Kurdistan

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Messagede pit le Sam 6 Sep 2014 02:34

Pourquoi un confédéralisme démocratique ?

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) est classé sur la liste noire des Etats-Unis et bien nombre de pays membres de l'OTAN. En effet, en Turquie une guerre presque invisible se poursuit depuis ces 30 dernières années avec les Kurdes faisant plus de 17.500 assassinats politiques simplement classés en "cas non-résolu".

Fondé en novembre 1978, le PKK est considéré comme force de défense en aucun cas le PKK attaque. Le PKK lutte également contre le trafic de drogue et le pillage de sites archéologique du Kurdistan

Cependant, il est intéressant de s'intéresser à la ligne politique du PKK, formulée comme le "confédéralisme démocratique" qui se propose comme une alternative à ce trio: le capitalisme, l'Etat-nation, l'industrialisme, qui sont remplacés par une « nation démocratique, une économie communautaire, et une industrie écologique ».

Il est claire que le capitalisme, l'Etat-nation et l'industrialisme actuel conduisent l'humanité à la catastrophe, tant sur le plan économique que social ou environnemental.

Donc, le leader kurde Abdullah Ocalan propose trois projets pour affronter la modernité capitaliste: d'abord une république démocratique, ensuite une autonomie démocratique, enfin un confédéralisme démocratique et écologique. Ce dernier projet, soit le confédéralisme démocratique exige une "société démocratique, écologique et l’égalité des sexes". Si on résume encore, ce confédéralisme est "la démocratie radicale sans l'Etat."

Voici quelques rares extraits du livre "Le Confédéralisme-Démocratique" d'Abdullah Ocalan, le leader des Kurdes, emprisonné sur l'Ile d'Imrali depuis 1999 en Turquie à perpétuité pour avoir défendu les droits du peuple Kurde. Son avion s'était fait arrêté au Kenya alors qu'il était en route pour rejoindre Nelson Mandela et y trouver son soutien.

"A l'époque de la formation du PKK, dans les années 1970, le climat politique et idéologique internationale était caractérisé par le monde bipolaire de la Guerre Froide et le conflit entre socialisme et capitalisme. (...)"

"Le PKK n'a jamais considéré la question Kurde comme un simple problème d’ethnicité ou de nationalité. Nous concevions notre mouvement comme un projet visant à libérer et à démocratiser la société.

"Le droit à l'autodétermination des peuples comprend le droit à un Etat propre. La fondation d'un Etat ne permet cependant pas d'augmenter la liberté d'un peuple, et le système des nations Unies, fondé sur les Etats Nations, a démontré son inefficacité. Les Etats-Nations se sont ainsi mis à représenter de sérieux obstacles faces aux évolutions sociales. Le confédéralisme-démocratique est le paradigme inverse, celui des peuples opprimés. Le confédéralisme-démocratique est un paradigme social et non étatique. Il n'est pas contrôlé par un Etat (centrale), il représente les aspects organisationnels et culturels d'une nation démocratique. Le con fédéralisme démocratique est fondé sur la participation de la population, et ce sont les communautés concernées qui y maîtrisent le processus décisionnel. Les niveaux les plus élevées ne sont présents qu'afin d'assurer la coordination et la mise en oeuvre de la volonté des communautés qui envoient leur déléguées aux assemblées générales. Pour assurer un gain de temps, ils font office à la fois de porte-parole et d'institution exécutive."

"Les limites entre ce que les tribus considéraient comme leur territoire n'étaient pas encore fixe, le commerce, la culture ou la langue n'étaient donc pas restreints par celles-ci. Longtemps, les frontières territoriales demeurèrent fluctuantes. A peu près partout dans le monde, les structures féodales prédominaient et de temps en temps apparaissaient de monarchies dynastiques ou de grands empires multiethniques, aux frontières changeantes et comprenant différentes langues et communautés religieuses tels que l'Empire romain, l'empire Austro-Hongrois, l'empire Ottoman ou encore l'empire Britannique."

"Nous reconnûmes également un lien de causalité entre la question Kurde et la domination mondiale imposée par le système capitaliste moderne. Sans remettre en question ce lien, toute solution aurait été impossible. Nous aurions continué à être indépendants, sous de nouvelles formes."

Pour "résumé", le PKK prône un pouvoir horizontale accessible aux plus près des habitants qu'ils soient arabes, turcs, iraniens, assyriens ou chaldéens et non un pouvoir verticale et centrale inaccessible aux petits peuples et aux habitants même dans leur localité. Il s'agit d'une représentation extrême des minorités et d'une décentralisation extrême jusqu'à effacer le rôle important du Président et cela éviterait bien des problèmes tels que le lobbying ou la corruption.

Malheureusement, les pays occidentaux ne proposent que le modèle de l'Etat Nation comme alternative étatique au peuple Kurde dont le credo serait comme en Turquie à l'époque Kemaliste "uniformiser pour mieux régner ». Il est hors de question de créer un pan-Kurde comme alternative à la détresse et l'oppression du peuple Kurde en mettant à mal un autre peuple.

Pour illustrer cette idée, en Rojava (Kurdistan de Syrie) qui est autonome depuis 2012, trois cantons ont été créés (canton de Kobane, Jezire et Efrin) et un système de co-maire a été mis en place dans ses cantons prônant la place de la femme. Tous les peuples autochtones sont représentés : Arabes, Assyriens, Chrétiens, Chaldéens, Alaouites et Kurdes.

Au Kurdistan, en Turquie et en Syrie, une véritable révolution sociale est en marche depuis de nombreuses années, bien qu’aucun média ne semble vouloir s’intéresser à ce phénomène.

Il est évident que si les Kurdes avaient "joué" la carte du nationalisme la région serait le théâtre de violents affrontements entre ethnies et d'une guerre civile.

Par conséquent, la folie des grandeurs est le fruit de l'imagination des capitalistes et impérialistes et nous pouvons l'observer à travers divers exemples (le Grand Lyon, le Grand Paris, le Grand New -York, la Grande Arménie, le Grand Israël, le Grand Kurdistan ...) allant à l'encontre de l'idéologie de base du PKK.

Enfin, il est regrettable qu'aucun géopoliticien qui se dit spécialiste du Moyen-Orient n'ait pu ramener cet aspect primordial sur l'échiquier du Middle-Est.

Par Eden Dersim

http://www.actukurde.fr/actualites/682/ ... tique.html



Le nouveau PKK a déclenché une révolution sociale au Kurdistan

Les positions et références politiques du parti de libération nationale kurde PKK, en guerre ouverte avec la Turquie, ont commencé à changer à la fin des années 1990, lorsque son leader Abdullah Öcalan, emprisonné à vie, dans le contexte post-soviétique de l’écroulement du « socialisme réellement existant », découvrit les réflexions théoriques de l’écologie sociale développées par le militant et intellectuel anarchiste-communiste étatsunien Murray Bookchin.

Le PKK a fait siennes et adapté les idées de l’influent et controversé théoricien anarchiste, ainsi que celles d’autres intellectuels et mouvements (comme les zapatistes) et les a intégré à sa propre proposition, le confédéralisme démocratique. Ce dernier a commencé à être mis en application dans les structures organisationnelles du mouvement de libération kurde et dans les territoires dans lesquels il a une présence, en fondant la Confédération des peuples du Kurdistan (KCK) et en impulsant une nouvelle dynamique : un mouvement de transformation sociale de type assembléiste et fédéraliste, prenant en charge la « question nationale » et essayant d’y apporter une réponse politique tournant le dos au schéma de l’État-nation et à ses impasses.

... http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1574
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Re: Kurdistan

Messagede Zoom le Sam 27 Sep 2014 11:22

Reportage Photo : Les anarchistes turcs au secours du Kurdistan syrien

Kobanê (Aïn Al-Arab) est devenu un abcès de fixation où s’affrontent deux mondes : les forces progressistes, laïques et révolutionnaires d’un côté, les fanatiques religieux de l’autre.

(...)

Des milliers de jeunes gens, socialistes, syndicalistes, révolutionnaires, féministes, libertaires ont afflué de toute la Turquie vers Kobanê. Ils et elles y vont pour soutenir les réfugié.e.s et défendre la ville.

... http://www.alternativelibertaire.org/?R ... narchistes
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Re: Kurdistan

Messagede Seven Dwarfs le Lun 29 Sep 2014 13:58

Pit à cité :

En Turquie une guerre presque invisible se poursuit depuis ces 30 dernières années avec les Kurdes faisant plus de 17.500 assassinats politiques simplement classés en "cas non-résolu".

Pas seulement 30 ans mais depuis 1928. Le gouvernement Turc d'alors n'a jamais accepté que la Turquie réelle s’arrête à l'est à l'immense lac de Van et qu'au delà et jusqu'à l'Iran c'est un autre peuple, une autre langue et une autre contrée.
Il y a eu un désintérêt vis à vis des kurdes du fait de leur participation au génocide arménien comme des harkis, Ankara leur est tombé dessus une fois le "petit problème" arménien résolu, après leur avoir fait croire qu'il bénéficieraient des terres des arméniens.

La faiblesse historique des kurdes est leur mode de fonctionnement très tribal, on parle souvent d'une peuple divisé par trois frontières, en réalité dans les années 70 c'était plutôt un peuple par vallée!!! x versions de la langue et trois systèmes d'écriture! Cela change-t-il?
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Re: Kurdistan

Messagede pit le Ven 3 Oct 2014 12:06

« Kobanê et le Kurdistan n’ont pas pour seul ennemi l’État islamique »

Allocution d’Alternative libertaire soutenue par l’OCL à la manifestation parisienne de la gauche kurde du 27 septembre 2014, en solidarité avec le Kurdistan syrien.

2.000 à 3.000 personnes avaient répondu à l’appel de la Fédération des associations kurdes de France (Feyka), samedi 27 septembre 2014, et ont défilé en soutien à la ville de Kobanê, assiégée par l’État islamique (Daech).

Toute les tendances de la gauche kurde étaient là, dont de forts contingents de sympathisant.e.s du PKK et du PYD (organisation-sœur du PKK en Syrie). Et, bien évidemment, des dizaines de drapeaux à l’effigie du leader emprisonné Abdullah Öcalan.

Si ce culte du leader donne généralement froid dans le dos aux militantes et aux militants français, plusieurs délégations d’organisations (PCF, NPA, AL, OCL...) avaient passé outre et étaient présentes, en solidarité avec une lutte aussi urgente que légitime.

A l’arrivée de la manifestation place du Châtelet, plusieurs déclarations de solidarité ont été lues.

Ci-dessous, celle d’Alternative libertaire, soutenue par l’OCL.


ALLOCUTION D’ALTERNATIVE LIBERTAIRE

Aujourd’hui, Kobanê, au Kurdistan occidental, est assiégée par les forces barbares de l’État islamique – Daech.

Aujourd’hui, Kobanê se bat pour la liberté, pour la démocratie et pour les droits des femmes.

Aujourd’hui, Kobanê se bat héroïquement, malgré le double jeu du gouvernement turc, malgré les atermoiements de la coalition dirigée par Washington.

Aujourd’hui, Kobanê est devenu le symbole de la résistance de la Rojava syrienne, mais pas seulement.

Si Kobanê tombe, ce n’est pas seulement toute la Rojava qui sera menacée, c’est aussi un modèle politique et social : celui du confédéralisme démocratique et de l’autonomie démocratique, édifié depuis le 19 juillet 2012.

C’est pourquoi, sous le drapeau des Unités de protection populaire (YPG) qui défendent Kobanê, on trouve côte à côte des miliciennes et des miliciens kurdes, arabes, turcs, qu’ils soient musulmans, yézidis, chrétiens ou athées. Toutes et tous se battent côte à côte contre les fanatiques.

C’est pourquoi la défense de Kobanê et de la Rojava syrienne intéresse non seulement le peuple et la diaspora kurde, mais aussi toutes et tous les partisans de l’émancipation, les féministes, les anticolonialistes et les anticapitalistes.

Kobanê doit pouvoir compter sur les milliers de jeunes gens, révolutionnaires, syndicalistes, anticolonialistes, libertaires qui sont venus de toute la Turquie pour défendre la ville, et qui aujourd’hui sont bloqués à la frontière par l’armée turque.

Car Kobanê et le Kurdistan n’ont pas pour seul ennemi l’État islamique.

Ils ont d’autres ennemis, plus sournois, qui aimeraient que Daech fasse le « sale boulot » à leur place : Bachar el-Assad et Recep Tayyip Erdoğan.

Quant aux États-Unis, après avoir longtemps hésité, ils ont bombardé les forces de Daech qui assiègent Kobanê. Cependant, il faut savoir que s’ils ne souhaitent pas la victoire de Daech, ils ne souhaitent pas non plus la victoire du modèle politique et social que représente la Rojava.

On parle aujourd’hui d’une possible intervention terrestre contre Daech dans la région de Kobanê. Pourtant, ce serait une catastrophe si, demain, au nom de la lutte contre le djihadisme, l’armée turque occupait militairement la Rojava. Ce serait la fin de l’autonomie populaire, le démantèlement des milices d’autodéfense, la prison pour les révolutionnaires.

Le peuple kurde a besoin d’armes pour défendre Kobanê et la Rojava. Il n’a pas besoin de subir l’occupation de l’armée turque ou américaine.

