Pauvres petits riches

Pauvres petits riches

Messagede de passage le Lun 24 Déc 2012 14:31

Pauvres petits riches

lu sur http://rebellyon.info/Pauvres-petits-riches.html

On n’imagine pas ce que c’est que d’être riches. C’est des soucis ! On est là à ne pas savoir quoi faire de sa fortune, mais surtout il faut bien faire attention à en donner le moins possible à la solidarité… Car merde, si on est riche ce n’est quand même pas pour être solidaire des cons… Pardon de ceux qui réussissent moins bien, non mais !

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Le cas Depardieu est en cela exem­plaire. En plus de se casser sous des hos­pi­ces moins pri­va­tifs (de son point de vue), il répond aux cri­ti­ques avec toute la morgue du grand bour­geois qui n’a plus que ça comme argu­ment. Il suffit de lire sa lettre ouverte au social libé­ral Ayrault pour com­pren­dre que Depardieu hait les pau­vres, les misé­reux et la soli­da­rité.

Bon, je ne dirais rien sur l’ivro­gne­rie du bon­homme Depardieu, elle m’amuse plus qu’autre chose (bien qu’il mette par­fois la vie des autres en danger, et ça c’est bien plus dis­cu­ta­ble). Mais il ne faut pas oublier que le génie auto­pro­clamé est sur­tout un grand défen­seur des régi­mes super sympa de la Tchétchénie (Kadyrov) et d’Ouzbékistan (Karimov) … Et comme ce grand homme nous dit dans sa lettre qu’il est blindé de thunes depuis des années, on ne peut même pas soup­çon­ner qu’il ait eu besoin d’argent pour le faire. Non, c’est juste un réac­tion­naire fan des régi­mes auto­cra­ti­ques forts. Toujours aussi sympa le Gérard, hein ?

Mais là n’est pas le seul souci. C’est qu’aujourd’hui on veut nous faire pleu­rer sur la condi­tion des riches et la spo­lia­tion de l’impôt.

Soyons clairs : si en tant qu’anar­chiste je ne peux que cri­ti­quer l’état, cri­ti­quer l’impôt (j’en ai marre de payer des flics et des mili­tai­res, par exem­ple) et cri­ti­quer les formes de soli­da­ri­tés mal menées, je ne vais quand même pas cau­tion­ner la conne­rie et l’égoïsme de ces plein de soupe grasse ! La guerre des clas­ses est tou­jours là, et cette classe de pri­vi­lé­giés véreux para­si­tai­res ne mérite que mépris et combat.

Seulement, nos chers sociaux libé­raux et verts mais pas trop, tout en indi­gna­tion, font quand même jouer le refrain du « soyez patrio­tes, restez, amis riches » parce que comme ils le disent « on a quand même besoin d’eux et de leurs for­tu­nes ».

Sauf que c’est là l’erreur (en fait, ce n’est pas une erreur, car ces tri­bu­tai­res du pou­voir sont là pour garder le monde dans l’état actuel, c’est-à-dire un monde capi­ta­liste qui assure la vic­toire de leur classe). En réa­lité, nous n’avons pas besoin d’eux. Nous avons besoin de nous autres pour chan­ger enfin les choses en pro­fon­deur.

Par exem­ple, quoi de plus simple que de tuer les tenant de la grande dis­tri­bu­tion en allant dans des AMAP ou en culti­vant son propre jardin quand c’est pos­si­ble ? En pré­fé­rant le com­merce de proxi­mité (même s’il est un peu plus cher, on sait) ? Quoi de plus simple que de tuer les pétro­liers en repen­sant ses dépla­ce­ments, en les col­lec­ti­vi­sant au maxi­mum, en jouant la soli­da­rité à plein ? Quoi de plus simple que de repen­ser notre consom­ma­tion pour qu’elle n’ali­mente pas ces nervis fas­cis­tes du marché ? Tout cela (et y’a des tas d’autres trucs fai­sa­bles) nous pou­vons déjà le faire. Rien de super révo­lu­tion­naire là dedans qui plus est !

Car il faudra bien qu’on se pose aussi la ques­tion : com­bien de temps allons nous dire que « nous avons besoin des riches » ? Combien de temps allons-nous conti­nuer à nous abru­tir au point de nous mas­tur­ber men­ta­le­ment sur leurs vies vides dans des maga­zi­nes tout aussi vides ? Nous devons être le chan­ge­ment et le porter, révo­lu­tion­ner nos vies et du coup la société. Ça ne parait pas pos­si­ble pour beau­coup, car la classe domi­nante à mis en place un sys­tème per­vers d’indi­vi­dua­li­sa­tion de la vie au profit d’un petit nombre. Mais mettre le doigt dans des alter­na­ti­ves qui exis­tent déjà aide à voir que le pos­si­ble n’est pas si com­plexe !

Alors, ces­sons de chia­ler parce que Depardieu se casse, ou d’autres. Ils veu­lent partir ? Qu’ils par­tent ! Construisons plutôt notre alter­na­tive à leur monde, et chan­geons les choses main­te­nant sans atten­dre.

Fablyon
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Mer 26 Déc 2012 16:54

Les 10 plus grandes fortunes de France
lu sur http://www.inegalites.fr/spip.php?article269&id_mot=77
Image Le patrimoine professionnel de Bernard Arnault (LVMH), première fortune de France, équivaut à 1,6 million d’années de Smic...

Le patrimoine professionnel de Bernard Arnault, l’homme le plus fortuné de France selon le classement 2012 du magazine Challenges (11 juillet 2012), représente 21,2 milliards d’euros. Il faudrait à un smicard 1 580 203 années pour gagner cette somme...

Et encore il ne s’agit que de son patrimoine professionnel, fondé sur la propriété partielle ou totale de l’entreprise. Cette richesse n’est, il est vrai, disponible qu’en cas de cession de l’entreprise. Tout ce qui relève du domaine privé ou qui ne repose pas sur un outil de travail est exclu.

La crise financière a eu pour conséquence de diminuer le patrimoine de la plupart des grandes fortunes , la tendance a été inverse avec une nette hausse. 2012 marque une baisse mais légère : - 3 %. Cependant, le montant total de la fortune des 500 riches de ce classement est de 267 milliards d’euros, l’équivalent des recettes de l’état en 2011 souligne le magazine Challenges.

Les gros patrimoines disposent de fortunes colossales même quand on regarde plus bas dans le classement : la fortune professionnelle de Emmanuel Besnier (Lactalis), classé au 10e rang, représente quand même 4,4 milliards d’euros soit près de 330 000 années de Smic.


lire la suite ici http://www.inegalites.fr/spip.php?article269&id_mot=77
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Ven 28 Déc 2012 13:26

Comment évoluent les très hauts revenus en France

Les 0,01 % les plus riches ont gagné 100 000 euros de revenus annuels supplémentaires entre 2004 et 2009. Un gain équivalent à huit années de Smic...

lu sur http://www.inegalites.fr/spip.php?article1456&id_mot=164

L’évolution des hauts revenus est mal connue. Pour l’Instant, l’Insee ne diffuse de données que pour l’intervalle 2004-2009. On en sait un peu plus grâce aux travaux des économistes Thomas Piketty et Camille Landais, mais beaucoup reste à faire dans la connaissance du haut de la distribution.

Evolution à court terme et moyen terme

L’évolution des niveaux de vie

Entre 2004 et 2009, les 0,01 % les plus riches ont vu leur revenu annuel (salaires et revenus du patrimoine compris) s’accroître de 18 %, soit de 100 000 euros (données avant impôts), passant de 552 400 à 651 300 euros : une augmentation équivalente à plus de huit années de Smic... Et encore, il s’agit de la frontière (revenu minimum) des 0,01 % et non du revenu moyen de cette tranche, encore bien supérieur... A noter tout de même qu’il s’agit de données avant imposition.

