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Messagede Antigone le Lun 28 Déc 2009 20:00

Pagherete Tutto - 26 dec 2009

Révolte et répression à Ingeniero White (Bahia Blanca)

La patience se fout des promesses quand ce qui est réclamé est du domaine des nécessités, les apparences d’équité se brisent quand les demandes de consommation festive n’arrivent pas plus à s’illusionner, frustrées d’avance par l’impossibilité de la survie quotidienne.Le capital n’a pas de limites.
La contamination des eaux dans le port d’Ingeniero White affectent autant la santé de poissons que celle des humains, altérés chimiquement par le zinc et les métaux lourd dans les corps. La pêche artisanale se change en menace mortelle, lorsqu’elle s’offre comme aliment des familes et des voisins, et ainsi disparaît le plus vieux et le plus répandu des métiers parmis la population de White.

La survie devenant de plus en plus insupportable, et lorsque la mort devient l’unique alternative économique, les pêcheurs, après des mois de blocages des accès maritimes au port, ont dressé des barricades, brûlé des bureaux et des propriétés patronales et ont fait face aux centaines de policiers qui à coup de balles de gomme et de plomb, de gaz lacrymogènes, de patrouilleurs, de chasse à l’homme et de coups aux détenus, ont appliqué les ordres donné par les autorités politiques.

Dans la résistance d’aujourd’hui 64 personnes ont été arrêtées, parmis lesquels des pêcheurs et des voisins solidaires. Ce qui éclaircira sans doute dans la conscience les rôles sociaux, avec la propre clarté des intérêts matériels et du comportement dans les moments décisifs des conflits, a été de voir que la majorité des personnes arrêtées ont été attachées et frappées à l’intérieur de l’Église du village, après que le fidèle, lamentable et mortel Prêtre – tout de suite repenti avec de faux pleurs devant les insultes et les coups des familles des détenus – a ouvert la porte pour que les policiers commencent à chasser les ouvriers.
Les nuits de paix sont terminées dans les maisons affamées, dans les cellules solitaires, dans les environnements contaminés, dans les coeurs des opprimés qui crient à la haine contre les exploiteurs et leurs dispositifs.

Tant qu’il y aura de la misère, il y aura de la révolte.
Guerre sociale contre l’Etat et le capital.
Des anarchistes.
Dernière édition par Antigone le Jeu 7 Oct 2010 17:21, édité 1 fois.
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Re: Affrontements en Argentine

Messagede Antigone le Dim 7 Fév 2010 11:25

Ai Ferri Corti - 06 fev 2010

Viedma (Argentine): affrontements entre jeunes et policiers

Le 5 février, durant plus de sept heures, dans différents secteurs du quartier Lavalle, une série d'attaques menées par de jeunes gens a eu lieu contre les policiers et l'édifice du détachement local.

Trois policiers ont reçu des blessures légères et il y a eu des dommages sur un véhicule et sur le commisariat du quartier Lavalle. Deux attaquants ont reçu des blessures plus ou moins graves. Les policiers ont du recourrir au gaz lacrymogène et à des tirs de balles de gomme.

Le commissaire Rubén Calvo a confirmé l'arrestation de deux personnes, dont un mineur, qui auraient participé à la série d'attaques contre les policiers. À tout cela, sont venus s'ajouter des perquisitions dans des domiciles situés dans le quartier Lavalle et dans d'autres lieux de la ville.

Les faits violents ont commencé vers 22h30, peu après qu'un groupe de policiers ont appliqué une mesure judiciaire ordonnée par le titulaire du Tribunal d'Instruction Nº4, Jean Bernardi, dans le cadre d'une enquête à propos de vol de motocyclettes.

Calvo a évoqué une "résistance" à l'action de la force de sécurité et a remarqué que cela "a provoqué une réaction et l'attaque contre le personnel" à sa charge. L'action des quelques jeunes hommes s'est exprimée avec des briques, des pierres, des bâtons et des bouteilles, selon le chef du Commissariat Nº34.
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Re: Affrontements en Argentine

Messagede Antigone le Dim 21 Fév 2010 13:18

Informa Azione - 18 fev 2010
pour les italophones: http://www.informa-azione.info/catamarc ... re_d039oro

Catamarca (Argentine): Répression et résistance contre les mines d'or

Vendredi 12 février des individualités et des membres de l'assemblée d'Andalgala "el algarrobo" bloquaient la rue, en empêchant le passage aux camions venus pour détruire la terre le long du parcours qui relie les districts Chaquiago et El Potrero, par lequel passent les véhicules vers la mine Alumbrera.

Les manifestants ont été encerclés par des agents de l'Infanteria, du groupe Kuntur et de la Police locale, armés, casqués, boucliers en main et chiens policiers en renfort. Hier, 15 février, la répression s'est déchainée pour libérer le passage. Ils ont utilisé des gaz lacrymogènes, des balles de gomme et des matraques, avec un total de 20 arrestations. Devant telle situation, 600 manifestants se sont rendus vers la place principale pour exiger la libération des personnes arrêtées et les démissions du maire et du gouverneur de la province de Catamarca.

La répression s'est de nouveau déchaînée mais cette fois les manifestants ont brûlé des voitures, ont détruit les bureaux de la compagnie minière Barrick Gold, les bureaux de la mairie et ont pillé puis livré aux flammes un supermarché.

Nous sommes solidaires de ces actes, comme de tout antagonisme contre le capital, l'Etat et toute forme de domination.