Vive Kobanê libre, vive le Kurdistan libre, vive la révolution.

+ photos http://www.alternativelibertaire.org/?K ... -n-ont-pas


Manifestation de soutien au Kurdistan et à Kobané par libertairetv




Appel à manifester samedi 4 octobre, 15h, Invalides (sortie métro) - Trocadéro

Kobanê est en danger, réagissez !

Au nom de l'humanité, la France doit soutenir la résistance de Kobanê contre Daesh !

Appel à manifester samedi 4 octobre, 15h, Invalides (sortie métro) - Trocadéro

(La manifestation marque la fin de la grève de la faim qui a lieu place de Invalides)

Depuis le 15 septembre, les gangs armés de l’Etat islamique (EI ou Daesh en arabe) lancent des offensives sur trois fronts contre le canton de Kobanê, au Kurdistan de Syrie, utilisant des armes lourdes saisies en Irak et en Syrie. Dans le cadre de ces offensives, ils bénéficient du soutien militaire, politique et logistique de la Turquie. En échange de la libération de ses 49 otages retenus par l'EI, cette dernière a livré des tanks et des armes aux djihadistes.

Les dizaines de milliers de réfugiés qui ont dû fuir devant l'arrivée de l'EI sont amassés le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie. Avec la population kurde de Turquie qui a massivement afflué à la frontière pour les soutenir, ils sont pris en étau entre les djihadistes de Daesh et l'armée turque. Cette dernière réprime violemment les manifestations et a jusqu'ici tué trois personnes et blessé de nombreuses autres. En tentant de convaincre la communauté internationale de la nécessité de faire de la ligne frontalière une « zone tampon », la Turquie poursuit l'objectif d'occuper le Rojava (Ouest-Kurdistan, nord de la Syrie).

Quant à l'EI, son objectif principal est de détruire le système politique mis en place par les Kurdes au Rojava. Il y a tout juste un mois, ses hordes de barbares ont violemment attaqué la région de Shengal (Sinjar) et commis de nombreuses exactions à l'encontre de sa population, majoritairement kurde yézidie. Depuis le 15 septembre, ils tentent de faire la même chose à Kobanê, sous les yeux indifférents de la communauté internationale. Avançant avec une artillerie lourde comprenant des obus, des chars, des missiles et des lance-roquettes, l’EI est arrivé aujourd'hui aux portes de Kobanê. Les centaines de milliers d'habitants de cette ville sont menacés de génocide. Les Unités de Défense du Peuple (YPG et YPJ) aidées par la population sont les seules à résister contre ces attaques, mais leurs armes ne suffisent pas pour arrêter l’avancée des gangs djihadistes.

Malgré leurs appels urgents et incessants à la coalition internationale contre l'EI, les Kurdes n'ont reçu aucune aide pour se battre contre les djihadistes.

Les Etats-Unis et les puissances européennes qui prétendent avoir créé une coalition internationale contre l’EI n’ont jusqu'à aujourd’hui entrepris aucune action en faveur des populations et, ce, malgré les violences et les atrocités commises par ces gangs terroristes. Jusqu'à présent, les frappes effectuées par la coalition n'ont pas été efficaces, faute de coordination avec les forces kurdes sur le terrain. La coalition n'a pas non plus répondu aux demandes d'aide humanitaire et militaire des Kurdes. L'inaction coupable de la communauté internationale met la population kurde de Kobanê face à un danger imminent de génocide.

Le peuple kurde continuera à se défendre face aux assauts de l’EI, comme il l’a toujours fait jusqu’à aujourd’hui. En luttant contre ces bandits, les Kurdes défendent les valeurs universelles de la dignité humaine et de la démocratie.

Afin d'empêcher une nouvelle tragédie humaine et afin de freiner l'avancée de Daesh, nous demandons d'urgence à la communauté internationale, à la France en particulier :

- de fournir immédiatement aux forces des YPG et des YPJ des moyens de défense adéquats pour leur permettre de résister contre l'EI à Kobanê;

- d'apporter une aide humanitaire aux réfugiés qui ont dû fuir Kobanê.


La résistance de Kobanê est une résistance pour l'humanité et la dignité !

Si on n'agit pas aujourd'hui pour soutenir la résistance contre Daesh, demain il sera trop tard !




Manifestation Samedi 4 octobre à Lyon

Solidarité avec la résistance Kurde à Kobané

Kobané est l’un des trois cantons de la zone kurde syrienne, qui fait vivre un projet démocratique alternatif à tout ce qui se fait actuellement au moyen orient.
La révolution kurde a permis, dans les zones sous son contrôle, la construction d’une organisation civile dans laquelle chaque minorité, qu’elle soit ethnique, religieuse ou sexuelle, de développer son autonomie dans le respect de son identité.

Depuis plusieurs semaines, la ville de Kobané, regroupant plusieurs centaines de milliers de personnes réfugiées, est assiégée par les fascistes de « l’État islamique ».

Si Kobané tombe, ce sont des centaines de milliers de personnes qui risquent le massacre parce qu’elles appartiennent à des minorités religieuses (yezidis, chiites, chrétiennes) ou parce qu’elles sont kurdes, arméniennes...
Le siège de Kobané est facilité par l’État turc qui y voit un moyen de mener sa sale guerre contre les kurdes.

La résistance kurde, composée de femmes et d’hommes, est isolée face à Daesh.
Nous dénonçons l’hypocrisie des États occidentaux dont la France, qui continuent de voir le PKK comme « une organisation terroriste » , alors que la confédération kurde au Rojava est la principale force sur le terrain face à Daesh.

Nous appelons l’ensemble des progressistes à exiger :
- des armes pour la résistance kurde
- la solidarité avec Kobané et l’ensemble des progressistes
- le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l’UE
- la reconnaissance d’un statut pour le Rojava libre et autonome

Halte aux massacres du Rojava ! Rassemblement tous les jours Place de la Comédie, devant l’Hôtel de Ville, à partir de 18h30 Grande manifestation Samedi 4 octobre à 15h00 Place Bellecour

Premiers signataires :
Association culturelle Mésopotamie
Association culturelle de Pir Sultan Abdal des Alevis de Belleville
ATIK (confedération des travailleurs de Turquie en Europe)
Centre culturel des Alévis - Lyon
Coordination des Groupes Anarchistes – Lyon
Organisation Communiste – Futur Rouge
Ensemble 69 !Association culturelle Mésopotamie
Alternative Libertaire 69
Organisation communiste libertaire -Lyon
Union pour le Communisme
Solidaires étudiant-e-s Lyon
NPA 69

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Re: Kurdistan

Messagede Zoom le Ven 10 Oct 2014 01:29

Un message des anarchistes sur place : « La révolution l’emportera à Kobanê ! »

Des camarades de l’Action anarchiste révolutionnaire (DAF) se sont portés au secours de la ville de Kobanê http://www.alternativelibertaire.org/?R ... narchistes, assiégée par l’État islamique (Daech). Une partie a pénétré dans la ville. D’autres sont restés dans un village sur le territoire turc, Boydê. Ils et elles nous envoient ce message.

De Boydê, le 8 octobre 2014. 24e jour du siège de Kobanê par l’État islamique (Daech). Tandis que, dans tous les villages frontaliers, des militantes et des militants font rempart de leurs corps pour dissuader les attaques, toute la population, dans toute la région, s’est dressée pour empêcher la chute de Kobanê.

Depuis près de trois semaines, nous faisons office de boucliers humains dans le village de Boydê, à l’ouest de Kobanê. Ces deux derniers jours, les explosions et le fracas des armes se sont intensifiés dans les banlieues et dans le centre-ville. En même temps, les soldats turcs ont augmenté leur pression. Toutes celles et ceux qui approchaient la frontière, d’un côté comme de l’autre, ont été ciblés par des grenades lacrymogènes. Le village où nous nous trouvons a subi une attaque de ce type mardi. Plusieurs personnes ont également été blessées par des tirs à balles réelles.


Image

Chaîne humaine au village de Boydê

Ces attaques sur les villages frontaliers signifient que les hommes de Daech sont, eux, autorisés à franchir la frontière. Le soutien de la République turque à Daech est évident ici. Bien sûr, ce n’est pas seule chose qui est évidente.

Nous avons appris qu’un des commandants de Daech dirigeant l’offensive sur Kobanê a été abattu par les YPG-YPJ [1] Pourtant, les combats n’ont pas diminué en intensité ; ils n’ont presque pas cessé de la journée.

Nous savons à présent que les explosions que nous entendons sont le fait des YPG-YPJ. Les miliciennes et les miliciens ont déserté les rues du centre-ville pour prendre les djihadistes en embuscade et, semble-t-il, cette tactique a fonctionné.

Dans les réunions, au village, certaines rumeurs font sensation. L’une d’elle est la crainte qu’inspirent les combattantes des YPJ aux djihadistes. En effet, Daech incarne l’État, la terreur, le massacre… mais aussi le patriarcat. Et les djihadistes craignent de ne pouvoir être considérés comme « martyrs » s’ils sont tués par une femme. D’où leur peur d’affronter les YPJ. Il faut dire que quand elles les rencontrent, les combattantes sont sans pitié. Cette lutte des YPJ, c’est celle de la liberté contre le patriarcat.

Ces deux derniers jours, le soulèvement au Kurdistan et dans les villes d’Anatolie donne un sentiment d’invincibilité du peuple organisé. Ce soulèvement renforce la confiance à Kobanê, dans les villages frontaliers et dans toute la Rojava [2] Chaque fois qu’un frère ou qu’une sœur tombe, notre douleur est vive, mais plus vive encore notre colère et notre détermination. Les cérémonies funèbres qui débutent à genoux se muent rapidement en danses effrénées, le martèlement de nos pas fait trembler la terre et transforme notre peine en une véritable rage.

C’est tout ce dont nous avons besoin ici. Pour la liberté et la révolution que nous espérons, en dépit de tout.

Vive la résistance populaire de Kobanê !
Vive la révolution dans la Rojava !
Vive l’Action anarchiste révolutionnaire !

(traduction Alternative libertaire)



Un message complémentaire reçu le 9 octobre au matin :

KOBANÊ EST PARTOUT !

Ce matin, des camarades de l’université d’Istanbul ont repoussé une attaque de partisans de Daech, protégés par la police. Un étudiant a été grièvement blessé. Des camarades de DAF et d’autres organisations révolutionnaires ont contre-attaqué. La police a placé trois d’entre nous et quatre autres étudiants révolutionnaires en garde à vue.

Nous ne laisserons pas tomber Kobanê !
Les bandits de Daech ne passeront pas !
La répression ne nous découragera pas !
Bijî berxwedana Kobanê



[1] Yekîneyên Parastina Gel : Unités de protection populaires. Les YPG regroupent les combattants kurdes, et les YPJ les combattantes.

[2] Rojava : Kurdistan syrien.

http://www.alternativelibertaire.org/?U ... histes-sur
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Re: Kurdistan

Messagede leo le Sam 11 Oct 2014 14:04

Kurdistan / Libération des peuples

Pourquoi le monde ignore-t-il les révolutionnaires Kurdes de Syrie ?

par David Greaber

Anthropologue et militant anarchiste étatsunien

Au beau milieu de la zone de guerre en Syrie, une expérience révolutionnaire et démocratique est détruite par les djihadistes de l’État islamiste. Le reste du monde, et une grande partie de la "gauche", ne semble pas se rendre compte que c’est un scandale.

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1588
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le pkk est t'il encore marxiste

Messagede antifasciste le Mar 14 Oct 2014 12:15

Bonjour,

Ma question que je pose est donc dans le titre, à savoir si le pkk est encore marxiste; je pose cette question car j'ai lu plusieurs fois qu'il aurait renoncé au marxisme en 2003, que ocalan l'aurait abandonné, que le pkk aurait évolué et enfin, il faut souligner qu'il n'y a plus la présence du marteau et de la faucille sur son drapeau. Je suis allé sur le site de organisation communiste libertaire et il semblerait que le pkk soit influencé par les libertaires. Cependant, l'auteur, vers la fin de l'article, rajoute que " le mouvment de libération kurde n'a pas rompu avec le marxisme mais plutôt, qu’à partir d’une ouverture de perspective et une autocritique, il a évolué vers le genre de socialisme démocratique incarné par le Confédéralisme démocratique. je ne comprend pas non plus ce qu'entend ocalan, dans son livre révolution industrielle et le socialisme scientifique" par "
Öcalan exprime quelle est sa position sur le marxisme ou socialisme scientifique : « Au lieu de penser le socialisme scientifique comme ayant été vaincu par le capitalisme, il est plus approprié et significatif de le considérer comme ayant besoin d’être achevé, parce qu’il a eu des succès importants à son actif. Ce dont il a besoin est une explication et de mettre un terme à ses défauts. Mes tentatives inclinent dans cette voie. En tous cas, une nouvelle approche critique et plus saine doit être poursuivie. C’est ce que je suis en train d’essayer "
Le pkk a t'il donc renoncer au marxisme et passé coté libertaire ?
il semblerait que soit avec le stalinisme et non avec le marxisme qu'a rompu le pkk et ocalan. Je pense que faire du kurdistan controlé par le pkk/pyd une zone libertaire me semble exagéré.

merci des réponses
antifasciste
 
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Re: Kurdistan

Messagede pit le Mar 14 Oct 2014 20:26

J'ai du mal avec cet angle, ou alors tu parles du marxisme-léniniste ? Je pense que de ce côté il semble y avoir une évolution en effet. Est-ce qu'elle est libertaire ou social-démocrate, je vois pas encore bien, mais c'est à suivre de prêt et avec grand intérêt.
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Re: Kurdistan

Messagede Antigone le Dim 19 Oct 2014 06:43

Les anarchistes capitulent devant le nationalisme kurde
Le M.A., le 18/10/2014
http://monde-antigone.centerblog.net/3640-


Il n' y a rien de surprenant que les organisations maoïstes défendent la cause du nationalisme kurde. Elles sont nationalistes. Elles sont pour le "droit de souveraineté des peuples", pour la reconnaissance de gouvernements représentatifs. On les retrouve dans les manifestations organisées par des associations de la diaspora d'un certain nombre de pays. Celles-ci ne sont que des annexes de formations bourgeoises d'opposition. Bien entendu, toutes se disent démocratiques et progressistes, et quand elles arrivent au pouvoir, elles sont aussi autoritaires que les autres...

