De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Mer 5 Jan 2011 17:02

Index des pays, avec les pages les concernant


Arabie saoudite 1- 2
Barhein.......... 1- 2
Emirats A.U..... -
Jordanie......... 1- 2
Koweit .......... 2
Liban............ 2
Oman........... 1- 2
Qatar ........... 2
Syrie............ 1- 2
Yémen.......... 1- 2

Il existe des topics spécifiques pour Irak, Iran, Israël/Palestine, Turquie



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RFI - 05 jan 2011
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110105 ... jordanie-0

Emeutes antigouvernementales dans le sud de la Jordanie

La Ville de Ma’an, située au sud de la Jordanie, a été le mardi 4 janvier 2011, le théâtre de violentes émeutes. Des centaines de personnes s'en sont prises à plusieurs bâtiments publics. Des magasins ont été saccagés, des voitures de police détruites. Ces incidents font suite à l'enterrement de trois hommes tués par des inconnus rendus furieux par l’embauche de membres d’autres tribus sur un grand chantier.

Ce mercredi 5 janvier, le calme est revenu dans Ma’an. La police quadrille la ville. La veille, l`agglomération était bouclée par les forces de l’ordre. Le ministre de l’Intérieur jordanien a promis la fermeté envers les émeutiers. Les assassins des deux victimes ont été arrêtés.
La question est bien sûr: pourquoi une telle explosion de violence ? La Jordanie et particulièrement le sud sont des zones tribales où les appels à la vengeance peuvent conduire à des meurtres. Mais dans ce cas, les familles concernées ont plutôt essayé de calmer le jeu.

Les émeutiers ont crié leur ras-le-bol face au chômage, à la corruption, à l’inflation. Plusieurs fois l’année dernière, la Jordanie a connu des incidents similaires. Tout commence avec un fait divers. La tension tribale se transforme ensuite en violence sociale. A chaque fois, les jeunes gens expriment leur colère face aux difficultés économiques. Ma’an est une des villes les plus pauvres de Jordanie. Elle cumule tous les indices de pauvreté et malgré les plans de développement, son industrie est inexistante, le chômage très élevé.
Dernière édition par Antigone le Mer 2 Mar 2011 18:06, édité 2 fois.
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Re: Israel /Palestine

Messagede Antigone le Mar 11 Jan 2011 20:04

Le Monde - 11 jan 2011
http://www.lemonde.fr/proche-orient/art ... _3218.html

Devant la colère de la rue, la Jordanie cherche à faire baisser les prix

Le gouvernement jordanien s'apprête à prendre des mesures urgentes pour faire baisser les prix. Une conséquence, selon les observateurs, de la contestation populaire qui commence à enfler dans le pays.

Le roi Abdallah II a demandé "que les produits de base soient au plus bas prix possible". Il a également ordonné à l'armée, qui détient plus de 80 coopératives alimentaires, "de ne pas augmenter les prix (..) en particulier du riz et du sucre", selon un communiqué officiel. L'inflation a atteint le mois dernier le chiffre record de 6,1 %.

Un syndicaliste populaire, représentant les journaliers agricoles, Mohamed Sneid, avait appelé à un mouvement de protestation dans tout le royaume vendredi après la prière de midi. Mais un dirigeant du puissant parti du Front de l'action islamique (opposition), a indiqué que le mouvement islamiste en Jordanie "n'avait pas encore décidé de participer à cette manifestation".

Le monarque a aussi demandé au gouvernement d'agir rapidement pour lancer des "projets qui génèrent des revenus et créent des opportunités de travail", alors que des protestations contre la vie chère et des violences liées au manque d'emplois commencent à gronder. Le roi a également appelé à "protéger les défavorisés et la classe moyenne, en leur donnant les moyens d'assurer leurs besoins de base", selon un communiqué officiel qui ne précise pas quelles sont les mesures qui seront prises à cet effet.
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Re: Israel /Palestine

Messagede Antigone le Ven 14 Jan 2011 23:16

Radio Canada - 14 jan 2011
http://nouvelles.sympatico.ca/monde/nou ... e/7150d3b6

Émeutes dans le monde arabe: Manifestation aussi en Jordanie

Le mouvement de contestation populaire qui secoue une partie du Maghreb depuis plusieurs semaines semble atteindre la Jordanie. Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes, dont la capitale, Amman. Dans le sud du pays, les protestataires ont scandé des slogans hostiles au premier ministre Samir al Rifaï.

Il y a trois jours, le gouvernement a annoncé de manière précipitée des mesures pour faire baisser le prix des denrées et du carburant, alors que la Tunisie et l'Algérie étaient en proie à d'importantes émeutes.
D'autres pays du monde arabe ont pris des mesures similaires dans les derniers jours. La Libye a aboli les droits de douane et les taxes sur certains produits alimentaires et le Maroc a pris des mesures pour assurer la stabilité de l'approvisionnement en blé.
Selon l'un des organisateurs des manifestations, Dergham Halassa, les récentes mesures du gouvernement « ne sont qu'un écran de fumée ».

La Jordanie est une monarchie constitutionnelle d'un peu plus de 6 millions d'habitants. Ses dirigeants sont le premier ministre Samir al Rifaï et le roi Abdallah II.
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Jordanie, Liban, Syrie

Messagede Antigone le Sam 15 Jan 2011 13:47

Ça prend de l'ampleur en Jordanie.
Et comme il commence à y avoir de la matière, alors je crée ce topic...
Il va falloir alors qu'un admin ramène les 3 derniers messages que j'ai postés dans Israël/Palestine. Désolé...



L'Orient-Le Jour - 15 jan 2011
http://www.lorientlejour.com/category/M ... iales.html

La Jordanie à son tour touchée par les manifestations sociales

Les manifestations contre la cherté de vie qui secouent une partie du Maghreb ont atteint hier la Jordanie, où des milliers de protestataires sont descendus dans les rues appelant à la démission du gouvernement. Environ 8 000 personnes, selon les organisateurs, ont ainsi manifesté à Amman, Irbid, Salt, Karak, Ma’an et Diban, sans qu’aucun incident ne soit enregistré.

Environ 8 000 personnes ont manifesté hier dans le calme dans plusieurs villes de Jordanie pour protester contre le chômage et l'inflation, et réclamer la chute du gouvernement. Les protestations ont touché Amman, Irbid (Nord), Salt (Ouest), Karak, Ma'an et Diban (Sud), sans qu'aucun incident ne soit enregistré. Les rassemblements ont débuté après la prière du vendredi, avec notamment des membres de syndicats et de partis de gauche, au milieu d'une forte présence policière, selon un journaliste de l'AFP.
« La Jordanie n'est pas que pour les riches », « Méfiez vous de notre faim et de notre fureur », « À bas le gouvernement Rifaï », « Salutations aux Tunisiens libres », ou encore « 2011, année des changements dans le monde arabe », pouvait-on lire sur des banderoles brandies par les manifestants.

« C'est celui qui nomme les gouvernements qui est le responsable. La lutte contre la corruption commence par la tête », a déclaré à l'AFP un activiste jordanien, l'ancien député Leith Shbeilat. Selon la Constitution, le roi désigne le Premier ministre et décide de son licenciement. Le gouvernement Rifaï a été formé en décembre 2009. À Irbid, grande ville du Nord, les manifestants ont réclamé le départ du Premier ministre Samir Rifaï (43 ans), scandant: « Samir, va-t-en, la Jordanie est trop grande pour toi. »

« Nous protestons contre les mesures gouvernementales arbitraires contre le peuple jordanien (...) qui poussent la nation à la dérive. Notre mouvement est un appel au roi pour qu'il licencie ce gouvernement et le remplace par un gouvernement national, » a indiqué à l'AFP Salem Daifallah, membre du comité des militaires retraités.
Nihad Zouhair, du Rassemblement des jeunes démocrates, dit être venu exprimer « la protestation contre les politiques économiques gouvernementales qui appauvrissent les pauvres et enrichissent les riches ». Le salaire minimum en Jordanie est de 150 dinars (210 USD), alors que 25 % des Jordaniens vivent sous le seuil de la pauvreté (566 USD pour une famille de sept personnes), selon une étude du Conseil économique et social jordanien publiée en 2010.

