Cuba

Cuba

Messagede Antigone le Mer 15 Sep 2010 17:42

J'ouvre ce topic parce que le clown en treillis vert est en train de faire son dernier tour de piste et qu'une page va bientôt se tourner dans l'histoire de Cuba.
Puisqu'ils se trouvent devant la question de survivre au "lider maximo", les dirigeants de La Havane tentent depuis quelque temps d'anticiper une "décastrisation" en bon ordre en assouplissant un peu le système, en libérant au compte-goutte quelques prisonniers politiques, en acceptant l'usage du téléphone portable, en introduisant une part d'économie de marché. Il s'agit de mesures symboliques sans réelle portée car après un demi-siècle d'immobilisme, de contrôle étatique et de délabrement, cette mue parait davantage être imposée par la nécessité, et résulte des effets de la crise économique mondiale. La manne pétrolière vénézuélienne ayant été réduite (en affaires, pas de cadeaux entre "camarades"), le carburant manque, les transports se raréfient, les rayons des magasins se vident, les prix sur les marchés augmentent. L'Etat a donc décidé de ne plus subvenir aux besoins de la population et de laisser les gens goûter aux joie de l'économie privée en se démerdant par eux-mêmes, et tant pis si les vols et les trafics illégaux prolifèrent, ce sera dans quelque temps un prétexte tout trouvé pour rétablir l'ordre.

Que va-t-il se passer après la disparition de la vieille garde castriste ? On peut s'attendre à ce qu'une dictature s'impose qui se substituera à l'ancienne. La seule incertitude sera de savoir la forme qu'elle prendra dans le degré de corruption. S'inspirera-t-elle du modèle angolais ou vietnamien, ou bien va-t-elle ressembler aux régimes oligarchiques de la zone Caraïbes ? A moins qu'à force d'avoir été nourris pendant toutes ces années par l'idée de la révolution, les opprimés cubains se mettent dans l'idée de la faire vraiment ?

AFP, France24 - 14 sep 2010
http://www.france24.com/fr/20100914-cub ... -commerces

Cuba: Raul Castro supprime 500.000 emplois publics et autorise de nouveaux commerces

En supprimant 500.000 emplois publics dans les six mois à venir, le gouvernement de Raul Castro cherche à réduire une bureaucratie pléthorique, tout en autorisant l'ouverture de nouveaux petits commerces privés, dans le cadre de son "actualisation" du modèle cubain.

L'annonce de ces coupes massives dans le secteur public, qui contrôle 9 5 % de l'économie de l'île communiste, a été faite lundi par la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC).
La mesure s'appliquera "immédiatement" jusqu'au "premier trimestre 2011", "de façon graduelle et progressive", et "aura un impact sur tous les secteurs", précise le syndicat unique dans un communiqué.
"Notre Etat ne peut pas et ne doit pas continuer à entretenir des entreprises et des services dont les effectifs sont en surnombre et où les pertes sont contre-productives", ajoute la CTC.
Selon elle, ces nouveaux chômeurs devraient pouvoir trouver du travail dans le secteur privé, au sein de coopératives ou en travaillant en indépendant.

A l'heure actuelle, quelque 148.000 Cubains - sur une population active totale de 4,9 millions -, travaillent à leur compte comme coiffeurs, chauffeurs de taxis ou restaurateurs en échange du versement d'un impôt à l'Etat et de cotisations sociales.
Mais selon des documents officieux circulant sur les lieux de travail, le gouvernement prévoit d'accorder 250.000 nouveaux permis pour l'ouverture d'environ 120 types de commerces (cordonniers, cireurs, coiffeurs, horlogers, mécaniciens, jardiniers, traducteurs...).
Même si Raul Castro s'est engagé à ce que "personne ne soit abandonné à son sort", la population est divisée.

