"socialisation", j'ai aussi entendu "nationalisation".privatisation des bénéfices, socialisation des pertes !
Vilaine bureaucrate a écrit:oui ce n'est pas la meme chose, c'est la meme idée, c'est répartir a tous, faire payer par "tous" (les travailleurs.. rf le texte) les pertes. non?!
http://alternativelibertaire.org/?Point ... apitalismeCrise du capitalisme et fausses solutions
Le principal reproche que l’on peut adresser aux « réformistes » ne vise pas la modestie de leurs revendications. La contestation du réformisme réside dans l’affirmation de son caractère illusoire et fondamentalement irréaliste dans la conjoncture de crise du capitalisme.
Ce qui fonde un positionnement révolutionnaire, c’est la reconnaissance de l’impossibilité de réformes durables dans un sens favorable au grand nombre. Cette impossibilité n’est pas « politique ». Des réformes provisoires pourraient être mises en œuvre à la faveur d’une modification du rapport de force, mais elles échoueraient immanquablement à plus ou moins brève échéance. Plus précisément, si des latitudes existent lorsque l’accumulation connaît une dynamique forte, ce n’est plus le cas quand manifestement cette dynamique s’essouffle.
Lorsque les rapports capitalistes entrent dans un processus de crise, les opportunités de réforme en effet se ferment de façon d’autant plus définitive que le processus en question est plus avancé. La croyance qu’il pourrait en être autrement, et cela à la condition seule de le vouloir politiquement, repose sur une méconnaissance des mécanismes en jeu dans le développement du capitalisme. Pour la gauche critique, le principe des crises réside, en dernière analyse et conformément à la lecture qu’en donne un keynésianisme hégémonique en son sein, dans des déséquilibres intervenant au niveau du « partage de la richesse ». Ces déséquilibres sont supposés résulter seulement de la cupidité laissée à elle-même des détenteurs de capitaux, avec cette conséquence d’amputer l’économie d’une part toujours plus importante de la « demande ». Si tel était le cas, un rééquilibrage du poids politique des masses laborieuses et la formation d’un compromis social stable appuyé sur ce dernier ne seraient critiquables en effet qu’au titre d’objectif par trop mesuré.
Capitalisme néolibéral
La dérégulation néolibérale aurait donc été imposée à la faveur d’un coup de force mû par le désir insatiable d’argent des magnats de l’industrie et de la finance. Le « désir insatiable d’argent » est en réalité une constante anthropologique caractéristique de l’homo capitalismus et, en cela, il ne saurait rendre compte à lui seul de la bifurcation néolibérale opérée dans les années 1980. On se rappellera plus significativement qu’elle prend place dans un contexte de crise aiguë affectant avec une sévérité remarquable les profits d’alors. En réalité, pour des motifs de nature structurelle, le capitalisme est confronté de façon récurrente à une raréfaction critique de la seule forme de richesse qui lui importe, la « richesse abstraite », celle figurée par l’argent. Cette affirmation a quelque chose de contre-intuitif puisque c’est la démesure qui s’impose à l’attention : l’observation quotidienne des masses de « richesses matérielles » déversées au péril de notre écosystème et les fortunes colossales concentrées en quelques mains. Dans la société industrielle marchande, l’argent représente l’activité passée, présente et future des travailleurs. Le capital fictif à cet égard, qui a revêtu des proportions extravagantes sur les trois décennies écoulées, correspond à des « projets » d’investissements productifs. Ils ne connaitront aucune traduction dans la réalité mais serviront de gages pour obtenir de l’argent frais. Si donc la spéculation sur les gains « futurs » a gagné en importance dans la conjoncture dite néolibérale, c’est en raison de la pénurie des occasions de valorisation de court-moyen terme. Sans l’endettement massif – par exemple – des ménages américains, les excédents commerciaux européens et asiatiques n’auraient trouvé aucun débouché. Autrement dit, l’économie de la dette n’a pris l’essor considérable qu’on lui connaît qu’à partir du moment où les mécanismes endogènes de croissance ont commencé à faillir. Outre le facteur subjectif de la soif de profits immédiats de l’actionnaire, le « court-termisme » fréquemment invoqué trouve donc son origine dans le rétrécissement objectif des fenêtres d’opportunité en matière d’investissement. De ce point de vue, les profits faramineux dont la presse fait régulièrement étalage sont l’arbre qui cache le potager…Nous ne disons pas que la domination est mise à mal en général, seulement que sa modalité capitaliste est en crise. C’est ce que l’indignation réformiste ou l’« économisme atterré » contribue grandement à faire ignorer. Sacrifiant opportunément à l’humeur contestataire d’une partie croissante de la population, qui n’est pas sans entretenir une certaine ambiguïté avec le populisme, la critique réformiste procède à une dénonciation tonitruante de la finance bien faite pour conférer le charme de la subversion aux prises de position les plus banalement alter-capitalistes.
