http://alternativelibertaire45.org/orle ... s-pauvres/Orléans et son agglomération : Haro sur les jeunes, les étrangers et les pauvres
Dans un article de La République du Centre, les orléanais ont donc appris que l’agglomération a cru bon empêcher un SDF de se réfugier sous le pont Joffre, dans un local où il avait trouvé refuge. La solution trouvée par ces esprits pervers : installer une porte devant l’entrée de l’abri qu’avait trouvé ce SDF.
Décidemment la droite orléanaise fait tout pour prouver qu’il y a peu de différence entre elle et le Front national.
Arrêté anti mendicité, couvre-feu pour les jeunes, charte pour un mariage réussi visant particulièrement les populations musulmanes et maintenant ciblage des SDF… cette suite de restriction des libertés publiques montre que la droite de l’agglomération orléanaise vise à gentrifier Orléans et les villes alentours : repousser les populations immigrées et pauvres du centre-ville vers la périphérie de la ville.
Le quartier des Carmes en est aussi un bon exemple, où la mairie d’Orléans essaye de remplacer la population actuelle par une plus compatible avec ces désirs en rachetant les immeubles d’habitations et les commerces…
Alternative libertaire défend le droit à la ville pour toutes et tous et dénonce l’offensive de la bourgeoisie orléanaise visant à s’accaparer le centre-ville. C’est aux habitant-e-s de décider et de prendre le pouvoir par des comités de quartiers décisionnels et non pas pour un pouvoir centralisé décidant à la place de l’intérêt des populations.
http://www.alternativelibertaire.org/?P ... de-socialePour une vraie fronde sociale !
Face à ce gouvernement au service de la finance, des riches et des capitalistes. Face à ce gouvernement qui jette de plus en plus de travailleur-se-s dans la misère. Face à ce gouvernement qui désigne les immigré-es et les chômeurs-euses comme boucs émissaires. Face à ce gouvernement qui prépare le terrain pour l’arrivée au pouvoir du FN. Une seule réponse réaliste : la lutte sociale. A nous de construire la résistance aux fascistes et l’alternative au capitalisme !
Après la claque qu’il s’est prise aux dernières élections, le gouvernement socialiste met un nouveau coup de barre à droite en nommant le gouvernement Valls II. C’est un pur calcul politicien : puisque l’extrême droite fait de bons scores électoraux, il faudrait gouverner toujours plus à droite.
Un « tournant libéral » ?
Suite à la formation de ce nouveau gouvernement nous avons eu droit aux bavardages habituels des journalistes : le nouveau gouvernement est-il social-démocrate ou social libéral ? Un ministre a-t-il le droit de donner son opinion ?
Mais il n’y là rien de neuf. Le limogeage de Montebourg et l’entrée du banquier Macron au ministère de l’Économie sont des anecdotes, sans plus. Avec Hollande et ses complices, ce sont des dizaines de milliards d’euros qui sont déjà tombés dans la poche des capitalistes depuis deux ans. Le PS et l’UMP mènent la même politique quand ils sont au pouvoir : une politique contre les travailleur-ses, contre les jeunes, contre les immigré-es.
Ce qui va changer c’est que les choses vont désormais être faites sans complexe et avec brutalité. Parce que les capitalistes s’impatientent et veulent encore plus de fric, comme le montre l’ovation reçue par Manuel Valls à l’université d’été du MEDEF.
Un tournant autoritaire
Le ministre du travail Rebsamen (qui n’a jamais travaillé...) désigne les chômeuses et les chômeurs comme responsables du chômage. La police de Valls continue de traquer les sans-papiers, y compris les enfants dans les écoles. Tout montre que ce gouvernement entend accélérer les choses de manière autoritaire.
Désormais pas une oreille ne devra dépasser. Ce qui signifie une répression accrue contre toutes celles et ceux qui lutteront contre ces politiques ou qui ont le malheur d’être désigné-es comme boucs émissaires. On ne parle pas ici des « frondeurs » bien au chaud à l’Assemblée, mais bien des pauvres, des immigré-es, des syndicalistes, des gens qui protestent.
Mais ne nous y trompons pas : l’autoritarisme est la marque des gouvernements illégitimes. Les affaires de magouilles politiques (qui touchent le PS, l’UMP et le FN), la défiance massive face aux pouvoirs en place montrent que cette classe politique soumise aux capitalistes n’est plus légitime. La brutalité est sa seule issue.
Une seule alternative : lutter et s’organiser
Il n’y a pas de salut possible dans ce système. Les institutions sont verrouillées par le copinage, le clientélisme et la soumission à la logique capitaliste. Si nous voulons que les choses changent, il n’y a rien à attendre d’une énième alternance ou d’une VIe République vaguement toilettée.
Nous devons prendre les choses en main, dans nos quartiers, nos entreprises. Notre colère doit s’exprimer massivement dans la rue et dans la grève sans attendre davantage. Soit nous nous organisons pour construire une autre société, solidaire et démocratique, soit le repli sur soi et la soumission l’emportent et ce sont les fascistes du FN qui tireront leur épingle du jeu.
Le sursaut c’est maintenant !
On se rassure comme on peut
Quel succès pour le gouvernement Valls ! 100 % des suffrages exprimés (l’abstention des élus écologistes n’étant pas comptabilisée) pour soutenir à l’Assemblée nationale la loi de Valls et de Cazeneuve contre le terrorisme sur Internet.
Du FN au Front de gauche, on a rivalisé de déclarations solennelles (avec bien sûr les critiques d’usage pour se démarquer d’un gouvernement qui continue à couler) pour justifier cette nouvelle.
L’UMP Lellouche rappelait que « la France est en guerre » tandis que son compère Marsaud incitait le gouvernement à « s’asseoir sur les libertés individuelles ».
C’est vrai que la menace est omniprésente : le djihad se rapproche !
Pourrions-nous accueillir en France les victimes des islamistes qui risquent leur vie en Méditerranée ? Non, on se contentera de censurer les apologies de terrorisme sur le web, de faire fermer des sites Internet par les représentants de l’État ou de fouiller les équipements informatiques des suspects terroristes, et tout ça sans même une décision judiciaire.
Au passage, on en profite pour mettre au service de la lutte contre les hackers les moyens utilisés contre le crime organisé. En clair, on veut combattre Anonymous comme on combat la mafia.
L’expérience américaine post-11 Septembre a pourtant démontré à ceux et celles qui en doutaient, que la réduction des libertés ne sert à rien contre le terrorisme... mais que c’est le mouvement social qui en est la première victime.
Alternative libertaire, le 29 septembre 2014
http://www.monde-libertaire.fr/syndical ... se-socialeL’heure est à l’autodéfense sociale
Beaucoup s’accordent à dire que, cette année en France, on n’a pas eu d’été. En cause une météo capricieuse qui n’a pas voulu faire le jeu des vacances – et, avec elles, de l’industrie touristique. Du coup, la traditionnelle gueule de bois de septembre est plus facile à supporter. Et, pourtant, le cocktail que nous ont préparé gouvernement et patronat pendant ces deux mois estivaux est plutôt du genre costaud, de ceux qui vous envoient au tapis dès le premier shot ingurgité. On n’avait jamais vu ça de mémoire d’homme (du moins pour ceux de mon espèce, celle apparue à la fin des années 1980)… Même l’UMP au pouvoir n’était pas allée aussi loin dans le cynisme et la servilité propatronale. C’est dire.
En termes de déclaration, la perle revient sans doute au ministre du Travail, l’ex-membre de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) François Rebsamen. Celui qui est aussi ministre du Dialogue social a la langue bien pendue quand il s’agit de parler des chômeurs. Surtout quand les statistiques donnent le gouvernement perdant dans le grand jeu du « Qui qui fera baisser la courbe ? » ! Ainsi, le 2 septembre dernier, notre ancien trotskiste a exposé, à l’antenne d’i<télé, sa stratégie d’enfer pour remporter la partie. De quoi s’agit-il ? Rien de plus que de la bonne vieille matraque, certes ici symbolique : « Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi », a-t-il donc déclaré, impassible. Évidemment, pareille déclaration a provoqué un tollé au sein d’une majorité socialiste certes encline à louer les bienfaits de l’ultralibéralisme version 11 janvier 2013 (rappelez-vous donc l’Accord national interprofessionnel, bien pire que le pacte de responsabilités), mais indignée quand il s’agit de renier aussi manifestement le socialisme fondateur (et ce, bien que ledit socialisme soit enterré depuis longtemps). Question de méthode, en somme. Et, aux yeux de la plupart des députés socialistes, notre ancien rouge-gorge a juste eu le tort de mal exprimer tout haut ce qu’ils pensent tous tout bas. La subtilité, petit François, c’est la règle d’or des hypocrites.
Au-delà de la déclaration en tant que telle – stigmatisante et cynique –, l’événement est révélateur de l’impasse dans laquelle se trouve la social-démocratie. Celle-ci a beau se parer d’une nouvelle perruque – made in Barcelone cette fois-ci – et se faire appeler « social-libéralisme », elle n’en reste pas moins incapable de résoudre le problème social ; pire, elle l’aggrave. Faire à nouveau appel à la coercition pour lutter contre le chômage, voilà un pitoyable aveu d’échec cuisant. Pourtant, le gouvernement sait bien où ça cloche dans l’immédiat (en dehors de la vacuité même de son modèle sociétal) : chez les patrons. Parce que le pacte de responsabilités de 2014, qui venait s’ajouter au Cice de 2012 et à l’ANI de 2013 (vous suivez la logique ?), était censé apporter moult promesses d’embauches. Des promesses non tenues, à l’évidence.
