UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede FRED le Mer 1 Avr 2009 23:59

Des Espagnol- e- s encore vivants ......Fichtre !!


Nico parlai des espagnoles survivants a 36 dans le camps républicain.

On commence par occulter que ce qu'il s'est passé en Espagne le 19/07/1936 ce fût une mémorable révolution libertaire ....
Et on fini par sombrer dans le ridicule


Et t'est ricanement c'est mieux? :lol:
FRED
 

Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede bajotierra le Ven 3 Avr 2009 15:40

le camps républicain


Le camp d'Azana qui lors du massacre de Casa-Viejas a donné l'ordre aux gardes d'assaut de tirer dans le ventre des paysans anarchsites ?
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede bajotierra le Ven 3 Avr 2009 16:00

Le camp d'Azana qui lors du massacre de Casa-Viejas a donné l'ordre aux gardes d'assaut de tirer dans le ventre des paysans anarchistes ?

Tiens , je suis allé sur le site proposé par NIco 37 , l'assassin "républicain" de casas viejas y figure en bonne place en compagnie de belles crapules staliniennes dont l'activité principale a consisté a décimer les compagnons de la CNT/ FAI/ FIJL

"Mourir a madrid" c'est le fim de propagande des fascistes rouges .

J'avais déjà lu de parpalhon quelques grosses bêtise sur cette période , mais là on attient le niveau k .

Je vous invite a revoir a fond ce que fut 1936 en espagne avant que d'en parler a tort et a travers !!!!!!!
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede FRED le Lun 20 Avr 2009 17:00

Tien bizarrement je me suis aperçu qui l'ont avait pas mentionner le POUM, victime comme la CNT, du Fascisme mais aussi du Stalinisme.
Le POUM était une organisation communisme anti stal, et la premiere organisation a avoir payer leurs oposition au Stal.
Parti ouvrier d'unification marxiste: http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_ouvr ... n_marxiste
FRED
 

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Messagede Zoom le Ven 15 Nov 2013 12:29

Mai 1937, la révolution espagnole au tournant : les collectivisations.

En juillet 1936, les anarchistes ripostent au coup d’État du général Franco. La Généralité de Catalogne (gouvernement régional) refusant d’armer les ouvriers, la CNT diffuse le 17 juillet, par voie de tracts, des instructions de regroupement aux travailleurs. Le 18 juillet on apprend que le coup d’état est prévu pour le lendemain matin. La CNT prévient qu’elle va procéder à la réquisition des véhicules et des armes, tandis que les militaires se préparent au coup de force. Le 19 juillet 1936, les ouvriers écrasent l’insurrection fasciste à Barcelone. Cette victoire devant être mise à l’actif du mouvement libertaire, celui-ci se renforce encore et constitue la première force politique dans l’Espagne de 1936. Dès lors, c’est à une véritable révolution que l’on assiste, qui bouleverse profondément la vie de millions d’Espagnols. La collectivisation de très larges secteurs de l’industrie, des services et de l’agriculture constitua l’un des traits les plus marquants de cette révolution. C’est cette conception de la révolution que les libertaires devront défendre aussi bien face aux fascistes que face au gouvernement républicain où les Staliniens deviennent dominants.

Des collectivisations spontanées

Le mouvement des collectivisations démarre aussitôt après la tentative de coup d’Etat fasciste, en même temps que la constitution de milices qui vont arrêter pendant des mois l’avancée des troupes franquistes. L’expropriation et la collectivisation des terres, l’autogestion des usines ne se font pas pour défendre le gouvernement de Front populaire mais pour réaliser une révolution. Pendant quelques mois, l’État républicain n’existe plus que sur le papier.

"Nous les anarchistes, n’étions pas partis faire la guerre pour le plaisir de défendre la république bourgeoise (...) Non, si nous avions pris les armes, c’était pour mettre en pratique la révolution sociale" [1] Les collectivisations naissent spontanément de la part des travailleurs. Aucun ordre ni aucun comité n’est à l’origine de ce mouvement de collectivisation, comme le dit si bien Jose Peirats (1909-1989) : "Les collectivisations sont nées spontanément des travailleurs. Pour deux raisons : d’abord parce qu’on pouvait les faire, ensuite parce que la bourgeoisie, en s’enfuyant, a facilité le terrain. Et l’on sait que lorsque quelqu’un ouvre un nouveau chemin, tous l’imitent ; la collectivisation s’amplifia et devint réalité."

À Barcelone, les comités dirigeants de la CNT, avaient lancé l’appel à la grève générale le 18 juillet 1936, mais sans donner la consigne de collectivisation. Or, dès le 21 juillet, les cheminots catalans collectivisaient les chemins de fer. Le 25, ce fut le tour des transports urbains, trams, métro et autobus, puis le 26, celui de l’électricité et le 27, des agences maritimes.

L’industrie métallurgique fut immédiatement reconvertie dans la fabrication de véhicules blindés et de grenades pour les milices qui partaient combattre sur le front d’Aragon. En quelques jours, 70% des entreprises industrielles et commerciales furent saisies par les travailleurs dans cette Catalogne qui concentrait à elle seule les deux-tiers de l’industrie du pays. [2] Le mouvement des collectivisations aurait concerné entre un million et demi et deux millions et demi de travailleurs [3] , mais il est difficile d’en faire un bilan précis : il n’existe pas de statistiques globales et beaucoup d’archives ont été détruites.