Les Frères musulmans, première force d'opposition du pays, ont annoncé qu'ils participeraient aux manifestations dans les grandes villes de province, mais pas dans la capitale. Les 14 syndicats professionnels à dominance islamiste, les Frères musulmans, le parti du Front de l'action islamique (FAI, branche politique de la confrérie) et de petits partis de gauche ont par ailleurs décidé d'organiser un sit-in dimanche devant le Parlement pour « dénoncer la politique économique du gouvernement ».

Le gouvernement jordanien a annoncé mardi le déblocage de 120 millions de dinars (169 millions de dollars) pour une série de mesures visant à baisser les prix et créer des emplois. Dans un communiqué publié sur leur site Internet, les Frères musulmans ont estimé que les mesures gouvernementales ne compensent pas « les dommages causés à la population » et demandé « des mesures globales vers une réforme généralisée ». Selon des chiffres officiels, l'inflation a atteint en décembre le chiffre record de 6,1 % sur douze mois.
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Re: Jordanie, Liban, Syrie

Messagede Antigone le Sam 15 Jan 2011 13:50

MédiArabe - 15 jan 2011
http://www.mediarabe.info/spip.php?article1902

Alors que le président tunisien déchu, Ben Ali, cherche un aéroport et un pays pour l’héberger après sa chute, la chute des dictateurs les plus puissants doit faire réfléchir les dictateurs héréditaires. Voici un texte plein d’enseignements, publié en arabe par le site Middle East Transparent, et traduit par Chawki Freïha, signé avec courage d’un universitaire syrien qui brave la mort.

Cette contribution d’un universitaire syrien est significative à plus d’un égards. Elle démontre le degré de pression que subissent les Syriens et se projette dans un proche avenir pour prédire sa fin inévitable (la fin est une caractéristique inévitable de toutes les dictatures). Le régime de Damas accentue en effet la censure, ces dernières semaines. Il a interdit les télévisions étrangères, restreint la réception satellitaire, bloqué les sites internet... Les Services (Moukhabarate) accentuent la répression des Kurdes et renforcent la surveillances des Sunnites. Bachar Al-Assad poursuit les méthodes de son père qui a enfui 30.000 citoyens à Hama, dans les années 1980, et qui a détruit le Liban sur les Libanais et les Palestiniens, dont la chair et le sang ont fait l’objet d’un un commerce très lucratif...

A la lecture du texte de Mounir Shahhoud, Bachar Al-Assad, l’héritier, doit penser à préparer son exile. D’une part, pour ne pas finir dans un trou comme Saddam, ou décapité comme Ceausescu, ou comme Ben Ali, coincé dans un avion qu’aucun pays n’autorise à atterrir.


L’illusion de l’éternité arabe
par Mounir Shahhoud, universitaire syrien

Après la chute de Saddam en Irak et de Ben Ali en Tunisie, Assad est dans le viseur des intellectuels syriens.
La misère, la corruption et la tyrannie sont les trois caractéristiques que se partagent tous les pays arabes. La misère est le lot de tous les peuples, alors que la corruption et la tyrannie qualifient tous les régimes. De ce fait, les pays et les régimes arabes ont ou auront le même sort. Les régimes collaborent et se protègent mutuellement pour continuer à saigner les peuples damnés.

Mais cette situation ne sera jamais éternelle. L’éternité n’est qu’un désir des dictateurs, amoureux du pouvoir. La répression qui étouffe les peuples et la misère dans laquelle ils sont contraints de pourrir ne sont pas éternelles. Bien au contraire, elles sont le carburant des révolutions. La violence des manifestations récentes, contemporaines ou à venir, n’est que la réaction des opprimés à l’injustice et à l’absence de liberté.

Il est normal et naturel que la révolution ait pris et réussi en Tunisie. Car les disparités entre les couches populaires, devenues insupportables, ont opposé les pauvres qui sont de plus en plus pauvres aux riches, de plus en plus riches et protégés par le régime. En affrontant les manifestants par les balles réelles ne peut venir que des ennemis du peuple. Cette réalité doit faire trembler plusieurs autres pays qui connaissent les mêmes facteurs, voire des éléments aggravant supplémentaires. Les sociétés dont des composantes appartiennent à des ethnies et des religions différentes n’attendent qu’une étincelle pour s’embraser et prendre leur revanche des régimes dont la seule action s’est résumée à recenser, durant des décennies, leurs opposants pour les exiler ou les décapiter. L’Irak, bien avant la Tunisie, a vécu cette expérience.

Les régimes arabes doivent ainsi craindre beaucoup plus leurs peuples et la colère populaire que les dangers extérieurs. Ainsi, certains régimes ont tenté de prendre les devants pour éviter la révolution [NDLR: comme la Jordanie et à moindre mesure l’Egypte], alors que d’autres régimes gardent le silence, observent dans l’inquiétude, afin de voir dans quel sens le vent révolutionnaire va tourner.


Des manifestations de soutien au mouvement tunisien ont eu lieu dans la plupart des pays arabes, même au Maroc, à Oman et au Yémen. La presse les relate plus ou moins succintement.

L'Orient-Le Jour - 19 jan 2011
http://www.lorientlejour.com/category/M ... emen_.html

La police disperse une manifestation d’étudiants au Yémen

Les étudiants au nombre d'un millier ont tenté de sortir du campus de l'Université de Sanaa pour se rendre sur la place Tahrir, dans le centre de Sanaa, pour demander un changement démocratique, mais les forces antiémeute yéménites ont dispersé la manifestation en tirant en l'air à balles réelles. Les étudiants ont alors défilé sur le campus en scandant des slogans appuyant le soulèvement populaire en Tunisie et appelant les « peuples arabes à se révolter contre leurs dirigeants ».

Au pouvoir depuis 32 ans, le président yéménite Ali Abdallah Saleh a été réélu en septembre 2006 pour un nouveau mandat de sept ans. Un projet d'amendement de la Constitution, en discussion au Parlement malgré le refus de l'opposition, pourrait ouvrir la voie à une présidence à vie pour l'actuel chef de l'État.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Sam 22 Jan 2011 09:25

Le Monde parlait hier de 4 000 personnes dans la rue pour demander "la liberté et la justice sociale". Pour Euronews il s'agissait d'une "marée humaine".
Des photos montrent des manifestants en costumes de clowns symbolisant le Premier ministre et les institutions du royaume, des démonstrations très inhabituelles dans un pays arabe...

RFI - 21 jan 2011
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110121 ... politiques

Jordanie: des revendications sociales aux revendications politiques
par Angélique Ferat

AMMAN - Mobilisation importante en Jordanie pour cette deuxième semaine de manifestations contre la vie chère. Des milliers de personnes ont défilé ce vendredi 21 janvier dans la capitale Amman. Les mouvements islamistes ont appelé à descendre dans la rue aux côtés des syndicats. Les manifestants scandaient les mêmes slogans que la semaine dernière : « Baisse des prix », « L’essence moins chère », « Dehors le Premier ministre », mais on passe doucement des revendications sociales aux revendications politiques.

