On peut noter une nouvelle influence théorique durant les dernières années de sa vie, où on va voir André Gorz s'intéresser finalement en s'autocritiquant au courant de ce que l'on appelle en Allemagne la " wertkritik " (la critique de la valeur), c'est-à-dire à un nouveau courant de réinterprétation de la théorie critique de Marx, qui n'ait plus rien à voir avec l'ensemble des marxismes traditionnels (Voir Krisis, Manifeste contre le travail et Anselm Jappe, Les Aventures de la marchandise, Denoel, 2003). Il a notamment entretenu une longue correspondance avec certains auteurs de la critique de la valeur [10]. André Gorz, au soir de sa vie, racontait ainsi dans une de ses dernières interviews : « Ce qui m'intéresse depuis quelques années, est la Nouvelle Interprétation de la théorie critique de Marx publiée par Moishe Postone chez Cambridge University Press. Si je peux faire un vœu, c'est de la voir traduite en même temps que les trois livres publiés par Robert Kurz »[11]. Le livre de Postone, Temps, travail et domination sociale. Une réinterprétation de la théorie critique de Marx, a été traduit en français en 2009. Franz Schandl est revenu dernièrement sur la radicalisation d'André Gorz dans les dernières années de sa vie. En correspondance avec lui, Gorz écrivait que « C’est bien trop tard que j’ai découvert le courant de la critique de la valeur » (lettre du 5 juillet 2007) [
fu hsang a écrit: t as jamais coupé du bois pour tes voisins qui sont en assez mauvaise condition physique ???
t as jamais accompagné qqun que tu connais a peine chez le medecin ??
Ramite a écrit:fu hsang a écrit:sinon sur le handicap !!!
je crois qu il y a des experiences en milieu ouvert qui sont faites , tu prends vraiment les handicapes pour des gens a charges ??? hum...
Non, rassure-toi, c'est justement pour ça que je suis plutôt pour la rémunération à la tâche : si on est payé à l'heure, les employeurs préfèreront des jeunes efficaces que des vieux fatigués ou que des handicapés qui vont 5 fois moins vite. C'est d'ailleurs ce qui se passe actuellement.
ramite a écrit:ça peut l'être, oui. ça peut être aussi l'inverse. Mais surtout, cet argent ne peut pas être réinvesti dans du capital spéculatif ni dans du prêt usurier, à cause de la propriété usufruitière.
willio a écrit: Cela ne détruit pas non plus le problème de la propriété.
Cela détruit le problème de la propriété privée, spéculative.
Mais le travail remunerer a la tache ne fait pas vraiment disparaitre les inegalités, tu fais fi des modes de production des biens et les contraintes inherentes qui font que la plupart du temps l'employeur preferera toujours l'ouvrier le plus productif...
Pour beaucoup de mode de production, un equipement est necessaire, en general c'est l'employeur qui le fournit, l'equipement a un cout ce qui in fine limite l'ouverture a tous que tu sembles idealiser, l'employeur qui fournit l'equipement attendra forcement un retour sur investissement... ou le consommateur le cout le plus bas possible. Pareil certains mode d'organisation de la production amenent au memes contraintes
Reste aussi le rapport offre/demande, "l'efficacité" de la productivité peut couvrir la demande sans pour autant offrir un emploi a tous...
Ce qui conduit a cette conclusion que les travaux éventuellement ouverts a tous et a toutes sont payés en general a un prix tres bas, si tu ajoutes le fait que l'handicapé ou le vieillard est peu productif... se pose la question de savoir si ils vont obtenir au minimum un revenu de subsistance...
Dans ta vision, il n'y a pas de systeme de solidarité, comme la retraite, la santé, l'aide aux handicapés... ce genre de personnes deviendront une charge economique pour leurs proches qui auront interet a accumulé du capital pour se premunir de ce genre de risque etc...
De plus dans ton systeme mutualiste :
Le consommateur dans ton systeme mutualiste est en fait celui qui fournit les capitaux/machines de base pour permettre la production... ca ressemble vachement a des actionnaires...
Comment l'individu va faire pour obtenir le capital ?
Si il ne fournit pas le capital.... on se demande pourquoi l'employé negocierait specifiquement le prix avec les membres de la mutuelle... le seul interet que je vois c'est que la mutuelle fasse office de "carnet de commande"...
Qui dit obligation de fournir un capital, reviens a fixer le prix d'un ticket d'entree dans ta mutuelle...
Si c'est lui qui doit le fournir pour pouvoir consommer... Le jeune sans capital va avoir du mal... bon tu toleres la monnaie, donc si le jeune vient d'un milieu aisé, il aura plus de facilité... sinon ca va etre vache maigre pendant un certain temps... en tout cas faudra qu'il se contente du strict minimum...
Si il y'a pas besoin d'etre dans la mutuelle pour consommer des produits ou prestation de la mutuelle...si la mutuelle revend a d'autres, ca sera au meme cout qu'au membre de la mutuelle ?
Si non, la difference de prix ira au moins en partie a l'actionnaire...dividende... ca ressemblera furieusement a une entreprise geré par des actionnaires qui touchent leurs dividendes sur le capital investi...
et si le gars veut se desengager de la mutuelle, il revend ses parts ? bref c'est du capitalisme...
Le principe de propriete avec tous ses attributs usus, fructus, abusus est une condition de l'echange, a la limite on peut se contenter de l'usus et de l'abusus.
(pour rappel demembrement du droit de propriete, grosso modo: le droit d'usage (usus)>>>l'utiliser soi-meme, le droit d'en disposer librement (abusus) >>> ceder a un autre (vendre/donner), droit de percevoir les fruits (fructus)>>>preter contre remuneration, louer)
Donc preter de l'argent contre remuneration, un pret bancaire, louer une maison, c'est le fructus.
Dans la theorie economique, n'importe quel bien peut servir de monnaie, sauf que certains biens sont plus liquides que d'autres et donc ont la preference des agents.
La speculation en gros est un pari sur l'avenir, en general sur la variation du prix, elle est d'autant plus facilité, qu'il existe une monnaie mais meme avec le troc on peut speculer...Pour stopper la speculation sans stopper les echanges, il faut stopper cette variation de valeur... en gros fixer le prix, il y'a d'autres possibilités qui sont plutot limitatives mais contournable.
