CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

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CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

Messagede pit le Mer 24 Avr 2013 01:40

Des liber­tai­res du dépar­te­ment de l’Ain s’orga­ni­sent et vien­nent de créer la C.L.A (Coordination des Libertaires de l’Ain).

La C.L.A regroupe des mili­tant-e-s anar­chis­tes de l’Ain qui œuvrent pour l’avè­ne­ment du com­mu­nisme liber­taire.

Nous cher­chons à faire connaî­tre notre projet de société et plus géné­ra­le­ment les idées et prin­ci­pes de l’anar­chie. Nous prô­nons le fédé­ra­lisme liber­taire et pri­vi­lé­gions donc les contacts avec les grou­pes liber­tai­res, les réseaux anti-auto­ri­tai­res, les col­lec­tifs et asso­cia­tions pro­ches de nos prin­ci­pes. Nous sommes soli­dai­res de toutes ces struc­tu­res et dis­po­sés à leur appor­ter notre sou­tien.

Pour tous contacts vous pouvez nous join­dre via notre site inter­net : http://www.cla01.org

Nous serons pré­sents pour le ras­sem­ble­ment du 1 er Mai à Bourg en Bresse : Les mili­tants de la C.L.A tien­dront une table de presse « square Joubert » à partir de 10h00 et pré­sen­te­ront le pre­mier numéro de leur jour­nal : l’Eclat .

Coordination des Libertaires de l’Ain


Image

Site : http://www.cla01.org/


Journal L’éclat numéro 7

Édito : rose matraque

Le rose tendre dont le PS enrobe ses discours sirupeux fait penser à certaines friandises écœurantes, dégoulinantes de glucose aux teintes artificielles. Si on a la mauvaise idée d’y goûter, les dents se heurtent à quelque chose de dur et d’immangeable. Si, poussant plus loin l’expérience, on se hasarde à y regarder de près, on voit que la couleur n’est plus la même : le rose cucul a viré au rose matraque. Le PS souhaiterait une société apaisée dans laquelle exploiteurs et exploités seraient unis, marchant main dans la main vers un avenir radieux baignant dans la volupté du dialogue social. Or, à sa grande déception, la lutte des classes n’est pas morte. Le voilà donc contraint d’imposer la cogestion à coups de matraque.

L’injonction au dialogue social. L’accord sur la sécurisation de l’emploi nous fournit un exemple de choix. Soucieux de satisfaire un patronat affamé de flexibilité, le gouvernement voulait qu’il soit conclu au plus vite. Si les partenaires sociaux refusaient de jouer le jeu, la menace était claire : la loi imposerait par la force ce que la négociation aurait été incapable de produire. Jusqu’au dernier moment, on nous a fait croire au suspense : l’accord serait-il conclu ? Comme si l’on pouvait ignorer que, dans un syndicalisme institutionnalisé et focalisé sur la survie des appareils, il était facile de trouver trois organisations prêtes à signer ! L’accord est donc là : la friandise est prête. Le noyau dur de la flexibilité imposée par la loi est habillé d’une petite couche de démocratie sociale. L’enrobage est certes un peu léger : la CFDT est connue de longue date pour être la vieille amie du MEDEF. Quant aux deux autres, la CGC et la CFTC, même si elles ont perdu la présomption de représentativité dont elles jouissaient avant les accords de Bercy et même si elles ne représentent plus rien, leur signature suffirait pour sauver les apparences. On peut donc à la fois se féliciter d’un succès d’une démocratie sociale qui avait besoin d’être encouragée après un quinquennat de stigmatisation des corps intermédiaires (communiqué du Bureau National du PS du 11 janvier) et faire passer un message : de toute façon, on l’aurait imposé.

La matraque humaniste. Manuel Valls, virtuose de la matraque, s’obstine lui aussi à chercher à déguiser le gourdin. Il prétendait remettre en cause de la politique de Guéant en mettant en oeuvre un traitement humaniste des sans papiers. Mais, là encore, à force de servir, la trique perd son enrobage et laisse voir le noyau dur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les matraques n’ont pas chômé : les sans papiers de Lille en grève de la faim, les Roms gazés à Saint-Fons et bien d’autres encore peuvent en témoigner.