Le gouvernement a bien annoncé la hausse du salaire des fonctionnaires et militaires, ainsi que le blocage du prix du gaz ou de l’électricité. Cela n’a pas stoppé la mobilisation. « Pas assez », c’était la réponse des manifestants.
A côté des pancartes du genre « on a faim » avec un pain accroché, on a vu des slogans appelant à la démission du gouvernement actuel. « Rifaï, Rifaï, du nom du Premier ministre, écoute écoute, le peuple ne cédera pas ». « Nous venons ici demander à ce gouvernement de partir parce qu’il n’a fait qu’augmenter les prix et rien d’autres. Parce qu’il n’a rien fait pour le peuple jordanien. »

Le Front d’action islamique, parti populaire a boycotté les dernières élections. Le parti a repris ses attentes politiques. « De vraies réformes pour une vraie démocratie ». Il dénonce toujours la nouvelle loi électorale élaborée pour limiter le vote islamique dans les villes. « S’il n y a aucun changement on va continuer. Tout le monde devrait se rappeler la Tunisie. Ils ont commencé avec des demandes assez limitées. Si le gouvernement et le président Ben Ali avaient compris cela à temps, rien ne se serait passé. », commente Ahmed Allayed, des Frères musulmans.
Si on na jamais entendu le nom du roi dans le cortège ce qui peut vous valoir une arrestation, les messages étaient bien destinés au souverain hachémite.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede conan le Sam 22 Jan 2011 09:33

Ca bouge, ça bouge, ça bouge !
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Jeu 27 Jan 2011 18:42

Au Yémen également, les revendications sont passées au stade politique.

AFP, Cyberpresse - 27 jan 2011
http://www.cyberpresse.ca/international ... -yemen.php

Après la Tunisie et l'Égypte, la révolte gagne le Yémen

Des milliers de Yéménites, inspirés par la Tunisie et l'Egypte, ont manifesté jeudi à Sanaa à l'appel de l'opposition pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Le président tunisien « est parti après 20 ans, 30 ans au Yémen, ça suffit », scandaient les manifestants en référence au mouvement de contestation populaire sans précédent en Tunisie qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali après 23 ans au pouvoir.

La « Révolution du Jasmin » en Tunisie a provoqué une onde de choc dans plusieurs pays arabes, notamment en Egypte, théâtre cette semaine de manifestations sans précédent contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trois décennies, qui ont fait six morts. Mais le ministre yéménite de l'Intérieur, Motahar Rachad al-Masri, a exclu toute similitude avec la révolte tunisienne qui a conduit à la chute de Ben Ali le 14 janvier. « Le Yémen ne ressemble pas à la Tunisie », a-t-il déclaré à l'AFP, affirmant que le Yémen « est un pays démocratique » et les manifestations sont pacifiques.

« Non au renouvellement du mandat, non à la transmission héréditaire du pouvoir », « l'heure du changement a sonné », répétaient les manifestants yéménites qui s'étaient rassemblés pendant deux heures à l'appel d'une coalition de partis de l'opposition parlementaire.
« Nous nous rassemblons aujourd'hui pour demander le départ du président Saleh et de son gouvernement corrompu », a lancé à l'adresse de la foule un député du parti islamiste Al-Islah, Abdelmalik al-Qasuss.

L'opposition a organisé quatre manifestations distinctes dans la capitale pour « disperser les forces de police », selon l'un des organisateurs. Les forces anti-émeutes se tenaient à distance des manifestants, mais elles ont renforcé les mesures de sécurité autour du ministère de l'Intérieur et de la Banque centrale.
Le Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir), a organisé quatre contre-manifestations qui ont réuni des milliers de personnes dans la capitale. « Ne faites pas tomber la démocratie et la Constitution », pouvait-on lire sur l'une des banderoles brandies par des manifestants pro-gouvernementaux.

Les manifestations se sont multipliées ces derniers jours au Yémen, un pays rongé par la pauvreté et le chômage.
Le gouvernement a annoncé cette semaine une augmentation des salaires, une mesure destinée à « prévenir des problèmes similaires à ceux de la Tunisie », selon l'analyste yéménite Mustapha Nasr, interrogé par l'AFP.
Au pouvoir depuis 1978, M. Saleh a été élu pour la première fois en 1999 au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans. Il a été réélu pour la deuxième fois en 2006 pour un mandat qui arrive à expiration en 2013. Un projet d'amendement de la Constitution, en discussion au Parlement malgré le refus de l'opposition, pourrait ouvrir la voie à une présidence à vie pour l'actuel chef de l'Etat.
L'opposition accuse en outre le président Saleh, 68 ans, de vouloir transmettre la présidence à son fils aîné Ahmad, chef de la garde républicaine, unité d'élite de l'armée. Mais le chef de l'Etat s'est défendu dans un discours télévisé dimanche soir de vouloir transmettre le pouvoir à son fils. « Nous sommes une république, et je suis contre la transmission du pouvoir », a-t-il dit.

Les manifestations de jeudi s'inscrivent dans le cadre d'un programme de protestations de l'opposition, à l'approche des élections législatives prévues le 27 avril. Le CPG et les partis de l'opposition avaient décidé d'engager le dialogue pour faire évoluer le Yémen vers un régime parlementaire avant ces élections, mais ce dialogue a marqué le pas.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
RFI - 27 jan 2011
http://www.rfi.fr/moyen-orient/20110127 ... uvernement

La « Rencontre commune »

La « Rencontre commune » est le fruit d'une alliance ambigüe entre socialistes et islamistes. Les premiers s'inscrivent dans l'héritage de la défunte République démocratique du Yémen du Sud. Les seconds ont doté leur mouvement al-Islah d'une branche caritative très mobilisée dans l'éducation des jeunes.

Al-Islah est la principale organisation non-gouvernementale du Yémen. Elle est très ancrée parmi les commerçants qui sont passés sans difficulté des connections marchandes les plus traditionnelles aux systèmes de communication numériques. Ce nouveau front social s'est consolidé ces dernières années, le Yémen demeurant le plus pauvre du monde arabe, malgré sa production quotidienne de quelque 300 000 barils de pétrole.

40 % des 23 millions de Yéménites vivent avec moins de deux dollars par jour. Ce bilan désastreux n'empêche pas le président Saleh de chercher à s'incruster à vie à la présidence où il a déjà passé plus de trois décennies, de celle du Yémen du Nord en 1978, à celle du Yémen réunifié depuis 1990. Jusqu'ici, il est parvenu à réprimer le front sécessionniste du Sud et celui de la rébellion chiite au nord avec l'aide saoudienne. Et depuis le début de la décennie, Washington l'appuie contre al-Qaïda qui a installé au Yémen sa tête de pont dans la péninsule arabique.


EDIT

JORDANIE

Le Monde - 28 jan 2011
http://www.lemonde.fr/proche-orient/art ... _3218.html

Des milliers de Jordaniens manifestent

La vague de protestations se poursuit au Proche-Orient. Plus de 3 000 personnes, selon la police, sont descendues dans la rue après la prière, vendredi 28 janvier à Amman, la capitale de la Jordanie, pour protester contre la vie chère et la politique économique du gouvernement, avec l'Egypte et la Tunisie en toile de fond.

"O Egypte, déploie tes hommes et débarrasse-nous d'Hosni Moubarak", "Hosni Moubarak, l'avion t'attend", "Salutations au peuple égyptien, toute la nation s'inspire de vous", "Ben Ali, attention, Hosni Moubarak va te rejoindre", "Salutations chaleureuses à la puissante Tunisie", scandaient les manifestants en brandissant des drapeaux jordaniens et ceux de leurs partis.

"Contre la vie chère et pour des réformes"
Ils répondaient à l'appel de la confrérie des Frères musulmans et de sa branche politique, le Front de l'action islamique, à manifester "contre la vie chère et pour des réformes politiques". Sur les banderoles, on pouvait ainsi lire : "A bas le gouvernement Rifaï" (en référence au premier ministre jordanien, Samir Rifaï), "Nous voulons un gouvernement de salut national", "Pas d'alternative aux réformes politiques", "Ensemble pour des réformes politiques et économiques".

