Afrique du sud

Afrique du sud

Messagede Antigone le Jeu 23 Juil 2009 18:08

A moins d'un an de la Coupe du monde de football 2010, dont l'Afrique du Sud est l'organisatrice, les mouvements de protestation envers le gouvernement se font de plus en plus nombreux.

Pour la deuxième journée consécutive, des manifestations ont dégénéré en émeutes mercredi dans le township sud-africain de Thokoza, à Johannesburg, ainsi que dans plusieurs autres quartiers pauvres du pays.
Plusieurs milliers d'habitants de Thokoza défilaient pour réclamer davantage de services publics, de logements et d'emplois. Des manifestants ont jeté des pierres en direction de la police, qui a riposté par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.
Le mouvement de protestations a également gagné Meyerton, au sud de Johannesburg, où des habitants ont occupé des terres agricoles afin de protester contre leur expulsion de campements provisoires. Dans le township de Balfour, ville située à 80 km au sud-est de Johannesburg , des résidents ont menacé d'incendier des bâtiments municipaux si cent personnes arrêtées lors de manifestations, mardi, n'étaient pas libérées, rapportait Talk Radio 702.
Ces violences sont les plus graves depuis l'entrée en fonction début mai du président Jacob Zuma, alors que les mouvements sociaux et menaces sur le secteur industriel se multiplient ces derniers mois. Ce dernier pourrait avoir du mal à tenir ses promesses électorales d'aide aux plus pauvres, l'Afrique du Sud étant entrée dans sa première période de récession en dix-sept ans.

Ces émeutes rappellent les violences menées contre les immigrés africains l'an dernier, qui avaient fait 70 morts et provoqué la fuite de milliers d'autres. Le pays a annoncé qu'il allait dépenser près de 102 millions d'euros pour prévenir une hausse de l'immigration illégale, et que pour la première fois un visa spécial pour la Coupe du monde sera mis en place pour les supporteurs. Pour l'obtenir, chaque visiteur devra présenter le billet de son match, en plus de l'adresse pendant son séjour en Afrique du Sud et du billet de retour. De plus, le gouvernement affirme que la police d'immigration n'hésitera pas à effectuer des contrôles pour vérifier les adresses données.

Quinze ans après la fin du régime ségrégationniste, plus d'un million de familles vivent toujours dans des bidonvilles, contre 4 millions pendant l'apartheid. Environ 43% des Sud-Africains se débrouillent actuellement avec moins de 2 dollars par jour, et près de 40% de la population active est au chômage. La misère devrait encore s'accentuer avec la récession économique, qui frappe l'Afrique du Sud, première puissance économique du continent.

(Reuters)
Dernière édition par Antigone le Dim 11 Juil 2010 08:58, édité 1 fois.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Mar 28 Juil 2009 18:41

28 juillet: La police sud-africaine a dispersé avec des balles en caoutchouc, quelques 200 manifestants qui protestaient devant les bureaux de la municipalité de Thokoza, un township situé au sud-est de Johannesburg, contre les services publics déficients.

Vidéo exposant la situation:
http://www.france24.com/fr/20090728-heu ... vret%C3%A9
Ne pas prendre en compte le témoignage du responsable de la police locale rapporté dans l'article. Une manifestation réprimée à coups de tirs de balles en caoutchouc se solde nécéssairement par des blessés.

GREVE DES EMPLOYES MUNICIPAUX
Des milliers d'employés municipaux, qui réclament 15% d'augmentation salariale, étaient en grève mardi pour le deuxième jour consécutif en Afrique du Sud, où étaient à nouveau prévues plusieurs manifestations de protestation. Les syndicats Samwu (Syndicat sud-africain des employés municipaux) et Imatu (Syndicat indépendant des employés municipaux et de leurs alliés), qui représentent quelque 150.000 employés municipaux, ont prévu de continuer ce mouvement de grève au moins jusqu'à mercredi.
"Demain (mercredi), nous allons organiser une réunion pour décider si nous acceptons ou rejetons l'offre" de notre employeur qui vient de proposer une hausse des salaires de 13%, a déclaré le secrétaire général du Samwu, Mthandeki Nhlapo.

Des milliers d'employés des services de l'eau, de l'électricité, des travaux publics, de la santé, de la police et des transports publics, ont manifesté lundi dans les principales villes du pays où plusieurs incidents ont été reportés.
Douze personnes ont été légèrement blessées lors d'une manifestation à Plettenberg Bay (sud-ouest), où deux personnes ont été arrêtées pour violence, selon l'agence sud-africaine Sapa, tandis que 25 personnes ont été arrêtées pour violence et détérioration de bâtiments à Polokwane, selon la police.

Le mouvement de grève intervient au moment où les partenaires sociaux négocient, comme chaque année pendant l'hiver austral, les salaires. Cette période est depuis des années synonyme de grèves dans la principale puissance économique du continent africain.

Le 15 juillet dernier, Les représentants des l'Union Nationale des Mineurs (NUM), qui représente également les ouvriers du bâtiment, avaient accepté un accord qui mettait fin au mouvement de grève qui avait perturbé durant une semaine de nombreux chantiers, dont ceux des stades de la Coupe du monde de football 2010. La revalorisation des salaires de 12%, avait été négociée à la condition des employeurs d'interdire toute grève jusqu'à la fin de la Coupe du monde. Le syndicat demandait initialement une hausse des salaires de 13%.

Il n’aura pas fallu longtemps au nouveau chef de l’Etat, élu il y a trois mois seulement, notamment sur son programme de lutte contre la pauvreté, pour être confronté à la réalité.
Le mouvement de grève n’est pas directement lié aux manifestations qui ont enflammé les bidonvilles les plus pauvres du pays, la semaine dernière, mais les deux mouvements témoignent d’un profond mécontentement dû aux différences de niveaux de vie entre les riches et les pauvres en Afrique du Sud.

Les milliers de pauvres qui vivent dans les bidonvilles attendent des opportunités d’embauche et une amélioration des services de base. Beaucoup estiment déjà que Zuma, élu sur un programme que d’aucuns jugent "populiste", n’a pas tenu ses promesses.
"Après 15 années de démocratie, le peuple est complètement découragé", analyse Hugo van de Merwe du Centre d’études des violences et de la réconciliation (CSVR),

A l’heure où l’Afrique du Sud fait face à la crise économique mondiale, les engagements de campagne du candidat Zuma sonnent creux. Le pays est confronté à la pire récession qu’il ait connu depuis la fin de l’apartheid en 1991. Le taux de chômage s’établit officiellement à 23,5 %, mais de nombreux observateurs assurent qu’il est en réalité bien plus élevé. Près de 43 % des Sud-Africains vivent avec moins de deux dollars par jour. Les travailleurs doivent jongler quotidiennement avec l’augmentation des prix de l’essence et des denrées alimentaires.
Jacob Zuma a demandé aux différentes parties d’entamer des pourparlers, tout en se dédouanant. Après avoir affirmé qu’il fallait attendre un rebond de l’économie, le numéro un sud-africain répète à l’envi qu’il a simplement promis des solutions à court terme.
Mais Jacob Zuma a d’ores et déjà mis en garde ses concitoyens : la police a pour consigne de répondre de façon mesurée face aux mouvements pacifiques, mais elle n’hésitera pas à faire usage de la force si c’est nécessaire.

(AFP + France 24)
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Sam 1 Aoû 2009 17:23

La grêve des employés municipaux a pris fin hier.
Leurs syndicats ont obtenu l'augmentation de 13% au delà de laquelle l'Etat ne voulait pas s'engager, au lieu de 15% réclamés.
Zuma a gagné. Toutefois, l'année pourrait être longue pour le pouvoir en place. La crise économique, la pire que ce pays connait depuis 20 ans va s'approfondir. La paix sociale qui vient d'être achetée pourrait voler en éclats l'année prochaine à la même période, lorsque les syndicats seront invités à renégocier les salaires. Or cette période correspondra à l'organisation de la Coupe du monde de foot, et le monde entier aura les yeux tournés vers l'Afrique du Sud.
Il y a fort à parier que les tirs de balle en caoutchouc pourraient à nouveau se faire entendre et servir de décor à l'évolution sur les terrains des milliardaires en culottes courtes, en dépit de toutes les mesures d'encadrement de la population qui seront prises à ce moment.
Le topic est déjà ouvert...
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Sam 12 Sep 2009 19:28

Pour la première fois de son histoire, la Coupe du monde de football va avoir lieu l'année prochaine sur le continent africain. Au moment où la décision a été prise, la promesse d'un retour sur investissement semblait l'emporter sur les risques d'instabilié politique et sociale. Depuis quelque temps, ce calcul est devenu plus problématique.
Même si la passion du foot y est réelle, surtout chez les gamins, et parvient à faire oublier beaucoup d'insatisfactions et de misère, je serais surpris si ce Mondial se passait sans anicroche. Les signes de malaise sont perceptibles un peu partout dans la sociéte. Voila pourquoi je garderai un oeil ouvert sur tout ce qui pourrait se passer en Afrique et plus particulièrement en Afrique du Sud au cours de l'année qui vient.

Lu dans Courrier International - 11 septembre 2009
Coup de blues chez les Blancs

La décision de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié (CISR) du Canada, qui vient d’accorder le statut de réfugié à un Sud-Africain blanc au motif qu’il était persécuté en raison de sa couleur de peau, montre que nous ne sommes pas les seuls à ne pas assumer notre passé trouble. Elle révèle également que nous ne sommes pas le seul pays à abriter des Blancs souffrant d’une totale amnésie du passé. La sœur de l’avocat de Brandon Huntley, dont le dossier a été examiné lors de cette audience absurde, une Sud-Africaine qui a quitté le pays, a même assuré à la commission canadienne que les Blancs étaient victimes d’un “génocide” en Afrique du Sud sans que personne ne conteste ses dires.
Un nombre étonnant de Sud-Africains blancs ont d’ailleurs prudemment adopté le parti de Huntley. S’ils prennent aussi leurs distances avec ses affirmations les plus stupides, ils n’en montrent pas moins que, comme lui, ils se sentent assiégés. Voilà qui semble par ailleurs confirmer à bon nombre de Sud-Africains noirs que la plupart des Blancs sont incorrigibles et ne font aucun mea culpa au sujet de l’apartheid. Qu’il subsiste une telle incompréhension mutuelle est proprement déprimant.

Pour de trop nombreux Blancs, c’est une amnésie bien commode. Mais il est un autre facteur trop souvent ignoré : l’ignorance crasse. A l’abri derrière leurs privilèges et les barrières créées par l’apartheid qui subsistent encore, nombre de Sud-Africains blancs connaissent étonnamment mal leur pays. Je suis constamment abasourdi par les lacunes dont font preuve des Blancs ayant fait des études supérieures, surtout lorsqu’il s’agit de notre histoire complexe et tourmentée. “C’est le passé, c’est mort et enterré. Tout le monde est désormais sur un pied d’égalité, alors pourquoi toutes ces plaintes ?” Telle est la posture fréquente des Blancs.

Pourtant, un certain nombre de ces griefs proviennent de Blancs et portent sur la criminalité élevée et sa violence. Comme par le passé, on ne reconnaît guère que la plupart des victimes sont noires. Le résultat, illustré à son paroxysme par Huntley, est un accès d’apitoiement sur soi-même. Les comportements de ce type se sont largement manifestés après la décision de la CISR, estimant que les Blancs étaient persécutés en Afrique du Sud. C’est une mystification qui s’échafaude sous nos yeux. C’est la même attitude que l’on retrouve dans When a Crocodile Eats the Sun [Quand un crocodile mange le soleil, 2006], le livre de mémoires de Peter Godwin, grand succès qui est resté de longues semaines dans les classements des meilleures ventes. Après avoir détaillé les expériences atroces de Zimbabwéens blancs aux mains d’“anciens combattants”, l’auteur concluait qu’“un Blanc en Afrique est comme un Juif partout dans le monde, tout juste toléré, sur ses gardes, dans l’attente du prochain raz-de-marée d’hostilité”. La comparaison est grotesque. Comparer le sort des colons blancs en Afrique à celui d’un peuple qui a subi les pogroms et l’Holocauste relève de l’hystérie.

Néanmoins, ce type de déformation n’est pas rare dans l’histoire postcoloniale. Aujourd’hui encore, aux yeux de nombreux Européens, la révolte contre l’empire colonial britannique au Kenya se résume à des violences aveugles commises par les Mau Mau contre des civils britanniques. En réalité, il y eut plus de 11 000 victimes du côté des rebelles, contre 1 700 chez les “loyalistes” et 63 officiers blancs. En tout et pour tout, 32 civils blancs ont péri.