Qu’attend donc le gouvernement pour réclamer aux patrons ce qu’ils lui avaient tant promis ? Rien. Mieux, il continue à abonder dans le sens des menteurs, poursuivant sans sourciller la mascarade commencée dès l’arrivée au pouvoir présidentiel en 2012. Ainsi, le Premier ministre, Manuel Valls, s’est-il offert une petite ovation patronale le 27 août, lors de l’université d’été du Medef, dans les Yvelines. C’est que son discours, tout de lèche, a séduit les cols blancs à Rolex (ceci est à peine une caricature), à tel point que Pierre Gattaz, le boss des boss, a salué « un discours de lucidité, de pragmatisme, de clairvoyance, de courage ». Fort de ce soutien gouvernemental sans faille, l’organisation des puissants de ce monde a pu exposer sans crainte ses propositions de réformes libérales (c’est devenu un pléonasme), lesquelles consisteraient à supprimer des jours fériés (au moins deux) et à instaurer la possibilité pour les entreprises de verser des salaires inférieurs au Smic. À celles-ci s’ajoutent aussi, bien sûr, l’exigence d’une remontée des seuils sociaux et une remise en cause de la loi sur les trente-cinq heures ; pardi ! Provocation ? Le Medef le reconnaît lui-même lorsque, placide, il prévient que lesdites propositions « peuvent apparaître certainement agressives ou caricaturales à certains ».
Pour le reste, les questions demeurent les mêmes depuis des mois. Que font les grandes centrales syndicales ? Pourquoi se contentent-elles de s’indigner à demi-mot ? Même les inutiles journées d’action ne sont plus, pour l’heure, à l’ordre du jour. A-t-on touché le fond de la compromission ? Ou bien sont-elles à ce point perdues face à des bases qui, malgré tout, branlent dans le manche ? Quoi qu’il en soit, nous récoltons aujourd’hui les fruits bien mûrs de l’intégration des grandes centrales syndicales à l’appareil étatique ; et les conséquences pourraient être lourdes pour les travailleurs, l’enjeu du patronat étant ni plus ni moins la destruction du Code du travail. « Notre modèle social a fait son temps », disait récemment Pierre Gattaz dans les colonnes du Parisien. En ce qui nous concerne, nous autres anarchistes, nous continuerons à le défendre, tout en portant l’urgente nécessité de son dépassement dans la lutte anticapitaliste et anti-étatiste.
Guillaume Goutte
http://www.mncp.fr/communique-les-chome ... vernement/Les chômeurs interpellent le Gouvernement : « ça suffit ! »
Après une rentrée marquée par les déclarations outrageantes de certains responsables patronaux, du Ministre du travail et, il y a quelques jours encore du Premier Ministre, les chômeurs pensaient avoir eu leur compte de coups bas. Force est de constater que certains semblent penser qu’on ne tape jamais assez sur les chômeurs et les précaires.
Et tout ceci au nom d’une équité dont les chômeurs ignorent de plus en plus le sens.
• Est-il équitable de baisser les allocations des chômeurs pour lesquelles ils ont cotisés pendant tant d’années ?
• Est-il équitable de donner des milliards à quelques actionnaires qui n’ont comme objectif que de précariser le monde du travail ?
• Est-il équitable de contrôler les chômeurs plutôt que de leur trouver un emploi ou une formation ?
• Est-il équitable de rendre les chômeurs responsables de la crise alors qu’ils en sont les premières victimes et les principaux boucs-émissaires ?
A tout cela, les organisations de chômeurs répondent NON ! Et appellent :
• Le gouvernement à stopper son mitraillage des chômeurs et des précaires.
• Pôle Emploi à arrêter son expérimentation de contrôle contre les chômeurs et à mettre en place un réel accompagnement pour les chômeurs.
• Les organisations syndicales à s’opposer à la généralisation de ce contrôle et à défendre les droits de tous les travailleurs privés d’emploi.
• Et tous les chômeurs et précaires à se mobiliser dès maintenant, contre les attaques incessantes dont ils sont les victimes, et à se rassembler massivement le 6 Décembre, à 14h à Stalingrad pour leur manifestation nationale.
MNCP, CGT Chômeurs, APEIS, AC
http://www.agirensemblecontrelechomage. ... rticle2142Nouvelle offensive pour stigmatiser les chômeurs !
En complément du communiqué commun des 4 associations de lute contre le chômage
Cette fois c’est autour du journal « les Echos » de prendre le relais de la communication stigmatisant les chômeurs. C’est repris par toute la presse ! C’est un feuilleton lancé depuis depuis plusieurs années. Sous Sarkozy déjà Laurent Wauquier taxait les allocataires de « cancereux », depuis quelques semaine le MEDEF, Valls, Rebsamen sont à l’offensive, et ce avec la direction de Pôle emploi à la manœuvre.
C’est une mascarade ! « Fliquer » ne donne pas de travail !
D’ailleurs, regardez bien les résultats de cette « com » : il est bien dit que les 20% en question sont découragés. Nous dirions « seulement » dans une situation catastrophique.
Mais c’est très habile, on peut comprendre, en effet, que quelqu’un qui a un petit boulot de 20h par semaine qui touche 800€ par mois soit sensible à cet argument. Mais qui ne propose que de petits boulot ?
Le gouvernement avec les médias font ainsi un contre feu qui n’attaque pas ceux qui licencient, qui précarisent.
- Voilà un an environ que Pôle emploi à mis 5 régions en test d’un contrôle renforcé.
- Beaucoup de travailleurs et des syndicats de Pôle emploi ont refusé de participer à cette opération. Ethiquement et humainement, ils ne peuvent recevoir des chômeurs en détresse et créer de la confiance pour les aider si ils sont aussi des flics !
- Voilà quelques mois un projet aberrant de contrôle nous a déjà été présenté.
Nous cherchons par ailleurs à savoir si ces contrôles sont ou seront sous-traités « au privé », les fameux « OPP ».
L’offensive est aussi européenne !
Il faut regarder l’offensive des gouvernements et du patronat au niveau européen, ils avancent sur la même ligne : Grande Bretagne avec les contrats « 0 heure », Allemagne et les « mini job », Hollande les chômeurs considérés comme des handicapés, les durées d’indemnisation et les niveaux d’allocation dans l’Europe du sud (Espagne, Grèce..)
La tactique du gouvernement et du MEDEF est de culpabiliser les chômeurs aux yeux de l’opinion ! Ils « cassent le thermomètre » mais la fièvre reste : il y a 5 millions de chômeurs et précaires, inscrits ou non.
L’objectif stratégique du patronat est de baisser l’assurance chômage au minimum, sa durée, et, à terme, supprimer l’assurance chômage. C’est la même offensive contre tous les services publics !
Cette offensive est dirigée contre tout le monde du travail car le chômage est une épée de Damoclès qui fait pression sur tous les travailleurs, sur le droit du travail sur les salaires !
Voilà pourquoi nos associations préparent la manifestation des chômeurs du 6 décembre à Paris !!
https://larotative.info/de-malik-oussek ... aisse.htmlDe Malik Oussekine à Rémi Fraisse : quand les pouvoirs publics et les médias nous prennent pour des cons !
L’instrumentalisation (trop) évidente de la mort de Rémi Fraisse, par les pouvoirs publics et autorités de l’État, relayée par les grands médias me met hors de moi. Les déclarations des gendarmes et du procureur de la république font écho, elles sont largement relayées par France 2 notamment et nous préparent à faire d’une victime un coupable. Jusqu’où iront-ils dans l’ignominie ? N’ont-ils pas de conscience ? Le peuple est-il à ce point naïf à leurs yeux pour qu’on lui serve une telle soupe ?
Quelques heures après la mort de Rémi Fraisse, un jeune homme de 21 ans, botaniste bénévole à France Nature Environnement, le procureur d’Albi, M. Claude Dérens, sans avoir d’autres éléments que les déclarations des gendarmes, a commencé par dénoncer la violence des manifestants et, plus tard, notre ministre de l’intérieur, M. Bernard Cazeneuve, nous expliquait qu’ « Aucune cause, dans un État de droit, ne peut justifier ce déchaînement de violences répétées ».
On comprend bien, dans leurs propos que les "méchants violents" sont les opposants au projet du barrage de Sivens. On apprenait même, ce jour funeste que, selon les gendarmes, l’affrontement durant lequel Rémi a connu la mort, était d’une violence extrême et que les manifestants avaient fait usage de cocktails Molotov et d’engins explosifs. Oui, vous avez bien lu : « d’engins explosifs » !
Si le cocktail Molotov est bien connu pour être une arme d’émeute, les explosifs, ne sont pas si courants... D’ailleurs, les derniers articles n’en font plus état (lefigaro.fr, AFP agence, mis à jour le 28/10/2014 à 15:11, publié le 27/10/2014 à 17:48), on est revenu à une formule plus classique : « cocktails Molotov et jets de pierres ». Mais qu’importe ! Dans l’inconscient collectif, le message est passé. Le mal est fait !
Une machine de désinformation est à l’œuvre, elle se poursuit avec les résultats de la première autopsie de Rémi. Le premier constat est celui de « mort par explosion », mais n’allez pas trop vite en besogne, camarades ! N’allez pas tirer de cela des conclusions hâtives et infondées. C’est en substance ce que nous a dit Monsieur le Procureur d’Albi. Comme chacun sait, en France (dans un état de droit) les forces de l’ordre ne font jamais de tir tendu et ne frappent pas les manifestants sans avoir été elles-même agressées (rappelons nous de Malik Oussekine, tabassé à mort en 1986 par des voltigeurs, c’est un bon exemple), il n’y a qu’a regarder ce qu’ont fait, depuis le début du mois de septembre, les forces de gendarmerie mobilisées à Sivens. Alors si Rémi est mort, c’est sans doute pas la faute d’un gendarme ! Ben non voyons !
Observons les autres hypothèses émises dans le cadre de l’enquête menée par les services du procureur de la république d’Albi :
Rémi avait peut-être des explosifs dans son sac (quelques kilos de TNT probablement), ou alors ce sont ses copains encagoulés qui auront mal visé et l’auront tué avec un de leur cocktail Molotov, mais un gendarme ? Vous n’y pensez-pas ! Impossible !
D’ailleurs, je n’aurais pas été surpris que le procureur, comme le médecin légiste n’a pas trouvé, dans les chairs explosées, de traces de plastique ou de métal, nous annonce que ces deux hypothèses absurdes (je parle de l’explosif dans le sac ou du cocktail Molotov) soient les plus probables.
C’est une alternative à laquelle l’État nous préparait bien que le médecin légiste ait également écrit qu’il n’y avait aucune trace de brûlures dans la plaie. Je ne suis certes pas spécialiste de la question, mais il me semble que cela excluait quand même les deux pseudo-hypothèses que l’on nous a servi pour dédouaner la violence policière qui sévit sur ce site depuis des mois et en France, d’une manière générale, depuis des années.
