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Messagede de passage le Dim 22 Mai 2016 13:45

POLICE, SERVICE PUBLIC ?        Mythes et réalités ! 

On nous répète sur tous les tons que la POLICE est un service public,… et cela, afin de bien faire comprendre au citoyen qu’il faut la respecter. Pourtant cela ne parait pas aussi clair que pour la Sécurité Sociale ou la distribution de l’eau ! Qu’en est-il exactement ?

La suite ici http://fedetlib.overblog.com/2016/05/po ... lites.html
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Messagede de passage le Mer 15 Juin 2016 13:29

LA BARBARIE A VISAGE SPORTIF 

Les images venant de Marseille et illustrant l’ambiance sportive entre les « supporters » de l’Angleterre et ceux de la Russie, sont édifiantes. Inutile de les commenter. Mais une question se pose : comment en est-on arrivé là ?
Certes, il n’y a rien de nouveau me fera-t-on remarquer. Les incidents de 1998 font encore date dans l’histoire de ce sport. Mais justement, ce qui est grave c’est qu’aucun enseignement n’a été tiré,… et tout recommence. Alors ?
La suite ici http://fedetlib.overblog.com/2016/06/la ... ortif.html
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Messagede Zoom le Ven 1 Juil 2016 03:33

Brexit : L’Europe capitaliste en échec

C’est un vote de classe sans appel qui vient d’infliger un sévère KO aux élites de la bourgeoisie européenne, capitaliste et ultra-libérale. Les perdants de la mise en concurrence exacerbée de tous contre tous ont pris leur revanche. C’est la panique à Londres et à Bruxelles !

Les médias et politiques français attribuent unanimement la défaite de Cameron à la percée des idées xénophobes et nationalistes, « populistes » comme ils disent. Certes l’UKIP (« Parti de l’indépendance du Royaume-Uni ») fut la force politique principale dans cette campagne. Comme en France avec le vote FN dans les régions ouvrières dévastées par la désindustrialisation, une partie des travailleurs et travailleuses du Royaume-Uni ont exprimé un vote de rejet sans perspectives alternatives claires.

Là-bas comme ici, les politiques d’austérité menées par les gouvernements de gauche comme de droite ont brisé les repères, mais, curieusement, aucun média n’évoque la campagne pour un Brexit de gauche et internationaliste (« Left exit », ou Lexit), portée par l’extrême-gauche et le très combatif syndicat des transports, le RMT (80.000 adhérent.es).

La démission de Cameron (imagine-t-on Mitterrand ou Chirac, Sarkozy ou Hollande démissionner parce que minoritaires !?) et la pagaille à Bruxelles accélèrent la crise politique qui fait trembler l’Europe entière. A nous de convaincre qu’il n’y pas d’issue de secours nationaliste et xénophobe mais que l’alternative autogestionnaire se construira dans les luttes vers une société libérée du capitalisme.

Alternative libertaire, le 26 juin 2016

http://www.alternativelibertaire.org/?B ... taliste-en
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Messagede Zoom le Jeu 28 Juil 2016 17:53

Sortir de l’engrenage des carnages djihadistes

Europe, Amérique, Moyen-Orient, Asie... Les attentats kamikazes s’emballent. Imprévisibles car peu sophistiqués, mais meurtriers. Ils montrent qu’il est urgent de réfléchir, de tirer des bilans et de changer de politique.

Après Nice, après l’Allemagne, après Orlando, après Istanbul, après Bagdad, après Dacca, il ne fait aucun doute que les tueries aveugles, sous couvert de dijhad, vont se poursuivre.

En France, l’état d’urgence démontre son impuissance face à la menace insaisissable d’attentats d’un nouveau genre : peu de « vraies » cellules djihadistes ; davantage d’individus quasi inorganisés, souffrant de fragilités psychiques et sociales, décidés à se suicider après avoir répandu la mort.

Ce phénomène est connu de longue date aux États-Unis http://www.liberation.fr/planete/2016/0 ... es_1459088, régulièrement frappés par des individus s’érigeant en « tueurs de masse ». Aujourd’hui, certains ajoutent un éclat supplémentaire à leur crime en se drapant du drapeau du djihad, à la satisfaction de Daech, qui peut ainsi revendiquer des « soldats » et faire monter la peur.

Ne pas faire la politique espérée par Daech

Comment éradiquer le djihadisme ? Répétons-le : la fuite en avant dans la formule "guerre au terrorisme" + État policier est une fausse réponse. Et encore plus fausse si, comme le fait l’extrême droite, on y ajoute le ressentiment et les menaces à l’encontre de la minorité musulmane en France, alors qu’elle subit autant les horreurs djihadistes http://www.la-croix.com/Religion/Islam/ ... 1200776578 que l’ensemble de la population.

Cela, c’est typiquement faire la politique souhaitée par Daech : aggraver la stigmatisation de la minorité musulmane en Europe, diviser la société selon des clivages identitaires, faire monter la suspicion et la peur. C’est la politique du « choc des civilisations » que souhaitent, chacun à leur façon, les djihadistes et les nationalistes tenants de l’« Occident blanc ». Or le clivage n’est pas entre Orient et Occident mais, au sein même de l’Orient et de l’Occident, entre progressistes et réactionnaires.

En finir avec le djihadisme

Il est vital de sortir de l’engrenage sans fin des carnages djihadistes :
• en soutenant les forces progressistes au Moyen-Orient (dont le fer de lance est aujourd’hui la gauche kurde), seule alternative politique réelle au chaos actuel ;
• en dénonçant la duplicité de l’État français qui proscrit la gauche kurde, mais pactise avec des régimes (AKP turc, monarchie saoudienne et qatari) qui ont fait le lit du djihadisme ;
• en mettant fin à l’interventionnisme militaire auquel l’État français nous accoutume depuis des siècles, malgré les retours de bâton contre la population civile (« leurs guerres, nos morts ») ;
• en enrayant le délitement social, qui pousse divers désespérées et fanatiques à basculer dans le meurtre de masse, quitte à l’habiller du drapeau du djihad ;
• en stoppant la militarisation de la société (État policier, état d’urgence…), inefficace contre le terrorisme, mais très utile à l’État pour réprimer les mouvements sociaux.

Pour l’essentiel, Alternative libertaire ne renie rien de ce qu’elle écrivait à ce sujet http://alternativelibertaire.org/?Guerr ... ortir-de-l après les attentats de novembre 2015.

Alternative libertaire, 27 juillet 2016

http://alternativelibertaire.org/?Sorti ... s-carnages
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Messagede Zoom le Sam 27 Aoû 2016 16:30

Affaire du « burkini » : ce pays devient fou

En persécutant la minorité musulmane de la façon la plus absurde qui soit, les politiciens français attisent le racisme et creusent les fractures dans la société. Bref, ils font exactement le jeu de l’État islamique, qui recrute sur fond de haine et de ressentiment.

Un scandale provoqué par le FN autour d’une « journée burkini » dans un parc aquatique privé près de Marseille ; une rixe de plage attribuée (faussement) à une histoire de burkini ; plusieurs municipalités emboîtant le pas de la mairie de Cannes qui, le 28 juillet 2016, a interdit l’accès aux plages « à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité » ; des policiers qui se ridiculisent en obligeant une femme à se dévêtir sur la plage au nom de « l’ordre public »…

Triste été, d’abord endeuillé par l’attentat de Nice, puis terni par la polémique pathétique qui s’est s’est déchaînée autour du « burkini », un vêtement de baignade couvrant le corps de femmes musulmanes qui souhaitent ainsi, conformément à leur interprétation de l’islam, « protéger leur pudeur ».

Le porter relève de la stricte liberté individuelle ! Son interdiction par plusieurs municipalités — parfaitement illégale d’ailleurs, suite à l’arrêt du Conseil d’État du 26 août — en dit long sur la furie islamophobe qui gangrène la société française.