Par contre, voir à la suite de ces drapeaux nationaux, régionaux l'ensemble des organisations anarchistes (AL, OCL, CGA, FA) est plus inhabituel. Mais à vrai dire, il va falloir s'y faire. C'est le prolongement logique de la déliquescence d'un mouvement qui, il y a encore quelques décennies, savait défendre farouchement des positions anti-étatistes.

Les organisations maoïstes tentent actuellement de dépasser leur sectarisme pour fusionner et former une réplique du PTB belge. Je me demande pourquoi les libertaires ne les rejoindraient pas dans la mesure ils interviennent dans le même sens, avec les mêmes arguments. Quand on lit leurs tracts sur Kobanê, on pourrait croire qu'ils émanent du PCF. On ne trouve aucune trace d'une référence révolutionnaire, même pas l'esquisse d'une critique ou d'une réserve par rapport au PKK ou à la formulation d'un "peuple kurde" distinct des autres. Au contraire, ils font appel aux forces "progressistes" et on y parle de projet démocratique, celui d'un Etat en lutte contre un autre. C'est incroyable de voir toutes les organisations anarchistes capituler devant un discours aussi convenu et aussi creux.

Dans des articles plus approfondis, le Kurdistan syrien (baptisé "Rojava", ça fait mieux) est paré de valeurs libertaires, autogestionnaires, anticoloniales, anticapitalistes. On serait même en train d'assister à une révolution féministe parce que les femmes représenteraient 40 % des effectifs combattants, alors que le PKK entretient une tradition macho très patriarcale. Les anarchistes se gardent bien de rappeler que les partis nationalistes kurdes majoritaires en Turquie, en Irak, en Syrie ont, par le passé, réprimé de nombreuses manifestations ouvrières, qu'ils se sont entendus avec les dictateurs baasistes de la région pour permettre la répression des minorités qui risquaient de les déstabiliser, et qu'en Syrie le PYD, franchise du PKK dont les YPG sont la branche armée, ont été pendant longtemps les alliés de Bachar al-Assad. Je passe sur les financements russes, grecs et le narco-trafic...

On nous fait croire par ailleurs que le très stalinien Abdullah Ocalan, le leader du PKK dont le culte de la personnalité est toujours autant entretenu depuis qu'il est en prison, aurait déclenché une révolution sociale ! Il serait porteur d'un modèle politique: celui du confédéralisme démocratique et de l’autonomie démocratique... "édifié depuis le 19 juillet 2012". Une date sans doute historique qui m'a complètement échappé ! Aaaah ! L'"édification de l'Etat socialiste" est de retour !

Un texte publié sur le site de l'OCL, "Le nouveau PKK a déclenché une révolution sociale au Kurdistan" [ http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1574 ] explique très sérieusement qu'Ocalan aurait été transformé par la lecture des écrits d'un "anarchiste étatsunien" Murray Bookchin et qu'il aurait adopté nombre de ses points de vue !... Je fais remarquer au passage que le mot "étatsunien" est un trait caractéristique de la presse stalinienne-conspirationniste et de ses "penseurs" comme Noam Chomsky. Les paragraphes "En suivant Bookchin dans le texte" et "La révolution sociale prend son envol" sont assez typiques de ce qu'on peut trouver sur des sites comme celui de Michel Collon.

Last but not least, on apprend dans une allocution d'AL que des "milliers de jeunes gens, révolutionnaires, syndicalistes, anticolonialistes, libertaires sont venus de toute la Turquie pour défendre la ville" [de Kobanê]. Là, on nous refait le coup des brigades anarchistes espagnoles de 1936-37... Or les journalistes présents sur place, et même les journalistes indépendants "free lance", disent tous la même chose: ceux qui sont bloqués à la frontière sont venus par esprit nationaliste, pour le Kurdistan, parce qu'ils veulent défendre "leur patrie", et pas parce qu'ils seraient animés par un idéal révolutionnaire, un projet d'émancipation. Il y a bien une douzaine de personnes qui se sont faits photographier avec le A cerclé sur un t-shirt, mais ça représente quoi ? Il faut arrêter de délirer.

Soyons clairs. L'Etat islamique et la barbarie qu'il impose sont une catastrophe pour toute forme d'émancipation humaine. En raison de sa position centrale le long de la frontière turque, Kobanê est un enjeu militaire, et seulement militaire. Mais l'Histoire ne s'arrêtera pas à Kobanê si jamais la ville tombait aux mains des jihadistes. Il y a des actes de résistance, des révoltes dans des villages d'Irak. La presse n'en parle pas; son rôle étant de relayer les discours des gouvernements dont la seule stratégie est de bombarder. Ce que les révolutionnaires peuvent faire par rapport à cette situation, c'est d'encourager les actes de résistance organisés à la base comme une préfiguration d'un soulèvement qui viendra forcément parce que toutes les dictatures, même les plus abominables, finissent un jour par être renversées. Ce n'est certainement pas de servir la soupe aux partisans du PKK et à son leader, ni de défiler derrière les organisations nationalistes kurdes, ni de réclamer une forme souveraine d'Etat et de gouvernement.
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Re: Kurdistan

Messagede Zoom le Mer 22 Oct 2014 11:22

« Barcelone, Varsovie, Stalingrad, Kobanê »

Reportage photo par Cuervo (AL Paris-Sud) sur la manifestation de soutien à la gauche kurde du 18 octobre 2014 à Paris, et texte de l’allocution des organisations libertaires.

Environ 3.000 personnes ont défilé de Bastille à Nation le 18 octobre, en soutien à la ville de Kobanê, qui résiste toujours aux djihadistes.

En plus des organisations de la gauche kurde de la mouvance du PKK et du PYD, la présence française était nettement plus conséquente que les semaines précédentes : Front de gauche, NPA, mais surtout un fort cortège libertaire avec AL, FA, CGA, OCL et CNT-SO.

A la fin de la manifestation, place de la Nation, un camarade en a donné lecture à la foule. Se sont également exprimés le PCF, MSF, les Verts, le NPA, un représentant du Conseil de l’Europe et une camarade d’une organisation kabyle.



ALLOCUTION LIBERTAIRE

« Barcelone, Varsovie, Stalingrad

La bataille qui se livre aujourd’hui à Kobanê impose le souvenir de ces trois cités.

Barcelone, 1936. Les fascistes se sont cassés les dents sur cette citadelle ouvrière, épicentre de la révolution espagnole.

A Barcelone, deux mondes se sont affrontés : d’un côté, les forces libertaires, laïques, féministes et révolutionnaires ; de l’autre l’obscurantisme, le fascisme et le fanatisme religieux.

Comment, aujourd’hui, ne pas penser à Barcelone, quand à Kobanê deux mondes s’affrontent à nouveau ?

Varsovie, 1944. Il y a soixante-dix ans exactement. Pendant soixante jours, les insurgés polonais ont tenu tête à l’armée nazie.

Pendant soixante jours, ils se sont battus quartier par quartier, rue par rue, maison par maison.

Pendant soixante jours, l’armée soviétique a stationné, l’arme au pied, à quelques kilomètres.

Pendant soixante jours, Staline a laissé Hitler faire le sale boulot à sa place. Une fois Varsovie brisée par les nazis, l’armée soviétique a occupé la ville.

Comment, aujourd’hui, ne pas penser à Varsovie, devant le cynisme de l’État turc vis-à-vis de Kobanê ?

Stalingrad 1943. Pendant des mois, l’armée hitlérienne a épuisé ses forces en vain, incapable de s’emparer de la cité. Cet échec a brisé son moral, stoppé son expansion, préludé à sa déroute.

Comment, aujourd’hui ne pas espérer que Kobanê sera le Stalingrad de l’État islamique ?

Les miliciennes et les miliciens qui se battent à Kobanê le savent.

Ils portent sur leurs épaules la possibilité d’un autre futur pour tout le Moyen-Orient. Celui du confédéralisme démocratique mis en œuvre au Kurdistan syrien depuis 2012.

C’est pourquoi les anticolonialistes, les féministes et les révolutionnaires du monde entier peuvent vibrer pour eux.

L’hypocrisie doit cesser.

La gauche kurde ne doit plus être classée comme "terroriste" pour complaire à Ankara.

Les réfugiés ont besoin d’aide, pas des grenades lacrymogènes de l’armée turque.

Kobanê a besoin d’armes et de renforts. Pas du blocus cynique qu’on lui impose.

Ce combat est aussi le nôtre.

Vive Kobanê libre ! Vive le Kurdistan libre ! Vive la révolution ! »

http://alternativelibertaire.org/?Barce ... Stalingrad
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Re: Kurdistan

Messagede leo le Jeu 23 Oct 2014 10:12

Samedi 1er novembre
Journée mondiale « Urgence Kobanê ! »


jeudi 23 octobre 2014, par WXYZ

Appel urgent à l’action

Déclaration du 14 octobre 2014

Mobilisation Globale contre l’EI/Daesh – Pour Kobanê – Pour l’humanité !

Journée de la mobilisation : 1er novembre 2014



L’organisation EI [État islamiste ou Daesh] a lancé une vaste offensive militaire sur plusieurs fronts contre la région kurde de Kobanê, dans le nord de la Syrie (Kurdistan occidental ou Rojava). C’est la troisième attaque de l’EI contre Kobanê depuis le mois de mars 2014. Comme leurs deux premières offensives ont échoué, ils attaquent cette fois avec beaucoup plus de forces et de moyens et veulent s’emparer de la ville.

En janvier de cette année, les Kurdes du Rojava ont mis en place un système d’administration locale sous la forme de trois cantons autonomes. Kobanê est l’un de ces trois cantons. La frontière turque est située au nord et tous les autres côtés sont entourés par des territoires contrôlés par l’EI.

L’EI s’est approché des limites la ville de Kobané en utilisant des armes lourdes de fabrication américaine. Des centaines de milliers de civils sont menacé par le pire génocide de l’histoire moderne. La population de Kobanê tente de résister avec des armes légères contre les attaques barbares des terroristes de l’EI, avec la seule assistance des Unités de défense du peuple (YPG) et des femmes (YPJ), mais sans aucune aide internationale.

C’est pourquoi une mobilisation globale contre l’EI – pour Kobanê – pour l’humanité – est vitale


La soi-disant coalition internationale de lutte contre l’EI n’a pas apporté une aide efficace à la résistance kurde bien qu’elle soit témoin du génocide en cours contre Kobanê. Ils n’ont pas rempli les obligations qui sont les leurs en matière de droit international.
Plusieurs des pays membres de cette coalition, en particulier la Turquie, font partie des soutiens financiers et militaires des terroristes de l’EI en Irak et en Syrie.

C’est pourquoi une mobilisation globale contre l’EI – pour Kobanê – pour l’humanité – est vitale


Si le monde veut la démocratie au Moyen Orient, il doit soutenir la résistance kurde à Kobanê. L’autonomie démocratique du Rojava contient la promesse d’un avenir libre pour tous les peuples de la Syrie. À cet égard, le ‟modèle Rojava” – laïc, non sectaire et démocratique – est un modèle qui met en pratique l’unité et la diversité.

Agissons maintenant


Il est grand temps de donner aux acteurs mondiaux des raisons de changer d’avis.

Nous encourageons les populations du monde entier à exprimer leur solidarité avec Kobanê. Descendons dans les rues et manifestons

Nous vous exhortons à vous joindre à la Mobilisation Globale pour Kobanê


Soutenons la résistance contre l’EI – pour Kobanê – pour l’humanité !


Le 14 octobre 2014

Appel signé par 130 personnes, intellectuels, scientifiques, philosophes, journalistes, artistes, avocats et organisations de défense des droits de l’homme dans le monde entier.

Source :
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1599

_____

Pour information

Kobanê, la lutte des Kurdes et les dangers qui la guettent
http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1598

Création d'un blog de solidarité libertaire/anti-autoritaire avec Kobanê / Rojava / Kurdistan

http://rojavasolidarite.noblogs.org/
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Re: Kurdistan

Messagede Zoom le Sam 25 Oct 2014 13:59

Soutien communiste libertaire international au Kurdistan syrien

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Le réseau communiste libertaire international Anarkismo solidaire de la résistance kurde

La révolution initiée par nos camarades au Rojava (Kurdistan syrien), issue d’un mouvement beaucoup plus large pour la libération du peuple kurde et, au-delà, de tous les peuples du Moyen-Orient, doit inspirer toutes celles et ceux qui aspirent à une société libre, égalitaire et juste, sans dominants ni dominés.

