De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede gloubi le Mer 30 Mar 2011 09:08

bajotierra a écrit:Et bien voilà une conséquence de " l'agression impérialiste contre kadafi " qui n'avait pas été prévue dans les brillants communiqués anti- intervention ....


Si je comprends bien, tu es favorable à l'intervention de la coalition mutée en celle de l'OTAN en Libye, Bajotierra ?

Que quelques pseudo-humanistes hystériques le soient, ok; mais là je vais de surprises en surprises voire de déceptions en déceptions, vraiment...

Je te rappelle qu'aucune intervention autre que celle des populations a fait tomber Ben Ali et Moubarak et que la rançon de cette intervention militaire en Libye dont Sarkozy a été le fer de lance, aboutira sans doute, après le gros du massacre, à la mise en place d'un gouvernement téléguidé par les dirigeants de ce système.

C'est pour cette révolution que tu te bats ?
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Valerie Solanas le Mer 30 Mar 2011 10:25

gloubi a écrit:Si je comprends bien, tu es favorable à l'intervention de la coalition mutée en celle de l'OTAN en Libye, Bajotierra ?

Si seulement c'était la seule personne ici à penser ça :siffle:
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede bajotierra le Jeu 31 Mar 2011 19:30

Je te rappelle qu'aucune intervention autre que celle des populations a fait tomber Ben Ali et Moubarak et que la rançon de cette intervention militaire en Libye dont Sarkozy a été le fer de lance, aboutira sans doute, après le gros du massacre, à la mise en place d'un gouvernement téléguidé par les dirigeants de ce système.

C'est pour cette révolution que tu te bats


non .

Ce que tu avances est une possiblité , mais pas la seule , et donc au vu de l'incapacité totale d'action du mouvement revolutionnaire international , ma position est de limiter les dégâts .

Je pars du principe que si j'étais un insurgé lybien perdu avec ma seule kalatchnikov sur un terrain plat et qu'en face de moi je verrai une douzaine de tanks kadaffistes qui veulent ma peau j'espererai en n'importe quel secours pour les détruire ( quitte a réfléchir ensuite avec les collégues sur les tenants et les aboutissants de ce secours . .) . Pas toi ?
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede gloubi le Jeu 31 Mar 2011 22:55

bajotierra a écrit:
Je te rappelle qu'aucune intervention autre que celle des populations a fait tomber Ben Ali et Moubarak et que la rançon de cette intervention militaire en Libye dont Sarkozy a été le fer de lance, aboutira sans doute, après le gros du massacre, à la mise en place d'un gouvernement téléguidé par les dirigeants de ce système.

C'est pour cette révolution que tu te bats


non .

Ce que tu avances est une possiblité , mais pas la seule , et donc au vu de l'incapacité totale d'action du mouvement revolutionnaire international , ma position est de limiter les dégâts .

Je pars du principe que si j'étais un insurgé lybien perdu avec ma seule kalatchnikov sur un terrain plat et qu'en face de moi je verrai une douzaine de tanks kadaffistes qui veulent ma peau j'espererai en n'importe quel secours pour les détruire ( quitte a réfléchir ensuite avec les collégues sur les tenants et les aboutissants de ce secours . .) . Pas toi ?


non .

Parce qu'à un moment il faut savoir sortir de ce jeu pervers qui fait que ceux qui ont le pouvoir peuvent le garder.
Le prix à payer est peut-être cher mais il l'est de toutes façons dans tous les cas de figures.
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Messagede tufaichié le Jeu 31 Mar 2011 23:06

gloubi a écrit:
bajotierra a écrit:
Je te rappelle qu'aucune intervention autre que celle des populations a fait tomber Ben Ali et Moubarak et que la rançon de cette intervention militaire en Libye dont Sarkozy a été le fer de lance, aboutira sans doute, après le gros du massacre, à la mise en place d'un gouvernement téléguidé par les dirigeants de ce système.

C'est pour cette révolution que tu te bats


non .

Ce que tu avances est une possiblité , mais pas la seule , et donc au vu de l'incapacité totale d'action du mouvement revolutionnaire international , ma position est de limiter les dégâts .

Je pars du principe que si j'étais un insurgé lybien perdu avec ma seule kalatchnikov sur un terrain plat et qu'en face de moi je verrai une douzaine de tanks kadaffistes qui veulent ma peau j'espererai en n'importe quel secours pour les détruire ( quitte a réfléchir ensuite avec les collégues sur les tenants et les aboutissants de ce secours . .) . Pas toi ?


non .

Parce qu'à un moment il faut savoir sortir de ce jeu pervers qui fait que ceux qui ont le pouvoir peuvent le garder.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede michel le Ven 1 Avr 2011 00:59

tufaichié a écrit:
gloubi a écrit:
bajotierra a écrit:
Je te rappelle qu'aucune intervention autre que celle des populations a fait tomber Ben Ali et Moubarak et que la rançon de cette intervention militaire en Libye dont Sarkozy a été le fer de lance, aboutira sans doute, après le gros du massacre, à la mise en place d'un gouvernement téléguidé par les dirigeants de ce système.

C'est pour cette révolution que tu te bats


non .

Ce que tu avances est une possiblité , mais pas la seule , et donc au vu de l'incapacité totale d'action du mouvement revolutionnaire international , ma position est de limiter les dégâts .

Je pars du principe que si j'étais un insurgé lybien perdu avec ma seule kalatchnikov sur un terrain plat et qu'en face de moi je verrai une douzaine de tanks kadaffistes qui veulent ma peau j'espererai en n'importe quel secours pour les détruire ( quitte a réfléchir ensuite avec les collégues sur les tenants et les aboutissants de ce secours . .) . Pas toi ?


non .

Parce qu'à un moment il faut savoir sortir de ce jeu pervers qui fait que ceux qui ont le pouvoir peuvent le garder.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede gloubi le Ven 1 Avr 2011 10:02

michel a écrit:
de canapé


Ils ne vous fournissent que des tabourets pour vos miradors à l'UMP ?
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Messagede Nico37 le Sam 2 Avr 2011 18:12

Der Spiegel n° 10 du 4 mars 2011, Mis en ligne sur le site du Spiegel le 5 mars 2011

Une occasion idéale Par Tom Segev Traduit de l’allemand par Jean-Paul Vienne pour La Paix Maintenant

[Né à Jérusalem en 1945, l’historien Tom Segev est l’auteur de nombreux ouvrages, dont en traduction française : C’était en Palestine au temps des coquelicots (Liana Levi, 2000) ; 1967. Six jours qui ont changé le monde (Denoël, 2007) ; Simon Wiesenthal : L’homme qui refusait d’oublier (Liana Levi, 2010). Éditorialiste à Ha’aretz, il notait le 29 décembre 2008 dans un article traduit par Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant, « il existe une autre vérité historique qui vaut la peine d’être rappelée dans ces circonstances : depuis l’aube de la présence sioniste sur la terre d’Israël, aucune opération militaire n’a jamais fait avancer le dialogue avec les Palestiniens » (« Gaza : de quelques fausses hypothèses » : www.lapaixmaintenant.org/article1898).

Dans cette interview accordée au Spiegel, il donne son avis sur la signification des révolutions arabes pour son pays et les chances qu’elles pourraient offrir de mettre un terme au rapport d’hostilité. Rappelant qu’Israël a jusqu’ici traité avec les hommes au pouvoir, il voit dans leur renversement motif à « repenser la paix, et nos relations, de peuple à peuple ». T.A.]

__________________________________________________
Der Spiegel : Qu’est-ce que les gens pensent des révolutions arabes en Israël ?

Tom Segev : Depuis que notre pays existe, nous sommes partis du principe que nous sommes meilleurs que les Arabes. Mais aujourd’hui nous constatons une chose : ceux-ci ne sont plus rétrogrades. Nous sommes tout d’un coup confrontés à une nouvelle situation, à savoir que le monde arabe pense peut-être de façon tout aussi démocratique que nous, peut-être même plus démocratique. Où nous situons-nous ? Ne sommes-nous pas la seule démocratie au Proche-Orient ?

Der Spiegel : Est-ce qu’Israël se sera pas obligé à l’avenir de se mesurer à ses voisins ?

Segev : Oui. Et tandis que nous assistons au processus de démocratisation du monde arabe, la démocratie ne cesse de s’affaiblir en Israël. Nous avons un ministre des Affaires Étrangères dont le parti peut se comparer aux partis d’extrême-droite des pays d’Europe. La démocratie est en danger en Israël ; et cette menace est plus grande que celle qui vient de l’extérieur.

Der Spiegel : On perçoit en Israël plus d’inquiétude que de joie face aux soulèvements.

Segev : Comme la plupart des Israéliens, je ne sais pas grand-chose des Arabes. Nous les regardons toujours comme un danger et avec condescendance. Nous n’avons jamais connu l’expérience d’un pays démocratique dans notre voisinage. Cela sera-t-il bon ou mauvais pour nous ? Je suis convaincu que la démocratie n’est pas seulement bonne pour ces peuples, mais aussi pour Israël.

Der Spiegel : Beaucoup voient déjà venir la fin de la paix avec l’Égypte. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Segev : N’oubliez pas que les traités de paix avec l’Egypte et, plus tard, avec la Jordanie ont déjà survécu à plusieurs tests : deux guerres contre le Liban, deux soulèvements palestiniens, l’attaque contre Gaza, l’assassinat du président Anouar el-Sadate. La paix, pour fragile qu’elle soit, est devenue une évidence.

Der Spiegel : Beaucoup d’Égyptiens haïssent Israël et l’un des premiers gestes de la nouvelle direction a été de laisser passer des bateaux de guerre iraniens par le canal de Suez.