Accumuler des biens, avoir un capital, n'a pas forcement vocation a la speculation, ca te permet d'acheter beaucoup de biens ou un bien qui vaut cher, c'est le fait de vouloir faire des operations d''achat/revente dont le but (ou tout du moins en parti) est la plus-valu qui est de la speculation.
Dans le systeme que tu decris ramite, rien n'empeche la speculation, au mieux, certaines choses peuvent la freiner, mais tout les ingredients favorable a la speculation sont la, monnaie tres liquide+variation des prix
de plus les acteurs de ton systeme ont tout interet a speculer, puisqu'ils sont guidés par des interets individuels, "la moindre merde c'est pour leur pomme", ils vivent dans un environnement qui sous certains aspects est peu stable.
Bref les principes qui guident ta facon de concevoir ton systeme n'a que peu de chose a voir avec ce que je souhaite, y'a qu'a voir comment tu concois le sort des "accidentés" de la vie, et au final je trouve que tu modifies le liberalisme sans pour autant en sortir, j'ai l'impression que tu arrives au resultat capitalo-liberal en passant par des chemins legerement differents. Tout ce que je vois c'est que tu restes dans le culte de "l'ego", illusion que nous vendent les liberaux depuis le debut...
Ramite a écrit:Dans le deuxième lien que tu m'as donné, Jappe montre bien, justement, que les sociétés qui pratiquent le don n'ont pas d'économie : chaque cellule familiale est auto-suffisante, et le don est un rituel qui permet d'établir un lien social avec les voisins, pour créer un sentiment d'unité culturelle.
Donc, pour pratiquer ce type d'économie, il faudrait que nous soyons tous auto-suffisants. Le seul échange consisterait en une ritualisation de dons, ou à la rigueur en une redistribution des surplus.
Peut-être que c'est une société comme ça que tu désires, après-tout ; c'est aussi ce que proposent les primitivistes, et je comprend tout à fait leur vision des choses.
Mais je ne vois pas comment vivre dans une société où règne la spécialisation économique, et donc l'échange, en supprimant la valeur et la monnaie (ou le troc, ce qui revient au même). Pour moi si tu renonces à la valeur, tu renonces à l'échange.
n spectre hante le capitalisme : la gratuité, par Pierre-Noël Giraud
LE MONDE, 05.05.04, http:/www.lemonde.fr
Une fois de plus, l'économie redécouvre ce que l'anthropologie sait de longue date : l'importance du don. Quand apparurent les échanges de fichiers musicaux et de films "de pair à pair"(P2P) sur Internet, de nombreux experts prédirent, sur la base de l'hypothèse d'un comportement "économique rationnel" des individus, que tout le monde voudrait utiliser le P2P égoïstement - charger des fichiers - sans se donner la peiner de créer des fichiers à la disposition des autres, et que donc cela ne fonctionnerait pas, ou marginalement.
Or, pas du tout : les échanges P2P ont véritablement explosé. Quelles qu'en soient les raisons - estime de soi, sentiment d'appartenance, volonté de reconnaissance ou plaisir de violer sans danger excessif des règles qu'on juge absurdes -, c'est un fait : une part importante de l'humanité désire donner.
Désir longtemps contenu par le coût du don matériel. Désir désormais libéré, puisque donner un fichier numérique ne coûte pratiquement rien, alors que ce fichier peut avoir une grande valeur pour celui qui, à l'autre bout du monde, le reçoit. Désir qui serait frustré par toute tentative d'entraver les échanges privés sur Internet. Nul ne peut dire quelle serait, en particulier dans la jeunesse, l'ampleur et les conséquences de cette frustration.
Ce développement fulgurant du P2P suscite, dans les premières industries concernées, une véritable panique. L'industrie du disque est la première touchée.
Celle du cinéma commence de l'être. La réaction des producteurs de contenus numérisables est d'abord de tenter de donner mauvaise conscience aux utilisateurs du P2P en martelant ad nauseam que l'échange gratuit et la violation massive par le P2P des droits d'auteur qu'il implique, vont conduire à la mort de la création artistique, ou du moins à une forte réduction de sa diversité.
Ainsi drapés dans la défense de la création et de l'intérêt général, les majors du disque et du cinéma s'ingénient à inventer des moyens de dissuader ou de faire payer ce que le progrès technique a rendu quasi gratuit : la recherche, la reproduction et l'échange de fichiers numériques. Par des voies soit juridiques : procès contre les usagers du P2P, soit techniques : cryptage, ou même par des méthodes économiques telles que la proposition récente de taxer les flux sortant des ordinateurs individuels.
Comme toute tentative de s'opposer aux libertés nouvelles qu'offre la technique, ces méthodes seront au mieux inefficaces, quand elles n'auront pas de graves effets pervers. Il s'agit de combats d'arrière-garde qui ne feront que retarder l'inéluctable gratuité. Ceux qui les mènent ont autant de chances de succès que ceux qui se seraient opposés à l'imprimerie pour sauvegarder l'emploi des copistes et l'art de la calligraphie dans l'Occident médiéval.
De plus, ces combats reposent sur une argumentation pour le moins contestable. Dans quelle mesure, en effet, la création est- elle vraiment en danger ? On sait que l'essentiel des 150 milliards de fichiers musicaux échangés en 2003 sont ceux du "Top 50", et qu'il en est de même pour les films.
Ce que met donc en danger le P2P, c'est avant tout "l'économie de la Sierra Madre" qui caractérise ces industries. Que signifie ce concept économique, apparu dans les années 1990 pour désigner les processus où "le gagnant rafle tout" ? Tout l'or de la Sierra Madre, s'il était équitablement partagé entre les prospecteurs qui se lancent à sa recherche, leur procurerait un revenu décent. Mais l'économie de la prospection minière est telle que seuls quelques-uns trouveront les filons et feront fortune, tandis que les autres auront tout perdu.
S'agissant de la musique, le phénomène se manifeste ainsi : avant le disque, un chanteur d'opéra célèbre gagnait peut-être 20 fois plus que le chanteur moyen. Maria Callas avec le disque noir, 200 fois plus. Luciano Pavarotti avec la télévision, les CD et les DVD, 2 000 fois plus (chiffres donnés ici à titre de simple illustration du phénomène).