La théorie critique de Marx
Pour Marx, le caractère cyclique des crises est imputable aux contradictions propres au système capitaliste. En plus de l’antagonisme de classe qui se matérialise dans la déformation du partage des revenus en faveur des propriétaires des instruments de production, Marx identifie dans le développement technique et la rationalisation de l’organisation du travail les causes principales de la liquidation du travail humain qui, arrivée à un certain seuil, finit par constituer un obstacle décisif à la poursuite de l’accumulation. Car – et ce fait n’est pas assez compris – c’est la croissance de l’activité-travail à un certain rythme qui assure le cas échéant une demande suffisante aux marchandises produites. Or, plus les standards de productivité s’élèvent, plus cette croissance devient problématique. Ainsi, une masse toujours plus grande de marchandises est réalisée avec toujours moins de travail salarié. D’où les difficultés de réalisation des ventes qui avec la révolution de la microélectronique se sont encore approfondies. Ses conséquences potentiellement dévastatrices n’ont été repoussées que grâce au gonflement sans précédent de capital fictif. Néanmoins, comme l’indiquent la succession rapprochée des crises, ainsi que l’intensité croissante de celles-ci, l’expédient de la dette et le sursis qu’elle a pu accorder arrivent à leurs limites historiques.
Un système en crise
Les menées agressives récentes du capital contre la société ne sont pas le seul résultat de l’avidité, laquelle définit invariablement l’oligarchie. Le système capitaliste se trouve être réellement en crise. Cette crise prend certes la forme d’une paupérisation absolue des travailleurs, mais ce n’est pas seulement du fait de l’égoïsme sans borne de quelques financiers et de la prompte servilité des élites politiques. Il faut également en saisir la raison dans le recul inexorable de la part du travail salarié dans la production d’ensemble. Ce recul est opéré dans un contexte de forte concurrence et au moyen des sophistications incessantes de l’appareil productif. Il s’agit là du côté objectif et systémique de l’accumulation capitaliste qui accompagne, côté subjectif, la résolution des capitalistes à accroître leurs gains. En somme, la violence de classe joue naturellement le rôle majeur dans cette affaire, mais elle s’exerce en même temps dans le cadre des conflits inhérents à la production marchande : d’un côté le salaire apparaît comme un débouché, de l’autre comme un coût ; le capitaliste individuel cherche à réduire le plus possible les coûts du travail tandis que le capitalisme global réclame davantage de travail au titre de l’élargissement de la consommation, et tout cela dans le cadre d’un processus tendant à l’élimination croissante du travail. Aussi, le choix entre politique de l’offre et politique de la demande sur lequel la gauche supposée radicale appelle à se prononcer n’est-il rien d’autre qu’une manière d’occulter les contradictions réelles du capitalisme et leur dynamique délétère. Il importe de prendre clairement nos distances avec le réformisme théorique et politique et faire le choix de l’utopie plutôt que celui de la chimère.