Il faut d’ailleurs souligner que le prétexte féministe, usé jusqu’à la corde, n’est même plus mis en avant par les censeurs. C’est désormais « l’antiterrorisme » qui prévaut, quand des juges administratifs justifient les arrêtés anti-burkini en expliquant que cette tenue « peut en effet être interprétée comme n’étant pas qu’un simple signe de religiosité [...] dans le contexte d’état d’urgence et des récents attentats islamistes ».

On mélange tout, en dépit du bon sens, au mépris de la réalité.

Pour les politiciens du PS, de LR ou du FN – et jusque dans les rangs du PCF – l’enjeu est simple : limiter le débat public aux questions d’« identité » pour passer sous silence les vrais problèmes qui minent la société. Car ce qui, chaque jour, pourrit la vie des classes populaires, ce n’est ni la longueur des jupes à l’école, ni les repas de substitution dans les cantines, ni le burkini sur les plages mais bien plutôt l’exploitation, la précarité, le chômage, les discriminations racistes et sexistes…

Alternative libertaire réfute l’amalgame entre la religion musulmane et le terrorisme, et refuse ces tentatives honteuses d’invisibiliser une minorité et de l’exclure de l’espace public. Avec nos collègues, dans nos familles, au travail ou à l’école, ne laissons pas le champ libre au racisme.

Alternative libertaire, le 24 août 2016

http://alternativelibertaire.org/?Affai ... ys-devient


Pas assez ou trop habillé selon eux, le corps des femmes est le champ de bataille des hommes

Les femmes ne doivent pas couvrir leurs corps pour se baigner. Tel est le nouveau diktat prétendument laïque de quelques maires illuminés et de Valls, pour « encourager le vivre ensemble ». Concept imbécile par ailleurs puisqu’on vit ensemble... quoi qu’il arrive.

Le burkini dans l’eau, et le foulard dans l’air, émettraient de sombres effluves radicales islamistes qui contamineraient et radicaliseraient les personnes présentes à proximité. D’où l’intérêt des interdictions.

Il est évident que pointer une fois de plus les femmes musulmanes — dont la présence habillées sur les plages est passée inaperçue jusqu’au 15 août, c’est dire à quel point elles « troublent l’ordre public » — a pour seul effet de réactiver le racisme et les agressions contre ces femmes.

Pendant ce temps, le chômage augmente, la température monte, la pauvreté et la désespérance augmentent, les politiques sont indifférents à l’avis (et la vie) des peuples. Mais se mobilisent pour faire la police des vêtements.

Relançons les luttes antisécuritaires (l’état d’urgence nous menace toujours) et contre le capital (la loi travail reste à détruire et de nouveaux droits à conquérir) de façon à ce que nos gouvernants n’aient plus le temps de s’occuper de chiffons.

Secrétariat antipatriarcat d’Alternative libertaire

http://alternativelibertaire.org/?Pas-a ... ille-selon
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Messagede pit le Mer 7 Sep 2016 08:57

Le feuilleton burkini de l’été
A quoi ça sert ?


Le 17 août, jour même où Valls, le premier ministre de la France, déclarait, à la suite des arrêtés municipaux interdisant le port du Burkini, que les musulmans devaient faire preuve de « discrétion dans la manifestation de leurs convictions religieuses », François Hollande, le président de la même France se rendait au Vatican en « visite privée » (mais tout de même accompagné de Bernard Cazeneuve – les deux hommes n’ont pourtant pas pour habitude de passer leurs vacances ensemble), pour « resserrer les liens » avec l’Eglise catholique et rencontrer un pape François, généralement peu discret dans l’expression publique de sa propre foi. C’est à cette occasion que l’autre François s’est « recueilli », à la mémoire des victimes des attentats, à l’église Saint-Louis-des-Français de Rome, dans laquelle, en janvier 2004, il avait refusé de mettre les pieds au nom du respect de la laïcité. Une coïncidence et une volte-face qui surviennent alors même que l’ « affaire » de la mort, le 19 juillet, d’Adama Traore lors de son interpellation et transfert dans un commissariat de Persans (Val d’Oise) agite encore les « cités » dont de nombreuses voix nous disent qu’elles sont des nids de vocations terroristes.

Décidément les socialistes sont une véritable fabrique à « jihadistes ». On frémit à chaque fois qu’ils ouvrent la bouche. Car enfin, comment ne pas voir à quel point cette « coïncidence » souligne une profonde inégalité de jugement et de traitements entre différents « enfants de la République ». Comment ne pas voir que cette coïncidence ne peut que favoriser quelques vocations de martyrs parmi celles et ceux qui sont justement révoltés par la situation qui leur est faite dans la République, par le racisme qu’ils subissent et le mépris affiché vis-à-vis des musulmans, non à cause de la religion qu’ils professent mais de par le statut de classe dangereuse qu’ils endossent.

Ce n’est pas là chose nouvelle. A chaque fois que les responsables politiques ouvrent la bouche, même pour fustiger le racisme ou prôner l’égalité ou la laïcité, les bras nous en tombent tant ils semblent ne pas se rendre compte que les cibles qu’ils visent, la rhétorique qu’ils utilisent, les moyens qu’ils mettent en œuvre, et ce qu’on ne peut que lire derrière leurs mots, vont à l’encontre du but prétendu.

Lorsque Valls, qui en a remis une couche, affirme que « Le Burkini n’est pas compatible avec les valeurs de la France », il le fait, aux côtés d’un certain nombre de laïcs intransigeants, au nom de la défense des femmes. Mais de quoi ces féministes de la dernière heure se mêlent-ils alors qu’en quatre ans de pouvoir ils n’ont pas été capables d’imposer une simple égalité des salaires entre les hommes et les femmes ! Le résultat c’est un parti-pris éclatant en faveur de l’offensive nationaliste actuelle qui veut réhabiliter les racines chrétiennes de la fille aînée de l’Eglise. Une Eglise qui considère que la Femme est issue d’une côtelette d’Homme !

Les débats sur le burkini se fondent sur un quadruple déni/oubli. Celui très actuel des bombardements français en Syrie qui ont fait largement plus de morts que les attentats en France. Celui d’un « passé » colonial pourtant bien présent dans la domination de classe qui s’exerce sur une partie de la population issue, non de l’immigration, mais de l’importation de main d’œuvre. Celui sur l’oubli des costumes de bain de nos grand-mères. Enfin sur la présence habituelle et très actuelle de signes ostensiblement religieux dans l’espace public : les bonnes soeurs voilées qui, quoiqu’on en pense, n’ont pas disparues ; les vêtements et coiffures des juifs orthodoxes dans certains quartiers urbains ; les processions catholiques dont on nous dit qu’elles font partie de la tradition ; les croix et autres breloques visibles sur le corps ou les édifices publiques, et bien d’autres signes encore. Sans compter que si le burkini est la marque d’une certaine domination sur le corps des femmes (mais pas seulement imposée, souvent aussi intériorisée) qu’en est-il du bikini (ou du slip de bain) qui, au nom de la morale chrétienne, cache chattes, bites et culs de manière obligatoire dans l’espace publique… du littoral (et seulement du littoral car en ville il est interdit par arrêté municipal… les corps républicains doivent y être davantage couverts !).

On pourrait multiplier ainsi les exemples de différence de traitement qui ne peuvent que pousser certaines et certains à péter les plombs.
En effet, s’il est tout à fait licite et conseillé de critiquer et d’honnir l’islam on ne peut le faire que si le même rejet, et de manière aussi nette et égale, s’applique à toutes les transcendances et surtout aux monothéismes (catholiques et juifs) qui dominent le monde. Et que l’égalité de traitement n’est pas seulement question de surface identique de papier ou de quantité équivalente de mots consacrés à ces dénonciations, mais de prise en compte du fait que le sens des critiques varie selon les contextes dans lesquels il s’exprime. Ce n’est pas une question de comptabilité et d’égalité, mais d’équité et d’Histoire.