Beaucoup s'inquiètent, tandis que d'autres se félicitent de la délivrance de permis pour pouvoir travailler à leur compte, une mesure annoncée en août pour assurer la reconversion d'une partie des chômeurs et dynamiser l'économie.
Yvonne Molina, 27 ans, espère ainsi gagner davantage que le salaire mensuel versé par l'Etat (20 dollars, 16 euros) avec le petit atelier de couture qu'elle a pu ouvrir dans le garage de sa maison, à La Havane.
"Je paye 300 pesos par mois (12 dollars) pour le permis et j'ai gagné 250 pesos en une semaine. J'ai toujours retouché des vêtements. Avant, je le faisais illégalement. Maintenant, je peux faire des vêtements, les vendre et gagner ma vie sans craindre de recevoir une amende", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Depuis qu'il a succédé à son frère Fidel en juillet 2006, Raul Castro cherche à augmenter la productivité, qui a diminué de 1,1 % l'an dernier. Il a notamment annoncé en avril que le gouvernement cherchait à reconvertir plus d'un million d'employés.
L'économie cubaine, fortement dépendante des importations, est minée par la corruption alimentant un imposant marché noir, une bureaucratie pléthorique et le plus vieil embargo au monde, imposé en 1962 par les Etats-Unis.
Dans ce pays où 50 % des terres sont improductives et 80 % des aliments sont importés, la construction, l'agriculture ou l'industrie manquent en outre régulièrement de bras.

Depuis des années, le gouvernement assurait aux chômeurs jusqu'à 60 % de leur salaire dans l'attente d'un nouvel emploi. Mais la CTC a aussi annoncé lundi qu'elle "modifierait l'actuel traitement professionnel et salarial" des chômeurs, qui ne pourront "plus profiter d'un régime de protection et de subvention de forme indéfinie".
Ces annonces surviennent peu après la controverse autour des déclarations de Fidel Castro, selon lesquels "le modèle cubain ne marche plus". Il avait cependant assuré vendredi que cette phrase, publiée dans le magazine américain The Atlantic avait été mal interprétée.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Cuba

Messagede robin le Dim 16 Déc 2012 14:10

Campagne de solidarité internationale avec les libertaires cubains

Il y a toujours eu une tradition libertaire dans les Caraïbes, le sentiment libertaire a toujours imprégné le peuple cubain, c’est une expression révolutionnaire née très tôt, lors des premières luttes contre l’esclavage et pour l’indépendance au XIXe siècle. Le mouvement libertaire a plus de cent ans à Cuba, il a été banni de l’historiographie officielle par les historiens et par les éditeurs cubains à la solde du Parti communiste. En 1959, les différentes organisations anarchistes qui luttèrent, dans la clandestinité ou dans la guérilla pour la Révolution aux côtés des castristes furent interdites. Dans ces années-là, les libertaires furent assassinés, emprisonnés ou contraints à l’exil.

Le Mouvement libertaire cubain lutte aujourd’hui pour redonner vie à l’anarchisme. Un groupe de jeunes, au sein de l’Atelier libertaire Alfredo López, questionne la réalité cubaine, l’histoire du mouvement libertaire et ses idées.

Malgré la répression et l’impossibilité d’exprimer dans les médias, aux mains du régime, tout point de vue libertaire jugé subversif, les libertaires sortent peu à peu de la clandestinité, la présence libertaire s’affirme aujourd’hui dans la rue et les quartiers.

La Révolution a créé beaucoup de frustration et de déception, particulièrement chez les nouvelles générations. Un profond désir de liberté, de dignité, de parler et d’agir existe à Cuba.

Les liens sociaux restent à réinventer en vue de contribuer à une « révolution dans la révolution » et pour combattre la bureaucratie et la corruption généralisée.

La renaissance d’un mouvement libertaire à Cuba, l’existence d’un Forum social autogéré sont des éléments clés afin d’entreprendre un large travail de conscientisation. Mais pour développer les courants libertaires et les courants critiques de type autogestionnaire, fédéraliste et écologiste, il faut des moyens matériels qu’il est difficile de trouver sur l’île. De là, l’importance du soutien extérieur, même s’il s’agit d’une action délicate car l’aide internationale aux mouvements d’opposition est considérée par le gouvernement comme un financement de l’« Empire » en faveur de la contre-révolution.

Tout apport, par le biais de livres, de revues, de journaux, de CD ou de DVD concernant les expériences d’autogestion, de coopérativisme, d’économie verte, de décroissance ou encore sur la pensée libertaire est accueilli avec intérêt, afin que les militants antiautoritaires cubains, longtemps coupés de toute information et de tout moyen d’analyse libre, puissent s’affronter aux problèmes économiques, sociaux et politiques du XXIe siècle.

La solidarité politique internationale est également importante en cas de répression et d’obstruction venant des services du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité d’État quand nos compagnons sont inquiétés pour leurs activités.