La matraque démocratique. Bien sûr, c’est au nom de la démocratie qu’on joue de la matraque. À Notre Dame des Landes, par exemple, on ne s’en prive pas. Mais il faut y mettre quelques formes. Si on vire les opposantEs, c’est pour faire respecter une décision démocratique : celles et ceux qui sont censées représenter le peuple ont pris la décision. En effet, le gouvernement ne peut concevoir la démocratie que sous sa forme représentative. Du coup, celles et ceux qui s’opposent aux décisions de l’État s’opposent à la démocratie. Ayrault l’a rappelé à ses alliés écologistes qui soutenaient les opposantEs en affirmant qu’il était impensable qu’ils s’associent à des anarcho-autonomes qui font de la casse à chaque sommet international (déclaration au Point). Mais, là encore, la violence étatique s’est déchaînée de façon si arbitraire que l’habillage démocratique s’est vite effiloché.

La continuité de l’État est assurée. Un fois de plus, la gauche au pouvoir fait la preuve de son aptitude à gérer le capitalisme. Mais là où elle échoue, c’est quand elle prétend au socialisme : l’emballage est si usé qu’il ne permet plus de masquer le contenu.


L’éclat numéro 7, PDF : http://www.cla01.org/IMG/pdf/ECLAT_7.pdf
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Re: CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

Messagede pit le Sam 27 Avr 2013 16:05

Principes de la C.L.A

La CLA regroupe les militant-e-s anarchistes du département de l’Ain qui oeuvrent pour l’avènement du communisme libertaire.

Nous luttons contre le capitalisme sous toutes ses formes : libéralisme, social-démocratie, « socialisme » d’État ne sont que des variantes d’un même mode d’exploitation des humains par les humains.

Nous luttons contre toutes les injustices inhérentes au capitalisme. La soumission de l’espèce humaine aux impératifs du profit conduit en effet :
. à l’exploitation de la plus grande partie de l’humanité par une minorité ;
. à l’aliénation consumériste des individus par la création de faux besoins ;
. à la destruction irresponsable des ressources naturelles.

Nous luttons contre toutes les injustices dont le capitalisme est la forme la plus achevée. D’autres formes de domination des humains par les humains ont précédé le capitalisme. Ce dernier les a perpétuées. Il serait illusoire de chercher à les combattre sans s’attaquer à l’organisation capitaliste des rapports sociaux :

. L’État est une institution qui concentre entre les mains d’une minorité les pouvoirs de décision et de coercition. Sous couvert de représenter l’intérêt général, il a toujours été au service d’une classe dominante et est actuellement au service du capital. Notre lutte anticapitaliste ne peut être qu’une lutte anti-étatique.

. Le patriarcat a préexisté au capitalisme ; celui-ci — malgré les luttes menées depuis plus d’un siècle— reproduit la domination de l’homme sur la femme : travailleuse sous-payée, esclave domestique, objet sexuel, la femme subit une double exploitation que nous combattons. La lutte contre toute forme d’exploitation implique la lutte pour l’égalité entre les sexes.

. Le capitalisme divise les êtres humains et les peuples pour assurer son pouvoir.

Nous combattons toute forme de discrimination au nom de l’unité de l’espèce humaine.

. Nous combattons l’aliénation religieuse sous toutes ses formes. Toute religion vise à exercer un pouvoir spirituel, prône la soumission et impose un ordre moral incompatible avec l’émancipation de l’humanité. Quand elle en a la possibilité, elle vise même à exercer un pouvoir politique.

Nous œuvrons au contraire pour l’avènement du communisme libertaire.

La société communiste libertaire sera telle que celles et ceux qui la construiront la feront et nous n’avons pas à la définir a priori. On peut néanmoins en poser les grands principes :

Une organisation collective de la production et de la distribution.