Ce contexte c’est plus d’un siècle de domination et d’exploitation du monde dit « arabo-musulman » par le monde « occidental-chrétien ». Il est donc tout à fait logique qu’une diatribe contre l’islam qui serait disproportionnée par rapport à celles adressées à d’autres religions soient perçue comme une attaque contre les personnes plus que contre la religion. C’est d’ailleurs ce qu’ont bien compris les racistes qui masquent leur haine des Arabes (ou de ceux qu’ils prennent comme tels) derrière le voile de la religion.

Le colonisateur colonise pour trois raisons : trouver des matières premières, chercher de la main d’œuvre si possible gratuite, asseoir un pouvoir sur un territoire pour contrôler les flux des matières et des bras. La religion, le colonisateur s’en fout (ce n’est pas un croisé qui veut reconquérir le tombeau du Christ). Le racisme n’est pas non plus premier : il l’utilise et le crée pour justifier et asseoir sans trop de peine ses trois objectifs aux yeux des populations dont il est issu.

Les Jihadistes de diverses obédiences sont en train de rendre un fier service à leurs homologues chrétiens ou Juifs, même si ils en zigouillent quelques-uns de temps en temps. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, on ne réhabilite pas le religieux sans produire des martyrs. Car au-delà des quelques petits ennuis que représente le massacre de quelques uns d’entre eux, le bénéfice est net : c’est celui de la réhabilitation du « religieux » qui au bout du compte rend crédible la prophétie d’André Malraux selon laquelle le XXIe siècle serait religieux ou ne serait pas. Ce qui n’était pas gagné à la fin du siècle dernier.

En acceptant de se situer sur le terrain de la religion, comme nous le proposent jihadistes et laïcs (intransigeants à l’ancienne ou de la dernière heure comme le FN) on accepte de mettre au second plan une réalité qu’ils veulent tous évacuer à savoir qu’il s’agit davantage de clivages sociaux, de classe, que de manière de croire ou de ne pas croire au ciel.

Pendant les quelques mois qu’a duré la lutte contre la loi El Khomri, la critique sociale s’est tant bien que mal refait une place au soleil. A peine le mouvement parti en vacances, des questions dites de société, de celles qui opposent celles et ceux qui devraient être unis contre leurs exploiteurs communs, ont été réactivées par les forces qui ont intérêt à ce que les divisions qui agitent la société portent sur des questions de religion, de race ou de couleur de peau, mais surtout pas de classe sociale.

Et de fait ce retour du religieux en arrange plus d’un y compris certains admirateurs de saint Voltaire pour qui la croyance en un dieu devrait apparaître comme stupide aux yeux des plus éclairés, de l’élite, mais rester présente dans la tête du bas-peuple pour qu’il se tienne tranquille. Et à présent, tous les tenants de l’ordre capitaliste préfèrent, et de loin, ce retour au religieux (même chaotique et sanglant) pour éviter que germe de nouveau dans l’esprit des « gueux » l’espoir, bien terrestre et immanent, de la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Le journal Le Monde vient de nous donner un bel exemple de cette réalité dans sa livraison du 17 août qui, par la plume de « musulmans qui ont réussi », traite de l’Islam en France. 41 médecins, chefs d’entreprise, cadres supérieurs ont sorti un texte dans lequel ils se déclarent « prêts à assumer leur responsabilité » dans la gestion de l’islam en France. Pas forcément pratiquants, ni même sans doute croyants, ils ont besoin d’un islam « tranquille », français et intégré, pour vivre tranquillement leur ascension sociale que l’incursion d’un islam salafiste perturbe du fait de leurs origines. Mais qui sont ces gens ? Qu’est-ce qui les caractérise fondamentalement ? D’être des musulmans ou d’être des bourgeois ? Ce sont évidemment des bourgeois qui mettent en avant la religion pour masquer ce qu’ils sont réellement. Leur discours est le même que celui des « bourgeois de souche » : « on peut y arriver en travaillant dur, en le voulant ». Sauf que quelle que soit son origine tout le monde ne peut pas devenir bourgeois ! Eh oui la lutte de classe ça traverse les appartenances religieuses, les origines culturelles, les « races » et toutes les appartenances.

jpd

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Messagede robin le Sam 10 Sep 2016 18:18

De la pseudo-lutte antiterroriste à l’islamophobie « ordinaire »

Une déferlante raciste
Depuis quelques mois et sous couvert de lutte antiterroriste, les libertés individuelles sont de plus en plus bafouées1 et le ressentiment envers les personnes musulmanes ou supposées l’être est de plus en plus haineux.
La parole raciste a explosé en surfant sur les attentats perpétrés par les fascistes de Daesh. Les attentats de Nice ont marqué un cran supplémentaire dans la diffusion de discours racistes ciblant les personnes musulmanes ou considérées comme telles.
Les politiques de tout bord ont surfé sur la peur consécutive aux attentats pour développer le racisme islamophobe. Les arrêtés anti-burkinis pris cet été s’inscrivent dans cette offensive politique, masquée derrière des discours sur la « laïcité » ou la « libération des femmes » détournées de manière frauduleuse pour faire passer une soupe raciste. Les politiciens se présentent comme porteurs « d’apaisement », alors qu’ils soufflent sur les braises.

Des paroles aux actes
La parole raciste a ainsi été décuplée sur le territoire et sur internet, en proposant une vision très essentialiste des personnes musulmanes ou supposées l’être : toute personne racisée est ainsi supposée musulmane, toute personne musulmane considérée comme une recrue potentielle pour Daesh et donc représentant une menace pour la « nation française ». Le fait qu’il existe, comme dans la majorité nationale et les autres minorités nationales, un éventail très large de positions politiques au sein de la minorité musulmane, est tout simplement nié.
Comme systématiquement dans la dynamique raciste, après la parole, sont venus les actes : violences physiques, comme à Sisco, et violences institutionnelles par le harcèlement policier des femmes, comme à Nice.

Premières cibles : les femmes
Une fois encore ce sont des femmes, appartenant pour la plupart aux classes populaires, qui font les frais d’une politique réactionnaire et raciste, justifiée par un discours paternaliste. Un discours pseudo-féministe qui entend réglementer la tenue des femmes au nom de la laïcité, tout aussi sûrement que d’autres courants réactionnaires au nom de la religion, des « bonnes mœurs » ou de la « décence ». Ces nouvelles interdictions n’ont donc en aucun cas l’objectif de lutter contre le patriarcat comme l’annoncent certains responsables politiques (qui par ailleurs multiplient les attaques matérielles contre les femmes) mais bien de réaffirmer l’identité d’une « majorité nationale » blanche et de culture chrétienne sur l’air connu du « on est chez nous ».

Les logiques racistes oppriment, Daesh recrute.
Toute cette politique de création d’un soi-disant « ennemi intérieur » participe de l’oppression des personnes appartenant à la minorité nationale musulmane, c’est à dire non seulement des croyants et croyantes, mais aussi des personnes qui sont considérées musulmanes de par leur origine ou leur couleur de peau, tout en ayant une autre religion ou en étant athée. Cette politique vise à la réaffirmation d’un système raciste définissant une majorité nationale « blanche et de culture chrétienne » comme le « corps national naturel » et des minorités nationales, dont la minorité musulmane, comme d’un « corps extérieur à la nation » qui n’aurait pas sa place – ou uniquement sous condition – sur le sol français.
Ce qui se passe aujourd’hui en France rappelle la volonté de montrer une supériorité, voire comme dans la période coloniale d’imposer un modèle supposé civilisateur.
Les takfiristes de Daesh se frottent les mains car un de leur message récurrent est que les personnes musulmanes ne peuvent pas vivre en occident car elles ne sont pas acceptées. Ils trouvent dans ce discours raciste un appui pour leur politique de recrutement. Nationalistes et suprémacistes blancs et takfiristes de Daesh représentent les deux faces de la même pièce : fondés sur la théorie raciste du « choc des civilisations », ils se renforcent mutuellement par leur action, dont les classes populaires font prioritairement les frais, et au sein d’elles, les minorités nationales en premier lieu.

