Espagne

Re: Espagne

Messagede Zoom le Sam 19 Sep 2015 13:27

État espagnol : Luis Léon (Apoyo Mutuo) : « Construire une opposition au parlementarisme »

Suite au mouvement des Indigné-e-s (le 15-M), est apparue il y a un peu plus d’un an en Espagne une nouvelle force politique : Podemos. De ce même héritage, et à l’initiative de militantes et militants libertaires, syndicalistes de lutte de classe et des mouvements sociaux, est née en mai dernier une autre organisation : Apoyo Mutuo (AM). Si le parti de Pablo Iglesias a fait le choix de peser sur l’échiquier politique en se présentant aux élections, avec un certain succès comme le prouvent les conquêtes des mairies de Madrid et de Barcelone par des listes soutenues par Podemos, Apoyo Mutuo a choisi une autre voie, en dehors du cadre institutionnel, rejetant avec force l’option électorale. Découverte, avec Luis Léon, 19 ans, syndicaliste libertaire et porte-parole de cette nouvelle formation se réclamant de l’anticapitalisme, de la démocratie directe et de l’autogestion.

Ce printemps a été créé Apoyo Mutuo. Peux tu revenir sur la genèse de votre organisation ?

Avec l’émergence du mouvement des Indigné-e-s, de nombreuses personnes sont descendues dans la rue sur le mot d’ordre : « Ils ne nous représentent pas ! » Le cycle ouvert par le mouvement des Indigné-e-s s’est aujourd’hui refermé avec comme acquis : une activité, une créativité et des initiatives sociales tout à fait exemplaires. Néanmoins, nous, qui avons été aussi acteurs et actrices de ce mouvement, avons été témoins de sa dérive sur le terrain de l’électoralisme. Une forme d’institutionnalisation qui de fait a vidé l’essence du 15M et de son projet de transformation sociale, authentiquement révolutionnaire.

Ce processus a fait prendre conscience à de nombreux camarades du besoin de nous organiser politiquement au-delà de ce que peuvent représenter des collectifs ou organisations syndicales (sans pour autant cesser d’être syndiqué-e-s), qui bien souvent ne se battent que pour la défense de nos acquis sociaux.

De ce constat est né Apoyo Mutuo, qui a comme finalité l’élaboration d’un projet alternatif de société opposé au modèle étatique et capitaliste, et comme modalité d’action de travailler en lien avec les mouvements sociaux, et non pas sur le terrain électoral.

Peut-on dire qu’Apoyo Mutuo est une organisation libertaire ?

Apoyo Mutuo n’est pas une organisation spécifiquement libertaire. Nous ne souhaitons pas nous enfermer dans un carcan idéologique. Nous préférons définir notre combat comme anticapitaliste, féministe et écologiste. Cependant, l’étiquette libertaire ne nous gène pas au vu de la provenance de nombre de nos militantes et militants. De même, notre fonctionnement interne de démocratie directe est à rattacher explicitement au courant anarchiste.

Peux-tu préciser la structuration de Apoyo Mutuo ?

AM se structure de deux manières. Au niveau national, nous avons ce que l’on appelle le niveau commun, qui fait office d’organe de coordination. Au niveau local, du fait de notre récente création, pour l’heure, notre développement est encore limité avec des groupes militants existant avant tout sur Madrid et dans la région de Grenade. Nous n’avons pas envie, non plus, de créer de toutes pièces avec anxiété des groupes qui seraient des coquilles vides. Laissons le temps au temps. Un luxe que l’on peut se permettre d’autant que l’on n’est pas pris, puisque c’est notre choix stratégique, par l’urgence d’une quelconque échéance électorale et ses inévitables coups de stress pour monter des listes, mener une campagne, nouer éventuellement des alliances. Si des groupes, à terme, nous rejoignent dans d’autres villes, nous souhaitons que cela se fasse sur la base d’une réflexion approfondie des personnes intéressées. Cela dit, il existe déjà de nombreux contacts ailleurs avec des noyaux de personnes qui entendent intégrer notre organisation.

Quel est le profil des militantes et militants de Apoyo Mutuo ?

Il n’y a pas de profil type. À titre personnel, je viens de la CNT. D’autres personnes viennent d’autres groupes libertaires (CGT, SO, Athénées libertaires) ou de syndicats alternatifs et combatifs. D’autres, la plupart en fait, sont issu-e-s du mouvement des Indigné-e-s, des collectifs de locataires qui luttent contre les expulsions, ou encore de groupes féministes, internationalistes, ou de défense animale.

Ici en France, il est beaucoup question du phénomène Podemos. Un parti où sont impliqués aussi des personnes issues des mouvements sociaux ainsi que du mouvement libertaire. Peux-tu nous préciser vos rapports avec le parti de Pablo Iglesias ?

Notre position vis-à-vis de Podemos mais aussi des différentes formes prises par des initiatives similaires au niveau local (Ganemos à Madrid, Barcelona en Comú par exemple) est une position de respect mutuel même si nous avons fait un choix différent du fait de notre antiélectoralisme. Nous ne discutons pas leurs choix, ni leurs intentions que l’on juge honnêtes d’autant que la plupart de ses membres sont d’anciennes et anciens camarades qui étaient impliqué-e-s comme nous dans le mouvement des Indigné-e-s ou les mouvements sociaux. Nous pensons juste, à la différence de Podemos, qu’entrer dans le jeu électoral est un piège qui comporte d’irrémédiables risques d’institutionnalisation, à moyen ou long terme. Et ce d’autant que dans le contexte espagnol, il n’existe pas de mouvement social suffisamment costaud pour peser et faire pression réellement sur les Partis (y compris Podemos).