Les 1 % les plus riches ont engrangé beaucoup moins, mais leurs 6 200 euros (+8 %), représentent tout de même la valeur du travail de plus de six mois d’un smicard. En même temps, la moitié de la population a obtenu 1 200 euros supplémentaires au cours de ces quatre années (+7 %).

La part des revenus déclarés par les plus aisés est passée, entre 2004 et 2009, de 1,7 % à 1,9 % pour les 0,1 % les plus riches, de 4,8 % à 4,9 % pour les 0,9 % suivants alors qu’elle a stagné pour le reste de la population (72,6 % en 2009 contre 72,8 % en 2004).

Depuis 2008, la crise financière a fait lourdement chuter les revenus du patrimoine, il est fort probable que l’évolution des hauts revenus soit, même si elle reste bien supérieure au commun des mortels, moins avantageuse. Mais on ne peut encore en dresser le bilan.

lire la suite ici http://www.inegalites.fr/spip.php?article1456&id_mot=164
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Lun 7 Jan 2013 20:41

Depardieu, Afflelou : ces exilés fiscaux qui font fortune grâce à l’argent du contribuable

Par Benoît Lorentz

lu sur http://www.bastamag.net/article2860.html

Gérard Depardieu fuit en Belgique. Alain Afflelou s’envole pour Londres. Les deux hommes, qui ont bâti leur carrière et leur fortune en grande partie grâce aux subsides des contribuables et aux cotisations sociales, refusent de contribuer à la collectivité « en raison de leurs facultés » financières. En écho à leur exil fiscal, la patronne des patrons Laurence Parisot évoque un « relent de guerre civile » et dénonce « un retour à 1789 ». Et si, justement, nous revenions à l’esprit de la Révolution ?

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Ah ça ira, ça ira, ça ira… Depuis quelques jours, l’histoire se répète. Gérard Depardieu, Alain Afflelou et consorts fuient la France, et dénoncent un climat rappelant 1789. Laurence Parisot, présidente du club des patrons, est solidaire. Il serait intéressant que ces exilés et leurs soutiens précisent ce qu’ils redoutent dans ce « retour à 1789 ». Craignent-ils la fin d’un régime tyrannique ? La mise en place d’une nouvelle déclaration des Droits de l’Homme ? Ou un souffle aiguisé sur leur nuque ? Des canons sont-ils braqués sur le siège du Medef, sur Neuilly-sur-Seine ou le parvis de la Défense ? Veulent-ils constituer à nos frontières des armées de conseillers fiscaux et de spéculateurs financiers pour faire triompher la contre-révolution ?

Ce que redoutent ces braves patriotes, c’est avant tout l’idée d’égalité issue de la Révolution française. Notamment l’article 13 de la déclaration des droits de l’Homme de 1789 : « Pour l’entretien de la force publique et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. » Le point commun entre ces illustres personnes et leurs prédécesseurs du 18ème siècle réside dans leur fortune. Aussi dans l’aristocratie – oligarchie dirait-on aujourd’hui – à laquelle ils se sentent appartenir.

Depardieu, pur produit des subventions publiques

Tandis que les nobles d’hier phagocytaient directement un large pan des fruits des travaux de leurs sujets, la fortune de ces aristocrates modernes s’est constituée en grande partie grâce aux principes de solidarité qu’ils condamnent aujourd’hui. Cette oligarchie considère qu’elle seule est légitime à déterminer ce qu’elle doit – et ce qui serait bénéfique – à la société. Elle souhaite pouvoir distribuer la charité comme elle l’entend, et choisir ses pauvres. Quant à contribuer « en raison de leurs facultés » à la solidarité nationale, pas question.

Sans subventions publiques – 309 millions d’euros distribués par le CNC en 2011 – et batailles homériques pour « l’exception culturelle », le cinéma français ressemblerait aujourd’hui aux productions canadiennes. Et notre brave Depardieu disposerait de la notoriété et des revenus d’une vedette de « Plus belle la vie ». La fille du dictateur ouzbek n’a pas fait appel à ces derniers pour une prestation dans une série locale contant les origines de la soie d’Asie centrale, et pour un duo chantonné fort poétique (ou pathétique). Depardieu doit sa fortune à sa notoriété, aux rôles qu’il a endossés et qu’il a fait fructifier. Sans financements publics, sans redistribution – horreur ! – des subsides de ces œuvres, pas de « carrière américaine ». Et surtout pas de cachets mirobolants. Souvenons-nous des émoluments perçus par Gégé pour les inoubliables chefs d’œuvres que furent Bogus (2,6 millions d’euros), L’Homme au masque de fer (2,3 millions d’euros) ou Vatel (2,4 millions d’euros).

Afflelou : merci les cotisations sociales !

Le cas Afflelou est différent, mais tout aussi symptomatique de cet état d’esprit de nantis égoïstes. Qui sait qu’Afflelou, la société éponyme, a été condamnée par la Cour d’appel de Paris le 20 septembre dernier à verser 1,2 millions d’euros de dommages et intérêts pour concurrence déloyale à l’enseigne Optical Center ? Étrangement la presse n’a pas repris cette information publiée par l’association de consommateurs Que Choisir. Peut-être son statut d’annonceur est-il à l’origine de ces pudeurs. Pourtant qu’apprend-on avec ce jugement ? Que le philanthrope qui rend la vue à de nombreux concitoyens fraude les mutuelles en arrangeant ses méthodes de facturations.

En cause : « Le gonflement artificiel des factures afin de permettre aux clients d’atteindre le montant le plus proche possible de leur forfait maximal de remboursement, voire l’obtention d’un remboursement en l’absence d’un besoin médical », écrit Que Choisir. Face à ces pratiques, la Cour d’appel observe que « les sociétés Alain Afflelou n’ont pas pour autant réagi, ni ne justifient de la mise en place d’une politique auprès des franchisés et de ses succursales afin d’y remédier ». Gonfler la feuille d’impôts, pas question. Mais gonfler les factures payées par les mutuelles – mutualisation, ce n’est pas synonyme de redistribution ? – et leurs sociétaires, aucun scrupule.

Le Canard Enchaîné indiquait par la voix de Christian Py, président du Syndicat national des centres d’optique mutualistes, qu’un opticien « arrive à bien vivre en vendant trois paires de lunettes par jour ». Il en déduisait que « la marge commerciale des opticiens s’élèverait, en moyenne, à plus de 60 %. Qui dit mieux, à part l’industrie du luxe ? » [1]. Or ces taux de marges dignes de Dior ou de Louis Vuitton – appartenant à Bernard Arnault, autre compagnon d’exil – s’appliquent à un marché de 5,3 milliards d’euros de lunettes vendues.

Ces dépenses d’optique ont été financées en 2011 à 5 % par la sécurité sociale et à 68 % par les complémentaires santé. Ce sont donc les cotisations sociales des Français et leurs cotisations aux mutuelles qui ont assuré la fortune de cet entrepreneur « innovant ». Cela n’empêche pas ce fou d’Afflelou de considérer que « le système en France est extrêmement défavorable pour tous les chefs d’entreprise et ceux qui cherchent à entreprendre » et de dénoncer une « fiscalité injuste et confiscatoire » [2]. C’est la redistribution « imposée » par la société qui a construit la fortune de ces individualistes forcenés. Leurs craintes de spoliation est largement surjouée – la palme à Gérard évidemment – car la révolution fiscale promise par l’ex-candidat Hollande a été réduite à peau de chagrin par le président élu et se résume essentiellement à une augmentation de la TVA, impôt par définition injuste car non progressif. Et le peu de symboles qui restent, un impôt exceptionnel à 75% au-delà d’un million d’euros de revenus, vient d’être censuré par le Conseil constitutionnel pour un problème de calcul.

