http://www.alternativelibertaire.org/?D ... va-PrendreDes livres pour Rojava : Prendre langue avec la révolution
Au Rojava, pas si loin du front ouvert par Daech à la frontière du Kurdistan syrien, a été créée une université d’un nouveau genre, où, dans une multitude de langues, on apprend l’égalité, la démocratie, l’antisexisme, ou encore l’écologie. Solidaires Étudiant-e-s s’est joint à la campagne internationale de collecte de livres pour cette académie nouvelle.
En janvier 2015, le syndicat Solidaires Étudiant-e-s, syndicats de luttes, lançait une campagne intitulée Des livres pour Rojava, rejoint bientôt par d’autres syndicats de l’union syndicale Solidaires, comme Sud Culture, ainsi que quelques groupes divers. Il s’agissait de la transcription française d’une campagne à vocation internationale : « Pirtutek bo akademiya Mezopotamya », de l’Académie des sciences sociales de Mésopotamie, créée dans la ville de Qamishlo, au Rojava (au nord de la Syrie) en pleine révolution. Cette académie a été créée à l’été 2014 dans le Rojava encore en guerre pour accueillir des étudiants et étudiantes souhaitant faire de la sociologie et de l’histoire, mais de façon nouvelle, puisque la manière d’y enseigner s’inscrit dans le souffle révolutionnaire qui envahit la région.
Une double campagne
Cette campagne consistait à recueillir des livres dans toutes les langues puis à les envoyer à l’académie. C’est en tombant par hasard sur le très bel appel de l’académie louant l’importance de la pluralité des langues qu’un premier syndicat avait décidé de décliner en France la campagne. Il faut dire que ce « problème de la langue » est une question cruciale dans la lutte kurde. Pendant longtemps la région a été soumise à l’imposition de l’arabe (et du turc pour le nord-Kurdistan) au détriment de toutes les autres langues et notamment les langues maternelles des habitants et habitantes. Le respect et l’intérêt pour la diversité des langues sont des points cruciaux de la lutte des Kurdes. La campagne a donc été à la fois le moyen de faire parvenir des livres en français, en anglais ou en espagnol, mais surtout des livres en kurde, l’académie n’en possèdant quasiment aucun.
Derrière le recueil des livres, le but de la campagne était de faire reconnaître le Rojava et le Bakur, ces deux régions kurdes, l’une en Syrie, l’autre en Turquie, où se développe le projet révolutionnaire du confédéralisme démocratique. Cette campagne permettait d’impliquer des gens ou des structures qui n’étaient pas prêtes à soutenir l’apport d’armes, mais pouvait s’impliquer par un autre biais dans le soutien de la révolution. Sur ce plan, la campagne est une réussite totale. Elle a permis de faire beaucoup d’information, notamment sur les universités (et pas seulement), ainsi que de mettre en avant autre chose que la seule question des combats. Le soutien aux Kurdes est souvent pris sous des angles humanitaires ou militaires qui, s’ils sont importants, effacent souvent la perspective révolutionnaire qui se développe au Rojava et au Bakur.
La campagne a ainsi mis en avant la question du projet éducatif qui fait partie de la révolution et mérite largement qu’on y soit attentif et attentive et même que l’on s’en inspire. « Académie » ; le mot est tiré du nom des écoles d’enseignement du PKK, mais il marque aussi une rupture avec les universités, celles-ci étant assimilées à l’État, c’est-à-dire à une coercition. De surcroît, les universités syriennes imposaient des contenus nationalistes. Dans l’académie, l’enseignement n’y est pas hiérarchique et le savoir ne se veut pas faussement objectif. Y est assumée la volonté d’apprentissages en lien avec les principes de la révolution et la volonté d’y changer le monde et les habitudes. L’enseignement s’y veut donc antisexiste, écologiste, démocratique ou encore égalitaire et, bien sûr, dans les langues choisies.
Faire reconnaître l’académie à l’international
La collecte des livres est aujourd’hui clôturée et le travail se concentre sur l’objectif de recueillir suffisamment d’argent pour en expédier le maximum. À l’heure actuelle quelques centaines de livres ont été envoyés ainsi qu’une somme d’argent assez conséquente pour qu’ils puissent directement en acheter d’autres dans la langue et sur le sujet souhaités. D’autres centaines de livres dorment toujours au local de Solidaires à Saint-Denis, en attente de pouvoir être expédiés à leur tour au Rojava, chose assez complexe à effectuer au vu de la situation géopolitique locale et du coût du transport.
Un autre projet est d’ailleurs en cours, celui de vendre à prix libre les livres récupérés inenvoyables (par exemple sur la « sociologie rurale de la France » ou encore un « guide touristique de Rome ») pour aussi expédier de l’argent qui permettrait à l’académie de faire ce qu’elle souhaite (achat d’ordinateurs, construction d’un dortoir…).