Mais le pire, ce n’est même pas ça ! Le pire c’est qu’on nous a également raconté dans les médias que : « Le corps du jeune homme avait été découvert dimanche, à deux heures du matin, par les gendarmes : alors qu’ils étaient attaqués par une centaine d’opposants très déterminés, ils avaient éclairé la zone et aperçu le corps du jeune homme à terre. Ils étaient sortis de leur enclos pour le récupérer et lui prodiguer les premiers secours, en vain. » (lefigaro.fr, articles du 26/10/2014, et du 27/10/2014)
Ils ne l’ont pas tué, ils ont cherché à le sauver. Quel acte héroïque ! Que le peuple entier ne se lève-t-il pas pour applaudir des deux mains le courage et la détermination, dans leur mission de sécurité, de ces vaillants chiens de garde de la république ?
Tout cela me dégoûte profondément, je le dis, je le crie et je l’écris. L’assassinat de Rémi me dégoûte. Les propos tenus par les autorités à son égard me dégoûtent et la façon dont cette mort est utilisée me dégoûte. Bientôt, Rémi, victime de la barbarie policière, sera le grand coupable de son meurtre, vous verrez qu’ils traineront dans la boue son image (ils ont déjà commencé) et qu’ils justifieront, par son sacrifice, de nouvelles arrestations et de nouvelles actions violentes sur la ZAD du Testet.
Ça, c’est ce que j’ai écrit avant de connaître les dernières nouvelles accablantes. Tout d’abord, le procureur Claude Dérens à annoncé que des traces de TNT ont bien été trouvées sur les effets vestimentaires de Rémi qui aurait donc été tué par un matériel militaire de type grenade offensive. Le procureur s’est dessaisi du dossier au profit du Parquet de Toulouse.
Un gendarme a donc bel et bien flingué Rémi samedi soir ! Est-ce une bavure ? « Non, il ne s’agit pas d’une bavure. » a répondu ce soir Bernard Cazeneuve sur Public Sénat, allant jusqu’à déclarer qu’« on ne peut pas présenter les choses ainsi ». En annonçant toutefois qu’il suspendait l’utilisation des grenades offensives dans les intervention de gendarmerie.
Alors le pire, qu’est-ce que c’est ? Le meurtre de Rémi prend une nouvelle dimension politique, le gouvernement fait front, Valls défend ouvertement Cazeneuve et les forces de l’ordre. Hollande, qui a tardé avant de s’exprimer, a déclaré vouloir faire « toute la vérité sur ce qui s’est passé durant cette manifestation qui a été violente, j’y veillerai personnellement. » ( Le Monde.fr avec AFP | 28.10.2014 Mis à jour le 28.10.2014 à 17h54) Mais, ses déclarations, étaient avant tout une réponse aux critiques justifiées de Cécile Duflot et José Bové, outrés depuis dimanche par ce crime et par le silence de l’état.
Reste à savoir ce que fera M. Jacques Toubon, le « défenseur des droits », puisqu’il s’est saisi d’office du dossier...
Victime, coupable, drapeau... que dis-je bannière ! Mon pauvre Rémi... Tout ça me dégoûte, ils n’ont aucune pudeur.
Olivier Hénocque
http://2ccr.wordpress.com/2014/11/01/reveillons-nous/REVEILLONS NOUS !!!
Devant l’apathie de nos concitoyens, la lobotomisation des esprits et le « on ne peut pas faire autrement » suivi de « les caisses sont vides », les patrons sentent que le moment est propice à détruire le maximum de notre protection sociale, à nous pressuriser davantage.
Peu à peu leur rêve devient réalité : avoir une main d’œuvre docile, bien formée et corvéable à merci. Ils pourraient bientôt proposer de revenir à 10 H par jour, 2 semaines de congés par an et diminuer les salaires de 30% ; A la moindre occasion, ils nous répètent inlassablement qu’avec la mondialisation on ne peut pas faire autrement : « la conjoncture économique nous oblige à prendre des mesures radicales, nous ne sommes pas assez compétitifs » ! Ils pourraient aussi repousser l’âge de la retraite à 75 ans, supprimer la sécurité sociale, et nous obliger à faire 8 jours de travail de solidarité, pour sauver nos entreprises, enfin, surtout pour augmenter leurs profits !
Prétextant la fuite des capitaux ou des délocalisations, ils réclament sans cesse des baisses d’impôt, des allègements de charge ou davantage de subventions. La course en avant des plus riches vers toujours plus de richesse est une des principales conséquences de la hausse des inégalités.
Pour justifier ces inégalités, on nous a fait croire que les dépenses des plus riches relanceraient l’économie. Ce qui est faux, pour une raison toute simple, c’est que le taux d’épargne s’élève avec le revenu. Ils investissent principalement dans leur capital financier en demandant des rendements de plus en plus élevés. Cela entraine les baisses de salaires, des licenciements et des délocalisations. La seule chose que l’on a favorisée c’est la fuite des capitaux vers les paradis fiscaux.
Rappelons à ceux qui nous rebattent les oreilles que la financiarisation est source de progrès, favorisant l’investissement, l’emploi et l’innovation, rappelons leur qu’avant la dérèglementation financière, sans les tradeurs, les fonds d’investissement et les rendements à 20%, la croissance était de 5%, le chômage et la dette nulle ou presque. Rappelez-vous, c’était …hier !!!
Depuis 40 ans nous appliquons les mêmes méthodes : allégement de la fiscalité des entreprises, baisses des cotisations patronales, subventions publiques au secteur privé pour innover et embaucher, non renouvèlement de fonctionnaires, suppression de services publics, désengagement de l’Etat et liquidation des biens publics, etc.., et tout ça pour rien, cela ne marche pas ! Le chômage, la précarité et la pauvreté progressent, donc la méthode employée n’est pas la bonne. Ces solutions n’ont pour conséquence que d’enrichir les plus riches et d’appauvrir les plus pauvres. Pas la peine d’avoir fait l’ENA ou HEC pour s’en apercevoir ! Donc lorsqu’une méthode ne marche pas, on en change et on ne s’obstine pas dans l’absurdité !
Ce qui favorise la croissance à long terme c’est de développer des services publics de qualité. Mille fonctionnaires injecteront davantage d’argent dans « la machine » qu’un milliardaire ! Et que ce soit dans l’éducation, la santé, ou les transports, la fonction publique fait travailler de nombreuses entreprises privées. Et combien le boulanger, le restaurateur ou l’artisan du coin ont-ils de fonctionnaires parmi leurs clients ? Le secteur économique privé ne peut se passer d’un secteur public fort !
Grâce aux luttes et aux legs de nos anciens, notre génération a été pour beaucoup à l’abri du besoin, le monde du travail était soumis à des règles, la protection sociale développée, les prix encadrés et l’avenir ouvert. L’état investissait dans des infrastructures et des biens collectifs, mais peu à peu, nous nous sommes donc laissé endormir. Pendant ce temps le capital et le grand patronat n’ont jamais cessé de lutter contre cet état de fait. Nous, nous avons baissé les bras.
Nous nous sommes contentés de vivre et de consommer. Nous leur avons abandonné le terrain politique, leur télévision et leur propagande ont fait le reste. Nous livrons nos enfants à ceux qui aujourd’hui nous exploitent, en nous contentant de leur dire : « c’est comme ça, on ne peut pas faire autrement ! »
Sur Conscience Citoyenne Responsable
A lire également :EN FRANCE AUSSI LA RÉVOLUTION
« On commence à renoncer à l’impossible et ensuite on renonce à tout le reste »…H.THOMAS
http://www.paroleslibres.lautre.net/spi ... rticle2052Qui a peur du grand méchant casseur ?
de : YANNIS YOULOUNTAS
Une fois de plus, les loups hurlent « au loup ! » et tout le monde tombe dans le panneau. La foule naïve bêle au « grand méchant casseur » à la vue de reportages pathétiques et anxiogènes. Beee, beee ! Qui a osé montrer les dents parmi la jeunesse en colère au point de mordre les gardiens de l’ordre perpétuel ? Qui sont les émeutiers du Testet contre la barrage de Sivens que certains médias comparent à des terroristes et que la FNSEA qualifie de « djihadistes verts » d’un mouvement « bien organisé » ?
Une bonne partie de ces « insurrectionnels », comme on les appelle au collectif Tant qu’il y aura des bouilles (1), ne sont pas des nouveaux venus. Bien au contraire. Tout simplement, parce que les émeutes sur la ZAD sont quotidiennes depuis le premier septembre ! Oui, vous avez bien lu : quotidiennes ! Chaque matin, à l’arrivée des machines, les barricades et les tranchées attendaient systématiquement les gardes mobiles escortant ingénieurs et bûcherons. Certains des zadistes n’avaient rien d’autre dans les mains que des cailloux ou des bâtons, d’autres parfois des cocktails Molotov. En face, le feu d’artifice commençait en général vers 8 heures : brouillard épais de gaz lacrymogènes, explosions de bombes assourdissantes, tirs de flash-ball, souvent tendus et à courte distance, occasionnant de nombreuses blessures depuis deux mois parmi les insurgés, violents et non-violents. Moi-même, j’ai essuyé un tir de flash-ball à deux reprises, alors que j’essayais de parlementer sans le moindre projectile dans les mains et à visage découvert. La violence était permanente de part et d’autre depuis deux mois, mais était-ce vraiment la même violence ?
Ce que répondent mes compagnons de lutte les plus radicaux, c’est que la violence qu’ils emploient est parfaitement légitime, et même nécessaire, dès lors que le pouvoir refuse obstinément le dialogue et poursuit son entreprise de destruction irréversible. Il n’y avait pas d’émeutes durant la pause estivale. On entendait les oiseaux chanter dans la douceur matinale et l’air frais de la zone humide. L’ambiance était paisible, solidaire, joyeuse. La violence n’est finalement intervenue que quand le pouvoir aveugle et sourd, y compris à l’égard de nos grévistes de la faim, a choisi d’utiliser la force en déployant d’immenses moyens militaires. C’est le conseil général et la préfecture qui ont déclaré la guerre au Testet, pas les occupants. Une guerre à la vie, à la nature, à la jeunesse qui s’est rebellée diversement, selon les convictions de chacun et, pour les plus radicaux d’entre nous, c’est vrai, avec des moyens importants, mais sans comparaison possible avec l’attirail démesuré des robocops que le pouvoir a placé comme des pions en face de nous en croyant nous intimider et nous chasser.