Face à cette déferlante raciste risquant d’empirer avec la campagne présidentielle, la Coordination des Groupe Anarchistes – Lyon appelle toutes et tous à la vigilance et à la solidarité face aux oppressions que subissent et subiront les minorités nationales.
Non à l’islamophobie !
Halte au racisme d’État !

Coordination des Groupes Anarchistes - Lyon



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Messagede pit le Jeu 15 Sep 2016 19:25

Revue "Sous état d’urgence"

En fin de printemps 2016, le "Collectif Sans Nom" de Caen a sorti la revue "Sous état d’urgence".
Il s’agit d’un recueil de textes autour de l’Etat d’urgence

... https://mars-infos.org/revue-sous-etat-d-urgence-1558
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Messagede Zoom le Dim 18 Sep 2016 18:03

Linky : Si c’est gratuit, c’est vous le produit !

Tous les logements français vont bientôt être concernés par le remplacement – gratuit – de nos compteurs classiques par des compteurs « intelligents ». Dispositifs polluants, les compteurs connectés sont surtout un accès direct à des données personnelles qui représentent un énorme marché.

Les compteurs « intelligents » vont bientôt envahir nos logements. Cela débutera avec les compteurs électriques, le bien connu Linky (EDF), dont la mise en place en France est estimée à 5 milliards d’euros à l’horizon 2020 ; ensuite viendront les compteurs à gaz Gazpar (GrDF-Engie) ; et à plus long terme ceux d’eau avec Consospy. Tous seront reliés à Internet par radio, c’est-à-dire sans fil, et donc interrogeables à distance en permanence, avec toutes les ondes additionnelles afférentes et des milliers d’antennes-relais nouvelles.

Parmi les risques induits par ces nouveaux compteurs connectés, il en est un peut-être moins connu mais plus dangereux à terme : il s’agit de leur capacité à « espionner » en permanence les habitudes de vie et de consommation de chacune et chacun, et l’accumulation de données personnelles qui en résulte. En effet, le marché mondial des données personnelles est en pleine expansion, c’est le nouvel « or noir » de l’économie numérique du XXIe siècle. Ces données sont la base du modèle économique des géants comme Google, Facebook, Twitter, Amazon, Apple, etc., car elles permettent de « cibler » au mieux tout consommateur, pour quelque produit ou activité que ce soit. Ces données sont collectées en permanence dans d’immenses big data centers, et des sociétés spécialisées, les data brokers (actuellement 270 dans le monde), se chargent du commerce mondial des fichiers de données personnelles sur la base de la « valeur vie client » (VVC). Cette valeur correspond à la somme des profits attendus en moyenne sur la durée de vie d’un client type. Pour l’Union européenne, l’ensemble des données personnelles de toute sa population a été évalué à 315 milliards d’euros en 2011 par le Boston Consulting Group (BCG), et l’estimation pour 2020 atteint 1 000 milliards de dollars compte tenu de la croissance de l’économie numérique.

Si la « valeur » des données basiques d’un individu (âge, sexe, adresse) ne se situe qu’autour d’un euro sur le marché mondial, il n’en va pas de même des données plus fines concernant le profil des consommateurs et consommatrices. D’après une étude de 2013 du BCG, actuellement un individu vivant en Europe « vaut » en moyenne 600 euros sur le marché mondial des échanges de données personnelles. Parmi les données fines, on relève : les origines, le niveau d’éducation, la situation maritale, le nombre d’enfants, la profession, les revenus, les habitudes de vie quotidienne, la possession de smartphones, les consommations diverses (tabac, alcool, et donc eau, gaz et électricité), les centres d’intérêt, les problèmes de santé, les éventuelles insomnies…

Non à la société Big Brother

Et tout est bon pour assurer la collecte, à tel point que, ­aujourd’hui, tout un service semi-occulte de La Poste participe, par la revente de données, à la bonne santé financière de l’entreprise. Dans ce contexte, les compteurs connectés sont une véritable aubaine et ils précéderont de peu les futurs appareils électroménagers « intelligents » (c’est-à-dire eux aussi connectés) ainsi que les achats « intelligents » (c’est-à-dire pucés et interrogeables à distance, tel le paquet de café de votre marque préférée interrogé dans votre placard par un géant de la distribution).

Peut-on s’opposer à ces changements ? En théorie, non, pour la simple raison que ni nos compteurs électriques ni notre compteur à gaz ne nous appartiennent, ils sont la propriété de la commune ou de la communauté de communes. Pour les compteurs d’eau, ils nous sont loués, pour des tarifs lisibles sur nos factures et certes minimes, mais à des millions d’exemplaires. Le bailleur en est soit la société (privée) délégataire du service public de l’eau (parmi les trois grands : Veolia, Engie-Suez, Saur), soit la commune en cas de régie municipale. Si bien que seule une délibération à l’échelle de la ville peut empêcher le remplacement de nos compteurs. À la fin juillet 2016, 230 communes ont voté une telle délibération (dont pour la plus grande, Caen, 110 000 habitants et habitantes). Une décision nationale de refus comme en Allemagne et en Belgique peut aussi faire l’affaire. Certes, des voix comme celle de la Ligue des droits de l’homme se font entendre pour demander à la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), autorité française de contrôle en matière de protection des données personnelles, de vérifier le respect du « pack de conformité » proposé par EDF en ce qui concerne le Linky ; et elles demandent un moratoire sur le déploiement actuel des Linky tant que des contre-feux concrets et efficaces ne sont pas mis en place. L’« intelligence service » est un piège malsain, refusons la surveillance et la marchandisation de nos vies.

Daniel Guerrier, abonné au gaz et à l’électricité

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Messagede Zoom le Jeu 3 Nov 2016 19:17

Manifestations policières : le bruit des bottes sur nos pavés

Depuis trois semaines, des manifestations policières ont lieu dans différentes villes du pays. Nous refusons de soutenir la Police car elle est aussi l’outil des gouvernants pour asseoir leur domination sur les exploité.es, que ce soit au travail, dans la rue et leur quartier. Face à cette dérive sécuritaire, il est urgent que le mouvement social garde le pavé suite à la mobilisation du printemps dernier contre la loi « travail ».

Depuis trois semaines, des manifestations policières ont lieu dans différentes villes du pays. Parfois sans déclaration en préfecture, elles se déroulent sans aucune répression, alors que certains manifestants sont cagoulés et armés, défilant à Paris dans le quartier des ministères et de l’Élysée. Débordant leurs syndicats, les policiers disent être solidaires de leurs collègues blessés par des cocktails molotovs à Viry Châtillon le 8 octobre dernier.

Leur dernière mobilisation importante s’est déroulée le jour de la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste assassiné par la Police sur la ZAD de Sivens le 26 octobre.

Rapidement, les médias ont pointé du doigt leur porte-parole autoproclamé : un vigile de Carrefour ayant échoué plusieurs fois au concours de gardien de la paix et un ancien candidat du Front National. L’influence de l’extrême-droite ne s’arrête pas là au vu des slogans autoritaires scandés et de la Marseillaise chantée le 24 octobre devant la statue de Jeanne d’Arc, comme le fait le Front National lors de son 1er mai. De plus, des groupuscules d’extrême-droite se sont greffés à leurs manifestations.