C’est une expérience de démocratie directe qui jette les bases d’un socialisme libre et autogestionnaire, respectueux de l’environnement et de l’autonomie des peuples. Les socialistes libertaires du monde entier sentent bien que cette révolution est aussi la leur.

Or, aujourd’hui, cette révolution fait face à la triple menace de l’impérialisme, de l’autoritarisme d’État et d’une réaction obscurantistes, fanatique et ultra-conservatrice, née de la décomposition provoquée par l’invasion et l’occupation du Moyen-Orient.

Alors que cette réaction obscurantiste se bat avec des armes obtenues grâce à l’impérialisme, l’armée turque érige une clôture de tanks et de canons, plaçant la population kurde entre le marteau et l’enclume.

Les camarade du Rojava se battent, les armes à la main, dans le cadre d’une large mobilisation populaire contre cette triple menace et ce siège inique, pour défendre ce qu’ils et elles ont acquis par la lutte : l’autonomie et la liberté. Mais ils et elles ne sont pas seuls. Derrière eux, des millions d’hommes et de femmes libres se rassemblent, les soutiennent, et nous nous serrons les coudes dans la lutte pour un monde nouveau, qui déjà grandit dans nos cœurs.

La résistance héroïque menée à Kobanê s’inscrit dans la longue histoire de ceux et celles qui, un jour, ont crié « No Pasarán ! »

De partout dans le monde, nous déclarons que cette lutte est notre lutte. Nous sommes avec vous, prêts à apporter le peu que nous pouvons dans ce combat pour la transformation sociale universelle, plus nécessaire que jamais.

Nous exigeons la fin de la répression, la libération des détenus politiques et des prisonniers de guerre, y compris Abdullah Öcalan, la fin de la criminalisation internationale des révolutionnaires kurdes, et le respect de l’autonomie des communautés qui reprennent leur destin en main.

Nous sommes unis dans la lutte pour l’émancipation de toutes les formes d’oppression et d’exploitation, pour la construction d’une société nouvelle, libertaire et égalitaire. Nous soutenons votre combat révolutionnaire pour abolir la violence de l’État, du capitalisme, de l’impérialisme et du patriarcat.

Solidairement,
• Periódico Solidaridad (Chili)
• Front de Trabajadores Ernesto Miranda - FTEM (Chili)
• Workers Solidarity Movement (Irlande)
• Federazione dei Comunisti Anarchici - FdCA (Italie)
• Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
• Collectif communiste libertaire de Bienne - CCLBienne (Suisse)
• Alternative libertaire (France)
• Anarchist Communist Melbourne Group (Australie)
• Federação Anarquista Gaúcha (Brésil)
• Acción Libertaire Estudiantil (Colombie)
• Militantes Sindicales y Sociales por una Corriente Libertaire (Argentine)
• Melissa Sepúlveda, président de la Fédération des étudiants de l’Université du Chili (Chili)
• Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)

http://www.alternativelibertaire.org/?1 ... communiste

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Re: Kurdistan

Messagede pit le Lun 27 Oct 2014 12:18

Vendredi 31 octobre
19h30 – Meeting d’Anarchistes solidaires
Académie des arts et cultures du Kurdistan

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Reportage sur Kobanê avec l’Action Anarchiste Révolutionnaire

Il est évident qu’on ne peut pas nier la réalité, à savoir que les politiques opportunistes du capitalisme mondial et de la République Turque se trouvent derrière les tentatives d’attaque de Kobanê depuis 2 ans. Nous nous sommes entretenus sur la Révolution au Rojava et de la résistance de Kobanê, avec Abdülmelik Yalçin et Merve Demir, membres de l’Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF), solidaire avec les populations de la région, et présents à Suruç (ville des réfugiés au bord de la frontière turco-syrienne) depuis le premier jour de la résistance, afin de lutter contre ceux qui veulent faire de l’ombre à la révolution populaire.

Vous avez réalisé pas mal d’actions depuis la résistance de Kobanê. Vous avez publié des affiches et des tracts. A part cela, vous avez joué un rôle actif en réalisant des chaines de boucliers humains, à Suruç et dans les villages près de la frontière de Kobanê. Quel était votre objectif en allant à la frontière ? Pouvez-vous nous raconter ce que vous y avez vécu ?

MD : Parallèlement à la Révolution au Rojova, la fracture entre les populations qui se trouvaient au Kurdistan, sur la frontière turco-syrienne. La République Turque a même essayé de construire un mur pour casser les effets de la révolution (au Rojava sur la population kurde de Turquie). Pendant qu’en Syrie se déroulait des guerres d’opportunisme du capitalisme mondiale et des pays avoisinant, au Rojova, le peuple Kurde a fait un pas de plus vers la révolution populaire. Ce pas a servi à l’ouverture d’un vrai front pour la liberté des peuples. Regardant ce qui se passait particulièrement à Kobanê, et dans tout le Rojova, en tant qu’anarchistes révolutionnaires, il nous était impossible de ne pas nous intégrer partie prenante de ce processus. Etre solidaire avec les peuples qui résistaient à Kobanê, est un point assez important, dans une conjoncture où les frontières des pays disparaissent. Nous étions au 15ème mois de la Révolution de Rojova. Pendant ces 15 mois, nous avions été très actifs, organisant un grand nombre d’actions unitaires, et réalisé de nombreuses affiches et tracts. Lors des dernières attaques contre la révolution de Kobanê, parallèlement à nos travaux d’affiches et tracts, nous avons organisé beaucoup d’actions de rue dans divers quartiers. Mais il nous était nécessaire d’être présents à la frontière de Kobanê, pour saluer la lutte pour la liberté du peuple Kurde, et contre les attaques des gangs de l’EI qui sont de purs produits de violence. Nous sommes partis d’Istanbul, le soir du 24 septembre vers la frontière de Kobanê. Rejoindre nos camarades qui nous ont précédés. Nous avons commencé à former un bouclier humain, dans le village de Boydê, situé à l’Ouest de Kobanê. Comme nous, des centaines de volontaires venus de divers endroits de l’Anatolie, de la Mésapotamie, formaient ce bouclier humain, tout le long de la frontière de 25km, dans des villages comme Boydê, Bethê, Etmankê, Dewşan. L’un des objectifs de ces boucliers humains, était d’empêcher les aides d’armement, de renforts en hommes, et de logistique de la République Turque dont le soutien à l’Etat Islamique était connu de tous. Avec ces veilles qui durent encore aujourd’hui, la vie dans les villages de la frontière s’est transformée en une vie communautaire, malgré les conditions de guerre. Un autre objectif de nos veilles de boucliers humains était également d’intervenir pour le passage et le soutien du peuple de Kobanê qui a été obligé de fuir les attaques qui ciblaient Kobanê, mais qui se faisait bloquer et devait attendre aux passages frontaliers durant des semaines, subissant de temps à autre les attaques des gendarmes. Les premiers jours de notre garde, avec ceux qui venaient d’Istanbul nous avons coupé les grillages de la frontière et nous sommes passés à Kobanê.

Pouvez-vous nous raconter ce que vous avez vécu après votre arrivée à Kobanê ?

AY. Dès notre passage à la frontière, nous avons été accueillis avec un grand enthousiasme. Dans les villages à la frontière de Kobanê, toute la population était dehors, de 7 à 77 ans. Les combattants de l’YPG (unités combattantes de l’armée populaire) et YPJ (unités combattantes féminines) ont tiré en l’air, debout sur les toits, dans des rues, pour saluer le fait que nous anéantissions les frontières. Nous avons fait une marche dans les rues de Kobanê. Puis nous avons discuté avec le peuple de Kobanê et les combattants YPG/YPJ qui défendent la révolution. C’est très important de traverser, de cette façon, les frontières mises par les Etats entre les peuples. Cette action a été réalisée en pleine guerre.

Il y a eu beaucoup d’informations sur les attaques faites par la gendarmerie et la police sur les populations à la frontière et sur les veilles de bouclier humain. Par ces intimidations, quel est l’objectif de la République Turque ?

A.Y. : Oui, L’Etat turc a en continue, une politique d’attaque contre les paysans de la frontière et les habitants de Kobanê qui essayent de traverser. Parfois les attaques sont multipliées, et parfois elles durent des jours. Chaque attaque a un prétexte et il est évident que chacune d’elle a un objectif bien particulier. Nous avons observé que quasiment à chaque attaque de gendarmes, il y avait des transferts de véhicules par la frontière. Nous ne savons pas le contenu de ces véhicules qui fournissent l’EI (Etat Islamique). Mais nous pouvions le deviner en faisant le parallèle avec l’intensité des attaques, s’il s’agissait de renforts humains, d’armes ou encore parfois de vivres pour subvenir aux besoins quotidiens de l’EI. Ces transferts se faisaient parfois par des véhicules qui portaient des immatriculations officielles, et d’autres fois par des gangs de "contrebandiers" soutenus par l’Etat. De plus, ces gangs soutenus par l’Etat, extorquent les biens des habitants de Kobanê qui attendent à la frontière. Et la gendarmerie, à la frontière, donne un droit de passage moyennant une commission d’environ 30%. Les politiques de l’Etat envers les populations de la région fonctionnaient déjà de cette façon, depuis de longues années. Mais prétextant les conditions de guerre ces politiques sont devenus encore plus visibles. Cette visibilité et les attaques ont pour but d’intimider les gardes de bouclier humain et les peuples frontaliers.


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Même si l’Etat turc le niait, l’existence et le fonctionnement du soutien à l’EI étaient relativement connus. Mais vous dites que lors de ce processus sa participation a prise des proportions visibles à l’oeil nu. C’est à dire l’existence d’un environnement où l’Etat ne cache plus son soutien. Comment fonctionne le soutien de la République Turque à l’EI ?

M.D. : La République turque a nié son soutien à l’EI, avec insistance. Mais ironiquement, à chaque intervention de négation, un nouveau transfert était organisé à la frontière. La plupart de ces organisations étaient d’une grande visibilité. Par exemple, des véhicules différents, laissaient à la frontière, et à plusieurs reprises, des « paquets de secours ». Nous avons été témoins de passage de dizaines de « voitures de service » à vitres fumées passer la frontière à la Porte de Mürşitpinar (ville turque frontalière syrienne). Personne ne se demande ce qu’il y a dans ces voitures car nous savons tous que tous les besoins de l’EI sont satisfaits par cette voie.

Pourriez-vous nous parler de l’importance actuellement historique de l’appropriation de la Résistance de Kobanê et de la Révolution au Rajova, surtout dans ce processus, pour les anarchistes révolutionnaires ?

A.Y. : Il ne faut pas penser la Révolution au Rojova et la Résistance à Kobanê séparément de la lutte pour la liberté que le peuple Kurde mène depuis des dizaines d’années. La lutte pour la liberté du Peuple Kurde, a été lancée comme un problème dont la source viendrait du peuple et non de l’Etat, et pendant des années, elle a été qualifiée sur les terres où nous vivons de « Problème Kurde ». Nous tenons à le répéter à nouveau, ceci est la lutte du peuple Kurde pour la liberté. Il y a un seul problème ici, et c’est le problème de l’Etat. Le peuple Kurde mène un combat d’existence contre la politique ségrégationniste et destructive exercée depuis des siècles par les pouvoirs politiques successifs dans cette région. Avec le slogan « PKK est le peuple, le Peuple est ici », le sujet politique prend forme chez chaque personne une par une, et l’identité de la force organisée est claire. Depuis qu’avec cette perception, nous avons concrétisé la lutte, dans différentes zones, de l’individu à la société, la relation que nous avons bâtie avec le peuple Kurde et l’organisation du peuple Kurde est une relation de solidarité mutuelle. Cette relation solidaire, est une relation que nous avons fondée en regardant par le prisme de la lutte pour la liberté des peuples. Dans les luttes pour la liberté, le mouvement anarchiste a été toujours un déclencheur. Dans une période où le socialisme ne pouvait pas sortir du continent européen, alors qu’une théorie comme « Le droit des peuples à disposer d’eux mêmes » n’existait pas encore le mouvement anarchiste s’est habillé des luttes pour la liberté des peuples dans différents endroits du monde. Pour comprendre cela, il faut regarder l’effet de l’anarchisme sur les luttes populaires dans un éventail large, de l’Indonésie au Mexique. De la révolution au Rojava,au combat des Zapatistes du Chiapas, les luttes des peuples pour la liberté ne correspondent pas aux descriptions des luttes nationales classiques. Parce qu’il est évident que concept de « nation » est lié à l’Etat. C’est pourquoi les luttes entreprises par les peuples pour s’organiser sans Etat doivent être étudiées en dehors de la notion « nationale ». Cependant, nous ne faisons pas la démarche de considérer la Résistance de Kobanê par des rapprochements avec d’autres processus historiques. Certains groupes font des renvois à d’autres processus historiques et leurs trouvent des ressemblances avec la Résistance de Kobanê. Mais il faut bien comprendre que la Résistance de Kobanê, c’est la Résistance de Kobanê ; et la Révolution au Rojava, c’est la Révolution au Rojava. Si on tient absolument à faire des parallèles avec la Révolution du Rojava, mais en regardant par le prisme d’une révolution populaire, dans ce cas, il faut aller regarder du côté de la révolution populaire de la péninsule ibérique.