Car il s’agit bien de résistance. Résistance à un pouvoir violent, autoritaire, arrogant et coupé de la réalité, pour lequel nous sommes que des chiffres, au même titre que la nature. Un pouvoir bien souvent corrompu, multipliant les conflits d’intérêts et les copinages opportuns. Un pouvoir qui refuse le dialogue et feint de ne rien entendre. Un pouvoir qui ne nous laisse pas le choix : nous soumettre ou résister.
La seule différence entre les émeutes du 25 octobre, durant lesquelles Rémi a perdu la vie, et les précédentes, c’est uniquement le nombre de belligérants. Nous avons mis le paquet en termes de communication tous azimuts et avons préparé ce rendez-vous de longue date. Parmi les insurgés, les plus radicaux ont fait de même : forums anarchistes et révolutionnaires, listes d’infos, presse libertaire, etc. Il était donc prévisible que nous soyons beaucoup plus nombreux : pas loin de 7 000 participants au lieu de 1 000 d’habitude, du côté des spectateurs des prises de paroles, 200 et même plus au lieu d’une cinquantaine d’habitude du côté des plus « énervés ». Oui, ce jour-là, nous avons eu des renforts et il était, par conséquent, certain qu’en laissant sur place son dispositif militaire, à deux jets de pierre du rassemblement, le pouvoir allait provoquer des affrontements. Ce qui s’est passé était parfaitement prévisible. Les innombrables blessures annonçaient la mort prochaine de l’un d’entre nous. Rémi a été celui-là.
N’écoutez pas les violons qui font diversion. Méfiez-vous des larmes de crocodiles. Ne croyez pas les loups qui hurlent « au loup ! ». Ce ne sont pas les émeutiers qui ont tué Rémi, mais le pouvoir criminel qui détruit, frappe, expulse, affame et assassine. Le seul et unique casseur, c’est le pouvoir en place et personne d’autre.
(1) Le collectif Tant qu’il y aura des bouillesa http://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/ été fondé en octobre 2013 à la Métairie Neuve, sur la ZAD du Testet et occupe celle-ci en pratiquant radicalement la désobéissance civile et la démocratie directe.
http://alternativelibertaire.org/?Contr ... assons-a-lContre l’austérité, passons à l’action !
Avec son budget d’austérité pour l’année 2015, le gouvernement prouve une nouvelle fois quels intérêts il défend : d’un côté il confirme les énormes cadeaux fiscaux déjà accordés au patronat, de l’autre il coupe dans les dépenses publiques et fait payer la facture à la population. La journée de manifestations du 15 novembre, à l’appel du collectif « Alternative à l’austérité » (3A), a pour but d’exprimer la colère de la population et le refus de cette politique de classe menée en faveur des capitalistes.
Pour la seule année 2015, ce sont 21 milliards d’euros qui vont être économisés sur les services publics, dont plus de 9 milliards d’euros sur le dos de la Sécurité sociale. L’objectif de ce budget d’austérité ? Financer le « pacte de compétitivité » et le « pacte de responsabilité », qui consistent à distribuer des milliards d’euros aux entreprises sous forme de réductions d’impôts.
On travaille, ils encaissent… et on paie la facture !
Le programme est clair : continuer d’étrangler les services publics et les travailleur-ses pour maintenir les profits des patrons et entretenir le système capitaliste. Et pendant que le PS démontre quotidiennement son mépris des travailleur-ses et réalise les rêves du Medef, pendant que les forces de répression vont jusqu’à tuer ceux qui se mobilisent contre les grands projets inutiles, l’extrême droite se frotte les mains et encaisse les bénéfices électoraux de la politique antisociale voulue par François Hollande...
Pas d’alternative à l’austérité sans rupture avec le capitalisme
Pour mettre en échec la politique autoritaire et antisociale de ce gouvernement devenu complètement illégitime, il faut se poser les bonnes questions : est-ce qu’on attend un gouvernement "vraiment à gauche" pour changer les choses ou est-ce qu’on essaie dès maintenant de se mobiliser pour construire un rapport de forces sans miser sur les calculs électoraux ?
Est-ce qu’on pense réussir à stopper l’assaut capitaliste en manifestant deux fois par an ou est-ce qu’on essaie de se retrousser les manches pour s’opposer réellement à la loi des patrons ? Est-ce qu’on veut gratter un peu d’argent aux plus riches pour redistribuer des miettes à la population ou est-ce qu’on veut en finir une fois pour toutes avec ce système mortifère appelé capitalisme ?
Passons à l’action !
Aux côtés des syndicalistes engagé-es dans l’action directe au profit des travailleurs-ses, aux côtés des militant-es associatifs engagé-es pour combattre le chômage et le mal-logement, nous devons pousser partout à des actions de solidarité concrète contre les effets de cette politique qui réprime, expulse, licencie et appauvrit le plus grand nombre au profit d’une minorité de privilégiés.
Soyons à la hauteur des attaques ! C’est dans la rue, dans es entreprises, dans nos quartiers que nous devons poser les fondations d’un mouvement autogestionnaire et anticapitaliste d’ampleur.
Ces mots d’ordre anticapitalistes, nous les porterons de nouveau le 19 décembre à Bruxelles contre les négociations du Traité transatlantique. Et parce que l’extrême droite est au service des capitalistes, nous serons dans la rue le 29 novembre à Lyon contre le congrès du FN.
http://larotative.info/violence-et-mensonges-688.htmlViolence et mensonges
Face à un gouvernement qui utilise la violence et le mensonge pour administrer le désastre, des êtres refusent la passivité : offensifs sans être agressifs, ils utilisent leurs droits à la légitime défense contre l’oppression.
« Du mensonge à la violence »… à la violence du mensonge.
« Il est décédé, le mec ! Là, c’est vachement grave… Faut pas qu’ils le sachent ! » Les récits des auditions des gendarmes laissent penser qu’il s’agit d’un état de guerre. Une guerre entre des militaires et des manifestants armés de pierres. En trois heures, ce sont 237 grenades lacrymogènes, 38 grenades GLI F4 [1], 23 grenades offensives F1, 41 balles de défense avec lanceur de 40 × 46 mm, qui ont été lancés vers les manifestants. David contre Goliath. Rémi contre l’Etat.
La mort d’un militant écologiste qui s’opposait au projet de barrage du Testet a suscité bien des commentaires et des enquêtes pendant deux semaines. Le président de la république dans son show télévisé a pu éluder toutes les vraies questions en évacuant celle sur la mort de Rémi Fraisse dès le commencement de son émission. Belle manœuvre. Sur le lieu du barrage, alors que la préfecture avait promis que ce rassemblement se déroulerait sans présence des forces de l’ordre, elles étaient là et elles furent violentes. C’est corroboré en partie par ce témoignage : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l’intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté vis-à-vis des opposants par rapport à toutes formes de violences envers les forces de l’ordre », rappelle le lieutenant-colonel L. On a caché la mort de Rémi, on a masqué l’origine de sa mort pour contenir une réaction trop forte. On sait qu’avec le temps…
A l’ORTF, rien n’avait été dit, sauf que la contestation serait condamnée dès qu’elle s’avérait violente. On allait la rendre visiblement violente. Ce ne fut pas difficile. On parla de black blocks, de casseurs, comme au temps de Pasqua pour Malik Oussekine. A ceci près qu’en 1986, des millions de jeunes défiaient le pouvoir. Devaquet démissionnait. Pasqua restait. Le pouvoir comme à son habitude séparait les bons des mauvais manifestants, les casseurs des rues dont certains étaient des flics apparaissaient comme des barbares, et la masse effrayée restait chez elle rongeant son frein, adoptant la vision d’en haut pour ne pas se dédire.
On ne parla pas des grands projets inutiles ou de la raison d’être d’un Center Parc en Isère, on n’évoqua pas l’utilité d’un barrage, de ce qu’il nie et qui ne reviendra plus. On parla zones franches sur un ton badin, entrepreneuriat, petites ficèles que chacun tire dans son coin pour le plus grand soulagement du chacun pour soi. Badinguet continuait son numéro avec une nouvelle tête plus carrée et un visage de robot.
Aujourd’hui, si on n’a pas encore peur de descendre dans la rue pour protester, on reçoit avec la bénédiction des médias son hostie en lacrymogène. Rester au bas de sa tour dans une cité peut vous conduire droit au cimetière ; en prison si vous étiez grimés dans un carnaval à Marseille, à l’hôpital avec une perte d’un œil si vous étiez en manifestation à Montreuil ou à Nantes. Encore à Blois la semaine passée. Et être arabe à Clermont-Ferrand vous envoyait direct à la morgue. La mort fait peur et la police sert à ça. Faire peur et faire en sorte que la population se solidarise avec le plus fort. On dirait que cette manie a déjà porté ses fruits. Nous dissuader d’aller dans la rue, et se payer sur nos corps. On peut avoir peur mais on ne peut être lâche. Il faut donc trouver les moyens de rester ensemble.
Contenir l’émotion populaire
Et voilà l’affaire Jouyet qui nous arrive dès lundi matin avec l’habituelle ronde des petits cochons qui se tiennent la queue, de BFM à Libé. L’affaire Jouyet c’est à peu près rien sur l’échelle de l’Histoire, tout au plus une embrouille entre deux clans du pouvoir. Mais ça tombe bien pour changer l’air chargé de souffre, ce petit courant d’air qui permet à tout le monde de regarder ailleurs. L’affaire Nabilla n’avait pas suffit. La rubrique criminelle était déjà pleine. François Bayrou demande la démission de Jouyet. Il n’y a aucune raison de demander celle de Cazeneuve. On reste entre amis.
Le gouvernement est de plus en plus illégitime. Ce n’est pas l’effondrement des sondages qui nous le dit mais ce sont les parents d’élèves de Marseille ou de Seine Saint Denis, les postiers des Hauts-de-Seine ou Serge Reynaud à Marseille jugé pour refus d’obéissance, les lycéens de partout, les administrés de Champagne ou de Bretagne, les licenciés de Continental ou les Moulins Maurel, ceux de Picardie ou d’Aquitaine. Et ce sont encore les occupants de Notre-dame-des-Landes et les refuseurs de la ferme des Mille-Vaches. Partout et toujours des résistants, c’est-à-dire des êtres refusant la passivité, offensifs sans être agressifs, qui utilisent leurs droits à la légitime défense contre l’oppression.