Ainsi des soirées de soutien continuent à être organisées, même après l’arrêt de la collecte, notamment autour de la venue de Yasin Duman, coordinateur de la campagne en Turquie, qui a rencontré son petit succès dans les sept villes où il a été accueilli. Il a à la fois présenté le projet de l’académie et sa place dans la révolution.
Pour poursuivre le souffle donné par la campagne, un collectif de soutien à la culture et à l’éducation au Rojava a été créé, avec pour ambition de prendre le relai du soutien à cette académie, en rassemblant ainsi au-delà des seul-e-s syndicalistes. Ce collectif a déjà organisé une soirée à l’occasion du Newroz, fête du nouvel an kurde et moment de réaffirmation du combat politique. Il vise à la fois à ramasser de l’argent pour aider cette académie et les autres en train de s’ouvrir, mais aussi de travailler à sa reconnaissance institutionnelle auprès d’universités françaises, en vue de pousser aussi à la connaissance et la reconnaissance du Rojava.
Anouk (amie d’AL)
Pour continuer à soutenir la campagne, notamment financièrement : Solidaires Etudiant-e-s Saint-Denis, sudparis8@gmail.com
Pour le collectif : rojavaacademie@gmail.com Collectif de soutien à la culture et à l’éducation au Rojava.
http://alternativelibertaire.org/?Syrie ... ule-contreSyrie : la gauche kurde seule contre tous
Ça devait bien finir par arriver : les impérialistes occidentaux lâchent les YPG pour complaire à Ankara. La parenthèse ouverte il y a deux ans à Kobanê se referme. Mais il n’y a pas le choix : la lutte continue.
Avec l’entrée de l’armée turque en Syrie le 24 août, la guerre civile entre dans une nouvelle phase. Ce pays martyr est, plus que jamais, le jouet des rivalités entre puissances impérialistes – iraniennes, turques, russes, américaines, françaises, britanniques, saoudiennes, émiraties, qataries…
Dans ce bourbier cruel, Alternative libertaire soutient, depuis 2014, les forces de la gauche kurde http://alternativelibertaire.org/?Motio ... itique-des– le PYD et les milices YPG-YPJ, aujourd’hui fer de lance de la coalition arabo-kurde Forces démocratiques syriennes (FDS). Si AL soutient la gauche kurde, ce n’est pas seulement parce qu’elle est « notre meilleur rempart contre Daech » comme on l’entend trop souvent dans la bouche de certains Occidentaux, mais surtout parce qu’elle est la seule force politique à proposer un projet fédéraliste, démocratique, féministe et, d’une certaine façon, laïque, pour le Moyen-Orient. Un projet où toutes les composantes culturelles de la région – arabes, kurdes, turkmènes, sunnites, chiites, chrétiennes, yézidies… – puissent vivre à égalité. En ce sens, elle est le rempart de toutes et tous les amis de la liberté et de l’émancipation.
Pour tout le monde, c’est une évidence : l’armée turque n’est pas entrée en Syrie pour combattre Daech ; et pas vraiment non plus pour combattre Bachar ; elle n’a occupé la région de Djarabulus que pour empêcher la jonction des cantons d’Afrin et de Kobanê, et donc l’unification territoriale du Rojava (Kurdistan syrien). Ankara amorce ainsi la constitution de la « zone tampon » qu’elle annonce depuis des années, et qui lui permettra de continuer à contrôler les filières djihadistes qui partent de son territoire pour rejoindre Raqqa, la capitale du « califat ». Au passage, l’armée turque a pilonné les positions des FDS, et bombardé plusieurs villages sous leur contrôle, faisant des dizaines de morts.
Le Rojava, un pion sur l’échiquier impérialiste
Depuis la bataille de Kobanê (septembre 2014-juin 2015), la gauche kurde a accepté le soutien financier et matériel de certaines puissances étrangères (Russie, États-Unis, France...) pour ne pas rester isolée face à d’autres (Iran, Turquie, régime de Damas...).
Si on veut voir le verre à moitié plein, on peut dire qu’elle a joué, avec une habileté certaine, un impérialisme contre un autre.
Si on veut voir le verre à moitié vide, on peut dire qu’elle a joué un jeu dangereux. Car évidemment les impérialistes ne voient dans le Rojava (Kurdistan syrien) qu’un pion sur leur échiquier. Et c’est ce pion qu’ils sont en train de sacrifier.