Segev : J’ai trouvé intéressant qu’Israël ne joue aucun rôle dans cette révolution. L’homme de la place Tahrir du Caire, qui n’exige rien de moi, exige tout de son gouvernement. C’est bon signe. Nous croyons toujours que nous sommes au centre de tout. La vérité est que nous n’avons pas conclu la paix avec l’Égypte ou la Jordanie, mais avec deux hommes, le président Sadate et le roi Hussein. Il se peut bien que nous ayons à repenser la paix, et nos relations, de peuple à peuple.

Der Spiegel : Le peuple inclut les Frères Musulmans, qui pourraient bientôt faire partie du gouvernement égyptien. Cela ne vous fait-il pas peur ?

Segev : Ils me font grand peur ; mais je ne vois pas en quoi ils seraient plus dangereux dans une démocratie que dans une dictature. Ce serait plutôt l’inverse. Ce que je crains, c’est qu’il n’y ait pas de véritable démocratie en Égypte. Qui dit que les gens sont assez forts pour s’imposer ? Est-ce que l’esprit démocratique est si puissant ?

Der Spiegel : Dans quel sens Israël devrait-il infléchir maintenant sa politique ? Est-ce qu’il ne faudrait pas ouvrir à nouveau des négociations de paix, avec la Syrie par exemple ?

Segev : Voici longtemps que nous aurions pu conclure la paix avec le dictateur syrien Bachar el-Assad. Cela ne s’est pas produit parce que le premier ministre Benjamin Netanyaou ne veut pas rendre le Golan.

Der Spiegel : Est-ce que, du fait de la révolution, la pression pour en finir avec l’occupation de la Cisjordanie ne va pas aller croissant ?

Segev : Si la région devenait vraiment démocratique, il ne resterait alors ici qu’un seul coin non démocratique. Difficile d’imaginer que le monde - et surtout le monde arabe - le tolèrerait. Netanyaou s’en tient à sa vieille position : il ne veut pas d’État palestinien, il veut les colonies et refuse de rendre les territoires occupés. La pression de l’étranger est bien le seul moyen de changer les choses.

Der Spiegel : Est-ce que les Palestiniens ne vont pas se soulever à leur tour ? Il y a déjà eu plusieurs manifestations à Ramallah. Le mécontentement à l’encontre de leur propre direction, aux manières de plus en plus autoritaires, ne cesse de croître.

Segev : J’espère que les Palestiniens ne commettront pas l’erreur de déclencher une nouvelle intifada. Ils s’y sont essayés à deux reprises, avec des conséquences déplorables pour les deux côtés. Mais je ne vois pas de forces en passe de se soulever contre leur direction. Tous ceux qui pourraient y inciter sont dans des prisons israéliennes. Qu’auraient-ils à en attendre ? Ils sont en fin de compte bien trop faibles pour faire cesser l’occupation israélienne.

Der Spiegel : Les Palestiniens sont très liés à la Jordanie. Là aussi, il y a déjà eu des mouvements de protestation. Ne craignez-vous pas que la maison royale ne s’effondre ?

Segev : Les choses sont encore très calmes là-bas. Nous ne devons pas supposer qu’il en ira toujours de même. Récemment, le ministre jordanien de la Justice a qualifié de héros un soldat qui avait abattu sept filles israéliennes en 1997. À l’époque, après cet acte de terrorisme, le roi Hussein était venu personnellement en Israël et s’était agenouillé devant les familles. Il y a maintenant une fêlure dans notre relation.

Der Spiegel : Si un renversement survenait, est-ce que cela représenterait un danger pour Israël ?

Segev : Non, tout au contraire, ce serait l'occasion idéale de résoudre le conflit israélo-palestinien : la Cisjordanie et la Transjordanie pourraient être réunifiées. Il y a déjà une majorité de Palestiniens en Jordanie, et il y a là (dans cet espace réunifié (note LPM)] assez de place pour tous. C'est la meilleure révolution qu'il me soit donné d'imaginer.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede hocus le Ven 8 Avr 2011 20:57

Syrie : les forces de sécurité tirent sur la foule à Deraa

LEMONDE.FR avec AFP | 08.04.11 | 16h27 • Mis à jour le 08.04.11 | 19h49


La ville de Deraa dans le sud de la Syrie a connu une nouvelle journée de manifestations, vendredi 8 avril, alors que le mouvement de contestation sans précédent du régime de Bachar Al-Assad dure depuis maintenant presque un mois. Les forces syriennes ont ouvert le feu à balles réelles pour disperser plusieurs millers de manifestants, faisant au moins dix-sept morts et des dizaines de blessés, selon des sources médicales et un militant des droits de l'homme basé à l'étranger. "Nous avons constaté l'usage intense de balles réelles, de gaz lacrymogènes et d'un autre gaz qui provoque des évanouissements", a dit Ammar Qourabi, président de l'Organisation nationale des droits de l'homme.

"Nous avons été informés de la mort de deux manifestants à Homs [ville à 160 km au nord de Damas] et de trois autres à Harasta", a ajouté M. Qourabi. Le bilan humain serait donc de 22 morts. Comme c'est souvent le cas depuis le début du mouvement de contestation, les médias proches du pouvoir ont avancé un bilan très différent, évoquant la présence de "saboteurs et des comploteurs" qui avaient ouvert le feu sur les habitants et les forces de sécurité. La télévision officielle a annoncé un bilan de 19 morts et 75 blessés, tous dans les rangs des forces de l'ordre, en raison de tirs de "groupe armés".

"La télévision syrienne a montré en direct des images d'hommes armés ouvrant le feu sur la foule, les policiers et les forces de sécurité dans la ville de Deraa alors que les fidèles, après la prière du vendredi, se dirigeaient pour se rassembler dans le centre de la ville", indique l'agence officielle Sana, évoquant un bilan de deux morts – un membre des services de sécurité et un ambulancier – et des dizaines de civils, policiers et agents des services de sécurité blessés. Plus d'une centaine de personnes ont été tuées dans la répression des manifestations et des dizaines d'autres ont été arrêtées à travers le pays, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

LA COMMUNAUTÉ KURDE MANIFESTE DANS LE NORD

Dans le nord du pays, près de 3 000 personnes ont également manifesté dans cinq localités, notamment notamment dans les zones kurdes, en faveur de l'abolition de la loi d'urgence et de la libération des détenus. Ces nouvelles manifestations, organisées par des collectifs actifs sur Internet sous le nom générique de "Vendredi de la persévérance", semblent avoir réuni les foules les plus nombreuses depuis le début du mouvement de contestation.

"Plus de 2 000 personnes, des Kurdes, des Arabes et des Assyriens (chrétiens), ont manifesté à Qamishli après la prière du vendredi et quelques centaines de Kurdes ont défilé dans les rues de Hassaké, Amouda, Derek et Deirbassiyé pour demander la libération des prisonniers et l'abolition de la loi d'urgence", a affirmé Radif Moustapha, président du comité kurde pour les droits de l'homme. A Damas, des musulmans sunnites auraient été matraqués par des policiers à la sortie de la mosquée Rifaï, dans le quartier de Kfar Souseh.

Ces manifestations ont lieu au lendemain d'un décret qui a mis fin à un contentieux d'un demi-siècle en naturalisant des dizaines de milliers de Kurdes. A Douma, à 15 kilomètres au nord de Damas, des comités d'habitants vérifiaient les identités des manifestants et s'assuraient qu'ils ne portaient pas d'armes. Selon Radif Moustapha, un accord a été conclu entres les autorités et les contestataires pour que ceux-ci puissent manifester sans l'intervention des forces de sécurité. "Cet accord est respecté pour le moment" a-t-il dit.

La levée des lois d'urgence constitue également l'une des principales revendications du mouvement. Le président Al-Assad a ordonné à une commission d'élaborer une législation antiterrorisme censée se substituer à l'état d'urgence, mais ses opposants estiment que l'Etat disposera au final des mêmes prérogatives. Le changement de premier ministre n'a pas suffi à satisfaire les opposants dans un pays où le gouvernement n'exerce qu'une influence mineure.


Bahrein :

Bahreïn : "aucune clémence" pour les opposants

LEMONDE.FR avec Reuters | 08.04.11 | 11h36 • Mis à jour le 08.04.11 | 12h07

Le prince héritier de Bahreïn a prévenu qu'il n'y aurait "aucune clémence" pour ceux qui cherchent à diviser le royaume du Golfe, secoué depuis la mi-février par un vaste mouvement de contestation.

Cheikh Salman Ben Hamad Al Khalifa, considéré comme un réformateur modéré au sein de la famille régnante, s'est exprimé, jeudi soir 7 avril, à la télévision bahreïnie. "Dans ce moment important du développement de notre pays, je continuerai (...) à rester ferme sur le principe selon lequel il ne peut y avoir aucune clémence pour quiconque cherche à diviser notre société en deux", a-t-il dit.

La famille régnante sunnite a décrété en mars la loi martiale et fait appel aux troupes du Conseil de coopération du Golfe (CCG), alliance militaire et politique du Golfe, pour réprimer les manifestations en faveur de la démocratie organisées essentiellement par la majorité chiite.

CENTAINES D'ARRESTATIONS

Depuis, des membres du principal parti d'opposition chiite Wefaq et de nombreux habitants chiites ont dénoncé des disparitions aux postes de contrôle installés autour de Manama, la capitale, où officient des militaires cagoulés. Ils affirment que des centaines de personnes – responsables politiques, militants, médecins favorables à la contestation – ont été arrêtées et que plusieurs centaines de salariés, chiites pour la plupart, ont été licenciés.