C'est donc avant tout pour l'extrême concentration des gains dans les industries musicales et cinématographiques que le P2P est un véritable danger, puisque les fichiers copiés et échangés sont dans leur écrasante majorité ceux des "œuvres" les plus médiatisées.
La création n'en sera-t-elle pas malgré tout affectée de manière indirecte, puisque les producteurs des grands succès publics prétendent qu'ils financent ainsi des œuvres plus difficiles ? Sans s'attarder sur le caractère empiriquement fort douteux de cet argument, il faut en revenir aux fondamentaux des évolutions en cours :
l'inévitable gratuité des versions numériques dérive de ce que la numérisation rend les œuvres non rivales (donner celles que je détiens ne m'empêche pas d'en jouir) et non exclusives (il est excessivement coûteux d'en interdire l'accès à quiconque dès qu'elles sont en circulation).
En jargon économique, ces deux caractéristiques désignent un "bien public pur". Or, un bien public pur ne peut être produit en quantité suffisante que s'il est financé par l'impôt et mis gratuitement à disposition du public. Dans ces conditions,
- soit, première hypothèse, l'économie de la création est entièrement repensée et parvient à ne reposer que sur une exploitation dans un cadre privé de l'amont et du latéral (produits d'accompagnement et dérivés, etc.) des fichiers numériques,
- soit, seconde hypothèse, il faudra tirer la conséquence qui s'impose de la transformation en bien public des versions numériques : la création devra être en partie financée par la puissance publique.
La première hypothèse n'a rien d'invraisemblable. Quand le seul mode de diffusion du cinéma était les projections en salles et celui de la musique, le concert et la partition, a-t-on créé moins de chefs-d'œuvre et la diversité était-elle moindre qu'aujourd'hui ? Qu'il soit permis d'en douter. Certes, certains films devront coûter moins cher à produire et à lancer pour pouvoir être rentabilisés principalement par l'exploitation en salles. Mais pourquoi coûtent-ils si cher aujourd'hui, si ce n'est précisément en raison de l'économie de Sierra Madre ?
On nous présente ainsi comme une nécessité économique ce qui n'est que le cercle vicieux engendré par un système bien particulier qui permet l'accumulation de rentes astronomiques et n'a plus aucun rapport avec les coûts réels de production au sens strict.
Il n'est certes pas de bon ton, à l'heure où pour beaucoup l'Etat doit avant tout être réduit, d'évoquer la seconde hypothèse : un financement en partie public de la création. Mais en réalité, de la Grèce antique aux Etats modernes en passant par les Médicis, n'en a-t-il pas toujours été ainsi ?
Le spectre de la gratuité hante désormais la musique et le cinéma. Ces deux industries ne font cependant qu'expérimenter ainsi un processus qui ne peut que se déployer à beaucoup plus grande échelle. Le point-clé est le terminal, qui transforme le fichier numérique en objet ou directement en perception. Dès qu'on aura trouvé un terminal rendant la lecture d'un fichier texte meilleur marché et aussi agréable d'emploi que le livre et le journal (et l'on y travaille d'arrache-pied) c'est toute l'édition et la presse écrite qui seront concernées.
Il est possible que cette problématique s'étende un jour, si demande il y a, aux odeurs, goûts et sensations tactiles. On peut même imaginer un terminal qui serait un petit robot domestique capable, à partir des ingrédients de base de la chimie organique, de fabriquer n'importe quelle molécule pharmaceutique dont la formule aurait été téléchargée. Science-fiction ? Certes aujourd'hui, mais d'ici quelque temps ?
La course au profit dans certains secteurs conduit donc dans d'autres à la gratuité et à la disparition des profits, évolution ultime du progrès technique. Paradoxe ?
Evidemment, mais n'en a-t-on pas vu d'autres et n'en voit-on pas de plus graves comme, par exemple, le fait que la course au profit engendre spontanément une surexploitation du capital naturel qui détruira à terme la source de tout profit ?
Les contradictions engendrées par ce type de paradoxe, le vieux Karl Marx les croyait fatales au capitalisme. Lui qui admirait tant son extraordinaire capacité au développement des "forces productives", pensait cependant que ses rapports sociaux, et avant tout les droits de propriété privée, entraveraient inévitablement ce développement. Sur ce dernier point il s'est trompé. Les capitalismes ont jusqu'ici démontré qu'ils étaient capables, serait-ce dans de graves crises, de reformer à temps les rapports sociaux qui entravaient leur seule et unique justification pratique : fournir toujours plus de biens pour toujours moins cher. Les défenseurs du statu quo, ceux qui s'arc-boutent sur la défense de systèmes de droits de propriété intellectuelle et de modes de régulation manifestement sapés par la technique, voudraient-ils donc que Marx ait enfin raison ?
Pierre-Noël Giraud est professeur d'économie à l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris.
NON RENTABLES, UNISSEZ-VOUS!
Robert Kurz
Le capitalisme n’est pas une chance, c’est une menace pour l’humanité. Même beaucoup de ceux qui se trouvent bien placés commencent à le constater. La logique subjacente à ce système est d’autant plus simple que brutale: finalement, le droit à l’existence est garanti seulement par ce ou par celui qui est rentable. Et le lucre par lui-même ne suffit pas, il doit se déplacer à la hauteur du standard de rentabilité, dont le niveau, en termes capitalistes-financiers, se place de plus en plus haut.
Cela signifie deux choses: premièrement, le capital possède une avarice insatiable de travail humain, qui doit se transformer, en plus de capital, en fonction de la fin en soi-même de la valorisation irrationnelle. De ce point de vue, les personnes sont du matériel,“main d’œuvre”, et rien d’autre.
