29 octobre 2017 - Wall Street accélère encore et encore: le Dow Jones à 23.435, le S&P500 à 2.581, mais surtout le Nasdaq qui s'envole à plus de 6.700 points. Le Nasdaq enregistre sa plus forte hausse depuis un an, porté par les résultats mirobolants des GAFA dont les valorisations ont déjà gagné 40 à 70 % depuis le début de l'année. Ainsi, Wall Street renoue avec les heures les plus folles de la bulle internet.
Alphabet (Google) fait l'essentiel de ses bénéfices grâce aux recettes publicitaires... certes, mais à terme, ce ne sera pas suffisant. On observe en effet une augmentation de ses dépenses commerciales en "TAC". Les TAC, ce sont les sommes que Google reverse aux entreprises qui l'aident à attirer des clics. Or, à mesure que les recherches sur ordinateur sont délaissées au profit du mobile, les clics sur mobile coûtent plus cher à Google et rognent sur ses bénéfices. La pression sur les revenus publicitaires obligera donc Alphabet, pour ne pas péricliter, à se diversifier, pas seulement à travers quelques projets futuristes assez fumeux, mais sur du robuste, en particulier le cloud, l'informatique dématérialisée. Car le cloud est devenu le principal vecteur de croissance de Microsoft et d'Amazon. Amazon, justement, dont les publications ont fortement impressionné cette semaine, à plus de 1.100 $ l'action, avec un chiffre d'affaires en hausse de 34 % au 3e trimestre (!!!), à 43,7 Mds $. Amazon doit ses résultats à AWS (Amazon Web Services) qui est devenu le n°1 mondial du cloud, devançant Microsoft qui affiche quand même + 16 % de bénéfices pour un chiffre d'affaires en hausse de 12 % à 24,5 Mds $.
Ces accélérations à la hausse et les niveaux de valorisations vertigineux que l'on atteint rappellent ce qu'on a connu entre décembre 1999 et janvier 2000, avant l'explosion de la bulle internet. Evidemment, les analystes nagent dans l'optimisme, ignorant que c'est toujours au plus haut des phases d'euphorie, au moment où l'on s'y attend le moins, que se produisent les krachs. Ils prétendent en chœur que l'économie est solide, or, il semblerait que nous soyons sur la crête de la courbe de croissance, sous les 2 %, au maximum de ce que l'économie peut donner, de l'avis même de plusieurs intervenants sur BFM Business. Les perspectives pour 2018 s'annoncent au mieux identiques, sinon moins bonnes. Cette bouffée d'air n'aura permis de résoudre aucun problème qui menace l'économie mondiale d'effondrement, ni aux USA, ni en Europe, ni au Japon, ni en Chine, ni ailleurs. Peut-on dire d'une économie qu'est en pleine santé quand elle a besoin de béquilles pour l'empêcher de tomber ? Ainsi, Draghi a décidé cette semaine de prolonger de 6 mois le programme de rachat d'actifs de la BCE à hauteur de 40 milliards d'euros par mois, ajoutant qu'il était prêt à en rajouter au moindre accroc. Du coup, le CAC40 a clôturé vendredi à son plus haut de l'année, tout près des 5.500 points...
€/$: 1,1606 / $/¥: 113,64 / US$ index: 94,81
OR: 1267,80 $ / Cuivre: 6964 $ / Blé: 4,27 $ / Pétrole WTI: 54,11 $ / Brent: 60,58 $ (écart: 6,5 $)
Indice CRB (matières premières): 189,44 (+ 3)
Indice Baltic (frets maritimes): 1546 (+ 8, + 2, - 15, - 18, - 9)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,04 % / JP: 0,06 % / DE: 0,39 % / NL: 0,49 % / BE: 0,64 % / FR: 0,80 % /
UK: 1,35 % / ES: 1,60 % / IT: 1,95 % / CA: 1,98 % / US: 2,41 % /... ZA: 9,14 % / BR: 9,74 % / TU: 11,61 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, Irlande, Pays-Bas (6 ans); Danemark, France, Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie (2 ans); Bulgarie, Portugal (1 an)
Qui à la tête de la Fed ? 5 candidats et un cochon d'Inde
Le M.A., 23/10/2017
Trump n'avait pas caché, pendant sa campagne, son intention de virer Janet Yellen (et même de supprimer la Fed). C'est moins évident aujourd'hui. Il faut dire que, depuis la prise de fonction de Trump, Yellen s'éclate. Elle a remonté les taux de 1 % alors qu'elle avait tergiversé pendant les 3 premières années de son mandat; le dollar s'est affaibli, favorisant les exportations des multinationales. Mais surtout, le Dow Jones, porté par le flux de liquidités, a gagné 25 %, une performance que Trump ne rate pas une occasion de souligner et de mettre à son actif. Difficile, après cela, de lui annoncer qu'elle est virée ("You're fired !")...
Outre le renouvellement à la présidence de la Fed, c’est plus de la moitié du FOMC, le comité politique monétaire de la banque centrale (aussi appelé le "Board"), qui sera renouvelé. 4 des 7 sièges seront vacants, tout comme 6 des 12 votants, suite aux démissions "surprises" de Daniel Tarullo (en charge de la régulation financière) et Stanley Fischer (vice-président). Enfin, le Sénat n'a pas validé les nominations prononcées par Obama avant son départ.
On peut lire deux sortes de commentaires. L'un, plutôt indifférent, dit que peu importe la personne, c'est la fonction qui déterminera la politique, celle qui sera la plus favorable aux intérêts américains. L'autre voit dans ces désignations un fait majeur qui, selon qu'il donnera l'avantage aux "colombes" ou aux "faucons", aura des répercussions fondamentales sur le dollar, sur les taux d'intérêt, et donc sur les économies du monde entier. Je pense que ces deux positions ne sont pas incompatibles...
Ceci dit, Trump a l'habitude de dire tout et n'importe quoi. Personne ne sait s'il a réellement une politique financière en tête et quelqu'un pour la conduire. Il pourrait aussi bien aligner cinq bols de choux avec, sur chacun, le nom d'un candidat, et lâcher un cochon d'Inde pour voir vers lequel il se dirigera... D'après ce même cochon d'Inde (je parle le cochon d'Inde), il ne resterait aujourd'hui que trois bols: Yellen, Powell et Taylor. Exit Warsh et Cohn.
22 octobre 2017 - C'est un copier/coller du bulletin de la semaine dernière. Les records continuent de tomber à Wall Street. Vendredi, c'était la 24e fois de l'année que les 3 indices battaient simultanément des records absolus. Le Dow Jones, qui vient juste de franchir la barre des 23.000 pts, a déjà parcouru, à 23.328, le tiers de la distance qui le sépare désormais des 24.000 points ! Près de 2 % de gain sur la semaine... Le S&P500 avance également à 2.575 pts, ainsi que le Nasdaq à 6.629 pts. Les indices sont entraînés par la mise en œuvre du projet de réforme fiscale de l'administration Trump qui prévoit notamment une baisse de 35 % à 20 % de l'impôt sur les sociétés et un taux d'imposition moindre sur les bénéfices rapatriés de l'étranger. Les bénéfices des entreprises en seront démultipliés.
L'adoption d'un tel projet obligera la Fed, en 2018, à augmenter ses taux substantiellement et plus rapidement que prévu afin de les mettre en adéquation avec l'inflation qui en découlera. Trump pourrait anticiper ce virage de la politique monétaire en nommant un nouveau président à la tête de la Fed. On lui souhaite bien du plaisir car les conséquences d'une telle politique sont faciles à imaginer: plus de déficit, plus d'emprunt et des taux à 10 ans qui vont augmenter et faire exploser la dette... Déjà en 1987, c'était le relèvement brutal des taux qui avait été à l'origine du krach...
€/$: 1,1783 / $/¥: 113,47 / US$ index: 93,69
OR: 1280,25 $ / Cuivre: 6919 $ / Blé: 4,26 $ / Pétrole WTI: 52,03 $ / Brent: 57,87 $ (écart: 5,8 $)
Indice CRB (matières premières): 186,59 (- 1)
Indice Baltic (frets maritimes): 1582 (+ 27, + 38, + 29, + 14, + 16)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,03 % / JP: 0,07 % / DE: 0,44 % / NL: 0,56 % / BE: 0,71 % / FR: 0,86 % /
UK: 1,32 % / ES: 1,65 % / CA: 2,03 % / IT: 2,04 % / US: 2,38 % /... ZA: 8,83 % / BR: 9,63 % / TU: 11,15 % /
18 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (7 ans); Belgique, Pays-Bas (6 ans); Autriche, Danemark, Finlande, France, Irlande, Slovaquie, Suède (5 ans); Espagne, Malte (3 ans); Italie, Slovénie (2 ans); Bulgarie, Portugal (1 an)
Wall Street euphorique, 30 ans après le krach de 1987
Le M.A., 19/10/2017
Les marchés sont tellement drogués à la morphine que les banques centrales leur ont injecté qu'ils avancent en ne se rendant plus compte de rien. Les analyses à courte vue font référence. La presse financière, portée par ce vent d'optimisme et d'inconscience, répète en boucle que l'économie va bien, que la reprise est là, que la production tourne à plein régime, que le plein emploi est de retour, que les bénéfices explosent. Tout ça malgré une inflation sous-jacente inférieure à 1,5 %, des chiffres d'affaires qui stagnent, des taux d'emprunt négatifs, une dette et des bulles de plus en plus faramineuses !... Mais bon, les commentateurs se feraient foutre à la porte de leur rédaction s'ils racontaient que tout va mal, alors que le Dow Jones est à 23.000 points et que les indices boursiers battent record sur record depuis des mois ?...
15 octobre 2017 - Le Dow Jones à 22.872, le S&P500 à 2.555 et le Nasdaq à 6.605, les indices de Wall Street n'en finissent plus de grimper alors que les échanges ralentissent. Idem à la bourse de Francfort. Cela fait des années qu'ils n'ont pas connu de correction supérieure à 3 % en une séance.
Pourtant les sujets d'inquiétude ne manquent dans l'actualité: Catalogne, Iran, Corée du nord.... Mais ils ne réagissent plus à rien, tellement les marchés sont gavés de liquidités. C'est comme si les signaux d'alerte ne fonctionnaient plus. Le Vix, appelé "indice de la peur", est descendu à moins de 10 points. C'est bien ce qui inquiète les analystes.
Les prévisions de croissance révisées à la hausse interpellent également. Où se situe le pic de la "reprise". Est-il encore devant nous ? ou bien l'avons-nous déjà dépassé ? Cela se joue sur quelques dixièmes de points. Il faudra sans doute patienter encore quelques mois, peut-être jusqu'à mars 2018, avant d'avoir un premier élément de réponse. On en saura alors plus sur la personne qui dirigera la Fed et la politique monétaire américaine qui sera engagée.
Pour l'heure, on nous explique que la vigueur de la demande, la plus importante depuis 2007, serait liée à la bonne santé de l'économie mondiale. La preuve: la "confiance" serait de retour. Tout monte: les cours du pétrole, du cuivre, de l'or, les frets maritimes... la valeur des titres obligataires ! Le contexte d'inflation sous-jacente basse (hors essence et alimentation) ne laisse pas présager une remontée naturelle des taux dans un avenir immédiat. Cela atteste bien de la mollesse de cette croissance, malgré les perfusions. D'après ce que Draghi, him self, a laissé entendre cette semaine, ce phénomène pourrait encore durer des années...
€/$: 1,1819 / $/¥: 111,79 / US$ index: 93,07
OR: 1293,90 $ / Cuivre: 6812 $ / Blé: 4,39 $ / Pétrole WTI: 51,41 $ / Brent: 57,16 $ (écart: 5,7 $)
Indice CRB (matières premières): 187,27 (+ 4)
Indice Baltic (frets maritimes): 1485 (+ 6, + 7, + 15, + 25, + 27)
Taux obligataires (à 10 ans): CH: - 0,05 % / JP: 0,06 % / DE: 0,40 % / NL: 0,51 % / BE: 0,68 % / FR: 0,81 % /
UK: 1,36 % / ES: 1,60 % / CA: 2,03 % / IT: 2,08 % / US: 2,27 % /... ZA: 8,62 % / BR: 9,82 % / TU: 10,95 % /
19 pays empruntent à taux NEGATIFS !:
Suisse (10 ans); Allemagne, Japon (7 ans); Autriche, Belgique, Finlande, Pays-Bas (6 ans); Danemark, France, Irlande, Slovaquie, Slovénie, Suède (5 ans); Espagne (3 ans); Italie, Rep. tchèque (2 ans); Bulgarie, Malte (1 an); Portugal (6 mois);