Des études légèrement plus scientifiques que les lieux communs véhiculés par nos fuyards ont été réalisées par l’économiste Thomas Piketty [3] sur l’état de la fiscalité française :

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Contrairement à ce que stipule le préambule de notre Constitution, l’impôt n’est plus progressif pour les 5 % les plus riches. Nos déserteurs fiscaux ne sont que la face émergée de l’iceberg. Peut-être ont-ils raison. Peut-être est-il temps de revenir à l’esprit de la Révolution. De remettre au programme l’abolition des privilèges. Rassurons-les : sans la guillotine. Mais avec détermination.

Benoît Lorentz

Notes
[1] Le Canard Enchaîné du 11 avril 2012.

[2] Le Monde du 22/12/2012.

[3] Avec Camille Landais et Emmanuel Saez, Pour une révolution fiscale, janvier 2011, La République des idées/Seuil
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Ven 22 Fév 2013 20:56

Exode fiscal des riches : le gros pipotage
mis en ligne le
22/02/2013
Actuchomage


lu sur http://www.millebabords.org/spip.php?article22848

mis en ligne le
22/02/2013
Actuchomage
Exode fiscal des riches : le gros pipotage
http://www.actuchomage.org/20130222...

Vendredi, 22 Février 2013 07:34

Soyons rassurés : la France reste le pays européen abritant le plus de millionnaires, qui ne sont pas si nombreux qu’on le dit à nous quitter.

Mercredi, Marianne a déniché le détail qui tue dans Le Figaro — journal qui, pourtant, fait partie de ces « purs esprits » affirmant à l’envi que le matraquage fiscal infligé aux riches par "la gauche" se traduit par un exil massif des plus fortunés à l’étranger (Belgique, Suisse, Royaume-Uni, USA…).

« Bercy a recensé 250 déclarations d’exit tax entre mars 2011 et décembre 2012 », annonçait le quotidien de Serge Dassault, mars 2011 correspondant à l’entrée en vigueur, sous le gouvernement Fillon, de ce nouvel impôt qui oblige les ménages détenant plus de 1,3 million d’euros en actions et décidant de déménager hors de France à payer une taxe sur les plus-values latentes liées à leurs actions. Bénéfice récolté pour l’instant par le fisc : 42 petits millions, soit en moyenne 168.000 € par tête de pipe. « Les fuites recensées par l’exit tax sont plutôt des données minimales », conclut bien évidemment Le Figaro. Pour Marianne, c’est au contraire « un indicateur fiable pour mesurer ceux qui, parmi les plus riches contribuables, choisissent de partir ».

Donc « la fuite, l’exil, que dis-je, l’exode fiscal dont on nous a rebattu les oreilles pendant des mois se résume au départ de 250 personnes » et des brouettes, constate Laurent Neumann qui détaille leur répartition. Et là, crise de rire : « Depuis l’arrivée de la gauche au pouvoir, il y a plutôt moins de candidats à l’exil fiscal que sous Nicolas Sarkozy — et ce, malgré tous les cadeaux fiscaux que ce dernier avait consenti à nos compatriotes les plus riches. Bref, le grand exode fiscal des riches, c’était bidon ! »

Le Monde confirme, taclant les excès médiatiques sur le phénomène, et relativise, élargissant le constat aux redevables de l’ISF (entre 600 et 850 départs par an) puis aux retours de contribuables "exilés" (270 par an en moyenne), des chiffres qui restent stables. Cependant, parmi ces mouvements, aucune distinction n’est faite sur leurs motivations : il est facile, par idéologie, de mettre tout le monde dans le même sac en prétendant que les gens qui quittent la France le font pour des raisons purement fiscales alors que nombre d’entre eux s’en vont notamment pour des raisons professionnelles. De même, il serait intéressant de comparer le volume de ces "exils" de Français avec celui des exilés d’autres pays riches qui s’installent sur notre territoire, comme les Belges ou les Britanniques...

Et Samuel Laurent de rappeler que la France abrite un nombre considérable de millionnaires (1er rang européen devant l’Allemagne ou le Royaume-Uni, 3e rang mondial derrière les Etats-Unis et le Japon). Ces 2,6 millions de nantis qui échappent à la crise — tandis qu’au bas mot 15 millions de salariés et de chômeurs en paient le prix fort — ne semblent pas se plaindre du traitement qu’on leur inflige...

SH
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Mer 27 Fév 2013 18:50

Qui s’enrichit pendant la crise ?
le 26 février 2013

lu sur http://www.inegalites.fr/spip.php?article1156

Entre 2008 et 2010, les 10 % les plus pauvres ont perdu 520 millions d’euros, alors que les 10 % les plus riches se sont enrichis de 14 milliards.
2008-2010 : les riches plus riches

La crise n’empêche pas que la France continue à s’enrichir. Entre 2008 et 2010 (dernière année connue), le revenu global des ménages, après impôts et prestations sociales, s’est accru de 23,8 milliards d’euros, inflation déduite. Si la richesse était équitablement répartie, chaque tranche de 10 % aurait donc dû recevoir 2,4 milliards, soit un hausse de 1,7 %. Mais cette richesse a été captée par une minorité.

Entre 2008 et 2010, les 10 % les plus pauvres (ils touchent moins de 870 euros par mois pour une personne seule [1]) ont vu la masse globale de leurs revenus baisser de 519 millions d’euros, soit -1,1 %. Pendant ce temps, les 10 % les plus riches (au moins 3 000 euros de revenu par mois pour une personne seule) ont accru leurs revenus de 14 milliards sur cette même période, soit +4,3 %. La tranche comprise entre les 10 % et les 20 % les plus pauvres (entre 870 et 1 080 euros de revenus mensuels) a connu la plus grosse perte : -1,5 milliard (-2%).

Les 30 % les plus pauvres n’ont rien perçu de l’enrichissement du pays entre 2008 et 2010 : ils touchent au total 3,2 milliards d’euros en moins... Les 10 % les plus riches en ont obtenu 59%, et les 30 % les plus aisés (à partir de 2 000 euros par mois pour une personne seule) 96 %.

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La répartition du revenu depuis 10 ans

Les 10 % les plus pauvres reçoivent 3,5 % de l’ensemble du revenu global en 2010, contre 24,9 % pour les 10 % les plus riches. Au cours des dix dernières années, la répartition s’est déformée au profit des plus aisés, qui recevaient 23,5 % du revenu total en 2000. Au cours des dix dernières années, le revenu total des ménages a augmenté de 218 milliards, dont 70,6 milliards (un tiers de l’ensemble) est revenu aux 10 % les plus favorisés, contre 4,1 milliards (2 % de l’ensemble) aux 10 % les moins favorisés. Les 30 % les plus pauvres ont touché 12 % de l’ensemble et les 30 % les plus riches 55 %...

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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Mer 6 Mar 2013 20:43

Les milliardaires, toujours plus riches et plus nombreux

lu sur http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-milliardaires-toujours-plus-131862
Le magazine américain Forbes vient de publier son palmarès annuel des plus grosses fortunes mondiales.

Pour la quatrième année consécutive, c’est le Mexicain Carlos Slim qui est l’homme le plus riche au monde avec une fortune estimée à 73 milliards de dollars (4 milliards de plus par rapport à l’an dernier).

Chez les femmes, c’est Liliane Bettencourt qui arrive en tête avec une fortune estimée à 30 milliards de dollars ( 6 milliards de plus) . Elle passe de la 15e à la 9e place .

Juste derrière elle on trouve un autre français, Bernard Arnault avec 29 milliards de dollars.

Ces riches si maltraités en France se portent très bien, merci pour eux !