Même si la Résistance à Kobanê se fait près de la frontière de l’Etat turc, de nombreuses actions et manifestations de solidarité on été faites au quatres coins du monde. Comment interprétez-vous les effets de la Résistance de Kobanê, ou, en vérité, la Révolution au Rojava, avant tout sur l’Anatolie, et bien sûr au Moyen Orient et dans le reste du monde ? Quels sont vos prédictions sur ces effets ?

M.D. : Les appels au « serhildan » (terme turc spécifique désignant les nombreux mouvements populaires d’insurrection kurde contre l’Etat turc depuis les années 90’ sur le slogan « Edi Bese » : Assez !) ont d’abord trouvé réponse dans les villes d’Anatolie, à commencer par les villes du Kurdistan. Dès le premier soir, les populations ont salué la Révolution au Rojava et la Résistance de Kobanê qui combat l’EI assassin et son soutien à l’Etat turc. L’Etat a commencé par attaquer les « serhildan » avec les forces des milices paramilitaires (nota : groupuscules d’extrême droite fomentés par l’Etat turc). Lors de ce processus de « serhildan » l’Etat qui terrorise les rues du Kurdistan, à travers les contra-hizbul, a assassiné 43 de nos frères. Ces assassinats sont le signe de la peur de l’Etat turc de la Révolution au Rojava, et du fait que cette révolution survienne dans ses terres. Une autre peur du capitalisme mondial et de l’Etat turc qui attaque dépité par crainte, est bien sur ; le Moyen Orient. Malgré tant de pillages, de violences, une révolution populaire a pu exister dans le Moyen Orient. Et cela met sans dessus dessous les plans du capitalisme mondial. Un grand chamboulement, car malgré les conditions de guerre, malgré toutes les carences, une révolution populaire a pu fleurir à Rojava. Cette révolution est la réponse apportée à tous les doutes sur la possibilité d’une révolution dans cette région et partout dans le monde, et a consolidé la foi en la révolution chez les peuples de la région et dans le monde. De toutes façons, le but de toutes les révolutions populaires dans l’histoire est de donner naissance à une révolution sociale qui se mondialise. Dans cette perspective nous avons fait un appel de solidarité à l’anarchisme mondial, pour la Résistance de Kobanê et la Révolution au Rojava. Suite à notre appel, les anarchistes de partout dans le monde ont réalisé des actions, en Irlande, en Allemagne, Bruxelles, Amsterdam, Paris, New York… Nous saluons par cette occasion toutes les organisations anarchistes qui ont entendu notre appel et qui ont organisé des actions, qui sont descendues dans la rue, ainsi que celles qui nous ont rejoint à la frontière pour des gardes de bouclier humain.

Depuis le premier jour des attaques de l’EI, Les médias, surtout celles soutenues par l’Etat turc, ont fait couler beaucoup d’encre, en annonçant que Kobanê était sur le point de tomber. Mais depuis un peu plus d’un mois, elles semblent avoir enfin compris que Kobanê n’est pas tombée et ne tombera pas. En tant que journal Meydan, nous saluons votre solidarité avec Kobanê. Voulez-vous ajouter quelque chose ?

M.D. : Nous, anarchistes révolutionnaires, avons vu encore une fois la foi inébranlable en la révolution sur des terres qui vivent dans des conditions de guerre, nous l’avons vécu, nous le vivons. Ce qui se passe au Rojava est une révolution populaire ! Cette révolution, où les frontières disparaissent, les Etats deviennent inefficaces, les plans du capitalisme mondial sont détruits, se socialisera sur notre géographie. Nous appelons tous les opprimés qui sont dans les quatre coins de notre géographie, à regarder par la fenêtre des opprimés, avec cette conscientisation, à agrandir la lutte organisée pour la révolution sociale. C’est la seule solution pour faire vivre dans des géographies plus larges la révolution sociale dont les fondations se sont bâties au Rojava. Vive la Résistance de Kobanê ! Vive la Révolution au Rojava !

Source : Meydan (la place), gazette mensuelle anarchiste http://meydangazetesi.org/gundem/2014/1 ... i-kawayiz/.

http://paris-luttes.info/reportage-sur- ... c-l-action
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Re: Kurdistan

Messagede leo le Jeu 30 Oct 2014 02:42

.

Erdoğan n’est pas bienvenu en France !


Appel à manifester vendredi 31 octobre, 14h, Paris

http://oclibertaire.free.fr/spip.php?breve574
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Re: Kurdistan

Messagede Zoom le Sam 1 Nov 2014 14:30

Dossier Kurdistan : Oui, le peuple peut changer les choses (l’expérience du Rojava)

Un reportage de Zaher Baher, du Kurdish Anarchists Forum et du Haringey Solidarity Group (Londres), juillet 2014.

Traduit par Alain KMS, avec Alternative libertaire.

Le texte ci-dessous est un des rares témoignages sur l’expérience d’au-organisation populaire du Kurdistan syrien. C’est la raison pour laquelle il était nécessaire de le rendre accessible aux francophones, en dépit de ses lacunes et de certaines confusions. L’auteur n’ayant pu répondre à nos questions, nous avons recoupé certaines informations avec d’autres sources (merci au journaliste Maxime Azadi, d’Actukurde.fr).

Nous avons fait le choix d’utiliser la version kurde des noms de lieu, tout en indiquant, dans certains cas, leur nom en arabe et en français.

L’intégralité du texte est reproduite, à l’exception d’un passage de géopolitique trop long et trop peu pertinent à notre sens. L’ensemble des analyses appartiennent qu’à leur auteur, et n’engagent pas Alternative libertaire.

Les notes sont de l’équipe de traduction.

http://www.alternativelibertaire.org/?D ... -le-peuple
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Re: Kurdistan

Messagede pit le Mer 5 Nov 2014 12:35

solidarité libertaire Paris-Kobanê le 1er novembre

Un diaporama sonore sur la manifestation du 1er novembre à Paris, et une synthèse du meeting anarchiste du 31 octobre à l’Académie des arts et cultures du Kurdistan.

Entre 5.000 et 10.000 personnes ont défilé à Paris, samedi 1er novembre, dans le cadre de la journée mondiale de solidarité avec Kobanê, assiégée par les djihadistes de Daech et menacée par les tanks de l’armée turque.


D’un même mouvement, toutes les formations libertaires (AL, FA, CGA, OCL, CNT-F, CNT-SO, CNT-AIT, collectif Anarchistes solidaires du Rojava) ont répondu présent à cette journée de protestation, pour réclamer « des armes pour le Rojava » et saluer la révolution au Kurdistan syrien.

Un fort contingent rouge et noir était donc présent à la manifestation parisienne, parmi les nombreux drapeaux rouge, jaune et vert caractéristiques de la gauche kurde.

Étaient également présentes des délégations des syndicats SUD-Solidaires, du NPA et du PCF, ainsi que de nombreuses organisations de l’extrême gauche turque, et des féministes.

Il faut noter, pour la première fois depuis le début des manifestations de soutien à Kobanê, l’apparition de drapeaux du Gouvernement régional du Kurdistan irakien. Le récent renfort de peshmergas à Kobanê n’y est sans doute pas étranger.

La marche s’est achevé par un émouvant meeting place de la République.

Ci-dessous, un diaporama sonore, par Cuervo/AL Paris-Sud.



La veille au soir, un meeting anarchiste s’était tenu dans un haut lieu de la gauche kurde à Paris : l’Académie des arts et cultures du Kurdistan, rue d’Enghien.

Alors que quelques militantes et militants préparaient les banderoles et les pancartes pour la manifestation du lendemain, une centaine de personnes ont débattu de la situation :
- de quelle nature est la révolution au Kurdistan syrien ? Révolution sociale ou démocratique ?
- quel est l’équilibre entre le pouvoir populaire, le parti dirigeant (PYD), les milices YPG-YPJ ?
- quelle est la situation économique au Rojava ? (une campagne de soutien financier a été lancée par les libertaires).
- Kobanê a reçu l’appui aérien de la coalition arabo-occidentale, ainsi que des livraisons d’armes. Mais jusqu’à quel point peut-on être aidé sans perdre son indépendance ?
- quelle forme prend le mouvement des femmes ? (une mission féministe française part le 6 novembre au Kurdistan pour y rencontrer les actrices locales).


INTRODUCTION AU MEETING ANARCHISTE
DU 31 OCTOBRE 2014

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades, chers frères et sœurs kurdes

C’est avec beaucoup de fierté, qu’en ce vendredi, veille de la journée internationale de solidarité avec Kobanê, je prends la parole dans votre meeting, au nom de l’initiative anarchiste de solidarité avec le Rojava, un collectif qui s’est constitué récemment sur Paris à l’initiative d’individus membres d’organisations libertaires ou non, et qui tente par différents moyens d’attirer l’attention et de développer une solidarité politique et matérielle avec les combattants et les combattantes de Kobanê et plus largement avec les peuples du Rojava en lutte.

Depuis six semaines la ville de Kobanê est le théâtre de combats acharnés de la part des volontaires des YPG et des YPJ. Sous les yeux du monde entier, la lutte des Kurdes pour défendre à la fois l’autonomie territoriale et politique du Rojava et résister jusqu’à la mort aux vagues d’attaques des mercenaires de l’État Islamique, force non seulement le respect et l’admiration, mais est en train d’ouvrir une nouvelle séquence à la fois pour le Kurdistan lui-même, mais aussi pour toute la région, et enfin pour tout ceux qui s’intéressent de près ou de loin à toutes les voies que prennent les tentatives d’émancipation.

La résistance de Kobanê est devenue résistance de l’ensemble des Kurdes, de toute la région et de toute la diaspora, un facteur de premier ordre dans le sentiment d’appartenance et de puissance, dans cette capacité aujourd’hui de prendre son destin en main, d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire de ce peuple certes opprimé, mais qui s’est toujours battu, les armes à la main, pour faire respecter sa dignité, son existence et son droit.

Mobilisation dont témoignent les dernières manifestations en Turquie qui ont connu un niveau de violence rappelant les années 1990 : plus de 50 morts en quelques jours, couvre-feu, déploiement de l’armée dans les villes. Mobilisation de milliers de Kurdes et aussi de Turcs solidaires à la frontière turco-syrienne pour afficher leur soutien au plus près des résistants et en défi vis-à-vis de l’armée turque. Mobilisation avec les centaines, les milliers de jeunes et de moins jeunes qui ont forcé les barrages, découpé les barbelés et ont rejoint pour un jour, pour une semaine ou plus, les habitants qui refusaient de quitter leurs foyers et les combattant-e-s de la cité assiégée.

Le caractère exceptionnel de cette bataille est aussi qualitatif : Il n’a échappé à personne que les combattants et combattantes sont majoritairement issus de la gauche kurde et qu’ils et elles sont les acteurs d’un projet d’autonomie politique et territoriale dans le Rojava, projet basé sur la critique du concept de l’État-nation, sur le pouvoir communal, sur l’égalité hommes femmes, sur la mixité de genre, sur la prise en compte inclusive de toutes les minorités de cette région, sur des formes de justice moins punitive mais basées sur le consensus et l’idée de réhabilitation, sur des formes de démocratie originales.

La révolution du Rojava et ce que le mouvement kurde appelle le « confédéralisme démocratique » est une proposition qu’il faut replacer et qui prend toute son importance dans le contexte des soulèvements du « printemps arabe », de leurs bilans, de leurs échecs et des questions qui avaient été ouvertes alors et qui sont restées sans réponses. Elle doit être considérée comme une proposition valide et concrète pour l’ensemble de la région méditerranéenne et moyen-orientale : une alternative cohérente à tous les régimes d’oppression et de spoliation sans exception, issus des découpages territoriaux de l’époque coloniale et des deux guerres mondiales – aussi bien les chimères du « nationalisme arabe » à parti unique et dictature militaire, que les pétromonarchies, les différentes variantes de l’islamisme politique ou bien encore l’État colonialiste d’Israël.

Si la bataille de Kobanê est dotée d’une spécificité, c’est le champ des possibles qu’ouvre la victoire des combattant-e-s kurdes, ce que Kobanê marque particulièrement comme rupture avec des décennies de domination impériale des puissances capitalistes, c’est que la lutte particulière d’un peuple particulier pour sa liberté est en train de devenir le nom universel de la libération de tous.

C’est le sens qu’incarne le slogan : « la lutte de Kobanê est celle de l’humanité toute entière. »

Les Kurdes du Rojava n’ont pas demandé un « droit à la différence ». Ils ont mis en avant la légitimité de leur combat au regard des critères internationalement admis comme le droit à l’autodétermination. Mais ils ont aussi mis en avant leur projet, leurs réalisations, leur propositions et ont fait valoir que ce pourquoi ils et elles se battaient pouvait être repris partout ailleurs où les questions nationales et les oppressions contre les identités ont été niées ou instrumentalisées par les États, que leurs propositions pouvaient contribuer à inverser le cours de l’histoire, le faire dévier de sa trajectoire et mettre un terme à des siècles de domination coloniale et impériale, qu’il s’agit là d’une lutte pour l’humanité comme l’avaient aussi affirmé les zapatistes dans le fin fond des montagnes du Sud-Est mexicain.