Lâchage de Washington, Moscou et Paris
Mis devant le fait accompli, les États-Unis essaient, en vain, de limiter les affrontements entre leur allié historique dans l’Otan (la Turquie) et leur allié de circonstance (les FDS). Mais, fondamentalement, John Kerry s’est empressé d’assurer Ankara de sa loyauté et de prendre ses distances avec les FDS. Dès le 26 août, il déclarait à Genève :
« Nous sommes pour une Syrie unie. Nous ne soutiendrons aucune initiative kurde indépendante. Il y a eu un certain engagement limité, comme chacun le sait, avec une composante de combattants kurdes, sur une base limitée, et nous avons coopéré très étroitement avec la Turquie pour bien s’assurer qu’il y ait une meilleure compréhension des règles régissant cet engagement. »
Comme en écho, son homologue russe Segueï Lavrov, a aussitôt ajouté :
« Je suis convaincu que les Kurdes doivent rester une partie de l’État syrien, et faire partie de la solution, plutôt que d’être un acteur instrumentalisé pour atomiser et fragmenter le pays ».
La Russie, marraine de Bachar el Assad, et en plein rapprochement avec la Turquie depuis la rencontre Erdogan-Poutine du 10 août, fixe ainsi les limites auxquelles elles souhaite que les FDS se conforment. Elle s’est en revanche bien gardé de condamner l’attaque turque [1].
La France est servilement alignée sur Ankara. François Hollande, a signalé, dès le 25 août, « comprendre » l’intervention turque, laissant échapper quelques paroles de regret pour les bombardements turcs sur les positions des FDS [2].
« Les Kurdes n’ont pour amies que leurs montagnes »
Il ne faut pas imaginer que la gauche kurde est surprise de ce lâchage. Depuis le début, elle savait fort bien que cette bienveillance de la part des impérialistes occidentaux n’était que temporaire. « Les Kurdes n’ont pour amies que leurs montagnes » dit un proverbe local, signifiant par là que ce peuple ne doit compter que sur lui-même.
Dans les semaines qui viennent, si ce lâchage se poursuit, la gauche kurde risque de se retrouver de nouveau bien seule. Pour notre part, nous continuerons à soutenir son action. Car face aux potentats sanglants d’Ankara, de Damas ou de Raqqa, elle incarne la seule possibilité d’une alternative démocratique, fédéraliste et populaire.
Alternative libertaire, le 31 août 2016
[1] « Remarks With Russian Foreign Minister Sergey Lavrov at a Press Availability », Genève, 26 août 2016 http://www.state.gov/secretary/remarks/ ... 261303.htm.
[2] « Turquie. François Hollande "comprend" l’intervention en Syrie », sur Letelegramme.fr http://www.letelegramme.fr/monde/turqui ... 193757.php
http://alternativelibertaire.org/?Kurdi ... -politiqueKurdistan : Un renouveau politique
Les Kurdes sont sous les feux des projecteurs pour leur résistance face à Daech et à l’oppression de l’État turc, mais aussi pour les changements sociaux et sociétaux mis en œuvre au Rojava (Kurdistan syrien). Retour sur une révolution idéologique.
Depuis mon voyage au Rojava, ma vision du monde à changé. Le processus révolutionnaire en cours ne bouscule pas simplement l’équilibre des forces au Moyen-Orient, mais aussi nos idéaux révolutionnaires. En effet, les clivages qui traversent les mouvements anarchiste, communiste révolutionnaire ou encore de gauche révolutionnaire s’en retrouvent partiellement obsolètes. Ces clivages se retrouvent dans deux concepts clés : l’État et le pouvoir.
Instances de double pouvoir au niveau local
Cela a été le centre de la réflexion du mouvement de libération nationale kurde, notamment incarné par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Pour cela, le PKK a entrepris une réflexion et une réorganisation de son corps qui a duré dix ans, de 1995 à 2005. Les éléments déclencheurs ont été la chute de l’URSS et les « années noires », lorsque l’État turc a rasé des milliers de villages kurdes et où la violence d’État a atteint un paroxysme. Replié-e-s au mont Qandil en Irak, les guérilleros et guérilleras ont élargi leurs champs de recherche en (re)lisant par exemple des auteurs comme Marx, Bakounine, Kropotkine, Luxembourg, Foucault (et d’autres postmodernes), Chomsky et Murray Bookchin. Ce dernier auteur a joué probablement le rôle le plus influent dans le renouveau de la pensée kurde. Murray Bookchin est connu pour ses thèses sur l’écologie et son mouvement municipaliste libertaire.
La majorité des révolutionnaires occidentaux sont « attentistes », attendant la grève générale, or pour Murray Bookchin les grandes mobilisations sont des « offensives de printemps » dépassant rarement les « vacances d’été ». Les luttes par des manifestations et des grèves contre les États et le système capitaliste sont une tâche parfois cruciale, mais, par leur forme, elles ne permettent pas d’inscrire un phénomène de transformation sociale durable. Murray Boochkin prône une lutte contre l’État par la construction des instances de double pouvoir au niveau local dès à présent. Il s’agit de fonder des assemblées, des conseils de quartiers qui, a terme, prendrons le contrôle de la municipalité, dissolvant l’ancien ordre. Les municipalités ainsi partiellement libérées du pouvoir de l’État pourront se confédérer contre lui.