Dans les entreprises collectivisées, le directeur était remplacé par un comité élu, composé de membres des syndicats. Il pouvait continuer à travailler dans son ancienne entreprise, mais avec un salaire égal à celui des autres employés. Dans la plupart des entreprises à capitaux étrangers (le téléphone, certaines grosses usines métallurgiques, textiles ou agro-alimentaires), si le propriétaire (américain, britannique, français ou belge) demeura officiellement en place pour ménager les démocraties occidentales, un comité ouvrier prit en main la gestion.

Collectiviser pour gagner la guerre !

L’effort se concentrant sur l’industrie militaire, la production s’effondra dans les autres secteurs, entraînant avec elle une flambée de chômage technique, une pénurie de biens de consommation, un manque de devises et une inflation galopante. Face à cette situation, toutes les collectivités n’étaient pas égales. Fin décembre 1936, une déclaration du syndicat du bois, paru dans le Bulletin CNT-FAI, s’en indigna réclamant "une caisse commune et unique entre toutes les industries, pour arriver à un partage équitable. Ce que nous n’acceptons pas, c’est qu’il y ait des collectivités pauvres et d’autres riches" [4] .

Sans que personne, aucun parti, aucune organisation ne donne de consignes pour procéder dans ce sens [5] des collectivités agraires se formèrent également. La collectivisation concerna surtout les grands domaines, dont les propriétaires avaient fui en zone franquiste ou avaient été exécutés. En Aragon, où les miliciens de la Colonne Durruti dès la fin juillet 1936, impulsèrent le mouvement, il toucha presque tous les villages : la Fédération des collectivités regroupait un demi-million de paysans. Rassemblés sur la place du village les actes de propriété foncière étaient brûlés. Les paysans apportaient tout ce qu’ils possédaient à la collectivité : terres, instruments de travail, bêtes de labour ou autres. Dans certains villages, l’argent fut aboli et remplacé par des bons. L’entrée dans la collectivité perçue comme un moyen de vaincre l’ennemi, était volontaire. Ceux qui préféraient la formule de l’exploitation familiale continuaient à travailler leur terre, mais ne pouvaient exploiter le travail d’autrui, ni bénéficier des services collectifs.

CAL Rouen


[1] Patricio Martínez Armero, cité par Abel Paz, La Colonne de Fer, éd. Libertad-CNT, Paris, 1997.

[2] Carlos Semprun. Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne, éd. les nuits rouges, 1974.

[3] Frank Mintz, Autogestion et anarcho-syndica- lisme, éd. CNT, 1999.

[4] Carlos Semprun. Maura, Révolution et contre-révolution en Catalogne, éd. les nuits rouges, 1974.

[5] Abad de Santillan, Por qué perdimos la guerra, Buenos-Aires, Iman, 1940.
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle1084
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Messagede pit le Jeu 2 Juil 2015 17:50

Un bien piètre ouvrage
Tout ce qui est rouge n’est pas d’or

L’annonce de la publication en français de : « El eco de los pasos » [1] autobiographie de Juan Garcia Oliver [2], laissait espérer une vraie découverte, un grand moment d’authenticité.
Les 640 pages annoncées devaient normalement donner : au lecteur le temps de s’installer dans ce témoignage, à l’auteur celui d’approfondir son analyse d’une période historique intensément vécue, et à l’éditeur le moyen d’offrir un document de poids.
Freddy Gomez, dans la revue Contretemps avait évoqué en 2004 ce personnage que notre mémoire, dans le souvenir des ouvrages d’Abel Paz [3], situait dans le sillage d’Ascaso [4] et de Durruti [5]. Il écrivait alors que ces mémoires, publiées en espagnol en 1978, avaient passablement irrité.
Ce fut l’ultime publication, dans l’Espagne d’après Franco, de Ruédo ibérico, la maison d’édition mythique de l’anti-franquisme fondée à Paris en 1961 et principalement animée par José Martínez Guerricabeitia.
Une publication précédée de peu, à l’époque et chez le même éditeur, par celle du livre de Burnett Bolloten, lui aussi réédité dernièrement par les éditions Agone.

Une première déception
L’objet en lui-même déçoit par une couverture cheap, portant difficilement les 640 pages que le bouquin contient, des coins qui, sous le poids, se cornent à la première manipulation, un dos qui fissure dès la lecture… Une mise en page rébarbative, un pauvre cahier central de photos de fond de tiroirs et de valeurs inégales … Puis deux textes introductifs :
- Le premier de Freddy Gomez, repiqué sur la revue Contretemps
- Le second de José Martin, qui précédait peut-être la première édition.
Deux textes qui s’interrogent sur le personnage, mais qui nous interrogent surtout sur les volontés de l’éditeur, que celui-ci, malheureusement n’éclairera d’aucune déclaration d’intention, de nul positionnement sur le texte qu’il nous livre ensuite.