Il faut savoir que l’on dénombre 210 milliardaires de plus que l’année dernière et leurs fortunes cumulées s’élèvent à 5.400 milliards de dollars. Les milliardaires n’ont jamais été aussi nombreux dans le monde, on en dénombre 1 426.

Vive la crise !

Dans le même temps on compte 1 300 000 000 d’êtres humains qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Mais ne confondons pas les milliards, d’un coté les dollars, de l’autre, les pauvres.

Prière de ne pas comparer, sinon gare au populisme et à la démagogie !

L’augmentation du nombre de milliardaires entre 2012 et 2013 (+210), mais aussi celle de leurs fortunes cumulées (+17%), est liée à deux facteurs.

Tout d’abord une inflation légèrement positive qui fait mathématiquement croître les fortunes exprimées en prix courants, mais cela n’explique qu’une petite partie de l’évolution.

L’explication principale est ailleurs, elle vient du fait que le prix des actifs est reparti à la hausse. Les grandes fortunes font donc des plus-values importantes. Ces gains en capital gonflent les actifs de tous les riches, et permettent à certain d’entre eux de passer la barre du milliard.

L’argumentation pour justifier de telles fortunes, c’est que cela profite à tous, notamment par le biais de créations d’emplois. C’est peut-être vrai pour certains grands patrons mais moins pour Liliane Bettencourt ou les frères Koch par exemple, qui sont des héritiers.

Cette augmentation du nombre de milliardaires dans le monde est tout à fait caractéristique de la montée des inégalités.

C ‘est à partir des années 80 que les inégalités sont reparties à la hausse avec les politiques libérales appliquées par Reagan et Thatcher notamment. Les politiques publiques se sont alors tournées en faveur des grandes fortunes, particulièrement grâce à la baisse de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les successions.

Et si l’on revenait à un peu plus de justice et de redistribution, comme avant les années 80 ?
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Dim 24 Mar 2013 19:21

Les plus grandes fortunes mondiales


lu sur http://www.inegalites.fr/spip.php?article1071

La fortune annuelle de l’homme le plus riche du monde est 100 millions de fois supérieure au seuil de pauvreté mondial et représente 19 millions de fois la richesse médiane par adulte...




Les plus grandes fortunes annuelles mondiales représentent de deux à quatre millions d’années de Smic français 2013. Si l’on compare ces sommes avec le seuil de pauvreté mondial (562 euros annuels, soit moins de deux dollars par jour), Carlos Slim Helu, l’homme le plus riche du monde, possède une fortune qui lui est 100 millions de fois supérieure. Il est aussi à la tête d’une richesse 19 millions de fois supérieure à la richesse médiane par individu dans le monde. Le premier Français, en fait la première française, arrive en 9e position de ce classement 2013 réalisé par Forbes. Il s’agit de Liliane Bettencourt (et sa famille), à la tête de l’Oréal, dont la fortune est équivalente à 2 millions d’années de Smic, 41 millions de fois le seuil de pauvreté mondial ou encore 8 millions de fois la richesse médiane par adulte. Elle est suivie de près par Bernard Arnault, dernier de ce top 10.

Même si elles concernent une minorité de personnes dans le monde, ces sommes illustrent le grand écart qui existe entre les revenus de la plupart des individus et ces immenses fortunes. Il est intéressant de noter les discours qui justifient ces richesses (le talent individuel, les responsabilités, le travail etc.). Mais aussi la façon dont les plus fortunés, soit se tiennent à l’écart des médias, soit mettent en avant leur générosité (notamment Bill Gates et Warren Buffet) par le biais de fondations ou d’actions caritatives, s’attirant ainsi un courant de sympathie, ce qui leur permet aussi de légitimer leur fortune.

lire la suite ici http://www.inegalites.fr/spip.php?article1071
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Mer 8 Mai 2013 15:57

Comment jeter les banquiers voyous en prison, en dix leçons

lu sur http://www.bastamag.net/article3045.html

Par Agnès Rousseaux (29 avril 2013)


Faire condamner les responsables de la crise financière : telle est l’ambition de l’Islande depuis quatre ans. Nomination d’un procureur spécial, investigations sur les crimes économiques, levée du secret bancaire... Si tout n’est pas rose sur l’île, une chose est sûre : face à la pire crise bancaire de l’histoire, l’Islande fait passer les intérêts des citoyens avant ceux des banquiers. Et a décidé de mettre fin à l’impunité des délinquants de la finance. Mode d’emploi d’une sortie de crise pas comme les autres.
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Imaginez en France 20 000 agents de l’Etat chargés d’enquêter sur les crimes économiques, cherchant des preuves, interrogeant des témoins, fouillant dans les moindres recoins des archives des banques, plaçant en détention provisoire PDG, dirigeants ou traders. Plus de secret bancaire, accès illimité à toutes les informations. Un seul objectif : faire condamner les responsables de la crise financière. Science-fiction ? C’est pourtant la voie choisie depuis quatre ans par l’Islande, avec des moyens à la mesure de ce petit pays de 320 000 habitants.

Octobre 2008. L’onde de choc de la crise des subprimes qui secoue les États-Unis arrive en Islande. Le tsunami financier submerge l’île. En 48 heures, les trois principales banques du pays (Glitnir, Kaupthing et Landsbanki) se déclarent en faillite. Elles détiennent des actifs d’un montant dix fois supérieur au PIB islandais ! Et sont incapables de faire face. En cause, un secteur bancaire hypertrophié, fragilisé par le développement de crédits à bon marché, le gonflement de la sphère financière, la fusion des banques d’investissement et des banques commerciales, des pratiques de gestion plus que douteuses... « Que Dieu sauve l’Islande. » Telle est la conclusion du discours télévisé du Premier ministre, alors que s’effondre le secteur bancaire. C’est la débâcle.

Quatre ans et une Assemblée Constituante plus tard, l’Islande a retrouvé quelques couleurs. Fin 2012, le taux de chômage – qui dépasse les 8 % en 2009 et 2010 – est redescendu à 4,4 %. Inlassablement, les autorités traquent les responsables de la crise. Et prouvent qu’un pays peut survivre à un crash mondial, sans endetter ses citoyens sur plusieurs générations. Ni transformer des dettes privées en dette publique, comme l’ont fait une grande partie des pays européens, dont la France. Comment l’Islande a-t-elle réussi à se remettre aussi vite, alors que plus au Sud, Espagne, Grèce et Portugal s’enfoncent dans l’austérité ? Petit mode d’emploi.

1 - Enquêter sur les crimes financiers

Première étape : établir les responsabilités. C’est le rôle d’Olafur Hauksson. En 2008, il était commissaire de police dans une petite ville côtière, à 50 kilomètres de Reykjavik, la capitale. Lorsque la gauche arrive au pouvoir début 2009, la nouvelle Premier ministre, Johanna Sigurdardottir, le nomme Procureur spécial. Sa mission ? Traduire en justice les responsables de l’effondrement économique du pays. Pour cela, il assure deux fonctions : enquêteur et procureur. « Je décide des investigations à lancer sur les délits commis, mais aussi des poursuites en justice, explique Olafur Hauksson. Nous enquêtons et poursuivons en même temps. Nous travaillons des deux côtés de l’Atlantique, et à l’échelle européenne. » Comme par exemple au Luxembourg, où en avril dernier une trentaine d’agents ont perquisitionné les locaux de la banque Landsbanki, pour y confisquer des données utiles aux investigations du Procureur spécial.

2 - Donner à la justice des moyens conséquents

Ces deux missions sont parfois difficiles à mener de front, mais garantissent une très bonne connaissance des dossiers, face à l’armée d’avocats engagés par les banquiers. « Nous devons nous battre à chaque étape. Nous avançons doucement mais sûrement ». Depuis quatre ans, l’équipe s’est étoffée. En février 2009, son service compte cinq personnes. Aujourd’hui, il est à la tête d’une équipe de 110 agents. Des moyens conséquents. Avant la crise, le service d’investigation sur les crimes économiques employait seulement 15 personnes.