Wil (AL Paris-Nord-Est)
Face à l'offensive de l'État et du patronat,
Refusons de payer leur crise,
Organisons la riposte sociale et la sortie du capitalisme !
Les élections municipales sont passées, l'heure est toujours aux mesures d'austérité et aux cadeaux pour le patronat
Dans la foulée des élections municipales, le président Hollande prétend entendre le message de « mécontentement » de la population, et nomme à la tête du gouvernement Manuel Valls, connu pour ses positions idéologiques libérales, racistes et sécuritaires. Loin d'un changement d'orientation, c'est l'accentuation des politiques libérales et des mesures de rigueur qui est annoncée. Peu de temps après sa nomination, le nouveau premier ministre a en effet présenté les orientations du « Pacte de responsabilité et de solidarité » qui avait été dévoilé par Hollande dès janvier, persistant dans le programme de libéralisation de l'économie et de la destruction des acquis sociaux.
Trente milliards d'euros supplémentaires seront offerts au patronat, via le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (20 milliards) et l'allègement de cotisations patronales (10 milliards). Ces mesures vont encore renforcer le vol de la majorité de la population, en organisant un transfert de richesses toujours plus important des travailleur-euses vers le patronat et les actionnaires. Les objectifs affichés de réduire le coût du travail pour favoriser les investissements des entreprises et la reprise de l'emploi ne sont pas tenables. Alors que la demande est au point mort, qu'une part toujours plus importante de la population peine à boucler les fins de mois sous le coup de la précarité et du chômage, le but du patronat et des entreprises est avant tout de sauvegarder leurs marges de profit et de continuer à s'enrichir sur le travail et la misère du reste de la population. Depuis plus de trente ans que le patronat bénéficie d'exonérations de cotisations, d'aides publiques et de cadeaux fiscaux au nom de la lutte pour l'emploi, le chômage n'a cessé d'augmenter ! Cette dernière année, même des boîtes qui ont bénéficié du CICE ont continué à supprimer des emplois, comme à la Poste ou à Auchan !
Poursuivant de la même politique inégalitaire, c'est bien à la majorité de la population, salarié-e-s, chômeurs-euses, retraité-e-s, précaires que le gouvernement va faire payer ces 30 milliards de cadeaux au patronat, auxquels il faut ajouter 20 milliards d'économie pour réduire le financement des politiques publiques soi-disant trop élevées pour se conformer aux directives européennes. Actuellement, il est prévu que ces 50 milliards d'euros d'économie soient répartis ainsi :
• 18 milliards sur le budget de l’État, notamment par la poursuite du gel du point d'indice des fonctionnaires, déjà gelé depuis 2010, et par la suppression d'emplois dans quasiment tous les ministères.
• 10 milliards sur l'assurance-maladie, préfigurant de nouvelles restrictions de notre droit et accès à la santé, avec une diminution des effectifs dans les hôpitaux et des fermetures d'activités. Alors qu'il sera de plus en plus difficile de se faire soigner, ces politiques annoncent une accélération de la privatisation de nombreux secteurs de la Sécurité Sociale et un élargissement du rôle des complémentaires santé au détriment des malades.
• 11 milliards sur la protection sociale (hors assurance-maladie), avec l'absence de revalorisation des allocations familiales, des aides au logement et à la garde d'enfants, des pensions du régime de retraite de base, et des retraites complémentaires.
• 11 milliards sur les dépenses aux collectivités locales, ce qui aura pour conséquence la diminution de prestations sociales, des restrictions sur les services publics territoriaux (collèges, transports collectifs,...), moins de vie associative, moins de solidarité de proximité (enfance, personnes âgées,...).