Cette organisation suppose :
. l’abolition du salariat
. une autogestion de la production et de la distribution par l’ensemble de la population
. une production orientée vers la satisfaction de tous les besoins de l’humanité et non vers la recherche du profit
. une distribution régie par le principe "à chacun-e selon ses besoins " Une organisation non-étatique de la société. Cette forme d’organisation est indissociable :
. de la démocratie directe : les décisions doivent être prises collectivement dans les communes de base (quartiers, villages, lieux de production) ; – du fédéralisme libertaire : les décisions doivent être coordonnées par des délégué-e-s soumis-e-s à un mandat impératif et révocables à tout moment.

Nos moyens d’action sont en cohérence avec nos objectifs.

Pour construire le communisme libertaire, nous adoptons des moyens d’action qui préfigurent la société que nous voulons construire. C’est pourquoi,nous refusons :
. toute hiérarchie organisationnelle
. tout compromis de classe nous prônons :
. l’action directe du peuple contre la délégation de pouvoir et l’électoralisme ;
. l’auto-organisation des luttes dans les collectifs et dans les syndicats ; – la diffusion des idées libertaires par l’éducation populaire.

Notre organisation :

Les militant-e-s de la CLA :
. partagent les principes énoncés cidessus
. versent une cotisation

Les décisions se prennent en assemblée générale, si possible au consensus. A défaut de consensus, la majorité des deux tiers des personnes présentes ou représentées est suffisante.

Les militant-e-s de la CLA font vivre le journal et le site.

Nul(le) ne peut s’exprimer au nom de la CLA sans avoir été mandaté par l’assemblée générale.

Les militant-e-s de la CLA ne sont pas tenu-e-s d’appliquer les décisions avec lesquelles ils ou elles seraient en désaccord, mais n’y font pas obstacle.

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Re: CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

Messagede pit le Mer 5 Juin 2013 02:01

L’éclat numéro 8

Édito : le Cahuzac, le pape et la vierge effarouchée.

L’affaire Cahuzac a déclenché une tempête de réactions politicardes et journalistiques dont les médias n’ont pas fini de nous abreuver. Corruption, discréditation de la classe politique, crainte des réactions populistes fascisantes, tous pourris, moraline républicaine, crise politique, crise de régime : les mêmes rengaines, les mêmes litanies répétées sur tous les tons, assénées sur les ondes vont toutes dans le même sens. Elles concourent à faire croire que, si le système est corrompu par des individus malhonnêtes, il suffirait de le réformer pour le rendre humainement tolérable.

La gauche s’indigne, en vierge effarouchée, d’être trahie par un de ses ministres. Mélenchon (pseudo-révolutionnaire républicain) ose plagier le regretté Émile Pouget en appelant à un grand coup de balai. Quant à la droite et à l’extrême droite, drapées dans le voile marial de leur ardeurs ecclésiastiques, elles tentent de faire oublier les magouilles financières qui alimentent leurs caisses.

Face à ce fatras de fadaises réchauffées, quelle analyse libertaire peut-on opposer à ces discours ?

Les corrompus. La rengaine la plus fréquente consiste à s’offusquer d’une corruption qui relèverait de conduites individuelles. L’exemplarité, l’honnêteté seraient la règle que certaines exceptions ne suffiraient pas à infirmer. Certes, on ne peut nier que certains soient plus salauds ou plus gourmands que d’autres. Mais là n’est pas le problème. Dans une société fondée sur l’exploitation de l’humain par l’humain, il ne faut pas s’étonner du fait que certains abusent de leur position pour s’enrichir encore plus. Ce ne sont pas les abus du système capitaliste que nous dénonçons, mais sa nature même.

Le tous pourris. L’extrême droite en fait des gorges chaudes, c’est même une constante des discours fascistes ou fascisants. Elle prétend représenter les petits, les faibles, face aux élites corrompues.