Pour cela, Bookchin s’appuie sur les très nombreux exemples historiques de cités-assemblées confédérées contre le pouvoir des États. Pour ne citer que trois exemple : les communes du Moyen Âge, les meeting towns de Nouvelle-Angleterre, ou encore les sections parisiennes de la Révolution française. Ces expériences avaient toutes les caractéristiques de confédération en capacité de résister aux États par des milices contrôlées par les assemblées municipales, de s’appuyer sur un pouvoir de démocratie locale et d’avoir le contrôle sur leurs finances. On peut aussi trouver des expériences de cités-assemblées aujourd’hui en Europe comme à Marinaleda en Espagne ou encore à Saillans en France.
Murray Bookchin montre également que ces instances de double pouvoir jouent un rôle essentiel dans les progrès sociaux que peut obtenir la majorité opprimée. Pour Bookchin, la lutte contre les États modernes, pour être exact les États-nations, passe par la prise de conscience de l’oppression du citoyen et de son éviction du champ politique plutôt que par la construction d’une identité ouvrière. Pour lui l’incompatibilité du capitalisme avec l’écologie produira sa chute car il a pour finalité de produire un environnement non viable pour l’humanité. Il est donc incompatible avec cette dernière.
Le PKK a également approfondi son élaboration de l’État-nation. En effet, cet État au vice identitaire cherche à diviser pour mieux régner par l’opposition des identités. En Turquie, c’est sur cette base que les Turcs sont opposés aux Kurdes. Ces derniers ayant l’injonction de se laisser assimiler et d’oublier leur langue et culture. En URSS, l’État-nation a pris la forme d’une identité ouvrière opposée aux bourgeois et petit-bourgeois. C’est sur ce prétexte que la collectivisation forcée fit des millions de victimes. C’est aussi ainsi que l’URSS opposa la « science ouvrière » à la « science bourgeoise », niant pendant un temps la véracité scientifique de la relativité générale d’Einstein.
Armée autonome des femmes kurdes depuis 1992
C’est par une critique approfondie du patriarcat que les femmes kurdes du PKK ont également développé un mouvement de libération des femmes. Les femmes kurdes sont organisées dans une armée autonome depuis 1992, devenue presque indépendante aujourd’hui, les YJA-Star. Les organes d’auto-organisation féminine ont joué un rôle essentiel dans la nouvelle doctrine.
Pour le PKK, la première des oppressions est le patriarcat, qui a mis fin aux « sociétés naturelles » (le « communisme primitif » chez Marx). Les sociétés naturelles ont développé leurs premières hiérarchies sociales sur la « rupture des genres » c’est-à-dire par la création des genre féminin et masculin dans l’objectif d’exploiter les femmes. Pour la gauche kurde il ne peut y avoir de société libre et émancipée sans émancipation totale des femmes. Elles se réapproprient également le savoir, longtemps le monopole des hommes, à travers leur nouvel idéologie, la ginéologie ou science des femmes. L’un des mots d’ordre du mouvement est « tuer l’homme » en vous car selon elles c’est la mentalité masculine qui a l’origine de la recherche du pouvoir. Sur ces bases, elles éduquent les femmes puis les hommes à l’antipatriarcat, elles fondent leur propre organisation non mixte, leurs propres forces armées ou encore leurs propres coopératives agricoles comme au Rojava.
Au Rojava, l’idéologie du PKK est globalement respectée. L’économie est au mains des municipalités, comme le pétrole. Les femmes luttent tous les jours pour éduquer la société. Les municipalités sont unies par un contrat social fortement inspiré des élaborations de la fédérations des femmes kurdes. Pour finir, la majorité des décisions politiques ne dépassent pas le palier des cités-assemblées.
Tous ces positionnements politiques remettent en cause la vision qu’ont les mouvements révolutionnaires occidentaux sur le monde. Peut-être qu’une partie de la solution à nos difficultés se trouve dans ce mouvement non blanc, féministe, écologiste et démocratique de Mésopotamie.
Raphaël Lebrujah (ami d’AL)
Impérialistes, fascistes, Hors du Rojava !
Depuis plus de 5 ans, l’insurrection populaire en Syrie a été noyée dans le sang par la répression du régime syrien, soutenu par la Russie et l’Iran.
A cette répression du régime est venue s’ajouter la répression d’une contre-révolution interne incarnée par des forces réactionnaires et fascistes religieuses, soutenues par l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Qatar.
Les impérialistes occidentaux, quant à eux, ont d’abord soutenu de facto le régime en laissant les progressistes désarmés face aux régimes et aux réactionnaires, craignant la réédition d’un scénario libyen, puis ont évolué vers le soutien directs à certaines de ces forces réactionnaires présentées comme « modérées » pour tenter de faire avancer leurs intérêts, pour enfin intervenir sous la forme de bombardements contre Daesh, considérant le régime meurtrier de Bachar comme un « moindre mal ».