De plus, dans le prolongement des accords signés par le patronat, la CFDT et la CFTC, des attaques contre le droit syndical et la représentation des salarié-e-s sont envisagées par le gouvernement en supprimant les Délégué-e-s du Personnel et les Comités d'entreprises dans certaines entreprises, pour la plus grande satisfaction du patronat. Celui-ci n'a en effet jamais accepté la moindre contestation de son pouvoir dans l'entreprise et se bat continuellement pour restreindre les droits et les possibilités de contre-pouvoir des salarié-e-s.
Crise du capitalisme : les riches nous volent au-dessus de nos moyens !
Depuis le début du quinquennat de Hollande, c'est bien la même idéologie libérale poursuivie depuis une trentaine d'année qui est appliquée. Votée en mai 2013, la loi de « sécurisation de l'emploi » facilite considérablement les licenciements, les mobilités forcées, les plans sociaux, et les baisses de salaire. La nouvelle réforme des retraites est venue accentuer les reculs sociaux des gouvernements précédents, en visant en outre directement les retraité-e-s (recul de la date de revalorisation des retraites et fiscalisation du supplément de 10 % de la pension pour avoir élevé 3 enfants). La réforme de l'Unédic représente également de nouveaux reculs de droits pour les chômeurs-eus, précaires, intermittents et intérimaires, avec notamment une réduction de jours indemnisés et une augmentation de cotisation pour les intermittent-es, ainsi qu'une diminution de l'allocation forfaitaire. Dans les pays européens qui ont appliqué de sévères plans de rigueur sur des temps courts, comme en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Irlande, on a pu voir l'explosion du chômage et de la misère, conséquences concrètes de ces mesures d'austérité et cadeaux au patronat qui accentuent la précarité, les inégalités et les licenciements.
Ainsi ce sont les intérêts des plus riches, les détenteurs du capital et des entreprises, qui sont favorisés, en France comme dans les autres pays d'Europe. Le patronat et les actionnaires exercent leurs moyens de pression et leur rapport de force au sein de la société pour accélérer la mise en place des politiques libérales, que suivent les gouvernements de par leur position de gestionnaires du capitalisme et par convergence d'intérêts de classe. Dernièrement en France, le président du MEDEF Pierre Gattaz n'a pas même hésité à revendiquer la suppression du Smic.
Offensive de l'idéologie libérale à l'échelle internationale
A l'échelle internationale, une négociation est en cours entre la Commission européenne et les USA pour élaborer un traité commercial ultralibéral organisant un grand marché de libre échange, visant à ce que tout soit soumis à la concurrence sans aucunes barrières ou normes sanitaires, juridiques, environnementales. Les tractations entre dirigeants politiques et économiques se font dans le plus grand secret, sans que les populations ne soient consultées ni même informées. Le traité viserait à supprimer les tarifs douaniers, à harmoniser les réglementations de part et d'autre de l'Atlantique et à mettre en place un mécanisme de règlement des différends entre les entreprises et les États. Bien que le contenu du traité soit peu connu, les conséquences sont à craindre, notamment en matière d'agriculture, par exemple sur la pérennité des petites exploitations face à la concurrence des multinationales de l'agroalimentaire, ainsi que sur la qualité des produits avec la disparition de certaines normes de protection. Des menaces sur l'environnement sont également dénoncées, avec le risque que l'autorisation des gaz de schiste soit actée dans toute la zone et que les normes de sécurité soient nivelées par le bas. Enfin, le règlement des différends juridiques concernant la protection des investissements pourrait se faire systématiquement au profit des multinationales. Il suffirait alors qu'une entreprise juge qu'une norme menace le libre échange ou ses investissements pour que l’État où cette norme est appliquée soit condamné.
Les politicien-ne-s ne sont pas la solution, mais font partie du problème
Une fois de plus, les élections ont prouvé qu'elles ne changent rien, mais au contraire renforcent le système d'exploitation. Bien entendu, l’extrême droite ne défend pas les exploité-e-s, mais le patronat national, menace le droit de grève, le droit syndical et les quelques droits sociaux qui nous restent. Elle représente le dernier recours pour le capitalisme.