Ce discours a eu et a encore un certain succès. Il est pourtant aisé de démontrer que l’extrême droite, même quand elle ravale sa façade sous un crépi social, a toujours été (et sera toujours) au service du capitalisme. La dénonciation de la classe politique, de même que la stigmatisation des immigréEs, vise à masquer les véritables clivages de notre société. Il n’existe pas de classe politique : les seules classes qui s’affrontent dans le rapport capitaliste sont le capital et le prolétariat. Si l’on veut contrecarrer les discours fascisants, nous ne pourrons le faire qu’en replaçant les conflits politiques dans le cadre de la lutte des classes.

Le spectre du populisme. La gauche brandit la menace d’un populisme qui se nourrirait des scandales visant les élus et remettrait en cause la démocratie représentative. D’où son souci de moraliser la vie politique sous prétexte de sauvegarder les institutions républicaines. Nous ne sous estimons pas le danger que représente aujourd’hui la montée de l’extrême droite en France et en Europe. Mais il ne faut pas pour autant tomber dans le panneau du front républicain (rappelons-nous les élections de 2002). La république n’est qu’une forme d’organisation politique visant à maintenir l’exploitation capitaliste. Elle ne peut avoir d’autre fonction. Nous n’avons aucun intérêt à œuvrer à sa sauvegarde. Pour nous, il n’existe qu’une seule démocratie : la démocratie directe dans une société autogérée.

Le mirage du partage des richesses. Slogan de la gauche et de certaines organisations syndicales, la répartition des richesses serait la solution aux inégalités croissantes. Il suffirait d’une volonté politique, d’autres gouvernants, pour qu’elle se réalise. Ce mythe se fonde sur une illusion : celle selon laquelle le capitalisme pourrait être réformé. Or, un système de production fondé sur le profit ne peut qu’être inégalitaire : l’accumulation du capital conduit à une baisse tendancielle du taux de profit et celle-ci ne peut être contrecarrée que par une exploitation plus intensive de la force de travail. Les inégalités ne sont pas un épiphénomène de cette société : elles lui sont consubstantielles.

Si nous voulons une véritable égalité entre les êtres humains, c’est dans le cadre du communisme libertaire que nous pouvons espérer y parvenir .


L’éclat numéro 8, PDF : http://www.cla01.org/IMG/pdf/eclat_8.pdf
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Re: CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

Messagede pit le Sam 8 Mar 2014 14:40

L’Eclat numéro 10

Électionnite.

L’année 2014, c’est le moins qu’on puisse dire, s’annonce mal. Avec les municipales en mars et les européennes en mai, les politiciens de tous bords vont s’acharner à transmettre le virus de l’électionnite à des populations désabusées. La gauche, une fois de plus, a démontré son efficacité, c’est-à-dire son aptitude à imposer des régressions sociales que la droite aurait hésité à mettre en œuvre. L’accord sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi (ANI), obtenu grâce à la complicité de la CGC, de la CFTC et de la CFDT, avait déjà ouvert une brèche. Mais ce n’était pas suffisant. La gauche veut aller plus loin : le pacte de responsabilité annoncé par Hollande vise à baisser le coût du travail et à simplifier la vie des entreprises (traduisons : laisser les mains libres au patronat). Le MEDEF ne s’y trompe pas et claironne sur son site : Le MEDEF est prêt à s’engager aux côtés du Président de la République et du gouvernement dans ces chantiers. Il y a urgence à lancer concrètement les actions nécessaires. Notre pays et son économie ont la capacité de rebondir et de tirer profit de la mondialisation et des nouveaux défis qui sont autant d’opportunités de marchés. Avec une gauche pareille, plus besoin de droite ! L’UMP a du mal à faire entendre sa différence face à un PS qui réalise son programme. Quant au FN, frange radicale des intérêts du patronat, s’il dénonce l’euro libéralisme du gouvernement, c’est au nom du nationalisme et d’un produisons français que le Front de Gauche, plus républicain que jamais, affuble de haillons keynésiens ( le collectif Roosevelt en étant le pitoyable avatar). Espérons que lorsqu’il s’agira de participer à la grand messe électorale les prolétaires feront le bon choix : l’abstention.

Débâcle syndicale.