Des partis politiques de gauche et des syndicats professionnels participaient au défilé, lequel était encadré par un important dispositif policier. A la mi-journée, aucun incident n'avait été enregistré. Des manifestations avaient lieu également à Irbid, ville située au nord de la capitale jordanienne, Al-Karak, Maan et Diban, dans le sud du pays, avec une première estimation totale de "près 2 000 personnes", selon le porte-parole de la police, Mohamad Khatib.

Ces manifestations contre la vie chère sont les troisièmes dans le royaume depuis la chute de l'ex-président tunisien Ben Ali. Le gouvernement a annoncé le déblocage de près 500 millions de dollars (365 millions d'euros) pour augmenter les salaires des fonctionnaires et des retraités civils et militaires, favoriser la création d'emplois et faire baisser les prix.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede spleenlancien le Mar 1 Fév 2011 16:32

le dirigeant syrien va bientôt être fixé. Il pourra juger sur pièces si la confiance affichée au cours d'un entretien au WSJ était de mise ou pas... : http://online.wsj.com/article/SB1000142 ... 33236.html

Appel à manifester vendredi en Syrie contre la"Monocratie"...

L'Orient-Le jour a écrit:Un appel à manifester vendredi après-midi contre la "monocratie, la corruption et la tyrannie" en Syrie a été lancé ces derniers jours sur Facebook, pourtant censuré, au moment où des manifestations sans précédent en Egypte demandaient le départ du président Hosni Moubarak.
Un groupe Facebook, qui avait réuni plus de 7.800 membres mardi matin, a lancé un appel à manifester sous le slogan de "la Révolution syrienne 2011".

Il invite les jeunes syriens à manifester vendredi après la prière, "la première journée de la colère du peuple syrien et de rébellion civile dans toutes les villes syriennes".
"Vous ressemblez aux jeunes de Tunisie et d'Egypte. Nous ne voulons pas une révolution violente mais un soulèvement pacifique (...), haussez la voix d'une manière pacifique et civilisée, car exprimer ses opinions est garanti par la Constitution", indique le groupe dans un communiqué publié sur le site.
"Il ne faut plus accepter l'injustice", insiste-t-il.
"Nous ne sommes pas contre ta personne mais contre la monocratie, la corruption et la tyrannie et le fait que ta famille et tes proches se soient accaparé des richesses", indique encore le texte, en s'adressant au président syrien, Bachar al-Assad.
Le site Facebook est bloqué par les autorités syriennes mais les internautes, grâce à certains programmes, peuvent contourner la censure.
Un autre groupe Facebook a appelé à un sit-in jeudi à 15H00 (13H00 GMT) devant le Parlement à Damas "en solidarité avec les étudiants, les employés, les chômeurs et les retraités désargentés".
Samedi après-midi, les forces de l'ordre avaient empêché un rassemblement de jeunes près de l'ambassade d'Egypte à Damas. L'appel à ce rassemblement de solidarité avec les manifestants avait été également lancé sur Facebook.
Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a dû quitter mi-janvier le pouvoir sous la pression de la rue. Et l'Egypte est ébranlée depuis une semaine par un mouvement de contestation similaire contre le président Hosni Moubarak.


Article original :
http://www.lorientlejour.com/category/D ... ie%22.html

Au Yémen, on convoque le Parlement...
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/ ... nvoque.php

En Jordanie, le Roi Abdallah II a limogé le cabinet et nommé un nouveau PM...

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/ ... nistre.php

Ca respire la sérénité :hehe:
Dernière édition par spleenlancien le Mar 1 Fév 2011 20:29, édité 1 fois.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Mar 1 Fév 2011 20:21

SYRIE

Si ce sont les dictatures les plus féroces et les plus "socialisantes" qui tombent les premières, la Syrie devrait être la prochaine.
La déstabilisation de la Syrie aurait des implications au Liban (une manifestation a eu lieu aujourd'hui à Beyrouth devant l'ambassade d'Egypte) et en Turquie via le Kurdistan (Erdogan s'inquiète de la dimension prise par le mouvement et exhorte le régime égyptien à céder au plus vite).

L'Orient-Le Jour - 29 jan 2011
http://www.lorientlejour.com/category/M ... ebook.html

Des internautes se plaignent du blocage de Facebook

Les autorités syriennes ont suspendu les programmes permettant d'accéder aux discussions en ligne sur Facebook via les téléphones portables, renforçant ainsi des restrictions à l'usage d'Internet déjà draconiennes à la suite du renversement du dirigeant tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, ont rapporté des utilisateurs à l'agence Reuters. Nimbuzz et eBuddy, deux programmes permettant d'accéder à Facebook Chat et à d'autres messageries en ligne via une simple interface, ne fonctionnent plus en Syrie, ont précisé ces utilisateurs, toujours à l'agence Reuters. La page principale de Facebook est elle aussi bloquée mais des serveurs, baptisés proxies, permettent aux Syriens, notamment les plus jeunes, de contourner ces contrôles.
« Tous les indicateurs sont au rouge depuis la révolution en Tunisie. La politique de censure de fer n'a pas changé », a déclaré Mazen Darouiche, responsable du Centre syrien des médias et de la liberté d'expression, fermé par les autorités il y a trois ans.

Le parti Baas est au pouvoir en Syrie depuis 1963, date à laquelle il a interdit toute opposition et instauré un état d'urgence toujours en vigueur. Les médias syriens, contrôlés par le gouvernement, ont à peine rendu compte de la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, renversé au terme d'un mois de contestation sociale et politique facilitée par l'utilisation d'Internet. Un journal de Damas a attribué le renversement du dirigeant tunisien à sa proximité avec l'Occident. Les autorités syriennes ont tout de même augmenté une subvention destinée aux fonctionnaires avec l'espoir d'éviter des manifestations similaires à celles de la Tunisie, où elles ont été alimentées par la colère contre la cherté de la vie. Le président syrien, Bachar el-Assad, dispose de sa propre page Facebook. Des responsables syriens ont pourtant justifié l'interdiction de ce site par leur souci d'éviter qu'Israël « s'insinue dans la jeunesse syrienne ».
Facebook, quant à lui, a dit n'être au courant que de perturbations de ses services en Égypte.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede tagrawla le Jeu 3 Fév 2011 17:47

Al-Oufok
Manifestations au Yémen contre le président Saleh


jeudi 3 février 2011, par La Rédaction

Image


Des centaines de personnes ont manifesté, jeudi, contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, à l’appel de l’opposition à Aden dans le sud du Yémen, avant d’être dispersées par la police, a rapporté le correspondant de l’AFP.

D’autres villes du sud du Yémen ont également été le théâtre de manifestations contre le pouvoir central à l’appel du Forum Commun, coalition de l’opposition qui a organisé un important rassemblement dans la capitale, Sanaa.
Dans le quartier de Crater à Aden, des centaines de personnes se sont rassemblées, brandissant des banderoles "Les corrompus et les tyrans doivent partir", "Le temps du changement est venu". Mais les forces de l’ordre, qui étaient déployées en force depuis le matin, ont dispersé les manifestants lorsqu’ils ont voulu entamer leur marche, tirant des balles réelles et des grenades lacrymogènes. Des témoins ont affirmé que deux manifestants avaient été blessés.
Dans le même temps, une trentaine de militants sudistes, qui voulaient participer à une manifestation à l’appel du mouvement sécessionniste sudiste à Aden, ont été arrêtés jeudi, selon des sources de ce mouvement. Les militants tentaient de se rassembler sur une place du quartier de Cheikh Othman, pour la traditionnelle manifestation organisée tous les jeudis par le mouvement sudiste pour réclamer la libération des prisonniers. État indépendant jusqu’à 1990, le sud du Yémen est le théâtre d’une contestation de sudistes qui réclament l’autonomie, voire l’indépendance.
Des milliers de personnes ont également manifesté jeudi, certaines à l’appel du Mouvement sudiste, pour réclamer l’indépendance du Sud et d’autres à l’appel du Forum Commun, pour réclamer le départ du président Saleh, dans différentes villes du sud du Yémen.