Les revendications portées lors de ces manifestations ne sont pas en reste : plus de moyens sécuritaires pour pouvoir réprimer les manifestations et les protestations dans les banlieues. Le gouvernement, qui a renforcé son discours et ses pratiques sécuritaires depuis les attentats en janvier 2015 et en novembre de la même année, ne s’est évidemment pas opposé à eux en leur accordant un plan de 250 millions d’euros, avec notamment le projet de réviser le principe de la légitime défense et l’alignement des peines d’outrage sur celles des magistrats.

Avec la campagne présidentielle qui débute, beaucoup de promesses électorales iront certainement dans ce sens, et pas uniquement à droite : Jean-Luc Mélenchon en est aujourd’hui la preuve, lui qui légitime le travail de ces « fonctionnaires qui incarnent l’ordre public », en faisant le parallèle avec les conditions de travail du personnel hospitalier.

Pourtant, la Police n’assure pas un service public ordinaire : plutôt que de protéger l’intérêt de la majorité de la population, elle protège surtout celui des gouvernants. Lorsqu’elle règle correctement les cas de droits communs, une organisation de sécurité de quartier élue et révocable par les habitant.e.s pourrait remplacer la milice séparée de la population et aux ordres de l’État qu’elle est actuellement.

Nous refusons de reconnaître la Police comme garante de notre sécurité car elle n’hésite pas à charger les piquets de grève de salarié.e.s qui défendent leurs emplois.Nous refusons de voir en elle un moyen de protéger nos vies, quand, en toute impunité, elle assassine les habitant.e.s des banlieues, refuse de prendre les plaintes de victimes d’agressions sexuelles ou remet en cause leurs ressentis, mutile les syndicalistes et les écologistes, sert de milice au patronat dans ses projets inutiles comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Nous refusons de soutenir la Police car elle est aussi l’outil des gouvernants pour asseoir leur domination sur les exploité.es, que ce soit au travail, dans la rue et leur quartier.

Face à cette dérive sécuritaire, il est urgent que le mouvement social garde le pavé suite à la mobilisation du printemps dernier contre la loi « travail », que ce soit en soutien aux réfugié.e.s, aux salarié.e.s de Goodyear, aux manifestant.e.s poursuivi.e.s en justice dans le cadre des derniers mouvements sociaux, ou encore contre le retour des manifestations LGBTI-phobe de la Manif Pour Tous.

Alternative Libertaire 92

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Messagede robin le Lun 26 Déc 2016 20:34

Non à l'état d'urgence permanent !

L'état d'urgence vient d'être prolongé, et ce jusqu'au 15 juillet 2017.

Avec cette cinquième prolongation depuis le 13 novembre 2015, l'État pérennise un régime d'exception hautement liberticide. Au 15 juillet, cela fera 20 mois, soit plus d'un an et demi, que nous vivrons sous état d'urgence. Sans compter que la loi Urvoas, adoptée en mai dernier, a déjà intégré dans le droit commun une partie des mesures spécifiques à l'état d'exception. Nous devons refuser cette dangereuse banalisation de la restriction de nos libertés soumises à l'arbitraire du pouvoir politique et de sa police.

Au cours de l'été dernier, nous avons dramatiquement constaté que l'application de l'état d'urgence n'a pas empêché des attentats d'être commis. En revanche, il a bel et bien permis de rendre illégales un certain nombre de manifestations (en solidarité aux migrant-e-s, contre la COP 21, contre la loi travail, etc.), de prononcer des interdictions de manifester et/ou des assignations à résidence de militant-e-s, d'entretenir un climat raciste où les musulman-e-s et supposé-e-s tel-le-s sont stigmatisé-e-s, avec des milliers de perquisitions administratives de jour comme de nuit dans les quartiers populaires, la plupart sans justification. Et il a installé l'armée dans nos rues.

S'il est vrai que toutes les dispositions de l'état d'urgence n'ont pas été appliquées, c'est bien parce que les réactions contre celui-ci ont été larges et fortes ; nous ne devons donc pas cesser notre vigilance. Surtout, accepter le maintien de l'état d'urgence, c'est permettre à l'État de se servir de ces mesures quand bon lui semble. Dans un contexte électoral qui favorise la surenchère sécuritaire, on ne peut qu'être inquiet-ète de laisser se perpétuer un arsenal législatif aussi liberticide. Quel-le que soit le gagnant ou la gagnante des élections présidentielles, les régressions sociales sortiront des urnes, et certainement avec rapidité et brusquerie. Laisser l'État disposer d'un socle légal pour réprimer toute velléité de résistance est dangereux.

L'ensemble des travailleurs-euses et précaires doit se sentir concerné par ces atteintes à nos libertés, car l'état d'exception permanent n'est pas qu'une mesure sécuritaire de plus. Au-delà se joue la fin d'un état de fait, arraché par plus d'un siècle de luttes qui avaient contraint la démocratie bourgeoise à acheter la paix sociale, en échangeant la domination de quelques uns sur tou-te-s les autres contre un minimum de redistribution des richesses produites, et contre la liberté, précaire, certes, d'affirmer son opposition.

Cela fait plusieurs années maintenant que lois anti-sociales et mesures sécuritaires s'empilent, détruisant brique par brique ce qui avait été conquis. Mais l'accélération des attaques, toujours plus profondes, tant sur les droits sociaux que sur les libertés, opère un basculement qui laisse entrevoir un changement de régime, porteur en germe d'un niveau de violence sociale et politique comme la France n'en avait pas connu depuis des décennies. Ce sont nos luttes, et ce sont nos vies qui sont menacées. Le pire n'est jamais certain, alors ne nous y trompons pas. Si la classe dominante peut se permettre aujourd'hui de se passer de contreparties, aussi insatisfaisantes soient-elles, c'est qu'elle ne craint plus un rapport de force qui s'est trop estompé. La période est difficile, mais il doit y avoir de vieux chemins à emprunter à nouveau, de nouvelles formes à inventer, car seules les luttes collectives pourront nous offrir des perspectives émancipatrices à l'opposé de l'abîme que l'on nous promet.

Nous devons donc continuer à dénoncer et combattre l'état d'urgence et l'ensemble des mesures sécuritaires et antisociales qui avancent main dans la main, mais au-delà nous devons dénoncer l'État en tant que tel, car il est le garant et le bras armé des intérêts de la classe dominante. Quand ses pouvoirs augmentent, nos libertés diminuent. Face à lui, construisons et affirmons une solidarité de classe sur le terrain social et non sur celui des urnes, développons l'auto-organisation des luttes !

Le 18 décembre 2016,

les Relations Extérieures de la CGA


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Messagede Zoom le Jeu 19 Jan 2017 19:26

Pesticides : L’État au service des lobbys du poison

Dans son numéro de numéro de février 2009, Alternative libertaire faisait le point sur la dangerosité des pesticides. Huit ans plus tard, bien peu de choses ont changé dans ce domaine. Nous tenons à rappeler l’urgence d’une interdiction totale des pesticides, et appelons à rejoindre les associations qui luttent contre le déversement de dizaines de milliers de tonnes de poisons divers dans l’environnement.