Combien de Carcenac ?
Excusez-nous, mais ce qui nous préoccupe ici, c’est non seulement, que nous ne voulons plus qu’il soit possible qu’on nous arrache un œil parce que nous allons dans la rue, qui restera au peuple tant qu’il saura y demeurer, parce que nous voulons qu’on cesse de nous imposer des projets porteurs de mort et d’esclavage, de la ferme des Mille-Vaches au Testet, de Notre-dame-des-Landes au Val de Suza, et parce que nous voulons que les dirigeants paient quand ils trichent, quand ils mentent, quand ils commandent la mort : Cahuzac est démasqué mais libre, Carcenac est démasqué mais libre, Ayrault et d’autres dont la litanie nous exaspère, sont libres. Les nôtres sont blessés ou morts. D’autres comme Marco Camenisch crèvent en prison.
Résistance
Des assemblées populaires naissent dans tout le pays face à cette absence de démocratie. Elles sont des lieux de dialogue face à la force des pouvoirs constitués. Si elles existent c’est que des gens pris dans l’étau des nouvelles formes managériales exigés dans leur travail, ne supportent plus cette existence, c’est que des chômeurs rejetés par les mêmes formes ne savent plus où exprimer leur mécontentement, c’est que des usagers prennent peur quand les guichets de la CAF ou de l’Hôpital sont fermés, quand l’école disparaît faute d’enseignants. Ce sont évidemment toutes des mamies Khmers Verts qui veulent conserver un bout de quartier, une once de verdure, ce sont ces djihadistes de 60 balais qui n’ont pas envie que ce qui reste de terre soit bitumé ou qu’on rallume l’éclairage public dans des petites villes entièrement mortes. C’est Fred, l’ex-militaire et ex-boulanger dont le renversement est complet : « Les politiques ont peur de nous, et ils ont raison, car on les remet en cause dans leur pratique du pouvoir. » Pacôme Thiellement se demande qui écrira le Poème du Management et de la Mort : « On meurt dans la langue aplatie des ministres et des hommes d’affaires, des technocrates et des chroniqueurs télévisuels. Une langue que tout le monde parle, mais que personne n’écoute. »
En 2012, Gilbert Bordes signait un roman nommé Barrage où il raconte un projet de barrage en Corrèze qui date de 1911. Dialogue :
« — Et les écologistes ? Il paraît qu’ils prévoient une manifestation dimanche prochain ?
— Des emmerdeurs dit Belmas. (…) On va les mettre au pas eux aussi. »
Pas un département où des citoyens de toutes obédiences, des retraités paisibles ou des familles tranquilles ne contestent des projets faits sans eux. Souvent contre eux. Pas une région du monde où l’on ne s’oppose pas à une multinationale. A Marseille, c’est un parc qu’on supprime pour ériger des immeubles, à Lussat dans la Creuse, on rouvre une carrière pour extraire de l’or, des lignes de TGV sont contestées au moins dans trois régions, les incinérateurs de Clermont-Ferrand et de Fos-sur-Mer empoisonnent l’atmosphère de milliers de rurbains, une autoroute à la Réunion plongera l’économie de l’île non seulement dans le rouge mais dans la mer. A Bure on enterre des déchets nucléaires. Décharges, autoroutes, barrages, mines, supermarchés, le béton est partout et l’humanité étouffe. On lui envoie des lacrymogènes pour respirer. Même quand on est « écolo », on se retrouve à se battre contre des gares ou des trains tant les infrastructures semblent étudiées dans le seul but de passer des marchés avec le BTP ou le nucléaire.
Internationale du béton
L’urgence climatique c’est l’urgence d’en finir avec un capitalisme qui détruit tout avec la complicité des mêmes appareils, des appareils aussi infime que le conseil général du Tarn où tout se décide en famille depuis trop longtemps, et sans contestation. Des appareils comme Vinci, Alcan, Cominor. Des trusts et des multinationales puissantes. Elles travaillent contre nous, qui ne sommes même pas une Internationale et avons contre nous une encyclopédie de nuisances. Ces nuisances se répondent mais ne nous unissent que lorsque nous faisons entendre une même voie pour les désavouer.
Christophe Goby
P.-S.
Dans le livre de Bordes, un des protestataires chassés par les CRS a cette phrase : « Nous n’abandonnerons jamais ! Ne l’oubliez pas ! »
Notes
[1] Les grenades GLI (Grenade Lacrymogène Instantanée) est une grenade offensive, ne pas la confondre avec l’OF F1, désormais temporairement interdite suite à la mort de Rémi Fraisse.. Pour plus d’informations sur l’armement de la police et de la gendarmerie, voici un document récapitulatif.
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7486États généraux du PS : dialogue à coups de taser
Lors de la manifestation des chômeurs et précaires pour la justice sociale qui a réunit aujourd’hui 3000 personnes à Paris et a rassemblé des milliers de manifestants dans diverses villes en régions [1], une partie du cortège est allée rendre visite aux « états généraux » du parti socialiste.
Le but de cette action était d’y intervenir en y lisant le texte qui suit.
Décidé à rester muré dans ses certitudes, à n’entendre aucune contestation, le parti socialiste a reçu les 300 manifestants présents avec des crachats et à coups de poings, de pieds, de gaz lacrymogène, de matraques télescopiques et de... taser.
Puis une quantité pléthorique de policiers est très rapidement intervenue en renfort du service d’ordre du parti socialiste. Ils ont alors interpellé plus de 60 personnes. 53 ont été conduites au commissariat où un rassemblement de solidarité est en cours, rue de l’évangile dans le 18e. Par ailleurs, des manifestants solidaires ont été parqués à l’extérieur de l’enclos socialiste, sous la garde de policiers, avant d’être relâchés deux heures plus tard. 22 des arrêtés sont sortis depuis.
Nous exigeons la libération immédiate et l’abandon de toutes poursuites éventuelles à l’encontre des manifestants encore aux mains de la police.
Qu’on le sache, désormais, lorsque les socialistes ont affaire à la critique, ils répondent à coups de taser.
Car leur seul allié, celui qu’ils se sont choisi, c’est le Medef, et que leur seul arme pour tenter de faire accepter leur politique, c’est la répression.
Samedi 6 décembre, 19h50
Une intervention qui aurait pu être lu aux « états généraux » du PS le 6 décembre 2014
Ne dites plus PS mais précarisation sans scrupules
Aujourd’hui, ici, vous, corrupteurs corrompus, privilégiés exempts de tout souci du commun, vous osez vous présenter comme « unis contre l’injustice et pour le progrès humain » !
Qui croyez vous berner ainsi ?
Le ministre de l’intérieur l’a admis : un manifestant tué par vos forces de l’ordre, « ce n’est pas une bavure ». Il arrive donc, par exception, que l’un de vous parle vrai et révèle sans fard l’abjection sans limite qui caractérise votre clan de notables repus, de partisans aussi mal dissimulés que farouches de l’ordre social actuel.
« Priorité à la jeunesse » disiez vous, encore fallait-il traduire : tout faire, y compris tuer des opposants, pour préserver le vieux monde.
Le plus souvent, vous ne pouvez communiquer, comme vous dites, c’est-à-dire espérer commander, qu’à la condition de taire ce qui vous motive. À cette fin, vous usez en permanence du même stratagème, répété jusqu’à l’écoeurement : remplacer les choses par des mots, cacher derrière des paroles destinées à les camoufler vos actes et leur signification.
Hier, vous promettiez le changement… Vous avez depuis amplifié démesurément une politique des offrandes aux entreprises et aux actionnaires. Vous parliez pour la montre de justice sociale mais, dans les faits, vous avez augmenté la TVA, cet impôt régressif qui frappe avant tout les bas revenus. Vous vous plaignez du chômage mais vous avez agréé une convention chômage qui va contraindre des millions de personnes à la précarité perpétuelle. Vous faites mine de faire droit à l’altérité avec une loi de modernisation du mariage mais vous poussez les feux de la xénophobie d’état en expulsant plus d’étrangers, en délogeant davantage de Roms que vos prédécesseurs. Vous donnez chaque jour la preuve de votre arrogance et de votre violence décomplexées.
Et pour le grand nombre, quoi ? une survie difficile et la peur du lendemain, les heures sup’ non payés et les horaires en coupure, l’interdiction du revenu minimum aux moins de 25 ans et des incarcérations massives, les courbettes obligées devant les employeurs et la comédie imposée dans les institutions « sociales », l’huissier à la porte et les menaces d’un ministre du travail qui promet de contrôler et sanctionner plus encore les chômeurs, les visites domiciliaires de la CAF et les radiations de Pôle emploi par centaines de milliers, la non indemnisation du chômage et le SMIC horaire en CDD, les morts « de froid » et l’existence asservie, on ne saurait lister ici les violences sociales infligées tant le désastre est multiforme et quotidien.
De votre côté, comme l’ont si bien montrée la carrière de votre secrétaire général et quelques démissions au sommet de l’état, non content d’organiser les conditions de l’exploitation et de la concurrence, on multiplie les abus de bien sociaux, les contrats juteux, la prévarication.
Par l’austérité qu’elle cherche à imposer et par l’autoritarisme répressif dont elle use, votre organisation contribue activement à une guerre contre la population. Et cette guerre, vous la conduisez au nom d’une économie qui n’est rien d’autre que la politique du capital. Et cela commence à se savoir. Vous le pressentiez avec inquiétude. Nous vous le confirmons.
Nul doute, d’autres que nous se chargerons demain de vous nuire, autant que faire se peut. Apprêtez vous à perdre, préparez vous, l’écart avec votre normalité est appelé à croître et s’organiser. La jouissance perverse que vous éprouvez à dominer vous manquera.
Et dès aujourd’hui cela nous met en joie.
