La C.L.A regroupe des militant-e-s anarchistes de l’Ain qui œuvrent pour l’avènement du communisme libertaire.
Nous cherchons à faire connaître notre projet de société et plus généralement les idées et principes de l’anarchie. Nous prônons le fédéralisme libertaire et privilégions donc les contacts avec les groupes libertaires, les réseaux anti-autoritaires, les collectifs et associations proches de nos principes. Nous sommes solidaires de toutes ces structures et disposés à leur apporter notre soutien.
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Nous serons présents pour le rassemblement du 1 er Mai à Bourg en Bresse : Les militants de la C.L.A tiendront une table de presse « square Joubert » à partir de 10h00 et présenteront le premier numéro de leur journal : l’Eclat .
Coordination des Libertaires de l’Ain

Site : http://www.cla01.org/
Journal L’éclat numéro 7
Édito : rose matraque
Le rose tendre dont le PS enrobe ses discours sirupeux fait penser à certaines friandises écœurantes, dégoulinantes de glucose aux teintes artificielles. Si on a la mauvaise idée d’y goûter, les dents se heurtent à quelque chose de dur et d’immangeable. Si, poussant plus loin l’expérience, on se hasarde à y regarder de près, on voit que la couleur n’est plus la même : le rose cucul a viré au rose matraque. Le PS souhaiterait une société apaisée dans laquelle exploiteurs et exploités seraient unis, marchant main dans la main vers un avenir radieux baignant dans la volupté du dialogue social. Or, à sa grande déception, la lutte des classes n’est pas morte. Le voilà donc contraint d’imposer la cogestion à coups de matraque.
L’injonction au dialogue social. L’accord sur la sécurisation de l’emploi nous fournit un exemple de choix. Soucieux de satisfaire un patronat affamé de flexibilité, le gouvernement voulait qu’il soit conclu au plus vite. Si les partenaires sociaux refusaient de jouer le jeu, la menace était claire : la loi imposerait par la force ce que la négociation aurait été incapable de produire. Jusqu’au dernier moment, on nous a fait croire au suspense : l’accord serait-il conclu ? Comme si l’on pouvait ignorer que, dans un syndicalisme institutionnalisé et focalisé sur la survie des appareils, il était facile de trouver trois organisations prêtes à signer ! L’accord est donc là : la friandise est prête. Le noyau dur de la flexibilité imposée par la loi est habillé d’une petite couche de démocratie sociale. L’enrobage est certes un peu léger : la CFDT est connue de longue date pour être la vieille amie du MEDEF. Quant aux deux autres, la CGC et la CFTC, même si elles ont perdu la présomption de représentativité dont elles jouissaient avant les accords de Bercy et même si elles ne représentent plus rien, leur signature suffirait pour sauver les apparences. On peut donc à la fois se féliciter d’un succès d’une démocratie sociale qui avait besoin d’être encouragée après un quinquennat de stigmatisation des corps intermédiaires (communiqué du Bureau National du PS du 11 janvier) et faire passer un message : de toute façon, on l’aurait imposé.
La matraque humaniste. Manuel Valls, virtuose de la matraque, s’obstine lui aussi à chercher à déguiser le gourdin. Il prétendait remettre en cause de la politique de Guéant en mettant en oeuvre un traitement humaniste des sans papiers. Mais, là encore, à force de servir, la trique perd son enrobage et laisse voir le noyau dur. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les matraques n’ont pas chômé : les sans papiers de Lille en grève de la faim, les Roms gazés à Saint-Fons et bien d’autres encore peuvent en témoigner.
La matraque démocratique. Bien sûr, c’est au nom de la démocratie qu’on joue de la matraque. À Notre Dame des Landes, par exemple, on ne s’en prive pas. Mais il faut y mettre quelques formes. Si on vire les opposantEs, c’est pour faire respecter une décision démocratique : celles et ceux qui sont censées représenter le peuple ont pris la décision. En effet, le gouvernement ne peut concevoir la démocratie que sous sa forme représentative. Du coup, celles et ceux qui s’opposent aux décisions de l’État s’opposent à la démocratie. Ayrault l’a rappelé à ses alliés écologistes qui soutenaient les opposantEs en affirmant qu’il était impensable qu’ils s’associent à des anarcho-autonomes qui font de la casse à chaque sommet international (déclaration au Point). Mais, là encore, la violence étatique s’est déchaînée de façon si arbitraire que l’habillage démocratique s’est vite effiloché.
La continuité de l’État est assurée. Un fois de plus, la gauche au pouvoir fait la preuve de son aptitude à gérer le capitalisme. Mais là où elle échoue, c’est quand elle prétend au socialisme : l’emballage est si usé qu’il ne permet plus de masquer le contenu.
L’éclat numéro 7, PDF : http://www.cla01.org/IMG/pdf/ECLAT_7.pdf