Les conditions d’épandage des pesticides, dits produits « phytosanitaires », sont actuellement définies par un arrêté ministériel de septembre 2006. Mais le Conseil d’État, suite à une contestation de l’« association nationale pommes poires », a cassé cet arrêté pour des raisons de forme. Un nouveau projet d’arrêté doit remettre à plat les conditions d’épandage : force du vent, distances minimales par rapport à une habitation et à un cours d’eau, délais minimaux à respecter avant que les travailleuses et travailleurs agricoles – les plus exposé.es aux effets des pesticides – puissent pénétrer à nouveau dans une parcelle traitée. Mais la FNSEA, associée à la préparation de cet arrêté, ne souhaite rien céder aux mesures de sécurité. « Le syndicat estime que ces nouvelles dispositions imposant des zones non traitées larges de 5 à 20 mètres entre les cultures et les habitations priveraient les exploitants d’un “énorme potentiel” de production (...). La FNSEA veut réduire les délais minimaux de retour dans une parcelle traitée avec des produits cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (...). Ces jours-ci, l’organisation a aussi dépêché ses soutiens parlementaires : le député des Hautes-Alpes Joël Giraud (radical de gauche) plaide contre l’arrêté au nom de l’agriculture de montagne, déjà contrainte par la géographie. Au Sénat, Yvon Collin (RDSE, Tarn-et-Garonne) a interpellé la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal, lors des questions au gouvernement [1]. »

Face à cette offensive du lobby de l’agro-industrie, le 17 octobre, les associations environnementales, tenues à l’écart des discussions, se sont pourtant invitées dans le débat. Eau et rivières de Bretagne, France nature environnement, Générations futures et Soutien aux victimes de pesticides réclament le maintien des dispositions minimales de protection contre les épandages : une zone non traitée d’une largeur de 1 mètre vis-à-vis de tous éléments du réseau hydrographique ; des zones non traitées à proximité des points d’eau, des habitations, des jardins et équipements collectifs ; une limite d’intensité d’un vent lors des épandages. Pourtant, il semblerait que le gouvernement se soit une fois de plus couché devant la FNSEA : alors que les statistiques sur les volumes de pesticides pour l’année 2014, récemment publiées, montrent une augmentation de 16 % des épandages de ces « phytosanitaires » en France, l’hypothèse de créer une zone non traitée de 5 mètres de large autour des habitations… a tout bonnement disparu du projet de décret [2].

Les dégâts faramineux des perturbateurs endocriniens

Les perturbateurs endocriniens (PE) sont une catégorie de molécules produisant des effets délétères à de faibles niveaux d’exposition, en interférant avec le système hormonal. Ils se ­retrouvent dans de nombreux pesticides – en particulier les organophosphorés comme le Malathion ou le Roundup –, ou sont présents dans des solvants et plastiques, dans certains cosmétiques ou conditionnements alimentaires. Selon l’étude Diabetes and Endocrinology conduite par des chercheuses et chercheurs américains [3] , l’exposition aux PE entraînerait 340 milliards de dollars par an de dégâts sanitaires aux États-Unis, et encore, il s’agit d’une sous-estimation, puisque l’étude n’a considéré que les maladies et les troubles pour lesquels existent des preuves solides du lien : obésité et diabète, troubles de l’appareil reproducteur et infertilité, et surtout effets neurologiques et neurocomportementaux qui se taillent la part du lion en diminuant les capacités intellectuelles, calculées en points de quotient intellectuel (QI), des enfants exposés in utero. Au sein de ­l’Union européenne, ces mêmes dégâts sont estimés à 157 milliards d’euros [4], un niveau deux fois moindre, mais qui reste énorme, et qui s’explique par les différences de réglementation.

Pesticides et nutrition

Une douzaine de scientifiques et de médecins, praticiens hospitaliers ou chercheuses et chercheurs attaché.es à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ou au CNRS, ont récemment essuyé un refus de financement de leurs travaux par les ministères de ­l’Agriculture, de la Santé et de l’Environnement. Elles et ils leur ont adressé un courrier, le 10 octobre 2016, demandant des éclaircissements. Leur projet répondait à une inquiétude des médecins du service d’oncologie-hématologie du centre hospitalier d’Avignon (Vaucluse). « On y enregistre 280 à 300 nouveaux cas de différents cancers du sang par an et ce chiffre est en augmentation ces dernières années, dit l’un des pétitionnaires. Le bassin de population n’ayant pas suffisamment augmenté pour expliquer cette tendance [5]. » L’objectif des chercheuses et chercheurs était de reconstituer le parcours professionnel et les lieux fréquentés par les malades, pour suggérer ou écarter un lien avec certains usages de produits phytosanitaires. « En l’absence de toute justification scientifique précise des raisons de ce refus, écrivent-ils dans leur lettre, celui-ci nous apparaît comme une décision de nature politique qui, malheureusement, contribue au maintien de l’invisibilité des maladies liées à l’exposition professionnelle et environnementale aux pesticides. »

Outre ces dégâts sur la santé humaine, un autre constat s’impose. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) publiait en octobre, dans son étude bisannuelle réalisée en partenariat avec la société savante Zoological Society of London, que les espèces de vertébrés avaient perdu 58 % de leurs effectifs ces quarante dernières années, avec aussi des extinctions totales d’espèces. Les milieux d’eau douce sont les plus affectés, avec un effondrement de 81 % d’individus, devant les espèces terrestres, 38 %, et celles marines, 36 %. Ces chiffres matérialisent la sixième extinction des espèces en cours : une disparition de formes de vie sur la planète dont le moteur est indéniablement liée à l’expansion du capitalisme. Les causes premières de ces reculs sont imputables à la perte et à la dégradation de l’habitat sous l’effet de l’agriculture industrielle, de l’exploitation forestière, de l’urbanisation ou de l’extraction minière ; à la surexploitation des mers par les pêcheries industrielles ; aux pollutions massives par les pesticides ; et enfin, de manière plus marginale pour l’instant, au changement climatique.

Jacques Dubart (AL Nantes)


[1] Le Monde, 18 octobre 2016.
[2] Le Monde, 8 novembre 2015.
[3] Voir la revue médicale The Lancet, 18 octobre 2016.
[4] Le Monde, 5 mars 2015.
[5] Le Monde, 17 octobre 2016.


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Messagede Zoom le Sam 11 Mar 2017 21:31

Plateformes : Uber & Cie : oncle Picsou au pays du Net

Être son propre patron, organiser son travail en toute liberté et se verser des milliers d’euros de salaire chaque mois : les paillettes hi-tech de l’économie de plateformes cachent la réalité d’une exploitation bien plus triviale et n’ont pas tout à fait empêché la mise en réseau des colères.

Uber (et ses émanations comme UberEats), Deliveroo, AirBnb… les noms de ces symboles de « l’économie de plateforme », parfois dite « collaborative » sont aujourd’hui présentés tantôt comme des modèles de la réussite d’un capitalisme de start-up, tantôt comme des exemples de la dérégulation du capitalisme.

En 2016, le gouvernement français a passé son temps à danser le tango sur le sujet. En janvier, sous la pression des bailleurs classiques, il restreint les possibilités de location sur AirBnb à un accord du propriétaire. En juillet, il lance 25 « réseaux French Tech », destinés à soutenir les start-up françaises. Deux types d’acteurs sont en fait réellement pris en compte dans le débat public aujour­d’hui. Des créateurs de start-up d’une part, jeunes aux dents longues parrainés par Xavier Niel ou d’autres ; un patronat plus « classique » d’autre part, bien décidé à ne pas trop se laisser marcher sur les pieds par les jeunots.

L’envers du décor

Ceux et celles dont on parle moins, ce sont les travailleurs et les travailleuses de cette jolie « économie collaborative ». Livreurs, préparateurs, mais aussi informaticiens, juristes… et ouvriers.

Car depuis quelque temps, le capitalisme de plateforme ne se limite plus à quelques secteurs comme la livraison. De plus en plus de plateformes, comme MeilleurArtisan.com ou Doyouno, s’attaquent à des secteurs historiques comme le bâtiment. L’idée est à peu près toujours la même : un site Internet et/ou une « appli », lancée par une bande de jeunes tout juste sortis d’école de commerce, des investisseurs qui sentent la bonne affaire… et des travailleurs et travailleuses précarisé.es.

Car derrière le joli modèle de l’entreprise libre et innovante, se cachent généralement des conditions de travail lamentables, et des statuts ultraprécaires. Les modèles sont multiples, mais un élément est toujours présent : la constitution, parfois peu à peu, parfois dès le départ, d’un lien de subordination évident mais jamais admis.

Libéré.es, délivré.es ?

