois, les prévisionnistes ne distinguent rien à l'horizon, pas le moindre nuage... Les taux négatifs, la dette, les bulles: tout ça, c'est rien, ça va se résorber. Pour la Fed, la crise est finie.

€/$: 1,1951 / $/¥: 111,95 / US$ index: 92,17
OR: 1297 $ / Cuivre: 6407 $ / Blé: 4,49 $ / Pétrole WTI: 50,63 $ / Brent: 56,76 $ (écart: 6,1 $)
Indice CRB (matières premières): 185,88 (- 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 1502 (+ 13, + 17, + 34, + 21, + 32)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,03 % / JP: 0,02 % / DE: 0,44 % / NL: 0,56 % / FR: 0,73 % / BE: 0,73 % /
UK: 1,35 % / ES: 1,64 % / CA: 2,11 % / IT: 2,17 % / US: 2,25 % /... ZA: 8,45 % / BR: 9,66 % / TU: 10,71 % /
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Japon (8 ans); Allemagne (7 ans); Belgique, France, Pays-Bas (6 ans); Autriche, Danemark, Finlande, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Rep. tchèque (3 ans); Italie, Portugal, Slovénie (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an)


La Fed tourne la page de la crise de 2008
Le M.A., 24/09/2017
http://monde-antigone.centerblog.net/5134-

Le Comité monétaire de la Fed (FOMC) n'a pas modifié ses taux qui évoluent toujours entre 1 % à 1,25 %. Il a confirmé toutefois son intention de les relever une 3e fois d'ici la fin de l'année. Mais surtout, il prévoit de mettre en œuvre son programme de normalisation de son bilan dès le mois d'octobre, ce qui équivaudra à une amplification de ce programme, même si cela commence sur le rythme modeste de 10 milliards de dollars de réduction par mois, puis de 20, puis de 30, etc. par rapport à un volume global de... 4.500 milliards de dollars ! La communication du FOMC a été plutôt bien accueillie par les marchés. L'annonce n'a surpris personne. Les places financières avaient anticipé depuis plusieurs mois l'ensemble de ces mesures.

La Fed se veut délibérément optimiste. Elle fait croire aujourd'hui que la crise est finie ! finie ! FINIE !!!... et elle agit de manière cohérente avec cette analyse. Ainsi, elle vise pour cette année une croissance économique aux Etats-Unis de 2,4 %, contre 2,2 % au mois de juin, et de 2,1 % en 2018. Pour ce qui est de l'inflation, elle anticipe 1,5 % cette année. elle prévoyait certes 1,7 % en juin, mais elle maintient son objectif de 1,9 à 2 % en 2018 et 2019.

Janet Yellen veut marquer les esprits avant de terminer son mandat, début 2018. Selon une enquête menée par la chaîne financière CNBC, 38 % des économistes interrogés estiment qu'elle a des chances d'être confirmée à son poste par Donald Trump contre 10 % seulement qui le pensaient en juillet L'inversion de tendance s'explique par le fait que Gary Cohn, l'économiste en chef de la Maison Blanche, aurait compromis ses chances en faisant connaître publiquement son désaccord avec les propos tenus par le président après les violences racistes de Charlottesville en août, alors que Yellen, elle, reste imperturbable par rapport aux convulsions politiques et sociales.

Je ne suis pas certain que ce soit lié, mais l'indice du fret maritime, le Baltic dry index qui fait fonction de baromètre de l'activité économique mondiale, a décollé au dessus de 1.500 pts, une première depuis mars 2014. L'augmentation est due à la brusque flambée de l'indice Capesize des cargos géants qui cotait 922 pts le 24 juillet; et qui, 2 mois plus tard, vendredi, en affiche 3.137 ! Le pétrole suit le mouvement et remonte. L'écart entre les deux références du marché se creuse peu à peu; il atteint à présent 6 $.
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