3 - Lever le secret bancaire

Autre élément essentiel : la modification de la loi sur le secret bancaire. « Si on devait approcher les banques avec des mandats du juge pour obtenir des informations, la procédure serait très longue », détaille le procureur. Pour accélérer le processus, le Parlement a décidé de lever le secret bancaire. « Les banques sont tenues de nous fournir tous les documents dont nous avons besoin. Ce qui a grandement simplifié notre travail. » Des experts internationaux ont également été sollicités, comme Eva Joly, pour venir renforcer le travail du procureur et de son équipe.

4 - Punir les délinquants en col blanc

Une fois les enquêtes menées, reste à faire aboutir les procédures judiciaires. Mises en examen et procès ont commencé. Au total, une centaine de personnes devraient être inculpées d’ici fin 2014, assure Olafur Hauksson. En majorité d’anciens responsables du secteur financier. Et pas question de renouer avec l’impunité. Les têtes tombent les unes après les autres. Et les condamnations pleuvent. Anciens PDG et ex-dirigeants écopent de peines de prison. Et pas des peines symboliques : de plusieurs mois à plusieurs années de prison ferme pour la plupart d’entre eux.

Tels ces deux anciens dirigeants de la banque Byr, condamnés à quatre ans et demi de prison en 2012. Alors que leur banque était sur le point de faire faillite, ils ont octroyé un prêt de 6 millions de dollars à une holding. Celle-ci a utilisé l’argent pour leur racheter les actions de la banque qu’ils détenaient personnellement... Le hold-up était presque parfait. Ou tel le PDG de la banque Landsbanki, Sigurjon Arnason : il passe une partie de l’année 2012 en cellule de confinement pendant que la justice enquête sur ses possibles délits. Imaginez Daniel Bouton, ex-PDG de la Société Générale, placé en détention provisoire pendant l’enquête sur l’affaire Kerviel ! Impossible ? Pas en Islande. D’autres dirigeants sont inculpés pour manipulation du cours des actions, fraude, évasion fiscale ou délit d’initié [1]. Il faut dire que les dirigeants des grandes banques locales ne s’embarrassent ni avec l’éthique, ni avec la loi [2].

5 - Faire le ménage dans l’oligarchie administrative et politique

Le Procureur spécial fait également le ménage dans l’administration. Baldur Gudlaugsson, directeur de cabinet du ministre des Finances en 2008, est condamné à deux ans de prison ferme pour délit d’initié [3]. « Nous avons fait du bon travail, estime Olafur Hauksson. Mais cela demande beaucoup de temps. Une grande partie de notre travail d’investigation sera terminé d’ici fin 2014. Tous les responsables de la crise bancaire seront poursuivis à cette date. Si, bien sûr, les preuves le permettent. » En comparaison, aux États-Unis, aucun dirigeant de banque n’a été poursuivi suite à la crise des subprimes. L’organisme de contrôle des marchés financiers – la SEC (Securities and Exchange Commission) – a annoncé avoir sanctionné 39 hauts fonctionnaires pour leurs décisions lors de l’effondrement du marché immobilier.

La « purge » du secteur bancaire islandais permettra-t-elle de prévenir de nouveaux abus ? « Le système n’a pas changé, tempère Árni Daníel Júlíusson, chercheur indépendant et membre d’Attac Islande. Mais certaines personnes en ont été exclues, les responsables bancaires ont complément changé. Et l’Islande n’est pas autant ouverte qu’avant au système financier international ».

6 - Assurer une totale transparence

Pour faire toute la lumière sur cette crise, le Parlement islandais, a également mis sur pied une Commission spéciale d’enquête. Son travail : établir une chronologie de la crise, analyser avec minutie le processus d’effondrement bancaire, examiner les responsabilités de chacun des acteurs économiques.
Expliquer comment la taille des trois principales banques a été multipliée par 20 en sept ans ! Ou pourquoi les propriétaires de ces banques en étaient également les principaux emprunteurs...

Le résultat de cette commission [4] est impressionnant : huit livres, soit plus de 2500 pages, relatant dans le détail la crise de 2008. « Tous les citoyens ont accès à ce texte, qui est disponible dans les librairies depuis 2010, explique Árni Daníel Júlíusson. Il donne clairement le nom de tous les responsables de cette crise, et montre comment les responsables politiques n’ont rien fait, alors qu’ils savaient qu’un effondrement était en cours. » Le texte va jusqu’à révéler les courriels échangés entre responsables bancaires, mettant en évidence qui avait accès à quelle information, qui a pris les décisions et sur quelles bases.

7 - Ne surtout pas écouter le FMI

Si ces mesures ont été mises en place, c’est que le peuple islandais ne s’est pas laissé faire. Et n’a pas cédé aux injonctions du FMI et de l’Union européenne. Alors qu’elles se déclarent en faillite, les trois grandes banques islandaises sont nationalisées, dont une filiale qui va faire parler d’elle : Icesave (filiale de Landsbanki). Le drame islandais prend alors une tournure internationale. Car Icesave est un service bancaire sur internet créé en 2006 pour attirer les investisseurs européens, grâce à un taux d’intérêt très attractif (jusqu’à 7%). Pari réussi : ceux-ci affluent depuis le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Parmi les clients, l’Université de Cambridge, la police de Londres, ou la commission qui gère les finances des collectivités locales britanniques. Les agences Icesave à l’étranger ne sont pas des filiales : en cas de faillite, c’est bien l’Islande qui est garante en dernier recours de ces dépôts. Et personne ne se pose la question de savoir comment ce pays de 320 000 habitants pourra faire face en cas de problème. Résultat : en 2008, les banques islandaises font défaut sur 85 milliards de dollars ! Six fois le PIB du pays ! Les dépôts d’Icesave se sont évaporés comme neige au soleil.



Pour éviter contagion et panique, le Royaume-Uni et les Pays-Bas décident rapidement de rembourser les pertes subies par leurs ressortissants dans le naufrage d’Icesave. Le FMI, appelé en renfort, demande à l’Islande de dédommager les deux États. Le peuple islandais refuse. Pas question que les contribuables remboursent la dette Icesave, de 4 milliards d’euros. C’est le début de la « Révolution des casseroles », révolte citoyenne au son des ustensiles de cuisine. Les Islandais refusent par référendum, à deux reprises, en 2010 et 2011, un accord de remboursement [5] et la proposition d’étaler les versements : l’équivalent d’environ 100 euros par mois par habitant, jusqu’en 2046… En septembre 2011, Landsbanki annonce finalement qu’elle remboursera elle-même les gouvernements britannique et néerlandais (à hauteur de 8 milliards d’euros) grâce à la vente de ses actifs, réévalués après le crash financier.

8 - N’accorder aucune confiance à la Commission européenne

L’affaire ne s’arrête pas là : la Commission européenne poursuit l’Islande [6]. Motif : violation de la directive européenne qui stipule qu’un minimum de 20 000 euros doit être assuré aux déposants d’une banque en faillite [7]. L’obligation de créer un fonds de garantie n’implique pas de garantir les dépôts avec de l’argent public, argumente l’Islande. Le 28 janvier dernier, la justice européenne a tranché : l’Islande avait le droit de refuser le remboursement. La liquidation de Landsbanki, dont les actifs ont permis de rembourser la dette Icesave, a donc suivi une procédure « normale ». C’est pourtant le contraire qui a été fait dans le reste de l’Europe, lorsque les gouvernements ont apporté des garanties sur fonds publics, pour sauver les banques – et les grands actionnaires – au détriment de l’ensemble des contribuables. Cette décision de justice ouvrira-t-elle la voie pour d’autres pratiques ?