En théorie, les chauffeurs d’Uber, les coursiers à vélo de Stuart ou les serruriers de Doyouno n’ont aucun compte à rendre à ces entreprises. Et pour cause : ils n’en sont pas salariés. Sur le papier, ils sont – dans le cas d’Uber ou Stuart – auto-entrepreneurs, ou encore artisans. En réalité, les choses sont un peu différentes. Les coursiers à vélo, par exemple, sont régulièrement appelés par les plateformes, pour prendre telle ou telle course dont personne ne veut. Les chauffeurs Uber, quant à eux, doivent disposer d’un véhicule répondant à des normes bien précises, qui répondent à la volonté de la plateforme. Car celle-ci, toute virtuelle qu’elle soit, a des revenus bien réels, et ne peut tolérer que son capital souffre de la soi-disant liberté qu’elle accorde à ses travailleurs et travailleuses.

Les plateformes vantent régulièrement cette liberté, mettant en avant des statuts qui permettraient aux travailleurs et travailleuses d’organiser leur travail comme ils le souhaitent. Les plateformes de livraison, encore elles, expliquent par exemple combien les étudiants et étudiantes peuvent profiter d’horaires de travail « à la carte », adaptables en fonction de leurs études. Belle formule en effet. C’est oublier cependant les lourdes conséquences d’un tel système. N’étant pas salariés, les travailleurs et travailleuses se voient privé.es de toute la protection sociale associée au droit du travail. Les allocations chômage ? Pas pour eux, ils ne cotisent pas. La couverture en cas d’accident du travail ? Certainement pas fournie par l’entreprise, puisqu’on vous dit qu’elle n’est pas leur employeur ! Les salaires eux-mêmes, qui n’en sont pas sur le papier, peuvent varier sans aucune régulation.

Prenons l’exemple des coursiers à vélo. La plupart des plateformes fonctionnent sur la base d’un système de « shift ». Les coursiers et coursières s’inscrivent sur ces plages horaires de quelques heures, durant lesquelles ils n’auront le droit de refuser qu’un nombre limité de courses. En contrepartie, ils reçoivent une indemnité minimale pour chaque heure de cette plage. Cette indemnité peut tout à fait être inférieure au salaire minimum.

Chez Stuart par exemple, pour une heure de shift, on touche 9 euros brut (auxquels il faut encore soustraire les charges de l’auto-entrepreneur). Mais bien sûr, Stuart met en avant le fait que ce n’est qu’un « minimum garanti » : pour chaque course, les livreurs et livreuses touchent aussi une indemnité, et le total peut dépasser ce minimum.

Gagner 4 000 euros… ou pas

L’idée est toujours plus ou moins la même, et aurait plu à Sarkozy, le chantre du « travailler plus pour gagner plus ». Et les plateformes n’hésitent pas à communiquer sur le sujet, faisant miroiter des payes à 4 000 euros par mois quand ce n’est pas plus, à condition de travailler beaucoup.

Stuart met ainsi en avant son « podium du mois », des coursiers qui ont gagné le plus. En travaillant dix heures par jour, sept jours sur sept, ces derniers parviennent en effet à gagner plusieurs milliers d’euros. Mais, au-delà du fait que la durée légale du travail n’est dans ces conditions plus qu’un souvenir lointain, ces cas sont en fait plutôt rares. La plateforme impose un nombre limité de coursiers sur un même secteur et créneau horaire, mettant ces derniers en concurrence les uns avec les autres. Seul.es les plus rapides à se connecter à l’application auront la chance d’obtenir les shifts les plus rentables. Les autres devront se contenter de ce qu’il reste, sans que Stuart n’ait à rendre aucun compte.

Take eat… and leave it

Au-delà du cas des coursiers, les plateformes ont donc depuis quelques années largement exploité un système dans lequel les travailleurs et travailleuses assument tous les risques (physiques ou économiques), et l’argent coule à flots. En profitant de l’inaction d’États paralysés par la crise et soucieux de mettre en avant leurs jeunes talents producteurs de croissance, elles ont pu se gaver tranquillement sur le dos des salarié.es.

Le cas Take Eat Easy en est l’exemple parfait : une start-up montée par de jeunes loups, qui finira trois ans plus tard en redressement judiciaire, laissant certains coursiers avec plusieurs milliers d’euros d’impayés. Le communiqué de la fondatrice du groupe ne trouve rien de mieux à faire que de déclarer que l’entreprise a « connu une croissance mensuelle de plus de 30% » [1]. Les coursiers et coursières laissé.es sur le carreau apprécieront : la croissance était là, contrairement aux salaires. Le journal L’Écho ne s’y est pas trompé, et a poussé le vice jusqu’à déclarer les fondateurs de Take Eat Easy « personnalité de l’année » 2017, saluant « l’inspiration que cette aventure entrepreneuriale génère » [2]… Aujourd’hui, un an après la faillite de la start-up, les coursiers attendent toujours leurs impayés.

Alors, les plateformes auraient-elles achevé la mue du capitalisme, en sapant les droits des travailleurs et travailleuses jusque dans leur base juridique, en attaquant leur statut ? Leur capacité à dégager des fonds très importants serait-elle l’obstacle imparable, susceptible d’empêcher toute réaction de la société ? Pas sûr. Les manifestations de chauffeurs Uber, ou de coursiers de Take Eat Easy, montrent bien que les capitalistes n’en ont pas fini avec la colère de celles et ceux qu’ils exploitent.

C’est aux États-Unis que les premières luttes victorieuses ont été menées par les travailleurs du capitalisme de plateforme. En 2013, en Californie, des chauffeurs Uber ont ainsi intenté une class-action en justice, de manière à faire reconnaître qu’ils et elles étaient en réalité des salarié.es de la plateforme.

Après de multiples audiences, et la reconnaissance par le California labor commissioner (le commissaire au travail de l’État de Californie) du caractère salarié de l’activité, les chauffeurs ont contraint Uber à payer 100 000 dollars pour régler l’affaire… jusqu’à la prochaine fois.

Depuis, d’autres grèves, actions en justice, manifestations et autres formes de luttes ont eu lieu un peu partout. L’Angleterre quant à elle, a été le théâtre de grandes grèves de coursiers, en particulier ceux de Deliveroo. Ces derniers ont pour particularité de se réunir entre les courses, et donc de disposer d’espaces communs, propices à l’organisation collective. À l’été 2016, ils et elles décident de se mettre en grève, notamment pour protester contre les conditions de rémunération. L’entreprise souhaitait alors passer d’une rémunération horaire de 7 livres à… 3,5 livres ; 50 % de baisse de salaire d’un coup, même Bernard Arnaud n’aurait pas osé ! Depuis cette date, les travailleurs et travailleuses de Deliveroo continuent de s’organiser, notamment avec ceux d’Uber et UberEats. Ils ont notamment monté Rebel Roo, un bulletin d’information sur les luttes à destination de leurs collègues, qui devrait permettre à l’avenir une expansion plus rapide des grèves.

En France, c’est un collectif de coursiers et coursières, fondé à la suite de l’affaire Take eat easy, qui concentre les mobilisations. Cultivant une certaine proximité avec les réseaux du PS et du PG, il reste pour le moment relativement peu actif dans des luttes réelles, mais a le mérite d’exister.

Le retour de bâton

Depuis que la lutte des classes existe, les capitalistes ont toujours su faire jouer une colère contre une autre pour mieux servir leurs intérêts. Mais cette colère est toujours à double tranchant, et Marx expliquait déjà dans Le Capital qu’elle finirait par se retourner contre eux.

C’est ce à quoi l’on assiste dans le cas d’Uber en France. Les premières fois que l’on a entendu parler de ces chauffeurs, c’était dans le cadre des manifestations de taxis à l’été 2015 [3]. Pendant qu’Uber et G7, les principaux groupes de VTC et de taxis se remplissaient les poches, on assistait au désolant spectacle de chauffeurs ayant le même travail, s’affrontant parfois physiquement devant les aéroports. Le gouvernement y est allé de son médiateur, pour régler l’affaire. Mais aujourd’hui, ce sont les chauffeurs Uber qui se lancent dans la bataille, cette fois contre la plateforme elle-même.