Pour l’envoi de matériel (livres, revues, CD, DVD, etc.), prenez contact avec le GALSIC (Groupe d’appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba) : cubalibertaria@gmail.com

Pour soutenir les compas de l’Atelier libertaire de La Havane, vous pouvez faire parvenir votre aide sur un fond de soutien permanent qui sera à la charge de l’Internationale des fédérations anarchistes

Envoyez vos dons à l’IFA :
Société d’Entraide libertaire (SEL)
c/o CESL, BP 121, 25014 Besançon cedex
(chèque à l’ordre du SEL, mention Cuba au verso)
IBAN : FR7610278085900002057210175
Avatar de l’utilisateur
robin
 
Messages: 257
Inscription: Dim 2 Déc 2012 14:06

Re: Cuba

Messagede denis le Jeu 26 Sep 2013 21:50

Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
Avatar de l’utilisateur
denis
 
Messages: 913
Inscription: Mer 26 Jan 2011 19:48
Localisation: Oraison, Alpes de Haute Provence, le zéro-quatre

Re: Cuba

Messagede pit le Mer 4 Déc 2013 14:36

La police entrave l’action et la réflexion des anarchistes à Cuba

A Cuba, la répression des opposants politiques se fait de façon plus ou moins insidieuse. Nos compagnons anarchistes sont convoqués, arrêtés ou licenciés en raison de leur appartenance politique. Dernier exemple en date, les membres du réseau de l’Observatoire critique ont été menacés de représailles si ils continuaient à débattre publiquement de l’avant-projet de Code du travail.

Dimanche 29 septembre, environ 13 personnes ont débattu du document dans le parc populaire El Curita. Bien que le Parti communiste et la Centrale des travailleurs de Cuba ont appelé à ce débat, ce genre de choses ne peut avoir lieu que dans les centres de travail, sous l’égide des institutions et de leurs fidèles sections syndicales, et le comble c’est que la police semble disposer des structures de pouvoir pour faire respecter leurs désirs. Cette rencontre dans le parc serait un crime.

Notre compagnon Isbel Díaz Torres s’est fait mettre en garde. Les policiers lui ont dit qu’ils ne permettraient plus aucune activité « contre-révolutionnaire », ce à quoi il a répondu qu’il se sentait plus révolutionnaire et plus à gauche qu’eux. Il est clair que nous parlons de deux concepts différents de révolution : celui de la police est relié à une conservation du statu quo, et le nôtre est formulé avec le désir de libérer et socialiser la capacité d’autogestion populaire. Un autre compagnon, Jimmy Roque, été licencié dernièrement.

Ces méthodes d’intimidations et de répression doivent être dénoncées. Nous aiderons du mieux que nous puissions nos camarades cubains à faire face aux sanctions policières dont ils sont victimes et les aideront à poursuivre leur « révolution dans la révolution ».

Internationale des Federations anarchistes – 1 décembre 2013.

http://www.i-f-a.org | secretariat(at)i-f-a.org

http://www.federation-anarchiste.org/sp ... rticle1218
"Tu peux voter, pétitionner, débattre à la télé, ou gamberger sans te bouger, mais...C’est dans la rue qu'çà s'passe"
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 3975
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: Cuba

Messagede denis le Mer 4 Déc 2013 22:40

la source en français (où je suis abonné)

http://www.polemicacubana.fr/?p=9730#more-9730
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
Avatar de l’utilisateur
denis
 
Messages: 913
Inscription: Mer 26 Jan 2011 19:48
Localisation: Oraison, Alpes de Haute Provence, le zéro-quatre

Re: Cuba

Messagede pit le Ven 26 Déc 2014 03:12

POSITION DE L'ATELIER LIBERTAIRE ALFREDO LÓPEZ DE LA HAVANE

Sur la libération des prisonniers et le rétablissement des relations diplomatiques entre les gouvernements de Cuba et des Etats-Unis ---- 1. La « normalisation » des relations entre les pouvoirs gouvernementaux des Etats-Unis et de Cuba devrait contribuer à éliminer les nombreuses et archaïques obstructions (de la part de ces mêmes gouvernements) contre des liens humains fondamentaux entre les deux nations. ---- 2. Nous nous réjouissons avec ceux qui viennent de sortir de prison, et avec leurs familles qui viennent d'accueillir leurs proches dans leurs maisons. Ils sont enfin en liberté, après de longues années d'enfermement «légal». ---- 3. Toutefois, nous ne connaissons pas les termes de cette négociation. Il s'agit d'un coup médiatique qui contribue à la croyance qu'il s'agit d'un évènement miraculeux qui nous laisse comme des spectateurs passifs.