Pour la liberté
Pour l'anarchie
Tant qu'il y aura misère, il y aura révolte.

Quelques anarchistes, Buenos Aires.
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Re: Affrontements en Argentine

Messagede Antigone le Mer 24 Mar 2010 12:40

Ai Ferri Corti - 21 mar 2010
Pour les hispanophones: http://aiferricorti.entodaspartes.net/2 ... 2-jovenes/

Baradero: Affrontements après la mort de deux jeunes

De graves incidents se sont produits à Baradero après la mort de deux personnes mineures qui circulaient à moto dans le centre de la ville, et qui ont été percutés par une patrouille de police municipale, qui apparemment les poursuivait.

Voisins, amis et familles des deux jeunes ont d'abord incendié le véhicule municipal qui a causé la mort, puis se sont dirigés vers la mairie, qu'ils ont caillassé, avant de l'incendier.
Après cela, les incidents se sont poursuivis à la Direction de l'Inspection, aux bureaux de la Justice locale et au Registre Civil, qui ont également été brûlés, en l'absence de toute intervention de la police.
La situation était totalement incontrôlée et les autorités locales se sont montrées étrangement absentes.

On estime à peu près à deux mille le nombre de personnes qui ont participé à ces violences urbaines, en réclamant justice.
Cependant, les deux inspecteurs qui patrouillaient dans le véhicule, et dont on ignore toujours l'identité, auraient déjà été incarcérés.
Le chef de la police municipale, Gómez, a été attaqué et bombardé de pierres par les manifestants, et a du être secouru par d'autres agents.

Les manifestants se sont alors dirigés vers la maison du Directeur de l'Inspection, Pablo Scarfoni, qui se serait trouvé dans le véhicule mis en cause. La police a alors du tirer des balles de caoutchouc vers les émeutiers pour les empêcher d'appprocher.
Les voisins en colère se sont dirigés vers FM Tiempo, une des principales radios de la ville, et ont attaqué le bâtiment.
Les journalistes de télé de la chaine locale ont du rebrousser chemin, tabassés à leur tour.
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Re: Affrontements en Argentine

Messagede Antigone le Mar 22 Juin 2010 12:23

Amerikenlutte - 21 jun 2010
http://amerikenlutte.free.fr/index.php? ... 9&Itemid=1

Argentine: gâchette facile et répression sanglante

3 morts en 24 heures à Bariloche
Dans la matinée du mercredi 16 Juin, trois jeunes hommes ont été interceptés par la police dans la province de Río Negro. Quelques secondes plus tard, un policier a tué par balle dans la tête Diego Bonefoi, 15 ans, en utilisant son arme de service. Cela s’est produit dans le quartier Boris Furman, quartier, situé dans la zone de “El Alto” de la ville touristique de Bariloche, dans la Patagonie andine.
En apprenant ce qui s’était passé pendant la matinée, les membres de la famille et les amis de Diego Bonefoi se sont dirigés vers le commissariat n°28 pour protester contre l’assassinat.
Expression de la colère et de l’impuissance, les manifestants ont commencé à jeter des pierres sur le commissariat et la police a réagi de la seule manière qu’elle connaît : la répression. Et c’est ainsi que jeudi dans l’après-midi et la soirée, la police a fait une autre victime, un homme de 29 ans. Pendant qu’une autre personne, qui se trouvait dans un état critique est décédée au petit matin de vendredi 18 juin, plus de 20 blessés ont été admis à l’hôpital local. Les affrontements se sont poursuivis tard dans la nuit. Ce vendredi matin les habitants du quartier ont décidé de réaliser une marche pour réclamer justice pour les trois assassinats provoqués par la police.

Au cours des affrontements, une douzaine de manifestants ont été arrêtés et dispersés dans divers commissariats de la ville. Ils pourraient être poursuivis pour « troubles à l’ordre publics » et « dommages », des vitres et des éléments intérieurs au commissariat ayant été brisés ou endommagés. Tous les témoignages concordent : au cours des journées de mercredi et jeudi, les diverses forces de police déployées dans la ville ont mené une véritable chasse aux manifestants, en particulier dans le quartier Boris Furman, après qu’une quarantaine de personnes, proches du jeune Diego, se soient introduit dans le commissariat pour demander des comptes.

Lors de la manifestation de vendredi, regroupant 500 personnes environ, de nouveaux affrontements se sont produits, ainsi qu’une tentative de mettre le feu au commissariat. Aux élus locaux venus sur place pour tenter de calmer la tension, les habitants et les proches des victimes ont exigé que les noms des responsables soient connus et que les assassins leur soient “livrés”. Les responsables politiques locaux de la municipalité ont demandé aux autorités provinciales et fédérales l’envoi d’effectifs de gendarmerie supplémentaires. Jusqu’à 3 heures du matin, des groupes de jeunes ont harcelé le commissariat, mais manifestement, des consignes ont été données pour que la riposte policière ne dégénère pas de nouveau. Pendant de temps, une partie des manifestant assistait la famille du jeune Diego lors d’une veillée de deuil.

Le quartier de El Alto (ou ville haute), peuplé majoritairement de Mapuches, est un quartier ouvrier, populaire, pauvre, avec beaucoup de jeunes, en permanence contrôlés et détenus par la police, et interdits de séjour dans le centre-ville de ce haut lieu du tourisme haut de gamme (station de ski et estivale fréquentée traditionnellement par la bourgeoisie argentine).