La suite sur: http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article780
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Messagede pit le Ven 11 Mar 2016 22:30

La Riche 37, samedi 12 mars 2506

L’association RETIRADA 37 et la municipalité de LA RICHE présentent une exposition conçue par David GARCIA du mardi 8 au au samedi 12 mars 2016 :
L’ŒUVRE REFORMATRICE DE LA SECONDE REPUBLIQUE ESPAGNOLE 1931-1939 - REALISATIONS ET HERITAGES

Exposition ouverte de 14h à 18h 30, le samedi de 10h à 18h30 (Entrée exposition et conférence gratuite)

L’exposition montre les réalisations politiques, sociales et culturelles mises en place, ou prévues de l’être, par la Seconde République espagnole, régime qu'a connu l'Espagne de 1931 à 1939.

La seconde République espagnole a été proclamée à la suite des élections municipales d’avril 1931. Le roi Alphonse XIII abandonne Madrid et part en exil sans avoir abdiqué. Ce fut la fin de la dictature monarchique (1923-1930).
En juillet 1931, la gauche espagnole a donc le pouvoir de transformer par voie législative l'ordre social et économique du pays, et de moderniser l’Espagne.
Compte tenu de la complexité de la société espagnole et des divergences entre les différents acteurs politiques (anarchistes, communistes, socialistes, droite modérée, …), les espoirs suscités par ce régime républicain seront partiellement déçus. Néanmoins, les élections du 16 février 1936 ont vu la victoire du Front populaire.

Mais le coup d’état de juillet 1936 mené par le général Franco plongera l’Espagne dans une guerre civile au cours de laquelle Hitler et Mussolini apporteront un soutien militaire décisif aux franquistes et qui s’achèvera le 1er avril 1939, après avoir provoqué l’exil de près de 500 000 espagnols majoritairement vers la France.

La dictature exercée par le régime franquiste durera jusqu’à la mort de Franco en 1975. La période traitée par cette exposition va quelque peu au-delà de la fin de la guerre civile ".

http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article913
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Messagede pit le Ven 18 Mar 2016 19:35

Arcueil, samedi 19 mars 2016

Hommage à la Révolution espagnole

Médiathèque d'Arcueil, 1 Rue Louis Frébault, Arcueil (94)

A partir de 15h :
• 15 h Projection du film "La révolution asturienne" d'Angela Magnatta
• 16 h Rencontre-débat : la révolution espagnole de 1936, avec Frank Mintz
• 17 h 30 Concert de Serge Utge-Royo : "No Pasarán".


15h: Révolution Asturienne de 1934

La dernière révolution ouvrière d'Europe :
la Révolution Asturienne de 1934 en Espagne
Rencontre avec la réalisatrice : Angela Magnatta


Pour célébrer l'anniversaire de la Révolution Asturienne de 1934, pour rendre hommage à tous ces combattants/tes et continuer à lutter pour le monde dont ils rêvaient, oninvite tous ceux qui le souhaitent à suivre un petit documentaire de 15 minutes parlant de ce moment emblématique de l'Histoire Ouvrière.


16h : Rencontre avec Frank Mintz

La révolution espagnole de 1936 et ses leçons pour aujourd'hui


80 ans se sont passés depuis le putsch militaire (soutenu par les principales branches de la droite espagnole : l'Église, les royalistes, les partis classiques de droite et la phalange) des 17 et 18 juillet 1936. Mais en 2016 les séquelles pèsent encore sur les mentalités des Espagnols. Dès le 19 juillet, une forte opposition dans toute l'Espagne réussit à vaincre l'armée dans la moitié du pays…Les forces victorieuses sont majoritairement des ouvriers syndiqués, des militants d'organisations politiques autonomistes et de gauche. Un enthousiasme passionné surgit chez des travailleur qui désirent changer immédiatement une grande partie de la société capitaliste et suivre une éthique conforme au respect et à l'épanouissement de chacun et chacune. Puis, le contexte international modifie, déforme et les mésententes surgissent et les manipulations politiques.

Frank Mintz professeur d'espagnol à la retraite. Il est traducteur de l'italien et l'espagnol des principaux écrits sur la révolution espagnole. Il est l'auteur, entre autres, de : Explosions de liberté, Espagne 36 - Hongrie 56, L'autogestion dans l'Espagne révolutionnaire, Autogestion et anarcho-syndicalisme (analyse et critiques sur l'Espagne 1931-1990)…


17h30 : Concert de Serge Utgé Royo

« NO PASARAN ! »


Un spectacle renouvelé à l'occasion du 80e anniversaire (1936-2016), dans lequel Serge Utgé-Royo, fils d'exilés catalan-castillan, revient aux sources et rassemble ses propres chansons portant la mémoire et les espoirs des siens, ainsi que des chants de la guerre d'Espagne et l'un ou l'autre poème de cette période… Concert principalement en français, et aussi en castillan opu catalan (chanson pour lesquelles il donne les clés de la traduction et situe le contexte). Au piano, Léo Nissim.

Serge Utgé-Royo est compositeur- interprète, comédien, et traducteur. A son actif, plus de 200 chansons, une quinzaine d'albums, de nombreuses aventures discographiques collectives, avec, entre autres, Moustaki, Higelin, Théodorakis, Lluis Llach… Plusieurs recueils de poèmes ont été publiés, ainsi qu'un roman historique, un conte, des nouvelles…

http://paris.demosphere.eu/rv/45878
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede pit le Lun 21 Mar 2016 03:19

la révolution espagnole ; 1936-1939.