***

"Jour de colère" à Sanaa, où 20.000 Yéménites manifestent

Plus de 20.000 manifestants se sont rassemblés jeudi dans les rues de Sanaa pour réclamer un changement de régime et signifier au président Ali Abdallah Saleh que sa promesse de quitter le pouvoir en 2013 n’est pas suffisante.
D’autres rassemblements sont prévus à travers le Yémen, dont Saleh tient les rênes depuis plus de 30 ans. Ses partisans sillonnent la capitale munis de mégaphones pour inviter les habitants à se joindre aux contre-manifestations.
En début de matinée, la mobilisation des contestataires, inspirés par leurs homologues tunisiens et égyptiens, était sans précédent depuis le début du mouvement, entamé il y a deux semaines.
"Le peuple veut un changement de régime ! Non à la corruption ! Non à la dictature !", scandaient les manifestants.
Entre autres concessions, le président s’est engagé mercredi à céder le pouvoir à la fin de son mandat, qui expire en 2013, et a exclu que son fils lui succède, ce qui n’a pas apaisé ses détracteurs.
"Aujourd’hui, nous allons accentuer la pression sur le président Saleh, qui devra faire davantage de concessions à l’opposition", a lancé jeudi Wael Mansour, l’un des organisateurs de la manifestation de jeudi.
Les enjeux sont d’importance pour ce pays en proie à un regain d’activité d’Al Qaïda, mais aussi à une guérilla séparatiste au Sud et à un soulèvement chiite dans le nord, le tout sur fond de pauvreté endémique. Un tiers des Yéménites souffrent régulièrement de la faim.
Washington compte fermement sur l’action de Sanaa face à des extrémistes islamistes dont les activités s’étendent au-delà de la frontière saoudienne et qui mettent en péril la stabilité de l’ensemble de la région.
Selon l’agence de presse officielle Saba, Barack Obama a téléphoné à son homologue yéménite pour saluer son initiative de mercredi. "Vous avez bien géré la situation et j’ai hâte de coopérer avec vous dans le cadre d’un partenariat bénéfique pour nos deux pays", lui aurait-il déclaré.

(Jeudi, 03 février 2011 - Avec les agences de presse)
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Mar 8 Fév 2011 18:36

Radio Canada, avec Reuters et AFP - 08 fev 2011
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/In ... sion.shtml

La voix de la contestation s'élève en Arabie saoudite

Les soulèvements populaires en Tunisie et en Égypte ont des échos jusqu'en Arabie saoudite où un groupe de Saoudiens a lancé une campagne sur Facebook pour réclamer des réformes politiques, sociales et économiques. Le groupe qui compte plus de 2000 membres prône l'instauration d'une monarchie constitutionnelle et la tenue d'élections législatives dans le riche royaume dirigé sans partage par la dynastie des Al Saoud depuis les années 1930.

Davantage de justice, de droits et de liberté
Baptisé « Le peuple veut la réforme du régime », le groupe d'opposants demande également davantage de respect des droits de la personne dans le pays et davantage de droits pour les femmes à qui le régime interdit de conduire, de travailler, de se marier ou de voyager sans obtenir au préalable l'autorisation d'un membre masculin de leur famille. Sur le plan légal et juridique, les membres de cette communauté informatique réclament un système indépendant et plus équitable, une répartition plus équitable de la richesse dans le pays et des mesures pour combattre efficacement le chômage qui stagne autour de 10 % dans le royaume.
Considérant l'impact majeur qu'ont eu les médias sociaux dans l'organisation des révoltes en Tunisie et en Égypte, la famille royale saoudienne redoute une contagion rapide du mouvement de révolte dans la péninsule arabique.

Perte d'un allié de taille pour le royaume
Selon l'agence Reuters, la monarchie saoudienne voit d'un très mauvais oeil la chute possible de Hosni Moubarak en Égypte qui ferait perdre au royaume un solide allié contre l'influence grandissante de l'Iran au Moyen-Orient.
Sur le plan intérieur, la monarchie saoudienne dispose toujours de ressources financières importantes qui peuvent être mises à contribution pour apaiser les tensions sociales dans le royaume.Riyad s'inquiète également de l'attitude de Washington qui a rapidement pris ses distances du président Moubarak en Égypte qui, tout comme l'Arabie saoudite, est un allié de longue date des États-Unis dans la région.

L'attitude de Washington face à l'Égypte inquiète Riyad
« Les Saoudiens sont préoccupés par ce qu'il considèrent comme la faute diplomatique des États-Unis consistant à paraître lâcher trop facilement Moubarak », comme ils l'avaient fait il y a plus de 30 ans avec le chah d'Iran, a déclaré à Reuters Simon Henderson, observateur des affaires saoudiennes basé à Washington.
« Si les États-Unis poussent au changement en Égypte, la famille royale saoudienne sentira très bientôt la pression sur elle », estime pour sa part Asma Alcharif, professeur de sciences politiques à l'Université américaine de Beyrouth.
Cette tempête qui s'élève au Moyen-Orient survient par ailleurs à un moment délicat pour la monarchie saoudienne. La santé du roi Abdallah, âgé de 87 ans, se fait de plus en plus fragile tandis que celle du prince héritier Sultan, lui aussi très âgé, décline également. Le successeur possible du trône saoudien devient leur frère Nayef, ministre de l'Intérieur.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Sam 12 Fév 2011 19:01

¨
SYRIE

Al-Raï, rapporté par Courrier international - 10 fev 2011
http://www.courrierinternational.com/ar ... e-revolter

Même si le peuple syrien se mobilise, le président Assad n'hésitera pas à noyer toute révolte dans le sang, estime le quotidien koweïtien Al-Raï, en se basant sur des analyses de hauts responsables américains.

Damas peut-elle se révolter ?
par Hussein Abdelhussein

Soudainement, toutes les instances de l'administration américaine sont plongées dans les affaires arabes. Une révolution en Tunisie, une autre en Egypte, de l'agitation au Yémen, des tensions en Jordanie et peut-être des choses qui bougent en Syrie. Peut-être. Mais, désormais, Washington essaie d'anticiper les choses.

Sous couvert d'anonymat, de hauts responsables américains expliquent que la situation en Syrie ressemble à celle de l'Egypte, où le "moteur essentiel des événements" a été le groupe du 6 avril, "un groupe de jeunes laïcs de la classe moyenne qui savent utiliser les technologies et Internet à leur profit". Et d'ajouter: "Tout ce qu'il faut pour déclencher un tel événement est une étincelle. Le président syrien Bachar Al-Assad doit être inquiet." Selon eux, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en visite à Damas le dimanche 6 février, a "appelé son homologue à procéder d'urgence à des réformes avant de se voir contraint de faire des concessions sous la pression de la rue. Celle-ci alors demandera davantage de concessions, jusqu'à exiger le départ du président."

Les chances de succès d'une révolution populaire contre Assad ? "Tout le monde a son idée, mais personne, ni même le régime, ne sait ce qui va se passer. Ce qui est certain, c'est que le peuple syrien a compris que les régimes répressifs de Tunis et du Caire étaient faibles et qu'on ne pouvait plus user d'une violence à grande échelle comme dans les années 1980, puisque, aujourd'hui, le monde entier serait témoin. Par ailleurs, l'expérience égyptienne montre que la fermeture d'Internet et des chaînes satellitaires n'a servi à rien."

Et les points forts du régime syrien ? "Le maillage exceptionnel de la société par les services des renseignements, ce qui permet d'arrêter un mouvement de contestation avant qu'il ne prenne forme." Toutefois, les mêmes sources ajoutent : "Ces capacités préventives et répressives ont des limites si les Syriens devaient se mobiliser massivement." Selon des responsables américains bien informés, "deux régions seraient probablement plus touchées que les autres, à savoir la capitale où les services se heurtent à la densité de la population [sunnite] et Hassakeh, à l'est du pays, où vit la minorité kurde qui est la plus active face au régime; et peut-être aussi le Sud, avec les Druzes".