L’impérialisme russe, quant à lui, considère le maintien du régime comme une garantie de sa présence militaire à Lattakié, et voit donc le maintien en place du régime comme un intérêt vital dans le rapport de force qui l’oppose aux impérialismes concurrents européens et américains. Le régime iranien y voit aussi une nécessité stratégique vitale.
A partir de Juillet 2012, le PYD (Parti de l’union démocratique), quant à lui, qui regardait l’insurrection comme marquée par le nationalisme arabe et tendait à renvoyer dos à dos le régime et les insurgés, à pris le contrôle d’une large par des 3 cantons majoritaire du Rojava, ayant profité de la période précédente pour se renforcer, le régime étant prioritairement occupé à réprimer l’insurrection.
Sur la base du projet de confédéralisme démocratique, le PYD entend depuis 4 ans proposer une voie alternative face au régime, d’une part, et face à une insurrection qu’il estime trop marqué par le nationalisme arabe à l’origine, et dominé par les forces réactionnaires religieuses soutenues par l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie.
Cette volonté de créer une voie alternative qui lui a valu d’être accusé par une large part des insurgés syriens d’être l’allié du régime.
La réalité semble plus simplement que le PYD entend construire sa propre dynamique dans la région, profitant de l’affaiblissement du régime sans pour autant se retrouver dans la dynamique et les objectifs de la révolution syrienne, considérée comme laissant trop de place au nationalisme arabe, syrien et aux réactionnaires religieux.
Car si les affrontements des YPJ (Yekîneyên Parastina Jin - Unités de défense des femmes, composée exclusivement de femmes) et YPG (Yekîneyên Parastina Gel - Unités de protection du peuple) avec le régime sont restés sporadique jusqu’à récemment, il ne s’agit que d’un choix tactique de la part de ce dernier, qui a toujours su briser les aspirations kurdes au nom du nationalisme syrien et du nationalisme arabe : d’abord écraser l’opposition syrienne -toutes tendances politiques confondues-, puis écraser les kurdes accusés de séparatisme. Pour le PYD, ce statut qu était vu jusque là comme un moyen de renforcer son ancrage en profitant des contradictions locales, mais aussi des contradictions inter-impérialistes, jouant de son rôle pivot pour obtenir le soutien aérien de la coalition face à Daesh.
Ce renforcement a permis le développement d’une dynamique d’auto-organisation au Rojava, qui, si elle reste largement influencée par le PYD, est loin de s’y résumer.
L’autodéfense assurée par les YPG et YPJ a ainsi permis jusque-là de préserver les possibilité d’une alternative progressiste dans la région. Ainsi, si des tendances chauvines subsistent au sein du PYD, les YPG et YPJ, ainsi que le TEV-DEM (Tevgera civaka demoqratîk - Le mouvement de la société démocratique au Rojava).
restent la force organisée progressiste la plus importante, et la principale force antifasciste sur le terrain.
C’est à ce titre que nous les soutenons, et que nous appelons de nos vœux un rapprochement entre tous les secteurs progressistes en Syrie et au Kurdistan, ce qui ne pourra se faire qu’en rompant définitivement avec toute tendance chauvines.
En effet, ce n’est qu’à la faveur de l’affaiblissement du régime par l’insurrection que le projet progressiste au Rojava a pu se développer. Un écrasement de l’opposition syrienne se traduirait inéluctablement par une offensive du régime contre le Rojava : les évênements d’Hesseke en sont les prémisses.
A l’inverse, aucune convergence ne sera possible entre les forces progressistes arabes qui subsistent et les forces progressistes kurdes sans une réelle prise en compte de la question kurde. C’est la condition pour éviter à la fois la victoire du régime et l’hégémonie des réactionnaires, chacun soutenus par des impérialistes concurents.
La création des Forces démocratiques syriennes (FDS) a été un des premiers aspects de ce possible rapprochement, permettant la convergence entre forces kurdes et groupes armées arabes progressistes issus de l’ASL.
Dire cela n’implique pas que nous soyons acritiques sur certaines orientations du PYD ou certaines pratiques ou orientations stratégiques, mais nous pensons qu’il est nécessaire de préserver cette alternative face au régime comme face aux forces réactionnaires qui sont devenues largement majoritaires dans l’opposition armée.
Or l’intervention militaire de l’État turc risque de briser définitivement cette alternative.
Il est particulièrement significatif que celle-ci se fasse peu de temps après l’attaque du régime à Hassekeh, concrétisation d’un rapprochement entre régime, Russie, Turquie et Iran consécutif à la tentative de coup d’État en Juillet en Turquie.
