La décroissance des crapulesLe journal La décroissance tentait de rendre compte, dans son numéro d'avril, de Mort à la démocratie :
Cette chronique appelait de ma part la réponse suivante:Paris, le 23 avril 2007
Vous avez, dans le numéro d’avril du journal
La Décroissance, rendu compte de l’essai intitulé
Mort à la démocratie que j’ai publié aux éditions de L'Altiplano.
Vous avez cru trouver, dans mon ouvrage, le « rêve » d’un « monde parfait » et « d’une société unifiée et purifiée des méchants », rêve qui serait partagé par « tous les fondamentalistes » dans mon genre.
Même si je crois votre appréciation discutable, il ne s’agit là que de l’exercice de votre droit de critique le plus absolu, et, naturellement, nul ne pourrait songer à vous en faire grief.
Si vous êtes tout à fait exempts de reproches en ce qui concerne les jugements que vous portez sur mon livre, il n’en va malheureusement pas de même pour la citation que vous en faites. En effet, en ne citant que trois mots, vous réussissez l’exploit d’en changer un.
Le texte original de Mort à la démocratie appelle, à la page 123, à des expériences de discussion « antidémocratiques, antihiérarchiques et antiautoritaires ». Dans votre article, ces mêmes débats sont devenus « antidémocratiques, antihumanistes et antiautoritaires ».
Les deux adjectifs, « antihiérarchique » et « antihumaniste », ne sont pas du tout équivalents, et le remplacement du premier par le second va trop dans le sens de vos critiques pour présumer de votre bonne foi dans « l’erreur » de transcription qui est la vôtre. Par cet « antihumanisme » que vous me mettez dans la bouche, vous tentez d’accréditer l’idée que le « fondamentaliste » que vous croyez deviner en moi chercherait ailleurs qu’en l’Homme la mesure de la pureté à laquelle il aspire.
Je vous demande donc, par la présente, non seulement de rétablir dans votre prochain numéro l’exactitude des termes cités, mais également d’éclairer votre lectorat sur les causes possibles de cette manipulation grossière, et ce par la publication intégrale, et sans falsifications cette fois-ci, de la présente lettre.
Léon de Mattis
Loin de publier le droit de réponse en question, [b]La décroissance répondait ainsi dans son numéro de juin:[/b]
Ce qui entrainait, de ma part, la nouvelle lettre suivante:Paris, le 8 juillet 2007,
Monsieur le directeur de la publication,
Le 23 avril dernier, je vous mettais en demeure, par lettre, de signaler à vos lecteurs la substitution d’un mot par un autre parmi les trois que vous aviez choisi d’extraire de mon essai intitulé
Mort à la démocratie.Dans votre numéro de juin, tout en reconnaissant avoir « dénaturé » la citation extraite de mon « opuscule », vous plaidez l'erreur de transcription. Puis, hardiment, vous souhaitez profiter de cette mise au point pour « citer un autre extrait » de mon livre. Je crois que vous avez un peu présumé de vos forces. Ayant été incapables d'en recopier trois mots correctement, comment pourriez-vous vous attaquer à une phrase entière?
C'était fatal, votre nouvelle citation n'est pas exacte. Vous avez d'abord retiré les deux premiers mots de la phrase en question sans user des points de suspension qui sont d'usage dans ce cas. Or, ce simple « C'est pourquoi » n'est quand même pas tout à fait anodin. Il lie cet extrait au reste de la démonstration, tandis que votre manière de l'isoler laisse penser que je me réjouirais que les étrangers ne soient pas traités comme les citoyens français, là où je dis précisément tout le contraire.
Ensuite, quand il est écrit « droit de voter » dans le texte original, vous lisez, vous, « droit de vote ». Il est vrai que dans ce cas le sens de la proposition n’est pas substantiellement modifié, et après tout peut-être n’y a t-il réellement là que l’effet de cette incompétence que vous revendiquez si hautement.
Je dois donc reconnaître qu’il est difficile de savoir s’il faut mettre vos citations fautives plutôt sur le compte de votre mauvaise foi ou sur celui de votre bêtise. Il y a sûrement un peu des deux. Il est vrai que la lecture exhaustive de votre misérable publication et des incroyables inepties dont elle est remplie donne aussi beaucoup de crédit à la seconde de ces explications.
Pour autant, le résultat est le même : vos lecteurs sont abusés. Je vous demande donc, par la présente, de bien vouloir rétablir l’exactitude des termes qui me sont attribués, faute de quoi je me verrais contraint d’exercer contre vous les recours prévus par l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881.
Léon de Mattis
SOURCE :
http://www.leondemattis.net/?2007/07/08 ... s-crapules