Depuis le mois de décembre, des manifestations et des actions en justice ont été organisées pour obtenir d’Uber une révision des tarifs, et de l’État des requalifications des statuts en contrat de travail classique. Si le syndicalisme dans le secteur n’est pas des plus révolutionnaires (l’Unsa et la CFDT sont les principales organisations présentes aux négociations), rien ne dit qu’il ne pourrait pas le devenir. Car à force de destruction du Code du travail et de diminution des salaires, les travailleurs et travailleuses pourraient finir par prendre les start-up au mot, et commencer à se soulever.

François Dalemer (AL Paris-Sud)


[1] https://medium.com.

[2] http://www.lecho.be.

[3] https://quartierslibres.wordpress.com.

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Messagede Zoom le Lun 24 Avr 2017 12:11

Agression sexuelle par un soldat français au Burkina Faso : la clémence de la justice

Encore une démonstration que l’échelle des peines est très mobile ! Et que la justice burkinabée n’est souveraine que si l’Etat français y consent...

En juin 2015, un militaire des forces spéciales françaises déployées au Burkina Faso dans le cadre d’une opération antiterroriste s’est livré à des attouchements sur deux fillettes de 3 et 5 ans. Assez sûr de son bon droit et pour se filmer et pour oublier la caméra chez la mère d’une des fillettes, il a été dénoncé à l’ambassade de France puis aux autorités burkinabées qui ont laissé la justice française s’en occuper.

Imagine-t-on un militaire africain se rendant coupable de pareils actes en France laissé aux bons soins de la justice de son pays ?

Les armées violent et ce n’est pas la première fois, et très certainement pas la dernière fois, que des militaires français sont accusés d’agression sexuelle en Afrique. Et ce n’est pas la première fois non plus qu’une quasi impunité « sanctionne » ces comportements.

Rentré en France, l’agresseur n’a pas été incarcéré et a été jugé mardi 18 avril, poursuivi pour "agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans" et "enregistrements d’images présentant un caractère pornographique de mineurs de 15 ans". Pour des faits passibles de dix ans de prison, le procureur a demandé deux ans dont dix-huit mois avec sursis. Le verdict sera rendu en juin.

Rappelons qu’en novembre 2016, un jeune homme a pris trois mois ferme pour vol d’un fromage dans un supermarché alors qu’il avait faim.

Une enfant d’Afrique violentée = un fromage volé… Voilà ce que nous dit la justice patriarcale, raciste et de classe.

Détruisons le patriarcat et toutes ses armées !

Alternative libertaire, le 22 avril 2017

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Messagede Zoom le Lun 8 Mai 2017 20:46

Macron élu : les raisons d’être en colère, de se réjouir et de s’engager

Le Pen éliminée, c’est tant mieux. Le problème, c’est que la politique antisociale de Macron continuera à servir de marche-pied au FN. Heureusement, son gouvernement patchwork droite-gauche promet d’être fragile, donc vulnérable aux luttes sociales. A nous toutes et tous de lui faire barrage et de bâtir une alternative révolutionnaire.

Emmanuel Macron sera donc président ! Le candidat du patronat l’a emporté sur la fasciste relookée Marine Le Pen.

Pour les électrices et électeurs de gauche, c’est un maigre soulagement (Le Pen est éliminée), aussitôt supplanté par une franche frustration (Macron est élu).

Pour celles et ceux qui ne croient pas que la politique institutionnelle puisse changer quoi que ce soit, comme à Alternative libertaire, cette élection ne fait que reconfigurer les modalités de la lutte.

Les raisons d’être en colère

Rappelons quelques traits du programme d’En marche :
• Baisse des impôts pour les riches : mutation de l’impôt sur la fortune pour en exonérer « des milliers de foyers aujourd’hui soumis à l’ISF ».
• Casse des services publics : avec la suppression de 120 000 postes de travail dans les hôpitaux, les écoles et l’ensemble des services publics, et de 70 000 à 75 000 dans les collectivités territoriales. Autant dire que la promesse de classes à 12 élèves dans le primaire est mensongère.
• Casse du Code du travail : dans la ligne de la loi El Khomri, avec priorité aux accords d’entreprise sur les accords de branche et sur le Code du travail.
• Casse de la protection sociale : avec la baisse des cotisations sociales, donc des prestations de l’assurance-maladie, chômage et vieillesse. L’amélioration de la protection des travailleuses et travailleurs indépendants est de la poudre aux yeux.
• Pénalisation des chômeuses et des chômeurs : en réduisant leur possibilité de dire non à un employeur.
• Pénalisation des travailleuses et des travailleurs : en supprimant la norme de 35 heures hebdomadaires pour les jeunes salarié.es.
• Renforcement de la répression : avec l’embauche de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires.

C’est contre toutes ces attaques annoncées qu’il va falloir résister.

Les raisons de se réjouir

Macron va poursuivre la politique néolibérale et de régression sociale de ses prédécesseurs. Mais contrairement, au bulldozer Sarkozy et à l’illusionniste Hollande, il cumule les handicaps :
• sa base électorale est volatile, le candidat n’a fait que vendre une image jeuniste, du rêve et les formules creuses du « ni droite ni gauche ». Pour celles et ceux qui ont bu ses paroles avec des étoiles dans les yeux, le désenchantement va être brutal ;
• sa base sociale est très réduite : mal vu dans les milieux de la bourgeoisie traditionnelle, méprisé dans les classes populaires, il n’aura pour lui que le Medef, les commerçants qui espèrent des baisses d’impôts, et la cohorte flashy des start-uppers, « créatifs » et autres assoiffés de business 2.0. C’est étroit, en réalité ;
• il ne bénéficie pas de l’étiquette de gauche qui, trop souvent, intimide les mouvements sociaux et syndicaux. Dans les milieux militants, personne n’attend rien du promoteur des lois Macron et El Khomri. Il n’y aura donc pas d’état de grâce ;
• il n’est pas sûr d’obtenir une majorité parlementaire aux législatives. Même s’il l’obtient, elle sera instable – constituée de transfuges et de néophytes peu fiables. Cela plombe sa prétention à « gouverner par ordonnances » puisqu’il faut, pour cela, l’assentiment du Parlement.

Ce pouvoir sera donc fragile, et c’est une bonne nouvelle pour le mouvement social, syndical et, plus globalement, pour la « gauche de la rue » : toutes celles et ceux qui n’attendent pas grand-chose des urnes et pensent que l’on obtient davantage par la lutte. Nous ferons barrage à la politique d’En marche dans la rue, dans les entreprises et dans les quartiers.

Les raisons de s’engager

Contre Macron, contre Le Pen, contre la droite, mais aussi contre la néosocial-démocratie que Mélenchon cherche à inventer, nous affirmons qu’on ne résoudra pas le chômage, la misère et la crise écologique sans remettre en cause le capitalisme, c’est-à-dire la propriété privée des moyens de production et d’échange qui nous interdit les vrais choix démocratiques.

Notre ennemi n’est pas « le système », terme qui ne veut plus rien dire puisque, de Dupont-Aignan à Macron en passant par Le Pen et Fillon, tous les politiciens s’en disent les opposants. Notre ennemi a un nom, bien plus clair mais que, bizarrement, les politiciens évitent soigneusement : c’est le capitalisme. Et ce, qu’il soit « mondialisé » ou « patriote ».

Nous lui opposons l’autogestion socialiste, le seul projet à même de changer la société et la vie.

Alternative libertaire, le 7 mai 2017

http://www.alternativelibertaire.org/?M ... -s-engager
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