Face au capitalisme, s'organiser pour lutter et changer de société !
Le capital a pour seul but la recherche du profit par tous les moyens, et l’État la protection des classes privilégiées ainsi que ses propres intérêts. Vouloir changer de politicien-ne-s pour changer de société est un leurre qui remet toujours à plus tard la nécessaire révolution sociale. Pour s'inscrire dans une dynamique révolutionnaire, il est nécessaire que le mouvement syndical n'attende rien des partis politiques quelle que soit leur couleur. Nous refusons de déléguer le pouvoir et de ne donner qu'à une minorité le droit de parler et de décider à notre place.
Aussi il est urgent de retrouver le terrain de la lutte de classes. Il faut construire le rapport de force qui permette de passer de la passivité à l'action collective de confrontation avec le pouvoir. A ce titre, nous défendons la nécessité de s'organiser collectivement avant, pendant, et après la lutte. Nous préconisons comme mode d'organisation, l'auto-organisation des exploité-e-s en lutte (comités de grève, assemblées souveraines...), la pratique du mandatement contrôlable et de la rotation des mandats, l'action directe qui vise à réaliser nos buts sans passer par l'intermédiaire des institutions. De même, nous pensons que la fédération des luttes au niveau interprofessionnel est primordial pour des luttes gagnantes.
Nous défendons les revendications de rupture qui mettent réellement en cause les systèmes de domination, qui lient les revendications immédiates aux revendications qui mettent en cause le système capitaliste et étatique. Il devient urgent et vital de mettre en œuvre toutes les possibilités d'une riposte sociale d'envergure en dehors des institutions et de construire dès maintenant dans les luttes, les bases de la société libre, égalitaire et solidaire de demain.
Pour satisfaire les besoins de la population et pour surmonter définitivement les crises économiques capitalistes, nous proposons ainsi une organisation sociale anarchiste, sans classes et sans État, basée sur la gestion collective des moyens de production, sur la démocratie directe et le fédéralisme libertaire.
Organisons la solidarité, changeons de société, grève générale illimitée !
Le groupe « Un Autre Futur » de la CGA
Réunis au sein du groupe « Un Autre Futur » de la Coordination des Groupes Anarchistes, nous avons comme objectif de participer à la construction d'une société permettant l'émancipation de l'ensemble des individus qui la compose.
Pour cela, nous voulons construire une société basée sur les libertés individuelles et collectives avec l'égalité économique et sociale comme ciment. Les moyens indispensables à cette société sont la possibilité pour chacun d'exercer un contrôle sur les orientations collectives tant au niveau local qu'à des échelles supérieures. Ceci implique notamment une propriété collective des moyens de production et de distribution ainsi que l'exercice de la démocratie directe sur ceux-ci.
Cet objectif implique une révolution radicale et globale, à la fois économique et sociale afin que soient détruits les systèmes de société fondés sur la propriété privée ou étatique des moyens de production et de distribution, toutes les formes d'exploitation, la misère ainsi que tous les rapports de domination.
Nous pensons nécessaire de nous organiser spécifiquement en tant qu'anarchistes non seulement localement, mais aussi nationalement et internationalement. Notre mode d’organisation au sein de la CGA met en acte nos principes d’autogestion et de prises de décisions collectives et égalitaires. Nos moyens sont la diffusion et la promotion des idées anarchistes d'une part, et d'autre part la participation aux luttes sociales remettant en cause la société actuelle. Ainsi nous nous revendiquons de la lutte des classes et favorisons autant que faire se peut les luttes sociales, les luttes à caractère syndical et les luttes des exploité-e-s et des opprimé-e-s qui s'auto-organisent dans le but de faire reculer l'exploitation et la domination !
Pour nous retrouver, n'hésitez pas à passer lors des permanences de la librairie-bibliothèque que nous autogérons :
« La Mauvaise Réputation », 20 rue Terral (quartier Sainte Anne)
Ouverture de la librairie : tous les samedis de 15H à 19H
Mail : groupe-uaf@c-g-a.org
Page Facebook : www.facebook.com/cga.montpellier
Site web : www.c-g-a.org/groupe/montpellier-un-autre-futur
http://alternativelibertaire.org/?Point ... apitalismeCrise du capitalisme et fausses solutions
Le principal reproche que l’on peut adresser aux « réformistes » ne vise pas la modestie de leurs revendications. La contestation du réformisme réside dans l’affirmation de son caractère illusoire et fondamentalement irréaliste dans la conjoncture de crise du capitalisme.
Ce qui fonde un positionnement révolutionnaire, c’est la reconnaissance de l’impossibilité de réformes durables dans un sens favorable au grand nombre. Cette impossibilité n’est pas « politique ». Des réformes provisoires pourraient être mises en œuvre à la faveur d’une modification du rapport de force, mais elles échoueraient immanquablement à plus ou moins brève échéance. Plus précisément, si des latitudes existent lorsque l’accumulation connaît une dynamique forte, ce n’est plus le cas quand manifestement cette dynamique s’essouffle.
Lorsque les rapports capitalistes entrent dans un processus de crise, les opportunités de réforme en effet se ferment de façon d’autant plus définitive que le processus en question est plus avancé. La croyance qu’il pourrait en être autrement, et cela à la condition seule de le vouloir politiquement, repose sur une méconnaissance des mécanismes en jeu dans le développement du capitalisme. Pour la gauche critique, le principe des crises réside, en dernière analyse et conformément à la lecture qu’en donne un keynésianisme hégémonique en son sein, dans des déséquilibres intervenant au niveau du « partage de la richesse ». Ces déséquilibres sont supposés résulter seulement de la cupidité laissée à elle-même des détenteurs de capitaux, avec cette conséquence d’amputer l’économie d’une part toujours plus importante de la « demande ». Si tel était le cas, un rééquilibrage du poids politique des masses laborieuses et la formation d’un compromis social stable appuyé sur ce dernier ne seraient critiquables en effet qu’au titre d’objectif par trop mesuré.
Capitalisme néolibéral
La dérégulation néolibérale aurait donc été imposée à la faveur d’un coup de force mû par le désir insatiable d’argent des magnats de l’industrie et de la finance. Le « désir insatiable d’argent » est en réalité une constante anthropologique caractéristique de l’homo capitalismus et, en cela, il ne saurait rendre compte à lui seul de la bifurcation néolibérale opérée dans les années 1980. On se rappellera plus significativement qu’elle prend place dans un contexte de crise aiguë affectant avec une sévérité remarquable les profits d’alors. En réalité, pour des motifs de nature structurelle, le capitalisme est confronté de façon récurrente à une raréfaction critique de la seule forme de richesse qui lui importe, la « richesse abstraite », celle figurée par l’argent. Cette affirmation a quelque chose de contre-intuitif puisque c’est la démesure qui s’impose à l’attention : l’observation quotidienne des masses de « richesses matérielles » déversées au péril de notre écosystème et les fortunes colossales concentrées en quelques mains. Dans la société industrielle marchande, l’argent représente l’activité passée, présente et future des travailleurs. Le capital fictif à cet égard, qui a revêtu des proportions extravagantes sur les trois décennies écoulées, correspond à des « projets » d’investissements productifs. Ils ne connaitront aucune traduction dans la réalité mais serviront de gages pour obtenir de l’argent frais. Si donc la spéculation sur les gains « futurs » a gagné en importance dans la conjoncture dite néolibérale, c’est en raison de la pénurie des occasions de valorisation de court-moyen terme. Sans l’endettement massif – par exemple – des ménages américains, les excédents commerciaux européens et asiatiques n’auraient trouvé aucun débouché. Autrement dit, l’économie de la dette n’a pris l’essor considérable qu’on lui connaît qu’à partir du moment où les mécanismes endogènes de croissance ont commencé à faillir. Outre le facteur subjectif de la soif de profits immédiats de l’actionnaire, le « court-termisme » fréquemment invoqué trouve donc son origine dans le rétrécissement objectif des fenêtres d’opportunité en matière d’investissement. De ce point de vue, les profits faramineux dont la presse fait régulièrement étalage sont l’arbre qui cache le potager…Nous ne disons pas que la domination est mise à mal en général, seulement que sa modalité capitaliste est en crise. C’est ce que l’indignation réformiste ou l’« économisme atterré » contribue grandement à faire ignorer. Sacrifiant opportunément à l’humeur contestataire d’une partie croissante de la population, qui n’est pas sans entretenir une certaine ambiguïté avec le populisme, la critique réformiste procède à une dénonciation tonitruante de la finance bien faite pour conférer le charme de la subversion aux prises de position les plus banalement alter-capitalistes.