Durant le combat contre l’apartheid en Afrique du Sud, des milliers de Noirs ont trouvé la mort et nous ne connaîtrons jamais le bilan exact. Cependant, demandez à presque n’importe quel Sud-Africain combien de civils blancs sont morts, il avancera le plus souvent qu’il s’agit de plusieurs centaines. En réalité, le major général Herman Stadler, porte-parole de la police, m’a précisé en 1990 que, pendant la lutte armée, soit entre 1961 et 1990, les combattants de la libération noire ont fait 66 victimes civiles blanches. L’aveuglement actuel se traduit notamment par une augmentation sensible du nationalisme noir. Comme par le passé, les craintes nées de l’apitoiement des Blancs sur leur propre sort pourraient bien devenir des prédictions autoréalisatrices.

L’ancien président Thabo Mbeki [il a perdu en décembre 2007 la présidence de l’ANC, le Congrès national africain] a causé des dégâts irréparables en qualifiant le fort taux de criminalité de “vue de l’esprit”. Ces propos ont largement contribué à alimenter les peurs des Blancs, qui craignent de sinistres manœuvres de dissimulation des violences dont ils seraient les cibles privilégiées. Reste une réalité incontestable. Comme cela a toujours été le cas, la majorité des victimes de crimes sont des Sud-Africains noirs et pauvres… qui, bien évidemment, ne sont pas sur le point d’obtenir le statut de réfugiés au Canada.
Dans cette atmosphère surchauffée, chargée d’accusations racistes et de contre-attaques émues, il est important de s’en tenir aux faits. Quand la peur et les préjugés prennent le dessus, le cocktail devient explosif. En Afrique du Sud, nous le savons bien.

Bryan Rostron
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Jeu 19 Nov 2009 16:34

La crise économique fait lentement son oeuvre. Après un court répit, la situation sociale se dégrade à nouveau. Les tensions qui se réveillent entre les communautés est un révélateur.

IRIN Humanitarian News and Analysis - 18 nov. 2009

Afrique du Sud: Plus de 2 000 Zimbabwéens fuient, par peur des attaques

Johannesbourg — Craignant une nouvelle vague de violence xénophobe, quelque 2 500 immigrés zimbabwéens se sont réfugiés dans des bâtiments du gouvernement à De Doorns, une ville agricole située à environ 140 kilomètres de la ville du Cap, en Afrique du Sud, après que certaines de leurs habitations, construites dans un quartier informel, ont été attaquées et démolies, d'après un responsable de la police.

Les attaques ont eu lieu tôt dans la matinée du 17 novembre à Stofland, le plus grand camp de squatteurs de De Doorns, dont le nom signifie « terre de poussière » en afrikaans. Tous les déplacés zimbabwéens ont des papiers.

Le responsable du poste de police local, le commissaire Desmond van der Westhuizen, a dit à IRIN que les habitants n'étaient pas contents que les propriétaires des fermes aient employé des Zimbabwéens, qu'ils paient « moins cher », et s'étaient plaints que les agriculteurs « excluaient la communauté locale ».

La récession économique mondiale a durement frappé l'Afrique du Sud ; d'après la dernière étude du gouvernement sur la population active, 484 000 emplois ont été supprimés au cours des six derniers mois, et le chômage a atteint 24,5 pour cent pour la période de juillet à septembre 2009, contre 23,2 pour cent à la même période en 2008.

M. Van der Westhuizen a dit à IRIN que la situation était tendue depuis le 13 novembre, jour où des Zimbabwéens ont été impliqués dans une violente altercation dans un bar informel. D'après lui, « suite à cet incident, quelque 68 Zimbabwéens » ont fui la région, craignant un regain de violence xénophobe. « Mais les habitants ont menacé d'empêcher les Zimbabwéens d'aller au travail le 17 novembre [lundi matin] »

En mai 2008, une vague de violence xénophobe avait vu le jour à Johannesbourg, avant de gagner rapidement presque tout le pays, faisant plus de 60 morts et environ 100 000 déplacés. « La même région avait déjà été affectée en 2008 », selon M. van der Westhuizen. Les 68 Zimbabwéens se sont réfugiés dans les bâtiments gouvernementaux de De Doorns samedi et dimanche dernier.

Le soir du 16 novembre, la police a organisé, avec l'aide du gouvernement local et des responsables de la gestion des catastrophes, une rencontre avec les habitants du site d'établissement informel, afin de tenter de rétablir le calme. « Mais les habitants ont menacé d'empêcher les Zimbabwéens d'aller au travail le 17 novembre [lundi matin] », a dit M. van der Westhuizen à IRIN.

La police a dû tirer des balles en caoutchouc pour disperser les habitants, qui attaquaient d'autres baraques de Stofland, forçant les Zimbabwéens à fuir. « Heureusement, aucun des Zimbabwéens n'a été blessé, et ils sont tous partis volontairement, en emportant leurs effets personnels », a dit le commissaire de police.

Les autorités locales essaient de monter des tentes pour abriter les personnes déplacées, et de mettre à leur disposition des toilettes portables sur le terrain de sport de la ville. M. van der Westhuizen a dit à IRIN : « Nous mettons en place des solutions provisoires pour pouvoir les garder ici pendant une semaine, en attendant de tenter une médiation avec les habitants pour réintégrer les Zimbabwéens dans la communauté. »
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Lun 23 Nov 2009 17:55

AFP - 20 nov. 2009

La justice en mode accéléré pour le Mondial 2010

L'Afrique du Sud va créer des tribunaux spéciaux dédiés à la Coupe du monde de football en 2010, afin de juger plus rapidement les crimes et délits, en particulier concernant les étrangers, dans un pays qui connaît l'un des plus forts taux de criminalité au monde.

«Les tribunaux sont là pour accélérer le processus. Il n'y aura aucune complaisance», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de la Justice, Tlali Tlali, soucieux de montrer la détermination de l'Afrique du Sud face à la violence.
«Nous allons nous occuper de toutes les affaires liées au tournoi», a-t-il expliqué. 54 tribunaux ont été réquisitionnés dans les neuf villes-hôtes pour régler les cas de hooliganisme, d'attaques de gangs armés ou de vols liés au Mondial.

La criminalité augmente avec l'afflux de touristes lors de chaque Coupe du monde, a relevé le porte-parole. En Afrique du Sud, où une cinquantaine de meurtres sont commis chaque jour, près de 250.000 cambriolages par an, souvent violents, et où le taux de viols atteint des records, la justice entend se montrer particulièrement ferme.

Les cas concernant les étrangers, comme le vol dont a été victime dans son hôtel la sélection égyptienne lors de la Coupe des Confédérations en juin, seront traités en priorité.
«L'Afrique du Sud n'a pas besoin, comme héritage de la Coupe du monde, d'affaires criminelles traînant plusieurs mois, voire des années. Ceux qui sont concernés veulent retourner immédiatement dans leur pays et ne sont plus disponibles pour le procès une fois rentrés chez eux», explique l'avocat Peter Jordi.

«Décourager les criminels»

Une telle initiative, d'un montant d'un million de rands (135 000 dollars, 90 000 euros), permettra sans doute «de décourager les criminels à commettre des délits contre des étrangers» peu enclins à des poursuites judiciaires une fois qu'ils ont quitté l'Afrique du Sud, souligne-t-il.

Les tribunaux spéciaux fonctionneront de 7H45 à 23H00, du 28 mai au 25 juillet, soit deux semaines avant et après la compétition.
Outre les magistrats, avocats, procureurs et interprètes réquisitionnés au cours de cette période, des volontaires seront formés pour prêter main-forte à l'administration.
L'Afrique du Sud a déjà eu recours à un système accéléré similaire, notamment avec les excès de vitesse, réglés en une seule journée pendant les vacances scolaires. «Cela permet de montrer que les autorités s'occupent sérieusement du problème», poursuit M. Jordi, professeur à l'Université de Witwatersrand, à Johannesburg.

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Jacob Zuma, en mai, la lutte contre la criminalité a été érigée en priorité, au point que plusieurs responsables, dont le nouveau ministre de la Police, ont ouvertement appelé les forces de l'ordre à «tuer les salauds» ou «à viser la tête».
Cette tolérance zéro a connu quelques dérapages, avec notamment la mort d'un enfant de trois ans la semaine dernière.
Pour M. Jordi, les tribunaux «spéciaux» risquent également d'aller trop loin. «La justice expéditive peut être problématique si les accusés ne disposent pas de suffisamment de temps pour préparer correctement leur défense», prévient-t-il.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Sam 13 Fév 2010 09:44

Le Monde - 12 fev 2010

En Afrique du Sud, des émeutes éclipsent l'anniversaire de la libération de Mandela

Verre cassé, barrages sur la route désertée, magasins pillés, odeur de bière et de violence : tous les ingrédients de l'émeute sont réunis à Siyathemba. Si l'idée était d'organiser la pire anti-commémoration possible à l'occasion de l'anniversaire de la libération de Nelson Mandela, le 11 février 1990, c'est un succès. Dans le township planté à la sortie de Balfour, à une centaine de kilomètres de Johannesburg, l'humeur n'est pas à la joie.

Au poste de police de Balfour, des Casspir (blindés conçus par les services de sécurité de l'apartheid) et des canons à eau stationnent sur la pelouse. On distribue des brassées de fusils à pompe avec balles en caoutchouc. Un officier qui refuse d'être cité fait les comptes : "Les manifestants, c'est un bon millier de personnes, des garçons très jeunes. Ils ont détruit un bâtiment municipal et saccagé 25 commerces appartenant à des "étrangers". Nous avons procédé à six arrestations, mais nous sommes obligés de rester là-bas, sinon ça va repartir."

"Là-bas" : à Siyathemba, le township. A 10 kilomètres de Balfour à travers champs. Une majorité de baraques de tôle. Taux de chômage : vertigineux, comme le niveau de corruption de la municipalité. Services publics : proche de zéro. Vingt ans après la libération de M. Mandela, il n'est pas une ville, pas un village, qui ne soit bordé d'un bidonville, comme autant de reproches.

Certains se sont mués en quartiers de classe moyenne, comme dans certaines parties du célèbre Soweto, près de Johannesburg. Depuis 1994, le gouvernement a construit ou rénové dans le pays environ 500 maisons par jour pour les pauvres. C'est beaucoup, mais insuffisant, et dans les bidonvilles qui continuent de pousser à la périphérie de la prospérité sud-africaine, la colère explose.

En 2009, 83 bouffées de violence ont eu lieu pour protester contre les dysfonctionnements des services publics locaux, le chômage et la misère. Les groupes de manifestants ont repris les bonnes vieilles méthodes du toy toy (manifestation musclée ou violente), utilisées des années durant, contre le pouvoir blanc. Cette fois, l'enjeu est différent, mais gare aux dérapages. Presque partout, les manifestations ont dégénéré en violences contre les "étrangers", immigrés ou citoyens d'origine étrangère.

A Siyathemba, ces jours-ci, on réclame des emplois dans la mine d'or voisine de Burnstone, accusée de ne pas recruter localement. Mais on a attaqué tous les commerçants d'origine pakistanaise, somalienne ou éthiopienne. Planté devant l'une des rares maisons en ciment du quartier, format "boîte d'allumette", un groupe de garçons surveille des véhicules de la police stationnés en contrebas.

De la porte voisine s'échappe de la musique, du kwaito, pulsé à plein volume. Tout à coup, les policiers démarrent en trombe, blindés en tête. Un groupe de jeunes vient d'allumer des vieux pneus. Rien de méchant. Le mal est fait. Les "étrangers", qui cristallisent le ressentiment des quartiers perdus, sont tous partis. Même à la station de police, l'officier de permanence ne peut réprimer une grimace : "Ces gens (les étrangers), quand on les a vus arriver, ils vendaient des couvertures dans la rue. Quelques années plus tard, ils ont tous les magasins."

Au même moment, au Cap, on célèbre le jour où Nelson Mandela est sorti de prison. A Siyathemba, il n'y a que Teboho, 39 ans, cicatrice en travers du visage, désespérément à la recherche d'une formation de soudeur, qui s'en souvienne, presque à contrecoeur. "Le jour de sa libération, on était là, dingues de joie. On dansait. C'était le plus beau jour de notre vie. Tout allait changer. Et voilà le changement : les jeunes qui n'ont rien à faire, qui ne veulent plus aller à l'école, qui boivent ! Et pas un emploi. "

Ils en avaient fait des toy toy, à Siyathemba, surtout vers 1986, année de l'état d'urgence. Pour recommencer et se répandre, en 2009, ce ne fut pas trop difficile. A Balfour, le président Jacob Zuma est venu en juillet 2009 pour une visite surprise. Le maire, accusé de tous les maux, a filé se cacher, prétextant une maladie subite. Le président a parlé, promis, convaincu. A présent, Teboho crache son mépris : "Des promesses. Depuis, rien. On en a assez, maintenant. On ne vote plus, on fait des toy toy, et on va voir si on nous entend."