Ce qui est nouveau et remarquable, c’est que le formidable mouvement de sympathie qui s’exprime de manière croissante depuis plusieurs semaines envers les résistants et résistantes de Kobanê, n’est pas orienté vers des figures renouvelées de la « victime » vulnérable et sans défense, en demande d’une « aide humanitaire » auprès de la « communauté internationale ».

Kobanê, n’ a pas non plus demandé que des « sauveurs » viennent se battre pour elle (par une intervention au sol notamment), Kobanê a demandé autre chose de beaucoup plus important politiquement : ses combattantes et ses combattants ont demandé des moyens pour se battre eux-mêmes, et singulièrement des armes, des munitions, des équipements, pour se défendre. Comme des sujets politiques maîtres de leur destin, se battant pour leurs droits, pour leur émancipation et pour la liberté.

C’est là une rupture fondamentale dans la période qui ouvre aussi pour nous, et potentiellement pour des millions de personnes dans le monde, une nouvelle situation dans laquelle la résistance aux attaques subies, comme idée et comme pratiques, n’est plus automatiquement synonyme de défense des acquis ou de retour à un passé glorieux, mais qu’elle peut s’interpréter et se vivre comme l’ouverture sur un nouvel horizon, sur des conquêtes, des avancées : une voie vers l’avant, un parcours de libération, une lutte offensive qui remet d’actualité l’idée, l’hypothèse et la possibilité de transformer l’ordre établi, et que cette transformation prenne un cours révolutionnaire.

Il était certain que cette position ne pouvait qu’être combattu et condamné par les puissances impérialistes, qu’elles soit locale ou occidentale.

La Turquie tout d’abord, après avoir enfermé les combattants et combattantes kurdes dans Kobanê en bloquant les issues nord de la ville, empêchant ainsi les renforts et l’approvisionnement en armes et munitions, après avoir placé en détention plusieurs centaines de Kurdes de Syrie ayant trouvé refuge en traversant la frontière, après avoir réprimé dans le sang les manifestations de soutien à Kobanê, après avoir réaffirmé vouloir établir une « zone tampon » (proposition soutenu par François Hollande) sur le côté syrien de la frontière, c’est-à-dire là où précisément se trouvent les territoires du Rojava, la Turquie reste la principale menace pour les Kurdes. L’État turc qui, depuis 2011, aide les islamismes de divers courants et mouvements, a clairement fait le choix de l’État islamique contre le mouvement de libération kurde.

Les États-Unis ne sont pas sur la même ligne que la Turquie. Pour eux, Kobanê n’est pas un objectif stratégique. D’autre part, officiellement, leur mission en Syrie se limite aux djihadistes. Il faut rappeler qu’officiellement les États-Unis, contrairement à la France, n’ont jamais cru à un renversement imminent du régime d’Assad. Ils sont donc pour une transition et pour un gouvernement syrien de coalition (c’était le sens des discussions de Genève en février 2014). Rappelons que l’approche des États-Unis se fait en prenant en compte les intérêts de la Russie et de l’Iran (d’où l’accord sur la destruction des armes chimiques) alors que la France (et la Grande Bretagne) veut foncer dans le tas, renverser Assad, faire battre les Iraniens en retraite et infliger une défaite à Poutine. Aujourd’hui, les « faucons » occidentaux dans la région sont au quai d’Orsay et à l’Élysée.

Dans l’histoire, les guerres et les révolutions se sont toujours trouvées intimement mêlées : refus des guerres inter-impérialistes débouchant sur des soulèvements révolutionnaires, tentatives révolutionnaires se transformant en guerre ou rattrapés par des foyers de guerre mal éteints et dévorées par les armées des fossoyeurs de la révolution… Nous savons d’expérience que toutes les logiques de guerre, même celles qu’il faut assumer, contiennent les dangers du militarisme, durcissent les rapports, centralisent les formes de pouvoir et de commandement, referment les espaces et les temps de réflexion, rejettent les débats et les contradictions qui font la richesse d’un processus de transformation et vont à l’encontre de la dynamique révolutionnaire. Comme dans de toutes autres circonstances, les Kurdes se retrouvent aujourd’hui à devoir mener conjointement une guerre et une révolution. Ils n’auront probablement pas le loisir de pouvoir choisir entre privilégier l’une au détriment de l’autre, mais une chose est sûre : le type de solidarité qu’ils recevront pourra contribuer à faire pencher l’équilibre d’un côté plutôt que de l’autre. Pour notre part, nous entendons, au sein de la société kurde et du mouvement de libération kurde comme à l’intérieur du mouvement de solidarité, privilégier et appuyer particulièrement les pratiques et les initiatives qui tendent à l’autonomie et l’auto-organisation des populations et des communautés humaines, soutenir les tendances qui poussent à l’émancipation politique et à la révolution sociale.

Le projet de l’autonomie kurde n’est pas un projet anarchiste révolutionnaire et anticapitaliste, il ne vise pas l’établissement du communisme libertaire et l’abolition de toutes les hiérarchies, du capital et du salariat : mais par contre, de sa victoire ou de sa défaite dépendra qu’il sera possible, ou pas, de prononcer et de mettre en discussion certaines idées, certaines exigences, comme l’égalité, le combat contre l’exploitation capitaliste du travail vivant et l’exploitation domestique des femmes, la prise en charge collective des décisions sur l’ensemble des questions touchant la vie des gens, en matière de production, d’habitat, d’éducation, une attention particulière à l’agriculture, une critique du développement et du productivisme…

On ne demande généralement pas aux protagonistes des luttes que l’on soutient qu’ils acceptent l’intégralité de nos références et de nos positions en échange de notre solidarité. Sinon, on reste dans l’entre-soi. La tendance la plus courante consiste plutôt à affirmer une solidarité avec certaines luttes et pas avec d’autres en fonction de la présence ou non d’un certain nombre de critères et d’éléments partiels et potentiels de transformation qu’elles contiennent et font ressortir. Se placer en solidarité avec la lutte des Kurdes pour leur autonomie, obéit aux mêmes règles : ce n’est pas se bercer d’illusions et soutenir une « révolution » les yeux fermés ou encore en partager inconditionnellement les tenants et les aboutissants. C’est, en fonction de ce qui a été avancé précédemment sur la signification de cette lutte dans la période et le contexte, plusieurs choses en même temps : soutenir une résistance contre les tentatives d’extermination, soutenir les significations politiques que ce combat a déjà produites contre la victimisation et dans l’irruption d’une troisième ou quatrième voie dans le cadre syrien, et en même temps, c’est défendre dans le processus même de cette résistance qu’il est possible de prendre son destin en main, d’affirmer des gestes de l’égalité et de s’affirmer comme sujet politique et comme sujet de l’histoire, de tracer un chemin d’émancipation. En somme, de contribuer à la possibilité qu’une révolution sociale en profondeur soit ne serait-ce qu’envisageable, faire en sorte que soient réunies quelques conditions prérequises pour qu’une transformation de cette nature puisse émerger, puisse s’exprimer, trouver un écho, des relais, des points d’appui, parvienne à se traduire dans des conflits, des pratiques, des manières de faire et de vivre, réponde le cas échéant à une nécessité socialement partagée, se transforme en une sorte d’évidence et devienne réalité.

C’est pourquoi, si les combattants et combattantes kurdes et leurs alliés non kurdes sont aujourd’hui en première ligne pour affronter, avec leurs corps, avec leur intelligence, avec leur générosité et les armes à la main, les bandes sanguinaires des cinglés de l’État islamique, et qu’ils et elles ont donc besoin d’avoir les moyens de se battre, il est très important qu’ils soient le moins dépendants possible des diverses puissances, et notamment les États-Unis à qui, outre leur position impériale de superpuissance (surtout militaire) déjà en soi très problématique pour toute tentative révolutionnaire dans le monde, il n’est pas possible de faire confiance (massacre d’Halabja de mars 1988), d’autant plus que la politique extérieure des États-Unis étant connue pour fonctionner par cycles, il est probable que l’approche états-unienne plutôt « pragmatique » actuellement se transformera tôt ou tard dans une nouvelle offensive de « faucons » néo-conservateurs, les mêmes qui ont engagé jadis massivement les États-Unis dans la guerre du Vietnam (Nixon) et plus tard, les guerres en Irak (Bush père et fils), aux effets que l’on connaît.

En tant qu’anarchistes, communistes libertaires, anticapitalistes anti-autoritaires de France, il faut que l’on accorde une mention très spéciale à Hollande. Le chef de l’État français s’est en effet très vite aligné sur les positions de la Turquie en exprimant son soutien à la création d’une « zone tampon » dans le Rojava et le long de toute la frontière syro-turque. Or, si l’armée turque pénètre sur le sol syrien, c’est à la fois une déclaration de guerre contre les Kurdes syriens mais aussi contre le régime de Damas. C’est cela l’autre vrai objectif. Il faut être conscient que c’est cela que veut la France, gouvernement et opposition confondus : une guerre aérienne et au sol, non pas principalement contre les djihadistes mais pour entreprendre le chemin de Damas jusqu’au palais présidentiel.

La France, contrairement aux États-Unis, s’est depuis le début du soulèvement populaire en Syrie (février-mars 2011) alignée sur l’axe Turquie-Qatar-Arabie saoudite, qui sont les principaux fournisseurs de l’aide financière et matérielle aux combattants islamistes, c’est-à-dire dans la position la plus va-t-en-guerre visant à renverser le régime d’Assad et à le remplacer par quoi, sinon par un régime islamiste sunnite, qui deviendra, en outre, avec ou sans démembrement du pays, une colonie ou un protectorat de ces puissances régionales (en particulier de la Turquie qui a une longue frontière commune, qui est de loin la principale puissance militaire et qui verrait bien la région placée une fois de plus sous la coupe d’un nouvel empire ottoman) et un nouveau marché juteux pour les multinationales. En s’alignant sur la Turquie, l’État français se fait le complice objectif du projet d’anéantissement de l’autonomie kurde en Syrie aujourd’hui, et en Turquie bientôt.

La campagne de solidarité avec la lutte de libération des Kurdes ne peut, en France du moins, que cibler et dénoncer la dangereuse politique criminelle et cynique du gouvernement français.

http://www.alternativelibertaire.org/?V ... aire-Paris
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Re: Kurdistan

Messagede Zoom le Ven 7 Nov 2014 04:24

Le Kurdistan, la gauche kurde et l’autogestion

[Vidéo] Cem Akbalik, socialiste libertaire kurde, parle de la révolution au Kurdistan syrien, et évoque l’évolution de la gauche kurde — et ses limites — vers les idées autogestionnaires.

Se maintenant dans une situation de « ni paix ni guerre » avec le régime de Damas, se défendant à la fois contre les djihadistes de Daech et contre la menace de l’Etat turc, le Kurdistan syrien a proclamé son autonomie le 19 juillet 2012 dans la ville désormais célèbre de Kobanê. En janvier 2014, il s’est doté d’une Constitution (dite « Contrat social ») et a élu sa propre « Auto-administration démocratique ». Une stratégie de double-pouvoir qui n’est pas nouvelle de la part de la gauche kurde.

Un entretien réalisé par Guillaume et Medhi (AL Montreuil) le 9 octobre 2014.



http://alternativelibertaire.org/?Le-Ku ... kurde-et-l
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Re: Kurdistan

Messagede Béatrice le Mar 11 Nov 2014 18:59

vendredi 14 novembre 2014 à MARSEILLE
18 h 30 à La Passerelle, 26 Rue des 3 Mages, 13006

Réunion de lancement d’un comité Marseille/Rojava


Plusieurs objectifs pour cette réunion et ce comité :

- diffusion maximum d’information sur la situation et sur le modèle politique de Rojava et sur les luttes émancipatrices au Kurdistan et en Mésopotamie
- faire le point sur ce qui se fait déjà à Marseille en terme de solidarité
- organisation de soirées de soutien financier (idéalement, un concert début décembre)
- diffusion de l’expo photo sur Rojava (à voir au Molotov le 22 nov.), avec l’idée de faire des tirages papiers grand format pour un mega collage en ville plutôt qu’une série de "vernissage"
- organisation du déplacement d’une délégation sur place, en début d’année 2015
- tisser des liens d’emblée dans la création du comité avec l’assemblée populaire des kurdes de marseille et des groupes berbères : l’idée est qu’au-delà d’un comité de solidarité, il s’agit de faire vivre ici et maintenant un groupe d’échange permanent sur des pratiques révolutionnaires autogestionnaires et assembléistes
- prendre contact et relayer le travail du collectif "anarchistes solidaires de Rojava", basé à Paris, cf. WWW.ROJAVASOLIDARITE.NOBLOGS.ORG
- envisager un meeting d’ampleur sur Marseille
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Re: Kurdistan

Messagede Zoom le Ven 14 Nov 2014 12:21

Sur meeting de soutien à Kobanê, le 10 novembre à Paris

Photos, intervention de Mehdi Kabar, au nom du collectif Anarchistes solidaires du Rojava, et extraits de chaque intervention, et l’allocution libertaire in extenso :
http://alternativelibertaire.org/?D-ou- ... -la-gauche
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Re: Kurdistan

Messagede pit le Sam 22 Nov 2014 15:12

Rojava : 2 textes sur un débat toujours en cours.