Notes :
[1] Les manifestations de chômeurs et précaires du 6 décembre
http://www.alternativelibertaire.org/?S ... on-la,6131Sans-papiers : une seule solution, la liberté de circulation
Du Front national au Parti socialiste, tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut verrouiller les frontières et contrôler drastiquement l’immigration. Il y a quelques différences de forme ou de virulence dans les discours, mais tous se retrouvent pour dire que l’immigration et les immigré-e-s déstabilisent l’économie. Cette idée aujourd’hui largement répandue est utilisée pour durcir toujours plus les lois répressives et les dispositifs policiers. Et pourtant, c’est une idée complètement fausse.
L’argument qu’on entend le plus consiste à dénoncer le prétendu « coût » de l’immigration, c’est-à-dire les prestations sociales (RSA, allocations logement ou chômage) versées aux immigré-es. Mais ce qu’on oublie trop souvent de rappeler, c’est que ces mêmes immigré-es cotisent à la Sécurité sociale, achètent des biens de consommation, paient des impôts (dont la TVA, qui représente à elle seule la moitié des recettes fiscales de l’État).
De la même manière, les immigré-es cotisent pour la retraite mais ne touchent bien souvent aucune pension de retraite, soit parce qu’ils n’ont pas leur compte de trimestres, soit parce qu’ils rentrent dans leur pays d’origine avant de faire valoir leurs droits.
Mais la situation la plus injuste reste encore celle des travailleurs et des travailleuses sans-papiers qui travaillent dans des conditions d’exploitation inimaginables, paient des cotisations sociales et ne peuvent pourtant bénéficier des prestations sociales auxquelles ils pourraient prétendre.
Ce ne sont pas les immigré-es qui plombent les comptes de la Sécurité sociale, c’est le chômage de masse et l’allègement continu des cotisations patronales. Si le chômage est à plus de 10 %, c’est une conséquence directe des lois du capitalisme, pas autre chose. Et si la loi du marché continue de diriger nos vies, il y a toujours des patrons prêts à prétexter ce taux de chômage élevé pour faire monter la pression sur les salarié-es et rejeter la faute sur les immigré-es. Ne nous laissons pas entrainer dans les discours qui stigmatisent les immigré-es pour masquer l’action des vrais profiteurs, des vrais parasites : les sépéculateurs, les politiciens, les capitalistes.
Halte à la chasse aux sans-papiers !
Ce qui coûte cher, par contre, c’est la politique de « contrôle des flux migratoires » et de chasse des sans-papiers menée impitoyablement par l’UMP comme par le PS : quand on sait qu’une expulsion coûte au bas mot près de 20 000€, il y a de quoi réfléchir sur l’affectation des moyens... Et ce n’est pas le déploiement d’un nouveau dispositif sécuritaire entre la France et le Royaume-Uni et le projet honteux de construction d’un mur à Calais qui risquent de faire baisser la note de la guerre aveugle contre les sans-papiers. Quant aux projets de lois déposés par le gouvernement, ils ne font qu’aggraver la réforme du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA).
Contre le mythe de « l’invasion des immigré-es »
Deuxième argument : celui de l’ « invasion » des immigré-es. Pour le contrer, il suffit de rappeler que la majorité des flux migratoires se font à l’intérieur même des pays du Sud et que seule une petite partie va vers l’Occident. Avant 1974, lorsque les frontières étaient ouvertes, aucune invasion n’a eu lieu, alors même que de nombreux pays d’Afrique traversaient de dures épreuves. Quant à toutes les lois votées depuis 1974, de plus en plus féroces et inhumaines, il suffit de voir leurs conséquences :
• elles jettent dans la clandestinité des dizaines de milliers de personnes ;
• elles créent une masse de travailleur-ses sans-papiers, privé-es de tout droit, exploité-es par les patrons du bâtiment ou de la restauration, sans couverture médicale et sociale …
Pour en finir avec le mythe de l’"invasion étrangère", pour en finir avec le régime de peur et d’exploitation que créent les lois anti-migrations, nous défendons :
• la liberté de circulation et d’installation ;
• l’arrêt des arrestations arbitraires ;
• la fermeture des centres de rétention ;
• l’arrêt des expulsions ;
• la régularisation de tous les sans-papiers.
Loi anti-terroriste : la chasse à « l’ennemi intérieur ».
Une nouvelle loi « exceptionnelle » renforce l’arsenal législatif répressif en France depuis ce 4 novembre 2014. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme celle-ci s’ajoute à une liste déjà longue de 14 lois promulguées depuis 1986, qui circonscrit de plus en plus nos libertés individuelles et fondamentales.
Certes la France semble s’habituer vite à ce qui avait été au départ proclamé exceptionnel, comme Vigipirate initialement institué en 1978 et qui aurait « dû » disparaître et qui de fait a perduré, rendant maintenant « banale » la présence de militaires armés dans les gares et aéroports. Cette nouvelle loi ne fera pas non plus exception et ne disparaîtra pas lorsque la « menace djihadiste » de Syrie et d’Irak ne sera plus. La vieille recette de la peur permet toujours l’extension du « surveiller et punir » de l’État. Ce climat entretenu de suspicion détourne la population de ses aspirations légitimes à la justice sociale et économique.
Brandissant donc à nouveau la menace terroriste, qui par nature ne peut être que vague et insaisissable, l’État réagit encore une fois dans l’urgence en prenant des mesures ad hoc qui ont pour double conséquence de restreindre une fois de plus toute activité militante, en la déclarant d’emblée potentiellement criminelle, et de stigmatiser sans vergogne les classes populaires – surtout celles des banlieues. De fait le flou interprétatif qui entoure les articles de cette loi en permet un usage extensif qu’aucune garantie réelle ne vient limiter.
En effet, Manuel Valls, lors du congrès du 12 octobre 2012 à Marseille du syndicat Alliance de la police nationale – un des plus droitier qui soit – a déclaré "La menace terroriste est bien là, présente sur notre sol (...), en particulier dans nos quartiers populaires. Des dizaines d'individus sont, par leurs profils, susceptibles de passer à l'acte. Cet ennemi intérieur, nous devons le combattre". Tout est dit !
La menace terroriste ? Laquelle ? Celle d’un certain islamisme radical peut-être ? Outre qu’aucune religion ne préserve du terrorisme, le fait d’en stigmatiser une en particulier, sans la nommer, permet d’escamoter la question de ce qu’est le terrorisme et désigne un bouc émissaire bien commode. Valls le dit bien : l’ennemi se niche dans les « quartiers populaires ». Résumons ; sans sombrer dans le délit d’intention l’actuel ministre de l’intérieur aurait pu nous annoncer que les « classes dangereuses » sont les musulman·e·s pauvres des banlieues. Voilà de la sociologie très élaborée !
Délit d’intention ? Eh bien, toujours selon Valls il y a des individus dont le profil indique qu’ils pourraient passer à l’acte. Ce conditionnel en dit long, mais si c’est pour combattre « l’ennemi intérieur », alors tout est autorisé !
Que dit l’article 1 de la nouvelle loi ? « Tout Français peut faire l'objet d'une interdiction de sortie du territoire lorsqu'il existe des raisons sérieuses de penser qu'il projette :
« 1° Des déplacements à l'étranger ayant pour objet la participation à des activités terroristes ;
« 2° Ou des déplacements à l'étranger sur un théâtre d'opérations de groupements terroristes, dans des conditions susceptibles de le conduire à porter atteinte à la sécurité publique lors de son retour sur le territoire français. »
Ce qui est souligné dans cet extrait permet une interprétation très large : finalement si on croit que quelqu’un va devenir terroriste sans en apporter la preuve, cela suffit pour l’empêcher de circuler librement. De plus, l’activité terroriste n’est pas nommée, donc de quel genre de terrorisme s’agit-il ?
Imaginez vous ce scénario : « Nous avons de fortes raisons de croire qu’un individu serait affilié à la DGSE, organisation notoirement connue pour ses actes terroristes de sabotage – par exemple à l’encontre du Rainbow Warrior – ce qui nous autorise à lui interdire la sortie du territoire »
Ou alors : « Un touriste souhaite se rendre en Colombie où sévissent les FARC ; nous pensons qu’il pourrait être contaminé par leur pensée terroriste, nous lui refusons la sortie du territoire ».
Dès son premier article, cette loi démontre l’étendue de sa dangerosité. Elle introduit un délit d’intention très malsain et contraire à la dignité humaine, et, plus loin, propose même le retrait du passeport ou de la pièce d’identité, documents détestables mais qui permettent néanmoins la libre circulation.
Quid de la liberté d’expression et de la presse? Eh bien l’article 5 lui règle son compte, extrait : Le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l'apologie de ces actes est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 € d'amende.
« Lorsque les faits sont commis par la voie de la presse écrite ou audiovisuelle ou de la communication au public en ligne, les dispositions particulières des lois qui régissent ces matières sont applicables en ce qui concerne la détermination des personnes responsables. »
Si on épluche ne serait-ce que le net, il va falloir mettre beaucoup de monde en prison ! D’autant qu’à cet article s’ajoute l’article 6 qui définit ce qui constitue un « acte terroriste », extrait : Constitue un acte de terrorisme le fait de préparer la commission d'une des infractions mentionnées au II, dès lors que la préparation de ladite infraction est intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ayant pour but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur et qu'elle est caractérisée par : « c) Consulter habituellement un ou plusieurs services de communication au public en ligne ou détenir des documents provoquant directement à la commission d'actes de terrorisme ou en faisant l'apologie «
Attention aux sites que vous allez consulter, vous êtes un·e terroriste en sursis ! Encore une fois, cette loi n’hésite pas à traquer « l’intentionnalité » : que l’État soit honnête, qu’il se déclare policier et qu’une police politique soit mise en place. Si vous avez une police qui raisonne par syllogismes on pourrait proposer le raisonnement suivant : la grève générale est un acte de sabotage du travail, le sabotage est un acte terroriste, les anarchistes préconisent la grève générale, ce sont donc des terroristes : mettons-les en prison préventivement.
Aux camarades, et à tous ceux qui refusent cette mascarade luttons contre cette loi scélérate qui vise le tout sécuritaire ! Si l’État criminalise toute contestation, n’oublions pas que celui-ci n’hésite pas à agir criminellement comme encore dernièrement au barrage du Testet.
Mathieu de Montpellier
http://alternativelibertaire.org/?La-qu ... -Face-a-laFace à la crise du logement, abolir le marché de l’immobilier
La question de la propriété foncière est au cœur de la crise du logement, de la spéculation sur le marché de l’immobilier et de la construction capitaliste de l’espace urbain. Il est temps d’élaborer, en ce domaine, des orientations révolutionnaires, fondatrices d’un droit nouveau.