Devant cette mobilisation des habitants, le pouvoir politique et judicaire a réagit. Les policiers responsables du premier assassinat ont été placés en détention et le chef local de la police démis de ses fonctions. Les policiers de service lors des affrontements auraient tous été transférés ailleurs.

Sources : Indymedia Argentina, Prensa de Frente, Kaos en la Red.
le 19-06-2010
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Re: Affrontements en Argentine

Messagede spleenlancien le Ven 13 Aoû 2010 13:08

Docu de 45 mn sur les luttes quotidiennes pour "imaginer construire des choses plus grandes [et] une vie différente " comme le dit une militante piquetera.

:drapA:



JF,administrateur OCL a écrit:Mouvements de chômeurs, coupures de routes, manifestations, affrontements avec la police. Mais aussi expérience collective d’organisation, de vie, mise en place d’activités communes, sur des bases égalitaires (petite production autogérée, cantines populaires, ateliers d’éducation populaire, radio communautaire…). Lutte anticapitaliste mais aussi contre l’oppression de genre. Lutte au quotidien qui modifie ce même quotidien, qui créé de nouvelles formes de relations entre les membres ayant rejoints ces mouvements populaires… Mouvements de lutte, auto-organisés, qui modifient les conditions du possible, construisent de nouveaux horizons, permettent « d’imaginer construire des choses plus grandes [et] une vie différente » comme le dit une militante piquetera.

Les conséquences des politiques libérales menées en Argentine condamnent une partie de la population à une très grande précarité. Ici, la caméra va à la rencontre de ceux et celles qui dans ces quartiers dévastés tentent de rompre avec l’isolement induit par les politiques libérales et la société de consommation. Le film essaie de répondre à des questions de circonstance : Comment rompre avec les valeurs d’un système hégémonique et commencer à s’organiser sur d’autres bases ? Comment se construire un horizon, un futur quand tout est devenu sans espoir ? Ou plus globalement, comment construire quelque chose à partir de (presque) rien ?

"Desde Abajo" (depuis la base), documentaire de 45 minutes sur trois mouvement de chômeurs, membre de la FOB argentine (Fédération d’organisations de base), vient d’être terminé et est maintenant disponible. C’est le premier document sur ce sujet, d’autant plus intéressant qu’il s’attache à comprendre de l’intérieur, les raisons, les motifs, les dynamiques de construction de ces mouvements « desde abajo » et de l’éventail des sujets, des thèmes, qu’ils croisent et affrontent de manière transversale et concrète.

« On n’avait rien et on a réussi à construire des choses […] Quand on est pauvre, ce n’est pas facile de se projeter dans le futur. Le futur est quelque chose d’obscur. On pense que le mouvement [MTD] est aussi une autre possibilité parce que se réunir avec d’autres pour lutter fait qu’on peut commencer à imaginer construire des choses plus grandes. La lutte et le mouvement, c’est une manière de construire un horizon à nos vies. Et on peut commencer à penser ensemble le changement, sortir de chez soi, discuter avec d’autres personnes et commencer à imaginer une vie différente » (Natalia)

« On pense que l’éducation populaire est la construction collective du savoir. Car on considère que le savoir ne vient pas d’un prof ou d’un savant mais qu’il se construit ensemble. Il y a cette idée que tout le monde connaît quelque chose. Le savoir doit être quelque chose de dynamique et lié à la réalité. Il n’y a aucun livre qui dit comment doivent être les choses car la connaissance doit toujours être confrontée à la pratique [qui] elle-même nous enrichit. […] [Dans ce que l’on fait], « on essaie de mettre en place l’autogestion. Il arrive qu’une proposition soit excellente, mais si elle n’a rien à voir avec la réalité, alors elle n’a pas d’intérêt réel. On essaie de mettre en pratique des idées dans les limites et les possibilités qu’on peut avoir » (Anibal)

« On ne lutte pas seulement contre le système capitaliste, on se bat aussi contre l’oppression de genre. C’est une lutte à très long terme. On essaie de changer des petites choses. Ce n’est pas flagrant mais on voit les changements, y compris dans notre entourage. La difficulté, c’est de lutter contre un système extrêmement puissant tout en essayant de générer de nouvelles formes de relations. » (Carla)

Au-delà des particularismes de l’Argentine (notamment le poids d’une tradition du clientélisme des partis politiques, surtout des équipes péronistes, pour la distribution des aides sociales) ce documentaire a le mérite de poser des questions valides et pertinentes pour ici aussi. Ce documentaire contient en effet des éléments de contenu : lutte de chômeurs, lutte anticapitaliste, sociale, politique, mais, aussi combat quotidien contre l’oppression de genre, lutte à caractère global tout en restant concrète, intimement liée à la vie des personnes, lutte d’une “catégorie”, les chômeurs, qui devient progressivement un foyer de résistance territoriale tant cette identité sociale est devenue prégnante, voire hégémonique dans certains quartiers, luttes et mouvements auto-organisés générant un nouvel horizon pour ses membres, de nouvelles formes de relations, un nouveau possible, un nouvel imaginaire personnel et politique… Cette richesse thématique, il est possible de la lire comme un ensemble cohérent de propositions politiques méritant que l’on s’y attarde un peu ici, pour nous-mêmes, dans nos pays du Vieux Continent s’enfonçant dans une crise capitaliste aux effets les plus destructeurs sur nos propres vies et où chômage de masse, paupérisation grandissante et précarité pour tous sont annoncés au menu du nouveau régime de sujétion de la dette publique.