9 - Placer les intérêts des citoyens avant ceux des banquiers

A chaque étape de la crise financière, l’Islande a placé les besoins de sa population avant ceux des marchés ou des banques – souvent sous la pression de la rue. Si des mesures d’économie budgétaire ont été votées, on est loin des destructeurs plans d’austérité appliqués dans d’autres pays européens. Les hausses d’impôts ont visé principalement les plus hauts revenus. Et la dévaluation de la couronne a dopé l’économie. Depuis 2008, les banques islandaises ont allégé la dette de plus d’un quart de la population – l’équivalent de 13% du PIB [8]. Un accord entre le gouvernement et les banques les a obligé à effacer une partie des dettes immobilières des particuliers, lorsque celles-ci étaient supérieures à 110% de la valeur du bien. En 2010, la Cour suprême a également déclaré illégaux les prêts indexés sur une devise étrangère : les emprunteurs n’ont plus à faire les frais de la dévaluation de la monnaie islandaise.

10 - Refonder la démocratie, un travail à long terme

Tout irait donc pour le mieux en Islande ? Les partis conservateurs et libéraux – ceux-là même qui ont préparé le terrain à la crise de 2008 – ont pourtant remporté les élections législatives le 27 avril. Sans doute des années de rigueur budgétaire et l’endettement persistant des propriétaires immobiliers ont-ils eu raison de la coalition de gauche, qui avait pris les rênes du pays en 2009.
Si Geir Haarde, Premier ministre en 2008, a dû répondre de ses actes, d’autres responsables politiques n’ont pas été inquiétés. Et le pays est toujours marqué par un puissant réseau de clientélisme, qui pèse sur la société islandaise.

Symbole de cette oligarchie politique et économique : David Oddson, premier ministre pendant 20 ans, gouverneur de la Banque centrale en 2008, est aujourd’hui directeur d’un des grands journaux du pays, d’où il assure la couverture médiatique de la crise économique. Un peu comme si on avait nommé Richard Nixon à la tête du Washington Post pendant le Watergate, compare Le monde diplomatique. L’Islande a-t-elle tiré des leçons de la crise ? « Au moins, les responsables économiques et les banquiers sont désormais conscients que les infractions peuvent être condamnées », souligne Árni Daníel Júlíusson, d’Attac. Et une partie des responsables de la crise financière dorment en prison. Une voie que d’autres pays n’ont pas encore eu le courage de suivre. Sans parler de ceux qui ont capitulé avant même de livrer bataille.

Agnès Rousseaux

@AgnesRousseaux sur twitter

Illustrations : CC Occupydesign


Notes


[1] Les dirigeants de Landsbanki ont été inculpés pour manipulation du cours des actions, avant l’effondrement du système bancaire. Un dossier de 30 pages recensant les charges retenues contre eux établit notamment comment la banque a acheté pour près d’un demi-milliard de dollars de ces propres actions, pour soutenir le cours de celle-ci, avant l’effondrement. Cette accusation concerne également les dirigeants de la banque Kaupthing.


[2] Pour la banque Glitnir, les condamnations de dirigeants se succèdent depuis quelques mois. Décembre 2012 : Larus Welding, ancien PDG, et Gudmundur Hjaltason, ancien directeur, sont condamnés à 9 mois de prison pour fraude. Ils ont approuvé un prêt à une entreprise qui détenait des actions de Glitnir, afin que l’entreprise puisse à son tour rembourser une dette à Morgan Stanley. Ce prêt a entrainé une perte de 53 millions d’euros pour la banque. Février 2013 : Bjarni Armannsson, ancien PDG de la banque est accusé d’évasion fiscale. Mars 2013 : Fridfinnur Ragnar Sigurdsson, ancien dirigeant, est condamné à un an de prison pour délit d’initié, pour avoir vendu en 2008 des actions de la banque à cinq reprises. Du côté de la banque Kaupthing, même traitement : Sigurdur Einarsson, ancien président, a été condamné à rembourser 3,2 millions d’euros.


[3] Membre d’un comité gouvernemental de surveillance sur la stabilité financière, il avait vendu ses actions de la banque Landsbanki deux semaines avant la faillite de celle-ci...


[4] Composée d’un juge de la cour suprême, du médiateur parlementaire et d’une professeure de l’Université de Yale (Etats-Unis), épaulés par des historiens et des économistes.


[5] L’accord soumis au vote en 2010 porte sur une remboursement de 3,7 milliards d’euros, versés au Royaume-Uni et aux Pays-Bas de 2016 à 2023. 93 % des Islandais (contre 2%) le refusent lors du référendum de 2010.


[6] Devant le tribunal de l’Association européenne de libre-échange (AELE)


[7] Suite à la crise de 2008, ce montant garanti a été relevé en 2009 de 20 000 à 100 000 euros par déposant.


[8] Selon un rapport de Icelandic Financial Services Association. Le montant des créances effacées serait d’environ 1,6 milliards de dollars, d’après les décisions de justice enregistrées.
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Dim 30 Juin 2013 15:30

Stratégie du choc : comment le FMI et l’Union européenne bradent la Grèce aux plus offrants

lu sur http://www.bastamag.net/article3127.html?id_mot=80

Par Agnès Rousseaux (20 juin 2013)

C’est l’heure des soldes. La plus grande promotion du 21ème siècle. Tout doit disparaître ! Pour tenter de réduire sa dette, la Grèce liquide tous ses biens publics : énergies, transports, compagnies des eaux, universités, rivages préservés... Le pays s’enfonce toujours plus dans une crise économique sans fin, malgré les « plans de sauvetage » européens. Ceux-ci profitent en grande partie au secteur financier, alors que pour les Grecs, l’austérité est devenue un mode de vie. Reportage à Athènes, auprès d’un peuple victime du traitement de choc imposé par le « capitalisme du désastre ».
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« Plus d’un tiers de la population grecque n’a plus accès à la sécurité sociale », estime Giorgos Vichas, cardiologue. A la clinique autogérée de Hellinikon, en banlieue d’Athènes, une centaine de médecins soignent bénévolement des patients toujours plus nombreux. Depuis un an et demi, 10 000 personnes ont franchi les portes de ce dispensaire de fortune, planté au milieu d’une ancienne base militaire américaine. Avec les coupes drastiques des salaires – baisse de 40 % en quelques années – même ceux qui ont un travail n’ont souvent plus les moyens de payer les frais médicaux. Et les hôpitaux publics grecs manquent de médicaments, notamment pour le traitement des cancers.

lire la suite ici http://www.bastamag.net/article3127.html?id_mot=80
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Ven 5 Juil 2013 17:24

Affaire Bettencourt : la cour d’appel de Versailles impose une censure

lu sur http://www.rue89.com/2013/07/04/affaire-bettencourt-cour-dappel-versailles-impose-censure-243973

Dans un arrêt assez surprenant, la cour d’appel de Versailles a condamné ce jeudi sous astreinte (10 000 euros par jour et par article) Mediapart et Le Point à retirer de leur site les enregistrements « volés » chez Liliane Bettencourt. Y compris les textes relatant le contenu de ces enregistrements.

C’est clairement un acte de censure judiciaire, comme rarement on en a connu en France depuis des années. Ni Mediapart, ni Le Point ne sont à l’origine de ces enregistrements : c’est le majordome de Liliane Bettencourt qui, énervé de voir sa patronne « se faire abuser par des gens sans scrupules », a décidé un jour d’enregistrer les conversations chez la milliardaire.


Le début du procès

•Juillet 2010 : le tribunal de Paris donne raison à Mediapart et au Point ;
•juillet 2010 : la cour d’appel de Paris infirme l’ordonnance du tribunal ;
•octobre 2011 : la Cour de cassation infirme le jugement du tribunal de Paris.