Le soir même, au Cap, le président Zuma livre devant le Parlement un discours à la nation très attendu. Il s'engage à concentrer ses efforts sur l'emploi, le logement, et les difficultés des townships. Pour exemple, il prend Balfour. Affirme que, depuis sa visite, "un certain nombre de problèmes ont été considérés avec attention". Mais il avertit : "Il n'y a aucun tort subi qui puisse justifier la violence et les destructions de propriétés."
Jean-Philippe Rémy
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Johan le Sam 13 Fév 2010 16:42

Afrique du Sud : l’ANC attaque les mouvements de squatters

Publié le 3 février 2010 sur http://mondialisme.org/spip.php?article1434, ce texte est paru dans la revue "Echanges" n°131 (hiver 2009-2010).

Le 26 septembre 2009, une bande de quarante hommes armés a attaqué le squat communautaire de Kennedy Road à Durban, la deuxième ville d’Afrique du Sud. Au cours de ces attaques, ils ont tué quatre personnes, déplacé plus d’un millier de résidents et mis le feu à des habitations. Menacés de mort, les membres dirigeants de l’organisation de squatters Abahlali baseMjondolo (AbM, littéralement « mouvement des squatters ») de Kennedy Road vivent dorénavant dans la clandestinité.

La bande était organisée par les dirigeants locaux et régionaux de l’ANC (African National Congress), soutenus par la police locale. Après avoir été appelée, la police n’a pas arrêté les agresseurs (ANC) mais treize membres du Comité de développement de Kennedy Road, filiale de l’AbM. Bien que six des prisonniers aient été depuis libérés sous caution, cinq autres marinent encore en prison. Au tribunal, pendant les audiences, les militants locaux de l’ANC se sont mobilisés, exigeant que le juge refuse d’accorder la libération sous caution et menaçant les partisans de l’AbM dans le prétoire même. Les prisonniers restants avaient besoin de toute urgence du soutien international pour les audiences de la mi-janvier 2010, qui devaient décider des libérations sous caution.

Il est difficile d’établir les origines de ces attaques, mais elles remontent aux années qui ont suivi la chute de l’apartheid ; elles s’enracinent dans la déception toujours plus grande née des promesses non tenues et des espoirs brisés depuis 1994, dans la désillusion qui engendre ce qu’on appelle en Afrique du Sud « la mine d’or », l’enrichissement personnel et la corruption – et dans la « Grande Trahison » de l’ANC.

Pendant l’apartheid, l’ANC est toujours restée ambiguë quant à ses buts ultimes. Ceci était en grande partie dû à la division du travail tacite entre l’ANC et le PCSA (Parti communiste sud-africain), dont l’alliance constituait la colonne vertébrale de la lutte anti-apartheid. La révolution sud-africaine était censée se dérouler en deux étapes : l’ANC dirigerait la révolution « démocratique » contre l’apartheid,puis le PCSA interviendrait et guiderait la révolution vers le socialisme, qui lui succéderait.

Mais en 1996, l’ANC abandonna toute velléité d’adopter la politique keynésienne de développement que beaucoup de gens attendaient. Au lieu de quoi le parti nationaliste noir a embrassé le programme GEAR (Growth, Employment and Redistribution – croissance, emploi et redistribution) préconisé par le FMI, alors que l’Afrique du Sud n’était pas en défaut de paiement et avait une faible dette extérieure. En dépit de son nom, GEAR n’avait pas grand-chose à voir avec la distribution des revenus et de meilleures conditions pour les pauvres et les chômeurs. Au contraire, le GEAR a conduit à des destructions d’emplois massives et à la pauvreté, car il s’agissait en fait d’un programme d’ajustement structurel destiné à attirer des investissements étrangers en Afrique du Sud.

Ces destructions d’emplois ont affaibli le pouvoir syndical en contraignant les syndicats à s’allier plus souvent avec le parti au gouvernement. C’en est bien fini de ces mouvements de base extra-syndicaux des années 1980, tels ceux des usines automobiles de Port Elizabeth où les ouvriers brûlèrent les effigies des représentants syndicaux traîtres et apportèrent de faux fusils en carton sur les chaînes pour les braquer sur les contremaîtres. Alors qu’il y a encore des grèves, pour certaines très militantes, et plus puissantes que dans bien d’autres pays, elles sont de plus en plus souvent défensives plutôt qu’offensives et reflètent le renversement de l’équilibre des forces.

En raison de ces tendances, le niveau de vie des pauvres et de la classe ouvrière s’est effondré depuis la mise en œuvre du GEAR. Un article de l’hebdomadaire électronique Pambazuka News - http://www.pambazuka.org/fr/ - résume la situation actuelle : le niveau de développement humain est à présent plus bas qu’en 1994 et l’Afrique du Sud a dépassé le Brésil car on y relève l’écart le plus grand entre riches et pauvres. Mais alors que beaucoup de gens ordinaires peinaient à survivre, apparaissait le contraste avec les dirigeants de l’ANC, qui s’enrichissait dans ce processus. Il n’était pas rare que dans la nouvelle Afrique du Sud un ancien camarade, à présent plus âgé, chômeur et sans perspective réaliste de retrouver un emploi, croise d’autres anciens camarades dans leur Mercedes. Ce que le sociologue sud-africain Michael Neocosmos appelle « séquence de construction de l’élite », avec une bourgeoisie noire sud-africaine autochtone, et particulièrement visible sous le régime Mbeki, était en fait en devenir depuis un certain temps. L’élection récente de Jacob Zuma et la scission au sein de l’ANC qui a poussé Mbeki à décamper avec une importante minorité pour former un parti rival, n’est pas tant la marque d’un changement d’orientation fondamental que d’une brouille interne concernant le meilleur moyen de s’attribuer les butins à venir et la stratégie à suivre en cas de montée trop rapide du mécontentement ou des attentes.

Pourtant, depuis le milieu des années 2000, sont apparues des luttes, petites mais significatives, qui impliquent ceux qui vivent dans des logements indignes et travaillent, lorsque c’est le cas, dans la précarité de l’économie informelle et luttent contre les privatisations, les expulsions, les coupures d’eau et d’électricité. La base de ces luttes plutôt communautaires, ce sont les occupations illégales qui essaiment dans les grandes villes et leurs banlieues et dans certaines campagnes à cause de la crise du logement actuelle en Afrique du Sud. Reliés entre eux de manière assez lâche dans l’Alliance des peuples pauvres, des mouvements comme l’AbM, la Campagne anti-expulsions du Cap Ouest, le Mouvement des sans-terre et Abahali baseplasini (Réseau Rural) ont utilisé l’action directe contre la politique du gouvernement et la négligence institutionnelle. Voici les tactiques que ces mouvements ont utilisées :

- passer derrière les fonctionnaires qui enlèvent les compteurs d’eau (nécessaire à la fois pour obtenir de l’eau et pour la facturation) en cas de non-paiement et les remplacer par des tuyaux qui fournissent de l’eau et sont aussi plus difficiles à démonter ;
- empêcher les autorités d’expulser des familles en se regroupant avec d’autres résidents en encerclant les cabanes ; incendier des voitures pour faire diversion et détourner la police au cours des expulsions. Si les expulsions ont lieu néanmoins, réintégrer les familles dès que possible ;
- empêcher les autorités de confisquer les possessions des résidents pour payer les dettes de scolarisation des enfants ;
- refuser de participer à la politique des partis et réunir des assemblées générales pour décider des actions et des méthodes. Par exemple, certains groupes ont organisé des boycottages lors d’élections récentes avec ce slogan : « Pas de terre, pas de maison, pas de vote ! » ;
- en 2009,pendant les attaques xénophobes contre des immigrants africains dans les townships, des groupes comme la Campagne anti-expulsions du Cap Ouest mirent en place rapidement des comités de rue composés en parts égales d’immigrants et d’autochtones, ce qui réussit à désamorcer la violence potentielle.

Ces mouvements refusent d’attendre que le gouvernement agisse et ils ne demandent pas d’autorisations, car la Constitution comporte déjà de belles déclarations, jamais mises en œuvre, qui garantissent un logement décent et un emploi stable. Ils font donc au contraire tout ce qu’il faut pour faire respecter ce qu’ils appellent leur droit de vivre. Comme l’affirmait un participant à la Campagne anti-expulsions du Cap Ouest : « Ce sont des choses pour lesquelles nos ancêtres se sont battus et sont morts. Elles nous appartiennent de droit. »

En réaction à ces zones de refus, de taille réduite mais en nombre croissant, qui échappent réellement au contrôle du gouvernement, l’ANC n’a cessé de dénoncer une « culture du non-paiement », des « éléments criminels, » des « ultra-gauchistes », et a parfois organisé des interventions brutales. Par exemple en 2007, la police a tiré sur des manifestants à balles réelles et avec des balles de caoutchouc lors d’une manifestation pour le logement à Protea South à Gauteng. Un journaliste de Durban qui enquêtait sur les attaques policières contre les squatters de Pinetown cette même année a été enlevé et sérieusement battu. Dans d’autres cas, l’ANC a utilisé la carotte, en cooptant des « responsables » avec des bourses et des postes dans la hiérarchie locale du parti, ou en attirant des organisations indépendantes dans l’orbite des ONG en tant que consultants juniors pour représenter la « société civile » devant l’Etat.

Mais la férocité des récentes attaques contre les squatters pourrait annoncer un changement dans la politique du gouvernement actuel. Comme le fait remarquer un observateur écrivant après les incidents de Pemary Ridge, c’est l’expression d’une forme particulière de politique étatique apparentée aux politiques du colonialisme et de l’apartheid, qui considèrent comme ennemie une certaine partie de la communauté.

Il se pourrait alors que la répression soit intentionnelle, signe d’un glissement furtif ces dernières années, en dépit des scissions, des dissensions et des appétits rivaux au sein de cette bureaucratie, glissement vers un autoritarisme croissant dans la conduite de l’ANC ou même vers une « ZANU-isation » partielle de l’ANC, par référence au parti de Mugabe dans le Zimbabwe voisin, d’abord évoquée de façon hypothétique et rapidement écartée par Jeremy Cronin du PCSA pendant l’ère Mbeki. Il est trop tôt pour dire si les attaques sont dues à des facteurs spécifiques locaux et régionaux ou si elles proviennent de nouvelles directives nationales en vue d’une politique de tolérance zéro.

Il est clair que l’ANC jouit encore à présent d’un soutien populaire réel et conséquent en raison de sa visibilité, de son courage et de ses sacrifices pendant l’apartheid. Mais déjà se multiplient des signes que ce support ne durera pas éternellement, et les dirigeants les plus clairvoyants devraient en tenir compte. Au fur et à mesure que la vieille génération s’éteint et que les souvenirs s’effacent, l’éclat de la lutte sera inévitablement terni et le parti ne pourra plus puiser dans les souvenirs personnels de la vie sous l’apartheid. Son capital politique et sa capacité à trouver un équilibre entre des intérêts divergents en seront affaiblis. Les pressions internes et externes s’accumuleront, surtout si l’Afrique du Sud se retrouve engluée comme le Japon dans une stagnation économique de longue durée à cause de la récession mondiale.

Mais les inquiétudes au sujet des conséquences sociales de la récession qui commence à envahir l’Afrique du Sud doivent être aussi prises en compte comme facteur plus pressant à l’origine des agissements du gouvernement. Avec raison, le gouvernement redoute que des tensions sociales croissantes ne menacent de déborder l’endiguement habituel négocié par les partis officiels. Dans ce cas, on peut envisager la violence d’Etat sous un jour différent, comme une frappe préventive et un avertissement déguisé à la population dans son ensemble de ne pas dépasser les bornes.

Ces organisations locales de pauvres, actuellement relativement petites et impuissantes (du moins si on les compare aux nombreux millions de Sud-Africains désespérément pauvres et vivant dans des conditions atroces), pourraient tout à coup, si les circonstances s’y prêtaient, entraîner, accroître et transformer le sentiment anti-gouvernemental en quelque chose de beaucoup plus puissant et beaucoup plus menaçant, à la fois pour l’ANC et pour les intérêts financiers sud-africains.

C.P.

http://squat.net/fr/news/afriquedusud130210.html
Avatar de l’utilisateur
Johan
 
Messages: 1470
Inscription: Ven 20 Fév 2009 22:44

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Lun 15 Mar 2010 12:06

"Donner la meilleure image possible de notre pays au monde à l'occasion de la Coupe du monde de football" c'est le discours que ne cessent de répéter les bénévoles du Comité d'organisation de la Coupe du monde dans les médias . C'est devenu l'obsession majeure des autorités sud-africaines. Cela conduit celles-ci à imposer des moyens de transport flambants neufs, répondant aux besoins d'une clientèle issue des classes moyennes de Johannesburg, mais pas adaptés au niveau de vie des habitants de Soweto.
Le conflit créé par la mise en concurrence entre bus et taxis collectifs (genre monospaces de 1ère génération) par conducteurs interposés n'est pas si anodin que ça. Il met à jour les inégalités qui sont allées croissantes ces dernières années, et révèle des tensions qui vont devenir de plus en plus visibles dans la vie quotidienne à l'approche de l'ouverture de la Coupe du monde.