On aurait pu, naïvement, espérer que la réponse vienne des organisation syndicales. Malheureusement, engluées comme elles le sont depuis plusieurs décennies dans le dialogue social et la collaboration de classe, elles sont condamnées à consentir et à contribuer à la servitude volontaire du prolétariat. C’est ainsi que l’intersyndicale CFTC, CGT, CFDT, FSU, UNSA de décembre 2013 ne s’est réunie que pour pondre ce déchet : ces organisations confirment leur volonté de travailler ensemble à la définition de propositions et revendications permettant de défendre les salariés face à la situation économique et sociale difficile. Cette démarche de confrontation des analyses vise à parvenir à des propositions communes sur l’emploi, le pouvoir d’achat et les politiques salariales, la fiscalité et le financement public, les services publics et enfin le plan d’investissement européen proposé par la CES. Autrement dit : RIEN. Certaines de ces organisations sont plus honnêtes. Saluons l’UNSA qui se présente ouvertement comme la branche syndicale du gouvernement. C’est ainsi qu’elle déclare sur son site, à propos du pacte de responsabilité : Pour l’UNSA, dont la revendication prioritaire est l’emploi, le mot « pacte » n’est pas tabou. Elle estime même que la mobilisation conjointe des syndicats de salariés, des organisations d’employeurs et des pouvoirs publics est une des clés de l’efficacité pour défendre et créer des emplois. C’est dans cet esprit que l’UNSA a approuvé la loi de sécurisation de l’emploi et l’accord national interprofessionnel sur la formation professionnelle. Au moins, c’est clair : la collaboration de classe est érigée en principe.

Défendons l’action directe.

Pour nous, libertaires, seule l’action directe des prolétaires peut permettre de mettre un terme à l’exploitation capitaliste. C’est le mode d’action que les travailleuses et les travailleurs mettent en œuvre spontanément quand il s’agit de défendre leurs intérêts. Quand les salariéEs de Goodyear décident de retenir leurs chefs et d’occuper leur usine, c’est du bout des lèvres que le secrétaire général de la CGT daigne les soutenir en qualifiant leur action d’acte de désespoir. Non : l’action directe n’est pas un acte désespéré : c’est l’arme du prolétariat. A l’écart des mirages électoralistes et des rituels organisés par les bureaucraties syndicales, seule la créativité des exploitéEs et des dominéEs peut dessiner la perspective d’un monde nouveau.

http://www.cla01.org/spip.php?article298

l'Eclat numéro 10 à télécharger : http://www.cla01.org/IMG/pdf/Eclat_10_en_ligne_.pdf
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Re: CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

Messagede pit le Dim 17 Mai 2015 02:39

L’Eclat numéro 12

Supprimons les frontières !

Larmes de crocodile.


Le dernier naufrage de migrantEs, qui a coûté la vie à 700 personnes le 18 avril, a déclenché un bel unanimisme de réactions hypocrites. Du PS au FN, de Valls à Le Pen, tout le monde met en avant l’émotion et l’indignation. On déplore la situation des migrantEs quand elle aboutit à des drames trop visibles. Quant aux solutions proposées, elles vont toutes dans le même sens : renforcer le contrôle aux frontières, faire le tri entre les « bons » migrants (minorité à laquelle on aura parcimonieusement accordé le droit d’asile) et celles et ceux que l’on refoule ou expulse : les « réfugiéEs économiques » qui viendraient profiter des avantages sociaux offerts par les pays européens.

Le capitalisme tue.

Les trafiquants d’humains qui ont entassé, brutalisé et conduit à la mort des centaines de personnes sont des criminels sans scrupules. C’est indéniable et tout le monde s’accorde à le dire. Mais les désigner comme seuls responsables, comme le font les médias et les politiciens, revient à occulter les véritables causes de cette situation. C’est le capitalisme, générateur d’injustices, d’inégalités et de misère, fomenteur de guerres et de violences qui conduit des femmes et des hommes à quitter leurs pays d’origine pour chercher un lieu où pouvoir survivre.