Les commentateurs jugent que Cheikh Salman, qui prônait la recherche d'un dialogue avec l'opposition, a perdu la bataille avec l'aile dure de sa propre famille, et que les radicaux des deux camps, gouvernement et opposition, empêchent désormais les voix plus modérées de s'exprimer.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a dénoncé vendredi des arrestations arbitraires à Bahreïn et fait état de témoignages d'abus contre des détenus. "La loi d'urgence n'autorise par les autorités à piétiner les droits humains fondamentaux", a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede spleenlancien le Dim 17 Avr 2011 10:16

La revolte en Syrie se propage dans toutes les regions :

http://www.lorientlejour.com/category/M ... ions_.html
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede denis le Jeu 14 Fév 2013 21:16

images de Syrie

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Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Jeu 14 Mar 2013 19:09

La guerre de Syrie va-t-elle changer de dimension ?
(Le M.A., 14/03/2013)


Fabius a annoncé ce matin que Paris et Londres allaient demander d'avancer la prochaine réunion de l'UE sur l'embargo sur les armes pour la Syrie, et que, quelque soit le résultat (dans ce cas, on se demande pourquoi ils veulent une réunion !), ils décideront d'en livrer aux "rebelles".

La décision franco-britannique de livrer des armes à la Coalition nationale syrienne (CNS) ne s'explique pas seulement par le recul des positions de l'ASL sur le terrain, mais elle répond surtout à la création annoncée lundi 11 mars d'une administration islamiste à l'est du pays. Car, il faut le reconnaître, depuis cette annonce, tout s'est précipité. Le lendemain Cameron indiquait que son pays pourrait poser son véto à une extension de l'embargo européen. Le même jour The New York Times faisait ce commentaire: « La position des deux plus grandes puissances militaires du continent reflète la frustration de ne pas trouver de solution diplomatique à un conflit qui dure depuis deux ans ».

Aujourd'hui la CNS est la seule représentante de la Syrie reconnue par la France et la Gde Bretagne, et elle est de plus en plus affaiblie. Les deux Etats n'ont donc plus le choix. Ils sont obligés d'agir s'ils veulent espérer un jour peser dans un réglement négocié et en obtenir un retour sur investissement. Mais il faut aussi avoir à l'esprit que des négociations sont en cours avec la Russie pour réunir autour d'une table l'opposition officielle et des membres "acceptables" du régime de Damas en vue d'une transition politique. Il peut s'agir alors d'une forme de pression sur Moscou car tout est question de rapport de force. Le quotidien américain le laissait entendre à partir d'une interview donnée à la radio par Lavrov, le chef de la diplomatie russe: « Les Russes ont laissé entendre qu'ils pourraient être prêts à stopper leurs propres livraisons d'armes au régime si une interdiction similaire s'appliquait à destination des rebelles syriens ».

Si la France et la Gde Bretagne livraient des armes (et l'on parle de missiles sol-air, pas de vulgaires fusils d'assaut !) à destination de l'ASL, cela voudrait dire qu'elles enverraient aussi une maintenance et des experts militaires. Dans ce cas la guerre de Syrie entrerait dans une nouvelle phase et changerait de dimension. Moscou n'y a pas forcément intérêt parce que Damas et l'opposition seront à un moment ou à un autre amenés à trouver un accord en forme d'alliance contre les islamistes. On ne va pas tarder à savoir si Lavrov passe ou s'il relance...
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede pit le Ven 30 Aoû 2013 12:41

Une position individuelle qui peut être partagée,
Traduction automatique pas terrible. Le texte original en anglais est là : http://darthnader.net/2013/08/27/on-int ... evolution/

SYRIE : sur les interventions et la Révolution syrienne

Par Darth Nader*

La révolution syrienne est une révolution qui a commencé comme une lutte pour l'autodétermination. Le peuple syrien exigé afin de déterminer leur propre destin. Et, pour plus de deux ans, contre toute attente, et face à la répression massive et la destruction du régime Assad, ils ont persévéré. ---- Au cours du processus révolutionnaire, de nombreux autres acteurs sont également apparus sur la scène de travailler contre la lutte pour l'autodétermination. Iran et ses milices, avec le soutien de la Russie, est venu au secours du régime, afin d'assurer le peuple syrien ne seraient pas donnés ce droit. Les djihadistes de l'Etat islamique d'Irak et Sham et d'autres, sous le couvert de «lutte contre le régime d'Assad", ont travaillé contre ce droit ainsi. Et je ressens la même chose à propos de l'intervention occidentale.

Certains diront que nous avons parcouru un long chemin depuis que, que ce n'est même pas sur l'auto-détermination plus, mais plutôt simplement l'arrêt du massacre. C'est une position que je ne peux pas appuyer. Si c'était simplement de l'arrêt du massacre, alors je l'ai soutenu le djihadistes quand ils sont venus en car, nul ne peut nier, ils étaient les mieux armés et les mieux équipés pour défier le régime Assad. Mais je n'ai pas, et beaucoup d'autres n'ont pas, parce que nous savions que, malgré leur capacité à défier le régime, qu'ils ne partagent pas les objectifs du peuple syrien. Ils voulaient contrôler le peuple syrien, et d'étouffer leur capacité à déterminer leur propre destin. Pour cette raison, ils étaient des contre-révolutionnaires, même s'ils se battaient contre le régime.

Et maintenant face à une éventuelle intervention occidentale en Syrie, je détiens la même position. Beaucoup diraient que je suis d'être idéologique, et que je devrais me concentrer sur l'arrêt du massacre, mais ces gens sont ignorant que, même dans des conditions pragmatiques et au sein de leur propre ligne de raisonnement, leur argument ne tient balancement, après plusieurs insistance américaine qui "Ils ne seront frappes punitives" et ils "n'ont pas l'intention de renverser le régime." Que indication est il que ces grèves vont tout faire pour arrêter le massacre, ou «résoudre» la crise syrienne?

Je ne me soucie pas de la souveraineté. Syrie est devenue une terre pour tous, mais les Syriens de nos jours. Le mythe de la souveraineté syrienne n'est pas pour cela que je m'oppose à l'intervention occidentale. Ni la perspective de la destruction de la Syrie, car il a déjà été détruite par ce régime criminel. Je m'oppose à l'intervention occidentale, car elle ira à l'encontre de la lutte pour l'autodétermination, qui est, contre la révolution syrienne.

Assad a utilisé des armes chimiques contre son propre peuple. Je n'ai aucun doute à ce sujet. Et cela aurait pu être évité si la résistance syrienne a effectivement donné des armes qui auraient fait pencher la balance contre le régime. Mais les puissances étrangères se sont assis sur leurs mains, ne voulant Assad pour gagner, mais ne voulant pas la résistance à gagner non plus. Ils ne pouvaient pas donner des armes au peuple syrien à se défendre, disaient-ils, qui sait quelles mains ils pourraient se retrouver en? Ils risqueraient de se retrouver dans, disons, entre les mains des Syriens qui voulaient déterminer leur propre destin en dépit des intérêts étrangers!

Donc, nous avons bouclé la boucle. Personne ne armé de la résistance syrienne, de sorte qu'ils ont été tués par le régime, ou contraints de mettre en place avec infiltration djihadiste. Alors Assad a utilisé des armes chimiques contre les Syriens, et l'Occident veut répondre à enseigner une leçon Assad, une réponse qui garantit encore que les Syriens n'ont rien à dire dans l'affaire de leur avenir. Et le régime va probablement vivre à travers toute intervention occidentale "punitive", et le meurtre ne sera probablement pas s'arrêter.

Mais malgré tout cela, la révolution syrienne, et, à son coeur, l'OMS est la lutte du peuple syrien pour la libération et à déterminer leur propre destin, vivra.

Darth Nader

=================================

* À PROPOS

Je suis un journaliste / écrivain anarchiste arabe, anti-fasciste, anti-orientaliste, dissident internationaliste. J'ai grandi à Beyrouth, mais Homs est à la maison.

Mes intérêts incluent la politique, relations internationales, économie, philosophie et l'histoire. La région j'écris plus si Asie du Sud Ouest (AKA «Le Moyen-Orient») et l'Afrique du Nord.


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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Zoom le Lun 2 Sep 2013 01:13

Syrie : Les enjeux impérialistes des bombardements

Les puissances occidentales ont commencé à préparer l’opinion publique à une intervention militaire en Syrie. Quels en sont les véritables enjeux ? Où en est la rébellion au régime ? Où en est le régime ? Éclairage d’un point de vue anti-impérialiste.

Après une attaque chimique dans la banlieue de Damas, dont le pouvoir de Bachar al Assad a été accusé sans preuves concluantes pour le moment, les puissances occidentales ont fait semblant de s’émouvoir et ont commencé à préparer l’opinion publique à une intervention militaire.

A l’heure où nous publions cet article, il semble probable que l’armée états-unienne intervienne dans les prochains jours, vraisemblablement avec l’appui de la France.

Si la violence déployée depuis deux ans par le régime de Bachar al Assad pour écraser les rebelles ne fait aucun doute, la guerre civile syrienne ne peut certainement pas se réduire à une lutte entre les "méchants" et les "gentils". La justification humanitaire des bombardements à venir ne doit pas masquer les autres enjeux stratégiques pour les puissances occidentales.

Éclairage de la situation d’un point de vue anti-impérialiste.


Quels enjeux géopolitiques pour les Occidentaux ?

L’intérêt principal des puissances occidentales est de briser « l’axe de la résistance » comprenant la Syrie, le Hezbollah libanais et l’Iran, les seules forces régionales qui résistent à la mainmise occidentale et israélienne sur le Moyen-Orient. En éliminant le régime syrien, il sera plus facile de briser le Hezbollah, le but final étant d’isoler l’Iran pour l’obliger à se soumettre ou pour l’attaquer si le pays refuse.

En arrière-plan il y a bien sûr le contrôle des énormes ressources énergétiques de la région. La guerre civile syrienne est déjà une guerre régionale entre l’Iran et les pétromonarchies du Golfe, avec le soutien de la Russie et de la Chine d’un côté, des puissances occidentales et d’Israël de l’autre.