Et d'ajouter: "Le chef de la sécurité d'Etat, Ali Mamlouk, et son second, Zouhair Hamad, ont annulé les congés dans les services. Par ailleurs, les Occidentaux ont constaté une activité en hausse de ces éboueurs qui traversent les quartiers à pied durant la nuit et dont la plupart sont des agents des renseignements." La situation peut-elle dégénérer ? "Difficile à dire, puisque le régime peut s'appuyer sur un certain nombre de généraux dans l'armée, majoritairement alaouite [secte hétérodoxe de l'islam à laquelle appartient la famille Assad], dans les environs de Damas qui sont fidèles à Bachar et à son frère Maher. Ils peuvent intervenir sur-le-champ pour protéger les bâtiments sensibles tels que le Palais du peuple [siège de la présidence qui surplombe la capitale], les centres des services et les ministères."

S'il devait y avoir une agitation populaire importante, ces sources s'attendent à ce que ce soit l'armée qui investisse Damas "puisque la police est extrêmement corrompue et risque de s'effondrer au premier retournement de situation". Et Assad "répétera probablement le scénario appliqué par ses alliés à Téhéran en 2009, c'est-à-dire provoquer un bain de sang dans les rues de la capitale, plutôt que de faire la moindre concession".


D'autres infos d'il y a quelques jours...
Syrie: mort du cinéaste opposant Omar Amiralay sous la torture
http://www.mediarabe.info/spip.php?article1936

Les autorités ont annoncé, hier, le décès du cinéaste syrien Omar Amiralay, à son domicile de Damas. Deux versions officielles divergent sur les causes de cette disparition. L’une l’attribue à une embolie cérébrale, l’autre à une crise cardiaque ! Ces divergences "officielles" accentuent la crédibilité de la version de l’opposition citée par "Beirut Observer", selon laquelle Amiralay est mort sous la torture.
Le réalisateur syrien proche de l’opposition, Omar Amiralay, est décédé samedi à l’âge de 66 ans. Il a longtemps dénoncé, dans ses réalisations et ses films documentaires, la vie sociale et économique de la Syrie qui ne cesse de se dégrader depuis le mouvement de redressement du 8 mars 1963 et l’arrivée du Baas au pouvoir. Il avait été convoqué par les Services, avec plusieurs autres opposants, accusés d’avoir appelé à manifester et de réclamer des réformes politiques et des libertés.
(.../...)" (MediArabe, 06/02/2011)

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Syrie: Assad fait arrêter Ghassan Najjar, vendredi à l’aube, pour terroriser les opposants
http://www.mediarabe.info/spip.php?breve2952

Selon le site « Elaph.com », les services syriens ont enlevé l’intellectuel syrien Ghassan Mohammed Najjar, lors d’une perquisition musclée dans sa maison à Alep, à 3h00 du matin. Najjar, chef du Mouvement islamiste démocratique syrien, avait lancé un appel aux Syriens, le 30 janvier, les invitant à participer en masse aux manifestations pacifiques de la journée de la colère, prévue demain samedi 5 février. Son appel, relayé par les réseaux sociaux et les sites internet, a inquiété le régime de Damas, qui a décidé de l’arrêter à titre préventif. Depuis, les mouvements d’opposition syrienne ont avancé la date de la mobilisation, qui doit débuter ce vendredi à l’issue de la prière, et qui doit se poursuivre demain et la semaine prochaine, jusqu’à ce que la dictature cède, affirment discrètement plusieurs syriens." (MediArabe, 04/02/2011)
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Dim 13 Fév 2011 16:52

4 000 manifestants, la plupart étudiants, ont manifesté hier samedi dans le centre de Sanaa pour réclamer le départ du président Saleh aux cris de "Dégage, dégage Ali", "la révolution yéménite après celle de l'Egypte". Mais 10 000 partisans du régime, dont beaucoup issus des tribus de la région, armés de gourdins et de bâtons, les attendaient Place Tahrir où ils avaient dressé leurs tentes. La manifestation a été dispersée, apparemment sans résistance. La simultanéité des manifestations entre partisans et opposants au régime devient fréquente sans que cela donne lieu jusqu'à présent à une confrontation violente, sans que la position du président ne paraissent réellement menacée.

En réalité les vrais affrontements au Yémen ont lieu ailleurs, loin de la capitale et pour d'autres raisons...

IRIN - 27 oct 2011
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench ... rtID=90890

Yémen: La pénurie qui sévit attise la violence

SANAA - Selon un nouveau rapport, les violences dues au manque de terres et de ressources en eau font plus de morts que la rébellion, le « terrorisme » et le sécessionnisme réunis.

Le Yémen est aux prises avec un mouvement sécessionniste de plus en plus violent dans le sud, des rébellions récurrentes dans le nord et des attentats commis régulièrement contre le gouvernement par Al-Qaïda dans la péninsule arabique, la branche locale d’Al-Qaïda. Alors que ces crises font la une des journaux et attirent l’attention des dirigeants occidentaux, les conflits sociaux dus à la pénurie de ressources représentent peut-être une menace plus insidieuse à long terme pour le pays, souligne le rapport Under Pressure: Social Violence over Land and Water in Yemen (Sous pression: les violences sociales au sujet de la terre et de l’eau au Yémen).

« Le Yémen est aujourd’hui en proie à un grand nombre de difficultés », a dit à IRIN Gavin Hales, chercheur principal du rapport. « Il est dommage que les violences sociales au sujet de la terre et de l’eau aient reçu relativement peu d’attention en dépit des impacts considérables qu’elles ont sur le développement socioéconomique de nombreux citoyens ordinaires du Yémen et des milliers de morts qu’elles causent chaque année ».
La plupart de ces violences ont lieu dans les zones rurales, sur lesquelles le gouvernement central a peu de contrôle, et coûtent la vie à plus de 4 000 personnes par an, selon le ministre de l’Intérieur, un chiffre qui ne comprend pas une grande proportion de cas jugés par la loi tribale.

La taille moyenne des propriétés foncières diminue face à une croissance démographique de 300 % par année et l’absence de système de cadastre fiable et détaillé ouvre la voie à des litiges fonciers de longue durée. Jusqu’à la moitié des affaires portées devant les tribunaux sont liées à la question des terres et nombre d’entre elles durent des années. Le système est aussi sujet à une corruption massive qui compromet encore davantage la crédibilité du gouvernement. Les affaires étant peu souvent portées devant la justice, la violence devient une option lorsque la médiation tribale échoue.

Eau
La pénurie d’eau au Yémen est peut-être la crise la plus redoutable à laquelle le pays est confronté. La disponibilité annuelle en eau par personne représente seulement 2 % de la moyenne mondiale et Sanaa pourrait être la première capitale du monde à être privée d’eau. L’origine du conflit actuel sur les ressources en eau remonte aux années 1970, a dit Gerhard Lichtenthaeler, consultant pour la Deutsche Geselischaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ), une entreprise de coopération internationale qui cherche à apaiser les conflits liés à l’eau.

À cette époque, les conflits concernaient les eaux de surface, mais des Yéménites de retour d’Arabie Saoudite et y ayant appris l’existence de la technologie des puits tubulaires ont commencé à creuser des puits au Yémen. « Dans un premier temps, ça a permis de résoudre les conflits, car vous aviez votre propre puits sur votre propre terrain. Jusqu’à ce que, 20 ans plus tard, les gens réalisent que cette eau n’allait bien entendu pas durer toujours ». Aujourd’hui, la construction d’un nouveau puits, notamment sur des terres en litige, peut provoquer des tensions entre tribus.