La méthode est déloyale, mais Mediapart et Le Point n’y sont pour rien. Ils se sont bornés à écouter ces bandes, et à en isoler des extraits pour illustrer des articles dont nul ne conteste l’intérêt. Ils se sont gardés de publier les sons exposant la vie privée des occupants de l’hôtel particulier de Liliane Bettencourt.

Paradoxe : les informations, légitimes, apportées par ces articles ont conduit à plusieurs mises en examen ; la justice trouve ainsi légitime d’exploiter ces enregistrements pour mettre des gens en examen, mais illégitime de s’en servir pour étayer une information de presse...
Un coup de canif contre la liberté d’informer

Si l’affaire va jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, il est probable que celle-ci donnera tort à la justice française, comme elle l’a fait à de nombreuses reprises. Elle considère en effet comme relevant du doit des médias de « communiquer, dans le respect de ses devoirs et de ses responsabilités, des informations et des idées sur toutes les questions d’intérêt général ». Elle avait ainsi donné raison au Canard enchaîné, qui avait publié la déclaration des revenus imposables de Jacques Calvet, ancien patron de PSA. Là aussi, il s’agissait d’un conflit entre « vie privée » et « droit d’informer ».

En attendant, Rue89 apporte son soutien à Mediapart et Le Point. Nos deux confrères, dans cette affaire, n’ont fait que leur métier. Il est dommage de voir, une fois de plus, une institution française donner un coup de canif contre la liberté d’informer.

Symbole aggravant : le même jour, la France a refusé l’asile à Edward Snowden, l’homme qui a lancé l’alerte sur le système d’espionnage américain Prism. Si les enregistrements censurés demandent l’asile politique à Rue89, ils seront les bienvenus !
L’un des enregistrements publiés par Mediapart

http://www.dailymotion.com/embed/video/xduld5_les-65-millions-de-bettencourt-sur_news

Patrice de Maistre parle à Liliane Bettencourt
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Re: Pauvres petits riches

Messagede pit le Ven 12 Juil 2013 01:02

Les 500 plus fortunés de France se sont enrichis de 25 % en un an
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Sam 3 Aoû 2013 18:14

Les plus grandes fortunes d’Europe en 2013
le 18 juillet 2013

lu sur http://www.inegalites.fr/spip.php?article1294&id_mot=114

Les plus grandes fortunes d’Europe valent entre 16 et 40 milliards d’euros. En tête, l’Espagnol Amancio Ortega, propriétaire de Zara, suivi de la famille Kamprad à la tête de Ikéa (Suède) et le Français Bernard Arnault (LVMH).
Avec une fortune de 39,7 milliards d’euros en 2013, l’Espagnol Amancio Ortega (Zara) est l’Européen le plus riche, selon le classement du magazine économique suisse Bilan [1]. Cette somme représente 3 millions d’années de Smic, 88 millions de fois le seuil de pauvreté mondial [2] ou encore 16,9 millions de fois la richesse médiane [3] détenue par une personne dans le monde... Le patron de Zara est suivi par la famille Kamprad (Ikéa) avec 35,7 milliards d’euros et le Français Bernard Arnault (LVMH) avec 23,5 milliards. Trois autres Français se classent parmi les dix plus grandes fortunes européennes : Liliane Bettencourt (L’Oréal), classée au 4e rang, la famille Mulliez (Auchan) au 6e rang et la famille Hermès au 8e rang de ce classement.

La richesse détenue par ces grands patrons représentent entre 1,2 et 3 millions d’années de Smic et elle est de 37 à 88 millions de fois supérieure au seuil de pauvreté mondial de 2013...

La crise a eu pour effet un effondrement des cours boursiers entre mai 2007 et fin 2008 mais depuis, les fortunes des plus riches repartent à la hausse.
la suite ici http://www.inegalites.fr/spip.php?article1294&id_mot=114
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Dim 25 Aoû 2013 17:34

En France, les riches sont de plus en plus riches, et les pauvres… de plus en plus pauvres
lu sur http://www.millebabords.org/spip.php?article24215

Voici mon dernier article publié chez Opera Mundi.
Merci de diffuser.
Amitiés,
Salim.

http://operamundi.uol.com.br/conteu...

Alors que la crise frappe de plein fouet les couches populaires et les classes moyennes, en France, les grosses fortunes ont augmenté leur richesse de 25% en un an à peine.

Avec une production annuelle supérieure à 1900 milliards d’euros, la France, cinquième puissance mondiale, n’a jamais été aussi riche de son histoire. Pourtant, depuis 1945, le pays n’a jamais compté autant de démunis avec plus de 8,6 millions de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, soit plus de 14% de la population. Un rapport gouvernemental dresse ce constat alarmant et reconnait « la massification d’une précarité qui touche des ménages auparavant protégés[1] ».

lire la suite ici http://www.millebabords.org/spip.php?article24215
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Re: Pauvres petits riches

Messagede Béatrice le Sam 19 Oct 2013 22:35

Paradoxe : les êtres humains, dont les Français, n’ont jamais été aussi riches !

Les inégalités ne cessent de croître. Pourtant la richesse monétaire des individus, à l’échelle mondiale, a doublé en une décennie ! Qui détient ces fortunes ? Quels sont les pays qui tirent leur épingle du jeu ? Quelle serait la richesse de chaque Français si on répartissait l’argent de manière égalitaire ? Réponses.

La richesse globale – ce que possède en valeur monétaire l’ensemble des 4,7 milliards d’êtres humains adultes – a battu un nouveau record historique en 2013 : 241 000 milliards de dollars (241 trillions), selon le rapport annuel sur la « richesse globale », publié début octobre par le groupe Crédit suisse, l’une des principales banques mondiales [1]. Malgré un affaissement en 2008, suite à la crise des subprimes, depuis 2000, cette richesse monétaire a doublé !

Pour calculer cette richesse individuelle, le Crédit suisse, s’appuyant sur les données nationales des 197 Etats, prend en compte les actifs financiers – compte épargne, portefeuille d’actions, fonds de pension privés, participations au capital – et le patrimoine non financier – immobilier principalement – de chaque individu, puis en soustrait la dette. Les actifs et les dettes détenues par l’Etat, « qui ne peuvent être facilement attribués à des particuliers », sont exclus de ce calcul, ainsi que les versements liés aux politiques sociales publiques, comme en France les pensions retraite de l’assurance vieillesse.

70% de pauvres

En moyenne, chaque adulte détient en théorie 51 600 dollars. Jamais les êtres humains n’ont été aussi fortunés, précise la banque ! Tout cela est bien sûr virtuel. Car le Crédit suisse dresse un panorama de la répartition de cette richesse. Et le fossé des inégalités est toujours aussi abyssal. Moins de 1% de la population possède à elle seule 40% des richesses mondiales. Et 83% de cette richesse est détenu par un relatif petit groupe de 400 millions d’individus (qui possèdent plus de 100 000 dollars chacun). Soit un peu plus de 8% de la population de la planète, résidant en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, dans quelques émirats du Golfe, en Australie ou au Japon. Sûrement parce que ce sont les seuls à véritablement créer de la richesse...


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Tout en bas de la pyramide, près de 70% des habitants – 3,2 milliards de personnes, principalement en Afrique subsaharienne et en Inde – se partagent 3% des richesses, soit moins de 10 000 dollars par individu. Entre les deux, une « classe moyenne » mondiale, rassemble les 23% de la population qui disposent d’un patrimoine de 10 000 à 100 000 dollars. Pour illustrer ces chiffres globaux, imaginez 12 individus qui doivent se partager 12 dollars. Au vu du mode de répartition actuel, un seul individu récupèrera 10 billets, les 11 autres se contentant des deux restant. Un modèle de fraternité…

La France, un éden de riches


Si la richesse globale augmente, la moitié de l’Humanité n’en bénéficie qu’à hauteur de 1%, rappelle le Crédit Suisse. Cette augmentation est aussi inégale selon les pays. Le Japon est le grand perdant, avec une baisse de 20% de sa richesse par individu, suivi par l’Argentine, le Brésil et la Russie. A l’inverse, les États-Unis ont engrangé 8 000 milliards de dollars cette année. Loin devant la Chine et l’Allemagne.