4. Nous craignons également que se génèrent de nouvelles opportunités pour le capital d'exploiter « plus » et « mieux » notre peuple. ----

5. Que le conformisme s'intensifie, ainsi que l'insignifiance et la misère, et qu'à travers la société de consommation aient lieu de nouvelles atteintes à l'environnement et une invasion de la culture de masse ; parce que...

6. L'impérialisme américain reste en vie.

7. L'autoritarisme cubain reste en vie.

8. La base navale de Guantanamo n'a pas été démantelée et continue d'accueillir une prison internationale dotée d'un centre de tortures.

9. Il ne suffit pas de libérer un groupe de prisonniers, et il ne suffirait pas de fermer une prison particulièrement odieuse : toutes les prisons du monde doivent fermer.

10. Il ne suffit pas aussi que deux états mettent fin à leur « guerre froide » et se rapprochent sur un ensemble de positions : la véritable réconciliation entre les peuples viendra quand il n'y aura plus d'État.

11. Il suffit encore moins de débloquer les marchés pour que les propriétaires des moyens d'exploitation du travail et de la nature commercent entre eux : une telle exploitation devrait maintenant disparaître.

12. Par conséquent, nous espérons que maintenant que le démantèlement du blocus-embargo est d'actualité, que ce ne seront pas deux instances gouvernementales qui le géreront, mais que tous les cubains et tous les américains prendront part au changement.

Nous allons poursuivre notre lutte contre toutes les formes de domination : la lutte écologiste, anti-impérialiste, anti-capitaliste et anti-autoritaire, en solidarité avec nos compagnons dans le monde.

La liberté sans socialisme est le privilège et l'injustice ; le socialisme sans la liberté est la brutalité et la tyrannie.

La Havane, 19 décembre 2014

fb. Samantha Levens

http://www.ainfos.ca/fr/ainfos11688.html
"Tu peux voter, pétitionner, débattre à la télé, ou gamberger sans te bouger, mais...C’est dans la rue qu'çà s'passe"
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 3975
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: Cuba

Messagede pit le Dim 14 Juin 2015 19:40

Toulouse, lundi 15 juin

Rencontre avec des libertaires cubains

Image
"Tu peux voter, pétitionner, débattre à la télé, ou gamberger sans te bouger, mais...C’est dans la rue qu'çà s'passe"
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 3975
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: Cuba

Messagede pit le Sam 20 Fév 2016 16:50

LA CTC (CENTRALE DES TRAVAILLEURS CUBAINS) ET LA LIBERTÉ SYNDICALE

C’est la CTC, la Centrale des travailleurs cubains, le syndicat unique, qui a une nouvelle fois servi de courroie de transmission au gouvernement pour annoncer aux travailleurs la suppression de 1,3 millions d’emplois dans la fonction publique.

À Cuba, le système du syndicat unique persiste, il n’existe pas de réelle négociation collective et le droit de grève n’est pas prévu dans la législation. Les syndicalistes indépendants sont toujours en butte aux persécutions, et sept des dirigeants syndicaux condamnés à de lourdes peines de prison en 2003 sont restés derrière les barreaux. L’aide humanitaire qui leur était destinée ainsi qu’à leurs familles a été confisquée par les autorités. Un autre syndicaliste, arrêté en 2004, est lui aussi toujours en prison.

Les autorités cubaines ne reconnaissent qu’une seule centrale syndicale nationale, la Centrale des travailleurs cubains (CTC). Le Code du travail qui a été promulgué en juillet 1985 n’inclut pas la possibilité réelle et objective de la liberté syndicale. Le gouvernement interdit explicitement les syndicats indépendants, mais nie l’obligation légale pour les travailleurs de s’affilier à la CTC.

Le gouvernement a déclaré à l’OIT qu’il entreprenait une importante révision de son Code du travail. Toutefois, il est peu probable qu’un nouveau code garantisse véritablement la liberté syndicale, étant donné que le gouvernement maintient que les lois existantes établissent déjà cette liberté syndicale. Selon les autorités cubaines, « la liberté syndicale protégée dans la Convention n° 87 ne s’exprime pas dans les termes du faux concept de “pluralisme syndical” imposé par les principaux centres du pouvoir impérialiste et capitaliste ».

Le Code du travail précise que pour avoir une validité sur le plan juridique, les conventions collectives doivent avoir donné lieu à un débat et une adoption par une assemblée de travailleurs, puis être formalisées par écrit et souscrites par les deux parties, à savoir l’établissement employeur et l’organisation syndicale. Tout amendement ou ajout doit également être approuvé par l’assemblée des travailleurs et souscrit par les deux parties.