La question de savoir si la pénurie de terres et d’eau est la source des conflits ou seulement un élément déclencheur d’une grogne latente se pose toujours. « La pénurie et la gestion des ressources sont en effet les principaux moteurs de conflits dans de nombreuses régions », a dit M. Hales.
« Il est néanmoins important de reconnaître que [ces problèmes] sont liés à d’autres sujets de mécontentement comme la vengeance et la désaffection politique ». En 2009, « il y a eu des manifestations à Lahj et à Aden contre les interruptions des systèmes municipaux d’approvisionnement en eau et, bien sûr, [ces reproches] s’inscrivent dans des revendications plus générales », a-t-il dit, en faisant référence aux protestations des habitants du Sud qui se plaignent d’être marginalisés politiquement et économiquement par le gouvernement, principalement composé de citoyens du Nord.

Armes à feu
Les violences sociales dans cette république appauvrie sont exacerbées par la possession très répandue d’armes. Les statistiques fréquemment citées selon lesquelles le Yémen compterait 60 millions d’armes à feu ont été discréditées à plusieurs reprises, mais l’estimation plus réaliste de ce rapport, qui relève environ 11 millions d’armes à feu dans ce pays de 23 millions d’habitants, représente néanmoins l’un des taux les plus élevés du monde.

En raison de cette omniprésence des armes, les conflits liés aux ressources sont plus susceptibles de faire des morts. « Le gouvernement yéménite a pris des mesures importantes – en particulier depuis 2007 – pour restreindre le port d’arme dans les villes et diminuer la quantité d’armes sur le marché intérieur », a dit M. Hales.
Cependant, le manque de contrôle du gouvernement central sur les zones rurales rend politiquement difficile l’application de ce genre de mesures en dehors des villes, surtout si l’on tient compte du rôle important des armes dans la culture tribale. « C’est un domaine dans lequel les communautés locales pourraient s’aider elles-mêmes, en cherchant par exemple à rétablir les traditions de sécurité et garantir un accès sécurisé aux écoles, aux marchés et aux établissements de santé », a-t-il ajouté.

L’avis des chefs tribaux sur le rôle des armes dans les conflits est mitigé. « Le problème, ce n’est pas les armes à feu », a dit à IRIN le cheik Mohammed Al-Shaif, du gouvernorat d’Al-Jawf. « Le port d’arme fait partie de notre société et de notre culture. Ce ne sont pas les armes qui tuent les gens, c’est leur mentalité ».
Il a ajouté que malgré tout, les chefs tribaux pourraient être disposés à renoncer à leurs armes. « Les gens que je connais sont prêts à déposer les armes si on leur garantit qu’ils ne seront pas victimes de violences et que la loi sera respectée par tous. Les tribus sont prêtes à accepter la loi si elle est juste ».

Le cheik se plaint toutefois que les lois en matière d’armes à feu ne sont pas appliquées équitablement. « Par exemple, la loi interdisant le port d’arme n’a pas été appliquée de manière équitable. On a fait des exceptions pour les officiers de haut rang. Aussi, les riches qui possèdent plusieurs voitures ne sont pas contraints de s’arrêter aux postes de contrôle pour être fouillés ».
Le cheik a également fait écho à l’appel de M. Hales en faveur du rétablissement des traditions de sécurité. Il appelle en particulier à l’élimination des conflits tribaux dans la capitale, Sanaa. Le meurtre d’un chef tribal, un acte de représailles survenu à peine quelques heures plus tôt devant un restaurant bondé de Sanaa, ajoutait une certaine solennité à son discours.

Rareté des ressources
Le cheik Mohammed a laissé entendre qu’il serait prêt, avec certains de ses semblables, à accepter la volonté du gouvernement, même sur les terres tribales, s’ils avaient confiance dans le gouvernement central. « S’il y avait une intention réelle et sincère de la part du gouvernement de résoudre les problèmes sociaux de manière équitable, la loi serait respectée », a-t-il ajouté.

Alors que les décideurs américains examinent la possibilité d’accorder au Yémen un milliard de dollars pour aider le gouvernement à faire face aux menaces posées à sa sécurité, les analystes s’interrogent à savoir si la violence politique constitue le principal obstacle à long terme à la stabilité du Yémen.
« La violence sociale est la plus grande menace à long terme pour le Yémen », a dit Abdul-Ghani al-Iryani, un analyste politique yéménite. « On peut mettre fin relativement facilement à la violence politique et à la violence de l’État contre la population par l’intermédiaire d’un nouvel accord politique. Mais la rareté des ressources demeure un problème épineux qui ne peut être réglé par consensus politique et qui demande beaucoup plus d’efforts ».
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede spleenlancien le Lun 14 Fév 2011 18:17

Il y a eu une manif assez brutalement reprimée a Karzakan, dans le royaume de Bahrein où la majotié de la population est chiite alors que la famille regnante est sunnite.
Dans la capitale Manama, la police a mis en place des barrages et envoyé des hélicos...
Je poste ici en attendant d'ouvrir un topic si les choses devaient evoluer.

http://fr.euronews.net/2011/02/14/le-ba ... la-colere/
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Mer 16 Fév 2011 16:09

Je doute que cela aille très loin à Bahrein. Le pouvoir est sunnite et la majorité chiite. Les manifestants demandent un rééquilibrage des pouvoirs, des réformes politiques, une monarchie constitutionnelle... Pas très intéressant.

Au Yémen, les manifestations sont devenues quotidiennes.
Le mouvement de contestation a commencé il y a un mois. Revendications économiques puis politiques. Des manifestations sans heurts dans un premier temps. Mais depuis quelques jours les partisans du régime interviennent directement à Sanaa pour provoquer la dispersion des manifestations. On semble être passé maintenant à un stade d'affrontements systématiques. La répression devient plus dure. Aujourd'hui un manifestant a été tué et trois autres blessés à Aden.

Au Yémen, la classe moyenne est relativement faible, et les étudiants qui composent en grande partie ce mouvement ne semblent pas pour l'instant en mesure de créer le rapport de forces qui précipiterait de la chute de la famille Saleh.

AFP, La Croix - 16 fev 2011
http://www.la-croix.com/afp.static/page ... 6gyzed.htm

Nouveaux affrontements au Yémen entre étudiants et partisans du pouvoir

SANAA - Au moins quatre manifestants ont été blessés mercredi au Yémen lors d'affrontements opposant pour la quatrième journée consécutive des étudiants réclamant la chute du régime à des partisans du pouvoir, selon un correspondant de l'AFP.
Une autre mobilisation a rassemblé dans la capitale yéménite des centaines de juges réclamant "l'indépendance du pouvoir judiciaire".
Trois journalistes, dont un photographe d'Associated Press et un caméraman de la chaîne al-Arabiya basée à Dubaï, ont été battus lors de la répression par des partisans du Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) de la manifestation estudiantine.

Les partisans du président Ali Abdallah Saleh, armés de gourdins, de poignards et de pierres, se sont acharnés sur les étudiants dès qu'ils sont sortis de l'Université pour tenter de se diriger vers le palais présidentiel, sur la place Sabiine, selon le correspondant de l'AFP sur place. Les étudiants - quelques centaines - ont riposté en lançant des pierres sur leurs agresseurs, qui les ont ensuite poursuivis jusque sur le campus, où la police a tiré des coups de feu en l'air pour disperser les deux camps.

Mardi, quelque 3.000 manifestants, pour la plupart des étudiants, avaient déjà tenté de se diriger vers le palais présidentiel avant d'être brutalement dispersés par les partisans du CPG. "Les agissements des casseurs du CPG ne nous dissuaderont pas de continuer notre révolution pacifique", a affirmé à l'AFP le chef de l'Union des étudiants de l'Université, Radwan Massoud.

L'opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime, ne s'est pas associée à ces manifestations contre M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.
Pour leur part, des centaines de juges yéménites ont observé mercredi un sit-in devant le ministère de la Justice, réclamant "l'indépendance du pouvoir judiciaire et la démission de tous les membres du Conseil supérieur judiciaire, dont le ministre de la Justice". Les juges, venus de différentes régions du Yémen, ont également réclamé une hausse de leurs salaires, selon un correspondant de l'AFP.