Les mouvements piqueteros, et singulièrement ceux de la FOB, nous rappellent que l’émancipation peut se construire ici et maintenant, qu’entre le réformisme bureaucratique, intégré et fonctionnel au système et l’attente du “grand soir”, il existe un temps et un espace qui est celui de la vie, de la résistance, de l’autonomie, de la rébellion, de la révolution. Merci à eux et à elles de nous le rappeler.

J.F. Le 22 juillet 2010


Guillaume de Gracia, repris par l'OCL a écrit:Nous reproduisons ci-après, l’article de présentation publié sur le site (nécessaire) Amerikenlutte, qui resitue bien l’émergence des MTDs dans l’histoire sociale argentine de ces 15 dernières années.

"Desde Abajo" (depuis la base)*, documentaire sur la FOB argentine Que l’Argentine ait été terre d’Anarchie, c’est indéniable et il n’y aucun intérêt, ici, à revenir sur cette vérité historique. Que l’Argentine ait également été captée par le péronisme à partir de 1943, est également indéniable. Mais là où le péronisme réussit à faire table rase d’un certain nombre de valeurs intrinsèques à l’anarchisme (dont, par exemple, l’autonomie individuelle et le goût pour l’autodidaxie), il ne put venir à bout de pratiques libertaires, dites « horizontales » qui avaient depuis longtemps démontré leur efficience : autogestion, démocratie directe, assemblées et action directe… se sont donc maintenues tout au long du siècle avec plus ou moins de bonheur et plus ou moins maille violente à partir avec les pouvoirs en place.

Après de nombreuses années de clandestinité du fait de la répression des gouvernements (dictatoriaux ou « démocratiques ») ces pratiques sont réapparus au grand jour durant ce que l’Histoire retient aujourd’hui comme la deuxième décade infâme [1] : les dix ans de présidence de l’administration de Carlos Saul Menem. La violence des restructurations et des privatisations de cette période (qui fit passer, à titre d’exemple, le nombre de salariés de l’entreprise nationale pétrolifère YPF de 52 000 salariés à 6 000) obligea les travailleurs licenciés et donc, désoccupés [2] à re-trouver et adapter à leurs circonstances des modes d’organisation qui n’ont jamais été perdues par le peuple argentin. Dès 1995 donc, apparaissent sur la scène sociale du pays les premières coupures de routes (los cortes de ruta) organisées par le proto-mouvement piquetero. Organisés par quartiers et regroupant de quelques dizaines à quelques dizaines de milliers de militants, les MTD (parfois nommés UTD ou CDT) jouèrent un rôle primordial, notamment dans la re-légitimation de la résistance (y compris violente) à la terreur économique d’Etat.

Ce « processus d’accumulation de force » connaîtra son point d’orgue durant les journées du 19 et 20 décembre 2001, alors que le président social-démocrate de l’époque, Fernando de la Rúa, souhaitait mettre en place l’état de siège. Deux jours de mobilisation populaire et d’émeutes contraindront ce pouvoir à démissionner. Six mois de mobilisations populaires et d’émeutes se terminant en juin 2002 par l’assassinat pur et simple des militants piqueteros Darío Santillán et Maximiliano Kosteki (de la CTD Aníbal Verón) forceront le caudillo péroniste Eduardo Duhalde ayant succédé à de la Rúa à organiser des élections que gagnera par défaut Nestor Kirchner (avec 22% des votes).

Se découvrant bon stratège et (plutôt) fin politique, Kirchner a su louvoyer afin de se gagner la confiance de gros mouvement piqueteros tels la FTV de Luis d’Elia, faisant désormais passer en arrière plan ces mouvements.

Pour autant, tous les MTD ne sont pas inféodés au pouvoir et c’est ce que s’attache à démontrer le documentaire “Desde Abajo”.

Il est question ici de la FOB (Fédération d’organisations de base), le seul groupe revendiquant un fonctionnement fédératif comme principe organisationnel et regroupant au moins sept mouvements, chacun présent dans plusieurs quartiers des villes de Buenos Aires et de Rosario ainsi qu’un centre social dans la capitale (justement nommé Desde Abajo), impulsé par l’ex-collectif Desalambrando.

En 45 minutes bien tassées et extrêmement didactiques, le documentaire “Desde Abajo” nous montre la vitalité de trois des MTD fédérés au sein de la FOB : le Front d’unité populaire de Berezategui (banlieue sud de Buenos Aires), Lucha y Libertad de Villa Lugano (Buenos Aires) et Oscar Barrios de José C Paz (banlieue Ouest de Buenos Aires). Nombre de leurs activités sont passées en revue :

merenderos (cantines/goûters pour les enfants), pizzeria ou boulangerie,
ateliers de sérigraphie et projets de petit artisanat,
auto-construction,
projets de bibliothèques ou de radio communautaire inspirée de la Radio Insurgente zapatiste,
ateliers d’éducation populaire traitant de la prévention sexuelle ou de l’histoire sociale et du mouvement anarchiste argentin (notamment, l’histoire de la Patagonie rebelle dont on peut voir un extrait du film d’Héctor Olivera datant de 1974 et que les locuteurs espagnols peuvent voir à cette adresse : http://www.elortiba.org/patag.html [3]).
Donnant la parole aux acteurs et actrices des divers MTD, “Desde Abajo” établit un panorama roboratif et à la valeur démonstrative exceptionnelle pour les futurs habitants de la « tierce-Europe » que nous sommes et dont nous ne pouvons que nous inspirer en ces heures on ne peut plus tendues de notre histoire afin d’aller de l’avant vers un futur noir et rouge, autonome « de l’Etat, de tous les partis et de toute religion » ainsi que le dit Carla, membre du MTD Lucha y Libertad dans le film.
Car, et je conclurai là-dessus, l’une des grandes qualités de ce documentaire et de remettre les points sur les « i » d’un mouvement qui devrait plutôt se rebaptiser « piqueterA » du fait de la surreprésentation des femmes en son sein.

Guillaume de Gracia

Notes : [1] En référence à une première période dictatoriale de répression et de corruption tous azimuts allant de 1930 et 1943.
[2] Le terme « chômeur » (parado en castillan) n’est pas utilisé par les mouvements argentins qui préfèrent maintenir le lien symbolique et pratique des « travailleurs et travailleuses désoccupé-e-s » avec le monde du travail.
[3] Qu’il faudrait d’ailleurs un jour se décider à sous-titrer en français. Pour des informations sur la FOB, il est possible de consulter (en espagnol) : http://www.fob.org.ar, (presque tous les groupes de la FOB ont un blog qui sera bientôt consultable depuis le site de la FOB). Pour l’ex collectif Desalambrando (toujours en espagnol) il existe encore une page un peu délaissée cela dit : http://desalambrando.org.ar et pour les francophones, consulter : http://amerikenlutte.free.fr/.
* Documentaire de 45 minutes. Production et réalisation de David S. et Fabrice G. 2009
http://www.dailymotion.com/video/xe...
DVD disponible en écrivant au site : http://amerikenlutte.free.fr/.


Article original :
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article810
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Re: Argentine

Messagede Johan le Jeu 21 Oct 2010 21:06

Yesterday (20/10) agents of a mainstream union killed a 23-year-old activist of an independent union in Argentina
Social organisations and the non-official union confederation made an urgent call for mobilisations and a general strike in Buenos Aires.

Despite the 9% economic growth of the country's economy, half of the workers barely reach the poverty line. 35% of the labour force is unregistered, and these workers earn, on average, 60% less than registered workers. However, the huge majority of trade unions do almost nothing to this regard; they continue being owned by old-established bureaucrats that negotiate under the table.

But after the popular rebelions of december 2001, Argentina is not anymore the country is used to be; in many economic sectors, grass-roots activists have formed independent unions which have been some of the few (left-wing) pressure groups during Kirchner's and Fernandez' administrations (2003-present). The government denies the oficialisation of a second workers' union confederation and works together wih the official confederation (CGT) to keep workers "in their place". Today, one of the unions of the CGT killed an activist of an independent union to impose terror in the grass-roots and to test the popular reaction, in the wake of a decisive electoral year.

Mariano Ferreyra was a son of the popular rebellions of december 2001. The mainstream union leaders killed him because the flames of the rebellion are alive and they threaten the old farts of mummyfied peronist unions.

More info (English)
Protesters march to Constitución station after 1 dead, 2 injured in clashes between railway workers, picketers

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http://www.buenosairesherald.com/Breaki ... View/48726
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Re: Argentine

Messagede Antigone le Ven 22 Oct 2010 10:54

En français, c'est aussi bien.

Amerikenlutte - 20 oct 2010
http://amerikenlutte.free.fr/index.php? ... 1&Itemid=1

Argentine: un militant assassiné par des hommes de main de la bureaucratie syndicale

Mariano Ferreyra, 23 ans, militant d'un parti trotskyste, a été assassiné par balles et deux autres personnes ont été blessées, dont une femme entre la vie et la mort, par un groupe de matons du syndicat Union Ferroviaire après que des travailleurs d'entreprises sous-traitantes aient tenté d'interrompre la circulation de trains à Avellaneda.

Aussitôt un rassemblement d'organisations politiques et sociales a bloqué des avenues principales du centre de Buenos Aires tandis que les travailleurs du métro (eux aussi affrontés à la bureaucratie syndicale de la CGT) ont paralysé le service durant une heure.

La Centrale de Travailleurs Argentins (CTA) a convoqué à une grève et une mobilisation demain jeudi. Une mobilisation convoquée par les organisations sociales et politiques se rendra place de Mai à 17h.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
CALPA - 21 pct 2010
http://www.calpa-paris.org/spip.php?article419

Mourir pour soutenir des travailleurs licenciés

Mariano Ferreyra, un étudiant de 23 ans, militant du Partido Obrero (PO) a été tué par un groupe armé lors d’une manifestation. Une autre militante, Elsa Rodrígueza est encore dans le coma après avoir reçu une balle dans la tête.

Des coups de feu ont été tirés entre Avellaneda et Barracas contre des travailleurs intérimaires licenciés des chemins de fer Roca qui manifestaient en occupant des voies ferrées. Ils étaient soutenus par des militants du Syndicat de l’Industrie de la Construction et Affiliés, du PO, de Convergencia de Izquierda, du Mouvement Teresa Rodríguez et Quebracho.
L’entreprise Roca est controlée par la Ugofe (Unidad de Gestión Operativa Ferroviaria), qui regroupe des participations de l’Etat argentin et des entreprises comme Ferrovías, TBA et du groupe Roggio.

L’action visait à faire pression sur la direction de Roca pour obtenir la réintégration de cent travailleurs licenciés. Il y avait déjà eu des affrontements violents avec le syndicat de l’Industrie de la Construction et Affiliés. La police était présente et n’est pas intervenue.

José Pedraza, responsable du syndicat de l’Industrie de la Construction et Affiliés a reconnu que ses membres ont affronté les manifestants. Il a déclaré qu’ils étaient intervenus au nom de la défense de leur outil de travail, mais il a nié que les auteurs de la fusillade appartenaient à son syndicat.

Aujourd’hui, pour protester contre cet assassinat, un appel a été lancé par la gauche à la grève générale et une manifestation se tiendra sur la Place de Mai à Buenos Aires.
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Re: Argentine

Messagede Johan le Dim 24 Oct 2010 16:34

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Re: Argentine

Messagede Antigone le Lun 25 Oct 2010 16:27

RFI - 25 oct 2010
http://www.rfi.fr/ameriques/20101025-as ... -argentine

L'assassinat du jeune Ferreyra éclabousse le pouvoir péroniste en Argentine
par Jean-Louis Buchet

BUENOS AIRES - En Argentine, deux personnes ont été arrêtées pour leur participation supposée dans le meurtre du jeune militant de gauche Mariano Ferreyra, tué par balles lors d’une manifestation mercredi 20 octobre 2010. Les premiers résultats de l’enquête confirmeraient l’implication du syndicat péroniste des cheminots et pourraient s’avérer embarrassants pour le gouvernement de la présidente Cristina Fernández de Kirchner.

Pablo Díaz, un dirigeant du syndicat des cheminots, Union ferroviaria, est soupçonné d’avoir dirigé l’attaque contre les manifestants de gauche. Selon un témoin dont l’identité n’a pas été révélée par la juge en charge de l’enquête, il aurait personnellement donné l’ordre de tirer. Cristian Favale, le second inculpé, serait l’auteur des coups de feu mortels contre Mariano Ferreyra. Il s’agit d’un barrabrava, ces hooligans qui sèment la terreur dans les stades de foot argentins. Il n’est pas membre du syndicat mais prête main forte aux cheminots quand il faut «casser du gauchiste». Cristian Favale se déclare innocent et affirme qu’on l’accuse pour protéger des syndicalistes.

Le plus embarrassant pour le gouvernement, ce sont des photos que publie la presse où Favale apparaît avec le ministre de l’Economie Amado Boudou et celui de l’Education Alberto Sileone. Ces photos, publiées par l’inculpé dans sa page du réseau social Facebook, ont été prises lors d’une réunion de dirigeants péronistes organisée par Boudou. Même en supposant que les ministres ne le connaissaient pas personnellement, nul doute que Favale est proche de l’un des invités. L’affaire met en évidence, quoiqu’il en soit, les liens obscurs qui existent entre voyous, syndicalistes violents et dirigeants du parti péroniste au pouvoir.
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Re: Argentine

Messagede wayra warmi le Jeu 28 Oct 2010 10:20

je viens juste de voir que Nestor Kirchner est mort hier ... de quoi fragiliser l'état argentin je pense ...

Sinon c'est assez intéressant de voir que des révolutionnaires ou des résistants sous des dictatures peuvent devenir de grands chefs d'état .. là la veste on fait pas que la retourner :roll: Le couple Kirchner en sont un exemple, y a aussi Mujica en Uruguay, ancien des Tupamaros, et président actuel :gratte:
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Re: Argentine

Messagede leo le Jeu 28 Oct 2010 12:59

On ne peut pas mettre el Pepe Mujica et les Kirchner tout à fait dans le même panier de "résistants", même si au final, la politique de l'une vaut bien celle de l'autre.

L'un était à la direction du MLN Tupamaros (d'orientation guévariste/guerilla urbaine).
Les autres, membres du parti péroniste, ont surtout été des avocats de militants pourchassés (en particulier les Montoneros, péronistes de gauche, dont certains vont mener la lutte armée, victimes de la dictature mais aussi de leurs camarades du parti ayant constitués la triple A par exemple où se retrouvaient une partie de la bureaucratie syndicale, des flics et des tueurs à gages recrutés pour l'occasion). A la fin de la dictature, ils ont grimpé dans l'appareil régional du parti, ont dirigé la province la plus méridionale du pays, puis se sont hissés tout en haut.

Ils ont su jouer sur une image à la fois nationale, populiste et "centre-gauche". Ils ont surtout su caporaliser divers mouvements sociaux qui se disaient indépendants, autonomes... en recrutant leur dirigeants dans l'appareil d'Etat ou des provinces. Avec toujours également la CGT (le "syndicalisme entrepreneurial") qui joue de nouveau un rôle central dans le soutien au régime et le maintien de la paix sociale, les armes à la mains s'il le faut.
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Re: Argentine

Messagede wayra warmi le Jeu 28 Oct 2010 14:57

leo a écrit:Les autres, membres du parti péroniste, ont surtout été des avocats de militants pourchassés.

Un ami argentin m'a récemment raconté ce qu'il a vécu sous Videla et ses potes, et il m'a dit que Kirchner et sa femme étaient dans les montoneros ... après ce genre de trucs peut être difficile à vérifier c'est sûr ..
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Re: Argentine

Messagede leo le Jeu 28 Oct 2010 19:41

Il a effectivement fait partie des Jeunesses Universitaires Peronistes, de gauche et très influencées par les thèses anti-impérialistes.

Maintenant, s'ils ont fait partie de la structure armée de l'organisation, cela est possible, beaucoup le pensent car c’est ce qu’ils ont laissé supposer. Mais ce n’est pas sûr. Il y a des doutes sur ce qu’ils faisaient pendant la dictature (entre 1976 et 1983). Lui, aurait fait un peu de prison… par deux fois. Mais on ne sait pas pourquoi.

Pour d’autres, le couple Kirchner n’a jamais été Montoneros. Ainsi, un ex de cette organisation, aujourd’hui avocat et proche du groupe Quebracho (extrême gauche dure et d’inspiration peroniste).
http://www.revista-noticias.com.ar/comu ... 05&ed=1601

Ce serait ainsi des imposteurs, qui auraient arrangé leur histoire pour gagner en influence sur le secteur de gauche du peronisme (le parti, les organisations sociales, une partie de la CGT...) et s’imposer comme des défenseurs de premier plan des 30 000 disparus de la dictature (la droite peroniste, sous la férule du sinistre Lopez Rega et ses tueurs, était complètement discréditée à la fin de la dictature). C’est aussi là dessus qu’ils ont construit leur carrière politique. Et c'est grâce à ce passé arrangé qu'ils ont gouverné dans les années 2000 avec le soutien d'une grande partie des organisations sociales, des mouvements de défense des droits de l'homme, les Mères de la Place de Mai, etc...

Cette accusation d’avoir été Montoneros est bien évidemment utilisée à fond par les opposants (les radicaux du parti UCR), représentant traditionnellement les classes moyennes et la grande bourgeoisie (y compris les grands propriétaires terriens). Dire que les Kirchner sont des Montoneros, c’est dire en gros qu’ils sont des bolcheviques et des terroristes, proches de Chávez, des FARC, etc...
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Re: Argentine

Messagede Johan le Mer 17 Nov 2010 14:41

Une bombe a explosé devant le commissariat central de la province de Rio Negro à Buenos Aires.
Cette attaque a été revendiquée par un groupe anarchiste "Le Cercle du Chaos", comme vengeance à la mort d'un jeune Mapuche (Guillermo Trafinanco, 16 ans), tué par la police.
Buenos Aires - Bomb at the Provincial headquarters of Rio Negro in revenge for the death by police of 16 year old Mapuche, Guillermo Trafiñanco
culmine

Buenos Aires - the night of Monday, November 8 we placed a bomb at the door of the headquarters of the province of Rio Negro, in the filthy city of Buenos Aires.
The bomb consisted of two bottles filled with inflammable material and at the bottom, two low-potential explosives. After leaving it there, we decided to make two warning calls to avoid causing harm to the unwary passers-by, and why not, so that the police felt the fury of the oppressed in their faces (which did not happen, because the cowards had taken all the necessary precautions to carry out their miserable job).
We remind the politicians, judges, police officers and those who support them that their daily terror will not remain unpaid.
With special love and complicity with our brothers and sisters anarchists locked up / in Chile and for all / and all the prisoners in war.
For the armed insurrection, for the destruction of the world of authority.
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Re: Argentine

Messagede Antigone le Ven 10 Déc 2010 23:10

SquatNet - 08 dec 2010
http://squat.net/fr/news/buenos_aires081210.html

Buenos Aires: Deux morts dans des affrontements opposant squatters et police à la suite d'une tentative d'expulsion massive

La police argentine (police métropolitaine et police fédérale) est intervenue le 7 décembre dans le quartier Villa Soldati de Buenos Aires pour expulser "el Parque Indoamericano" (un quartier squatté par plus de 500 personnes, dont une majorité d'indo-américain-e-s, vivant notament dans des maisons auto-construites "illégalement"). Un ordre d'expulsion avait été donné à l'encontre des centaines de familles vivant sur place...

L'autoroute proche du quartier squatté a été bloquée par des squatters, qui ont mis en place une barricade enflammée et ont lancé des pierres sur la police qui essayait de reprendre le terrain.
Au cours des émeutes, une casse à autos a été incendiée, obligeant les flics à se replier (à cause des fumées importantes qui se sont alors déclenchées).

Tout a commencé vers 19h et les émeutes ont duré jusque dans la nuit, la police devenant de plus en plus brutale, des dizaines de gens ont été tabassés et blessés (on voit des gens en sang sur une des vidéos) et deux personnes sont mortes assassinées par la police, tandis qu'une troisième personne est à l'hôpital, gravement blessée par une balle dans la tête ! Une fille de deux ans a également été touchée par un tir de plomb ! Il y aurait aussi une dizaine de flics blessés.

Les deux morts sont Bernardo Salgueiro, un Paraguayen de 24 ans, et Rosemary Puña, une Bolivienne de 28 ans. Bernardo est mort touché par une balle de la police dans l'abdomen... D'après un article paru sur Indymedia-Argentine, sa soeur Griselda a déclaré qu'il était venu là pour emmener ses nièces voir leur grand-mère malade... Ils lui ont tiré dessus à trente mètres de la maison, et là il s'est écroulé au sol et a commencé à vomir. Il est mort très peu de temps après.
Par ailleurs, de nombreux témoignages font état de brutalités policières envers les personnes arrêtées, notamment au commissariat 36 de Buenos Aires. Au moins douze personnes sont actuellement en garde-à-vue, enfermées dans différents comicos de la ville.

La lutte dans le quartier Villa Soldati continue, des terrains sont en cours d'occupation ou de réoccupation.
Une manif est appelée ce mercredi 8 décembre à 15h à Buenos Aires.
Des actions internationales de solidarité avec les émeutier-e-s argentin-e-s pourraient être les bienvenues...