Un boulevard pour la xénophobie.

Comme souvent, Marine le Pen dit tout haut et plus brutalement ce que la gauche pense tout bas et s’applique à mettre en pratique. A la suite du dernier naufrage des migrants, elle propose une solution : « rendre nos pays non attractifs ; on coupe toutes les pompes aspirantes, on arrête de prendre en charge gratuitement l’école des enfants, les soins, l’aide sociale ». La Préfecture de l’Ain, organe d’un gouvernement de gauche, procède-t-elle autrement vis-à-vis des demandeurs d’asile de Bourg et Hauteville ? Refus de domiciliation, expulsions : les droits élémentaires des migrantEs ne sont pas garantis. Et si les procédures d’examen des dossiers ont été accélérées, c’est uniquement dans le but de pouvoir expulser plus rapidement. Rendre la France non attractive : on peut faire confiance à Valls et à Hollande pour y parvenir.

Liberté de circulation.

Le capitalisme n’a pas de frontières et la mondialisation capitaliste produit des effets destructeurs, mais ce n’est pas le souverainisme – de droite comme de gauche- qui représente la solution.Pour nous, libertaires, tout être humain doit avoir le droit de vivre, circuler, s’installer librement. Abolition des frontières !

Gia



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Re: CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

Messagede pit le Lun 1 Juin 2015 00:49

Des filles s’organisent dans l’Ain

Tout récemment, un groupe de filles s’est réuni autour du constat d’inégalité affligeant, récurrent, qui règne entre les genres.

D’abord nous nous sommes réunies dans le cadre de la FTTE(Fédération des Travailleuses et travailleurs de la Terre et de l’Environnement), une fédération de syndicats agricoles de la CNT (Confédération Nationale du Travail), afin de discuter de la place et de la considération que reçoivent les femmes dans le milieu agricole. Bien évidemment, beaucoup de remises en question sont ressorties sur l’évolution du statut des femmes : Les femmes ne sont considérées, dans beaucoup d’exploitations agricoles, que comme une complémentarité pour les hommes. À l’heure actuelle, ce dogme persiste.

Sans chercher la reconnaissance, nous voudrions que bon nombre d’a priori crèvent étouffés dans la boue. Car nous savons conduire des tracteurs, les réparer, planter des piquets, tendre une clôture, tenir et affûter une tronçonneuse, couper du bois, etc. Et quand la force physique manque, nous avons un cerveau en tous points semblable à celui des hommes, contrairement à ce que veulent nous faire croire certains biologistes déterministes.

Un cerveau donc, et nous cherchons par des moyens ingénieux, en utilisant soit la loi de la physique (réparation des charges..) soit la coopération entre travailleuses, pour des résultats tout aussi probants.

Au-delà des nombreux points abordés sur le sujet, cette rencontre entre femmes agricultrices ou ouvrières agricoles nous a totalement enthousiasmées, car elle nous a permis de prendre le temps de réfléchir sur notre place dans la société.
Il nous a paru évident qu’il fallait élargir le sujet, et ne pas rester cantonnées à notre corporation. Nous avons interpellé des femmes de notre entourage, et de milieux différents, nous nous réunissons désormais le deuxième lundi de chaque mois au centre social et culturel d’Hauteville.

Solidarité entre les femmes et auto-détermination obligent à ce que le groupe de discussion soit non-mixte. Les sujets à discuter avec les hommes ne manquent pas, bien au contraire, cela se fera dans un autre cadre et sur des points précis, en un autre temps que celui réservé à ce groupe.

Nous avons la légitimité absolue de définir nos désirs librement, en tant que groupe opprimé, et nous sommes toutes solidaires dans ce monde patriarcal, capitaliste et morbide.

Aucun homme ne saurait nous enlever ce droit à l’auto-détermination sans perpétuer l’oppression qui crève les yeux tellement elle est violente, dispersée, lancinante, établie et normalisée.