Plus de 100 % d’augmentation depuis 2 000 ! Malheureusement – mais on s’en doutait – il ne s’agit pas de la courbe des salaires, mais du prix moyen de l’immobilier en France. Au point qu’un locataire du parc privé sur cinq dépense plus de 40 % de ses revenus pour se loger [1]. Exacerbée à Paris et dans les grandes villes de province, cette hausse laisse dubitatif, tant l’évolution du marché immobilier semble déconnectée de l’économie réelle et du pouvoir d’achat des ménages. Pourquoi cette inflation spectaculaire ?
Les coûts de construction n’ayant pas augmenté en proportion, cette envolée trouve son origine dans l’augmentation parallèle du prix des terrains à bâtir. Mais quelles sont donc les raisons de cette poussée des valeurs foncières, si impressionnante que beaucoup parlent aujourd’hui de bulle spéculative ?
Les pouvoirs publics et les promoteurs privés expliquent que les prix sont la conséquence du déséquilibre entre l’offre et la demande. Pourtant, cette explication ne suffit pas à rendre intelligible un tel gonflement. D’ailleurs il est admis que les biens immobiliers et fonciers, de par leur unicité, leurs qualités intrinsèques et les valeurs socioculturelles et affectives qui y prennent corps, échappent largement aux mécanismes classiques de fonctionnement du marché.
La pierre, une valeur sûre pour les spéculateurs
Cette bulle est, en fait, avant tout, une conséquence de la crise globale du système capitaliste. En période de chute du taux de profit, et faute de pouvoir suffisamment augmenter le taux d’exploitation du travail, les investisseurs se tournent vers des valeurs refuges. A l’instar des métaux précieux, la « pierre » en est une. Pour le dire autrement, les biens fonciers et immobiliers, essentiellement urbains, servent à absorber les surplus de capitaux ne trouvant plus de débouchés assez rentables dans l’appareil productif.
Le processus d’urbanisation occupe une place particulière dans la dynamique d’accumulation du capital. La genèse des premières agglomérations s’explique par l’existence de biens marchands qui ne trouvaient plus de débouchés dans des communautés rurales autosuffisantes.
L’établissement de la propriété foncière elle-même a été un élément central dans la cosmogonie capitaliste. Ce rapport social et juridique particulier qu’est la propriété est le fruit pourri de la sédentarisation et du développement de l’agriculture et de l’élevage au sein des civilisations mésopotamiennes. Sédentarisation et apparition de la propriété foncière, collective ou individuelle, qui auraient eu également comme corollaire l’apparition d’une classe guerrière prenant inéluctablement l’ascendant sur les producteurs agricoles grâce à la monopolisation de la violence, au prétexte d’un rôle de protection et de sécurisation de l’activité économique [2]. Ainsi, les graines d’une société hiérarchique, basée sur l’exploitation et la domination, germèrent en autres sur le lisier toxique de la propriété du sol.
En Angleterre, dès le XVIe siècle, l’accumulation primitive du capital fut rendu possible par les enclosures, c’est-à-dire la privatisation des terres communales jadis objet d’un usage collectif. Cette politique d’expropriation des terres – qui ne se déroula pas sans heurts, loin s’en faut [3] – aboutit à l’appauvrissement massif des populations rurales, obligées de trouver refuge dans les centres urbains et de renforcer la masse naissante des travailleurs industriels. Ce processus est toujours à l’œuvre, notamment dans de nombreux pays périphériques qui sont l’objet d’accaparement de centaines de millions d’hectares de terres agricoles par des multinationales (voir Alternative libertaire n°216 d’avril 2012). C’est ainsi, à travers la privatisation du sol, que le capitalisme inscrit « en lettres de sang et de feu » selon l’expression de Marx, sa trace indélébile sur le territoire.
Vente d’appartements à la découpe
Incubatrice du capitalisme, la propriété privée du sol a constitué le socle juridique de l’urbanisation moderne. Ce processus, qui se répand désormais sur l’ensemble du globe, est une condition essentielle à la survie du capitalisme puisque ce dernier a plus que jamais besoin de faire absorber les surplus qu’il génère continuellement. L’extension des villes – qui remet en cause la traditionnelle division urbain/rural – permet cette absorption [4]. Les fonds de pension et autres acteurs financiers sont ainsi de plus en plus nombreux à investir dans l’immobilier.
La vente d’appartements à la découpe à Paris ou dans d’autres grandes villes symbolise cette pratique. Cette financiarisation de l’espace urbain est une conséquence de la restructuration du capitalisme qui s’opère à l’échelle planétaire et qui induit une nouvelle division internationale du travail. Les pays capitalistes avancés réorganisent leurs territoires à coups de métropolisation, pour insérer leurs grandes villes dans la concurrence mondialisée.
Tout cela n’est pas sans conséquences sociales. L’urbanisation capitaliste, calibrée sur la rentabilité optimale des terrains, est un nouveau processus d’accumulation du capital, à travers la dépossession et l’éloignement des populations les plus modestes du centre des villes.
Les phénomènes de gentrification ou les opérations de rénovation urbaine sont les principaux vecteurs de cette ségrégation socio-spatiale. Et ce ne sont pas les promesses de logements sociaux et les objectifs de mixité sociale qui vont y changer quelque chose. Le cadre urbain est devenu un point de focalisation de la lutte des classes, à travers la confrontation pour l’occupation de l’espace.
La terre doit être un bien commun
Révolutionnaires et anticapitalistes ne doivent pas faire l’impasse sur ce champ de lutte en expansion. La terre doit être un bien commun échappant à la logique du profit. La question foncière fut d’ailleurs, bien que dans un contexte agricole, une préoccupation majeure des mouvements révolutionnaires des XIXe et XXe siècles et constitua un cri de ralliement précieux (du « Zemlia i Volia » russe au « Tierra y Libertad » des anarchistes espagnols et mexicains).
Passons sur les revendications réformistes valables mais forcément limitées (blocage des loyers et réquisition des logements vides) et imaginons quelles pourraient être des orientations programmatiques dans le cadre d’un processus révolutionnaire.
Dans un premier temps, pour éviter de prendre la moitié de la population à rebrousse-poil, on éviterait de demander aux petits propriétaires de collectiviser leur logement familial... On pourrait en revanche séparer la propriété du sol de la possession du logement. Cette dichotomie juridique a cours dans certains pays nordiques. A Stockholm, par exemple, le régime de propriété est majoritairement celui de la concession. La plupart des terrains appartiennent à la Ville, ils sont concédés à des particuliers avec des baux de longue durée. Sans droit exclusif sur son terrain d’assise, le logement se purgerait ainsi de tout aspect lucratif ou spéculatif pour ne garder qu’une valeur d’usage. A terme, suite au départ volontaire des occupants, ou à leur décès (il faudrait aussi obtenir la suppression du droit d’héritage), la maison ou l’appartement sis sur ce sol public tomberait dans l’escarcelle de la collectivité pour intégrer un pot commun de logements socialisés, gérés par et pour les habitants d’un territoire ; l’échelon pertinent restant à définir selon les cas (la rue, le quartier, la commune, voire plus large encore).
Expropriations sans indemnités
Bien entendu, cette survivance temporaire de la propriété privée ne concernerait que l’habitat effectivement occupé par ses possesseurs. Toutes les résidences secondaires ou biens immobiliers utilisés à des fins de rente ou de spéculation devraient être expropriés sans indemnités.
Parallèlement, pour les nouvelles constructions, il faudrait socialiser les entreprises de BTP existantes et constituer des associations d’autoconstruction et d’autogestion du logement. Les expériences passées ont prouvé leur efficacité. Des années 1940 au début des années 1970, sous le label des Castors ou des Comités ouvriers du logement, des dizaines de milliers de maisons individuelles ont été construites grâce ce système coopératif. Ils sont peu à peu tombés en désuétude avec le lancement, à la fin des années 1950, des programmes étatiques d’édification de grands ensembles.
Mais cette dynamique de socialisation ne devrait pas s’arrêter là. Une gestion réellement démocratique de l’habitat doit servir de socle à une vie collective plus intense, à une resocialisation des quartiers grâce à l’autogestion de multiples services urbains : les transports, le commerce, les activités culturelles, etc. Tout cela dans le sens d’une émancipation individuelle et collective, très loin du paradigme capitaliste qui se déploie le long des tentacules venimeux de l’Etat.
Julien (AL Alsace)
[1] Insee, mars 2012, http://www.insee.fr/fr/ffc/horscollecti ... occupe.pdf
[2] Lewis Mumford, La Cité à travers l’Histoire, Agone, 2011
[3] Voir le chapitre XXVII du Livre I du Capital de Karl Marx
[4] A ce sujet, voir David Harvey, Géographie de la domination, Les Prairies ordinaires, 2008
http://alternativelibertaire.org/?Coup- ... our-la-loiCoup de pression pour la loi Macron
Valls brandit l’article 49.3 ? Une occasion de plus pour Alternative libertaire de rappeler que la démocratie parlementaire n’est qu’une illusion, sur laquelle le gouvernement n’hésite pas à s’asseoir pour faire passer des lois anti-ouvrières.
En annonçant qu’il allait avoir recours à l’article 49.3 de la Constitution et engager la responsabilité de son gouvernement, Manuel Valls indique clairement qu’il n’est pas sûr de disposer d’une majorité à l’Assemblée nationale pour faire adopter le projet de loi Macron.
Si nous n’étions pas bien conscients du jeu de postures auquel se résume souvent le débat parlementaire, nous pourrions nous demander ce qui retient les députés de l’UDI ou de l’UMP de voter d’une seule voix cet ensemble de mesures constituant une attaque frontale et cohérente contre le droit du travail.
Car la politique menée aujourd’hui par le gouvernement Valls et hier par le gouvernement Ayrault est dans la droite ligne de la politique menée avant eux par l’UMP au pouvoir : une politique libérale faisant primer la loi des patrons sur les droits des salarié-e-s.
Une occasion de plus pour Alternative libertaire de rappeler que la démocratie parlementaire n’est qu’une illusion, sur laquelle le gouvernement n’hésite pas à s’asseoir pour faire passer des lois anti-ouvrières.