Les Etats Unis, la France et l’Union Européenne qui jusque là soutenaient par les bombardements les forces kurdes utilisées comme chair à canon sur le terrain face à Daesh, ont sans surprise sacrifiés ces derniers pour préserver leur alliance avec la Turquie au sein de l’Otan et éviter que celle-ci fasse un pas de plus vers le régime, la Russie et L’Oran.
Si l’objectif affiché par le gouvernement Turc est la lutte contre l’Etat Islamique, cette offensive vise en réalité les positions des Forces Démocratiques Syriennes et principalement les Kurdes du PYD (parti de l’Union Démocratique) dont les militant-e-s armé-e-s s’étaient illustré-e-s dans la défense de Kobané.
Cela montre une nouvelle foi qu’il n’y a rien à attendre des divers impérialistes concurents, globaux ou régionaux, dans une perspective d’émancipation et de libération dans la région.
Si les différentes forces progressistes ont été amené à composer avec ces diverses forces, c’est faute d’un courant progressiste et révolutionnaire fort à l’échelle international, capable de construire une alternative.
Pourtant, les volontaires internationaux qui vont soutenir la lutte sur le terrain montrent qu’une telle alternative peut exister, même à l’état embryonnaire.
La récente prise de Manbij, bastion de l’Etat Islamique, par les forces Kurdes, était d’ouvrir le chemin pour la prise de Raqqa, capitale de DAESH, en coupant les routes d’approvisionnement avec la Turquie. Ce sont ces grandes avancées des FDS, alliance, incompatible avec les visées réactionnaires et impérialistes de l’Etat Turc, qui ont poussé ce dernier à intervenir et à prendre le contrôle de Jarabulus, ville à la frontière Turquie-kurdistan. Les combattants de l’E.I. se sont en réalité retirés sans combattre.
Les prétendus « rebelles modérés » ayant « repris » Jarablus sans combat, présenté comme « ASL » (une étiquette qui ne signifie plus rien tant elle est appliqué à des groupes extrêmement hétérogènes politiquement et idéologiquement) soutenus par les forces spéciales turques sont en réalité les proxy réactionnaires de l’État turcs, porteurs d’un projet réactionnaire religieux antiturc.
Face à cette situation, mobilisons nous pour soutenir les forces progressistes, et notamment les forces progressistes kurdes face à cette tentative d’écrasement par les impérialistes concurrents qui ne veulent voir subsister aucune force autonome dans la région.
Solidarité internationale avec le peuple Kurde et le peuple Syrien face aux tyrans, aux impérialistes et aux forces réactionnaires !
Soutenons les YPG-YPJ et le bataillon international de libération dans leur combat antifasciste. Soutenons l’émergence d’une force progressiste kurde et arabe en Syrie, autonome de toute mainmise impérialiste.
http://www.alternativelibertaire.org/?K ... et-extremeKurdistan, impérialisme et extrême droite : lettre ouverte à Patrice Franceschi
Ancien militaire, écrivain baroudeur et marin, Patrice Franceschi est un vieil ami de la cause kurde. Pourtant, il la dessert en allant la défendre sur Radio Courtoisie, et en l’associant aux intérêts impérialistes de l’Occident. Alternative libertaire l’interpelle.
Patrice Franceschi,
Soyons clair. Nous ne vous faisons pas un procès d’opinion, et ne cherchons pas à vous affubler d’une étiquette politique. Nous ne vous connaissions pas avant de vous croiser sur diverses tribunes, à l’automne 2014, pour soutenir les combattantes et les combattants de Kobanê. Si notre philosophie diffère de la vôtre, la sincérité de votre engagement en faveur de la cause kurde ne fait aucun doute, et c’est pourquoi nous nous permettons de vous interpeller au sujet de ce que nous considérons être une grave faute politique.
Par deux fois, en avril 2015 puis en juillet 2016, vous êtes allés défendre le Rojava sur les ondes de Radio Courtoisie, la principale station de l’extrême droite catholique en France. Et, comme si cela ne suffisait pas, vous l’avez fait en associant la cause kurde aux intérêts géostratégiques des puissances occidentales.
Une émission qui suinte le colonialisme
L’image de la lutte au Kurdistan s’en trouve nécessairement brouillée, salie. Comment pouvait-il en être autrement, dans une émission qui suinte le colonialisme par tous les pores ? Dont les deux animateurs, Roger Saboureau et Patrice Boissy, sont administrateurs d’une officine héritière des réseaux de l’OAS, le Secours de France [1] ? Dont même le générique utilise Les Africains, chant des troupes supplétives de l’armée française pendant la colonisation ?
En avril 2015 donc, les auditeurs du Libre Journal de Roger Saboureau ont dû frémir d’aise en découvrant qu’il y avait, selon vos termes, un allié de la France, un « petit morceau d’Occident » à défendre au Moyen-Orient : le Kurdistan [2].