RFI - 14 mar 2010

L’Afrique du Sud fait face à une série d’attentats contre les bus publics

A Soweto, le vendredi 12 mars 2010 au soir, des coups de feu ont visé un bus du nouveau réseau de transport public de Johannesburg. Quatre occupants d'un véhicule ont tiré sur l'un de ces nouveaux autocars.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle attaque à lieu à Johannesburg. La mise en place du nouveau réseau de transports publics a déclenché la colère des chauffeurs de minibus privés que l’on soupçonne d’être à l’origine de ces attaques. A trois mois de la Coupe du monde, ce nouvel incident n'est pas vraiment un signe rassurant pour les supporters étrangers.

Ces tirs n'ont fait que des dégâts matériels. Mais, en mars et en septembre derniers, trois personnes avaient été blessées par balle lors d'attaques similaires. Les nouveaux bus, les « Rea vaya », mis en place pour la Coupe du monde de football, circulent bien depuis la fin août de Soweto jusqu'au centre ville de Johannesburg. Pourtant ils ont dû être au départ escortés par la police. Maintenant il ne reste plus que les caméras de surveillance pour assurer la sécurité dans les autocars.

Mais ce dimanche 14 mars, le réseau est étendu, alors chauffeurs et passagers craignent à nouveau la colère des mini taxis collectifs. Les conducteurs de combis ne veulent pas perdre leur quasi-monopole. Ils ont menacé de recourir une nouvelle fois à la violence.

Très peu d'entre eux devraient circuler lundi,dans les rues de Johannesburg. A l'appel d'un syndicat, les minibus privés entament une grève illimitée. Un mouvement qui risque de paralyser la ville. Pour la majorité des Sud-Africains, le mini taxi reste le seul moyen de transport accessible.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Mar 16 Mar 2010 12:37

TV5 Monde - 15 mar 2010

Afrique du Sud: la police disperse violemment les chauffeurs de minibus, en grève

JOHANNESBURG (AFP) - La police sud-africaine a violemment dispersé lundi à Soweto un rassemblement de chauffeurs de taxis collectifs qui protestaient contre un nouveau réseau de transport public, mis en place à Johannesburg en vue du Mondial-2010, a constaté un photographe de l'AFP.
Les forces de l'ordre ont ouvert le feu en début d'après-midi avec des balles en caoutchouc et arrêté une cinquantaine de personnes.

"Il y a une manifestation des chauffeurs de taxis (collectifs) contre le BRT (Bus Rapid Transit). La situation est un peu tendue", avait déclaré dans la matinée Edna Mamonyane, porte-parole de la police municipale.
"Ils ne veulent pas que les bus quittent Soweto (...). Tôt ce matin, ils ont barricadé les routes avec des pneus brûlés", a-t-elle précisé. Un bus a également fait l'objet d'une tentative de mise à feu.
La police a déployé d'importants effectifs pour escorter les bus du BRT et lever les barricades, selon la porte-parole.

Le BRT, un système intégré de lignes de bus, est une révolution en Afrique du Sud, où le régime d'apartheid avait négligé les transports publics pour maintenir les populations noires à l'écart des centres-villes.
La ville de Johannesburg compte utiliser ce réseau pour transporter les centaines de milliers de visiteurs étrangers attendus pour la Coupe du monde de football (11 juin - 11 juillet).
Il rencontre toutefois l'opposition farouche des taxis collectifs, qui craignent de perdre leur quasi monopole et ont organisé plusieurs grèves, parfois violentes, pour le défendre.

L'an dernier, trois personnes ont été blessées dans des tirs contre ces nouveaux bus. Vendredi soir, des coups de feu ont encore visé l'un de ces véhicules, sans faire de victimes.
La nouvelle vague de protestation est liée à l'extension, à partir de lundi, du réseau BRT avec l'utilisation de minibus pour rallier les principaux itinéraires.


Répression d'une manifestation en Afrique du Sud (15 mars 2010).jpg


RFI - 16 mar 2010

L'Afrique du Sud s'attend à des manifestations

L'Afrique du Sud risque d'être secouée par des manifestations pendant la Coupe du monde de football 2010, mais les autorités ne tolèreront aucun débordement, a déclaré mardi une responsable régionale. "Nous savons que cela fait partie de la nature humaine: les gens se saisiront de l'opportunité" pour organiser des manifestations et pousser les autorités à paniquer", a déclaré Nomvula Mokonyane, chef de la province du Gauteng où se trouvent Johannesburg et Pretoria.

Encore lundi, des chauffeurs de taxi collectifs en grève ont tenté de bloquer Soweto, township dans le sud de Johannesburg, avec des barricades de pneus brûlés. La police a tiré des balles en caoutchouc pour les disperser.


EDIT

RFI - 23 mar 2010

Bus caillassés en Afrique du Sud

(AFP) - Quatre conducteurs d'autobus ont été blessés mardi en Afrique du Sud lors du caillassage de leurs véhicules durant une grève des taxis collectifs au Cap, inquiets de la mise en place d'un nouveau système de transport public pour la Coupe du monde de football 2010.

"Ils ont été légèrement blessés par des pierres lancées contre les bus. Ils ont été soignés et ont quitté l'hôpital" a déclaré le porte-parole de la police Andre Traut.
Ce système intégré de lignes de bus est une révolution en Afrique du Sud, où le régime d'apartheid avait négligé les transports publics pour maintenir les populations noires à l'écart des centres-villes.

Appelé BRT (Bus Rapid System) à Johannesburg ou IRT (Integrated Rapid Transit) au Cap, ces autobus devraient permettre de transporter les centaines de milliers de visiteurs étrangers attendus pour la Coupe du monde du 11 juin au 11 juillet. Mais les taxis collectifs craignent de perdre leur quasi monopole et ont organisé plusieurs grèves, parfois violentes, pour le défendre.


AFP-IZF - 27 avr 2010

Les chauffeurs de minibus privés sont en colère

JOHANNESBURG -Les chauffeurs de taxis collectifs ne décolèrent pas d'avoir été exclus des plans de transport pour le Mondial 2010 en Afrique du Sud. Une amertume qui suscite l'inquiétude face à une profession connue pour ses accès de violence.
"On veut tous faire partie de la Coupe du monde mais, à l'heure actuelle, nous en sommes tous exclus. C'est injuste", affirme Ralph Jones, porte-parole du Forum associatif des taxis unis (Utaf).
"Quand on demande des comptes, on ne nous répond pas", regrette-t-il. "N'est-ce pas une recette pour des violences?"

La semaine dernière, près de 3.000 chauffeurs de minibus privés ont marché jusqu'au siège du gouvernement à Pretoria, où ils ont forcé le passage pour remettre un mémorandum à leur ministre de tutelle.
Dans ce document, ils demandent à être réintégrés dans les dispositifs prévus pour transporter les fans de foot jusqu'aux stades et se plaignent de la mise en place du "Bus Rapid Transit" (BRT).

Ce système intégré de lignes de bus est une révolution en Afrique du Sud, où le régime d'apartheid avait négligé les transports publics pour maintenir les populations noires à l'écart des centres-villes.
Mis en place en août 2009 entre le township de Soweto et le centre de Johannesburg, il a été étendu en février. Avec des arrêts proches des stades d'Ellis Park et de Soccer City, il devrait transporter des dizaines de milliers de touristes pendant le Mondial (11 juin-11 juillet).

Les combis collectifs, qui craignent de perdre leur quasi monopole, y sont farouchement hostiles. A chaque étape de sa mise en place, ils ont organisé des manifestations, brûlé des pneus, bloqué des rues.
A plusieurs reprises, des coups de feu ont visé les nouveaux bus, faisant deux blessés en 2009. Au plus fort des mouvements de grève, la police a dû escorter les véhicules du BRT.
Depuis quelques semaines, la situation est un peu plus calme, mais les inquiétudes n'ont pas disparu.

"Je reste sceptique au sujet du BRT. On ne peut jamais être sûr qu'on ne va pas être attaqué par des chauffeurs de taxi", confie à l'AFP Collen Mokwena, qui emprunte le nouveau bus pour la première fois.
Malgré tout, il garde de la sympathie pour les taxis collectifs. "J'ai de la peine pour eux. Ils nous ont beaucoup aidés en nous transportant sous l'apartheid. Parfois, ils ne nous faisaient pas payer", dit-il.

L'heure n'est plus à de telles largesses. Depuis l'introduction du BRT, "nous avons perdu beaucoup de clients", assure Peter Mashakeng, qui attend depuis quatre heures de pouvoir quitter une gare routière du centre-ville avec son minibus.
"Vous pouvez voir le nombre de taxis qu'il y a ici. On est beaucoup trop. On est en train de s'entretuer pour garder notre emploi", dit-il.

Conscient du potentiel explosif de la situation, les autorités ont engagé un dialogue avec les représentants de l'industrie des taxis collectifs.
"Le gouvernement souhaite régler les problèmes de l'industrie du taxi, mais les violences et les intimidations sont inacceptables et ne seront pas tolérées", a mis en garde le ministre des Transports, Sibusiso Ndebele.


Angop (Agencia Angola Press) - 02 mai 2010

Un mort, huit blessés dans deux incidents de tirs contre des bus

JOHANNESBURG - Une personne est décédée et huit ont été blessées par balles dans deux incidents séparés à Soweto contre des bus du nouveau réseau de transport public de Johannesburg, mis en place en vue du Mondial-2010 de football, a indiqué dimanche la police.

"Deux bus ont été attaqués vendredi soir, un à Orlando et un à Moletsane (deux quartiers de Soweto, ndlr). Cinq personnes ont été blessées à Moletsane et quatre à Orlando.
L'une d'entre elles a été touchée à la poitrine à Orlando et est décédée à son arrivée à l'hôpital", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police dans la province du Gauteng, Lugelo Dlamini.
La police a ouvert une enquête pour meurtre, tentative de meurtre et destruction de biens. Elle n'a pas exclu un éventuel lien entre les deux incidents, a-t-il précisé.

Trois personnes avaient déjà été blessées, une en mars et deux en septembre, dans des tirs contre ces nouveaux bus qui relient depuis août le township de Soweto au centre de Johannesburg.
Ce système intégré de lignes de bus, appelé BRT (Bus Rapid Transit) à Johannesburg, est une révolution en Afrique du Sud, où le régime d'apartheid avait négligé les transports publics pour maintenir les populations noires à l'écart des centre-villes.
Il rencontre toutefois l'opposition farouche des "mini taxis" collectifs, qui craignent de perdre leur quasi-monopole et ont organisé plusieurs grèves, parfois violentes.
Dernière édition par Antigone le Lun 3 Mai 2010 14:43, édité 2 fois.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Sam 17 Avr 2010 08:49

France24 - 06 avr 2010

"Les expulsés du Mondial-2010 m'ont dit qu'ils vivaient dans un camp de concentration"

Cela fait maintenant deux ans que les habitants du bidonville de Symphony Way, dans la banlieue du Cap, ont été expulsés de leur logement et parqués de force dans des baraquements en tôle ondulé. Le motif : le gouvernement ne veut pas que les touristes attendus pour la prochaine Coupe du monde voient des habitations de fortune à proximité du stade flambant neuf de Green Point.
Ces logements "temporaires", regroupés dans un camp connu sous le nom de "Blikkiesdorp", sont si insalubres que les autorités elles-mêmes n’osent pas les appeler des maisons. Ce sont des "structures".

Les règles dans le camp son strictes : interdiction de cuisiner à l’extérieur, de sortir du camp sans permission, couvre-feu à 22 heures. Interdiction aussi de bricoler quoi que ce soit pour améliorer les logements. Le camp rappelle étrangement le décor et les conditions de vie du film "District 9", qui se déroule en Afrique du Sud… A ceci près que ses occupants étaient des extraterrestres, et non des hommes.

Le gouvernement affirme que les résidents de Symphony Way ont été déplacés parce que leur logement étaient trop précaires, mais selon l’un de nos Observateurs, les conditions à Blikkiestorp sont, par certains aspects, bien pires que la vie dans les bidonvilles.
Gareth Kingdon est un photographe anglais originaire de Cardiff (Pays de Galles). Il travaille sur les sujets liés aux expulsions sociales. Il a passé deux semaines dans le camp de Blikkiesdorp. Voici son témoignage:

Environ 15 000 personnes vivent à Blikkiesdorp. Elles sont identifiées par des numéros et non par leur patronyme. L'individualité n'existe pas dans ces camps : les autorités détruisent systématiquement les ajouts ou changements que les habitants pourraient apporter à leur structure.

Les autorités ont refusé d'attribuer un code postal au camp – or un code postal est obligatoire pour obtenir un emploi en Afrique du Sud. Plus de 80 % des habitants du camp sont au chômage. Les autres font du stop chaque jour pour se rendre sur leur lieu de travail – souvent des marchés de rue près de leur ancien bidonville.
Il n'y a ni école ni clinique dans le camp. Entre cinq et sept personnes en moyenne habitent dans une baraque de 27m². Les sanitaires sont partagés : environ un pour quatre famille.