Pour info au passage, le gouvernement argentin se situe au centre-gauche, avec à sa tête Cristina Fernández de Kirchner.
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Re: Argentine

Messagede hocus le Ven 10 Déc 2010 23:32

les porcs.
rhhhhhhhhhhhaaaaaaaaaaaaaaaaa

photo de la truie en chef :

Image
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Re: Argentine

Messagede Antigone le Sam 11 Déc 2010 13:54

Les Echos - 08 dec 2010
http://www.lesechos.fr/economie-politiq ... r=RSS-2053

En Argentine, l'avancée du soja détruit les forêts primitives
par Oscar Laski

Vingt familles campent sur le bord d'une route à Vilmer (nord de l'Argentine), pour défendre la forêt primitive face à l'avancée des bulldozers du soja transgénique, alors que 190 pays tentent de parvenir à un accord sur le climat à la conférence de l'ONU à Cancun, au Mexique.
"S'ils nous expulsent de la terre de nos ancêtres pour planter du soja, nous n'aurons plus qu'à rejoindre un bidonville", dit Guido Corvalan, la trentaine, petit, le teint mate, aussi déterminé que ses camarades éleveurs des porcs de cette localité de Santiago del Estero.

Ils sont là depuis un mois, vivant sous des tentes colorées, partageant tout, bloquant la route une fois par jour pour attirer l'attention des autorités sur l'avancée du soja, dont la surface cultivée dans la région est 26 fois plus importante qu'il y a vingt ans.
"Nous devons résister, nous n'avons pas le choix", dit Luis Recio, sur lequel pèse un mandat d'arrêt, en s'abritant du soleil avec la main. "Nous voulons que cesse la vente illégale de terres et qu'on protège la forêt pour qu'on puisse continuer à y élever nos animaux".
Près de là, à Pozo Hondo ("Le Puits Profond"), village de 2.000 habitants, c'est la radio La Merced, située à côté de l'église, qui sert de sonnette d'alarme. Le premier à voir un engin de terrassement appelle la radio, qui transmet l'information et permet à une centaine de familles de se mobiliser.

Les autorités, y compris les magistrats, sont du côté des puissants, selon ces petits agriculteurs. Elles approuvent l'expulsion de gens qui ont vécu sur ces terres depuis des générations. Des groupes armés, constitués souvent d'anciens policiers, participent à ces opérations. Une femme de 31 ans est morte d'une crise cardiaque en mars, alors qu'elle tentait d'empêcher l'avancée d'un bulldozer protégé par des gens armés.

Les expulsions et la destruction des forêts se sont accélérées ces dix dernières années avec le boom du soja, l'un des moteurs de la croissance en Argentine, premier exportateur mondial de farine et d'huile de soja et troisième pour les graines de cet oléagineux.
Le nouvel or vert couvre déjà 18,5 millions d'hectares en Argentine, qui s'attend à une récolte record de 52,7 millions de tonnes en 2011. Il rapporte 6 milliards de dollars (4,5 milliards d'euros) par an. L'Argentine a perdu en un siècle près de 70 % de ses forêts, qui s'étendaient sur 100 millions d'hectares contre 33,19 millions aujourd'hui.

Dans la province voisine de Salta, qui a perdu 26 % de ses forêts en moins de trente ans, la Cour Suprême, saisie par les populations indigènes, a ordonné la suspension de la coupe des forêts naturelles.
A Santiago del Estero, bien plus pauvre que Salta, la destruction de la forêt semble d'autant plus absurde que la terre, très aride, ne pourra pas être cultivée avant des années.
"Il leur faudra attendre cinq ans avant de pouvoir les cultiver", explique Omar Pranzoni, de l'Office des Forêts. "Ils achètent à cause du prix : 150 dollars (112 euros) l'hectare ici contre 10.000 dollars (7.500 euros) dans la riche pampa" (provinces de Buenos Aires, Santa Fe et La Pampa). Ils rasent tout, laissant quelques rangées d'arbres autour de leur estancia pour éviter que les bulldozers ne soient vus.

Vus d'un petit avion, en revanche, les engins à chenilles apparaissent soudain au loin, tout comme les centaines d'hectares de champs brûlés, débroussaillés, prêts à être plantés. C'est une vision d'horreur, obscène et pénible à la fois.
"Ils ne mesurent pas les conséquences de leurs actes", dit Pranzoni. "Il faut 50 ans pour reconstituer une forêt".
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Re: Argentine

Messagede JPD le Mar 14 Déc 2010 18:43

en savoir plus sur les assassinats de squatteurs dans la banlieue de Buenos aires

Trois morts dans le conflit pour les logements à Buenos Aires

Trois morts, des dizaines de blessés, certains par balles. Malgré tout, l’expulsion du terrain occupé a échoué et la lutte continue.

http://oclibertaire.free.fr/ (tiré de indymedia argentine, traduction ocl)
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Re: Argentine

Messagede pit le Dim 13 Avr 2014 01:36

Grève générale en Argentine

La grève générale de ce jeudi 10 avril a été très largement suivie. Buenos Aires et la plupart des grandes villes du pays ont été paralysées. Les syndicats à l’origine du mouvement entendaient protester contre la vie chère.
. http://www.rfi.fr/ameriques/20140411-jo ... argentins/
. http://www.lemonde.fr/ameriques/breve/2 ... _3222.html


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