En même temps, les États-Unis et leurs alliés jouent leur crédibilité dans cette histoire. Ils avaient prévu un effondrement rapide de la dictature, et Bachar al Assad est toujours là, deux ans après le début du soulèvement. Il résiste mieux que prévu, grâce l’aide du Hezbollah, de l’Iran et de la Russie. Son armée est à l’offensive depuis plusieurs mois, les rebelles risquent d’être battus militairement. L’affaire du massacre chimique tombe au bon moment pour intervenir directement et changer le rapport de force.


Cartographie de la rébellion et de l’armée loyaliste

La rébellion est divisée en une multitude de factions qui se partagent en deux camps.
- Les partis favorables à la lutte armée réclament depuis longtemps une intervention militaire, ils sont regroupés dans la Coalition nationale syrienne soutenue par les occidentaux, les pétromonarchies du Golfe et la Turquie.
- L’opposition civile qui refuse la militarisation de la révolution et souhaite une solution négociée. C’est de ce côté que se trouvent beaucoup de progressistes : contre une intervention armée étrangère (deux positions dans ce sens : celle de Haytham Manna, http://www.levif.be/info/actualite/inte ... 171801.htm, et celle de Samir Aïta, http://www.humanite.fr/monde/syrie-il-n ... rre-547784).

Militairement, la rébellion est morcelée en plusieurs centaines de groupes armés dont les plus puissants sont les groupes djihadistes.

L’Armée syrienne libre (ASL) est une fiction entretenue pour donner l’impression d’une unité qui n’existe pas sur le terrain. Souvent, des groupes qui se réclament de l’ASL vivent à des degrés divers de la corruption, du racket, d’enlèvements, de trafics de toutes sortes. Il y a parfois des affrontements entre certaines milices pour le contrôle des sources de financements. Dans les zones qu’ils contrôlent, ces comportements provoquent le mécontentement des populations et accroissent l’influence des islamistes radicaux.

Difficile de trouver trace de groupes armés progressistes, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas.

Les groupes affiliés à, ou proches d’Al-Qaïda reçoivent des renforts très importants de l’étranger. Les djihadistes irakiens, saoudiens, libyens, tunisiens, tchétchènes, etc., accourent de partout pour combattre les "infidèles", même d’Europe et des États-Unis. Expérimentés, disciplinés, bien armés grâce à l’agent des pétromonarchies, les djihadistes sont le fer de lance de la lutte contre le régime. Dans les zones qu’ils occupent, ils font régner une dictature pire que celle d’Assad. En plus des exécutions sommaires des partisans du régime, ils emprisonnent des centaines de militantes et de militants d’autres tendances de la rébellion.

La mouvance Al-Qaïda et l’ASL sont contraints de travailler ensemble, mais ce n’est qu’une alliance tactique. Ils se sont déjà combattus à plusieurs reprises et la lutte pour l’hégémonie sur la résistance armée ne peut que s’exacerber.

L’armée de la dictature est affaiblie par les désertions et les pertes. Elle a de plus en plus besoin de diverses milices, souvent fondées sur l’appartenance ethnique ou religieuse. Elles se recrutent parmi les minorités alaouite, chrétiennes, chiite, etc.. qui ont peur d’une prise du pouvoir par les islamistes radicaux, les takfiris.

L’armée de Bachar al Assad reçoit aussi une aide internationale avec des combattants du Hezbollah, des chiites irakiens qui ont leurs propres milices, et des conseillers iraniens. Les Palestiniens liés au FPLP-CG sont aussi à leur côté.

Un affaiblissement ou un effondrement de l’État central ne signifie pas la fin de la guerre. Les groupes qui le soutiennent prendront leur autonomie et poursuivrons le combat pour leur propre compte.


Remue-ménage en Occident

Comme le montre le vote défavorable du parlement britannique, la nécessité d’une intervention militaire ne fait pas consensus dans les classes dirigeantes occidentales. Les réalités de terrain font que s’il sort un vainqueur du champ de bataille syrien, ce sera un ennemi des États-Unis et de leurs alliés.

Liquider ou affaiblir Assad, c’est courir le risque d’une prise du pouvoir par Al-Qaïda, aux portes d’Israël, de la Jordanie et de la Turquie. Une perspective inquiétante pour les intérêts occidentaux. En fin de compte, une longue guerre civile est la meilleure solution pour eux, leurs ennemis continuant à se massacrer pendant longtemps.

Si, finalement, les États-Unis et les supplétifs qu’ils auront trouvé bombardent la Syrie, ce ne sera pas pour mettre rapidement fin à la guerre civile, au contraire. Loin d’apporter une aide à la population civile, une attaque ne ferait que causer plus de destruction, de misère, de morts, de réfugié-e-s.

Si l’attaque est déclenchée avant qu’une enquête sérieuse fasse la lumière sur cette fameuse attaque chimique, cela montrerait une fois de plus le peu de cas qu’ils font de la vérité, de la justice et autres valeurs qu’ils prétendent défendre.


Hervé (AL Marseille) avec Edith Soboul (secrétariat fédéral d’AL),
le 1er septembre 2013


http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5444
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede pit le Ven 6 Sep 2013 01:18

Il ne me semble pas facile de produire une position en forme de communiqué de presse de peu de lignes dans une situation et configuration aussi complexe. Et il me semble bien plus important de comprendre et d'apporter des éléments de la compréhension.

De notre côté, il s'agirait de condamner une intervention de type impérialiste de même qu'est condamné le régime en place, et de participer à armer la fraction communiste-libertaire et anarchiste révolutionnaire à même de porter le saint idéal, mais on ne sait pas bien à qui s'adresser tellement cette sensibilité est embryonnaire, et tellement on est dans l'état de notre mouvement international dans l'incapacité de le faire.

Je trouve que l'article mis sur le blog d'AL n'est pas vraiment à la hauteur.

Je pense qu'il est surtout important d'avoir les éléments permettant de se faire une idée d'une situation où de multiples forces s'opposent dans ce qu'on voudrait lire en deux camps, mais qui d'un point de vue libertaire et révolutionnaire est bien plus compliqué, puisqu'au sein même de "l'opposition" agissent des force progressistes comme parfaitement réactionnaires pour exemple. C'est bien dans le camp de l'opposition à la dictaure qu'il faut se positionner, mais ce camp il faut arriver à le décortiquer pour ne pas se mélanger les pieds, et faire le jeu d'un autre camp réactionnaire et autoritaire.


Les bobards conspirationnistes font le jeu des soutiens (intéressés ou pas) de Bachar el-Assad

La blo­gos­phère his­pa­no­phone, anglo­phone et fran­co­phone retrans­met depuis le 29 août 2013 une « inter­view de rebel­les » réalisée par une cer­taine Dale Gavlak, jugée être une jour­na­liste séri­euse puisqu’elle tra­vaille en free­lance, entre autres, pour l’agence Associated Press. On ne com­prend pas bien pour­quoi cette dame a vendu son info à une obs­cure agence du Minnesota (Mint Press News, fondée par la belle-fille d’un théo­logien et homme d’affai­res musul­man qui veut concur­ren­cer les gran­des agen­ces de presse, prétend cri­ti­quer « le système » et a recours aux ser­vi­ces d’au moins un jour­na­liste... trots­kyste amé­ricain) et non à ses employeurs habi­tuels, net­te­ment plus fri­qués et influents.

Ces « rebel­les » prét­endent avoir mani­pulé des armes chi­mi­ques dans un sou­ter­rain et pro­vo­qué sans le vou­loir un « acci­dent », propos qui blan­chis­sent évid­emment le régime syrien res­pon­sa­ble de la mort de plus de 100 000 per­son­nes depuis deux ans, sans comp­ter les 10 à 20 000 morts d’Hama en 1982.

Le seul pro­blème concer­nant cette « inter­view » est que Mme Dave Gavlak n’était pas sur le ter­rain en Syrie (contrai­re­ment à ce que prét­endent la plu­part de ceux qui relaient cette « info ») mais a en fait relayé une inter­view confuse réalisée par un cer­tain Yahya Ababneh dont on ne sait pas grand-chose... Quant aux infor­ma­tions selon les­quel­les cet "acci­dent" aurait été pro­vo­qué par un Saoudien membre d’un réseau proche d’al-Quaida, et que ces armes auraient été four­nies par les ser­vi­ces secrets saou­diens, elles sont présentées au condi­tion­nel...

En bref, pour le moment, rien que du buzz cons­pi­ra­tion­niste pour contre­car­rer la pro­pa­gande amé­ri­cano-franç­aise en faveur de frap­pes. On peut (je dirais même on doit) être opposé aux frap­pes sans pour autant se pré­ci­piter sur le moin­dre bobard cons­pi­ra­tion­niste qui jus­ti­fie­rait notre posi­tion hos­tile à toute inter­ven­tion des puis­san­ces europé­ennes mais aussi des Etats amé­ricain, ira­nien, turc, israélien ou saou­dien....

Le seul truc vrai­ment remar­qua­ble dans ce buzz autour d’une inter­view pour le moment invé­rif­iable est que tous ces gens qu’ils soient ultra­gau­ches (le Grupo de Propaganda Marxista, his­pa­no­phone), cha­vis­tes, d’extrême droite, indi­gnés, alter­mon­dia­lis­tes ou chrétiens fon­da­men­ta­lis­tes amé­ricains (le télévang­éliste Pat Robertson), n’ont rien à dire contre la dic­ta­ture syrienne...

Mais, me rét­orq­ueront-ils, "ce n’est pas le moment".... Le pro­blème avec ces zozos-là c’est que ce n’est jamais le moment...

Y.C., Ni patrie ni fron­tières 3/09/2013

http://www.mondialisme.org/spip.php?article1972

Syrie, l’intervention rêvée

Un point de vue qu’il nous a semblé intéressant de faire connaître, même s’il y aurait d’autres choses à dire.
Mais déjà que le « non à la guerre » ou le refus de l’intervention occidentale (devenue plus modestement franco-étatsunienne) que nous partageons entièrement ne suffit pas pour définir une politique dans ce contexte : elle doit aussi se positionner contre le régime sanguinaire de Bachar al-Assad et avancer quelques propositions générales concernant le devenir de cette région du monde, le devenir de ces peuples et populations, de tous les régimes en place – et de ceux qui pourraient leur succéder – ainsi que des frontières imposées de force par les puissances impérialistes, dont les cas palestiniens et kurdes illustrent à eux seuls tragiquement les désastreuses conséquences.

Les enjeux de cette guerre, et d’une intervention occidentale, dépasse la seule question de la survie d’un régime. Elle tend à redéfinir la carte politique de tout le Moyen-Orient. C’est aussi à cette échelle qu’il faut essayer de l’appréhender et de se situer.



le 31 août 2013

En ce qui concerne l’‟intervention” militaire plus que probable du gouvernement des États-Unis en Syrie, il y a deux positions tout aussi absurdes :
• Celle de ceux qui prétendent que Bachar al-Assad n’a pas utilisé des armes chimiques. Un assassin qui bombarde et lance des missiles sur sa propre population, qui torture systématiquement son peuple et égorge femmes et enfants, est sans doute capable de lancer du gaz sarin ou n’importe autre quelle substance létale sur ses citoyens.
• Celle de ceux qui prétendent que les Etats-Unis ne mentent pas sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Une puissance capable d’envahir l’Irak après avoir inventé des preuves et falsifié des documents, qui n’a pas fermé Guantanamo et qui pratique systématiquement des exécutions extrajudiciaires hors de ses frontières et depuis les airs, est parfaitement capable de mentir aussi dans le cas de la Syrie, comme tant de fois auparavant.

Du point de vue du droit et de la justice, il est impératif d’enquêter et de déterminer si et qui a utilisé des armes chimiques en Syrie et d’essayer de poursuivre et de condamner les coupables, quels qu’ils soient. Mais une analyse politique sérieuse, et non ‟idéologique” et non sectaire, doit plutôt partir des seuls faits démontrables. Ils sont au nombre de deux. Le premier est que, indépendamment de s’il a utilisé ou non des armes chimiques contre son propre peuple, le régime dictatorial de la dynastie Assad est le premier et direct responsable de la destruction de la Syrie, de la souffrance de sa population et de toutes les conséquences, humaines, politiques et régionales qui en découlent. En vertu d’un paradoxe douloureux (au moins douloureux pour l’auteur de ces lignes), certains de ceux qui vocifèrent aujourd’hui ‟contre la guerre”, comme s’il n’y en avait pas déjà une depuis deux ans, ont gardé le silence sur les crimes du régime syrien ou pire, ont pratiqué le négationnisme le plus abject. A en juger par leurs dénonciations véhémentes, vibrantes d’autorité morale, l’armée américaine serait prête à bombarder un pays calme et prospère, dirigé par un gouvernement très populaire dont le seul crime serait de ‟résister” aux attaques insidieuses d’Israël. Cette ‟indignation morale” de certains anti-impérialistes – je dois l’avouer – sonne à mes oreilles de manière aussi odieusement hypocrites que les invocations de la ‟démocratie” et de l’‟humanitarisme” de la part des impérialistes.

Le deuxième fait incontestable est que, indépendamment qu’il ait menti ou non à propos de l’utilisation d’armes chimiques en Syrie, le gouvernement des États-Unis n’a pas le moindre intérêt pour la démocratie, ni pour la protection des civils, ni pour la question ‟morale” des armes chimiques. Il ne pense qu’à ses intérêts, comme toujours, intérêts qui ne coïncident jamais avec ceux des peuples qu’il prétend vouloir aider et ceux qui, historiquement, ont été abandonnés, soumis, bombardés et assassinés. Cette vérité banale (que certains Syriens désespérés voudraient à leur tour nier) est parfaitement compatible avec la précédente, car la vérité est que dans ce monde peuvent tenir beaucoup de forces criminelles et relativement autonomes les unes des autres, sans que personne ne puisse nous forcer à appliquer les principes de la logique aux dilemmes éthiques et politiques. A une déclaration d’un personnage qui lui soutenait qu’« il n’est pas possible d’être à deux endroits en même temps », Groucho Marx avait répondu avec une force joyeuse : « Ce n’est pas vrai. New York et Washington sont à deux endroits différents en même temps. » Dans l’histoire, dans la bataille, dans la révolution, dans ce monde terrible, il est parfaitement possible que Bachar al-Assad ait utilisé des armes chimiques et qu’en même temps Obama mente sur l’utilisation d’armes chimiques par Bachar al-Assad.

Une fois admis ces deux faits attestés, et face à l’imminence de l’attaque étatsunienne, il est certainement impératif de la ‟condamner” (comme si cela n’était rien de plus qu’un exercice rhétorique et un sauve-conduit pour acquérir le droit de s’exprimer et d’être entendus dans certains milieux), mais il est plus impératif de comprendre. Nous qui condamnons (condamnons, condamnons, condamnons) l’attaque étatsunienne, nous pouvons choisir l’un de ces deux ‟récits” :

1. Les États-Unis (ici, une Unité Abominable, aussi monolithique et anhistorique que peut l’être un ‟régime”) porte en elle, depuis ses origines, un plan de domination du monde conçu in illo tempore et appliqué systématiquement ; un plan providentiel et omnipotent qui porte en lui depuis la nuit des temps, quel que soit les rapports de forces et les avatars changeants dans la région, le renversement du gouvernement nationaliste, résistant et socialiste du parti Baas en Syrie ; plan qu’il a organisé, ou au moins dont il a utilisé une pseudo-révolution populaire pour, après avoir armé les soi-disant ‟rebelles” jusqu’aux dents, rechercher pendant deux ans un prétexte afin de justifier l’attaque et l’invasion du pays ; plan bloqué par la Russie, l’Iran et la Chine et qui maintenant, grâce à un mensonge amplifié par les médias mercenaires de l’impérialisme , est enfin sur le point de se concrétiser.

2. Les États-Unis (une Unité de Sens travaillée par de nombreuses contradictions , comme tout dans ce monde) n’ont parfois pas un plan, mais plusieurs et de nombreux doutes ; la Syrie est son ennemi dans le contexte de son affrontement avec l’Iran et de sa défense à outrance d’Israël, mais ne le gêne peu et garantit, dans une certaine mesure, le statu quo dans la région ; lorsque dans la vague du soi-disant ‟printemps arabe” le peuple syrien essaie de secouer le joug de 40 ans de dictature, l’administration Obama soutient sa cause de manière rhétorique, soucieuse en tout cas par la dérive armée dans laquelle gagnent du terrain (de façon très léniniste) les groupes islamistes les plus radicaux ; et pour cela, il combine un soutien formel à la révolution syrienne avec la plus grande prudence lorsqu’il s’agit de donner des armes aux rebelles ; depuis le début, il essaie par tous les moyens de ne pas s’impliquer militairement dans un guêpier duquel il sait ne rien pouvoir obtenir et qui, de plus, peut également nuire à Israël ; à partir d’un certain moment, il opte pour une solution politique, parvient à un accord avec la Russie, se sent plus menacé par Al-Qaïda que par Bachar al-Assad ; mais il a beaucoup parlé, a fixé une ligne rouge et a besoin maintenant, parce qu’il est faible, de faire une démonstration de force qui, comme l’a expliqué dans le New York Times Edward Luttwak, du Centre d’études stratégiques et internationales, conjugue la nécessité de faire quelque chose qu’il ne veut pas faire , et de portée « limitée et presque propagandiste » (ce qui ne dépend pas seulement d’eux) avec ses véritables intérêts ; c’est-à-dire pas non pas le renversement d’Al-Assad et l’instauration de la démocratie, mais la prolongation de la guerre syrienne le plus longtemps possible afin d’éviter que ne gagne l’un des deux adversaires (ni Assad ni les rebelles), tous les deux extrêmement dangereux pour le plan de domination régionale étatsunien (avec beaucoup de cynisme, Luttwak affirme que les États-Unis doivent fournir des armes aux rebelles à chaque fois qu’ils perdent du terrain et fermer le robinet à chaque fois qu’ils en gagnent).

La première histoire a un défaut : elle est cohérente en tant que mythe. La seconde histoire a une vertu : elle est incertaine comme la réalité elle-même. Le premier récit – en plus de faire la publicité gratuite de la toute-puissance de l’impérialisme américain dans ses heures les plus basses et de souhaiter l’intervention militaire –implique de mépriser les peuples qui se battent dans la région, d’ignorer leur douleur, de justifier leurs bourreaux. Le second récit nous place dans un guêpier complexe, empli de dilemmes éthiques et politiques, où rien n’est certain, mais où aussi – maintenant ou plus tard – les peuples peuvent gagner quelque chose, mais pas tous, et où ils peuvent aussi tout perdre, mais pas la dignité.

Je condamne, condamne, condamne l’intervention militaire américaine pour toutes les bonnes raisons qu’explique Yassin Swehat dans un excellent texte récent : parce qu’elle ne serait pas légale, parce qu’elle ne va faire qu’aggraver les souffrances de la population, parce que c’est le peuple syrien qui doit se débarrasser du dictateur, parce que la solidarité internationale peut être beaucoup plus efficace par d’autres moyens , parce que cette intervention n’envisage pas d’aider le peuple syrien et parce que ses conséquences, même si elle voulait et parvenait à renverser le régime (ce qui est une hypothèse extravagante), seraient toujours contraires à la révolution que lui et tant d’autres Syriens ont défendu depuis le début.

Choisissons une histoire. Et assumons-en les conséquences.

(*) Santiago Albar Rico est un orientaliste, écrivain et philosophe.

Original : ici

Traduction : XYZ / OCLibertaire (31 août)

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1401
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede fabou le Dim 8 Sep 2013 02:45

Juste pour info, la star américaine Madonna est contre la guerre en Syrie.

Image

-> http://www.huffingtonpost.fr/2013/09/07 ... 84921.html
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Dim 8 Sep 2013 18:44

Les USA négocient leur intervention militaire en Syrie
Le M.A., 07/09/2013
http://monde-antigone.centerblog.net/2935-


Il faut bien parler de ce qui fait la une de l'actualité internationale: la perspective d'une intervention militaire américaine en Syrie. L'année dernière Obama avait fait les gros yeux. Il avait désigné l'utilisation d'armes chimiques comme "la ligne rouge" à ne pas franchir. En rugissant il pensait avoir fixé un cadre acceptable au conflit qui le laisserait en retrait et que ça suffirait. Il espérait que les parties prenantes s'y soumettraient et continueraient à s'entretuer comme elles le font depuis deux ans avec les armes d'usage. Mais le rugissement américain n'épouvante plus personne et le dégagement d'une forte quantité de gaz chimique dans une banlieue de Damas le 21 août a forcé les Etats-Unis à s'engager contre son gré.

Pressé par le Pentagone qui lui présente des "preuves" de la responsabilité du régime de Bachar al-Assad, Obama a trainé les pieds et retardé de jour en jour le moment des frappes. Il a encore gagné plus d'une semaine en demandant l'approbation des élus du Congrès pour une opération limitée dans le temps. Il peut encore attendre quelques jours de plus les premières conclusions des enquêteurs de l'ONU. Derrière la façade de ses discours de fermeté, il semble évident qu'Obama souhaite secrètement un vote négatif comme celui rendu par le Parlement britannique. Ce serait pour lui le meilleur scénario. Il faudrait juste trouver une pirouette pour sauver la face, et après on passerait l'éponge, la parenthèse de veille de guerre se refermerait, la tension retomberait et les négociations pourraient enfin s'engager tranquillement pour relever le plafond de la dette américaine. Ce scénario n'est pas impossible mais ce n'est pas le plus probable.

On annonce dans la presse le retour de la Guerre froide, cette période de partage du monde en deux zones d'influence qui a mis face à face pendant 40 ans les forces armées américaines et soviétiques et leurs arsenaux nucléaires. Sur les réseaux sociaux certains évoquent même une 3e guerre mondiale ! Tout cela est ridicule ! Cette époque est révolue et il n'y aura pas de retour en arrière. Depuis la chute du Mur de Berin, le monde est devenu une seule zone d'échanges. Dans cet immense marché planétaire, tout est négociable, y compris les guerres. La Syrie représente peu de choses en elle-même, mais c'est un carrefour important d'acheminement gazier entre le Moyen-Orient et l'Occident, entre pays industrialisés et pays émergents, entre vendeurs et acheteurs, les uns comme les autres n'étant ni tout à fait vendeurs, ni tout à fait acheteurs. C'est pourquoi il y a fort à parier que les chefs d'Etat réunis à St-Petersbourg pour le G20 ont parlé de la Syrie, mais ils ont surtout parlé de marchandages et d'échanges.

Personne ne peut estimer quel sera le prix de la guerre de Syrie, mais en tout cas on y travaille car l'activité diplomatique est intense. Si les Etats-Unis sont obligés d'engager cette opération militaire, ils devront avoir l'assentiment de la Russie en échange de garanties sur des limites à ne pas dépasser, en échange aussi de concessions qui peuvent être commerciales, économiques, financières ou autres. N'oublions pas que les BRICS font actuellement les frais de la politique monétaire américaine et qu'en faisant front commun ils sont en situation d'obtenir d'importantes contreparties. Obama a gagné du temps mais ce temps a été mis à profit par la partie adverse pour négocier une guerre en échange de garanties, notamment dans la perspective de la conférence internationale que Lavrov et Kerry se sont promis d'organiser à Genève. On a pu remarquer ces derniers jours une inflexion de la position de Moscou qui a interrompu ses livraisons de missiles sol-air à Damas. On constate que des choses sont en train de changer également à Téhéran. Le nouveau président Rohani fait évoluer son discours par rapport à Israël. Rohani cherche surtout à avancer sur le dossier nucléaire et, s'il était certain d'obtenir des garanties de Washington, il pourrait lui aussi fermer les yeux sur quelques frappes... Tout se monnaie. C'est ça le capitalisme.


08/09/2013 >> Après avoir dans un premier temps refusé de signer l'appel de 11 pays du G20 sur la Syrie pour une "réponse forte", Angela Merkel a accepté finalement de se joindre à l'"appel". Certes il n'engage pas à intervenir militairement (l'opinion publique allemande y est hostile) mais, même si les derniers sondages lui donnent une confortable avance à deux semaines des élections, ce revirement pourrait ne pas être sans dommages. On peut penser que Merkel a cherché a rassurer l'industrie d'armement allemande qui est l'une des principales exportatrices dans le monde.


31/08/2013 >> Les préparatifs de guerre auxquels on nous prépare depuis plus d'une semaine ne consistent pas seulement à concentrer des moyens militaires et une puissance de feu incroyable, ils s'accompagnent aussi de grands discours à la nation, prenant le monde à témoin pour accuser le grand méchant et justifier l'intervention par des motifs moraux et humanitaires. On nous jure que tout ceci s'effectuera dans le strict respect du droit international de la guerre, celui dont s'arrogent les gendarmes du monde. Il s'agira juste d'une intervention "punitive" menée par les USA, la France et d'autres Etats qui se sont portés volontaires pour réprimander le régime syrien d'avoir enfreint (croient-ils, mais sans être complètement sûrs) l'interdit des armes chimiques qui ne font pas partie de l'arsenal communément utilisé et généralement admis pour tuer les gens. Car voyez-vous, la guerre n'est pas jolie jolie, mais elle a des règles, des normes... et toutes cyniques qu'elles soient, si elles ne sont pas respectées, si la principale puissance militaire laisse faire ou rugit avec mollesse, comment pourra-t-elle continuer à imposer ses règles et se faire craindre ? Il en va de sa crédibilité. D'autre part si trop de gens sont tués trop vite par un gazage de masse, le marché de la mort, celui des assassinats d'Etat, sera déstabilisé, et c'est toute une industrie lucrative qui sera d'un seul coup menacée, et avec elle, le rapport de force régional et l'équilibre planétaire de la terreur.

Les frappes qu'Obama qualifie aujourd'hui de "ciblées", de "chirurgicales", de "limitées", on connaît. Ce sont les mêmes dont se prévalait son prédécesseur à la Maison-Blanche juste avant de s'engager en Afghanistan (2001) et en Irak (2003); et pour quels résultats ?… Chaque fois elles ont eu des effets collatéraux destructeurs. Et puis qui imaginerait que Bachar n'aura pas eu le temps de s'organiser de sorte que les missiles US n'atteindront que des installations désaffectées ? Chaque fois les opérations ne devaient durer que quelques jours et elles ont débouché sur plusieurs années d'engagement meurtrier. Tout porte à croire qu'au-delà des premières frappes "punitives", l'escalade guerrière en Syrie se poursuivra et s'étendra. Des milliers de gens vont encore payer de leur vie le jeu d'influence entre les grandes puissances de ce monde.

Après le Mali en début d'année, la France va s'engager dans un nouveau conflit armé. Hollande est déterminé à servir de force supplétive aux Etats-Unis. Depuis le Second Empire la gauche française court après sa reconnaissance auprès de la bourgeoisie, et cherche à paraître toujours plus responsable. D'où son zèle à s'engager dans les aventures militaires coloniale ou impérialiste chaque fois qu'il y en a une qui se présente.



Bowling for Damascus
Le M.A., 28/08/2013
http://monde-antigone.centerblog.net/2920-


On sait peu de choses sur ce qui s'est passé à Mouadamiya Al-Cham au sud-ouest de Damas le 21 août dernier. Un gaz a été utilisé mais on ne sait pas lequel (!). Les équipes médicales ont juste constaté des symptômes neurotoxiques sans avancer la moindre hypothèse. Il y a eu des morts, oui mais on ne sait pas combien exactement. Les chiffres varient entre une centaine et 1300. L'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme dont les militants suivaient les bombardements ne s'était pas prononcé sur l'usage d'armes chimiques avant de dénombrer le lendemain 322 morts dans les hôpitaux. Mais l'élément le plus troublant est que cette attaque s'est produite le jour même où les experts de l'ONU arrivaient à Damas avec l'accord... presqu'à l'invitation du régime qui souhaitait profiter pleinement des progrès de son armée sur le terrain et utiliser la présence des experts pour soigner sa communication. Bachar al-Assad s'était montré quelques jours plus tôt à Homs dans le quartier de Khaldiyé "bastion de la rebellion" que son armée avait repris après plusieurs jours de bombardements intensifs. Il voulait en faire autant dans ce quartier au sud de Damas, mais on lui a gâché la fête.

Depuis un an la "ligne rouge" tracée par Obama avait été franchie à plusieurs reprises, de manière extrèmement localisée, sans provoquer plus de réaction que la simple désapprobation et la condamnation verbale. Le 6 mai dernier Carla Del Ponte, chef d'une commission d'enquête de l'ONU, avait affirmé que du gaz sarin avait probablement été utilisé non pas par le régime mais par la rebellion, avant de démentir mystérieusement quelques heures plus tard. Mais cette fois, voilà qu'en quelques heures la Grande-Bretagne et la France montent sur leurs grands chevaux, se mettent en ordre de bataille et poussent les Etats-Unis, jusque là très réticents, à les suivre, et sans même attendre les résultats de l'enquête onusienne, un comble ! On ne peut pas gober cette mise en scène guerrière sans se poser un minimum de questions.

L'emploi des armes chimiques seraient une "infâmie"... mais toutes les grandes puissances en fabriquent et en vendent. Par exemple le phosphore blanc qui a la propriété de s'enflamer au contact de l'air a été employé par l'aviation israëlienne sur Gaza en 2009. Le phosphore est jusqu'à preuve du contraire une substance chimique, non ? Mais, me semble-t-il, aucun gouvernement occidental n'avait réagi à l'époque pour condamner une telle infâmie. Je pourrai parler de bien d'autres armes de destruction sophistiquée utilisées ici et là sur la planète, comme ces bombes à fragmentation soit-disant interdites qui tuent et mutilent des années après la fin des conflits. L'imagination humaine est décidément sans limite.

On sait que la guerre est la plus efficace des diversions (à condition de la gagner). Toutefois pour être prêt à faire la guerre, il faut avoir des raisons. Quel est le problème principal des pays unis dans la coalition qui est déterminée à frapper Damas ? la crise. Or ils savent qu'il est impossible de la résoudre avec des moyens conventionnels. Pendant un temps on peut faire croire que tout va mieux... lorsque, patatra !, survient un élément extérieur que l'on désigne immédiatement comme étant la cause de tous les malheurs. C'est de cette façon que les "chocs pétroliers" avaient été utilisés en 1974 et en 1981 suite à la guerre du Kippour puis à la révolution islamiste en Iran. Si le pétrole flambait à nouveau, cela donnerait aux gouvernements prétexte à imposer et à faire accepter des sacrifices supplémentaires en matière économique, davantage de mesures sécuritaires, et l'exploitation du pétrole de schiste meilleur marché. Un pétrole à plus de 125 $ pourrait également constituer une arme qu'utiliseraient les Etats-Unis contre les pays émergents dont les monnaies vacillent et principalement contre la Chine, le plus gros importateur.
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede robin le Jeu 12 Sep 2013 17:05

A propos des interventions et de la révolution syrienne

Texte sur la situation en Syrie d'un camarade libanais de Syrie

La révolution syrienne est une révolution qui a commencé comme une lutte pour l'auto-détermination. Le peuple syrien a demandé à déterminer sa propre destinée. Et, depuis plus de deux ans, contre toute attente, et confrontés à une répression et une destruction massive du régime d'Assad, il a persévéré

Au cours du processus révolutionnaires, de nombreux autres acteurs sont apparus sur la scène afin de travailler contre la lutte pour l'auto-détermination. L'Iran et ses milices, avec le soutien de la Russie, est venu en aide au régime, pour s'assurer que le peuple syrien n'obtienne pas ses droits. Les djihadistes de l'Etat Islamique d'Iraq et de Sham et d'autre, sous prétexte de « combattre le régime d'Assad, ont travaillé contre ces droits de la même manière. Et je pense qu'il en est de même pour une quelconque intervention occidentale.

Certains pourraient arguer que l'on n'en est plus du tout là, qu'il n'est même plus question d'auto-détermination, mais plutôt, d'arrêter simplement le massacre. C'est une position que je ne peux soutenir. S'il s'agissait seulement d'arrêter le massacre, j'aurais soutenus les Djihadistes lorsqu'ils sont arrivé, parce que, personne ne peut le nier, ils étaient les mieux armés et équippés pour faire face au régime d'Assad. Mais je ne l'ai pas fait, et beaucoup d'autres ne l'ont pas fait, parce que nous savions, que malgré leur capacité à faire face au régime, ils ne partageaient pas les objectifs du peuple syrien. Ils voulaient contrôler le peuple syrien, et lui retirer sa capacité à déterminer sa propre destinée. A cause de cela, ils étaient des contre-révolutionnaires, même s'ils combattaient le régime.

Et maintenant, face à une possible intervention occidentale en Syrie, je tiens la même position : Beaucoup pourraient dire que je suis sur une posture idéologique, et que je devrais me concentrer uniquement sur le fait d'arrêter le massacre, mais ceux qui disent cela ignorent que, même en terme pragmatique et dans le cadre de leur propre raisonnement, cet argument ne tient pas, dès lors que les Etats Unis ont répétés avec insistance que « cela sera seulement des frappes préventives » et « qu'ils n'ont pas l'intention de renverser le régime ». Quelle indication y a-t-il que ces frappes feront quoi que ce soit pour arrêter le massacre ou « résoudre » la crise syrienne.

Je me fiche de la souveraineté, la Syrie est devenu une terre pour 'importe qui sauf les syriens de nos jours. Le mythe de la souvereineté syrienne n'est pas la raison pour laquelle je m'oppose à l'intervention occidentale. Ce n'est pas on plus la perspective de destruction de la Syrie, dès lors qu'elle a déjà été détruite par ce régime criminel. Je m'oppose à l'intervention occidentale, parce qu'elle sapera la lutte pour l'auto-détermination, et travaillera donc contre la révolution syrienne.

Assad a utilisé des armes chimiques contre son propre peuple. Je n'ai aucun doute à ce sujet. Et cela aurait pu être évité si la résistance syrienne avait obtenu des armes qui lui aurait permis de renverser le rapport de force face au régime. Mais les puissances étrangères sont restées attentistes, ne voulant pas qu'Assad gagne, mais ne voulant pas plus que la résistance gagne. Ils ne pouvaient pas donner d'armes au peuple syrien pour qu'il se défende lui-même, ont ils dit, car qui sait dans quelles mains elles pourraient attérir ? Elles auraient pu accidentellement atérir dans les mains, par exemple, de syriens qui voulaient déterminer leur propre destinée en dépit des intérêts étrangers.

Nous sommes donc arrivé à la quadrature du cercle : personne n'a armé la résistance syrienne, donc elle a été tuée par le régime, ou forcée à supporter l'infiltration djihadiste. Donc Assad a utilisé des armes chimiques contre les syriens, et l'Occident veut répondre pour donner une leçon a Assad, une réponse qui garantisse toujours que les syriens aucune voie au chapitre sur la question de leur futur. Et le régime survivra probablement à une intervention occidentale « punitive », et le massacre ne s'arrêtera probablement pas.

Mais malgré tout cela, la révolution syrienne, et, en son sein, la lutte du peuple syrien pour sa libération et pour déterminer sa propre destinée, se pouruivra.

Darth Nader, http://darthnader.net
(Je suis un journaliste / écrivain anarchiste arabe, anti-fasciste, anti-orientaliste, dissident internationaliste. J'ai grandi à Beyrouth, mais Homs est ma maison.)

Traduction Relations internationales de la Coordination des Groupes Anarchistes

Source : http://www.anarkismo.net/article/26086


Etats, forces réactionnaires : Bas les pattes sur la révolution syrienne !

Depuis mars 2011, un processus révolutionnaire est en cours en Syrie. La population s'est soulevée contre le régime fasciste sanguinaire de Bachar El Assad et du parti Bath. Ni « complot impérialiste », ni « complot islamiste » ou « complot sioniste », cette révolution populaire s'est inscrite dans le mouvement de révolte mondial contre le capitalisme, pour la justice et la liberté, qui a soulevé les exploitéEs et les oppriméEs de l'Egypte à la Chine, de la Russie à la Turquie, de l'Europe au Brésil, de la Tunisie à la Syrie.

Répression brutale du régime fasciste « laïque »

Ce mouvement de révolte a fait face à la répression brutale d'un régime, qui a joué la carte du sectarisme religieux tout en se présentant frauduleusement comme « protecteur des minorités », et qui a massacré, torturé ses opposantEs, adultes comme enfants. Le régime a reçu le soutien du régime fasciste religieux iranien, ainsi que de l'impérialisme russe.

Cette répression a abouti à la militarisation d'une révolte au départ pacifique, dans une perspective d'autodéfense.

Instrumentalisation par des impérialismes concurrents

Comme dans le cadre de tout processus révolutionnaire, des forces étrangères à ses objectifs ont cherché à l'instrumentaliser afin de défendre un agenda qui n'a rien à voir avec la volonté de liberté et d'égalité du peuple syrien en révolte.

Le processus révolutionnaire a ainsi été confronté, à la faveur de cette militarisation, à une contre-révolution interne : des mouvements réactionnaires et fascistes religieux, financés, armés et soutenus par l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie mais aussi des milliardaires saoudiens, n'ont cessé de chercher à détourner le processus révolutionnaire pour en faire le cadre d'une guerre régionale politico-religieuse entre fascisme religieux chiite et fascisme religieux sunnite.

Ces mouvements disposent d'une supériorité militaire sur les révolutionnaires syriens laïques grâce à leur rôle de pions et de clients de régimes fascistes religieux et impérialistes occidentaux, supériorité militaire qu'ils utilisent pour confisquer la dynamique révolutionnaire. Se comportant en véritables seigneurs de guerre féodaux contrôlant des zones par la terreur, ils n'hésitent pas à laisser le passage aux forces du régime contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ils jouent aussi le rôle de bras armé de l'Etat turc contre le mouvement kurde, massacrant et violant sur commande, dans le cadre d'une guerre régionale contre les kurdes.

Contre-révolution externe et interne : Etats et fascistes religieux unis contre le peuple, arabe et kurde !

La zone kurde de syrie, quant à elle, est marquée par une processus révolutionnaire spécifique qui s'inscrit dans la volonté d'autonomie régionale du mouvement populaire kurde, opposé au régime, mais refusant de sacrifier la cause kurde à l'idéologie nationaliste arabe ou syrienne. Cette volonté d'autonomie lui vaut d'être confronté à la fois au régime, aux réactionnaires islamistes et nationalistes, qui refusent chacun cette troisième voie pour des raisons différentes.

La France a pendant longtemps a entretenu des relations privilégiées avec le régime syrien. Avec les Etats Unis et leurs alliés dans la région, l'Arabie saoudite, le Qatar et Israel, elle a fini par soutenir ouvertement la contre-révolution fasciste religieuse. Le mouvement populaire et révolutionnaire syrien, laïque dans son essence, est quant à lui volontairement isolé par l'ensemble de ces forces : son objectif, l'autodétermination du peuple syrien, est en effet totalement étrangers aux intérêts impérialistes concurrents qui s'affrontent dans ce terrain.

Fascistes religieux et régime surarmé, peuple désarmé

Les armes affluent par le biais des Etats occidentaux, turcs, saoudiens et Qataris du côté des réactionnaires religieux, des clients de leurs pantins du CNS, comme elles affluent du côté du régime, soutenu par l'Iran, la Chine et la Russie.

Seul le peuple syrien, quant à lui, et les révolutionnaires laiques, sont privés d'armes : car le pire cauchemar des deux camps impérialistes en présence, c'est que celles et ceux-ci aient les moyens de se défendre, à la fois face au régime, et aux prédateurs fascistes religieux et impérialistes qui tentent de lui confisquer leur révolution.

Une intervention contre-révolutionnaire

Les récents succès militaires du régime, favorisés par cette politique de sape menée par les réactionnaires et fascistes religieux takfiristes clients du Qatar et de l'Arabie saoudite, par les clients des Etats occidentaux, mais aussi par le soutien russo-iranien, ont amené les Etats Occidentaux et leurs alliés du Golfe a envisager d'intervenir militairement : leur objectif n'a rien à voir avec la « protection du peuple syrien » qu'ils proclament, mais tout à voir avec leur instrumentalisation du conflit dans le cadre d'une guerre régionale.

Cette intervention serait une étape de plus dans la volonté de reprise en main du processus révolutionnaire, et dans son instrumentalisation pour des enjeux de géopolitique régionale.

Le peuple syrien aspirant à la liberté, est quant à lui pris entre le marteau et l'enclume. Depuis le début du processus révolutionnaire, il a refusé dans sa grande majorité toute intervention extérieure, demandant simplement les moyens de son autodéfense.

Ces moyens lui ont toujours été refusé sous le prétexte qu'on « ne sait pas dans quel mains vont tomber les armes ». Pourtant, les mains des fascistes religieux en sont pleines, tout comme celles du régime. On voit ici toute l'hypocrisie des régimes occidentaux, dont le sort du peuple syrien est le dernier de leur soucis.

Notre camp, le camp populaire, celui de la liberté contre tous les Etats !

Soutenir le mouvement populaire syrien, refuser toutes les interventions et la contre-révolution fasciste religieuse : c'est la tâche immense qui incombe aux travailleuses et aux travailleurs, en particuliers dans les Etats qui mènent la contre-révolution, soit en soutenant le régime, soit en soutenant des forces réactionnaires qui visent à installer une nouvelle domination au détriment du peuple.

En France, En Russie, en Iran, aux Etats-Unis, en Turquie, en Israel, notre voix doit s'élever :

Bas les pattes sanglantes des Etats sur la révolution syrienne.

Ni fascisme « laïque », ni fascisme religieux :

Soutien aux révolutionnaires laiques, kurdes et arabes !
Non aux bombardements, des armes pour l'autodéfense populaire des syrienNEs !


Le 10 septembre 2013

Relations Internationales
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Source : http://www.anarkismo.net/article/26164
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede Antigone le Dim 22 Sep 2013 12:45

Syrie: Le grand marchandage régional
Le M.A., 20/09/2013
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Si l'on analyse froidement le problème syrien, on arrive à la conclusion que pour les loyalistes comme pour les rebelles nationalistes, l'ennemi, ce sont les jihadistes. Le seul moyen d'en finir avec cet ennemi est de parvenir à un accord entre le régime de Damas et l'opposition. C'est ce à quoi s'emploient Lavrov et Kerry depuis qu'Assad a consenti à se débarrasser de son arsenal chimique. Une concession qui, en principe, en appelle une autre (ou d'autres) en contrepartie. L'objectif est d'éviter l'embrasement de la région en une guerre communautaire entre chiites et sunnites.

Le grand marchandage a donc commencé. Tous les acteurs de la région, les capitales des pays concernés par l'afflux de 2 millions de réfugiés sont sollicitées pour proposer leur médiation en échange d'avantages divers et variés. Tous, y compris l'Iran et Israël. Tous les dossiers gelés et irrésolus depuis des années sont sur la table: Palestine, Golan, Kurdistan, dossier nucléaire, gaz, etc. Pour chacun des dossiers, les questions vont de "qui vend et qui achète ?" à "qui cède sur quoi contre quoi et combien ?" L'activité diplomatique bat son plein !

Comme, dans l'état actuel des choses, l'ASL n'est pas disposée à renoncer à lutter contre Assad au nom d'une "révolution" qui a pourtant cessé d'exister, je me demande si son affaiblissement ne serait pas le moyen de pression recherché tant par Lavrov que par Kerry pour lui faire accepter l'inévitable. S'il faut sacrifier l'opposition militaire de l'intérieur (l'ASL) pour amener l'opposition de l'extérieur à accepter les conditions qui lui seront imposées par la nécessité après qu'un certain nombre de garanties lui auront été apportées pour "après", alors pourquoi pas ! D'ailleurs un rapport de l'ONU envisage la disparition à plus ou moins brève échéance de l'ASL, submergée par les groupes jihadistes mieux équipés et mieux payés. Dans quelque temps, l'opposition n'aura plus le choix.

Une fois qu'un accord de non-agression et de reconnaissance mutuelle aura été trouvé et approuvé à Genève, même du bout des lèvres, par les deux parties, régime et opposition, sous l'égide des grandes puissances, que les lignes de partage des zones d'influence auront été tracées, tout deviendra plus clair. Les USA et la Russie, ou plutôt leurs sous-traitants régionaux, auront les mains libres et l'aval du Conseil de sécurité pour intervenir plus directement contre les groupes jihadistes. J'avais déjà évoqué cette hypothèse le 15 février dernier; elle est toujours d'actualité. De toute façon, les bombes continueront de s'abattre et les gens de mourir par milliers...
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Re: De la Jordanie au Liban, de la Syrie au Yémen

Messagede pit le Mar 15 Oct 2013 01:27

Meeting vendredi 18 octobre 2013 à 19h Solidarité avec la lutte du peuple syrien.

Bachar Al-Assad dégage ! Non aux interventions étrangères !

La révolution du peuple syrien contre le régime de Bachar Al-Assad a commencé il y a près de 32 mois avec des manifestations pacifiques pour la démocratie dans la foulée des révolutions en Tunisie et en Egypte. La répression atroce menée par le régime d‘Assad a poussé le peuple à se défendre par les armes. L’insurrection de masse a réussi à libérer des territoires importants et résiste dans d’autres.

Le régime d’Assad s’appuie non seulement sur ses tanks, son aviation, ses milices et ses armes chimiques pour soumettre les Syriens, mais aussi sur l’aide massive de la Russie et de l’Iran et sur l’intervention armée du Hezbollah libanais. Le bilan est terrible : probablement plus de 120 000 morts, des centaines de milliers d’emprisonnés, torturés, 2 millions de réfugiés à l’étranger, plus de 4 millions de déplacés dans le pays.

Dans cette tourmente, la Syrie est par ailleurs devenue la proie de multiples appétits régionaux et internationaux. D’un côté, les monarchies du golfe et la Turquie soutiennent financièrement ou logistiquement des milices djihadistes, tandis que d’un autre coté, les puissances occidentales, sous la menace de bombardements, tentent d’imposer des solutions de façade qui préservent leurs intérêts stratégiques. Ces interventions se font aux dépens des populations.

Plus que jamais, le peuple syrien a besoin de notre solidarité. Nous soutenons son droit inaliénable à l’autodéfense contre la dictature, par les moyens qu’il juge nécessaire. Nous pensons que, partout, les mouvements sociaux et progressistes peuvent faire beaucoup, avant tout en direction des conseils locaux en Syrie, et des déplacés et réfugiés syriens : populariser leur action pour la liberté, contribuer au soutien humanitaire et en moyens matériels mais aussi, dénoncer les ingérences des Etats et des miliciens étrangers, les menaces d’interventions militaires des grandes puissances, et celles que font peser sans cesse leurs bases militaires dans la région. En Europe, la manifestation concrète de notre solidarité aux Syriens est de leur garantir les droits d’installation et d’asile.

Pour manifester votre solidarité, entendre des témoignages de militants syriens qui se battent pour la liberté, la justice sociale et la dignité nationale, dans le respect de toutes les composantes de ce pays, venez nombreux !

Meeting vendredi 18 octobre à 19h Bourse du Travail de Paris- salle GRANDE CROISAT – 3 rue du Chateau d’eau -Paris 3ème - M° République

avec la participation de :

- Gilbert Achcar, chercheur
- Michel Kilo, militant des droits de l’homme, animateur de l’Union démocratique syrienne, membre de la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution
- Khalil Haj Saleh, membre du Parti démocratique du peuple syrien
- Mariah Alabdeh, membre du Mouvement non violent syrien (El Hirak el Silmy)
- Bernard Dreano, président du CEDETIM

Premiers signataires : les Alternatifs, Alternative Libertaire, ATTAC, CEDETIM , FASE , FTCR, Gauche Anticapitaliste , Gauche Unitaire, Nouveau Parti Anticapitaliste.

http://paris.indymedia.org/spip.php?article14305
"Tu peux voter, pétitionner, débattre à la télé, ou gamberger sans te bouger, mais...C’est dans la rue qu'çà s'passe"
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