Les conditions insalubres sont à l'origine de graves problèmes sanitaires : on respire la poussière du sol en terre à chaque inspiration, et les crises d'asthme sont monnaie courante. Le sida et la tuberculose se répandent. Les malaises liés à la chaleur sont le problème le plus fréquent. Durant l'été, les parois des structures sont si brûlantes qu'on ne peut pas les toucher à main nue. Il y a un seul infirmier dans tout le camp, et la pharmacie la plus proche est à 3 km de marche.

Le manque de nourriture est chronique, et les habitants ne disposent que d'un petit réchaud à gaz dans un coin de leur structure. Il est interdit de faire la cuisine à l’extérieur. La plupart des gens dépendent de l'aide alimentaire. Du pain est distribué gratuitement chaque jour, et le mercredi, des milliers de personnes font la queue pendant des heures pour un repas complet.

Cela rappelle les quartiers pauvres qu’on appelait les 'dépotoirs de l’apartheid'. Les occupants de Blikkiesdorp l'appellent 'camp de concentration'. Il n'y a aucune infrastructure moderne, et les équipements dégradés ne sont jamais réparés. Si jamais une personne est surprise hors de sa structure après 22 heures, elle est interrogée puis battue par la police.

Les résidents subissent ces conditions indignes à 20 km à peine du stade le plus cher du continent africain [444 millions d'euros]. Les enfants parlent toujours de 'l'après-Coupe du monde', mais je pense qu’ils seront encore ici dans 10, 20 ou 30 ans. Il y a 400 000 personnes en attente de logements sociaux dans la province du Cap Ouest, mais leur dossier sont en attente parce que tout l’argent de l'Etat est consacré à l'organisation de la Coupe du Monde
.


The Guardian rapporté par Courrier International - 06 mai 2010

A l’ombre des stades fleurit la misère

A cinq semaines du Mondial, les autorités ont fait le ménage pour offrir aux touristes une image policée de la nation “arc-en-ciel.” Les exclus s’entassent dans des ghettos sordides qui rappellent ceux de l’apartheid.

Un adolescent brave les mouches et l’odeur nauséabonde des toilettes extérieures pour chercher de l’eau. L’air absent, il fixe les rangées de taudis en tôle rouillée. Ici, il n’y a pas d’arbre ni le moindre brin d’herbe. Ici, rien ne pousse. Zone de relogement temporaire pour le maire du Cap ou camp de concentration pour ses habitants, vous êtes à Blikkiesdorp ! Ses habitants disent avoir été expulsés de force de leurs anciens logements et installés ici contre leur gré. Pour eux, c’est la faute à la Coupe du monde de football qui aura lieu du 11 juin au 11 juillet 2010. “Ici, c’est une décharge, lance Jane Roberts. Ils ont chassé les gens des rues parce qu’ils ne voulaient pas les voir pendant la Coupe du monde. Maintenant on vit dans un camp de concentration. La police vient la nuit pour nous rouer de coups ! L’Afrique du Sud ne veut pas montrer comment elle traite son peuple. Il n’y a que la Coupe du monde qui compte !”

Pour le gouvernement du président Jacob Zuma, cet événement sportif profite déjà à l’ensemble du pays : création d’emplois, rénovation des infrastructures existantes et amélioration de l’image du pays à l’étranger. L’Afrique du Sud a dépensé sans compter pour les stades qui accueilleront les matchs et le Stade du Cap est sans doute la plus grande réussite. Pour les associations, cet endroit sinistre dans la township de Delft est la preuve que la première Coupe du monde organisée en Afrique est surtout destinée à impressionner les riches étrangers. D’après les habitants de Blikkiesdorp, la situation est pire qu’au temps de l’apartheid. Blikkiesdorp a été construit en 2008 pour la somme de 32 millions de rands [2,8 millions d’euros] afin de fournir des “logements d’urgence” à environ 650 personnes. Mais, selon les habitants, environ 15 000 personnes y vivraient et de nouveaux arrivants ne cesseraient d’y déferler. La municipalité rejette ces chiffres, mais, dans certains cas, six ou sept personnes s’entassent dans des espaces de trois mètres sur six. La chaleur y est accablante en été et le froid glacial en hiver. Le bacille de la tuberculose et le virus du sida y prospèrent. Quant aux bébés nés ici, ils n’ont même pas d’existence officielle. Les allées qui séparent ces abris de fortune sont tirées au cordeau et les bicoques sont toutes identiques. Les maisonnettes ont beau être équipées de l’électricité, les allées sont pleines de chiens errants, de détritus et de sable gris qui tourbillonne.

Sandy Rossouw, 42 ans, faisait partie des 366 personnes expulsées du foyer Spes Bona, dans le quartier de Athlone. Avec sa famille, ils dorment à cinq dans le seul lit de sa bicoque de Blikkiesdorp. “Nous avons été expulsés de notre foyer à cause de la Coupe du monde, fulmine-t-elle. Il se trouvait à 200 mètres du stade. Nous ne voulions pas partir, mais ils ont menacé de faire intervenir la police. Ici, tout le monde crève de faim ! Les gens marchent trois heures pour aller à Athlone s’acheter une miche de pain. Huit familles se partagent un seul WC, c’est scandaleux ! Il y a quelques semaines, des hommes nous ont menacés avec un fusil d’assaut. Il faut annuler la Coupe du monde ! Ils rénovent les bâtiments du Cap pour des centaines de millions de rands. Pourquoi ne pas dépenser cet argent ici ?”

“Ces gigantesques stades seront nos tombeaux !”

Il y a beaucoup de chômage et, en l’absence de services postaux et faute d’une adresse officielle, il est d’autant plus difficile de trouver du travail. L’éloignement du campement est également source de difficultés. Les gens doivent prendre des minibus payants pour se rendre en ville, et de nombreux enfants ont été tués en traversant l’autoroute toute proche. La criminalité est également très élevée, mais la police n’intervient guère. La mobilisation contre les expulsions s’organise notamment grâce aux nouveaux médias. Pamela Beukes est secrétaire de la Campagne antiexpulsions de l’ouest du Cap [Anti-Eviction Campapaign]. Elle ne décolère pas. “Ils font pire que le régime de l’apartheid ! A l’époque, on avait au moins le droit à une maison en briques. La Coupe du monde était censée améliorer notre niveau de vie, mais c’est le contraire qui se produit”, note-t-elle. La municipalité rejette ces accusations. Kylie Hatton, porte-parole de la ville, défend sa politique. “La ville du Cap ne déplace pas les habitants, affirme-t-elle. La Zone de relogement temporaire a été construite pour fournir des logements d’urgence… Il y a un vrai problème de vandalisme, et nos fournisseurs ont dû revenir à plusieurs reprises pour réparer les toilettes cassées ou les câbles électriques.” Autre conséquence de cet événement, des dizaines de milliers de vendeurs à la sauvette vont perdre leur gagne-pain. La Fédération internationale de football (FIFA) impose en effet autour des stades des “zones d’exclusion” qui sont uniquement réservées aux commerces autorisés. “La Coupe du monde va tuer les petits vendeurs à la sauvette”, assure Regina Twala, qui vend des repas à emporter depuis trente-cinq ans à côté du stade d’Ellis Park. “Si on nous interdit de faire du commerce à proximité des stades et des zones touristiques, comment va-t-on profiter du tourisme ?” Il y a certes eu une croissance dans le secteur du bâtiment grâce à la construction des stades, mais la plupart des ouvriers ont depuis été licenciés et n’ont toujours pas retrouvé de travail. “C’est juste un tour de passe-passe pour détourner l’attention du public de ces seize années de démocratie qui n’ont rien changé pour la majorité des Noirs dans le pays. Ces gigantesques stades seront nos tombeaux ! L’enjeu de cette Coupe du monde n’est pas le football ni le tourisme : c’est un moyen pour les politiciens et leurs amis de s’en mettre plein les poches…”, conclut Andile Mngxitama, éditorialiste et journaliste politique, qui devrait bientôt publier un pamphlet intitulé A bas la Coupe du monde !
David Smith
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Jeu 6 Mai 2010 15:37

AP, RDS.ca - 05 mai 2010

Une grève plane sur l'Afrique du Sud

JOHANNESBURG - Les organisateurs de la Coupe du monde de soccer demandent à ce qu'il n'y ait pas de grève pendant le premier Mondial organisé en Afrique du Sud. Une puissante organisation syndicale du pays a toutefois refusé de promettre quoi que ce soit.
Greg Fredericks, l'un des principaux adjoints du président du comité organisateur Danny Jordaan, a déclaré mercredi que des membres de ce comité avaient rencontré le COSATU, le principal syndicat sud-africain. Fredericks a indiqué qu'il espérait que la saison des grèves serait terminée' quand la compétition se mettra en branle, le 11 juin prochain.
Un porte-paole du COSATU a déclaré à The Associated Press que les travailleurs ne pouvaient pas se voir retirer leur droit de grève si les négotiations achoppaient. Il a ajouté que le syndicat ne souhaitait pas de grève, surtout pendant la Coupe du monde.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Mar 18 Mai 2010 14:34

Angop - 18 mai 2010

Grève des cheminots, deux millions de passagers touchés

Johannesburg - Une grève dans les chemins de fer sud-africains a laissé lundi quelque deux millions de passagers sur les quais, 24 jours avant le coup d'envoi de la Coupe du monde de football, a indiqué l'agence de presse Sapa. Environ 12.000 employés ont entamé cette grève illimitée pour réclamer 16% d'augmentation de salaire, au lieu des 8% proposés par la direction.

"Le gouvernement s'est dit inquiet des conséquences de la grève sur les passagers ainsi que de la violence et des intimidations éventuelles qui pourraient l'accompagner", a déclaré à Sapa le président de l'Agence des passagers des chemins de fer d'Afrique du Sud, Tumisang Kgaboesele.
Quelque deux millions de personnes, dont une majorité utilisent chaque jour ces trains pour aller à leur travail, ont été touchées par cette grève, a estimé l'agence.

Les trains régionaux et nationaux transporteront les fans de foot durant le Mondial du 11 juin au 11 juillet pour se rendre aux matchs dans ce pays grand comme trois fois l'Allemagne.
L'Agence des chemins de fer a dépensé 225 millions de dollars (177 millions d'euros) pour moderniser ses trains et services de bus avant la Coupe du monde.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
APA, Afrique Avenir - 17 mai 2010

Les trains de banlieue en grève ce lundi en Afrique du Sud

Pretoria - Des milliers de travailleurs de la banlieue ont été laissés en rade ce lundi en Afrique du Sud, avec la grève nationale lancée par les deux principaux syndicats de transporteurs pour des revendications salariales.

Le coordonnateur du secteur national du Syndicat des transporteurs et travailleurs affiliés d’Afrique du Sud (Satawu), Tinzi Lubabalo, a confié à BuaNews Online (officiel) que cette grève d’une semaine allait se poursuivre, puisque les deux syndicats, le Satawu et le Syndicat uni des transporteurs et alliées (Utatu) ne sont pas arrivés à un accord avec l’Agence sud-africaine des transports ferroviaires (Prasa).
"Nous allons organiser une marche à Johannesburg, où une plainte sera remise à la Prasa", a déclaré M. Lubabalo, ajoutant que la grève faisait suite à une impasse sur l’augmentation des salaires, avec le rejet par les syndicalistes de l’offre d’une hausse de 8% par la Prasa, alors qu’ils réclamaient une hausse générale de 16%.

Le directeur général par intérim de la Prasa, Tumisang Kgaboesele, a indiqué que toutes les opérations ferroviaires, y compris Metrorail et Shosholoza Meyl, avaient été suspendues pour veiller à la sécurité des usagers, durant la période de la grève.
Kgaboesele a indiqué dans un communiqué qu’il n’offrait aucune alternative aux usagers et leur a présenté des excuses pour tous les désagréments pouvant résulter de cette grève.
"La Prasa espère qu’une solution à l’amiable sera bientôt trouvée, qui protège les impératifs à long terme de cette entreprise publique, et pour sa pérennité", a-t-il poursuivi.

Les négociations pour aplanir les divergences se poursuivaient lundi, a annoncé lundi matin la radiotélévision publique sud-africaine (SABC).

AFP, Atlas Vista - 18 mai 2010
http://www.avmaroc.com/actualite/mondia ... 86720.html

Mondial: l'Afrique du sud écarte prostituées, mendiants et enfants des rues

DURBAN - L'Afrique du Sud a vidé ses carrefours des prostituées, mendiants et enfants des rues, en un grand nettoyage avant le Mondial-2010 visant, selon des associations, à dissimuler les populations qui dérangent.
"Les gens sont retirés de la rue et envoyés dans des refuges, mais ce sont des camps de concentration", tonne Warren Whitfield de l'Addiction Action Campaign, une organisation spécialisée dans l'aide aux toxicomanes.
"C'est une violation de notre droit constitutionnel", affirme-t-il, accusant son pays d'attenter "aux droits de l'Homme pour préparer cet événement mondial".

A Durban (sud-est), où aura lieu une demi-finale, le front de mer est inhabituellement calme. Depuis la rénovation de la promenade (pour environ 20 millions d'euros), les clochards et vendeurs à la sauvette se sont envolés.
Quant aux 400 enfants qui survivent d'ordinaire dans les rues de la ville, ils ont été en majorité transportés par la police dans un foyer en périphérie, selon plusieurs associations.
"Ils nous ont dit de retourner d'où nous venons. Ils disent que Durban est sale à cause de nous", a témoigné un jeune de 13 ans au journal The Times.
Le quartier malfamé des docks, près du plus grand port du continent, a également dit adieu à ses prostituées, remplacées par des commerces de luxe et des appartements de standing.

Les autres villes-hôtes ne sont pas en reste. Au cours des deux derniers mois, Johannesburg s'est vidé des aveugles zimbabwéens et des mères avec enfant qui mendiaient aux principales intersections de la ville.
"Leur présence viole les règlements municipaux et nous les arrêtons (...) C'est un exercice de police classique, que nous avons intensifié en vue du Mondial", reconnaît Edna Mamonyane, porte-parole de la police municipale. "Dans la plupart des cas, les femmes avec enfants ou les handicapés sont envoyés dans des centres sociaux", ajoute-t-elle. "Seules les prostituées nous donnent vraiment du fil à retordre. Nous les arrêtons chaque jour de nouveau".

La prostitution est illégale en Afrique du Sud. Pour des raisons de santé publique, plusieurs groupes de pression plaident pour sa décriminalisation pendant le Mondial, du 11 juin au 11 juillet. Mais devant l'opposition farouche d'associations familiales et religieuses, les autorités ont opté pour une approche à la dure. Dès septembre, la ville du Cap (sud-ouest) a ainsi mis en place une "Brigade du vice".
Cela n'empêchera pas les péripatéticiennes d'offrir leurs services aux fans de foot, souligne la Cellule d'action pour l'éducation et la défense des travailleurs sexuels (Sweat), basée au Cap. "Nous pensons plutôt voir une augmentation de l'activité des travailleurs sexuels pendant la Coupe du monde", relève l'organisation. "C'est effrayant quand on sait que notre pays a le plus grand nombre de séropositifs au monde."

Quelque 5,7 des 48 millions de Sud-Africains sont porteurs du virus du sida. Le taux de prévalence du VIH est de plus de 45% chez les prostituées, selon la seule étude sur le sujet publiée en 1998.
Puisque les prostituées seront obligées d'agir dans la clandestinité, Sweat conseille d'orienter les campagnes de prévention vers les supporteurs. L'association veut distribuer préservatifs et lubrifiants dans des paquets ornés de ballons ronds dans tous les bars où les matches seront rediffusés, sous des affiches prévenant: "Ne partez pas sans capote!"


EDIT
Reuters, Les Echos - 20 mai 2010

La grève dans les transports touche à sa fin en Afrique du Sud

JOHANNESBURG - Le premier syndicat du groupe de logistique Transnet a accepté jeudi une proposition d'accord salarial et pourrait mettre un terme à la grève qui paralyse depuis plus d'une semaine les transports ferroviaires et les ports en Afrique du Sud.
Le mouvement social entrave depuis la semaine dernière les exportations de métaux, voitures, fruits et vin en Europe et en Asie, ainsi que les importations, de carburants notamment, alors que débute dans trois semaines la Coupe du monde de football.

Le secrétaire général du syndicat Utatu, Chris de Vos, a déclaré qu'un accord pourrait être signé dans la journée. Un autre accord pourrait intervenir pour mettre fin au conflit qui affecte les transports en commun de banlieue.
"Ça s'annonce bien. Les retours que nous avons indiquent qu'une majorité de nos membres acceptent l'accord, a-t-il dit à Reuters. Les deux accords devraient être signés aujourd'hui. Si tout va bien, tous les employés devraient reprendre le travail demain."
Transnet n'a pas relevé sa proposition d'augmentation salariale de 11% mais a amélioré son offre sur d'autres points, comme le salaire minimum, l'octroi d'une prime ou l'embauche de plus d'ouvriers en contrat à durée indéterminée.
L'autre grand syndicat du secteur des transports, Satawu, a réagi de façon plus modérée à cette proposition et attendait la fin de journée pour se prononcer sur la suite du mouvement.

Les organisations syndicales Utatu et Satawu représentent à elles deux 85% des 54.000 employés de Transnet. Deux tiers des salariés du groupe suivent le mouvement de grève depuis onze jours.
Les autorités ont exhorté les salariés à cesser leur mouvement.
La Fédération internationale de football (Fifa) a signalé des interruptions dans la livraison d'équipements attendus pour le 11 juin, date d'ouverture de la Coupe du monde de football. (Agnieszka Flak, Grégory Blachier pour le service français)

APA, Afrique Avenir - 20 mai 2010

Les cheminots sud africains rejettent l’offre de leur employeur

​PRETORIA - Les pourparlers entre l’Agence sud-​africaine des transports ferroviaires de voyageurs (Prasa) et les syndicats se poursuivent ce jeudi après le rejet par les travailleurs ferroviaires d’une offre de hausse salariale de 10 %.
Les travailleurs en grève depuis trois jours exigent une augmentation de 16% des salaires.

À l’heure actuelle, le Syndicat uni des transporteurs et alliées (Utatu) et le Syndicat des transporteurs et travailleurs affiliés d’Afrique du Sud (SATAWU) sont tous les deux en train de consulter leurs membres au sujet de la nouvelle offre.
Mais la position des travailleurs semble contredire les premières informations selon lesquelles le SATAWU avait déclaré qu’il n’avait aucune raison de rejeter l’offre révisée de Prasa.

La principale société publique sud-​africaine de transports, Transnet, et les syndicats vont se rencontrer une nouvelle fois jeudi dans les locaux de la Commission de conciliation, de médiation et d’arbitrage (CCMA) pour essayer de mettre fin au mouvement de grève qui dure depuis dix jours.
Les autres points de désaccord en cours de discussion portent sur les changements de quart et de meilleures conditions de travail.
Dernière édition par Antigone le Ven 21 Mai 2010 15:24, édité 1 fois.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Ven 21 Mai 2010 15:22

Radio Canada, avec AFP et Reuters - 20 mai 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/In ... oupe.shtml

Afrique du Sud : L'hiver approche, le pays chauffe

Une grève des transports et du système portuaire sud-africains pourrait avoir des répercussions sur la prochaine Coupe du monde de soccer.
Le conflit touche notamment l'importation et l'exportation de produits tels les voitures et certaines denrées alimentaires. Les organisations sportives de la Fédération internationale de football (FIFA) affirment aussi avoir beaucoup de difficulté à transporter leur matériel en prévision du tournoi qui commence le 11 juin.

Bien que cet arrêt de travail risque de prendre fin d'ici deux semaines, l'Afrique du Sud n'est pas au bout de ses peines. Une possible grève à la compagnie Eskom, un des plus importants fournisseurs d'électricité au pays, pourrait priver des milliers de clients de courant à compter du 26 mai.

L'entreprise soutient avoir un plan d'urgence advenant une radicalisation du conflit de travail. En plus de la Coupe du monde, l'Afrique du Sud entre graduellement dans sa saison d'hiver et la demande en électricité, pour le chauffage, atteint alors des sommets.

Climat de plus en plus tendu

Depuis le début de l'année, le nombre de manifestations a considérablement augmenté en Afrique du Sud. Les autorités ont recensé au moins 54 manifestations importantes en trois mois, alors que la population en avait organisé 109 pendant toute l'année 2009.

Les sorties publiques se font surtout dans les ghettos noirs du pays, où la population se plaint du manque d'emplois, de logements et de services comme l'électricité et l'eau. Ce type de manifestations devraient d'ailleurs se multiplier considérablement d'ici la fin de la Coupe du monde, tandis que l'Afrique du Sud attend plus de un demi-million de touristes et des milliers de journalistes. Le Mondial 2010 a lieu du 11 juin au 11 juillet.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Ven 28 Mai 2010 14:46

Bien qu'un accord (qui était prévisible) a été trouvé entre les syndicats et les sociétés de transport, j'ai traduit approximativement un article qui avait été publié la semaine dernière dans un journal sud-africain alors que le conflit était en cours. Les syndicats brandissent la menace d'une grève à un mois du Mondial mais sont prêts à se satisfaire d'un accord minimal qui leur permettrait de sauver la face. C'est d'ailleurs ce qui se passe jusqu'à présent.
Si quelqu'un avait assez de temps à perdre pour corriger les erreurs grossières (s'il y en a) et me l'envoyer par MP, je modifierais ce post, mais il faudrait vraiment être motivé...

Mail and Guardian (Afrique du Sud) - 21 mai 2010
Pour les anglophones: http://www.mg.co.za/article/2010-05-21- ... re-strikes

Le Cosatu envisage plus de grèves

JOHANNESBURG - La Fédération syndicale Cosatu envisage une nouvelle action de grève, notamment dans le secteur public, afin de faire pression sur le gouvernement du président Jacob Zuma pour lutter contre les inégalités économiques croissantes dans le pays.

Les travailleurs de Transnet et de l'Agence du transport ferroviaire de voyageurs de l'Afrique du Sud (Prasa) seraient prêts à tout pour faire payer leurs employeurs: les syndicats du secteur public Cosatu envisageraient de déclencher un conflit salarial. Dans les prochaines semaines, ce serait au tour des 500 000 employés du gouvernement de débaucher.

Le président du Cosatu, Sdumo Dlamini, a déclaré à Mail & Guardian que la fédération annoncerait une date pour son action de grève contre l'augmentation prévue des tarifs de l'électricité Eskom, après la réunion du comité central exécutif [CEC] la semaine prochaine.

Le Syndicat national des travailleurs des mines (NUM) a déclaré cette semaine à ses membres que Eskom s'engagerait à partir de mercredi dans une action de grève pour forcer les pouvoirs publics à résoudre les questions laissées en suspens, comme les allocations de logement, lors des négociations salariales de l'année dernière.

Le NUM exige une augmentation des salaires pour l'année de 18% pour les travailleurs Eskom, mais il a insisté pour que le fournisseur d'électricité établisse l'accord salarial en prenant pour point de départ celui de l'année dernière.
Les actions de grève prévues par le COSATU et ses filiales sont susceptibles d'exacerber les tensions entre la Fédération du travail et l'ANC. Le secrétaire général du parti, Gwede Mantashe, a mis en doute le motif de demande d'augmentation salaraile à Transnet.

Mantashe a déclaré aux délégués participant à la réunion du comité central NUM la semaine dernière qu'il ne comprenait pas pourquoi le syndicat des transports Satuwu a décidé de faire grève malgré la proposition de Transnet d'une augmentation de 11%. Ses remarques ont sucité la colère du secrétaire général de la Cosatu Zwelinzima Vavi, qui a souligné que l'augmentation de salaire de 15% exigé par SATAWU n'était rien en comparaison avec les augmentations de salaire que s'est offerte la direction.

Alors que les négociations salariales dans le secteur public reprennent jeudi, le patronat et les représentants des salariés ne semblent pas être sur la point de s'accorder: la partie syndicale exige une augmentation de 11% avec effet rétroactif au 1 er avril, le gouvernement offre 5,2% à compter du 1er Juillet.

Le négociateur en chef de la POPCRU, Simon Madini, a répété ce que le gouvernement a déjà dit au syndicat, qu'il ne peut pas se permettre de satisfaire cette démande qui aurait pour conséquence d'alourdir la masse salariale de 27 milliards de dollars Rand.

Le ministre des Finances, Pravin Gordhan, avait prévenu au début de l'année lors de son discours sur le budget qu'en raison de la baisse des recettes fiscales de ces dernières années, le gouvernement ne pouvait pas consentir aux augmentations de salaires réclamées par les syndicats. Mais Dlamini a déclaré que les revendications salariales des syndicats sont justifiées parce que des travailleurs ont connu une "baisse du niveau de vie au cours des six dernières années". "Les propos du ministre des Finances sont très dangereux. Ils minent la négociation collective et ne sont pas démocratiques ... Nous pensions avoir enterré cette politique conduite par le Trésor depuis Trevor Manuel, ministre des Finances. Gordhan ne peut pas poursuivre cette politique et le Trésor doit cesser d'agir comme un super-ministère."

Dlamini a déclaré que la Cosatu devrait lancer dans les deux prochaines semaines une campagne pour des salaires suffisants pour vivre, pour faire pression sur le gouvernement et le secteur privé afin que les salaires des travailleurs soient supérieurs à ce qu'ils sont d'ordinaire ». «Nous ne pouvons plus tolérer une situation où des hauts fonctionnaires et chefs d'entreprise gagnent beaucoup plus que les travailleurs ordinaires, dit-il.