Voici deux textes traduits de l’anglais sur la situation au Rojava, le Kurdistan autonome syrien, et sur l’attitude que les anarchistes devraient avoir envers le mouvement populaire (pas uniquement kurde d’ailleurs) dans cette région.

Ces deux textes sont symptomatiques du débat parfois agité qui traverse le mouvement anarchiste sur la question de la révolution en cours au Rojava, et plus globalement sur les luttes de libération nationale.

Ils sont révélateurs des méfiances, des réticences, des distances récurrentes (et parfois des renoncements honteux) ou, au contraire, des rapprochements, des solidarités, des espoirs non moins récurrents (et parfois des vaines illusions) que ce type de lutte en général et cette révolution en particulier peut susciter dans nos milieux.

Nous laissons aux lecteurs et lectrices le soin de se faire leur propre opinion comme nous nous sommes faits la nôtre… pour orienter notre action.

Ces deux textes ont été traduits à la mi-novembre 2014 par un membre du Collectif Anarchiste de Traduction et de Scannérisation de Caen (et d’ailleurs) : http://ablogm.com/cats/

Ces traductions sont librement diffusables.

http://sous-la-cendre.info/2740/revolut ... s-en-cours


Rojava : Une perspective anarcho-syndicaliste.

Une perspective anarcho-syndicaliste sur la situation politique au Rojava par un membre de la Workers’ Solidarity Alliance, un groupe anarcho-syndicaliste des USA. Publié sur le site anarchiste anglais « Libcom » le 3 novembre 2014 sous le titre « Rojava : an anarcho-syndicalist perspective » et visible ici en anglais : http://libcom.org/blog/rojava-anarcho-s ... e-18102014

« Le principal problème de la lutte de libération nationale pour la forme d’organisation anarcho-syndicaliste anti-étatique est qu’elle est de manière inhérente étatique. Défendant une forme d’État plus locale, le mouvement de libération nationale s’incline devant l’idée que l’État est une institution désirable – pas seulement dans sa forme courante. En tant que tel il a l’imperfection fondamentale, s’il rencontre le succès, de générer un nouvel État – qui peut être ou pas « pire » que l’oppresseur actuel, mais qui sera néanmoins une mécanisme oppressif ».

Solidarity Federation

« Les anarchistes refusent de participer aux fronts de libération nationale ; ils participent à des fronts de classe qui peuvent être ou pas impliqués dans des luttes de libération nationale. La lutte doit se répandre pour établir des structures sociales, politiques et économiques dans les territoires libérés, basées sur des organisations libertaires et fédéralistes ».

Alfredo Maria Bonanno


Au moment où nous publions nous parviennent des informations selon lesquelles l’État Islamique (EIIL) a été presque complètement repoussé en dehors de la ville de Kobanê, le quartier général du Parti de l’Union Démocratique (PYD en kurde), le parti syrien affilié à l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK en kurde), leur co-président Saleh Muslim appelant ces développements la libération de Kobanê.[1] Heureusement car de tels progrès dans la région favorisent le fait que les anarcho-syndicalistes et les partisans de la révolution sociale de toutes tendances puissent commencer à discuter objectivement la situation au Kurdistan Occidental sans le réflexe émotionnel envers une population assiégée, faisant face à un désastre humanitaire.

Les anarcho-syndicalistes ne devraient pas avoir d’illusions à propos de la Révolution du Rojava. Depuis le tournant du millénaire il y a eu des informations sur un tournant municipaliste libertaire dans la lutte de libération nationale kurde inspiré par Murray Bookchin. Ce changement politique a été mené par le fondateur emprisonné et le leader idéologique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK en kurde), Abdullah Öcalan, qui découvrit Bookchin alors qu’il était en prison. Le PKK, une ancienne organisation maoïste/stalinienne, s’est tourné vers le nationalisme ethnique après la chute de l’Union Soviétique et le discrédit du « socialisme réellement existant » et ainsi un tel tournant a été favorablement accueilli par beaucoup au sein de la gauche révolutionnaire. Cependant de tels processus de transformation politique ne se traduisent pas automatiquement pas une pleine adhésion au sein d’une population quelque soit sa représentation officielle dans des partis dirigeants.

Après le début du soulèvement de masse syrien, et de la guerre civile qui en résulta, un vide du pouvoir fut créé où les forces d’Assad, chef tyrannique de l’État en Syrie, laissèrent le Kurdistan Occidental, connu sous le nom de Rojava, aux kurdes. Au début l’Armée Syrienne Libre (ASL), une force d’opposition soi-disant modérée liée à l’impérialisme occidental, attaqua les forces kurdes mais fut bientôt repoussée. Dans cette situation ouverte, le PYD et ses milices armées des Unités de Défense du Peuple (YPG en kurde) et des Unités de Défense des Femmes (YPJ) décida de mettre en œuvre sur le terrain son programme, depuis déjà longtemps mûri, d’autonomie démocratique et de confédéralisme démocratique.

Comme rapporté par le Forum Anarchiste Kurde (KAF en anglais), un groupe d’anarchistes kurdes pacifistes en exil, alors que le Printemps Arabe saisissait la Syrie, il y avait le développement d’un mouvement basiste de démocratie directe, créé par les travailleurs et le peuple au Rojava et appelé le Mouvement de la Société Démocratique (Tev-Dem en kurde). Ce fut ce mouvement qui poussa pour la mise en œuvre de « ses plans et programmes sans autres délais avant que la situation ne devienne pire ». [2] Ce programme fut très étendu et il vaut mieux citer longuement le témoignage du KAF :

« Le programme du Tev-Dem était très fédérateur, et couvrait tous les sujets de société. Beaucoup de gens du peuple, venus de différents milieux – kurde, arabe, musulman, chrétien, assyrien et yézidi – s’y sont impliqués. Son premier travail a été de mettre sur pieds toute une série de groupes, de comités et de communes partout dans les rues, les quartiers, les villages, les cantons, les petites et les grandes villes.

Leur rôle a été de s’occuper de toutes les questions sociales : les problèmes des femmes, l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, l’entraide, les centres pour les familles des martyrs, le commerce et les affaires, les relations diplomatiques avec les pays étrangers et bien d’autres choses. Des groupes ont même été établis pour arbitrer les contentieux entre différentes personnes ou faction afin d’éviter que ces disputes n’aillent en cour à moins que ces groupes soient incapables de les résoudre.

Généralement, ces groupes se réunissent chaque semaine pour parler des problèmes auxquels les gens doivent faire face là où ils vivent. Ils ont leur propre représentant dans le conseil du village ou de la ville, nommé « maison du peuple ». […]

Ils croyaient que la révolution doit se faire depuis la base de la société et pas de haut en bas. Ce doit être une révolution aussi bien sociale, culturelle et éducative que politique. Elle doit être contre l’Etat, le pouvoir et l’autorité. Ce sont les gens dans les communautés qui doivent avoir les responsabilités décisionnelles finales. Ce sont les quatre principes du Mouvement de la Société Démocratique (Tev-Dem) ».

À d’autres époques et endroits de tels mouvements d’assemblées démocratiques et de comités à la base de la société, ouverts au peuple, ont été connu collectivement sous le nom de Conseils Ouvriers. Si ces développements sont vrais, le Tev-Dem en était presque l’accomplissement.

Toutefois, de telles informations incluaient des comptes-rendus sur la création d’une assemblée constituante en tant que corps parlementaire législatif appelée Administration d’Auto-gouvernement démocratique. Comme New Compass, un collectif d’édition bookchiniste l’a rapporté :

« Tandis que dans de nombreuses zones la population kurde a déjà des décennies d’expérience avec les concepts de libération des femmes et de liberté sociale du mouvement kurde, ici aussi il y a bien sûr également des divergences. Certains souhaitent s’organiser dans des partis classiques plutôt que dans des conseils.

Le problème a été résolu au Rojava à travers une structure duale. D’un coté un parlement est choisi, pour lequel des élections libres sous supervision internationale doivent avoir lieu aussitôt que possible. Ce parlement forme une structure parallèle aux conseils ; il forme un gouvernement de transition dans lequel tous les partis politiques et les groupes sociaux sont représentés, tandis que le système des conseils forme une sorte de parlement parallèle. La structuration et les règles de cette collaboration sont pour le moment en discussion ». [3]

Ceci, parmi d’autres questions, met à nu la réalité de la situation politique au Rojava. Il n’est pas clair si l’établissement d’un tel appareil démocratique est une poussée de la part de certains éléments ou si c’est une partie et une parcelle du confédéralisme démocratique kurde. Avec les anarchistes le monde entier est en train de regarder vers ces développements comme une sorte de lueur libertaire dans la région. La question de l’État et de la forme de gouvernance qui est en train d’être établie doit continuer à être observée étroitement. Historiquement le programme socialiste libertaire a été pour le développement d’authentiques conseils de travailleurs et de comités comme ceux originellement mis en place par le Tev-Dem, et il y a eu d’amères combats contre l’établissement de projets d’États démocratiques parlementaires, avec des votes libres, où la participation est atomisée et le pouvoir réellement détenu par des pouvoirs exécutifs placés au dessus du peuple.

S’il y a un grand espoir pour des ouvertures libertaires dans la région, c’est l’existence des mouvements des femmes. La société kurde, comme la société mondiale dans son ensemble, a été une société profondément patriarcale au point qu’Öcalan, selon son propre aveu en 1992, est probablement un violeur, ce qui est particulièrement inquiétant concernant le culte de la personnalité développé autour de lui. [4] Bien que toujours attachées à ses enseignements, les femmes kurdes, du fait de leur propre expérience au cours des dernières décennies, ont commencé à s’organiser elles-mêmes de manière autonome. Des groupes comme le Mouvement des Femmes Libres (KJB en kurde) et l’Étoile des Unités des Femmes Libres (YJA Star en kurde) appellent à une solidarité mondiale entre les mouvements des femmes contre l’État-nation patriarcal. Comme Dilar Dirik, une activiste proche des YJA Star, le décrit dans son discours sur la formation d’un « État sans État » dans une vidéo qui a largement circulé, le mouvement des femmes kurdes, à travers son expérience du patriarcat dans le mouvement de libération nationale kurde et dans la société kurde en général, en est arrivé à la conclusion que former un nouvel État national ne devait plus faire partie du projet de libération kurde, car l’État national est de manière inhérente une institution patriarcale. Cependant, bien que de nombreux anarchistes soient d’accords avec cette analyse et sont sûrement en train d’hocher la tête, Dirik dit clairement que le mouvement n’est pas en ce moment en faveur de l’abolition générale de l’ État, mais en faveur d’organiser une autonomie démocratique malgré l’État. Comme anarcho-syndicalistes c’est notre devoir et non une critique de souligner que l’État syrien, aussi bien que le reste des États-nations qui encerclent le Rojava et qui existent dans le reste du Kurdistan, ne vont pas simplement disparaître avec le développement de leur projet pour une autonomie démocratique régionale. L’État doit être activement combattu et écrasé par les masses au sein de chaque nation et c’est la mission historique pour toutes les forces de libération révolutionnaires internationalistes.

En conclusion, le développement de la démocratie représentative sociale-démocrate, le passé nationaliste ethnique et patriarcal du PKK (Saleh Muslim, le leader du PYD, a laissé entendre qu’une guerre était nécessaire pour expulser les arabes de la zone [5]), la collaboration du PYD dans un trêve avec l’ASL et les islamistes [6], le service militaire depuis juillet [7],les différents éléments cherchant le soutien des USA et de la communauté internationale sont des raisons suffisantes pour être hésitant-e-s à mettre trop d’emphase sur la direction officielle. Les lueurs d’espoir là où elles existent sont dans la résistance et l’auto-activité des masses et des mouvements de femmes. Les processus sociaux de transformation sont compliqués et souvent les conflits et les dynamiques internes y règnent. Le programme politique mis en avant pourrait bien être décentralisateur avec de fortes potentialités vers la sociale-démocratie plutôt qu’anti-étatique et social révolutionnaire. Il y a également encore beaucoup de recherches qui doivent être faites sur l’économie et l’organisation industrielle et agraire. Cela n’empêche pas les anarchistes de défendre l’auto-défense des masses et de leurs propres organisations de lutte au Rojava contre l’État Islamique, les États locaux et l’impérialisme occidental mais nous devons faire attention de ne pas sauter en applaudissant la représentation officielle du mouvement kurde au travers de ses partis traditionnellement étatiques comme le PKK et le PYD.

Vive la lutte des masses travailleuses et des femmes libres.

Avec les opprimé-e-s contre les oppresseurs-euses, toujours !

K.B.



Sources :

[1] Les frappes aériennes ont été très très réussies. Très bientôt nous annoncerons au monde la libération de Kobanê ». Saleh Muslim. http://www.demokrathaber.net/dunya/sali ... 39595.html

[2] L’expérience du Kurdistan Occidental (Kurdistan syrien) a prouvé que le peuple peut changer les choses. En anglais : http://www.anarkismo.net/article/27301 et une traduction française ici :http://rojavasolidarite.noblogs.org/ (en date du 03/11/2014).

[3] Autonomie Démocratique au Kurdistan : http://new-compass.net/articles/revolution-rojava

[4] Dans un livre écrit par Öcalan en 1992 et intitulé « Cozumleme, Talimat ve Perspektifler » (Analyses, Ordres et Perspectives), il déclarait : « Ces filles mentionnées. Je ne sais pas. J’ai des relations avec des centaines d’entre elles. Je m’en fout de comment les gens le comprennent. Si j’ai été proche de certaines d’entre elles, comment cela aurait-il dû être ? (…) Sur ces sujets, elles laissent de coté toutes mesures réelles et trouvent quelqu’un et elles bavardent disant « on a essayé de me faire ceci ici » ou « cela m’a été fait là » ! Ces femmes sans honte veulent à la fois donner trop et ensuite développer de telles choses. Certaines des personnes mentionnées. Bonté divine ! Elles disent « nous en avons si besoin, cela serait très bon » et ensuite ce commérage est développé (…) Je le dis de nouveau ouvertement. C’est la sorte de guerrier que je suis. J’aime beaucoup les filles. Je les apprécie beaucoup. Je les aime toutes. J’essaie de transformer chaque fille en une amante, à un niveau incroyable, au point de la passion. J’essaie de les former depuis leur physique jusqu’à leur âme, jusqu’à leurs pensées. Je vois cela en moi pour poursuivre cette tâche. Je me définis moi-même ouvertement. Si vous me trouvez dangereux, ne vous approchez pas ! ».

[5] Le leader du PYD annonce une guerre avec les colons arabes dans les zones kurdes : http://rudaw.net/english/middleeast/syria/24112013

[6] Des détails sur le développement d’une alliance entre le PYD et l’Armée Syrienne Libre et des forces islamistes incluant une scission d’Al Qaïda en Syrie.

https://now.mmedia.me/lb/en/reportsfeat ... bane-kurds

http://www.ozgurgundem.com/index.php?ha ... odule=nuce

[7] La conscription commence dans les régions kurdes de Syrie, l’évasion autre part.

http://www.wri-irg.org/node/23519



Une réponse à l’article « Rojava : Une perspective anarcho-syndicaliste ».

Article envoyé par Hüseyin Civan, un membre de DAF (Devrimci Anarşist Faaliyet), un groupe anarchiste en Turquie et publié sur le site « Libcom ».

C’est une réponse à l’article « Rojava: An Anarcho-Syndicalist Perspective » écrit par un membre de la WSA (Workers Solidarity Alliance) et plus généralement c’est une réponse aux critiques concernant la participation active de DAF à la lutte au Rojava.

Le texte original en anglais peut être trouvé ici : http://libcom.org/library/response-arti ... erspective

Les effets des révolutions sociales ne sont pas limités par le seul effet de la lutte contre les pouvoirs politiques et économiques dans la région géographique où la révolution se produit. Il est important de voir leur effet sur différentes autres régions avec les changements intellectuels et pratiques que cet effet amène. Parlant de la résistance à Kobanê, la révolution du Rojava est plus importante maintenant pour voir cet effet plus clairement.

La réaction et l’attaque de l’État et du capitalisme contre ce qui est en train de se passer au Rojava sont attendues en ce moment. Toutefois, nous devons tourner nos visages vers les débats internes au sein de l’opposition sociale en même temps. Il est nécessaire de souligner que de tels débats sont une ressource importante pour la compréhension de ce qu’est l’effet du Rojava.

Depuis le début de ce processus, les attitudes des camarades anarchistes envers la compréhension du Rojava et le soutien à la résistance ont été très importantes pour se remémorer la solidarité internationale, que nous n’avons pas l’habitude de voir d’une manière si organisée. De nouveau nous avons fait l’expérience que la solidarité est notre plus grande arme.

Cette forme de solidarité qui a été créée entre les anarchistes a inévitablement fait de la résistance à Kobanê un gros titre parmi les anarchistes tout autour du monde.

L’article « Rojava: Une perspective anarcho-syndicaliste » qui a été publié sur plusieurs sites différents est un des reflets de ce gros titre. Cette évaluation de l’article est spécialement destinée à corriger l’information à propos de la Révolution du Rojava et de la Résistance de Kobanê, au lieu de souligner les aspects positifs et négatifs de l’article et de faire une simple critique.

En considérant les différents commentaires qui peuvent se former et les différentes perspectives d’organisations anarchistes dans différentes régions géographiques ; j’ai centré la critique de l’article sur le sujet d’une évaluation incomplète de la lutte kurde pour la liberté et de la Révolution du Rojava. La critique politique contre une communauté qui est prise dans une lutte à la vie à la mort sous des conditions de guerre ne peut être faite en ignorant cette condition. Encore plus si la dite critique a certains préjugés et a été formée avec des généralisations tranchantes. Et bien sûr si un énorme mouvement populaire est évalué d’une manière dégradante…



Tout d’abord il est nécessaire de déclarer que former une relation de solidarité avec la Révolution du Rojava et la Résistance de Kobanê n’est pas une relation émotionnelle, au contraire de ce que les camarades prétendent dans « Une perspective anarcho-syndicaliste ». Parce que les organisations anarchistes ne basent pas leurs relations de solidarité sur la « sympathie ». Ces relations se forment principalement en prenant en considération une perspective politique et des stratégies planifiées pour réaliser cette perspective. Par conséquent, la solidarité et le soutien à une lutte ne sont pas loin de l’objectivité.

Dans différentes parties de l’article, la critique du PKK est censée être basée sur l’histoire du parti politique – et avec des critiques telles qu’une mise en œuvre imparfaite de la « municipalité libertaire », un état incomplet de transformation sociale et des racines nationalistes ; la condition et la perspective actuelle du Mouvement kurde est laissée sous le préjugé. En faisant tout cela le préjugé est basé sur une information incomplète, consciemment ou inconsciemment. Personne ne prétend que le Mouvement kurde pour la liberté est un mouvement anarchiste. Par conséquent, les pratiques qui sont proclamées imparfaites ou ayant des défauts devraient être évaluée en prenant en considération ce fait. D’un autre coté, un mouvement populaire qui apprécie autant la « critique de l’État et du capitalisme » ne peut être négligé par les anarchistes. Cette question ne peut être uniquement liée au « municipalisme libertaire » bookchiniste. Le mouvement a référencé de nombreux camarades différents, depuis Bakounine à Kropotkine, dans ses relations théoriques avec l’anarchisme et peut interpréter le problème de l’État avec une large perspective. Par ailleurs, réaliser cette idée mène à une pratique qui est très libertaire et non-centralisée. Je pense que ce point est très important. Cette information est basée non sur des citations tirées d’articles et de livres mais sur une observation mutuelle d’organisations politiques qui partagent un terrain de lutte commun.

La condition du Rojava n’est pas telle parce qu’Assad a quitté la région ou à cause de ses prétendus arrangements avec les pouvoirs globaux. La grande transformation sociale qui s’est produite au Rojava il y a deux ans et demi est intervenue dans une conjoncture où l’activité politique forçait le Moyen-Orient à choisir la gouvernance d’un des deux coté opposé (laïcs supporteurs de coups d’État/conservateurs démocrates). Le peuple du Rojava, lorsque le « printemps » se transforma en hiver dans la région du Moyen-Orient, ne se retrouva pas dans ces deux cotés et créa sa propre solution.

Alors que la vie a été reconstruite au Rojava, la structure non-centralisée des mécanismes sociaux qui ont été créé, l’emphase insistante sur l’absence d’État, l’organisation de relations de production-consommation-distribution d’une manière aussi éloignée que possible du capitalisme, l’auto-organisation comme garantie du processus social, les communes dans trois différents cantons façonnant leur fonctionnement avec des processus de décision indépendants sont indéniablement importantes à cette époque. Plus spécialement, comment un anarchiste peut-il nier le fait que ce processus est une expérience prometteuse pour la multiplication d’exemples similaires dans différentes régions géographiques ?

Répétons pour les camarades qui persistent à ne pas comprendre. Ceci n’est pas un effort pour prétendre que c’est un processus anarchiste. Cependant les caractéristiques anarchistes du processus au Rojava feront plaisir aux anarchistes qui luttent pour une révolution sociale. Ce plaisir est loin du romantisme qui est critiqué dans l’article, il s’agit de comprendre que nos buts politiques et nos stratégies sont applicables dans un tel système, à une telle époque.

Personne ne peut prétendre que les pratiques d’un peuple sans État sont négatives pour les anarchistes qui luttent pour une révolution sociale. De telles pratiques dans différentes régions géographiques peuvent se développer dans leurs conditions authentiques Prétendre que ces luttes authentiques ne sont pas adéquates avec les principes anarchistes et réduire leur importance, c’est exhiber une compréhension de l’anarchisme qui repose sur une arrogance théorique manquant de pratique. Une autre chose dans l’article qui vaut d’être soulignée, c’est l’authenticité de ses références. Il est intéressant de référencer les expressions d’un groupe en ligne juste parce qu’ils ont les mots Kurdistan et anarchistes dans leur nom. Ce n’est pas à propos du fait que les expressions des camarades soient vraies ou fausses. Le fait politique que le groupe base ses expressions là dessus est une question problématique, alors qu’il ne montre aucune activité politique dans la région du Kurdistan tandis qu’il critique théoriquement le Mouvement kurde pour la liberté à un niveau pratique.

Tandis que le mouvement des femmes au Kurdistan est directement relié avec le mouvement pour la liberté, des commentaires qui prétendent que le mouvement des femmes est à part de cette entièreté, ou même contre elle, altèrent l’information. C’est un défaut de logique de critiquer le mouvement comme patriarcal alors qu’on met l’emphase sur l’importance du mouvement des femmes dans la lutte. Qui plus est, le défaut de logique continue lorsqu’on prétend qu’Öcalan est un violeur en confirmant cela avec des citations provenant de sites web étatiques de contre-propagande. Un autre exemple de références est à propos des « kurdes voulant une guerre pour expulser les arabes ». Quand vous prélevez une cerise dans un discours sans prendre en compte son contexte, vous pouvez l’utiliser pour soutenir un contexte à vous. Il est clair que le sujet de l’information référencée est à propos des colons manœuvré-e-s par Assad pour changer la structure démographique de la région en vue de ses objectifs d’assimilation. Comme les colons israélien-ne-s.

On peut inventer des causes quand on essaye d’être sur-méfiant-e. Toutefois, il est important de questionner la relation entre ces causes et les faits actuels. C’est une erreur d’essayer de définir le Mouvement kurde pour la liberté comme un mouvement nationaliste. Cette définition et les autres négligent la transformation du mouvement et prétendent que l’ancienne structure politique de celui-ci continue. Une perspective qui n’a pas de connaissances des pratiques de processus et a seulement des articles critiques comme source d’information est extrêmement problématique. Parce qu’une part massive de ces critiques sont formulées par des mentalités étatiques et leurs extensions. Une critique saine peut être faite en observant et en faisant l’expérience des pratiques politiques. Toute critique qui manque d’une vision géographique régionale et de caractère pratique porte en elle le danger de tomber dans l’orientalisme.



Nous parlions auparavant à propos du processus au Rojava et du fait que le mouvement n’est pas anarchiste. Une autre chose qui manque c’est l’évaluation de la lutte pour la liberté du peuple kurde à part du fait qu’ils et elles ont lutté pendant des siècles dans la région mésopotamienne. Celles et ceux qui se détournent de la vérité par correction idéologique et dévalue une lutte populaire de plusieurs siècles trahissent leurs responsabilités révolutionnaires et devraient faire attention au front sur lequel ils et elles sont en train de se placer.

Percevoir les classes dans une vision superficielle et essayer d’interpréter les luttes sociales juste comme des luttes économiques, c’est créer une hiérarchie entre les luttes des opprimé-e-s. Un point de vue anarchiste qui limite les opprimé-e-s aux travailleurs-euses et néglige les autres relations de pouvoir contredit l’histoire du mouvement anarchiste. L’histoire révolutionnaire de l’anarchisme est pleine des luttes économiques, politiques et sociales des opprimé-e-s. Négliger l’effet du mouvement sur les mouvements populaires pour la liberté depuis l’Europe jusqu’à l’Extrême Orient asiatique à différents siècles, exclure l’apport pratique de cet effet aux luttes de classes en Amérique du Sud c’est ignorer la structure intégrée du mouvement anarchiste.

Nous ne sommes pas des diseurs-euses de bonne aventure. Nous ne pouvons pas savoir ce qui arrivera au Rojava dans un mois ou un an. Nous ne pouvons pas savoir si cette transformation sociale, qui ne nous donne pas seulement de l’espoir en tant que révolutionnaires qui luttent dans une région géographique proche mais qui nourrit également notre combat dans la région où nous luttons, ira vers un futur positif ou négatif. Mais nous sommes des anarchistes révolutionnaires. Nous ne pouvons pas seulement nous asseoir de coté, regarder ce qui se passe et commenter, nous prenons part aux luttes sociales et agissons pour une révolution anarchiste.

Vive la Révolution du Rojava !

Vive la Résistance de Kobanê !

Vive l’Anarchisme Révolutionnaire !

Hüseyin Civan
(de l’organisation anarchiste turc DAF)

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