L’État contrôle le marché de l’emploi et décide des conditions de salaire et de travail dans le secteur public. Dans le secteur privé, la loi sur les investissements étrangers de 1995 exige des investisseurs étrangers qu’ils embauchent les travailleurs via les agences d’emploi de l’État. Les investisseurs payent ces agences en dollars et ces dernières doivent verser l’équivalent en pesos aux travailleurs, or elles retiennent jusqu’à 95 % des salaires.

La législation ne réglemente pas le droit de grève. D’après le gouvernement, il n’est pas nécessaire de convoquer des grèves, puisque les revendications des organisations syndicales officielles sont toujours entendues par les autorités.

Toute tentative de constituer des syndicats indépendants se voit entravée par le gouvernement, notamment avec les dispositions restrictives de la loi sur les associations. Quiconque entreprend une activité syndicale court le risque de subir des persécutions ou de perdre son emploi. Les travailleurs ont l’obligation de surveiller leurs collègues et de signaler toute activité “dissidente”. Les militants des syndicats indépendants sont soumis régulièrement à des détentions, au harcèlement, à des menaces de procès et à des pressions pour prendre le chemin de l’exil.

Les organisations qui existent malgré tout n’ont pas la capacité de représenter les travailleurs de manière efficace. Puisqu’elles ne sont pas reconnues, elles ne peuvent pas entreprendre de négociation collective ni lancer un appel à la grève. Les travailleurs ne peuvent pas exercer leurs droits ou participer à des rassemblements ou manifestations pacifiques pour faire connaître leurs revendications. Les organisations indépendantes ont été établies par des dissidents qui s’opposent au régime de Fidel Castro et bien qu’elles défendent effectivement les droits syndicaux, elles se concentrent toutefois sur la lutte contre le régime et pour le respect des droits humains en général. Leurs bureaux sont soumis à des fouilles, leur équipement est confisqué et leurs communications sont interceptées. Certains de ces syndicats ont été infiltrés par des agents de la sécurité de l’État.

Enrique Varona

http://www.polemicacubana.fr/?p=11469
"Tu peux voter, pétitionner, débattre à la télé, ou gamberger sans te bouger, mais...C’est dans la rue qu'çà s'passe"
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 3975
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: Cuba

Messagede pit le Sam 5 Mar 2016 21:24

Appel pour les 3e journées du printemps libertaire de La Havane

Image

APPEL POUR LES 3e JOURNÉES DU PRINTEMPS LIBERTAIRE DE LA HAVANE

Quoi ? La “normalisation” que Cuba est en train de vivre est une gestion du futur. Celle-ci nous arrive avec le fardeau “rajeuni” des problèmes qui marquent notre passé et notre présent.

Ce sont les problèmes d’une société exploitée par l’État et le salariat, avec ses institutions, ses leaders et sa morale, qui continuent à être très utiles pour gérer l’“actualisation” du capitalisme d’État cubain.

Au cœur de cette dérive, qui tente de nous cloner à son image et à son modèle, ont germé les Journées du Printemps libertaire de la Havane.

Des Journées de printemps qui tentent d’encourager les expériences et d’influer sur les réalités sans besoin de leaders :

Des modes anti-autoritaires d’interpellation et d’interprétation de ce qui se passe dans et hors de Cuba, et des manières de gérer nos coexistences, avec un dialogue ouvert et notre responsabilité personnelle : des facteurs fragiles, mais qui rendent possibles, ici et maintenant, des relations, des morales et des imaginaires distincts de ceux dominant le système-monde.

Les Journées sont d’ordres politique et anti-politique, sociales et anti-sociales, avec énergie elles s’opposent à tout économisme. Elles aspirent à entrer en contact avec tous les facteurs antiautoritaires – locaux ou planétaires –, et avec des praxis anarchistes dans les espaces d’antagonisme de la société cubaine.

Avec cette déclaration, nous considérons initié le processus d’appel aux 3e Journées du Printemps libertaire de Havane, qui se tiendront du 7 au 12 mai 2016. Pour ceux qui sont intéressés à participer, ils peuvent diriger leur courrier à : primaveralibre@riseup.net.

Salut !

Atelier libertaire Alfredo López

http://www.polemicacubana.fr/?p=11399
"Tu peux voter, pétitionner, débattre à la télé, ou gamberger sans te bouger, mais...C’est dans la rue qu'çà s'passe"
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 3975
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33


Retourner vers International

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités