Grèce

Re: Grèce

Messagede Seven Dwarfs le Ven 17 Juil 2015 07:59

j'ai un ami qui est hellénophone (l'autre est décédé mais disait pareil), à propos des informations et interviews venus de Grèce:

- Beaucoup sont traduite en français depuis une première traduction en anglais, cela devient passablement dégradé.
- Certaines sont carrément bidonnées et sans rapport avec ce qui est dit réellement.
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Re: Grèce

Messagede denis le Ven 17 Juil 2015 21:50

y'a pas de fumée sans feu ! et c'est du direct !

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Contre-information vs désinformation

MISE EN PLACE D'UN GOUVERNEMENT DE COLLABORATION

Cinq choses importantes à savoir :
1 - Ma fille Lisa et d'autres témoins du départ des incendies (qui habitent aussi en bordure de montagne à Ilioupoli) affirment avoir entendu plusieurs explosions. Au moins pour quatre des nombreux départs de feu. Ils dénoncent également des déploiements de MAT (CRS) en grand nombre, un peu partout, qui auraient dérangé et interrogé à plusieurs reprises les initiatives auto-organisées de la population (les "autorités" sont dépassées) ce qui a énervé beaucoup de gens (plusieurs interpellations, ce qui est vraiment de la provocation).
2 - Tsipras n'est pas avec Obama, contrairement à ce que racontent certaines rumeurs, il est à Athènes, en train de mettre en place l'accord "Merkollande" (nombreuses mesures d'urgence).
3 - Ne laissez pas dire que la Grèce va recevoir une aide de sept milliards. C'est complètement faux : toute cette somme n'est qu'un simple tour de passe-passe pour les créanciers, rien de plus. Ce n'est que pour le trou noir d'une dette inique. Du sur mesure. La population n'aura rien. Rien du tout.
4 - Ne laissez pas dire que la Grèce aura, à terme, 25% d'un fond de 50 milliards. Il ne s'agit, en vérité, que de privatisations massives et délirantes du bien commun à grande échelle (infrastructures, électricité, montagnes, îles, plages, etc.). En réalité, les Grecs seront dépossédés de 75% de tout ce qui sera vendu (qui ira exclusivement à la dette et aux banques). Et, au mieux, il restera 25% qui ne pourront être utilisés que selon la volonté de la troïka qui décide désormais de tout en Grèce : aucune loi ne peut être votée sans son accord. Pour celles/ceux qui n'aurait pas compris, la Grèce est purement et simplement devenue une colonie sous la tutelle de la troïka. Nous venons de vivre un coup d'état. Et le nouveau gouvernement, actuellement mis en place, n'est rien d'autre qu'un gouvernement de collaboration.
5 - En effet, Tsipras vient à l'instant d'exclure, parmi ses ministres, tous ceux qui ont critiqué l'accord terrible de lundi matin. L'accord de la honte : celui de la soumission politique, Même Panagiotis Lafazanis, ministre de l'écologie et de l'énergie, l'un des principaux fondateurs de Syriza et l'une des figures de l'insurrection de l'Ecole Polytechnique contre la dictature des Colonels est démis de ses fonctions. C'est la chasse aux sorcières. Et apparemment, ce n'est pas fini...

On est loin, très loin, du référendum du 5 juillet. Les jours semblent des années.

Y.Y.

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Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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Re: Grèce

Messagede pit le Jeu 20 Aoû 2015 18:05

LE PIÈGE DU SOUVERAINISME DANS LA DÉBÂCLE GRECQUE
Un contresens répandu sur les causes et les conséquences du troisième mémorandum qui vient d’être signé par Tsipras.

LE PIÈGE DU SOUVERAINISME DANS LA DÉBÂCLE GRECQUE

13 août 2015. Athènes est tombée. La chose est entendue depuis un mois exactement. Ceux qui en discutent encore ne s’opposent plus que sur des chiffres situés après la virgule et sur des éléments de langage, notamment l’épineuse question d’utiliser ou pas le mot « trahison » pour qualifier la volte-face de Tsipras et de ses conseillers. Certains m’ont écrit pour me suggérer de ne pas utiliser ce mot. D’autres voulaient, au contraire, que je tire sur l’ambulance.Lassé par ces chamailleries d’apothicaires, j’ai choisi le silence fin juillet. L’essentiel était dit. Le reste devenait fioritures, toilette mortuaire et embaumement. Mais sans messe funèbre : la plupart de mes amis français continuaient à veiller inexorablement et à espérer l’impossible réveil d’un cadavre en décomposition politique. Le Tsipras de la victoire du 25 janvier était momifié amoureusement par ses fans dévastés, mêlant le déni de réalité à la thanatopraxie. Je n’avais plus rien à faire là et je suis sorti du débat anachronique sur la pointe des pieds.Sortie de la zone euro, abracadabra !Depuis, j’observe parfois le délire des analyses et des commentaires, la confusion des causes et des solutions. Et un mot, un seul mot, plus que tout autre, revient sur toutes les lèvres : souverainisme. Autrement dit, la cause principale du problème serait l’hétéronomie politique du gouvernement grec dominé par les institutions supranationales. Et la solution, élevée au rang de formule magique, se résumerait en une seule phrase : « sortie de la zone euro, abracadabra ! »

Permettez-moi de sourire. Le problème du souverainisme est l’arbre qui cache la forêt et occulte le vrai débat. Pire encore, appelons un chat un chat : le souverainisme est le principal piège de la débâcle grecque, tant avant qu’après le 13 juillet.

Même sous la pression, un choix reste un choix

Pourquoi ? Parce que, contrairement à ce que raconte tout le monde, ou presque, personne n’a imposé la capitulation à Tsipras. Il y a eu des débats, certes. Des combats, bien sûr. Un bras de fer, évidemment. Mais il n’y a eu ni épée, ni revolver, ni bombe, ni missile qui ait menacé la vie des protagonistes. Aucun de ces notables, confortablement installés entre fauteuils en cuir et table en chêne, café et croissants, douceurs et jus d’orange, n’a été décapité, affamé, licencié, expulsé de son domicile, privé de soins. Arrêtons de dire n’importe quoi. Il ne s’agissait que de pressions politiques, aussi fortes fussent-elles. Et même sous la pression, un choix reste un choix. Ne pas entendre les propositions de la plateforme de gauche de Syriza, depuis des mois, n’était pas lié à un problème auditif, mais à une volonté politique. Se couper du mouvement social et des chercheurs indépendants en économie et en philosophie politique ne relevait pas d’une panne de téléphone, mais d’une préférence réfléchie pour d’autres conseillers véhiculant des idées modérées et le germe de la renonciation. Ne consacrer qu’une seule après-midi au travail colossal de la commission pour l’audit de la dette grecque pour, ensuite, ne pas en tenir compte et feindre d’oublier la possibilité d’annuler la dette, n’était pas le fait d’une amnésie passagère due au surmenage, mais d’une option politique claire et même d’un choix paradigmatique.

Bref, le gouvernement Tsipras a été pleinement souverain dans sa décision, face aux instances supranationales, et prétendre le contraire, c’est oublier un peu vite que la vie politique, comme la vie en général, est l’objet de tensions incessantes, parfois très vives, qui n’éliminent pas pour autant toute capacité à choisir nos pensées et nos actes. Oui, le gouvernement grec a été souverain et, oui, il avait d’autres options possibles que la capitulation. Le nier, c’est contribuer au TINA imaginaire qui altère la volonté et renforce la résignation. Un mois après, il est temps de se réveiller et d’ouvrir les yeux.

Les deux débats corollaires, sur les moyens et sur la légitimité de la décision, ont également été tronqués. Je ne reviendrai pas sur les moyens, souvent abordés ici. Tout ce qui est évoqué plus haut suffit à réfuter totalement le discours mensonger qui parle d’absence d’alternative : les propositions de la plateforme de gauche, du mouvement social très créatif, notamment dans l’autogestion, des chercheurs indépendants ou encore de la commission pour l’audit de la dette ont purement et simplement été rejetées.

Stopper l’austérité, un point c’est tout

L’autre débat occulté concernait la légitimité de sortir ou pas de l’euro. Là encore, plus le stratagème est gros, mieux il passe. Quel était exactement le mandat principal du gouvernement Syriza-Anel, au lendemain de sa formation le 27 janvier ? Plus que jamais, les choses étaient claires, très claires. C’était même le seul sujet de la campagne électorale en janvier : stopper l’austérité, un point c’est tout. Le reste, rarement abordé, n’était que discussion annexe. Le mandat principal de Tsipras n’était pas d’éviter ou d’oser, au contraire, une sortie de l’euro, mais précisément d’éviter un nouveau mémorandum avec son lot de casses sociales, de coupes budgétaires et de dilapidations du bien commun. Ou, pour le dire autrement : s’il n’avait certes pas de mandat explicite pour sortir de la zone euro, il en avait encore moins pour imposer trois ans d’enfer supplémentaire, de surcroît juste après le OXI à 61% au référendum du 5 juillet. Virguler aujourd’hui autour de son mandat concernant l’euro pour justifier son choix, c’est tout simplement se moquer du monde.

Tsipras a joué la carte de l’unité nationale

Non seulement la décision du gouvernement Tsipras a été souveraine, mais en plus elle est intervenue au terme d’une dérive politique qu’il est indispensable d’évoquer ici. Le salut national — qui nous rappelle de mauvais souvenirs politiques en France — a progressivement remplacé le discours sur les inégalités sociales, au fil des mois. La misère des plus démunis s’est progressivement transformée en nation en péril. Les rapports de classes ont été balayés au profit des rapports en pays, plus ou moins amicaux ou rivaux à l’égard de la Grèce. Tsipras a joué la carte de l’unité nationale et de l’amalgame de l’identité grecque des victimes de « la crise », et, ce faisant, il a gagné son statut de chef en Grèce, aux yeux d’une majorité de la population. Chef du gouvernement en l’occurrence. Et surtout chef d’état parmi ses semblables. L’ancien gendre idéal au regard si doux est devenu l’homme de confiance, mûr, posé et réfléchi, puis le guide inflexible, autoritaire, mais dévoué faisant de son mieux dans l’intérêt du pays tout entier. Un pays uni, selon lui, dans le mélange de situations sociales non seulement hétérogènes, mais surtout antagonistes.

A celles et ceux qui, dans l’aile gauche de Syriza ou au-delà dans la gauche et dans le mouvement social, rappelaient que l’Allemagne, c’est douze millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, que la France, c’est toujours plus de laissés pour compte dans tous les domaines et, surtout, que la Grèce, c’est aussi des patrons rapaces et leur lot de collaborateurs complices dans la hiérarchie des entreprises et des administrations, Tsipras insistait souvent sur la gravité du moment : ne pas se désunir, éviter les conflits sociaux et faire les bons choix dans l’intérêt de tous.

L’incroyable pouvoir de décider et de signer au nom de millions de personnes

C’est précisément une attitude souverainiste. Oui, vous avez bien lu : à ceux qui vous parlent de souverainisme comme d’une baguette magique qui eut été nécessaire en Grèce, vous pouvez les envoyer jouer aux billes. Car c’est exactement le chemin qu’a malheureusement pris Tsipras, ces derniers mois, en déplaçant la tension nécessaire entre les classes sociales sur le terrain des tensions — d’un autre type — entre gouvernements au prétexte illusoire de régler, par la négociation à l’échelle des états, de profondes inégalités sociales au sein de chacun d’entre eux. Il s’agit tout simplement d’un transfert de compétence depuis les mouvements sociaux des territoires en luttes vers le petit groupe de notables disposant de l’incroyable pouvoir de décider et de signer au nom de millions de personnes. C’est la réunion spectaculaire des puissants au prétexte frauduleux d’améliorer le sort des faibles, avec, fort logiquement, le résultat inverse.

Est-ce vraiment cela une politique de gauche ? Est-ce un mode d’action cohérent pour un gouvernement d’inspiration marxiste ?

Et c’est là qu’intervient le dernier point. Rappelez-vous qui est au pouvoir, depuis janvier, aux côtés de ministres Syriza : le principal parti souverainiste en Grèce, ANEL, aussi appelé Grecs indépendants. A-t-il critiqué ce mode d’action ? Non, bien sûr, il l’a approuvé, après avoir fait semblant de râler, le temps de reprendre du dessert. Ses députés ont-ils refusé l’accord du 13 juillet, lors des votes du 15 et du 22 juillet au parlement ? Non, ils ont voté la totalité des mille pages organisant le désastre, avant de retourner à la buvette. Le ministre membre des Grecs indépendants a-t-il finalement démissionné et quitté le gouvernement ? Pas du tout. Les Grecs indépendants ont obtenu un deuxième portefeuille ministériel, et hop ! Tout va bien pour eux ! Ça continue !

Alors, le souverainisme est-il la solution ? Non, comme on vient de le voir, c’est au contraire l’un des problèmes principaux de ces derniers mois.

C’est pourquoi, en France et ailleurs, en dépit des pleurnicheries tous azimuts — qui sont parfois des larmes de crocodiles — et des lamentations sur l’hétéronomie politique du gouvernement Syriza-Anel (désormais sans l’aile gauche de Syriza) sous la dictée des institutions supranationales, il serait bon d’arrêter de rejeter toutes les responsabilités sur les autres et de se cacher derrière son petit doigt. Bien sûr la responsabilité de ces institutions est immense, mais ce n’est pas elles qui ont littéralement décidé de tout ce qui vient de se passer pour les classes populaires en souffrance en Grèce, comme pour les pans entiers de nature mis en vente. Non, au bout du compte, c’est le gouvernement grec qui a refusé toutes les autres options depuis six mois, en allant jusqu’à dire qu’elles n’existaient pas.

La baguette magique du souverainisme cache en réalité un sceptre

Et la sortie de l’euro ? Ce moyen, parmi d’autres, n’est en rien l’apanage des uns ou des autres. Il n’y a aucun brevet « sortie de l’euro » déposé à l’INPI. Et rien ne prouve qu’un parti se proclamant souverainiste serait plus à même de l’organiser, surtout au vu de l’expérience grecque. En réalité, la sortie de l’euro n’est qu’un outil dans une boite à outils qui en compte des dizaines. Et l’utilisation des uns n’empêche pas celle des autres. Pendant que le souverainisme ressasse, comme un disque rayé, la solution magique de la sortie de l’euro, la vraie gauche et les mouvements révolutionnaires projettent bien au-delà d’innombrables formes d’actions qui caractérisent leurs analyses respectives et objectifs politiques. Et rien ne doit être laissé au hasard. Les rapports de classes et de dominations ne s’effaceront pas au prétexte de l’unité nationale et du pouvoir plein et entier d’élus bonhommes et repus chantant la Marseillaise devant une foule émue. Car la baguette magique du souverainisme cache en réalité un sceptre et le pouvoir ne sert que le pouvoir.

Nous unir, classe contre classe, par-delà les frontières

Sortir de la zone euro pour sortir de la zone euro ne suffit pas. Crier au loup venu d’ailleurs pour détourner les brebis nationales de la menace des loups nationaux est une vieille recette éculée. Une ficelle, un piège, une potence. C’est lutter contre tous nos prédateurs qui est nécessaire, urgent, vital. C’est nous unir, classe contre classe, par-delà les frontières. C’est, au moins, nous mettre en synergie, attentifs et solidaires, face à l’internationale du capitalisme triomphant. C’est nous rappeler le chemin parcouru, pour en comprendre les échecs et redécouvrir les rêves de celles et ceux qui nous ont précédé, il y a un siècle-et-demi. C’est ouvrir de nouvelles perspectives, décoloniser l’imaginaire, inventer des chemins de traverses, oser au-delà de ce qui paraît possible et, en aucun cas, se replier sur soi.

Depuis un mois, ce n’est pas Athènes qui est tombée, en réalité. Ce sont les persécutés et les insoumis de partout qui avaient les yeux rivés sur la Grèce, d’un bout à l’autre du monde, et qui ont été frappés une fois de plus.

C’est pourquoi l’heure n’est en aucun cas à l’union des tyrans avec leurs victimes, même au prétexte de la coexistence sur un même bout de territoire, mais au soulèvement simultané et solidaire des damnés de la Terre.

TINA ? En effet, mais dans le sens contraire. Oui, il n’y a pas d’alternative. Il n’y a pas d’autre issue possible pour sortir de l’impasse. Il n’y a rien à attendre, mais tout à faire. Il n’y a pas d’alternative : lutter.

Yannis Youlountas

http://blogyy.net/2015/08/13/le-piege-d ... e-grecque/



LE SOUVERAINISME EN SLIP

Suite à mon texte « Le piège du souverainisme dans la débâcle grecque », voici quelques réponses à diverses questions ou remarques…

LE SOUVERAINISME EN SLIP

1 – A quoi reconnaît-on un homme politique souverainiste ?

a) Il se prétend le plus souvent « ni droite ni gauche » (comme la moitié des politiciens de droite, ce qui est parfois très drôle, par exemple quand il est démasqué par ses éléments de langage et autres marqueurs politiques).
b) Il est champion toutes catégories en retournement de veste (plusieurs CV sont accablants) et, le cas échéant, en abandon des promesses électorales (dernier exemple en date avec les « Grecs indépendants », principal parti souverainiste en Grèce, aussi appelé ANEL, qui soutient joyeusement l’austérité en échange d’un deuxième portefeuille ministériel, à la différence de Syriza qui est en crise et qui va scissionner) ;
c) Il se pose en « sauveur de la nation face aux instances supranationales » jugées seules responsables des maux qui s’abattent sur le pays ;
d) A ce titre, appelant au rassemblement tous azimuts autour de sa personne, il appelle à « ne pas se désunir » (union entre les classes dominantes et dominées au prétexte de la coexistence sur un même territoire, face à un ennemi commun, exactement comme en temps de guerre), à « éviter les conflits sociaux » (donc pas de lutte de classes) et à « faire les bons choix dans l’intérêt de tous » (car l’élu national du peuple souverain sait ce qui est bon pour « son peuple », même à son insu, et ne pense qu’à l’intérêt général en amalgamant toutes les situations sociales, même les plus antagonistes).

2 – Comment distinguer le souverainisme du nationalisme ?

En déplaçant « l’ennemi du peuple » au-delà des frontières (instances supranationales), le souverainisme procède exactement comme le nationalisme, à la différence que ce dernier vise plutôt les immigrés et/ou les pays voisins : dans les deux cas, il s’agit d’un détournement de la lutte essentielle qu’est la lutte de classes, principe fondamental de la vraie gauche et des mouvements révolutionnaires (chacun l’analysant et l’organisant à sa façon avec diverses conceptions de l’égalité et de la liberté).

3 – Que signifie le mot souverainisme ?

Attention aux abus de langage courants. Le souverainisme n’est pas un vague concept philosophique relatif à la souveraineté d’un sujet (individu ou collectif), c’est-à-dire à sa faculté de choisir, de disposer de lui-même. Le souverainisme est encore moins un synonyme de la démocratie au prétexte de la souveraineté d’un peuple (sous quelle forme ? à travers qui ?) et/ou de ses représentants (principalement issus des classes dominantes). Non, en réalité, comme son suffixe l’indique et comme son histoire le confirme, le souverainisme est une idéologie, rien de plus, c’est-à-dire un système d’idées politiques qui propose une interprétation du monde et des modes d’actions. En l’occurrence, le souverainisme est une idéologie simpliste et mensongère qui prétend, sans rire, que les maux qui s’abattent sur nous proviennent du manque de moyens (donc de pouvoir) de ceux qui prétendent nous gouverner. D’abord, c’est totalement faux : on peut toujours désobéir, à tous les niveaux (même Hollande « l’ennemi de la finance », Tsipras « le chasseur de la troïka », etc.), si on en a le désir, la volonté et le courage, et ce, dans tous les domaines (dette, traités, monnaie, répartition des richesses, etc.). Les preuves historiques ne manquent pas. Ensuite, c’est un détournement total de la lutte : de la « guerre sociale » (par exemple, on pourrait commencer par la réquisition des banques, l’occupation des terres, la multiplication des assemblées partout, y compris parmi les enfants, la transformation des structures hiérarchiques ou exécutives en collectifs horizontaux et autogérés, l’expropriation et la destruction de Vinci, Total, Bouygues, etc.) vers la « guerre nationale » (renforcement de la bourgeoisie nationale contre une supposée bourgeoisie supranationale ou celle d’un pays voisin, un peu comme une mobilisation générale sous l’égide de généraux mythifiés qui donneront leurs noms à des boulevards). Bref, le souverainisme est un subterfuge de la bourgeoisie pour conserver le pouvoir en promettant de l’utiliser autrement. Une roue de secours, au même titre que le fascisme.

4 – Comment expliquer les liens étroits entre les figures du souverainisme et du confusionnisme ?

Ce n’est pas un hasard si, en France comme ailleurs (au Royaume-Uni, par exemple, avec Nigel Farage et l’UKIP), le souverainisme pratique abondamment le confusionnisme* et entretient d’excellentes relations avec ses têtes de gondoles (axe Asselineau-Chouard, par exemple, comme auparavant Dupont Aignan-Marion Sigaut, etc.). Tout d’abord, l’idéologie souverainiste et le processus confusionniste ont en commun un simplisme stupéfiant (dans les deux sens du mot stupéfiant : effet de surprise produisant un choc et effet narcotique produisant une addiction) tant au niveau des causes que des solutions. Plus précisément, le souverainisme est dans l’analyse des solutions ce qu’est le confusionnisme dans l’analyse des causes : une diversion, un brouillage, un détournement. Dans un cas comme dans l’autre, en dépit de leurs relations parfois orageuses, ce sont des passerelles vers l’extrême-droite, et ce, avec un processus similaire*. D’autant plus que le souverainisme et le confusionnisme s’implantent aisément parmi les naïfs et les plus vulnérables, exactement comme des germes ou, pire, des virus (organismes très simples, creux et sans vie, basés sur la réplication et la répétition, d’ailleurs le mot virus vient du latin « poison ») qui se développent sur la base de lieux communs, de phrases toutes faites, de mélanges de références comme autant de masques, et de contresens répétés, tant au niveau des causes que des solutions, mais sans jamais remettre en question l’essentiel : les rapports de classes et de dominations qui altèrent la liberté et ruinent l’égalité. C’est ainsi que le souverainisme et le confusionnisme affaiblissent non seulement la vraie gauche, mais aussi les mouvements révolutionnaires dans leur diversité, en captant une partie de la révolte.

5 – Le souverainisme n’est-il pas une opposition louable au « mondialisme » ?

L’opposition mondialisme/souverainisme est un leurre, comme l’est l’opposition capitalisme/fascisme. Car, dans les deux cas, le premier nourrit le second, alors que le second consolide le premier (en détournant son opposition critique dans une impasse). C’est exactement une relation de parasitisme, au sens biologique, appliqué à un écosystème politique, qui relève également du commensalisme (la présence de l’un favorise celle de l’autre et réciproquement, notamment quant à leurs besoins pour se perpétuer simultanément sur un même territoire, d’où les termes vermine et charognard fort justement attribués au fascisme au sein de la société capitaliste dont il est le nécrophage, à chaque crise sociale). Le premier a besoin du second pour neutraliser toute opposition véritable, pour affaiblir l’organisation des persécutés et des insoumis, en orientant à contresens le mouvement social, en distillant de fausses causes et de fausses solutions. L’histoire l’a abondamment montré, d’un bout à l’autre du monde, c’est la même rengaine.

6 – Conclusion : un labyrinthe politique rempli d’impasses

Que répondre à tout cela ? Exactement le contraire : pas de paix entre les classes, pas de guerre entre les peuples, pas de leurre à Bruxelles ni ailleurs : nos tyrans sont en France, en Allemagne, en Grèce, en Espagne, aux Etats-Unis… partout. Et ils n’ont pas besoin des chemtrails, des illuminatis, des Juifs, des francs-maçons, des reptiliens, des musulmans, des technocrates ou des extra-terrestres pour nous exploiter. Pas contre, ils ont besoin de notre respect du chef et de la Loi, de l’ordre politique, économique et social. Ils ont besoin de notre envie de consommer et de nous divertir au point de nous abrutir et, plus encore, de notre peur du changement radical. Nos tyrans se régalent de nous voir confiner notre réflexion dans un cadre réducteur, tant politique que géographique, ce que produit le souverainisme, ou en nous détournant de l’analyse raisonnée au moyen de contrefeux illusoires, ce que produit le confusionnisme.

Le souverainisme et le confusionnisme ne sont donc pas des solutions : ils font partie du problème. Ce sont des mythes systémiques, des contes de fées politiques, comme le sont également, au sein de l’idéologie capitaliste :
a) la main invisible du marché (basé sur la croyance à l’autorégulation des échanges financiers) ;
b) le rejet de la coopération au profit de la compétition (basé sur la croyance à l’équivalence parfaite entre la somme des intérêts particuliers et l’intérêt général) ;
c) la théorie du ruissellement (basé sur la croyance aux bienfaits d’un enrichissement des plus riches qui serait, via la consommation, profitable à tous, jusqu’aux plus pauvres).

Tout cela n’est que spectacle dans les catacombes d’un monde qui se meurt.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes bien dans un labyrinthe politique rempli d’impasses. Nous n’avons pas de fil d’Ariane, c’est-à-dire ni solution toute faite ni guide providentiel. Mais, grâce à notre diversité, nous disposons de trois atouts majeurs : la pensée, l’expérience et la volonté.

Nos tyrans et leurs complices ont raison de se méfier, eux qui renforcent, chaque jour, leurs dispositifs contre nous : surveillance, répression, fabrique de l’opinion. Ils ont raison de se méfier, mais ça ne suffira pas.

Les mauvais jours finiront.

Yannis Youlountas

http://jeluttedoncjesuis.net

* Du confusionnisme à l’extrême-droite :
http://lahorde.samizdat.net/2015/05/22/ ... t-possible

http://blogyy.net/2015/08/14/le-souverainisme-en-slip/
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Re: Grèce

Messagede pit le Sam 22 Aoû 2015 13:36

TSIPRAS CHERCHE À PRENDRE DE VITESSE LA CRÉATION DU « FRONT DU OXI »
La rumeur courait depuis deux semaines. Tsipras vient de confirmer les législatives anticipées. Du 20 août au 20 septembre, cela fait un mois de préparation seulement, le minimum prévu par la constitution. Dans quel but
... http://blogyy.net/2015/08/20/tsipras-ch ... nt-du-oxi/
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Re: Grèce

Messagede Zoom le Jeu 10 Sep 2015 14:26

Grèce : L’adieu aux illusions réformistes

Les événements de l’été ont laissé le peuple grec dans une situation catastrophique, mais ils auront au moins eu le mérite de plomber les vieilles lunes électoralistes ou référendaires. Et de mettre les libertaires sur le devant de la scène.  Analyse d’un membre de l’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante.

Le 25 janvier, l’élection de Syriza en Grèce a secoué l’Europe. Pour la première fois dans l’histoire contemporaine du continent, un parti de la gauche dite radicale sortait victorieux par les urnes et avait le droit de former un gouvernement.

Le soir même, devant le siège de l’université, les symboles de la résistance contre le gouvernement odieux d’Antonis Samaras étaient présents à la fête : les femmes de ménage licenciées par le ministère des Finances, les travailleurs d’ERT – la télévision publique supprimée –, des immigré.e.s présent.e.s dans la lutte antirasciste, des jeunes militants, des chômeurs, des travailleurs qui avaient subi une dure répression pendant la période 2009-2015.

Même nous, les libertaires les plus méfiants, ne pouvions pas imaginer un tel retournement de situation sept mois plus tard.

Avant que le Premier ministre Tsípras ne démissionne, le 21 août, en raison du refus de la tendance de gauche de Syriza de suivre sa volte-face et la perte de la majorité au Parlement, le bilan du gouvernement aurait pu rendre la droite jalouse : prolongation du programme d’austérité terminé le 20 février, puis validation d’un troisième mémorandum qui prévoit des contre-réformes que la droite n’avait jamais osé voter :
• libération totale du droit de licencier pour les patrons,
• restriction du droit de grève,
• saisie du logement pour dettes envers les banques,
• nouvelle réduction des retraites,
• augmentation jusqu’à 100% de la TVA sur les produits d’alimentation de base...

Entretemps, le gouvernement a bel et bien montré sa détermination sur tous les plans : le 15 juillet, la manif contre le troisième mémorandum (approuvé par le Parlement grâce aux voix de la droite, alors que Syriza a vu un cinquième de son groupe – 31 sur 149 – voter contre l’accord) s’est terminée par la répression des manifestants.

Les policiers à moto ont envahi le cortège de l’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante et arrêté plusieurs manifestants.

Un mois plus tard, la police a réprimé les refugié.e.s de l’île de Kos, au canon à eau. En parlant des mouvements sociaux, le ministre de l’Ordre public, Yannis Panoussis, a déclaré être « déterminé à écraser l’illégalité ».

Double escroquerie

Cette politique se fonde évidement sur une double escroquerie politique : la trahison, dès le début de son mandat, du programme dit de Salonique, sur lequel Syriza avait été élu ; et bien sûr la trahison du Non écrasant (61,2 %) au référendum du 5 juillet.

Ce référendum avait été appelé par Tsípras dans l’espoir d’un résultat mitigé qui lui donnerait l’occasion d’opérer un virage politique à droite, sans en assumer la responsabilité ni les conséquences. Le Non l’emporta largement, dans une atmosphère très combative – marquée certes par une conscience plébéienne plutôt que par une conscience de classe. Néanmoins, les électeurs se trompaient sur les intentions réelles du gouvernement.

La trahison de Tsípras a assommé la gauche et une grande partie des travailleurs. Sur les 300.000 personnes qui avaient manifesté pour le Non le vendredi 3 juillet, seules 15.000 revenaient dans la rue le 15 juillet, pour protester contre la ratification du troisième mémorandum. Évidemment, pas question de grève, alors que les bureaucrates de la GSEE (seule centrale grecque, du genre CFDT) avaient fait campagne pour le Oui...

On s’est alors rendu compte que les avertissements libertaires n’étaient pas un vain grognement.

Une trop sage campagne du Non

La participation à la campagne pour le Non, et même un triomphe du Non n’étaient en rien une garantie. C’est l’organisation de classe et la lutte qui nous défendent, pas les urnes, y compris celles du référendum. Et ceci était la grande lacune de la campagne pour le Non.

La réticence de la gauche anticapitaliste à rompre avec la GSEE, ainsi que la sous-estimation du travail syndicaliste à la base, ont cantonné la campagne du Non à une dimension politicienne. Ni grèves ni ripostes directes aux chantages patronaux, à l’exception de quelques actions isolées.

L’idée fixe de la gauche anticapitaliste (en tout cas de certaines tendances droitières de la coalition d’extrême gauche Antarsya) de former un front du Non avec les dissidents de Syriza — qui ne font que répéter les illusions que leur parti a semées à partir de 2011 sur le changement de l’Union européenne et une gestion « équitable » du capitalisme — mènera à la même impasse.

Les libertaires en pointe

L’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante, l’organisation libertaire la plus présente depuis quelques années, a profité d’une période de maturation violente et a bénéficié d’une augmentation réelle de sa force et de son poids. Cela n’a pas été sans à-coups : dans les semaines qui ont suivi le référendum, Rocinante a subi la scission d’un groupe de puristes.

Cela ne saurait effacer les progrès réalisés par Rocinante cet été. L’organisation n’a pas été seulement présente dans la rue dans plusieurs villes de Grèce, mais a aussi mené une série d’actions contre le terrorisme patronal.

Et si notre taille est toujours loin de nous permettre d’organiser une grève, nous avons présenté un programme de lutte et de revendications de classe qui n’a pas laissé indifférente une partie radicale de la classe ouvrière. Cela donne de l’espoir pour la création du front ouvrier et syndical dont nous avons besoin. Espérons qu’avec les élections de ce mois-ci s’effondreront les dernières illusions qui nous écartent de cette perspective.

Yannis Androulidakis (Rocinante)

http://alternativelibertaire.org/?Grece ... -illusions
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Re: Grèce

Messagede pit le Dim 4 Oct 2015 20:45

La température continue de monter en Grèce, y compris dans les îles…

LA SITUATION SE DURCIT, D’HEURE EN HEURE, DANS L’OUEST DE LA CRÈTE, LES ACTIONS DE SABOTAGE SE RENFORCENT, LES TAGS « EDF GO HOME » SE MULTIPLIENT SUR LES MURS DE CHANIA ET DE RÉTHYMNON, ALORS QUE PLUSIEURS CENTAINES DE POLICIERS ANTI-ÉMEUTES SUPPLÉMENTAIRES VONT DÉBARQUER LUNDI.

... http://blogyy.net/2015/10/03/la-tempera ... -les-iles/
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Re: Grèce

Messagede pit le Jeu 21 Jan 2016 16:47

Grèce : Tsipras redouble de violence contre le mouvement social

A quelques jours du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir…

GRÈCE : TSIPRAS REDOUBLE DE VIOLENCE CONTRE LE MOUVEMENT SOCIAL

Les interpellations, arrestations, perquisitions, expulsions, saisies de matériel et tentatives d’intimidations se multiplient.

La tension monte un peu partout et les luttes s’intensifient depuis trois mois : grèves, manifestations, blocages, occupations, grèves générales, émeutes…

Même les camarades et compagnons qui accueillent généreusement des réfugiés dans les îles sont persécutés. Plusieurs cantines solidaires ont été détruites par la police, ainsi qu’un local destiné aux familles les plus vulnérables. Toute personne essayant de filmer est menacée, y compris des professionnels accrédités, au point de subir la confiscation de leur caméra.

Le régime devient de plus en plus autoritaire et le programme de Thessalonique est depuis longtemps à la poubelle. La promesse de septembre de compenser les conséquences dramatiques du troisième mémorandum par un dispositif social et solidaire a également été abandonnée.

A l’instar de son ami Hollande, Tsipras n’a jeté qu’un peu de poudre aux yeux : union civile des homosexuels, minuscules progrès en matière de laïcité et autres arbustes cachant la forêt en flammes.

Une trahison bourgeoise de plus dans la longue marche de l’humanité vers l’émancipation sociale.

Ceux qui défendent encore Tsipras depuis le 13 juillet feraient mieux de se taire et de raser les murs.

Yannis Youlountas

http://blogyy.net/2016/01/13/grece-tsip ... nt-social/
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Re: Grèce

Messagede pit le Sam 23 Jan 2016 16:00

Le président du premier syndicat grec viré de la manif à Athènes ! (vidéo)

La colère monte contre l’hypocrisie des responsables politiques et syndicaux en Grèce.

LE PRÉSIDENT DU PREMIER SYNDICAT GREC VIRÉ DE LA MANIF À ATHÈNES ! (VIDÉO)

Yannis Panagopoulos, chef de la puissante Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE), forte de 450 000 membres et proche du positionnement de la CFDT en France, a été menacé et finalement chassé de la manifestation du jour à Athènes.

... http://blogyy.net/2016/01/22/le-preside ... nes-video/
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Re: Grèce

Messagede pit le Sam 6 Fév 2016 14:34

Grèce : grève générale et manifestation record contre la réforme des retraites

40 000 personnes ont défilé à Athènes ce jeudi, où ces défilés ont donné lieu à des incidents

Les chiffres sont éloquents. 40 000 manifestants à Athènes, 14 000 à Thessalonique, le deuxième ville du pays. Portée par une grève générale, cette mobilisation est la plus massive depuis l'arrivée au pouvoir de la gauche, en janvier. Au coeur de ces cortèges une seule et même préoccupation : cette nouvelle réforme des retraites défendue par le Premier ministre Alexis Tsipras et voulue par les créanciers UE-FMI.

... http://www.sudouest.fr/2016/02/04/grece ... 9-4803.php
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Re: Grèce

Messagede Zoom le Lun 18 Avr 2016 12:08

Grèce : les anarchistes en guerre contre les mafias

Le 5 mars dans le quartier athénien d’Exarchia, on a pu voir des libertaires dotés d’armes à feu défiler contre les trafiquants. Une démonstration radicale dans la suite d’une bataille sur plusieurs années contre la stratégie de l’État grec de manipuler le réseau du deal pour combattre les forces révolutionnaires implantées dans ce bastion anarchiste.

Le matin du 27 février, trois militants anarchistes du quartier d’Exarchia à Athènes, membres du centre occupé Social Vox, sont assis dans une rue lorsqu’ils entendent trois autres individus lancer des insultes sexistes à l’égard d’une passante. Rapidement, les camarades prennent à partie le groupe et le ton monte. Les individus sortent des couteaux. Deux militants reçoivent de sévères coups à la tête. L’un victime d’une lésion cérébrale, l’autre hospitalisé avec un grave traumatisme crânien. Seule l’arrivée rapide des autres occupants du centre et la fuite des agresseurs leur évitent la mort.

L’un de ces derniers, justement bien connu dans le quartier, est un dealer portant le pseudo d’Habibi, ayant déjà poignardé une vingtaine de personnes dans la zone dont une jeune militante pour avoir dénoncé son réseau sur Indymedia Athens. Les deux autres sont ses associés.

Dès le soir de l’agression, un rassemblement de solidarité d’un millier de personnes se met en place devant l’Université Polytechnique. Le lendemain des raids sont organisés par 200 volontaires pour virer l’ensemble des dealers et des acheteurs du quartier. Le 5 mars, 5 000 libertaires défilent contre les mafias, certains groupes exhibent alors des armes à feu en signe de menace directe et pour protéger le cortège. Une situation explosive mais qui ne date pas d’aujourd’hui.

... http://www.alternativelibertaire.org/?G ... -en-guerre
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Re: Grèce

Messagede Zoom le Dim 3 Juil 2016 18:48

Grèce : Solidarité avec le City Plaza d’Athènes !

Le matin du 22 avril, des activistes et des réfugiéEs se sont organisés pour occuper un hôtel abandonné dans le quartier de Victoria/Saint Panteleimona à Athènes.

Nous partageons leur appel en français :


L’occupation du City Plaza

Le City Plaza est un projet d’hébergement auto-organisé à destination des réfugié-e-s dans le centre d’Athènes : 400 personnes y sont hébergées, dont 180 enfants. Le City-Plaza est un hôtel abandonné de 7 étages, inoccupé depuis sept ans, jusqu’à son occupation par des activistes et des réfugié-e-s fin avril 2016.