En juillet 2006, l’émission "Demain Le Grand Soir" a décidé de commémorer à sa façon la révolution espagnole de 1936.

A cette fin, elle a invité à l’antenne Edouard Sill, un ancien étudiant en DEA d’histoire contemporaine, qui a particulièrement travaillé sur la question des volontaires internationaux lors de cette révolution.

Les quatre émissions qui suivent permettent de retracer une épopée dont l’histoire a été régulièrement cachée ou calomniée par les tenants de "l’histoire officielle", qu’ils soient de gauche comme de droite.

Elles sont illustrées par une quinzaine de chansons de l’époque, en versions originales ou retravaillées par des groupes rock.

Ont Participé ces émissions Stéphane Auger, céline Gil, Magali Sabio, Edouard Sill et Eric Sionneau.

Bonne écoute !

http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1538
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede Béatrice le Lun 28 Mar 2016 21:28

mardi 29 mars 2016 à GARDANNE

à 18 h 15 Médiathèque Nelson Mandela, Boulevard Paul Cézanne, 13120

Rencontre-débat
Autour de la Guerre d’Espagne
avec Isabelle Renaudet et Charles Jacquier

La ville de Gardanne et l’association Promémo (Provence mémoire et monde ouvrier/ les amis du Maitron )
organisent une rencontre débat autour de la Guerre d’Espagne avec

Isabelle Renaudet, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Provence, spécialiste de l’histoire de l’Espagne

Charles Jacquier, qui présentera l’ouvrage évocateur et émouvant de Mika Etchebéhère Ma guerre d’Espagne à moi proposeront une lecture renouvelée de la guerre d’Espagne…

La rencontre sera animée par Gérard Leidet, coprésident de Promémo.

Guerre d’Espagne : présentation
http://www.millebabords.org/IMG/pdf/gue ... rdanne.pdf
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede Zoom le Sam 4 Juin 2016 16:11

« 1936-2016 : Actualité de la révolution espagnole », le 4 juin à Rouen

Aller retour de 1936 à 2016 sur la révolution espagnole, les enseignement à tirer, et les perspectives à tracer pour aujourd’hui.

Le 16 février 1936 le « Frente popular » remporte les élections avec le soutien implicite des organisations CNT et UGT (pas d’appel à l’abstention). Le 17 et le 18 juillet, une partie de l’armée se soulève, les phalangistes et les carlistes se joignent aux mutins. Le 19 juillet la CNT appelle à la grève générale, la révolution espagnole débute.

Malgré le putsch fasciste et la situation de guerre civile, les divisions politiques, les stratégies syndicales contradictoires. La CNT FAI impulse de nombreuses réalisations mettant en avant l’autogestion, la démocratie directe, le pouvoir des travailleurs.

de 19 à 22 heures, Halle aux toiles, 26 Place du Gaillardbois, 76000 Rouen

Quels enseignements pour les luttes d’aujourd’hui ?

Nous vous proposons de venir en discuter le 4 juin 2016 de 19h à 22h à la halle aux toiles autour d’une exposition prêtée par la CGT Espagnole (Anarcho­Syndicaliste) et de 2 petits films sur cette révolution libertaire. Le débat sera animé par Franck Mintz écrivain et membre de la Confédération Nationale du Travail­Solidarité Ouvrière.

Cette soirée est à l’initiative du Collectif Alternative Libertaire de Rouen et du Groupe de la Fédération Anarchiste de Rouen.

http://www.alternativelibertaire.org/?1 ... lite-de-la
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede Zoom le Mer 29 Juin 2016 16:34

Vidéo AL : "1936-2016 : Actualité de la Révolution espagnole"‏

Une petite vidéo, de moins de 5 minutes, de présentation de la campagne AL pour les 80 ans de la Révolution espagnole.

Une série de réunions publiques, avec diffusion de films -débat et exposition, sont en cours de préparation pour l’automne 2016 et hiver 2017, sur plusieurs villes du territoire.

https://vimeo.com/171966001
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede pit le Ven 15 Juil 2016 01:08

La seconde mort d’un républicain espagnol sur le front d’Andalousie en 1936

Le 5 septembre 1936, en déclenchant son Leica, Robert Capa ne se doutait pas que son cliché de la mort de Federico Borrell García, fauché par une balle sur le front d’Andalousie, à peine publié par le magazine français Vu le 23 septembre 1936, nourrirait une série d’interrogations : instantané ou mise en scène ? Avait-il été pris sur le champ de bataille de Cerro Muriano, à 15 km de Cordoue, ou sur un autre, près d’Espejo ?…

Cette image, qui depuis a rejoint dans une sorte de panthéon de la photo du XXè sicle, celle d’un soldat hissant le drapeau de l’Union Soviétique sur le toit du Reischtag, à Berlin en Mai 1945, immortalisée par Yevgeny Khaldei [1], de JF. Kennedy Jr (John John) faisant le salut militaire au passage du cercueil de son père, assassiné en 1963 par john Shearer [2] ou de Che Guevara par Alberto Korda [3]…, continue d’être l’objet d’expertises, d’analyses et de controverses, comme si elle cachait un terrible secret [4].

La logique niveleuse du "tous républicains"

Mais, pendant qu’on dissèque toujours cette image, sa légende : "Mort d’un républicain " [5] , n’interroge pas grand monde, y compris à l’approche des commémorations des 80 ans de la Révolution espagnole.
Les fils et filles, petits-fils et petites-filles "d’acteurs de ce conflit", avec leurs quêtes légitimes de savoirs et de reconnaissance, quelle que fut l’appartenance de leurs ainés ; à la CNT, au Poum, à la FAI, au PSOE, au PCE ou aux Brigades internationales,… mais également tous ceux que cette période passionne ou interroge encore, vont se retrouver autour de colloques, défilés, publications, émissions, sites, témoignages, concerts, rencontres, débats, poses de plaques ou reconstitutions. Quelques-uns y referont les "journées de Barcelone 36" ou celles de Teruel 37-38, évoqueront "l’or de la banque espagnole" et des comptables s’écharperont sur le poids exact parti pour Moscou, pendant que d’autres, afin de faire "leur deuil" de l’exil, demanderont des comptes sur les massacres dans les collectivités, les charniers de Franco, les déportations ou sur la Retirada et l’Exil, en exposant leurs difficultés de vivre avec cet héritage. Certains se consoleront en rappelant que, certes, "nous avons perdu toutes les batailles, mais c’est nous qui avions les plus belles chansons ".…

À mesure que s’approche cette commémoration, que je consulte les programmes et participe à des réunions préparatoires, je demeure interrogatif sur un point :

- Quant cessera l’usage abusif du qualificatif de "Républicain", appliqué génériquement aux multiples acteurs de cette page qui n’est pas seulement historique mais également révolutionnaire et sociale ?

... http://www.autrefutur.net/La-seconde-mo ... ie-en-1936
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede Béatrice le Dim 17 Juil 2016 18:34

mardi 19 juillet 2016 à MARSEILLE à 19 h

Mille Bâbords, 61 rue Consolat, 13001

Pour les 80 ans de la révolution espagnole : Projection / Débat • CNT 13
Film "Vivre l’Utopie" suivi d’un débat
80 ans après le 19 juillet 1936, quel héritage nous laisse la révolution espagnole pour nos luttes aujourd’hui et la construction d’un autre futur ?

Image

Soirée projection / débat organisée par la CNT 13
pour les 80 ans de la révolution espagnole

Projection du film documentaire :
« Vivre l’Utopie »

« Il y a 80 ans, le 19 juillet 1936, les travailleurs et travailleuses espagnols descendaient dans la rue, prenaient les armes, mettaient en œuvre la grève générale et commençaient à collectiviser les usines et les campagnes dans de nombreuses régions d’Espagne pour répondre à la tentative de coup d’Etat nationaliste à caractère fasciste déclenché la veille. Cette contre offensive populaire, en grande partie spontanée, fut aussi l’œuvre des organisations syndicales (CNT et dans une moindre mesure UGT) et politiques telles que la FAI (d’inspiration anarchiste) et du POUM (Parti marxiste anti-stalinien).
Ce film, d’orientation libertaire, revient sur les origines de l’anarchisme en Espagne, sa popularité dans les campagnes d’Andalousie ainsi qu’en Catalogne. Face à l’incapacité du gouvernement républicain à faire face au coup d’Etat du général Franco, les milices ouvrières ont organisé la lutte antifasciste. En même temps, l’Etat étant quasiment tombé en désuétude et incapable de gérer la situation militaire et économique et sociale, les syndicats, CNT et UGT ont pris en charge l’autogestion de la société et de l’économie. »

Excellent documentaire sur l’Espagne de 1936 dans lequel une trentaine d’ancien-ne-s militant-e-s anarchistes témoignent de l’application concrète de l’autogestion par plusieurs millions de personnes en Catalogne et en Aragon.
Un film de Juan Gamero, Francesc Rio, Marina Roca et Mitzi Kotnik- 1h 34
Production : TVE Catalunya
Traduction et adaptation : Catherine Sine

Débat :

80 ans après le 19 juillet 1936, quel héritage nous laisse la révolution espagnole pour nos luttes d’aujourd’hui et la construction d’un autre futur ?

Mardi 19 juillet 2016
Projection : 20H
Ouverture des portes : 19H
Stands et collation sur place

Entrée Prix Libre en soutien à la CNT 13
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Messagede pit le Ven 22 Juil 2016 07:09

À Cluny le vendredi 22 juillet 2016 à 20 heures

Ciné-débat autour de « Ortiz, général sans dieu ni maître »
film d’Ariel Camacho, Phil Casoar et Laurent Guyot

Image

http://gimenologues.org/spip.php?article673



Vendredi 22 juillet, Café La Commune de ST Laurent sous Coiron (Ardèche)

CONFERENCE « LES FILS DE LA NUIT »

Les Giménologues présenteront leurs deux ouvrages


Image

Il y a 80 ans, presque jour pour jour, les 17 et 18 juillet 1936, les troupes de Franco prenaient les armes contre la République espagnole.
Puisse cette soirée mettre en lumière ce qui s’est joué au cours des luttes anticapitalistes dans les années trente en Espagne.
Soirée proposée par Les Giménologues, collectif d’historiens, militants, chercheurs opiniâtres et auteurs de plusieurs ouvrages autour de la guerre civile et du mouvement libertaire espagnol qui l’a précédée. Une expérience souvent peu ou mal connue, voire occultée par le conflit, répétition générale de la seconde guerre mondiale.
La soirée se poursuivra autour d’un repas


Image

Participation soirée 15€- ou 5€ sans repas
Association « La Maison des Arbres «
Le village
07170 St Laurent sous Coiron
Réservations au Café La Commune : 06 80 84 68 39

http://gimenologues.org/spip.php?article675
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede pit le Lun 1 Aoû 2016 03:59

En Aragon avec la colonne Ortiz

Une INTERVIEW des giménologues par Bruno Mège, publié dans MAG dimanche, le supplément de La Montagne du 10 juillet 2016

http://gimenologues.org/spip.php?article674
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede pit le Lun 15 Aoû 2016 20:27

Entretien avec Miquel Amoros

Durruti dans le labyrinthe
Qui a tué Durruti ?


Miquel, on a beaucoup écrit sur Durruti : le révolutionnaire, le revendicatif, le premier à faire un pas en avant… Qu’est-ce que ce « nouveau regard », le tien, apporte à cette « figure » de l’anarchisme, des idées libertaires et du mouvement libertaire en Espagne… ?

Mon intention en écrivant Durruti en el laberinto [1] était de démythifier le personnage et de le situer dans son moment historique. Démonter un mythe idéologique, création « organique » d’un appareil bureaucratique effectif, pour rendre à l’individu réel son identité anarchiste et révolutionnaire, visible dans tous les aspects de sa pratique quotidienne. À cette fin, j’ai reconstruit presque jour après jour ses cinq derniers mois de vie.

J’avais plusieurs grands-parents qui avaient perdu la guerre et à plusieurs reprises certains d’entre eux m’ont dit : « Ah ! Comment aurait tourné la guerre si Durruti n’avait pas été tué ? » Qu’est-ce que tu en penses ?

Le dénouement de la guerre ne dépendait pas d’une seule personne, aussi charismatique fût-elle. Dans tous les cas, on peut risquer la conjecture que le recul de la révolution n’aurait pas été aussi rapide, que la stratégie de la CNT n’aurait pas été aussi défaillante et que la stalinisation de la République n’aurait pas été si profonde. Pour autant, Durruti vivant, un facteur de défaite comme celui de la démoralisation énorme qui s’est produite après sa mort et à partir de 1937 n’aurait pas pris une telle envergure.

Et qu’en aurait-il été du processus révolutionnaire… si Durruti n’était pas mort… En quoi aurait-il consisté ?

Il n’y a pas de doute sur le fait qu’on aurait essayé d’acheter Durruti avec une fonction militaire type chef de division ou quelque chose de ce style. Comme pour Mera. Dans tous les cas, le premier pas de la contre-révolution, la militarisation des milices, se serait fait une fois celle-ci réalisée, dans d’autres conditions. La CNT ne se serait pas soumise aux « circonstances » aussi gaiement. D’un autre côté, les attaques de la division de Líster contre les collectivités aragonaises auraient été inconcevables avec Durruti en Catalogne ou en Aragon.

Les gens, en novembre 36, commencèrent à se demander qui avait tué Durruti et quelques interrogations restent ouvertes… Avec les années passées, y voit-on plus clair ?

Il y eut une conspiration des Soviétiques pour faire sortir Durruti du front d’Aragon et « désactiver » là-bas l’influence anarchiste. Des documents le prouvent. Quant à sa mort, on sait avec certitude que la version officielle de la balle perdue était aussi fausse que la version confidentielle du tir accidentel de son naranjero. Durruti a été tué de près, par derrière, probablement par un groupe de miliciens qui fuyaient la bataille. Que cette rencontre fût fortuite ou provoquée, on peut en avoir l’intuition mais pas le démontrer.

Durruti était-il pour tous, les uns comme les autres, plus un ennemi en tant qu’élément révolutionnaire et partisan d’un soulèvement social qu’un ennemi pour les militaires rebelles… ?

La contre-révolution, avec les communistes à sa tête en Espagne, considérait Durruti comme un obstacle pour la création d’une armée régulière avec une discipline de caserne, des galons à la pelle, et un sommet hiérarchique hors de contrôle des organisations ouvrières. En plus on avait peur de ses projets de « reconstruction libertaire » au front et à l’arrière-garde, qu’on qualifiait d’expérimentations utopiques et insensées.

L’important était de faire front à l’abus de pouvoir face à ceux qui avaient toujours eu moins, face à l’ouvrier, au travailleur, à l’agriculteur, au salarié… et faire une société égalitaire… Ce qui était important, c’était la révolution, et avec le soulèvement ce fut le bon moment… Ce n’est pas ça ?

Les responsables de l’organisation confédérale ne l’ont pas vu comme ça, qui dès le début se sont prononcés pour la collaboration dans des organismes hybrides avec d’autres forces politiques et appelèrent instamment les militants à retourner au travail et à ne pas aller plus loin.

Je pense, pour le peu que j’en ai lu, discuté et dialogué, que si des personnes comme Ascaso, Durruti n’étaient pas mortes… le printemps de 1937 à Barcelone (l’écho s’est étendu plus loin) ne se serait pas déroulé comme cela l’a été… Peut-être n’aurait-il même pas eu lieu de la manière dont on l’a « fabriqué » ?

J’insiste sur le fait que les personnes, aussi importantes qu’elles puissent devenir, ne sont que des personnes. Les journées de 37 auraient eu lieu sous une forme ou une autre. Déjà quand Durruti était vivant, un événement similaire s’était produit à Valence à la suite de l’enterrement d’un milicien de la Colonne de Fer. D’un autre côté, des personnes dotées d’un prestige indiscutable comme Federica Montseny et Juan García Oliver ont perdu toute crédibilité avec leur appel au « cessez-le-feu ». Évidemment, avec Ascaso et Durruti parmi les ouvriers derrière les barricades, la défaite de la révolution n’aurait pas été consommée. Leur abandon n’aurait pas impliqué, par exemple, la dissolution des Comités de défense et des Patrouilles de contrôle, l’emprisonnement massif des libertaires et l’écrasement du Conseil d’Aragon.

On dit souvent, toujours contre les idées anarchistes et libertaires, que ce sont eux qui mirent sur la table : « la révolution ou gagner la guerre »… Mais moi, je le vois plus depuis une autre perspective : pourquoi ne nous demandons-nous pas si ce n’étaient pas ceux qui craignaient les idées anarchistes et le développement de la révolution qui déclenchèrent deux guerres, une qui sabotait la révolution et l’autre qui essayait (comme dans un monologue) de gagner la guerre… Qu’en dis-tu ?

Le soulèvement des masses contre les militaires rebelles chassa l’État et les propriétaires de plusieurs lieux où la révolution gagnait rapidement : terres agricoles, usines, services publics, milices, santé, éducation… Cependant, les structures étatiques restèrent debout et grâce aux organisations libertaires elles purent se reconstituer en peu de mois. Les forces qui souhaitaient le retour à l’ordre d’avant le 19 juillet recoururent à la consigne « la guerre d’abord, la révolution ensuite ». Cela signifiait, pour un État renforcé de sa propre armée et de sa propre police, récupérer le contrôle et liquider les conquêtes révolutionnaires en premier lieu par la voie de la nationalisation. La première phase du processus se déroula pendant le gouvernement de Largo Caballero : la seconde pendant la période de Negrín.

Les colonnes Durruti qui se dirigeaient vers Madrid faisaient-elles si peur ?... (Je te pose la question en pensant autant aux militaires rebelles qu’aux communistes… Parce qu’ils auraient aussi bien pu tenter de consolider le front pour « prendre Saragosse », mais à un moment déterminé, ils s’en vont et se foutent dans le labyrinthe du front de Madrid et de la Cité universitaire, excuse-moi mais concernant tout cela j’ai beaucoup de questions en suspens). Que peux-tu nous en dire ?

L’arrivée de Durruti à Madrid fut assez discrète et n’eut pas trop d’écho dans la presse, pas même dans celle des libertaires. Il n’y a pas eu d’arrivée triomphale ; ce fut un montage de propagande a posteriori, et cela relève des disputes médiatiques entre les hiérarchies communistes et confédérales. Durruti est resté bloqué à 35 kilomètres de Saragosse par manque de munitions, d’armement, de formation en artillerie et de couverture aérienne. Moi, j’ajouterais également par manque de combattants (sa colonne ne disposait de guère plus que six mille, soit une cinquantaine de centuries). Le gouvernement n’a pas voulu les lui donner car il ne voulait pas armer « la FAI ». La diplomatie soviétique avait saboté tous les achats parce qu’elle ne voulait pas non plus que les milices anarchistes soient bien armées. Durruti est allé à Madrid parce que, à l’intérieur de la CNT, on l’avait convaincu qu’une intervention remarquée là-bas lui fournirait les armes qui faisaient défaut en Aragon. Mais il est parti avec seulement mille deux cents hommes (plus trois cents recrutés par Estat Català) et aucune des autres colonnes catalanes présentes qui lui avaient été assignées n’a voulu combattre sous ses ordres. Le résultat fut qu’avec des forces réduites, fatiguées par le voyage et inaccoutumées au combat sous le feu aérien et de l’artillerie, il dut colmater avec courage une brèche dangereuse sur un front tenu par cinquante mille miliciens et soldats. Ce ne fut pas une mission pour se faire valoir, mais bien plus une mission suicide. Ceux qui avaient tiré les ficelles pour l’envoyer là-bas ne pouvaient pas l’ignorer.

Quelle empreinte profonde le stalinisme et ses hommes ont-ils laissée dans cette Espagne de la Guerre civile ?

Dès septembre 1936 le stalinisme s’investit à fond dans la République espagnole. Les armes qu’il fournit lui permirent de diriger les opérations de guerre, de contrôler les services secrets, de faire la promotion du Parti communiste, de poursuivre les dissidents et d’en finir avec la suprématie anarcho-syndicaliste. La révolution espagnole fut sacrifiée et les révolutionnaires persécutés et assassinés parce que la politique extérieure soviétique d’alliance avec les démocraties bourgeoises réclamait en Espagne l’existence d’une République autoritaire et bourgeoise. Le stalinisme a laissé derrière lui une empreinte autoritaire, de la perfidie, du double jeu, des mensonges, de la manipulation et des crimes, en définitive du totalitarisme. Les partis communistes héritèrent de leurs méthodes et, dans la mesure de leurs possibilités, les appliquèrent.

Y a-t-il eu trahison, directe et indirecte, dans l’assassinat de Durruti ? Le gouvernement et les manœuvres de Staline et de ses hommes étaient-ils derrière… ?

On peut affirmer catégoriquement que les agents de Staline conspirèrent pour écarter Durruti du front d’Aragon. Le chef du gouvernement se prêta à cela de manière consciente ou inconsciente. Certains ministres également. Le Comité national de la CNT et le Comité péninsulaire de la FAI s’y employèrent chacun, à des fins politiques, peut-on supposer.

Les désaccords qu’il y a eus à l’intérieur de la CNT lorsque certains prirent position pour faire partie du gouvernement, dans ce que l’on pourrait qualifier de « bureaucratisation » de la CNT, alors que d’autres y étaient très opposés… Les épisodes de désaccord furent amers, il y eut ce que l’on pourrait considérer comme des « gros mots »… Cela a pu avoir une influence sur sa mort… On ne peut pas cesser de penser à ce que tu nous rappelles dans le livre : que Mariano Rodríguez Vázquez, Marianet, alors secrétaire général de la CNT, « avait réuni tous les témoins et leur avait enjoints de garder le silence », et tu conclus que « Durruti fut tué par ses camarades ; ils l’ont tué en corrompant ses idées ».

Durruti ne s’est pas prononcé publiquement sur l’entrée de la CNT dans le gouvernement républicain, comme il ne l’a pas fait sur l’entrée dans le gouvernement catalan. Il le fit cependant contre le sale jeu de l’arrière-garde (cf. son célèbre discours radiophonique du 5 novembre). Sa mort fut d’une certaine manière profitable au développement de la bureaucratie anarchiste. D’entrée, elle servit pour que la direction de la CNT se prononce sans ambages en faveur de la militarisation des colonnes libertaires ; ensuite pour lui faire tenir des propos qui incitaient à renoncer à la révolution et aux principes libertaires au profit de la guerre. La CNT-FAI se bureaucratisa au fur et à mesure qu’elle s’intégrait dans les institutions étatiques, que la guerre devenait plus problématique et que le prolétariat espagnol restait isolé, se voyant contrainte à un changement brusque d’orientation et à un rapprochement avec les communistes. La guerre de classes fut enterrée au profit d’une guerre d’indépendance. Les miliciens cessèrent de lutter pour leurs intérêts de classe pour le faire en défense de la « nation ». Leurs ennemis n’étaient plus les bourgeois, les curés et les militaires, mais les « envahisseurs étrangers ». Le verbiage mystificateur des dirigeants libertaires transforma Durruti en un héros prolétaire, en un caudillo national, un mythe populaire, et un militaire xénophobe. Ce fut là qu’ils le tuèrent pour la seconde fois.

Sussanna Anglès Querol
Cazarabet, 26 mars 2015.

Source de la traduction :
les Giménologues, octobre 2015.


Notes

[1] Durruti en el laberinto, Uturreko Burutazioak, Bilbao, 2006 ; traduit en français par Jaime Semprun, Durruti dans le labyrinthe, éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, Paris, 2007 ; nouvelle édition espagnole augmentée, Virus Editorial, Barcelone, 2014 (note de “la voie du jaguar”).


Image

http://lavoiedujaguar.net/Entretien-avec-Miquel-Amoros
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede pit le Sam 20 Aoû 2016 13:40

Enseignement de la révolution espagnole livre en PDF

« Je remercie avec retard les camarades de "Somnis llibertaris" qui ont mis en ligne cette étude de Vernon Richards, ancienne mais remarquablement lucide.

J’ai corrigé quelques coquille dues à la reconnaissance automatique de caractères, mais je n’ai pas rajouté les rééditions faites depuis les années 1970. Je suis, évidemment, responsable de la traduction.

Frank 06.08.16.

Doc pdf : http://www.fondation-besnard.org/IMG/pd ... en_PDF.pdf

http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2738
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede Zoom le Sam 27 Aoû 2016 16:36

Daniel Guerin - L'anarchisme dans la révolution espagnole

Document PDF : L'Anarrchisme_Guerin.pdf >> lire L'anarchisme dans la révolution espagnole_p41-51
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Re: UN AUTRE FUTUR. 1936. Une guerre civile éclate en Espagne

Messagede pit le Jeu 1 Sep 2016 10:26

1936 : Reportage sur le mouvement libertaire à Barcelone (en espagnol).

Archives d’époque de la CNT : des images de l’incontestable hégémonie des libertaires sur la région durant la période 1936-1938.

http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1608

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