Au-delà des calculs politiciens visant à dénombrer les députés du PS, d’EELV ou du Front de gauche qui se rallieront à la motion de censure déposée par la droite, il s’agit à présent de se saisir de cette tentative de passage en force pour renouveler nos critiques contre la loi Macron et pour porter la contestation là où elle a le plus de chances d’aboutir : non pas sur les bancs de l’Assemblée, où les prétendus « frondeurs » du PS vont montrer les limites de leur engagement en retournant leur veste pour se rallier à Valls, mais dans les entreprises et dans la rue.
Alternative libertaire, le 18 février 2015
Les femmes assassinées sont notre révolte !
Ces derniers jours Özgecan Aslan a été retrouvée assassinée. Violée, brulée et tué à Mersin par trois fascistes nationalistes, parce qu’elle était femme, parce qu’elle faisait partie de la minorité Halevi, parce qu’elle était d’origine kurde.
Ces derniers jours Shayma al Sabbagh a été assassinée d’une balle dans la tête par la police égyptienne. Militante féministe de tous les combats elle était venue rendre hommage à ses camarades tués par le pouvoir. l’etat l’a assassiné
Ces derniers jours Sandrine et sa mère Nadine, ont été assassinées à St Denis par son mari, devant ses trois enfants. Elle combattait la violence de l’homme depuis des années. Le journal local parle de « drame familiale », et c’est une manière de les tuer un peu plus… La colère des femmes gronde à St Denis et ailleurs.
Ces derniers jours des femmes ont été violées dans les transports sans que personne ne réagisse, donnant tout le pouvoir aux violeurs.
Chaque jour toutes les 6 minutes une femme est violée en France, chaque deux jours une femme est assassinée dans le silence par son mari ou son ex.
Pour que les femmes se soulèvent !
Aujourd’hui , alors que les violences contre les femmes se multiplient, que les actes fascistes et racistes se répandent, nous nous révoltons. Chaque femme assassinée est notre révolte.
La violence contre les femmes c’est la violence physique et psychologique (du harcèlement jusqu’au viol et au féminicide), c’est la violence sociale et économique (exploitation au travail et à la maison, emprisonnement dans le rôle de mère et d’épouse, lesbophobie, transphobie, contrôle de nos déplacements et de nos vies ), c’est la violence raciste (contre les femmes sans-papières, femmes subissant l’islamophobie et les autres formes de racisme).
En Turquie, les femmes soutenues par les hommes se révoltent, des mobilisations géantes enflamment le pays.
En Inde les femmes soutenues par les hommes se sont révoltées pendant des mois quand une jeune étudiante a été violée puis tuée.
Ce continuum de violences contre les femmes, du harcèlement au viol jusqu’au féminicide, en France comme à l’international, doit nous pousser à approfondir notre révolte. Nous devons être toujours plus massives si nous voulons combattre les relais du patriarcat : l’Etat, les hommes violents et les fascistes.
L’État, le patriarcat, les hommes violents et les fascistes, les pires ennemis des femmes.
Le patriarcat a tué Ozgecan, le racisme et le fascisme ont tué Ozgecan. L’État a voulu réduire au silence des femmes qui se sont soulevées, l’État les a arrêté alors qu’elles manifestaient .
L’État sert les hommes et leur donne tout pouvoir. Si les femmes ont pu lui arracher des droits, il n’en reste que l’État protège toujours nos meurtriers et les hommes violents. L’État perpétue les inégalités. L’État réduit les libertés et écrase celles et ceux considéré.e.s comme dissident.e.s ou qu’il désigne comme bouc émissaire.
L’État est l’ennemi des femmes parce qu’il diffuse le nationalisme. Et le nationalisme c’est la guerre contre toutes, le nationalisme trace les frontières avec le sang des femmes. Le nationalisme favorise le fascisme ambiant, fascisme qui n’hésite pas à faire d’un de ses combats principaux la lutte contre les droits des femmes : contre le droit à disposer de son corps, contre les LGBTI, contre les femmes racisées…
Il n’y aura pas de paix avec les hommes violents, les fascistes et les États qui les protègent. La première nécessité, pour nous les femmes, c’est de ne plus subir les violences, qui nous enferment, nous mutilent, nous jettent dans le silence. Les femmes ne seront jamais libres lorsque la violence pèse.
Nous, anarchaféministes, appelons toutes les femmes à venir dans la rue, à se souvenir de toutes celles qui nous ont été prises, à dénoncer l’assassinat des femmes en tant qu’assassinat politique
Nous appelons à soutenir le combat de toutes les femmes contre les violences, et notamment le combat des femmes anarchistes (anarchist kadinlar).
Ni à la cuisine, ni au travail, la place des femmes est dans la rue !
Nous lutterons jusqu’à que plus aucune femme ne soit assassinée.
http://www.alternativelibertaire.org/?Solidaires-d-EmmaSolidaires d’Emma, victime de son engagement
Pratiques de nervis mafieux à Bobigny, ex-municipalité PCF tombée dans l’escarcelle de l’UDI en 2014. Emma, une jeune militante communiste a été agressée à plusieurs reprises en raison de son engagement politique. Ne laissons pas faire !
Samedi 28 février, Emma, jeune communiste de Bobigny, a été violemment agressée, alors qu’elle rentrait à son domicile, par deux hommes qui l’avaient clairement identifiée comme militante communiste la menaçant, ainsi que tous les autres militants de « faire attention, les communistes ne sont plus seuls ».
Dimanche, deux individus en voiture l’ont une nouvelle fois prise à parti, pour s’assurer qu’elle avait « retenu la leçon » avant de l’insulter.
Ce jeudi 5 mars, elle s’est faite tabasser en bas de chez elle à 7 heures du matin par trois individus cagoulés alors qu’elle partait pour une initiative politique. Motif ? Elle n’aurait pas dû parler ni déposer plainte.
Les militantes et militants d’Alternative libertaire Seine-Saint-Denis condamnent ces actes qui font écho étrangement à la plainte déposée par une élue de la liste de M. De Paoli contre ses propres amis politiques de l’UDI.
Bobigny, le 7 mars 2015. Collectif Alternative libertaire de Seine-Saint-Denis
http://alternativelibertaire.org/?Repre ... -CoupablesRépression antisyndicale : Coupables d’être syndicalistes
L’affaire Charlie est aussi l’occasion pour certains de faire le ménage parmi les syndicalistes récalcitrants, comme à Bombardier Valenciennes. À la Poste, en revanche, c’est une longue histoire, qui a connu récemment de nouveaux rebondissements.
Alors que l’État espagnol, avec la « loi du bâillon », s’apprête à ressortir ses vieux démons des placards franquistes en criminalisant le mouvement social, de ce côté-ci des Pyrénées le patronat n’est pas en reste. Plusieurs syndicalistes sont victimes d’une menace de licenciement ou, pire, sont révoqués. Objectif : les empêcher d’exercer leurs activités syndicales.
Affabulations patronales
Karim Khatabi, délégué Sud de l’usine Bombardier dans la région de Valenciennes et secrétaire du CHSCT se voit menacé de licenciement par l’entreprise canadienne. Ce qui lui a été reproché ? De ne pas « être Charlie » dans le sens de la « boîte ». La presse locale et nationale s’est de suite emparée de l’affaire annonçant son licenciement. Mais la vérité s’est avérée bien différente des affabulations patronales et médiatiques. Suite à un échange spontané dans les ateliers lors des événements de janvier mettant en cause ses origines, la boîte a saisi l’opportunité pour détruire son rôle de syndicaliste et de se débarrasser du militant qui dénonce l’amalgame. Mis à pied le 8 janvier en attendant que l’inspection du travail donne un avis qui lui semblerait favorable, Karim s’est vu accusé d’ « apologie du terrorisme ».
Mais c’est l’arbre qui cache la forêt car Karim, en tant que représentant du personnel au CHSCT, avait fait fermer des cabines de peintures non conformes qui mettaient en danger les peintres de l’usine faisant intervenir la Carsat (caisse d’assurance retraite et de santé au travail). Bombardier, avec un dossier vide, a décidé de détruire Karim et montre, encore une fois, à quel point le patronat est capable de tirer n’importe quelle ficelle pour asseoir son pouvoir malsain. L’entreprise avait déjà par ailleurs tenté, fin 2014, de s’opposer à la distribution du tract Solidaires contre l’extrême droite.
La Poste, elle, ne se cache plus. Elle licencie ou révoque clairement pour activités militantes. Le 9 janvier dernier, Yann Le Merrer, militant actif de Sud PTT dans les Hauts-de-Seine, a été révoqué pour son action syndicale. C’est le premier cas, à la Poste, de révocation d’un fonctionnaire pour faits syndicaux depuis 1951. L’entreprise privée l’accuse de s’être introduit dans des établissements et d’y prendre la parole suite à un mouvement en soutien aux agents victimes de statuts précaires.
Le GIPN contre des grévistes
Mais les exemples de mises à pied ou de sanctions ne manquent pas sur tout le territoire, c’est le cas d’un secrétaire départemental Sud tourangeau traîné devant la cour d’appel d’Orléans pour des accusations d’injure publique envers le directeur régional dans le journal syndical. Depuis plusieurs années, la Poste a pris l’habitude de museler toute activité militante dérangeante : en 2005, à Bègles, près de Bordeaux, quatorze militants et militantes qui dénonçaient une réorganisation, s’étaient vu envoyer par la Poste le GIPN et avaient été trainé-e-s devant le tribunal correctionnel pour une supposée séquestration. Depuis, la Poste, qui n’a de cesse de tailler dans la masse salariale en prétextant une baisse du trafic à laquelle elle participe en développant des services attenants, s’évertue à museler toutes les voix discordantes. Toujours à la recherche de profit, l’entreprise manie le bâton avec un zèle effréné afin de détruire tout syndicalisme de lutte.
De plus en plus de syndicalistes sont attaqué-e-s par un patronat de combat qui se sent libre de tout acte. En aucun cas ces attaques ne seront un frein à l’auto-organisation des travailleurs, au contraire, elles ne font que renforcer la détermination à peser dans les rapports de force et à intensifier les luttes.
Z. de Marollen (AL Saint-Denis)
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