Et la France dans tout ça ? En matière de richesse globale, elle se porte bien, merci. Malgré le « pilonnage fiscal » dénoncé par la droite et l’extrême droite, et le manque de « compétitivité » des salariés claironnée par le Medef, la France est le 4ème pays où les individus se sont le plus enrichis en 2013, juste derrière l’Allemagne et la Chine. Si cette richesse était répartie de manière totalement égalitaire, chaque citoyen adulte disposerait d’environ 225 000 euros. Avec les Luxembourgeois, les Français seraient ainsi les citoyens les plus fortunés de la zone euro, devançant largement l’Allemagne (150 000 euros par adulte). Évidemment, il n’en est rien.

Une classe moyenne déclassée ?


Malgré « la haine des riches » qui sévit (à en croire la Une d’un news magazine), ceux-ci continuent d’accroître leur fortune. La France décroche même la médaille de bronze mondiale du nombre de millionnaires, derrière les États-Unis et le Japon, avec 2 210 000 millionnaires (en dollars), soit 4,6% de la population adulte [2]. Vient ensuite une grosse classe moyenne relativement aisée au vu de la situation mondiale : 51% de la population française possède entre 100 000 et un million de dollars. Une richesse générée en grande partie par la valeur de l’immobilier. Enfin une classe moyenne « inférieure » (entre 10 000 et 100 000 dollars) et « populaire » (moins de 10 000 dollars) représente chacune un peu plus de 20% de la population.

Richesse par adulte dans les pays de la zone euro :



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« L’Europe dans son ensemble représente 34% des individus dans le top 1% des détenteurs de la richesse mondiale, et la France à elle seule constitue près d’un quart du contingent européen. Cela reflète non seulement la richesse nette moyenne élevée des ménages français, mais aussi une plus grande inégalité financière que celle observée dans la plupart des autres pays de l’Union européenne », commente le Crédit Suisse. Une tendance qui se confirme depuis au moins dix ans, au vu de l’impressionnante progression du niveau de vie des 0,01% des Français les plus riches (voir ici). Les think tanks néo-libéraux hurleront sans doute à la manipulation marxiste ! L’oligarchie hexagonale rétorquera probablement qu’en nombre de méga riches – les individus possédant plus de 50 millions de dollars –, la France n’est qu’en 7ème position, derrière les indépassables États-Unis, suivi de loin par la Chine, l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni et le Japon. Triste sort !

http://www.bastamag.net/article3411.html
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Mer 21 Sep 2016 18:21

Les dix plus grosses multinationales pèsent davantage, financièrement, que 180 États

Notre monde est-il dominé par une poignée de multinationales ? Selon une étude réalisée par l’ONG britannique Global Justice Now, sur les 100 premières entités économiques mondiales – États et entreprises... –, 69 sont des multinationales et 31 des États [1]. Parmi ces entités économiques les plus importantes financièrement, figurent les groupes français Total, Axa, BNP Paribas et Société générale. L’État français est lui en 5ème position derrière les États-Unis, la Chine, l’Allemagne et le Japon. La première multinationale, l’états-unien Walmart, arrive en 10ème position, derrière le Canada mais devant l’Espagne.
Lire la suite ici http://www.bastamag.net/Les-dix-plus-gr ... nt-que-180
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Dim 18 Déc 2016 17:58

Les inégalités de niveau de vie continuent à augmenter

15 décembre 2016 - Depuis une vingtaine d’années, les inégalités de revenus augmentent. Les années 2010 sont marquées par une baisse du niveau de vie des plus pauvres. Un changement profond.
Si l’on prend comme point de comparaison le début des années 1970, les inégalités de revenus ont baissé. Depuis une vingtaine d’années, changement de cap : les inégalités repartent à la hausse. D’abord, les niveaux de vie des très riches se sont envolés. Depuis une dizaine d’années, ceux des plus pauvres diminuent. Le jugement que l’on peut porter sur les inégalités de revenus dépend de l’échelle de temps et de l’instrument de mesure que l’on utilise.
La suite sur http://www.inegalites.fr/spip.php?page= ... id_mot=130
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Dim 4 Juin 2017 19:32

Combien gagnent les très riches ?

2,7 millions d’adultes ont un revenu supérieur à 61 000 euros par personne [1] et par an avant impôts et prestations sociales en France (données 2013), selon des travaux réalisés à partir des données fiscales [2]. Ces près de trois millions de personnes se classent parmi les 10 % les plus riches. Le revenu moyen de cette tranche est de 111 000 euros par an. C’est sept fois plus que le revenu moyen des 50 % aux revenus les plus faibles (15 510 euros de revenus moyens) et trois fois plus que la tranche située entre les 50 % les plus pauvres et les 10 % les plus riches (38 920 euros en moyenne).

On entre au sein des 1 % les plus riches (270 000 personnes) à partir de 162 400 euros par an. En moyenne, les revenus annuels de cette tranche s’établissent à 360 000 euros. Au sommet de l’échelle, il faut percevoir plus de 536 000 euros l’an pour figurer dans le club des 0,1 % ultra-privilégiés (27 000 contribuables). Tout en haut, 267 individus toucheraient, selon leurs déclarations fiscales, près de 19 millions d’euros par an en moyenne.
La suite sur http://www.inegalites.fr/spip.php?page= ... id_mot=164
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Ven 14 Juil 2017 07:03

LES 10% DE FRANÇAIS LES PLUS RICHES CAPTERONT 46% DES BAISSES D’IMPÔTS

Voilà qui ne va pas plaire à l’exécutif. L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), classé à gauche, a publié mercredi 12 juillet son étude sur l’impact des mesures fiscales prévues par le gouvernement. Cet organisme a ainsi analysé les conséquences macroéconomiques de chacune des réformes proposées dans le programme présidentiel et amendées par le Premier ministre lors de son discours de politique générale. L’institution complète l’étude par le calcul des effets redistributifs ; c’est à dire à qui profitent directement ces baisses d’impôts. Surprise (ou pas) : le premier décile de la population est le grand gagnant.
La suite ici http://www.capital.fr/economie-politiqu ... ts-1236831
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Re: Pauvres petits riches

Messagede de passage le Sam 3 Fév 2018 18:00

France, le pays où les riches sont très riches
La France est l’un des pays d’Europe où les riches sont les plus riches. Les 1 % les plus aisés reçoivent au moins 7 600 euros par mois contre 5 000 euros en moyenne dans l’Union européenne.

En France, les riches sont très riches. Les 1 % les plus aisés ont un niveau de vie mensuel d’au moins 7 600 euros, contre 5 000 euros pour la moyenne de la population la plus riche de l’Union européenne (données moyennes de la période 2013-2015 selon Eurostat, après impôts et prestations sociales, pour une personne seule). L’Hexagone arrive en seconde position pour le niveau de vie des plus riches, juste après la Norvège très largement en tête du classement avec un niveau de vie au minimum de 9 500 euros par mois. Notre pays devance le Danemark où ce seuil est de 7 300 euros. Les 1 % les plus riches du Royaume-Uni sont moins aisés que les Français : il « suffit » de 6 600 euros par mois pour appartenir au club des ultra-riches outre-Manche. En Pologne ou en Hongrie, on appartient aux 1 % les plus riches à partir de respectivement 1 700 et 1 300 euros mensuels « seulement ».
la suite ici https://www.inegalites.fr/France-le-pay ... res-riches
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