Pour moi, Podemos demeure trop restrictif au niveau de son discours. Lutter contre le néolibéralisme c’est bien mais sans s’attaquer aux causes profondes de la structure même du modèle économique, c’est finalement laisser planer l’illusion qu’il existe l’option d’un système capitaliste à « visage humain ». Ce qu’à Apoyo Mutuo nous ne croyons pas.

Nous observons, en outre, que Podemos n’échappe pas, malgré sa courte existence, à des dérives inhérentes à tout parti qui s’inscrit dans la politique traditionnelle, à savoir un « leaderisme » toxique et un dirigisme du sommet vers la base.

Le mot de la fin ?

Maintenant, ne nous trompons pas d’ennemi. L’adversaire n’est pas Podemos, mais le capitalisme et les partis politiques qui le font vivre. Et de notre côté, tâchons de construire une opposition réelle au parlementarisme en général en nous appuyant sur les mouvements sociaux.

Propos recueillis par Jérémie Berthuin (AL Gard)


Apoyo mutuo, c’est aussi un site internet http://apoyomutuo.net/ et une page Facebook https://www.facebook.com/ComunidadApoyoMutuo.

http://alternativelibertaire.org/?Etat- ... Leon-Apoyo
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Re: Espagne

Messagede Zoom le Mar 27 Oct 2015 14:08

Barcelone : l’indépendance et les alternatives

De retour de la capitale catalane, des camarades d’AL nous font partager leur expérience, celle d’une ville en pleine ébullition politique, où groupes militants et squats impulsent une véritable dynamique d’autonomie locale.

L’élément qui frappe dans Barcelone, c’est l’omniprésence de la question de l’indépendance et de l’autonomie de la Catalogne dans la rue. Il n’y a pas une façade d’immeuble qui ne porte le drapeau rayé rouge et jaune des indépendantistes. Loin d’être une question simplement identitaire, cette indépendance se pose aussi souvent comme un choix d’organisation sociale alternative. La Catalogne est politiquement ancrée beaucoup plus à gauche que le reste de l’Espagne, et les mouvements progressistes représentent une part non négligeable des mouvements indépendantistes.

... http://www.alternativelibertaire.org/?B ... nce-et-les
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Re: Espagne

Messagede pit le Mer 23 Déc 2015 22:24

Innovation ou Reset ? Le pénétrant arôme de l’éternel retour

Une analyse descriptive de Podemos, c’est-à-dire sans gesticulations électoralistes.

PDF : http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2545
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Re: Espagne

Messagede Zoom le Sam 9 Avr 2016 19:27

Hector Martinez, libertaire espagnol : « Podemos a démantelé le tissu social »

Alors que le pays connaît une situation sociale toujours aussi critique, une crise politique majeure suite aux dernières élections législatives et une répression du mouvement social qui s’invente des contours légaux avec la désormais tristement célèbre loi bâillon (ley mordaza), les temps sont durs au pays de Cervantes. Petit tour d’horizon de l’actualité sociale et politique outre-Pyrénées avec Hector Martínez, militant d’un groupe libertaire, Action sociale et syndicale internationaliste (Assi) de la ville de Saragosse en Aragon.

... http://www.alternativelibertaire.org/?H ... libertaire
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Re: Espagne

Messagede Zoom le Jeu 28 Avr 2016 14:18

État espagnol : Combattre les grèves ? Si, podemos !

Angel Bosqued, secrétaire aux relations internationales de la CGT de l’État espagnol vit, travaille et milite à Barcelone. Avec lui, nous revenons sur la récente grève du métro et des bus dans cette ville dont la mairie a été récemment conquise par la liste « Barcelone en commun ». Soutenue par Podemos et dirigée par une ex-animatrice du mouvement des Indignés, l’équipe municipale s’est empressée d’imposer un service minimum plus contraignant encore qu’avant.

Transports Metropolitans de Barcelona (TMB) est une entreprise municipale, dont le patron est la mairie de Barcelone. ­S’ajoute ainsi aux revendications qu’on retrouve dans tous les secteurs (salaires, conditions de travail, etc.) celle d’être effectivement reconnu en tant que service public. Car du côté patronal, mairie comprise, il apparaît que cette notion ne connaît guère que deux applications : dans les discours démagogiques avant les élections puis, une fois celles-ci passées, pour justifier des mesures antigrèves (assurant un maximum de « service minimum »).

... http://www.alternativelibertaire.org/?E ... les-greves
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Re: Espagne

Messagede pit le Sam 4 Mar 2017 15:49

Le mouvement social ibérique reprend des couleurs

Ce dimanche 25 février, ce sont plusieurs dizaines de milliers de manifestant-e-s, derrière la revendication "Pain, toit, travail et dignité", qui ont arpenté le bitume de Gijon, Saragosse, Barcelone, Madrid, Alicante, Elche, Séville, Cuidad Real, Valladolid ou encore Valence.
Cette journée d'actions coordonnées, à l’initiative des Marches pour le Dignité, héritière des Marrées nées pendant le mouvement des Indignad@s début 2010, et soutenue par le Bloc syndical combatif et de classe (CGT, SO, Intersindical, CO.BAS), entendait faire valoir la voix de la résistance sociale face aux attaques gouvernementales de Mariano Rajoy (PP, Parti Populaire).

(Info AL)

Vídeo



http://cgt.org.es/noticias-cgt/noticias ... d-25022017
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Re: Espagne

Messagede pit le Ven 5 Mai 2017 02:12

Le 1er Mai à Barcelone avec la CGT-e

Images du cortège de la CGT de Barcelone en manif le 1er Mai. Interviews et interventions de militant-e-s.

https://vimeo.com/215711310
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