Jusque-là, pourtant, la méfiance prévalait à l’extrême droite, à l’égard des Kurdes. Comme le rappelait en introduction l’animateur de l’émission : « C’est un peuple que nous connaissons peu, hors le souvenir de leur participation au massacre, par leurs aïeux, des chrétiens d’Orient aux XIXe et XXe siècles, et de l’engagement spectaculaire de Danielle Mitterrand en leur faveur, il y a quelque vingt à vingt-cinq ans, après le gazage d’une ville d’Irak par Saddam Hussein. Rien donc, a priori, pour nous les rendre sympathiques. » Le Front national a en effet toujours défendu le régime de Saddam Hussein, malgré ses menées génocidaires à l’encontre de la population kurde [3]
Cependant, la géopolitique étant ce qu’elle est, « les ennemis de nos ennemis pourraient devenir nos amis », enchaînait alors Roger Saboureau, avant de vous donner la parole pour vanter les mérites des combattantes et des combattants des YPG-YPJ.
« Nos troupes au sol »
Certes, dans votre plaidoyer, vous n’avez pas travesti la révolution politique au Rojava pour complaire à vos hôtes ; vous avez même lâché quelques mots inhabituels sur leurs ondes – « féminisme », « démocratie ». Vous avez en revanche cédé au cliché des combattantes « ravissantes, gentilles, rieuses, charmantes, féminines » [4] qui sont, en même temps, selon votre formule, des « amazones de feu »… Il y aurait à redire sur cette imagerie qui hérisse généralement les militantes kurdes, mais là n’est pas l’essentiel de notre propos.
Le problème fondamental est que, de bout en bout, vous avez défendu la cause kurde non seulement pour elle-même, mais aussi au nom des intérêts géostratégiques de « l’Occident ». Et vous l’avez fait avec une fâcheuse tendance à dire « nous » en parlant de l’État français : « Au fond, quand nous [l’État français], on ne veut pas intervenir militairement sur le terrain – les troupes au sol c’est compliqué, c’est l’enlisement, etc. – nous avons nos troupes au sol : ce sont eux. » [5] Ce faisant, vous avez apporté de l’eau au moulin de ceux et celles qui accusent les YPG-YPJ d’être les instruments de puissances étrangères.
La gauche kurde, dont le centre de gravité est le PKK, se bat dans le nord de la Syrie pour la coexistence égalitaire de toutes les entités linguistiques et religieuses, pour l’égalité hommes-femmes, dans le cadre du [confédéralisme démocratique]. C’est un combat de longue haleine, qui nécessite de désamorcer bien des préventions, dans une région en guerre, où le racisme et le sectarisme sont devenus la norme.
Or à l’antenne, vous avez évité ces mots – gauche, PKK, confédéralisme démocratique. En revanche, vous avez affirmé que l’émancipation du peuple kurde « ne passe certainement pas par des accords avec les Arabes, les Turcs ou les Perses [sic], si ce n’est localement », mais dépend de « l’appui de ceux de l’extérieur – les Occidentaux notamment » [6].
Les bellicistes Kouchner et Bruckner
C’est dans cette optique vous avez fait jouer votre carnet d’adresse pour éveiller un courant d’opinion prokurde dans les milieux intellectuels, affairistes et diplomatiques, dont un échantillon a participé à l’inauguration de la représentation du Rojava à Paris, le 23 mai dernier.
Certes, nous n’irons pas reprocher à la gauche kurde, dos au mur, d’accepter l’aide d’où qu’elle provienne – de Moscou, de Washington, de Paris ou d’ailleurs. Nous la pensons suffisamment aguerrie pour n’être pas dupe des calculs intéressés des uns et des autres. Et le lâchage dont elle est victime depuis la fin d’août 2016 ne l’aura guère surprise.
Mais vous auriez dû éviter de démarcher certains « faucons » de l’impérialisme français, comme Bernard Kouchner – qui, quand il était ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, voulait préparer une guerre contre l’Iran (!) – ou l’essayiste Pascal Bruckner, ardent partisan de l’invasion de l’Irak en 2003... Quel que soit leur degré de sympathie pour le Kurdistan, il est évident que ces gens y voient avant tout une pièce sur l’échiquier impérialiste, et que leur adhésion à cette cause ne peut qu’alimenter le soupçon.
Nous ne vous accusons pas, Patrice Franceschi, d’être d’extrême droite. Peut-être estimez-vous que toutes les tribunes sont bonnes pour défendre le Rojava. Peut-être votre vieille amitié avec Patrice Boissy, l’un des animateurs de Radio Courtoisie, a-t-elle fait le reste. Mais ne vous rendez-vous pas compte qu’en allant y porter son drapeau, vous nuisez gravement à l’image de la gauche kurde en France et au Moyen-Orient ?
La solidarité avec le Rojava ne doit pas être fondée sur de mauvaises raisons – son rôle de « rempart de l’Occident » ou la beauté de l’aventure guerrière – mais sur les espoirs révolutionnaires qu’il soulève – l’autonomie et le confédéralisme démocratique, le féminisme, le socialisme, l’autogestion.
Alternative libertaire, le 21 septembre 2016
[1] « Manif pour tous » : quand les vieux réseaux OAS s’en mêlent » http://droites-extremes.blog.lemonde.fr ... en-melent/, blog Droites extrêmes, Lemonde.fr, 19 avril 2013.
[2] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 6 avril 2015, 9’18’’
[3] L’opération Anfal, menée en 1988 par le régime de Saddam Hussein, conduit à la destruction de 2.000 villages et à l’extermination de 182.000 habitants du Kurdistan irakien.
[4] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 6 avril 2015, 39’20’’
[5] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 6 avril 2015, 10’40’’
[6] « Libre journal de Roger Saboureau », Radio Courtoisie, 25 juillet 2016, 22’05’’
Pour soutenir la résistance au Rojava, comme hier à Kobanê contre Daesh, comme aujourd’hui à Afrin contre l’état turc, élevons et unissons nos voix le 5 novembre pour renforcer la solidarité internationale autour de la lutte pour la paix et la liberté, contre ceux qui provoquent les guerres à des fins économiques et impérialistes.
Le 15 septembre 2014, les forces obscurantistes de Daesh attaquaient la ville kurde de Kobanê, en Syrie, avec une artillerie lourde prise aux armées irakienne et syrienne, et avec le soutien de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie Saoudite.
Occupant alors de larges territoires en Irak et en Syrie, Daesh représentait une menace grave pour l’humanité. Le but principal de cette organisation est d’établir un système sectaire bannissant les valeurs de démocratie, de liberté et d’égalité. En connaissance de cet objectif, plusieurs Etats ont malgré tout cherché à assouvir leurs intérêts régionaux en soutenant cette organisation. Tandis que la Turquie cherchait par ce moyen à détruire le statut obtenu par les Kurdes dans la région, le Qatar et l’Arabie Saoudite avaient, eux, des visées sectaires.
D’un autre côté, certaines puissances occidentales ont fermé les yeux sur les cruautés de Daesh pour des raisons économiques et hégémoniques. Fort de ces soutiens, Daesh a poursuivi ses attaques, non seulement dans la région, mais aussi dans le reste du monde, causant la mort de centaines de milliers de personnes et jetant des millions d’autres sur les routes éprouvantes de l’exode.« »
Daesh a visé en priorité les Kurdes et les femmes pour construire son empire de la peur. Le 14 août 2014, ses gangs ont attaqué la ville de Shengal (Sinjar en arabe), tué des milliers de civils et enlevé plus de 5 000 femmes Yézidis pour en faire des esclaves sexuelles.
Encouragé par l’Etat turc, Daesh a entrepris de détruire l’administration séculaire, égalitaire et pluraliste mise en place par les Kurdes au Rojava. Le 15 septembre 2014, il a commencé à s’attaquer à la ville de Kobanê. On a alors assisté à la confrontation, à Kobanê, de deux positions tout à fait opposées : d’un côté le système régressif représenté par Daesh, de l’autre les principes écologiques, démocratiques et égalitaires incarnés par le système du confédéralisme démocratique mis en place par les Kurdes.
Kobanê est devenu un symbole pour tous les progressistes, les démocrates et en particulier les femmes, à travers le monde entier. La défaite de Daesh à Kobanê marque la fin d’un mythe cauchemardesque, celui de l’indestructibilité de Daesh.
Les valeurs portées par celles et ceux qui ont résisté à Kobanê, en particulier la détermination des femmes, sont devenues une lueur d’espoir contre l’obscurantisme de Daesh. Le 1er novembre 2014, première journée mondiale pour Kobanê, des millions de personnes se sont rassemblées dans le monde entier pour défendre la liberté et pour dénoncer les forces soutenant Daesh. Les combattantes et combattants de la liberté et toutes celles et ceux qui les ont soutenus ont détruit l’empire de la peur mis en place par Daesh.
Aujourd’hui, Kobanê est libre, mais Daesh poursuit ses attaques dans la région, avec le soutien de certains Etats. Nous vous appelons à participer nombreuses et nombreux à la journée mondiale pour Kobanê, pour célébrer la victoire de Kobanê, à l’aube de sa troisième année, et pour adresser un message fort aux Etats qui soutiennent la barbarie de Daesh.
Élevons et unissons nos voix le 5 novembre pour renforcer la solidarité internationale autour de la lutte pour la paix et la liberté, contre ceux qui provoquent les guerres à des fins économiques et impérialistes.
- Collectif Solidarité Kobanê
Conseil Démocratique Kurde en France 16 rue d’Enghien 75 010 Paris 09.52.51.09.34 info@cdkf.fr http://www.cdkf.fr
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