Deuxièmement le travail n’est “valable” qu’en fonction de la rentabilité. L’avarice capitaliste d’exploiter la force vitale humaine oblige à suivre ce mécanisme. D’une certaine façon, cette brutalité essentielle est aux aguets dans l’inconscience de l’ordre du système. Elle est si terrible que personne ne veut la voir, aucun gérant, aucun politique, aucun idéologue. Mais elle existe et elle dit jusqu’à ces dernières conséquences: tous ceux qui n’ont pas de capacité de travail sont, par principe, des vies sans valeur. Ainsi serait la vie de tous les enfants et adolescents, qui ne sont pas encore en age de travailler, sauf si on les exténuait comme matériel de travail aussitôt qu’ils pourraient marcher; tous les malades, les handicapés, etc. qui ne représentent que des dépenses. Et, évidemment, toutes les personnes âgées qui n’ont plus la capacité de travailler et auxquels on appliquerait le même critère, sauf si elles étaient utilisables pour quelque chose même sur son lit de mort. Finalement, il y aurait les chômeurs, qui deviennent des “excédents”. La logique capitaliste confère cette sentence non seulement aux individus, mais aussi aux respectives sphères et institutions: la formation, l’éducation, les services sociaux, les services sanitaires, l’art et la culture, etc. semblent des dépenses mortes, qui devraient être éliminées. Evidemment, une n’importe quelle société qui appliquerait cette logique entrerait immédiatement en collapsus. Mais il s’agit de la logique du capital, aveugle et insensible comme un processus physique. Il faut tromper le capitalisme d’une certaine manière pour qu’il laisse vivre l’humanité comme matériel pour ses propres insatiables exigences.
Originalement, la survie dans ce contexte, et avec les “besoins non-rentables", était uniquement la besogne des femmes. Le procès de valorisation n’a pas méprisé la chair féminine, c’est à dire, "le nerf, le muscle, le cerveau" (Marx). Néanmoins, on impose après aux femmes une double charge. De même dans les sociétés capitalistes d’Etat de l’ancien bloc de l’Est, dans les centres occidentaux ou dans les bidonvilles du Tiers-Monde: après la journée de travail, le vrai travail commençait et commence avec le travail de reproduction pour la partie de la vie "sans valeur" du point de vue capitaliste. Les femmes seules auraient succombé depuis longtemps sous ce poids ou bien la société aurait du être dissoute. C’est pour cela que l’Etat a du créer additionnellement les aires secondaires, dérivées de la “vie sans valeur” hors de la rentabilité par moyen des impôts, contributions et systèmes de sécurité, donc, d’une certaine façon, par moyen de la ”saignée” du processus rentable de valorisation. S’il allait assez loin, cela était vu comme plus ou moins "social". Et la critique historique du capitalisme se limitait en grande mesure à l’ampleur de la saignée, pendant que la terrible logique de base demeurait intacte et à l’ombre. Cela était possible (avec les interruptions des crises) pendant que le processus de valorisation était historiquement en hausse et pouvait absorber chaque fois plus de travail rentable. Mais avec la troisième révolution industrielle, cette expansion a été stoppée. Le niveau de rentabilité est trop élevé, et laisse en marge trop de personnes capables de travailler. En conséquence la saignée de la valorisation pour les aires secondaires s’épuise.
Jusqu’à présent cachée, la tête de méduse intrinsèque à la logique capitaliste devient visible. Dans le monde entier, les “non-rentables” doivent expérimenter la respective "dévalorisation de la vie" absolue ou relative. Cela concerne tout d’abord, avec de graves conséquences, les chômeurs de longue durée, les enfants, les adolescents, les malades, les handicapés et les personnes âgées.
En fonction du pays et de la situation du marché mondial, cela se produit avec plus ou moins de vitesse, mais on marche inexorablement dans cette direction. Aussi en RFA, maintenant seulement relativement "riche" dans le sens capitaliste: on va réduire les prestations de la sécurité sociale, les soins médicaux, l’assistance aux malades et personnes âgées diminue, on porte atteinte aux aides sociales, on ferme les crèches.
Dans les écoles le mortier tombe des murs, le matériel didactique vieillit et il pourrit. Et on ne voit pas la fin des nouveaux projets de découpage.
Silencieusement on est en train d’ensevelir toute la production sociale.
L’"Agenda 2010" est un agenda de la démence de la rentabilité qui ne reconnaît aucune barrière sociale ou morale, car son champ d’action est devenu trop étroit. Les classes politique et économique ne reviennent que sur la sourde physique sociale capitaliste. Et la vieille et délaissée critique du capitalisme, limitée à la simple saignée de la valorisation, décline. Les vieux spécialistes de l’amélioration sociale se sont recyclés pour la limitation cosmétique des dégâts dans les détériorations. Les supposés fossoyeurs du capitalisme sont devenus des auxiliaires des fossoyeurs de la société humaine. Sous ces circonstances historiquement nouvelles, l’ancien rôle syndical social-démocrate, en termes de son contenu social, s’est transformé en son contraire.
Il serait flatteur de nommer engagement corrompu le résultat de la faible révolte contre l’"Agenda 2010", qui est par malheur prévisible. Là où la capacité de gouverner devrait être sacrifiée au nom de la résistance sociale, au contraire, on sacrifie la résistance sociale au nom de la capacité de gouverner. Mais les choses ne se limitent pas à l’Agenda. Ce que l’on veut vendre comme sacrifice pour la supposée maintenance substantielle des aires vitales “non rentables” c’est seulement une partie du chemin vers l’impasse historique du cannibalisme capitaliste. Ce système ne se laisse plus duper dans sa biophobie. Le principe absurde de rentabilité doit tomber:
Non rentables, unissez-vous!
hocus a écrit: c est precisement aussi a la notion de propriete que s attaque aussi la critique de la valeur.
hocus a écrit: Dans ce type de societe, comme tu le note par ailleurs, ce n est pas "chacun" qui est autosuffisant mais de "petites" entites sociales relies par la parente sociale (non pas par le sang).
Il est tout a fait possible que le principe "de chacun selon ses capacites, a chacun selon ses besoins" qui est le principe concret d organisation de la vie sociale dans un groupe de parente (en gros) (et aussi dans d autres contextes, dans une soiree entre des amis, etc etc ) puisse etre aussi au principe d organisations sociales plus large et plus "complexe". il n y a pas de limite biologique a cela.
hocus a écrit: qu entends tu exactement par specialisation economique ?
hocus a écrit: perso, je suis pour vivre dans une societe ou "posseder" n aura plus de sens, et ou chacun aura de quoi (concretement, reellement ) se nourrir, se loger, se soigner, et exercer les activites qui l interessent (et ou naturellenemt, parfois, il faudra exercer des activites un peu penibles en soi, mais pas forcement si penibles quand on sait que c est necessaire et que ca profite a tout le monde, et non pas a une petit minorite de possedants). en gros une societe ou la "production" ne determine pas le reste des rapports sociaux et n en est pas une sphere independante du reste de la vie sociale, mais ou celle ci est adapte en fonction des relations sociales que les gens souhaitent privilegier, en fonction du type de vie qu ils souhaitent mener.
hocus a écrit: apres, si toi tu souhaites fonctionner sur des mutuelles avec cotisation et tout le tremblement, et en gros organiser ta vie avant tout en fonction de la "production" (si j ai bien compris), libre a toi.
hocus a écrit:peut etre meme que si nos espoirs respectifs se realisent, la federation avec laquelle je vivrais achetera des Scanner et des IRM a la confederation de vos mutuelles et devra filer en echange de tonnes de matieres premieres ou de nos magnifiques textiles. ca ne me derange pas tant que les membres de la federation dans laquelle je vis pense que ca en vaut la peine.
et peut etre que certains de tes mutualistes viendront faire du tourisme chez nous , pendant les quelques vacances qu ils s accorderont ( c est moins polluee, et y a une vie sociale plus interessante).
hocus a écrit: par contre, si une de vos mutuelles veux s approprier des terres ou des cours d eau dont on a l usage pour leur profit exclusif,ou si vous nous balancez vos dechets radioactifs, ca risque de chauffer un peu. mais on est balaise en guerilla.
Ramite a écrit:Mais le travail remunerer a la tache ne fait pas vraiment disparaitre les inegalités, tu fais fi des modes de production des biens et les contraintes inherentes qui font que la plupart du temps l'employeur preferera toujours l'ouvrier le plus productif...
Pour beaucoup de mode de production, un equipement est necessaire, en general c'est l'employeur qui le fournit, l'equipement a un cout ce qui in fine limite l'ouverture a tous que tu sembles idealiser, l'employeur qui fournit l'equipement attendra forcement un retour sur investissement... ou le consommateur le cout le plus bas possible. Pareil certains mode d'organisation de la production amenent au memes contraintes
C’est le cas dans la société capitaliste, parce que c’est la vente des marchandises qui rentabilise les investissements. Mais ce n’est pas le cas dans le système que je propose, où les investissements sont payés indépendamment, par les cotisations. Il n’y a donc plus aucune contrainte de temps.
ramite a écrit:Reste aussi le rapport offre/demande, "l'efficacité" de la productivité peut couvrir la demande sans pour autant offrir un emploi a tous...
Ça, c’est effectivement un problème : mais tout d’abord, globalement, même si l’efficacité de la productivité permet de baisser la quantité de travail à apporter, pour autant le « pouvoir d’achat » augmentera parallèlement, donc compensera cette diminution du temps de travail nécessaire. Reste à partager ce temps de travail pour ne pas que certains bossent pendant que d’autres sont au chômage.
ramite a écrit:Ce qui conduit a cette conclusion que les travaux éventuellement ouverts a tous et a toutes sont payés en general a un prix tres bas, si tu ajoutes le fait que l'handicapé ou le vieillard est peu productif... se pose la question de savoir si ils vont obtenir au minimum un revenu de subsistance...
Là, par contre, je m’inscris en faux : si dans la société capitaliste les travaux simples et difficiles sont payés peu cher, c’est parce que l’état entretient artificiellement une situation où la majorité de la population n’est pas formée. Soit par de la sélection dès le plus jeune âge à l’école pour en dégoûter un maximum, soit en acceptant de la main-d’œuvre étrangère pas formée et prête à bosser pour rien.
dans une prémisse anarchiste, il n’y a pas de raison que les travailleurs ne soient pas de mieux en mieux formés, ce qui leur permettrait de réclamer des boulots qualitatifs. Si tout le monde est formé, alors personne ne veut exécuter les boulots de merde, donc ils prennent de la valeur. Si tout le monde cherche à faire des boulots faciles et passionnants, ils seront payés assez peu. Donc au final les montants des salaires s’équilibreront sur un taux moyen.
ramite a écrit:Dans ta vision, il n'y a pas de systeme de solidarité, comme la retraite, la santé, l'aide aux handicapés... ce genre de personnes deviendront une charge economique pour leurs proches qui auront interet a accumulé du capital pour se premunir de ce genre de risque etc...
Du capital ??? Non, je suis contre l’accumulation de capital. Et bien sûr que si, il y a un système de solidarité ; simplement, ce système n'est pas obligatoire, puisqu'il n'y a pas d'état.
ramite a écrit:De plus dans ton systeme mutualiste :
Le consommateur dans ton systeme mutualiste est en fait celui qui fournit les capitaux/machines de base pour permettre la production... ca ressemble vachement a des actionnaires...
Ça y ressemble de loin…
ramite a écrit:Comment l'individu va faire pour obtenir le capital ?
Si il ne fournit pas le capital.... on se demande pourquoi l'employé negocierait specifiquement le prix avec les membres de la mutuelle... le seul interet que je vois c'est que la mutuelle fasse office de "carnet de commande"...
Bah oui, c’est bien cela.
ramite a écrit:Qui dit obligation de fournir un capital, reviens a fixer le prix d'un ticket d'entree dans ta mutuelle...
Si c'est lui qui doit le fournir pour pouvoir consommer... Le jeune sans capital va avoir du mal... bon tu toleres la monnaie, donc si le jeune vient d'un milieu aisé, il aura plus de facilité... sinon ca va etre vache maigre pendant un certain temps... en tout cas faudra qu'il se contente du strict minimum...
Bein non, il suffit d’une cotisation, et ensuite les prix sont à raz les pâquerettes, puisqu’il n’y a pas de plus-value.
J’avais calculé ça pour ma brasserie : je vendais mes bières à 4€/btle en artisan. Si je monte plutôt une telle mutualité, le capital est payé par une cotisation de 24€/an/personne, et ensuite chaque bière est vendue 3€/btle. Donc ça devient rentable pour quiconque boit au moins 24 bières par an. (en fait, c’est même moins que ça, car avec ce système en associatif, il n’y a pas de tva, contrairement à l’artisanat) 25€ c'est pas la mer à boire, et au pire on peut la mensualiser, ça fait deux euros par mois.
wikipedia a écrit:Le capital est l'ensemble de biens ou de richesses accumulés qui sont utilisés pour produire de nouveaux biens ou revenus.
ramite a écrit:Si il y'a pas besoin d'etre dans la mutuelle pour consommer des produits ou prestation de la mutuelle...si la mutuelle revend a d'autres, ca sera au meme cout qu'au membre de la mutuelle ?
Non
ramite a écrit:Si non, la difference de prix ira au moins en partie a l'actionnaire...dividende... ca ressemblera furieusement a une entreprise geré par des actionnaires qui touchent leurs dividendes sur le capital investi...
Non, il est simplement déduit sur les coûts. Ça fait une dépense en moins pour le consommateur, mais ça n’en fait tout de même pas un gain.
ramite a écrit:et si le gars veut se desengager de la mutuelle, il revend ses parts ? bref c'est du capitalisme...
Il revend ses parts à la mutualité, qui revend ces parts à un autre adhérent, sans plus-value.
ramite a écrit:Le principe de propriete avec tous ses attributs usus, fructus, abusus est une condition de l'echange, a la limite on peut se contenter de l'usus et de l'abusus.
(pour rappel demembrement du droit de propriete, grosso modo: le droit d'usage (usus)>>>l'utiliser soi-meme, le droit d'en disposer librement (abusus) >>> ceder a un autre (vendre/donner), droit de percevoir les fruits (fructus)>>>preter contre remuneration, louer)
Donc preter de l'argent contre remuneration, un pret bancaire, louer une maison, c'est le fructus.
Tu as peut-être raison ; j’avais compris le contraire en faisant des recherches sur le démembrement du droit de propriété ; mais il faut dire qu’on trouve peu de choses à ce sujet sur internet.
En tous cas, même si je me suis trompé de terme, mon intention n’est pas à mettre en cause, et il suffit de lire l’article sur la propriété que j’ai écrit il y a près d’un an (http://mutuellisme.wordpress.com/2010/0 ... propriete/ ) : je suis bien contre le droit de percevoir un loyer, une rente.
Il s’agirait donc de la propriété d’usage ?
ramite a écrit:Dans la theorie economique, n'importe quel bien peut servir de monnaie, sauf que certains biens sont plus liquides que d'autres et donc ont la preference des agents.
La speculation en gros est un pari sur l'avenir, en general sur la variation du prix, elle est d'autant plus facilité, qu'il existe une monnaie mais meme avec le troc on peut speculer...Pour stopper la speculation sans stopper les echanges, il faut stopper cette variation de valeur... en gros fixer le prix, il y'a d'autres possibilités qui sont plutot limitatives mais contournable.
Fixer le prix, je ne crois pas que ce soit une bonne idée ; fixer un prix ne permettra pas à la diversité et à la qualité de se développer. C’était d’ailleurs le cas avec le pain en France, qui était devenu insipide après plusieurs décennies de prix fixé.
ramite a écrit:Dans le systeme que tu decris ramite, rien n'empeche la speculation, au mieux, certaines choses peuvent la freiner, mais tout les ingredients favorable a la speculation sont la, monnaie tres liquide+variation des prix
Ben sûr que si, puisque le capital possédé est proportionnel à ce que l’on consomme, et qu’on ne peut pas spéculer avec.
ramite a écrit:de plus les acteurs de ton systeme ont tout interet a speculer, puisqu'ils sont guidés par des interets individuels, "la moindre merde c'est pour leur pomme", ils vivent dans un environnement qui sous certains aspects est peu stable.
Bien moins qu’avec le système actuel ; et s’ils cotisent à des assurances mutuelles, à des caisses de solidarité, la moindre merde ne sera pas pour leur pomme.
ramite a écrit:Bref les principes qui guident ta facon de concevoir ton systeme n'a que peu de chose a voir avec ce que je souhaite, y'a qu'a voir comment tu concois le sort des "accidentés" de la vie, et au final je trouve que tu modifies le liberalisme sans pour autant en sortir, j'ai l'impression que tu arrives au resultat capitalo-liberal en passant par des chemins legerement differents. Tout ce que je vois c'est que tu restes dans le culte de "l'ego", illusion que nous vendent les liberaux depuis le debut...
Pas du tout, et cette affirmation finale n’a d’ailleurs aucun lien avec les propos que tu as tenu jusque là. Je ne vois pas ce qui a pu t’amener à proférer cette ânerie. (à moins d’avoir cru sans attendre ma réponse que j’étais effectivement pour la spéculation et pour la rente, pour la plus-value et le loyer ? A mois d'avoir crû Piérot sur parole lorsqu'il dit que je veux tuer les handicapés dès la naissance ? Ou même simplement que je refuserais de leur venir en aide ? Parce que curieusement, je ne crois pas avoir confirmé ce qu'a dit Piérot)
Hyun Sang a écrit: Ex:
Les vendanges, une grappe de raisin ne peut se cueillir que pendant une certaine periode, si le client appelle un plombier parce que j'ai une fuite provoquant une innondation, il attend que ca soit fait le plus vite possible, etc...
Hyun Sang a écrit: Y'a peut etre d'autres facteurs, j'en oublie surement, mais si tu prends ces facteurs qui en general se croisent, tu combines avec la contrainte "prix le plus bas possible" (qui guide le consommateur), tu auras de fait des situations d'exclusions de l'emploi, que la question du payement a la tache ne resout pas et ceux de maniere general.
Hyun Sang a écrit: Si en plus tu mets en ligne de compte l'interet du travailleur, son bilan cout/profit, parce que pour lui chaque travaux a un cout, le plus commun est de se rendre au lieu de travail... il ne se deplacera pas pour aller couper 10 choux dans la journee qui ne rembourseront a peine son deplacement...
Hyun Sang a écrit: Bon maintenant faisons l'hypothese que tout les investissements/capitaux soit effectues par l'actionnaire/consommateur a travers des cotisations, du deplacement jusqu'au reste des contraintes, de fait tu decomposes le prix du produit en deux parties, la cotisation (capitaux, investissement) + le prix "de mise a disposition" (qui comprend main d'oeuvre et cout des materiaux a transformer si il y'en a et consommation d'energie), vu que ton systeme est concurrentiel, la partie cotisation subira autant les consequences de cette concurrence que la partie, prix affiché du produit.
Si la cotisation est trop forte, l'actionnaire/consommateur ira vers une autre mutuel, bon y'a rien de nouveau la dedans... les consequences sont les memes que sur le marché du travail, des biens/services d'aujourd'hui... La pression du prix a la baisse, fait que chaque production poussera a un maximum de rationnalisation qui exclueront ceux qui ne sont pas adapté aux modes de productions...
Hyun Sang a écrit: Pourquoi crois tu que le capitalisme a toujours pousser a la remuneration a la tache ?
Hyun Sang a écrit: Dans un systeme liberal comme le tien, tout se reflete dans le prix, quelque soit ta maniere de le decomposer, le coeur du probleme, qui est de savoir quel est la juste remuneration pour une tache, est réglé par le rapport de force detenteur du capital et ceux qui proposent leur forces de travail, comme dans le systeme actuel...
ton systeme change en rien la donne a ce niveau la, ton travailleur est percu comme un cout dans ce systeme. Il subit le meme aleas que les materiaux qu'il utilise pour produire ton bien, cad qu'il subit la loi de l'offre et la demande qui est sensé fixer le prix...
Hyun Sang a écrit: Comme ton systeme, malgres ce que tu as l'air de penser, ne regle en rien le probleme de l'exclusion de l'emploi, tu auras toujours une forte pression a la baisse... un etre humain a besoin de manger de s'abriter etc...
Hyun Sang a écrit: La formation a un cout et c'est cher... qui paye ? si c'est les individus uniquement, selon ton systeme, on retombe dans le meme genre de problematique...
Hyun Sang a écrit: Tu souhaites que tout le monde s'eduque le plus possible mais ton systeme economique ne le permet pas... le souhait suffit pas, faut m'expliquer comment tu vas arriver a ce resultat dans ton systeme ou les individus sont constament mis en concurrence entre eux avec des revenus non garanti et dont tout les services sont payant pour garantir l'individualité de tous...
A ce jeu la, l'etat et le systeme actuel fait quand meme mieux que toi...
Hyun Sang a écrit: Pour moi la solidarité collective n'est pas une option, on part pas des memes postulat dans notre vision politique.
Hyun Sang a écrit: Et juste une chose obligation rime pas forcement avec etat...
Si tu veux vivre t'es obliger d'ingerer des choses nutritive...
Si tu veux l'amitie de quelqu'un t'es obligé d'etre sympa...
L'obligation ne nait pas forcement de la force coercitive que represente l'etat, mais de la necessité artificielle ou non...
on parle parfois d'obligation morale... par exemple si tu vois un gars agonisé au bord de la route... tu te tates pas pour savoir si t'es dans l'obligation ou pas de l'aider, tu le fais...(enfin je suppose).
Hyun Sang a écrit:ramite a écrit:Le consommateur dans ton systeme mutualiste est en fait celui qui fournit les capitaux/machines de base pour permettre la production... ca ressemble vachement a des actionnaires...
Ça y ressemble de loin…
Pas si éloigné que ca...
Hyun Sang a écrit: Pour monter une brasserie, il faut avoir les moyens de se payer l'equipement qui permet la production.
Si emprunt, on est dans le cas d'un pret ou un paiement en differer accorder par celui qui a produit l'equipement... si il n'ya pas de remuneration a ce pret, on peut se demander ou est l'interet des individus dans un systeme concurentiel d'avancer de l'argent tout en prenant le risque de ne pas le voir revenir... ou pour le producteur de l'equipement d'avancer le materiel en assumant les risques sans contrepartie...
Hyun Sang a écrit: Apparemment tu me dis que la mutuelle dans ton systeme, ne vendra pas exclusivement ses produits aux membres et pourra les vendre aux non-membres.
tu ajoutes une surcote superieure a la cotisation, mais la surcote logiquement ira en parti ou totalement aux investisseurs... et donc remunere le capital...
Hyun Sang a écrit: Changeons d'angle, tu calcules les couts de reviens par rapport a un certain volume non ? Donc t'operes une planification de ton petit marché de la biere ce qui oblige les consommateurs a planifier leurs besoins de consommations, au moins une consommation minimum (si ils n'y a pas de preadhesion par rapport a ce critere, ton projet commercial avorte dans l'oeuf>>>pourquoi les consommateurs/actionnaire investiraient dedans si le tout s'amorti pas ?).
Donc on est bien dans une variation de l'economie planifié, mais decentralisé contrairement au communisme.
Hyun Sang a écrit: Disons que tu produis un volume sur lequel tu te bases pour fixer tes prix, tu ne fixes pas de consommation minimum dans un intervalle de temps et ne relance pas ta production tant que le volume n'est pas ecoulé (logique tu me diras), cela suppose que c'est toi l'artisan/brasseur qui verra tes revenus impacté, vendre ce volume en 6 mois ou 3 ans, c'est pas la meme chose... c'est pas le capital qui assume le risque, et va falloir avoir une autre activité a coté... puis cout d'entretien, de stockage, va falloire justifier l'occupation de locaux pour ta brasserie avec que quelques biere par mois...>>> propriete d'usage et d'aliener ton bien.
En plus si t'as emprunté l'equipement de base... ca fera pas que des heureux de voir des remboursements aleatoires...
Hyun Sang a écrit:ramite a écrit:et si le gars veut se desengager de la mutuelle, il revend ses parts ? bref c'est du capitalisme...
Il revend ses parts à la mutualité, qui revend ces parts à un autre adhérent, sans plus-value.
Ok t'as enleve une possibilité de speculation, parmi tant d'autres...
Hyun Sang a écrit:ramite a écrit:Fixer le prix, je ne crois pas que ce soit une bonne idée ; fixer un prix ne permettra pas à la diversité et à la qualité de se développer. C’était d’ailleurs le cas avec le pain en France, qui était devenu insipide après plusieurs décennies de prix fixé.
Il y'a des inconvénients c'est sur, mais des avantages certains... quasiment impossible de speculer... si tu fais varier les prix, tu ouvres la porte a la speculation et quasiment impossible de la refermer...
Hyun Sang a écrit: Comment t'empeche un membre de la mutuelle d'acheter en gros pour revendre en detail lui meme, et pour pousser le bouchon a un prix inferieur aux prix affiché aux exterieur ?
Hyun Sang a écrit: ou au travailleur de revendre en sous main sa production ?
Hyun Sang a écrit: il suffit de commander beaucoup a un temps X, stocker en esperant une hausse de prix et revendre...
Hyun Sang a écrit:ramite a écrit: s’ils cotisent à des assurances mutuelles, à des caisses de solidarité, la moindre merde ne sera pas pour leur pomme.
Si puisque la solidarité n'est pas garanti
Hyun Sang a écrit: et depend de ton revenu qui depend d'une employabilité qui lui meme n'a rien de garanti...
Hyun Sang a écrit: De plus ton systeme repose sur le fait d'avoir les moyens de se payer le prix des cotisations qui sont lie au phenomene offre/demande et l'etat de concurrence dans ton systeme.
Hyun Sang a écrit: Si de surcroit, la mutuelle met des criteres diverses et impose une variation de primes par rapport aux facteurs qu'elle considere determinants, ca risque d'etre chaud...
Hyun Sang a écrit: Avant pour moi un libertarien, c'etait un membre d'une "secte" capitaliste-liberale, c'est en venant ici que j'ai appris qu'il pouvait etre qualifié d'anarchiste... et que je me suis dit que l'anarchisme c'est vraiment un fourre tout...
Hyun Sang a écrit: Je trouve que ta logique n'est pas eloigné du principe de fonctionnement liberal-capitaliste parce que la ou tu crois supprimer les contraintes incarnés en partie par l'etat, tu le remplace par un systeme de fonctionnement se basant sur le consumerisme,
Hyun Sang a écrit: une illusion de liberté que donne la possibilité d'acheter ou pas
Hyun Sang a écrit: , alors que l'envers de la medaille c'est la contrainte financiere du revenu,
Hyun Sang a écrit: tu ne peux pas garantir d'emploi ni donc de revenu,
Hyun Sang a écrit: en gros le systeme ne cherche pas a integrer tout le monde, ne donne pas la garanti a un individu d'etre integré si il le veut...
Hyun Sang a écrit: Le groupe se soucie un minimum des siens, n'est pas une machine a ecremer... il se soucie des siens pas parce qu'il est genereux/charitable mais parce qu'il sont quelque part des "pareils" et il devrait veiller a ce que chacun ait une place.
Hyun Sang a écrit: ceux dans ton systeme qui auront pas ou peu de revenu seront incité a le contourner et l'appat du gain aidant, fera que meme ceux bien installé seront tenté...
Un texte fondamental dans la définition de la révolution aujourd’hui, et de la finalité d’une transformation de la société. Réflexions sur le rôle de l’organisation. Les grandes lignes de ce que pourrait être une société communiste libertaire : autogestion, planification à la base, distribution égalitaire des richesses, démocratie.
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Ramite a écrit:Mais dans ce cas le boulot sera plus dûr, donc le salaire plus élevé.
ramite a écrit:Hyun Sang a écrit: il suffit de commander beaucoup a un temps X, stocker en esperant une hausse de prix et revendre...
Dans ce cas ce n'est pas de la spéculation, mais du travail de stockage et d'attente de "bonification". ça aussi ça peut être fait sans plus-value.
Et puis la question n'est pas tellement de savoir s'il peut y avoir des fraudeurs, ou des gens qui vont vouloir spéculer ; la question, c'est plutôt si les gens ne vont pas finir par préférer ce genre de système sans spéculation, et se tourner exclusivement vers cela. Il y avait un temps où les gens acceptaient l'esclavage, aujourd'hui plus personne ne l'accepterait ; peut-être qu'un jour plus personne n'acceptera de payer des plus-values.
ramite a écrit:Non, d'abord le système n'est pas concurrentiel, puisqu'il ne vend qu'à ses adhérents. la vente est réalisée au sein de la mutualité.
ramite a écrit:Hyun Sang a écrit: Si il y'a pas besoin d'etre dans la mutuelle pour consommer des produits ou prestation de la mutuelle...si la mutuelle revend a d'autres, ca sera au meme cout qu'au membre de la mutuelle ?
Non
hyun sang a écrit:Si non, la difference de prix ira au moins en partie a l'actionnaire...dividende... ca ressemblera furieusement a une entreprise geré par des actionnaires qui touchent leurs dividendes sur le capital investi...
Non, il est simplement déduit sur les coûts. Ça fait une dépense en moins pour le consommateur, mais ça n’en fait tout de même pas un gain.
ramite a écrit:Hyun Sang a écrit: La formation a un cout et c'est cher... qui paye ? si c'est les individus uniquement, selon ton systeme, on retombe dans le meme genre de problematique...
On peut imaginer que la solidarité le permette, avec des systèmes comme le compagnonnage, par exemple : chaque personne formée s'engage ensuite à en former un certain nombre d'autre, plus tard. ça marchait très bien avant que l'état français l'interdise au seul profit de l'enseignement public.
Il y a plein d'autres systèmes que l'on peut imaginer.
ramite a écrit: qu'est-ce que tu fais de ceux qui refusent de travailler pour la communauté ? Ceux qui pourraient, mais qui n'en ont rien à foutre, et qui t'enverront chier en te disant qu'ils préfèrent laisser les vieux et les malades crever plutôt que de bosser à l'hôpital 18h par jour, ou même une heure par jour ? Qu'est-ce que tu fais d'eux ? Tu les "bannis" ? Tu leur retire leurs droits à se faire soigner si eux tombent malades ? Même s'ils ont de quoi échanger ?
Ramite a écrit: Dans le système que je propose, les "patrons" sont les clients. Les travailleurs ne décident rien du tout.
Ramite a écrit: il y a une tâche à effectuer, une production à obtenir, avec une certaine qualité, et ils effectuent cette tâche comme bon leur semble, au tarif qu'ils ont au préalable négocié avec les "patrons". Donc il n'y a pas de besoin de produire plus, puisqu'il n'y a pas de commercialisation, seulement un service qui est effectué. Il n'y a pas de concurrence entre les différentes mutualités de production, il n'y a de concurrence qu'entre les travailleurs qui vendent leur force de travail à ces mutualités.
Ramite a écrit: les handicapés de naissance : ma foi, c'est à ceux qui les mettent au monde de les entretenir, ou bien à des fondations qui sont prêtes à prendre le relais. Mais là il ne peut s'agir que de charité.
ramite a écrit:C'est justement le but de la charité. Mais il n'y a pas de contre-parte : la charité fonctionne uniquement sur l'altruisme.
Ramite a écrit:
Si l'un de nous cultive exclusivement des pdt, un autre des tomates, un autre du blé, et l'autre élève des vaches laitières, il faudra bien que nous échangions pour tous nous nourrir de ces quatre ingrédients, pour pouvoir nous cuisiner des lasagnes, des pizzas, etc..
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