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
XinHua - 15 fev 2011
http://french.news.cn/monde/2011-02/15/c_13733536.htm

Yémen: la police repousse les manifestants qui marchaient vers le palais présidentiel

SANAA - Des centaines de policiers anti- émeute et de partisans du gouvernement se sont affrontés à un millier de manifestants anti-gouvernementaux au cours d'une manifestation qui se dirigeait vers le palais présidentiel mardi dans la capitale du Yémen, blessant de nombreux manifestants.

Près de 500 policiers et partisans du gouvernement armés de matraques et de couteaux ont frappé un millier de manifestants anti- gouvernementaux, pour la plupart des étudiants et des avocats dans une rue importante devant l'université de Sanaa vers le palais présidentiel, blessant plusieurs manifestants, selon un correspondant de Xinhua.
"Le peuple veut la chute du régime; le peuple veut que le président (Ali Abdullah) Saleh et sa famille partent ", ont scandé les manifestants. Les policiers ont réussi à disperser les manifestations dans la Hail Street, à environ dix kilomètres du palais présidentiel, après avoir frappé les manifestants.

Par ailleurs, des centaines de manifestants anti-régime sont descendus dans les rues à Aden, ville portuaire du sud du pays.
"Les manifestants n'ont pas scandé de slogans séparatistes, mais ont fait écho aux slogans demandant à M. Saleh et à sa famille de quitter le pays", a indiqué une source de la police de province à Xinhua par téléphone. La police a tiré en l'air à plusieurs reprises pour disperser les manifestants qui s'étaient rassemblés dans les rues du district de Crater à Aden. Aucun affrontement n'a été rapporté.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Jeu 17 Fév 2011 17:53

¨
YEMEN

Les foyers de révolte s'étendent à travers le pays. On n'est pas loin du soulèvement général.
L'Orient-Le Jour - 17 fev 2011
http://www.lorientlejour.com/category/D ... _Aden.html

Yémen: violents heurts à Sanaa, déploiement de l'armée à Aden

Plus de 25 Yéménites ont été blessés dans de nouveaux affrontements jeudi à Sanaa entre des étudiants et des partisans du pouvoir, alors que l'armée se déployait en force à Aden, autre foyer de contestation, au lendemain de manifestations d'une rare violence. Les manifestants, estimés à quelque 2.000 personnes, pour la plupart des étudiants, ont été attaqués dès leur sortie du campus par des partisans du Congrès populaire général (CPG), armés de gourdins et de pierres.

"Le peuple réclame la chute du régime", répétaient d'une seule voix les étudiants, certains ripostant à coups de pierres à leurs attaquants. Quinze manifestants ont été blessés, ainsi que dix partisans du CPG, selon le correspondant de l'AFP. Les forces de sécurité ont tiré en l'air pour tenter de séparer les deux parties. Selon des témoins, des partisans du CPG ont également tiré à balles réelles. Un photographe de l'AFP a été blessé à la tête par une pierre alors qu'un vidéaste travaillant pour l'AFP a été frappé par des partisans du pouvoir.

Les heurts entre les jeunes et les partisans du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978, se produisent quotidiennement depuis cinq jours. Mercredi, au moins dix étudiants ont été blessés lors d'affrontements similaires, alors que les manifestants tentaient de marcher vers le palais présidentiel.
L'opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime, est restée à l'écart de la contestation. Elle n'a plus organisé de manifestation depuis une marche de dizaines de milliers de ses partisans le 3 février, après les promesses de réformes annoncées par le chef de l'Etat. M. Saleh avait annoncé le 2 février le gel des amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat en 2013, et affirmé qu'il ne chercherait pas à ce que son fils lui succède.

A Aden, principale ville du sud du pays, l'armée s'est déployée en force jeudi, au lendemain de très violents affrontements dans les différents quartiers de la ville entre des manifestants et les forces de l'ordre, qui ont fait deux tués et vingt blessés, selon le correspondant de l'AFP. Des centaines de personnes avaient défilé jusque tard dans la nuit dans les rues de l'ancienne capitale du Yémen du sud, réclamant la chute du régime.
Dans le quartier de Mansoura, des manifestants ont tenté de prendre d'assaut le poste de police et la prison centrale de la ville.
Dans le quartier de Khor Maksar, ils ont attaqué trois hôtels, brisant leur devanture ainsi que les vitres de commerces sur la rue principale, et coupé la circulation en mettant le feu à des pneus, selon le correspondant de l'AFP.
Des centaines de jeunes ont également défilé dans la nuit dans les quartiers de Crater et Khor Maksar, réclamant la chute du régime, a-t-on ajouté de même source. Vingt manifestants au moins impliqués dans ces troubles ont été arrêtés jeudi, selon un responsable local, alors que le président Saleh ordonnait la formation d'une commission d'enquête.

A Taez (270 km au sud-ouest de Sanaa), des centaines de jeunes manifestants ont campé, pour la sixième journée consécutive, sur un carrefour de la ville, rebaptisé "Place de la liberté", à l'instar de celle qui fut l'épicentre du soulèvement contre le régime égyptien. "Ali, dégage", "Après Moubarak, Ali", affirment les banderoles installées par les protestataires, qui ont appelé à une journée de manifestations vendredi, selon les habitants.
A Ebb (190 km au sud-ouest de Sanaa), des centaines ont également manifesté jeudi, appelant à la chute du régime, selon des témoins.

La chute des présidents tunisien Zine El Abidine Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak à moins d'un mois d'intervalle sous la pression de la rue ont encouragé les mouvements de contestation à travers le monde arabe.


BAHREIN

L'armée est intervenue pour déloger pendant leur sommeil les milliers de manifestants qui occupaient le rond-point de la Perle au centre de Manama. Bilan: 4 morts et plus de 200 blessés. Cela pourrait radicaliser ce mouvement jusqu'à présent réformiste et pacifique et mettre le roi en danger.
Dernière édition par Antigone le Ven 18 Fév 2011 09:12, édité 1 fois.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede spleenlancien le Jeu 17 Fév 2011 18:00

Image


Vidéo des affrontements du 16 02 2011
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Sam 19 Fév 2011 10:52

L'armée bahraini tire sur les manifestants.
La vidéo a été retirée de Youtube, mais quelques sites ont eu le temps de la charger.
http://fr.uppertweet.com/-YouTube-Bahra ... 99985.html


Oman se trouve au sud de la péninsule arabique. Le Yémen occupe la partie occidentale, Oman la partie orientale.
AFP, Tunisie focus - 18 fev 2011
http://www.tunisiefocus.com/20110218385 ... ormes.html

Les omanais aussi veulent des réformes

Quelque 300 Omanais, dont des femmes, ont manifesté pacifiquement aujourd'hui dans le centre de Mascate capitale d'Oman, pour demander des augmentations de salaires et des réformes politiques, selon un correspondant de l'AFP.
Les participants à ce défilé, le deuxième du genre en un mois, ont parcouru l'avenue centrale des ministères en brandissant des banderoles proclamant: "Mettez fin à la hausse des prix", "Augmentez les salaires", "Autorisez les banques islamiques". "Nous voulons des réformes", ont scandé les manifestants, encadrés par des forces de police comprenant des hommes et des femmes.

Le 17 janvier, quelque 200 Omanais avaient manifesté à Mascate pour protester contre le coût de la vie, un phénomène rare dans cette monarchie arabe du Golfe. Un mois plus tard, les autorités ont annoncé avoir fait passer le salaire minimum pour les Omanais travaillant dans le secteur privé de 364 dollars à 520 dollars par mois, alors que des protestations à caractère social et politique s'étendent dans les pays arabes.
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