Le City Plaza constitue une réponse pratique aux politiques migratoires et de contrôle des frontières répressives en Grèce, à l’accord entre l’Europe et la Turquie et à la militarisation des frontières. Il s’agit d’une réponse des mouvements sociaux à la prise au piège de dizaines de milliers de réfugiéEs sur le territoire grec, aux détentions de masse dans les zones de frontières, ainsi qu’aux désatreuses conditions de vie des réfugié-e-s dans les villes et dans les immenses camps gérés par l’Etat.

Le City Plaza est basé sur les principes d’auto-organisation et d’autonomie et dépend entièrement du support politique et de la solidarité pratique venue de Grèce et de l’étranger. C’est pourquoi nous appelons à la solidarité internationale envers le centre d’hébergement City Plaza. C’est seulement par une solidarité massive que cet ambitieux projet antiraciste peut survivre, se défendre contre la répression et continuer à couvrir les immenses coûts de la nourriture, des médicaments, de produits d’hygiène et de l’ensemble des choses nécessaires à son fonctionnement quotidien.

Une situation dramatique

Depuis le 20 Mars, le jour de la mise en application du honteux accord entre l’Union Européenne et la Turquie qui a suivi la militarisation et la fermeture de la Grèce du Nord à Idomeni, nous assistons – à Athènes et à travers la Grèce – à la déterioration des déjà dramatiques conditions de vie des réfugié-e-s. Un système de détention de masse et de déportation a été mis en place pour les nouveaux arrivants dans les îles, tandis que des dizaines de milliers de réfugié-e-s qui étaient déjà en Grèce sont forcé-e-s de vivre sans toit dans les villes ou sont acheminé-e-s vers des camps de réfugié-e-s construits par l’armée, à l’extérieur des villes, isolé-e-s et exclu-e-s de la société, des communautés, et sans accès au droit et aux services de base.

De bonnes conditions de vie pour TouTEs

L’existence d’infrastructures d’hébergement, inutilisées et en état de fonctionnement, juste à côté de centaines de personnes sans abri, nous a semblé être un scandale en soi. Une contradiction qui révèle non seulement l’hypocrisie de ce qui est appelé la gestion européenne de la crise, mais également la logique interne d’un système en crise qui dévalue les vies et les droits de la population locale autant que des réfugiéEs et qui crée les conditions d’une intensification du racisme.

En squattant un hôtel inutilisé, nous voulions montrer l’exemple, et souligner comment les mouvements sociaux et la société par en bas sont capables d’améliorer les conditions de vie des réfugiéEs et ainsi d’améliorer les conditions de vie de touTes. Nous partageons l’idée qu’en défendant les droits et en répondant aux besoins des réfugiéEs, nous mettons en pratique une conception de la solidarité dans notre vie quotidienne et de l’auto-organisation qui créee et développe des espaces de liberté et de luttes communes pour la population locale et les réfugiéEs. Nous sommes convaincus que c’est par ces pratiques que le refrain sans cesse renouvelé du “Il n’y a pas d’alternative”, véhiculé par les politiques migratoires répressives, peuvent être remises en cause et que de l’espace peut être gagné contre l’extrême-droite : City Plaza s’est créé comme lieu de solidarité au sein d’un quartier revendiqué depuis des années par l’extrême droite et le parti Néonazi de l’Aube dorée.

Témoignage direct

Notre camarade Yannis Androulidakis, militant de l’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante http://www.alternativelibertaire.org/?Y ... is-anarcho, l’une des organisations impliquée dans le lancement de ce projet, nous livre un témoignage en français de l’occupation :




Des luttes communes

Nous ne pensons pas, bien sûr, que le problème puisse se résoudre seulement par le squat, dans la mesure où l’octroi d’un abri constitue une obligation fondamentale de l’Etat et des autorités locales ; nous pensons, cependant, que les squats peuvent servir non seulement de moyens de revendication de droits, mais également de lieu d’exercice pratique de droits précisément par ceux qui en sont privés : les réfugiéEs économiques et politiques rendus clandestinEs et excluEs.

Le City Plaza se voit lui-même comme une partie d’une multitude de différentes pratiques de solidarité et de luttes qui ont émergé depuis l’an dernier, se constituant comme une demande concrète faite à l’Etat grec, contre la détention de réfugiéEs dans des centres de détention odieux et leur isolation dans des camps monstrueux ; pour l’hébergement décent des réfugiéEs dans les villes, en assurant leur accès à la santé, à l’éducation et aux services sociaux. D’un autre côté, le City Plaza se voit lui-même comme une part du mouvement de solidarité européen et international, qui va contre la militarisation des frontières et l’externalisation des politiques d’asyle, en revendiquant la liberté de circulation et le droit de séjour.

Auto-organisation

Le City Plaza héberge aujourd’hui principalement des familles, totalisant 400 personnes, incluant 180 enfants. Parmi eux, 22 familles monoparentales et des personnes en situation de handicap.

En ce moment, les nationalités qui sont représentées au City Plaza incluent des Afghans, des Kurdes, des Syriens, des Palestiniens, des Iraniens, des Irakiens, des Pakistanais et quelques autres. Chaque famille vit dans sa propre chambre, et tous les résidents reçoivent un petit-déjeuner, un déjeuner et un dîner ainsi que des produits d’hygiène.

Le City Plaza est basé sur des principes d’auto-organisation et d’autonomie politique. Il fonctionne par différentes équipes, dévolues au ménage, à la cuisine, à la sécurité, à la logistique, à l’éducation et à l’animation, à la santé, à la communication, à la réception, en réponse aux assemblées régulières des réfugiéEs et des activistes.

Soutenez le centre d’hébergement City Plaza

Par cet appel, nous appelons les différentes organisations et collectifs, syndicats, organisations antiracistes, les groupes d’étudiants et d’universitaires, les projets auto-gérés et les coopératives en Grèce, en Europe et ailleurs, à exprimer leur solidarité avec le City Plaza. Nous vous demandons de publier des lettres de soutien, de vous impliquer dans le financement et d’organiser des compagnes de donation. Plus généralement, le projet repose sur le travail des volontaires, les financements et les donations matérielles.

Soutenez le City Plaza ! Aidez les réfugiés et les activistes à le garder ouvert comme un contre-exemple aux politiques migratoires répressives, en Grèce et en Europe, et comme un projet de vie commune et de lutte !

La solidarité vaincra ! Nous nous battons ensemble, nous vivrons ensemble ! Η αλληλεγγύη θα νικήσει ! Αγωνιζόμαστε Μαζί, θα Ζήσουμε Μαζί !

http://www.alternativelibertaire.org/?G ... ec-le-City

Reportage photo complet : https://solidariteaveclagrececollectifs ... -mai-2016/
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Re: Grèce

Messagede Zoom le Sam 30 Juil 2016 03:57

Soutien aux squats autogérés et solidaires ! Nous dénonçons la répression du pouvoir d’Etat grec envers ceux de Thessalonique

Le 28 juillet 2016,

Hier, le gouvernement grec a envoyé ses forces de police pour expulser manu-militari plusieurs squats de Thessalonique. Plusieurs d’entre eux avaient été créés avec et pour les personnes réfugiées qui subissent les conséquences de l’ignoble accord Union européenne – Turquie. Tous, sont des espaces sociaux libres. Le gouvernement de Tsipras s’attaque à la solidarité active et concrète avec les migrant-es et aux lieux de résistance sociale.

Alternative Libertaire dénonce ce nouveau coup de force du gouvernement Syriza. Nous relayons et soutenons l’appel de nos camarades sur place : libération immédiate des personnes arrêtées, des lieux et du matériel bloqués par la police (alimentation, vêtements, matériel médical…).

Comme nous le disions dans un texte commun à plusieurs organisations communistes libertaires, une de nos priorités doit être de « renforcer la solidarité avec les multiples expériences alternatives et autogestionnaires qui existent en Grèce. Des entreprises ont été reprises par les travailleurs et les travailleuses, des dispensaires autogérés ont été créés, des lieux culturels populaires ont été inventés, etc. Soutenir ces mouvements sociaux, faire en sorte qu’ils puissent peser toujours plus dans la société grecque, est plus utile que de savoir pour qui voter la prochaine fois. C’est aussi sur ce terrain, et dans la rue, que nos camarades pourront combattre le plus efficacement l’extrême droite ; bien plus efficacement qu’en faisant miroiter une solution par délégation de pouvoir, qui laisse des dizaines de milliers de personnes dans le désarroi et l’amertume ».

Pour Alternative Libertaire, le Secrétariat international.

http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2731
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Re: Grèce

Messagede pit le Sam 19 Nov 2016 22:11

Nuit rouge et noire à Athènes
Mardi 15 novembre. Obama est arrivé à Athènes, invité par Tsipras, au moment même où nous fêtons le 43ème anniversaire de l’insurrection contre la dictature des Colonels mise en place par… la CIA ! Une véritable provocation pour nous tou-te-s.
A 18h30, non loin du rassemblement anarchiste et anti-autoritaire à l’ouest du quartier rebelle d’Exarcheia, la rue Stournari est complètement vide : aucun habitant n’a commis la bêtise d’y laisser sa voiture, en vue de la soirée brûlante qui s’annonce (voir le schéma des forces en présence dans Athènes sur cette page). Des flics se postent partout autour, dans le bruit des hélicos. La ville semble subir une occupation.
... http://blogyy.net/2016/11/16/nuit-rouge ... athenes-3/

43 ans après, on occupe l’école polytechnique !!!
Comme je vous l’annonçais à demi-mot au terme de l’assemblée de mardi soir qui avait un peu hésité (1), nous sommes de retour, plus nombreux encore, dans le lieu mythique de l’insurrection du 17 novembre 1973 contre la dictature des Colonels (2).
L’assemblée d’occupation vient d’appeler solennellement les manifestants qui marchent dans la capitale à rejoindre l’occupation et les rues alentours, à l’ouest d’Exarcheia.
... http://blogyy.net/2016/11/17/43-ans-apr ... technique/

18 novembre 00h30
Merci de vos messages de soutien qui font chaud au cœur. L’occupation tient bon malgré les nombreux assauts (au moins 8), par contre il est très difficile d’acheminer du matériel ou des camarades.
Nous sommes encerclés et Exarcheia aussi.
... http://blogyy.net/2016/11/17/18-novembre-00h30/

Fin provisoire de l’occupation de l’école polytechnique, mais d’autres actions se préparent
C’est terminé au centre d’Athènes. Nous n’avons pas pu résister plus longtemps face à l’ampleur et à la violence des nombreux assauts policiers.
... http://blogyy.net/2016/11/18/fin-provis ... preparent/
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Re: Grèce

Messagede pit le Sam 7 Jan 2017 22:43

Situation en Grece

Radio, émission l’Egregore du 2 Janvier 2017

Interview de Serge de retour de Grèce qui nous explique la situation actuelle en Grèce du point de vue anarchiste. A savoir une focalisation sur 2 luttes principalement : l’antifascisme et le soutien aux migrants (en lien évidemment). La période de "trêve" à laquelle correspond Syriza après une période d’affrontement politique intense (et dans la rue principalement, contre flic et fachos).

Depuis 2008 3 dynamiques/stratégies semblent avoir traversé le mouvement révolutionnaire : affirmation insurrectionnelle (émeutes, soutien groupes lutte armée etc.), assemblée de quartier (en perte de vitesse maintenant mais il y en a eu beaucoup) en lien avec le fait de s’implanter partout et quitter Exarchia (avec des dynamiques sociales et politiques), et enfin le développement des unions de base. Bien sur les frontières sont poreuses, les mêmes personnes pouvant participer à des choses très différentes.

Au niveau affrontements, nous avons vécu 3 grosses journées là-bas : la venue d’Obama, 2 jours après la commémoration du 17 nov (chars dans polytechnique en 73) et enfin l’anniversaire de l’assassinat d’Alexis Grigoropoulos. Impressionnant pour nous autres, certes, mais relativement faible pour les anars sur place.

à écouter : http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1919
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Re: Grèce

Messagede pit le Ven 3 Fév 2017 18:18

Grèce: le FMI presse la zone euro pour réduire la dette jugée «explosive»

Dans un rapport confidentiel, le Fonds monétaire international (FMI) estime que le plan d'allégement de la dette grecque par les pays de la zone euro est insuffisant et ne permet pas d'espérer un rétablissement financier du pays. L'institution financière s'oppose ainsi à l'Allemagne et aux Pays-Bas partisans d'une grande fermeté à l'égard de la Grèce.

« La dette grecque est totalement intenable. Même avec une application pleine et entière des réformes approuvées dans le cadre du programme [d'aide, NDLR], la dette publique et les besoins de financement vont devenir explosifs sur le long terme », écrit le FMI dans ce rapport obtenu vendredi 27 janvier par l'AFP. La dette du pays atteint désormais 176% du PIB selon l’institution financière.

... http://www.rfi.fr/europe/20170128-grece ... -zone-euro
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