Le secrétaire général du NUM, Frans Baleni, a déclaré que son syndicat mettrait tout en oeuvre pour réduire l'écart salarial entre les travailleurs et les employeurs. "Cela n'est pas réalisable lorsque les dirigeants s'attribuent des augmentations de salaire (ce que nous ne voyons pas à la CPI), mais il est possible de le faire lorsque les travailleurs demandent des augmentations."

Le Cosatu envisage de faire davantage pression sur le gouvernement Zuma pour qu'il change de politique économique, conformément aux résolutions de l'ANC à Polokwane. La fédération a critiqué Zuma pour ne pas avoir su apporter rapidement des changements aux politiques macro-économiques actuelles depuis qu'il a pris la présidence du pays. La Cosatu publiera un document d'orientation après celui de la CEC la semaine prochaine, qui est susceptible de proposer des mesures au gouvernement pour qu'il assure une bonne mise en œuvre de la politique industrielle.

"Le tableau déprimant représenté par le chômage et la pauvreté est l'une des raisons pour lesquelles "les syndicats et le secteur manufacturier ont uni leurs forces pour soutenir une stratégie industrielle qui vise à accroître la productivité et la restaurer de la nature de la main-d'œuvre de notre économie", a déclaré Vavi.

Il a ajouté que le gouvernement sous la direction de Zuma n'a pas tenu ses promesses dans la lutte contre le matérialisme grossier et la corruption. " Certains ministres conduisent des voitures qui valent plus du million de dollars Rand, ils mettent trop de temps à changer ce qui est autorisé par les manuels."
Matuma Letsoalo


Agence XinHua, Sous le manguier - 25 mai 2010
http://french.china.org.cn/foreign/coup ... 118038.htm

La compagnie nationale d'électricité sud-africaine promet qu'aucune grève n'aura lieu pendant la Coupe du monde

La compagnie nationale d'électricité sud-africaine Eskom a déclaré lundi qu'il n'y aura pas de grève de ses employés durant la Coupe du monde en Afrique du Sud, prévue en juin prochain, suite à la menace d'une grève prolongée dans le secteur du transport en Afrique du Sud.
Il n'y aura pas non plus de coupures d'électricité, a indiqué Erika Johnson, responsable du service des réseaux client chez Eskom.
Mme Johnson a expliqué que les grèves sont interdites chez Eskom. "Nous sommes une industrie de services essentielle et les grèves ne sont pas autorisées dans cette industrie", a-t-il ajouté.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Lun 7 Juin 2010 11:51

APA, Afrique Avenir - 03 jun 2010
http://www.afriqueavenir.org/2010/06/03 ... ue-du-sud/

Les accusations de corruption menacent de bouleverser l’alliance politique en Afrique du sud

Le Cap (Afrique du Sud) - Des syndicats sud africains ont mercredi exprimé leur soutien au patron du Congrès des syndicats sud africains (COSATU), Zwelinzima Vavi, à la suite de rumeurs selon lesquelles le parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), pouvait intenter une action disciplinaire à son encontre pour avoir dénoncé la corruption qui sévit au sein du gouvernement de ce pays.

Même si les supposées accusations d’indiscipline n’avait pas été officielle­ment portées contre M. Vavi, pas moins de six syndicats et le partenaire du COSATU, le Parti communiste sud-?africain (SACP), ont publié des déclarations condamnant cette action. Leurs déclarations contiennent des mots comme "irresponsable", "consterné", "furieux" et "indignation".

Le Congrès national africain a égale­ment gardé le silence sur les rumeurs selon lesquelles Vavi peut être sanctionné pour avoir critiqué le gouvernement.
« Nous ne pouvons pas commenter des rumeurs ou spéculations. Nous ferons une déclaration lorsqu’une décision sera rendue publique », a dit le porte-?parole de l’ANC, Brian Sokutu.

Le Comité national de travail (NWC) de l’ANC, son bureau directeur a tenu une réunion à huis clos lundi, après que des sources ont confirmé que le cas de M. Vavi a été évoqué.
"Le NWC s’est réuni lundi et s’il ya des décisions prises au niveau du NWC qui nécessitent d’être rendues publiques, alors ces décisions seront communiquées aux médias par déclaration ou un point de presse", a déclaré Sokutu.

La semaine dernière, M. Vavi avait accusé le président Jacob Zuma de ne pas prendre des mesures contre les ministres corrompus, et a pointé du doigt le ministre de la gou­vernance Sicelo Shiceka et le ministre de la Com­unication Siphiwe Nyanda, un membre du NWC.
Le silence de l’ANC semble alimenter les rumeurs, alors que plusieurs partis politiques et syndicats publient des déclarations pour exprimer leur « choc ».


Je fais suivre un article en anglais "Cosatu threatens to quit ANC alliance if Vavi sanctioned" daté du 1er juin paru dans Mail & Guardian qui développe la dépêche de l'APA:
http://www.mg.co.za/article/2010-06-01- ... sanctioned

A quelques jours de l'ouverture de la Coupe du monde de football, les dirigeants syndicaux font monter les enchères dans leur relation avec le pouvoir ANC. Ils entendent profiter de la situation pour montrer leur force, autrement dit leur pouvoir de contrôle, et la monnayer d'une manière ou d'une autre.
La médiatisation du "bras de fer" entre Vavi (le leader du COSATU) et Zuma est aussi une manière de faire dévier les problèmes sociaux vers un terrain politicien, ce qui serait pour l'un et l'autre mille fois préférable à un embrasement des townships devant les caméras du monde entier. Feindre la crise politique pour retarder l'explosion sociale (au moins le temps que le Mondial se termine), telle semble être pour le moment leur stratégie.


EDIT
J'édite pour info parce qu'il n'y a pas de quoi ameuter le forum.
Le titre de l'article de Radio-Canada devrait être "la menace de grève s'invite" et non la grève.
Pour l'instant la situation sociale parait sous contrôle. Mais si jamais les Bafanas perdaient des matches et se faisaient sortir, l'euphorie du Mondial retomberait et le climat social pourrait changer.
Radio Canada - 10 jun 2010
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/In ... ires.shtml

La grève s'invite au Mondial

Profitant de la grande visibilité du Mondial de soccer, les syndicats sud-africains de la fonction publique menacent de déclencher une grève durant la compétition.

Ces syndicats représentent 1,2 million de policiers, enseignants, infirmières et autres fonctionnaires. Mercredi, ils ont rejeté une proposition du gouvernement d'augmenter les salaires de 6,2 %, en réclamant une hausse de 8,5 %, supérieure à l'inflation annuelle.

« C'est malheureux et nous ne voulons pas gâcher le Mondial, mais vous ne pouvez pas octroyer de fortes augmentations aux conducteurs de train tout en ignorant les fonctionnaires », a déclaré Manie de Clerq, secrétaire général de la Fédération de la fonction publique.

M. de Clerq faisait allusion aux augmentations de salaire supérieures à l'inflation qu'ont obtenues les salariés du groupe de logistique et de transport Transnet.
« Si les efforts de conciliation échouent vendredi prochain, nous n'aurons pas d'autre choix que de faire grève en plein Mondial », a indiqué M. de Clerq.

Cette grève, si elle est déclenchée, risque de provoquer des maux de tête aux autorités, car, en plus de l'arrêt de travail des différents secteurs de la fonction publique, le débrayage des employés de l'immigration provoquerait une pénurie de personnel dans les points d'entrée du pays, par où des centaines de milliers de visiteurs convergent vers l'Afrique du Sud.



EDIT
RFI - 12 jun 2010
http://www.rfi.fr/afrique-foot/20100612 ... television

Des prisonniers sud-africains se révoltent pour suivre le Mondial à la télévision

Une dizaine de jeunes détenus se sont révoltés le 11 juin 2010 dans une prison des environs de Pretoria, à Mabopane, par crainte de rater la retransmission télévisée de la cérémonie d'ouverture et les matchs de la Coupe du Monde. Douze d’entre eux ont été blessés lors des affrontements qui les ont opposés aux gardiens.

L’affrontement avec les gardiens a été violent : trois détenus ont dû être admis à l’hôpital. L’un d’entre eux a eu le bras cassé. Dans leur cellule où ils sont douze, l’écran de télé était en panne. Craignant de rater le match d’ouverture du Mondial le 11 juin, ils se sont mis, la veille, en grève de la faim puis barricadés avec des matelas, menaçant de mettre le feu. Récit du porte-parole des services pénitentiaires sud-africains :

« Ils ont commencé à tout saccager sans attendre de voir s’il y avait une solution de rechange. Or, il a été prévu de fournir des écrans de télé, là où les écrans sont en panne. Les dispositions ont été prises pour que les prisonniers puissent se joindre à la fièvre qui s’est emparée de l’Afrique du Sud et du continent. Les 6 000 écrans que nous avons installés, il y a plus de deux ans, dans les cellules communes vont être utilisés pour retransmettre les 64 matchs. La plupart des 163 000 détenus vont pouvoir suivre la compétition, sauf par exemple, dans les prisons de haute sécurité. »

D’après un codétenu joint par la presse locale, les douze révoltés de la prison de Mabopane se seraient mis en colère, justement parce qu’ils ne voyaient pas venir la télévision de remplacement promise. En attendant, les services pénitentiaires promettent aussi une enquête interne sur l’usage apparemment excessif de la force, de la part des gardiens.

(soupir)
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede spleenlancien le Lun 14 Juin 2010 09:30

Manif des stadiers à la fin du match Allemagne Australie pour protester contre une baisse de leurs salaires. Au lieu des 27 € promis, on leur donna 20€. La crise ? :mrgreen:



L'article original illustré :

http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 20684.html


Jura-Libertaire a écrit:Mondial : Affrontements entre la police et des stadiers à Durban



La police sud-africaine a dû intervenir pour disperser des stadiers qui manifestaient et protestaient en raison de baisses de salaires après le match Allemagne-Australie au stade Moses Mabhida, hier soir à Durban. Environ 400 stadiers ont commencé à manifester à l’extérieur du stade pour protester contre la réduction de leur salaire de 250 rands (27 euros) à 190 rands (20 euros) par jour, 90 minutes après la fin de la partie.



La police anti-émeute a dû intervenir pour disperser les manifestants, utilisant des gaz lacrymogènes lors des affrontements. L’Allemagne a battu dimanche soir l’Australie 4 à 0 dans ce match du groupe D.



Leur presse (AFP), 14 juin 2010.



Mondial : La police disperse une manifestation de stadiers



La police sud-africaine a tiré dimanche soir des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre plusieurs centaines d’employés de la coupe du Monde qui manifestaient dans un stade de Durban, ont rapporté des témoins Reuters.

La police anti-émeutes, armée de fusils à pompe et de boucliers, a pourchassé les employés, embauchés comme hôtes d’accueil, qui réclamaient de meilleurs salaires dans le stade où venait de se dérouler le match remporté 4-0 par l’Allemagne contre l’Australie.




Une femme au moins a été blessée par un tir de balle en caoutchouc, a indiqué un témoin Reuters.



«Nous avons organisé une manifestation pacifique parce que nos salaires sont inférieurs à ce à quoi nous nous attendions, et nous sommes surpris que la police se soit mise à nous charger. Ils ont tiré des gaz lacrymogènes», a rapporté l’un des manifestants, Sydney Nzoli.

La police a ensuite donné dix minutes à la foule d’environ 500 personnes pour se disperser, en prévenant que les réclamations salariales devaient être discutées avec les employeurs.

Selon un porte-parole de la police, les perturbations ont commencé lorsque les stadiers employés pour l’organisation du match de dimanche soir ont reçu un salaire moindre que prévu.

L’un des employés a indiqué que lui et ses collègues avaient reçu 190 rands (20,40 euros) pour la journée, au lieu des 425 rands (45,70) mentionnés sur les contrats.

Au moins deux manifestants ont été arrêtés, dont l’un pour possession d’arme à feu.



Leur presse (Reuters), 14 juin.
Avatar de l’utilisateur
spleenlancien
 
Messages: 537
Inscription: Mer 18 Nov 2009 16:52

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Jeu 17 Juin 2010 11:55

Belga, RTBF - 16 jun 2010
http://www.rtbf.be/info/economie/manife ... 010-227968

Les Sud-Africains dans la rue contre les dépenses du Mondial

Quelque 3 000 Sud-Africains manifestaient mercredi à Durban avant le match Espagne-Suisse pour demander au gouvernement de consacrer aux pauvres la même somme que celle dépensée pour le Mondial 2010 de football.
Parmi les manifestants figuraient des centaines d'agents de sécurité de la compagnie privée Stallion en grève au stade de Durban (sud), qui se sont violemment opposés à la police après le match Allemagne-Australie dimanche alors qu'ils réclamaient de meilleurs salaires.