La théorie critique de Marx
Pour Marx, le caractère cyclique des crises est imputable aux contradictions propres au système capitaliste. En plus de l’antagonisme de classe qui se matérialise dans la déformation du partage des revenus en faveur des propriétaires des instruments de production, Marx identifie dans le développement technique et la rationalisation de l’organisation du travail les causes principales de la liquidation du travail humain qui, arrivée à un certain seuil, finit par constituer un obstacle décisif à la poursuite de l’accumulation. Car – et ce fait n’est pas assez compris – c’est la croissance de l’activité-travail à un certain rythme qui assure le cas échéant une demande suffisante aux marchandises produites. Or, plus les standards de productivité s’élèvent, plus cette croissance devient problématique. Ainsi, une masse toujours plus grande de marchandises est réalisée avec toujours moins de travail salarié. D’où les difficultés de réalisation des ventes qui avec la révolution de la microélectronique se sont encore approfondies. Ses conséquences potentiellement dévastatrices n’ont été repoussées que grâce au gonflement sans précédent de capital fictif. Néanmoins, comme l’indiquent la succession rapprochée des crises, ainsi que l’intensité croissante de celles-ci, l’expédient de la dette et le sursis qu’elle a pu accorder arrivent à leurs limites historiques.
Un système en crise
Les menées agressives récentes du capital contre la société ne sont pas le seul résultat de l’avidité, laquelle définit invariablement l’oligarchie. Le système capitaliste se trouve être réellement en crise. Cette crise prend certes la forme d’une paupérisation absolue des travailleurs, mais ce n’est pas seulement du fait de l’égoïsme sans borne de quelques financiers et de la prompte servilité des élites politiques. Il faut également en saisir la raison dans le recul inexorable de la part du travail salarié dans la production d’ensemble. Ce recul est opéré dans un contexte de forte concurrence et au moyen des sophistications incessantes de l’appareil productif. Il s’agit là du côté objectif et systémique de l’accumulation capitaliste qui accompagne, côté subjectif, la résolution des capitalistes à accroître leurs gains. En somme, la violence de classe joue naturellement le rôle majeur dans cette affaire, mais elle s’exerce en même temps dans le cadre des conflits inhérents à la production marchande : d’un côté le salaire apparaît comme un débouché, de l’autre comme un coût ; le capitaliste individuel cherche à réduire le plus possible les coûts du travail tandis que le capitalisme global réclame davantage de travail au titre de l’élargissement de la consommation, et tout cela dans le cadre d’un processus tendant à l’élimination croissante du travail. Aussi, le choix entre politique de l’offre et politique de la demande sur lequel la gauche supposée radicale appelle à se prononcer n’est-il rien d’autre qu’une manière d’occulter les contradictions réelles du capitalisme et leur dynamique délétère. Il importe de prendre clairement nos distances avec le réformisme théorique et politique et faire le choix de l’utopie plutôt que celui de la chimère.
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