L’histoire des humains est un chapelet de diktats et d’oppression, surtout à l’encontre des femmes, que l’on considère encore comme des êtres inférieurs, juste bons à procréer, nourrir, choyer, et faire gentiment toutes les basses tâches qui ordonnent le quotidien.

Nos souhaits : déconstruire les stéréotypes sexistes, mettre en place des stages d’auto-défense, et voir sortir les femmes de l’ignorance qu’elles ont d’elles-même.
Nous voulons voir disparaître le machisme, fascisme du quotidien et créer de nouveaux rapports basés sur la solidarité et le respect réciproque.

GCKO

http://www.cla01.lautre.net/Des-filles- ... dans-l-Ain
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Re: CLA, Coordination des Libertaires de l’Ain

Messagede pit le Lun 28 Mar 2016 12:56

L’Eclat numéro 14

Le gourdin étatique.

On connaît la chanson.

On savait déjà que la principale fonction de la gauche au pouvoir était de faire passer, plus ou moins en douceur, des mesures que la droite aurait eu du mal à imposer. La casse du code du travail, le blocage des salaires, les cadeaux au patronat auraient suscité quelques mouvements sociaux d’envergure si un gouvernement de droite avait tenté de les mettre en œuvre. Sachant pouvoir compter sur la complicité décomplexée de certaines organisations syndicales, la gauche peut y aller sans risques, résignée à passer la main lors des prochaines échéances électorales. L’alternance politique, on le sait, reste un bon moyen de perpétuer l’ordre capitaliste.

Cela est d’autant plus aisé pour le pouvoir que certaines organisations syndicales sont prêtes à mettre la main à la pâte, toute honte bue. C’est ainsi que le 26 janvier , à l’occasion de la journée d’action de la fonction publique, la CFDT ne s’est pas contentée de ne pas appeler à la grève mais a appelé à ne pas faire grève, n’hésitant pas à taxer d’irresponsables les organisations syndicales (CGT, FO et Solidaires) qui étaient à l’origine du mouvement. Gouvernement de gauche, syndicalisme responsable sont les meilleurs alliés du capital.

L’État policier.

Tout État, certes, est de nature policière mais il est indéniable que l’on assiste depuis le mois de novembre à un durcissement de l’appareil répressif. Non content de jouer son rôle de larbin du MEDEF, le gouvernement de gauche applique déjà une bonne partie du programme du FN. L’état d’urgence et les discours patriotards qui ont fait suite aux attentats de novembre ont contribué à banaliser l’idée selon laquelle il était nécessaire d’accepter une restriction des libertés.

L’arsenal mis en place jouit d’une terrible efficacité : possibilité d’interdire toute manifestation, perquisitions facilitées, assignations à résidence préventives, renforcement des pouvoirs de police, autorisation pour les policiers de porter et d’utiliser leur arme en dehors des heures de service, etc. Après la loi sur le renseignement votée en juillet 2015, tout est prêt pour la constitution d’un État totalitaire.

Combattre l’apathie et l’indifférence.

Bien sûr, tout ceci ne s’est pas fait en douceur. Dans l’Ain, comme partout ailleurs, ces mesures ont fait réagir. Le 9 décembre, à Bourg en Bresse, plusieurs organisations syndicales, associatives et politiques (dont la CLA) se sont rassemblées contre l’interdiction de manifester. Le 30 janvier, à l’appel des mêmes organisations, une manifestation y a eu lieu, en même temps que dans d’autres villes pour protester contre l’état d’urgence et la déchéance de nationalité. Ces mobilisations ne furent pas ridicules. Néanmoins, on pouvait s’attendre à ce qu’elle soient plus fréquentées. Il semble que beaucoup de nos contemporains soient prêts à renoncer à leur liberté en échange d’une sécurité somme toute incertaine. D’autres trouvent la situation normale, ce qui démontre une fois de plus que les discours banalisateurs ont été efficaces. Outre l’arsenal juridique et répressif, la tendance à la servitude volontaire rend possible la constitution d’un ordre totalitaire. A nous de multiplier les initiatives pour combattre l’apathie et l’indifférence.


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