Leur action s'est étendue au Cap (sud-ouest) et dans le stade d'Ellis Park à Johannesburg, où la police a remplacé leurs collègues pour assurer la sécurité des enceintes.
"Même si la police nous tire dessus, nous allons travailler au stade", ont-ils chanté en zoulou.
Des pêcheurs, qui n'ont plus le droit de s'installer sur les jetées, participaient également à ce rassemblement tout comme des vendeurs d'un marché que la ville tente de fermer pour y ouvrir un centre commercial.

Le gouvernement a consacré 33 milliards de rands (4,3 milliards de dollars, 3,5 milliards d'euros) pour cette première Coupe du monde en Afrique du Sud, où 43% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: [AFS] La Coupe du monde des tirs de balles en caoutchouc

Messagede Antigone le Ven 18 Juin 2010 10:20

AFP - 17 jun 2010
http://www.la-croix.com/afp.static/page ... 6gk1or.htm

Mondial: affrontements entre police et stadiers grévistes

La police sud-africaine a tiré jeudi des balles en caoutchouc et des grenades assourdissantes pour disperser quelque 200 stadiers grévistes au Cap (sud-ouest) et a procédé à plusieurs arrestations, a annoncé la police.

"Ils ont été prévenus que c'était un rassemblement illégal. On leur a donné le temps de se séparer, ils ne l'ont pas fait. Après plusieurs sommations, nous avons eu recours à des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc pour disperser la foule", a déclaré à l'AFP un porte-parole local de la police, Andre Traut.
Il a précisé que plusieurs personnes avaient été arrêtées pour rassemblement illégal. Au moins dix grévistes ont été interpellés devant les bureaux de leur employeur Stallion Security Consortium, une entreprise privée chargée par le comité local d'organisation du Mondial-2010 d'assurer la sécurité dans certains stades, selon la chaîne de télévision privée e.tv.

Les agents de sécurité protestent contre une réduction de salaire imposée par leur employeur.
Des premiers heurts avaient eu lieu dimanche à Durban après le match Allemagne-Australie (4-0), quand 400 stadiers avaient organisé une manifestation, dissoute après une intervention musclée de la police anti-émeutes.
Quelques heures plus tard, leurs collègues du Cap avaient quitté leur poste de travail, juste avant le coup d'envoi lundi d'Italie-Paraguay (1-1).

La police a pris mardi le contrôle de quatre des dix stades du Mondial de football pour éviter que le mouvement de grève ne perturbe les matches.
"Si quiconque perturbe un autre stade, nous sommes prêts dans un délai très court, à prendre en charge ce stade", a prévenu jeudi le chef de la police Bheki Cele, dont les propos ont été rapportés par l'agence de presse Sapa.
"Les matchs de la Coupe du monde 2010 de la Fifa ne doivent pas être perturbés", a-t-il poursuivi.

Les forces de l'ordre sont désormais en charge des opérations au Cap (sud-ouest), à Durban (sud-est), à Port Elizabeth (sud) et autour du stade de l'Ellis Park, dans le centre de Johannesburg.
Le chef du comité local d'organisation (Loc) du Mondial, Danny Jordaan, a loué le travail des policiers.
"Ils ont fait un travail incroyable. Au Cap, en trois heures, tout était en place et le match a débuté à l'heure", a-t-il déclaré jeudi avant les affrontements.
"Nous venons juste d'avoir une autre réunion avec la police hier (mercredi) et nous sommes satisfaits: tout est en place", a-t-il précisé.
L'Afrique du Sud, où les inégalités de revenus sont criantes, est fréquemment secouée par des mouvements sociaux qui dégénèrent parfois en violences.

Un article de Mail & Guardian avance l'hypothèse que le mouvements des stadiers serait attisé par la guèguerre que se livrent les sociétés chargées de la sécurité:
http://www.mg.co.za/article/2010-06-18- ... y-shambles


XinHua - 25 jun 2010
http://french.news.cn/afrique/2010-06/25/c_13368136.htm

Afrique du Sud : grève interdite dans une compagnie de production d'électricité

JOHANNESBURG - Les employés de la compagnie de production et de distribution d'électricité sud- africaine, Eskom, se voient interdits d'aller en grève jeudi. Le directeur des ressources humaines d'Eskom, Bhabhalazi Bulunga, a confirmé à l'agence locale SAPA cette décision de la direction de la compagnie.
Cette décision intervient alors que les autorités sud- africaines sont inquiétées par la menace de coupures d'électricité pendant la Coupe du monde. M. Bulunga a affirmé que le processus de médiation entre Eskom et les trois syndicats est en cours. Selon lui, comme Eskom est considéré comme un service essentiel, aux termes de la loi sud-africaine, la grève est interdite à Eskom. Le fait que les grèves ne sont pas autorisées a été réaffirmé par la cour supérieure de l'Afrique du Sud, a-t-il ajouté.
Eskom est la première compagnie de production et de distribution d'électricité en Afrique du Sud et l'une des dix premières dans le monde.


EDIT
RMC Sport - 30 jun 2010
http://www.rmc.fr/editorial/116589/des- ... elizabeth/

Des manifestations à Port Elizabeth

Ce mercredi matin depuis 11h, une manifestation se déroule devant la mairie de Port Elizabeth. Une centaine de volontaires chargés des transports réclament le versement de leur salaire. Dès lors, ces derniers attendent d’être reçus par le maire de la ville sud-africaine. De source officielle, il s’agit seulement d’un problème informatique. En effet, le versement aurait dû être effectué mardi mais au final, leurs indemnités devraient leur être versées ce jeudi. En attendant, ce groupe de volontaires chargés des transports fait un sit-in en chantant devant la mairie.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Afrique du sud

Messagede Antigone le Sam 24 Juil 2010 17:46

Les vuvuzelas se sont tues. La morphine du foot ne fait plus son oeuvre.
Les jeux sont finis et le pain manque. Les haines primaires refont surface.

Reuters, France24 - 21 jul 2010
http://www.france24.com/fr/20100721-nou ... s-immigres

Les craintes d'une nouvelle vague de violences xénophobes se confirment

L'armée sud-africaine a été appelée en renforts de la police sud-africaine mardi pour patrouiller dans un township de Johannesburg, où des violences xénophobes ont fait au moins 11 blessés et avivé les craintes d'une nouvelle vague d'attaques à caractère raciste.
Parmi les blessés, dans le township de Kya Sands, figurent des Zimbabwéens et des Mozambicains, mais aussi des Sud-Africains. Au moins dix personnes ont été arrêtées.

L'inquiétude quant à une nouvelle vague de violences s'est réveillée sitôt le coup de sifflet final du Mondial donné. La police avait dû intervenir le 12 juillet, dès le lendemain de la fin de la compétition, dans des townships de la région du Cap à la suite d'attaques et de menaces visant des immigrés.
Il y a deux ans, des violences xénophobes avaient fait 62 morts et laissé plus de 100.000 personnes sans abri. Les étrangers sont notamment accusés de prendre les emplois des locaux dans le pays, où le taux de chômage atteint 25%.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
AFP, France24 - 19 jul 2010
http://www.france24.com/fr/20100719-afr ... le-mondial

En Afrique du Sud, "on a peur" des violences xénophobes après le Mondial
De Alexandra Lesieur

JOHANNESBURG — "C'est calme mais on a peur", lance Patricia dans un bidonville de Johannesburg.
Deux ans après une vague de violences xénophobes contre des immigrés africains, cette Zimbabwéenne a reçu des menaces, tout comme certains de ses amis qui ont fini par fuir l'Afrique du Sud à la fin du Mondial-2010 de football.
"On m'a dit: +tu as une semaine pour dégager, sinon tu verras ce qui va t'arriver", se souvient cette mère de famille dans le township de Tembisa, au nord de la ville.

Depuis mars, les rumeurs d'une nouvelle flambée de violences juste après la Coupe du monde (11 juin-11 juillet) ont parcouru le pays: aggressions et pillages de magasins appartenant à des étrangers ont été rapportés dans la région du Cap, de Johannesburg et le nord-est de l'Afrique du Sud.Le ministre de la Police Nathi Mthethwa s'est dit prêt à intervenir tout en précisant qu'il n'y avait pas de violences xénophobes. Des groupes de jeunes délinquants "profitent des rumeurs", déclare-t-il.

Fuyant autant les auteurs de violences que la police à la chasse aux sans-papiers, des Zimbabwéens, Mozambicains et autres immigrés africains viennent de rentrer chez eux mais aucune donnée n'était disponible sur l'importance de ce phénomène.
"Beaucoup ont fait leurs valises et sont partis durant le week-end de la finale. Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas être blessés", témoigne Patience Mathekga, foulard sur la tête.

Cette étudiante de 19 ans vit dans le bidonville de Duduza à Tembisa où les maisonnettes en tôle s'entassent. "On ne va pas les chasser mais on leur a donné du temps pour partir", souligne la jeune femme, à deux pas d'une décharge en plein air.

Face à cette menace, d'autres immigrés ont simplement mis en lieu sûr leurs biens pour éviter de tout perdre comme en mai 2008. Les Sud-Africains pauvres les avaient accusés de voler les emplois et de contribuer à la criminalité. Meurtres, passages à tabac, viols et incendies volontaires avaient fait 62 morts et des dizaines de milliers de déplacés.

Deux ans plus tard, les conditions restent réunies pour une nouvelle explosion: pauvreté, haut niveau d'inégalité sociale, chômage, criminalité.
La seule différence aujourd'hui réside dans la mobilisation des autorités, dont le manque de réaction était assimilé pour certains à un appui tacite.

Le président Jacob Zuma est lui-même monté au créneau. Il a appelé tous les Sud-Africains à "s'unir" avec les étrangers, rappelant le soutien "impressionnant" au Ghana durant le Mondial.
"Cet esprit d'unité africaine, d'amour et d'amitié doit continuer à prévaloir. L'Afrique du Sud fait partie intégrante du continent africain", a-t-il déclaré dimanche pour les 92 ans de Nelson Mandela à Mvezo (sud-est).
Leaders politiques et religieux, syndicalistes ont relayé ce message de tolérance dans les communautés.

"Pendant le Mondial, cela aurait terni l'image du pays", suppose Duncan Breen du Consortium pour les réfugiés et les migrants en Afrique du Sud (Cormsa).
"Il faut cependant rester en alerte rouge pendant quelques semaines et même quelques mois car ça peut exploser à tout moment (...) Nous devons aussi rester vigilants pour les élections locales de 2011", prévient-il.

Le Zimbabwe a de son côté ouvert des abris temporaires pour ses ressortissants qui quittent l'Afrique du Sud, ont déclaré lundi les services de la protection civile.
"On a monté trois grandes tentes à Beitbridge", le principal poste-frontière entre le Zimbabwe et l'Afrique du Sud, et autant "à Plumtree pour ceux qui choisissent de rentrer par le Botswana", a déclaré à l'AFP le chef de ces services, Madzudzo Pawadyira.
"Il y a eu une augmentation du trafic à Beitbrigde, mais cela ne concerne pas que des Zimbabwéens, il y a aussi des Zambiens ou des Malawites", a indiqué M. Pawadyira.
"Nous avons préparé des plans d'urgence en partenariat avec des agences des Nations unies et d'autres ONG" pour réagir en cas de retours massifs, a-t-il ajouté, tout en se voulant rassurant.
"Les autorités sud-africaines nous ont assuré qu'elles allaient contenir ces attaques. C'est encourageant", a-t-il dit.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Grioo - 22 jul 2010
http://www.grioo.com/ar,afrique_du_sud_ ... 19473.html

Afrique du Sud: Des malawites fuient les violences

Des ressortissants du Malawi travaillant en Afrique du Sud ont commencé à rentrer chez eux, suite à une nouvelle vague de violences xénophobes que connaît l'Afrique du Sud. Au moins 10 Malawites sont arrivés ce week-end dans la localité touristique de Mangochi, dans le sud du pays. 'La situation est tendue là-bas', a déclaré Alick Amidu, 28 ans, qui ajoute que les 'étrangers vivent dans la peur en Afrique du Sud'.

Amidu, qui vivait dans la banlieue de Johannesburg, a raconté que la situation était particulièrement difficile au Cap mais que les violences xénophobes s'étendaient lentement aux autres villes. D'après lui, les Malawites, les Mozambicains, les Zimbabw&éens et les Nigérians étaient particulièrement pris pour cible parce qu'ils peuvent être facilement reconnus.

'Mon voisin, un Sud-africain, m'a dit de partir car des gens envisageaient de brûler les maisons des étrangers la nuit', a-t-il poursuivi. Le camarade de Amidu, Ali Hussein, a expliqué qu'il avait quitté sa maison peu après la Coupe du monde de football, qui a pris fin le 11 juillet en Afrique du Sud, après avoir entendu qu'un Malawite avait été frappé à mort.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 16:44
Localisation: Nantes (44)

Suivante

Retourner vers International

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité