catastrophe nucléaire

Re: catastrophe nucléaire

Messagede JPD le Ven 18 Mar 2011 12:57

Pour les quelques anars de ce forum qui s'interessent à la lutte antinucléaire




[interne] Sortir du nucléaire, les dessous de l'A.G

Des éclairages intéressants sur les dessous de l'Assemblée générale Sortir du nucléaire à Asnières des 19 et 20 mars.
http://p-plum.fr/?Preparatifs-de-l-AG-de-Sortir-du

Pour les détail de l'ordre du jour, des motions en présence etc. voir le site de l'AG du réseau : http://ag.sortirdunucleaire.org/AG-2011
-> à relever que les motions proposées par Stéphane Lhomme (interdit de réseau à titre personnel...) et portées par plusieurs associations membres du réseau seront soumises au préalable à un vote de recevabilité !


Préparatifs de l’AG de "Sortir du Nucléaire" du 20 mars 2011 : décriptages
lundi 14 mars 2011, par Frédéric Boutet

A la lecture des documents préparatifs à l’AG, nous constatons que la manipulation des adhérents et des donateurs par le couple CA/Salariés continue. Pendant que tout le monde s’affaire sur les accidents nucléaires au Japon, nous amenons ici des décriptages permettant de comprendre comment cette société de service "Sortir du Nucléaire" est en contradiction permanente avec l’objectif auquel elle doit tendre : au lieu de libérer l’énergie contenue dans chaque citoyen, elle la canalise, la concentre et créée un pouvoir qui est aussitôt la proie des lobbies.
Le rapport moral
Le rapport moral inclut des actions complètement indépendantes du "pôle de Lyon" [1] :
le recours de l’ICEDA du Bugey, qui est une action en justice menée par sept associations complètement déconnectées du couple dirigeant CA/salariés de SDN, ils le récupèrent quand même dans leur rapport moral !
l’action par rapport au démantèlement de Brennilis, en copiant un extrait du communiqué de presse de Sortir du Nucléaire Cornouailles en ajoutant, "le réseau suit cette affaire",
le recours sur les rejets de tritium à Flamanville pour lequel le réseau plagie visiblement le travail du CRILAN.
Mais, l’association de putchistes lyonnaise ne s’est pas accaparé :
le recours contre la gestion calamiteuse des kilos de plutonium qui disparaissent à Cadarache, action menée par la coordination anitnucléaire du Sud-Est non adhérente à la fédération SN,
les mines de Bretagne, dossier suivi par SDN Cornouailles.
Et puis le bouquet avec la petite phrase citée par Roger Nymo de sanurezo : le rapport moral du Réseau "Sortir du nucléaire" nous indique clairement l’étendue de sa magnanimité : « … Nous tenons à réaffirmer aux huit administrateurs sortants de l’AG de février qu’ils ont toujours leur place dans un Réseau qu’ils ont contribués à forger et à faire vivre, et qui est pleinement le leur … ».
Ces gens copient l’industrie nucléaire : après l’oxymore "le nucléaire propre", voici "les exclus bienvenus" ! Il n’y a pas de mots pour décrire leur duplicité et leur veulerie.

Le rapport du comité de médiation
(...)
page trois "Cette démarche peut aboutir à condition que les deux parties aient le désir de dépasser leur désaccord « par le haut », par un accord gagnant-gagnant."
Personnellement, je souhaite un accord "par le bas", sans aucune institution, sans aucun remugle de salarié. "Par le haut" a toujours signifié par la technocratie, par des pouvoirs supérieurs, si possible représentatifs. A chaque fois que Brousse, sa troupe de salariés aux ordres et les administrateurs-luciole [2] ont utilisé "sortir par le haut", ca voulait dire en fait décider seuls entre potes, par une institution créée par eux, de manière technocratique. Tous les hommes politiques adorent cette expression : elle leur donne du pouvoir. Donc, moi je veux un accord "par le bas" !
page trois toujours : "Il se peut aussi que ce processus échoue : les protagonistes doivent alors choisir d’avoir recours aux tribunaux compétents ou de renoncer à ce que justice leur soit rendue si elles se considèrent comme injustement traitées !"
Cette phrase contredit totalement l’objectif du comité : il dit au début qu’il n’a pour but que d’apaiser le conflit et ensuite ici affirme que ceux qui ne veulent pas participer à leur processus "renoncent à ce que justice leur soit rendue" ! Alors le comité de médiation doit rendre justice ou apaiser le conflit ? Faudrait savoir.
page trois encore : "Il a été suggéré d’élargir la compétence du Comité de médiation à celle d’un Comité de conciliation."
Qui a suggéré ? Quand ? Devant qui ?
Qui a répondu ? Quand ? Devant qui ?
Tout ceci est très flou.
page trois enfin : "Leur neutralité est garantie par le fait qu’ils se refusent à prendre parti sur le fond du conflit".
L’élaboration d’un processus de discussion n’est pas neutre du tout. On veut recréer l’instrument judiciaire ici. On passe son temps à recréer des institutions au lieu de militer contre le nucléaire. C’est le résultat de cette volonté de salarier certaines personnes et donc de leur donner un statut privilégié par rapport à tous les autres.
page cinq : "Il faut mentionner aussi le rôle joué par des oppositions politiques sans aucun doute réelles (et légitimes) mais présentées comme irréductibles sur tel ou tel enjeux, à cause de transgressions déjà sanctionnées mais renouvelées."
S. Lhomme a proposé des communiqués de presse "maltraitant" nos "partenaires". Ces CP ont été validé par le CA. Exemple le vote pour le nucléaire à l’UE par le groupe des Verts. S. Lhomme a apporté une analyse, une clarification, aux militants, aux donateurs, il a tenté d’expliquer que cette institution - l’UE - ne résoud pas nos problèmes mais les aggrave.
La manière dont ce comité de médiation parle de ces faits est insupportable : ils prennent position pour les privilégiés qui sont à la solde de cette écologie administrative et technocratique.
page cinq : "À la base des rivalités de « pouvoir », il y a un manque de clarification des limites attachées à l’exercice des responsabilités au service du groupe (statut et contrat) et du pouvoir d’arbitrage et de sanction confié à des instances reconnues."
A la base des rivalités de "pouvoir", il y a surtout le statut de salariés, véritable statut privilégié qui est le siège de toutes les convoitises : un personnage en 2008, à la fois administrateur et postulant au poste privilégié offert par SDN, Philippe Brousse ayant réussi à se faire désigner "DRH", puis s’auto-proclamant "directeur", désignant les profils des privilégiés, puis leur donnant des ordres par la suite. C’est la structure elle-même qui est la source du mal : le comité de médiation est complètement à la rue, totalement à l’ouest, obnubilé par "sauver le réseau = trouver une nouvelle légitimité aux salariés".
page cinq : "Dans une association, cette instance d’arbitrage est par définition le CA et en dernier recours l’AG."
C’est totalement faux : c’est la vision totalitaire actuelle, la gouvernance "par le haut", le pouvoir au couple CA/salariés, Elus/haut-fonctionnaires.
page sept
Au lieu de toute cette paperasse, je propose plutôt de dissoudre le comité de médiation.
Comment les putschistes partent avec plus de 20 voix d'avance pour les votes de l'AG du Réseau Sortir du nucléaire
Mail de Stéphane Lhomme, le 6 mars 2011. Information à connaître avant l’AG du Réseau (19/20 mars)
Les putschistes qui se sont accaparé le Réseau Sortir du nucléaire depuis un an ont des méthodes bien au point. Par exemple, comme démontré ci-dessous, ils ont avant chaque AG un "matelas" de plus de 20 voix lyonnaises.
Or, du fait des pratiques bureaucratiques mises en oeuvre, la base participe de moins en moins aux AG au cours desquelles les décisions sont adoptées avec à peine quelques dizaines de voix. Par exemple, lors de la précédente AG, le rapport moral a été adopté (de justesse d’ailleurs) avec 65 pour (sur 875 voix théoriques puisque sont annoncées 875 associations fédérées, mais il y en a à peine 300 qui cotisent encore)
On comprend donc aisément le poids décisif de la grosse vingtaine de voix dont disposent à l’avance les putschistes lyonnais (brousse et ses séides) Voici des données édifiantes de l’AG de l’an dernier :
LGDB : 1 voix + une procuration = 2 voix LGDB est la structure financière de jacques caclin (le financier opaque du Réseau). Elle est considérée comme une association militante et a donc droit de vote ! Elle est basée dans les mêmes locaux que le Réseau.
HESPUL, structure lyonnaise dont le même caclin fait partie : 1 voix + 1 procuration = 2 voix Note : la procuration est celle du Groupe des ELUS VERTS au Grand LYON (qui ont donc donné procuration aux putschistes !)
LES VERTS RHONE + Procuration du groupe : LES VERTS RHONE-ALPES = 2 voix Sauf erreur (je suis prêt à rectifier s’ils infirment), ils ont voté pour le putsch.
CIMES + la RUCHE de l’écologie : 2 voix + 1 procuration = 3 voix CIMES aussi a son adresse au local du Réseau (!) et a pour contact T. Manceau, qui soutient les putschistes… et qui représentait la RUCHE de l’écologie !
la revue SILENCE + la Ligne d’Horizon : 2 voix + 1 procuration (Maison de l’écologie de Lyon) = 3 voix SILENCE a délégué 2 administrateurs putschistes (Michel BERNARD et J-Marc LUQUET) qui ne sont d’ailleurs resté que le temps de me licencier (c’était leur mission). La voix de La ligne d’Horizon était détenue par…Jean-Marc LUQUET. Quant à la maison de l’écologie de Lyon, elle est historiquement liée à… la revue SILENCE ! Silence est aussi dans les mêmes locaux que le Réseau !
LE P TIT GAVROCHE 1 voix + 1 procuration = 2 voix Cette "association" est animée par E. MONTOYA qui travaille… pour la revue SILENCE !
ENVIRONNEMENT CONSCIENT 1 voix + 1 procuration (LES VERTS DROME) = 2 voix Cette asso, représentée par le putschiste saint-aroman (celui qui exclue actuellement des listes de diff du Réseau toute personne qui ose critiquer le putsch !) n’est pas lyonnaise mais a aussi une procuration de Verts de la région Rhone-Alpes
MERLINOS : 1 voix C’est l’association - basée aussi dans les locaux du Réseau ! - du barde Chetail, le sonorisateur qui, en pleine AG, a coupé le micro à ceux qui se prononçaient contre le putsch. Il est "dédommagé" par la caisse du Réseau et donc redevable aux putschistes.
RHONE ALPES SANS NUCLEAIRE = 1 voix + 2 procurations = 3 voix Il s’agissait de deux procuration détenues par deux administrateurs putschistes (S LAGRANGE et C LUCAS) adhérents de RHONE ALPES SANS NUCLEAIRE . Ne riez pas : RHONE ALPES SANS NUCLEAIRE est bien sûr basée dans les mêmes locaux que le Réseau !
Cela fait donc exactement 20 voix pour une clique d’une dizaines de personnes. A comparer avec les vrais groupes militants qui ont parfois 50 ou 80 adhérents et qui ont droit à une voix…
Qui plus est, ces voix putschistes sont détenues souvent par l’intermédiaire d’associations "fantômes" n’ayant ni adhérents ni activité antinucléaire sur le terrain. Et encore, il existe d’autres assos lyonnaises qui ont voté pour le putsch et dont je ne peux que soupçonner la collaboration avec les dirigeants du Réseau : il est possible, voire probable, que le "matelas" détenu par brousse soit plutôt de 25 voix, voire plus… (c’est d’ailleurs brousse qui collecte les procurations vierges qui arrivent chaque année au siège, et qui les distribue prioritairement à ses complices, bien sûr).
Enfin, je rappelle que, contrairement à ce que tentent de faire croire les putschistes, c’est bien eux que je combats et surtout pas le Réseau. Ils ne sont pas le Réseau, ce sont des imposteurs, des tricheurs, des menteurs. Ils décrédibilisent la lutte antinucléaire.
SL
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede panic le Ven 18 Mar 2011 13:20

JPD a écrit:Pour les quelques anars de ce forum qui s'interessent à la lutte antinucléaire....

Peut on être anar mais pro - nucléaire ?
Perso je ne suis pas forcement contre l'énergie nucléaire en soi, mais je me sens bien anar....
DONT PANIC!
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede fu hsang le Ven 18 Mar 2011 13:25

On accuse la nature, mais c’est l’État qui tient l’arme

jeudi 17 mars 2011

L’explosion à la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, nous remplit le coeur de rage. Si la nouvelle, parvenue rapidement, a été plus ou moins noyée dans le flot d’informations relatif aux dégats engendrés par le séisme et le raz-de-marée ayant touché ce pays, ce n’est pas tellement un hasard : le pouvoir et les médias qui travaillent pour lui ont tout intérêt à propager l’idée selon laquelle le seul risque (en encore, ils parlent toujours de risques potentiels) du nucléaire demeure dans des événements rarissimes, le plus souvent naturels, comme celui qui vient de se produire.

Ainsi, en dehors de menaces exceptionnelles , du type tremblement de terre extrêmement puissant, tsunami ou attaque terroriste, les risques seraient infimes, voir inexistants. Ce gros mensonge, colporté à toute occasion par les nucléocrates (c’est à dire les personnes ayant un intérêt économique ou autre à défendre, entretenir et développer cette énergie) est froidement démentie par la simple réalité. Réalité très peu perméable à la propagande et à l’idéologie capitaliste, puisque rappelons-le, il n’y a de nucléaire que dans la mesure où l’économie et ceux qui en profitent en ont besoin. L’ensemble des "incidents" nucléaires, pour reprendre le langage des apprentis sorciers qui en font l’éloge, ne sont pas dus à ces contextes naturels exceptionnels, mais bien à l’existence même du nucléaire, à sa normalité. Il n’est que d’évoquer les catastrophes de Tchernobyl ou de Three Miles Island, il suffit de parler du transport et du stockage des déchets nucléaires pour réduire en cendre cette idée de "risque minimal et rarissime".

Dans le cas précis que nous évoquons ici, celui de la centrale de Fukushima, et même devant l’évidence de la gravité de l’explosion et de ses conséquences (une radioactivité équivalente à celle observée en une année entière). Les autorités japonaises ont tenté de minimiser la catastrophe, de persuader les gens que la situation restait globalement sous contrôle, établissant dans un premier temps une zone d’évacuation à dix kilomètres à la ronde, avant de l’élargir à 20 kilomètres puis à 30.

Mais dans le même temps, à proximité d’une autre centrale située à 45km de celle de Fukushima, les mêmes taux de radioactivités étaient observés. Comme lors de chaque "incident" nucléaire, autorités et "experts" s’empressent de distribuer à qui veut les croire leurs bonnes vieilles recettes miracles : confinement et pastilles d’iode, le tout sous contrôle militarisé des zones menacées et des populations tentant d’y survivre.

Ici, en France, un des pays les plus nucléarisés de la planète, l’État est en pleine campagne de promotion internationale de cette énergie, toujours disposé à répondre aux attentes des nombreux pays prêt à dépenser des fortunes pour devenir à leur tour des sorciers de l’atome.

En parlant de "risques minimes", il y a pour le coup très peu de chances, ou plutôt aucune, pour que les spécialistes de la politique se mettent à prendre des décisions contraires aux intérêts des entreprises (tel EDF et Areva) misant tout sur l’atome et l’argent qui représente son exploitation.

Au-delà même du nucléaire, l’État ne fera aucun choix qui puisse représenter un risque pour ses intérêts économiques, et ce quel que soit la tendance politique du pouvoir. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre les réactions indignées des représentants de l’"écologie politique", réclamant une sortie sur "une trentaine d’années" du nucléaire, sortie "progressive et au profit d’autres sources d’énergie, moins dangereuses". Comprendre : pas de sortie du nucléaire sans solution de rechange à même de préserver l’économie capitaliste. Nos écolos sont en première ligne du fameux "développement durable", vert, propre et sans secousse, idéologie à la mode visant à désamorcer toute critique sociale radicale et tout bouleversement profond. Ainsi, un vieux soixante-huitard vite converti aux charmes de l’opium politique et du Dieu-argent, s’empresse-t-il de réclamer un référendum pour décider de la poursuite ou de l’arrêt du nucléaire. Une belle couillonade, dont l’objectif est là encore de contrôler et de canaliser le refus possible de l’atome de la part des populations, et surtout de laisser à l’État l’initiative en la matière. Un semblable référendum avait été réalisé en Italie dans les années 80 (montrant le rejet du nucléaire), ce qui n’empêche nullement l’État et les industriels italiens de réinsérer aujourd’hui le nucléaire par la grande porte, main dans la main avec l’État et les industriels français.

On voit aujourd’hui des touristes fuir le Japon, de peur d’une contamination nucléaire d’ampleur. Mais ces personnes retournent souvent dans des pays où le nucléaire existe également, annulant de fait l’hypothétique efficacité de toute "zone de confinement". La peste nucléaire ne s’arrête pas aux frontières, cette évidence a été démontrée depuis l’apparition même de celle-ci. De même, l’évidence montre que, civil ou militaire, le nucléaire tue de la même façon, Les cobayes japonais sont aujourd’hui bien placés pour le constater.

De même, nous ne pouvons traiter du problème du nucléaire de façon isolé et autonome. D’une part le nucléaire est au coeur du capitalisme moderne, nécessaire à la satisfaction des appétits énormes de ce dernier en matière d’énergie. D’autre part, le nucléaire en tant que tel (et pas telle ou telle catastrophe) est bien utile aux États pour exercer un double chantage sur les populations : c’est soit le nucléaire, soit la bougie, et comme nous sommes les seuls experts en la matière, nous seuls avons le pouvoir de décider des mesures à prendre ou de son remplacement, de décider des mesures à prendre en cas d’"incident". Aussi, ce n’est pas telle ou telle catastrophe, mais l’existence même du nucléaire, sa terreur permanente habillement entretenue par les États, et la société qui en a besoin, qui constituent le fond du problème.

Et il n’y a que par des luttes directes, débarrassées de toute tutelle politique, et visant, au delà du nucléaire, la suppression du capitalisme, que nous pourrons entrevoir la possibilité d’une vie débarrassée de toute entrave, de toute domination, de toute exploitation.

Des anarchistes


http://www.non-fides.fr/?On-accuse-la-n ... is-c-est-l
Ceux qui contrôlent leur désir, c'est que leur désir est assez faible pour être contrôlé ; et la raison qui contrôle prend la place du désir et commande à l'insoumis

W.Blake
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede destroi! le Ven 18 Mar 2011 16:51

D'autres textes sur Non Fides :

Pour la mort du nucléaire et de son monde
http://www.non-fides.fr/?Pour-la-mort-d ... aire-et-de

et
Catastrophe nucléaire

On vous l’avait bien dit

par Pièces et main d’œuvre

Grenoble, le 16 mars 2011

Source : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip ... rticle=308

Tract PDF : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/ ... en_dit.pdf

« L’apocalypse » en cours au Japon est tout sauf inattendue et imprévue. On peut en dire comme de bien d’autres malheurs : vous en savez déjà suffisamment, nous aussi. Ce ne sont pas les informations qui nous font défaut, ce qui nous manque, c’est le courage d’admettre ce qui nous arrive et d’en tirer enfin les conséquences. Voici cinquante ans que nous vous mettons en garde, nous, prophètes de malheur, oiseaux de mauvais augure, cassandres, obscurantistes, rabat-joie, écolos rétrogrades, punitifs, intégristes, ayatollah verts, anarchistes irresponsables, baba cool… Cinquante ans que vous nous invitez à retourner vivre dans une caverne d’Ardèche, vêtus de peaux de bêtes, éclairés à la bougie et nourris de lait de chèvre.

Vous n’avez jamais eu le temps ni l’envie de vous opposer au nucléaire. Vous n’avez jamais manifesté, pas même contre SuperPhénix à Malville en 1977. À Grenoble, vous vous êtes accommodés des années durant de la présence de trois réacteurs nucléaires en zone urbaine (Siloë, Siloette, Institut Laue Langevin). Votre mode de vie n’est pas négociable. Vous vous éclairez au nucléaire, à en tuer l’obscurité nocturne dans les villes ; vous vous chauffez au nucléaire ; vous produisez et consommez au nucléaire ; vous vous connectez au nucléaire ; vous vous déplacez au nucléaire (TGV, voitures électriques) ; vous travaillez pour le nucléaire et vos emplois valent plus que vos vies. Vous votez pour le nucléaire, vous élisez maire de Grenoble Hubert Dubedout, Michel Destot, ingénieurs du Commissariat à l’énergie atomique, et bien d’autres de leurs semblables dans la cuvette. Vous vivez par le nucléaire, il n’est que trop normal que vous mourriez par le nucléaire ; lentement à coup de cancers disséminés dans l’environnement ; brutalement quand « l’accident qu’on ne pouvait pas prévoir » fait enfin sauter Bugey, Cruas, le Tricastin ou l’une des 58 centrales qui vérolent le pays le plus nucléarisé du monde. Jamais vous ne vous y êtes opposés. Le nucléaire paie la taxe professionnelle, vos piscines municipales, vos salles polyvalentes, vos courts de tennis. Vous l’avez choisi. Vous l’avez mérité. Pas de jérémiades le jour où vous devrez bondir avec toute votre famille dans votre voiture pour fuir une zone irradiée et bouclée par l’armée. Ne nous parlez pas de vos enfants, des générations futures, de leur avenir, de « développement durable » et « d’énergies alternatives ». Toute votre existence prouve assez que vous vous moquez de ces mots creux. Que si ces lignes vous scandalisent, joignez le geste à la parole et prouvez enfin par vos actes que vous n’êtes pas complices du sort qu’on vous fait. Mais comment le croire.

Vous en savez suffisamment, nous aussi. Mais qu’à cela ne tienne, on va faire semblant encore une fois. On va encore une fois faire comme s’il vous manquait les informations et les idées pour vous faire une opinion et agir en conséquence. Et vous pourrez toujours nous renvoyer dans nos cavernes d’Ardèche.

***

Tandis que fondent les réacteurs nucléaires à Fukushima, experts et décideurs s’empoignent sur les avantages comparatifs entre désastre nucléaire, climatique (pétrole, charbon, gaz de schiste) et alternatif (photovoltaïque, éolien). Et chacun de nier l’évidence : il n’y a pas de survie à long terme pour les goinfres. La course à la croissance nous condamne, et ceux qui placent l’économie, l’emploi et l’argent avant la vie sont coupables. Les victimes de Tchernobyl, de Fukushima et des prochaines catastrophes sont victimes de la voracité, que les technocrates dissimulent sous l’impératif de l’innovation. C’est un ingénieur nucléaire qui le dit : "A travers elle (NDR : l’innovation) apparaît le développement des activités économiques qui génère lui-même des emplois pour l’ensemble de nos concitoyens. Il y a là une véritable mine d’or, prenons-en conscience." (1) Ainsi parle Michel Destot, maire CEA-PS de Grenoble, toujours prompt à louer la dernière « révolution technologique majeure porteuse de nombreuses promesses pour notre santé, notre qualité de vie, l’avenir environnemental de la planète » (2), et qui n’a pas trouvé le temps, cinq jours après le début de la catastrophe nucléaire japonaise, de commenter cette expérience scientifique à ciel ouvert. Mercredi 16 mars 2011, son blog titre en une sur la « 9e édition des Trophées des sports ».

En janvier 2007, Pièces et main d’œuvre publiait « Minatec survolté, énergie engouffrée », texte qui soulignait l’un des innombrables mensonges des nécrotechnologies. L’industrie high-tech n’est pas plus propre ou « économe » que la métallurgie ou la pétrochimie. L’ouverture de Minatec fait bondir la consommation électrique de Grenoble de 17,6 %. Pour répondre aux besoins énergétiques des labos de nanotechnologies (vous savez, ces technologies qui nous sauveront de la catastrophe écologique), Gaz et Electricité de Grenoble a créé un nouveau poste d’alimentation délivrant « une puissance exceptionnelle de 70 mégawatts » (GEG Infos, 2006). Du côté de la « Silicon Valley grenobloise », à Crolles, l’Alliance STMicroelectronics/IBM et son usine à puces électroniques engloutissaient 370 millions de kWh en 2008, contre 320 en 2004, soit une augmentation de 16 % en quatre ans (3). François Brottes, député-maire de Crolles, à propos de la rénovation d’un poste de transformation électrique 225 000 volts dans le Grésivaudan : « C’est vital sur notre territoire, où beaucoup d’emplois dépendent d’un approvisionnement en énergie sûr et continu. Si le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics a choisi de s’implanter à Crolles, c’est parce que nous avons pu lui apporter des garanties sur la fourniture d’électricité. » (4) Comme pour l’eau, faut-il le rappeler.

La « révolution industrielle » des nanotechnologies exige toujours plus d’énergie, pour faire tourner les « fab » de nanomatériaux et de puces électroniques. Pire, elle crée un monde encore plus vorace en électricité. Comment croyez-vous que fonctionnent les gadgets que vous accumulez sur injonction publicitaire, par peur de rater la dernière vague du progrès ? Votre portable, votre ordinateur, votre lecteur DVD, votre écran plat, votre box Internet, votre lecteur MP3, votre tablette numérique, votre machin à lire des « livres électroniques », à quoi tournent-ils ? Cette quincaillerie moderne et tellement pratique nous précipite dans l’abîme – carbonique ou nucléaire. Écoutez cet expert de la Direction régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE Rhône-Alpes) : "On ne pourra jamais répondre aux besoins actuels avec ces énergies alternatives". (5)

La vie numérique et connectée que nous vendent Minatec, Minalogic et les boîtes pour lesquelles travaillent les ingénieurs grenoblois contient, parmi ses multiples promesses, celle des futures catastrophes nucléaires. Voyez plutôt :

- chaque recherche sur Google brûle autant qu’une ampoule basse consommation pendant une heure (6).
- les technologies de l’information et de la communication (TIC) gaspillent 13,5 % de la consommation électrique française (soit 58,5 TWh) ; les téléviseurs à écran plat et leurs périphériques (décodeurs, équipement TNT) constituent le coût le plus important. Avec un taux de croissance moyen de 10 %, les TIC pèseront pour 20 % de la consommation d’électricité française dès 2012 (7) - soient 9 centrales nucléaires.
- la consommation d’électricité dans le secteur résidentiel de l’Union européenne a crû ces dernières années à un rythme comparable à celui du PIB global (10,8 %). Cette demande croissante est due à l’usage généralisé d’appareils comme le lave-vaisselle, le sèche-linge, le climatiseur, l’ordinateur personnel, et à l’essor de l’électronique grand public et des équipements informatiques et de communication - décodeurs, lecteurs de DVD, équipements à haut débit et téléphones sans fil (source : Reuters).
- en 2006 les « datacenters » (qui hébergent des serveurs informatiques et équipements de télécommunications) aux Etats-Unis ont consommé 61 milliards de kWh - l’équivalent de la consommation du Royaume-Uni en deux mois – soit deux fois plus que cinq ans plus tôt (8).
- selon un chercheur de l’université de Dresde, Internet consommera dans 25 ans autant d’électricité que l’humanité en 2008 (source : http://www.dotgreen.fr).

Les technologies numériques tuent ces jours-ci au Japon. Ceux qui vous disent qu’on peut à l’infini augmenter la production et la consommation, le pillage des ressources naturelles, la pollution du milieu naturel, sont des criminels qui vous mentent et nient la réalité. Les limites de la Terre s’imposent à nous et nous imposent des choix. Ce n’est pas grave. Nous n’avons pas besoin d’objets « intelligents ». Nous avons besoin d’être intelligents, de déchirer le voile de la propagande techno-scientiste, de refuser la consommation meurtrière et abrutissante, de jouir de notre existence de Terriens.

La vie est tout ce que nous avons. Ce n’est pas parce qu’EDF, Areva et le CEA nous détruisent que nous devons être leurs complices. Débranchons-nous.


NOTES

(1) In L'espace alpin et la modernité, bilan et perspectives au tournant du siècle, sous la direction de D. J. Grange, PUG 2002
(2) Inauguration de Minatec, 2 juin 2006
(3) D’après une étude réalisée par le cabinet Oxalys pour la ville de Crolles, en juin 2010
(4) « Réso Rhône-Alpes Auvergne », journal de RTE (Réseau de Transport d’électricité), décembre 2010
(5) Serge Eymont, interviewé par "Objectif Rhône-Alpes", avril 2002
(6) Source : http://www.dotgreen.fr/ewb_pages/g/gree ... z-vous.php
(7) Conseil général de l’environnement et du développement durable et Conseil général des technologies de l’information (2009)
(8) Étude de l’Agence de Protection de l’Environnement Américaine
"La société nazie ne se présente pas comme une forme de vie sociale contraire au capitalisme, elle projette un éclairage violent sur des orientations cyniques que le capitalisme n’assume qu’à demi-mot, à doses réduites" (URBAIN BIZOT).
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede destroi! le Sam 19 Mar 2011 21:15

1+1=plus que 2 a écrit:


Fukushima, le nucléocrate et le catastrophiste

...
Philippe Godard, 16 mars 2011


Réponse à l’article de Philippe Godard : « nucléocrate et catastrophiste » (Régis Duffour)
http://rebellyon.info/Reponse-a-l-artic ... lippe.html
"La société nazie ne se présente pas comme une forme de vie sociale contraire au capitalisme, elle projette un éclairage violent sur des orientations cyniques que le capitalisme n’assume qu’à demi-mot, à doses réduites" (URBAIN BIZOT).
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede denis le Sam 19 Mar 2011 22:07

merci destroi!

Je me permets de citer cet extrait :

La nature ne fait pas de dis­tinc­tions de clas­ses et l’homme capi­ta­liste pré­tend uti­li­ser ses riches­ses et atté­nuer ses méfaits, par la tech­ni­que, dans la société des clas­ses. Il n’en a pas res­pecté les contours sacrés, et c’est sa seule oeuvre, la reli­gion scien­ti­fi­que et tech­ni­que, comme nou­veau mythe fon­da­teur du capi­ta­lisme, à la mort de Dieu, qui pro­page le désas­tre, bien au delà, des condi­tions de la nature, mais aussi des condi­tions préa­la­ble­ment impo­sées par ces excrois­san­ces capi­ta­lis­tes que furent le nazisme et le sta­li­nisme. 6 mil­lions était un chif­fre réservé aux juifs, puis aux pau­vres, la radio­ac­ti­vité ne devrait pas faire de dif­fé­ren­ces entre un occi­den­tal copieu­se­ment nourri et un sudiste affamé, c’est en cela qu’on passe du capi­ta­lisme, si j’ose dire « à papa », à la vraie nature du capi­ta­lisme, c’est à dire la des­truc­tion de l’huma­nité, sans consi­dé­ra­tions de clas­ses, qui est la suite par­fai­te­ment logi­que et tech­no­lo­gi­que de la des­truc­tion de l’huma­nité en chacun : car conti­nuer à « vivre », sans faire oeuvre cri­ti­que glo­bale, alors qu’un être humain sur dix meurt chaque années, alors que 9000 enfants meur­rent de mal­nu­tri­tion chaque jours, qu’il ne s’agit pas de fléaux, de sorte qu’ils ne sont por­teurs d’aucune fata­lité, mais qu’ils sont bel et bien inclus dans le sys­tème, l’aban­don de l’ambi­tion socia­liste et anar­chiste de la société sans clas­ses conduit irré­mé­dia­ble­ment à cela . En un mot c’est le régime de la mort, quo­ti­dien­ne­ment pour tous, qu’on meurre effec­ti­ve­ment ou qu’on tolère de « vivre » quand d’autres meur­rent alors qu’ils ne le devraient pas. La dis­ci­pline de la mort va de pair avec dis­ci­pline de la haine. Cette inver­sion du monde induit que nous ayons néces­sai­re­ment tous inté­grés l’esprit tota­li­taire et qu’il n’y a de pos­si­bi­li­tés de se rache­ter que par rup­tu­res radi­ca­les.
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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Re: catastrophe nucléaire

Messagede destroi! le Sam 19 Mar 2011 22:26

Société nucléaire, société policière - Grenoble, 18 mars

Arrestation arbitraire pour un collage…

http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 91812.html


Hiroshima, mon amour... Solidarité avec le peuple japonais.

(tract d’appel à la manifestation du samedi 19 mars, Grenoble)

http://grenoble.indymedia.org/2011-03-1 ... -contre-le

Depuis le séisme du 11 mars 2011 et le tsunami qui s’en est suivi, le Japon connait une situation extrêmement grave en matière nucléaire. Cet accident est classé officiellement par l’Autorité de Sûreté Nucléaire française au niveau 6, soit comme l’accident le plus grave après Tchernobyl, il y a 25 ans, qui lui était classé niveau 7.

En résumé, la centrale de Fukushima connaît des incidents majeures suite à cette catastrophe nucléaire. Quatre réacteurs sont en train d’entrer en fusion, c’est à dire que le noyau (le combustible nucléaire) chauffe trop et se transforme en une sorte de magma corrosif et hautement radioactif (le corium) au fond de la cuve du réacteur. Des fuites importantes de substances radioactives sont en train de se disséminer par le biais de l’atmosphère, l’enceinte de confinement ayant cédé. Les autorités japonaises ont en dernier recours libéré de la vapeur radioactives et injecté de l’eau de mer avec du bore pour bloquer la réaction en chaîne. Cette même eau sera rejetée dans l’océan pacifique faute de mieux. L’état d’urgence nucléaire a été décrété au Japon, et près de 600.000 personnes ont dû être évacuées dans une zone maximale de 30 km autour des deux sites sensibles.

Autant dire que la situation est grave pour le peuple japonais et les régions voisines. Nous ne savons pas plus pour le moment et espérons que cela ne s’aggrave pas.

Au-delà des catastrophes passées ou futures :

La question de la gestion et de l’utilité du nucléaire dans nos vies se pose de façon encore plus pressante. Au Japon comme en France qui possède le second parc nucléaire au monde, les populations civiles n’ont jamais été consulté sur l’utilisation du nucléaire civil ou militaire depuis notre entrée dans l’ère nucléaire en 1945. Ces décisions furent prises par les autorités et des experts qui s’illustrèrent bien mal lors de Tchernobyl où le nuage radioactif a bien parcouru la France. Bien que les personnes changent, les habitudes restent. La construction du futur EPR par EDF à Flamanville pour un coût de 5 milliards d’euros n’a pas été discutées publiquement. La France s’enfonce dans la voie nucléaire sans notre avis.

Lien entre Nucléaire civil et militaire

Ensuite, le nucléaire n’est pas une énergie propre et renouvelable. L’industrie n’est pas propre en cas d’accident et surtout par le volume des déchets (combustible et infrastructures) qu’elle produit d’une durée de vie de 30 ans pour les plus courts et 16 millions d’années pour les plus longs(Césium 135). La solution ? Les enterrer et attendre que leur dangerosité cesse... Le site de Bure dans la Meuse est prévu à cet effet sur notre territoire et laisse un héritage macabre aux prochaines générations. Contrairement au discours qui cherche à mettre sur le même plan l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables, le combustible nucléaire n’est pas inépuisable. Il est disponible pour un siècle au rythme de la consommation actuelle qui en l’occurrence ne cesse d’augmenter. Le nucléaire n’est pas viable et se révèle donc un pari osé au seul bénéfice de l’industrie. Les irresponsables ne méritent que la fureur de Godzilla...

Le nucléaire en France.

58 réacteurs nucléaires en activité sur 19 sites répartis à travers toute la France, un surgénérateur en cours de révision (Phénix), un surgénérateur définitivement arrêté (Superphénix), deux usines de retraitement, trois usines de fabrication de combustible, des centrales en démantèlement, 1000 sites d’enfouissement officiels. Le nucléaire couvre en 2004, 79 % de la production française d’électricité, et 18,4 % de la consommation finale totale d’énergie en France. En 2011, 34 réacteurs ont signalé des problèmes de refroidissement. Selon ASN (Autorité de sécurité nucléaire) « En situation accidentelle, l’injection de sécurité à haute pression pourrait ne pas permettre de refroidir suffisamment le cœur du réacteur », ainsi que « l’usure prématurée d’éléments des groupes électrogènes de secours »…sur 19 des 34 réacteurs déjà en cause. On retrouve donc en France les scénarios qui amène à la catastrophe japonaise !

Nucléaire à Grenoble et sa région.

Rappelons qu’avec les sites de Grenoble (CEA et ILL), St-Maurice l’Exil, Romans, Cruas, Tricastin, Annecy, Bugey, la Région Rhône-Alpes est la Région la plus nucléarisée de France. Les centrales de la vallée du Rhône dont Superphénix à Creys-Malville (Nord Isère) sont les plus proches de notre ville. Superphénix a été mis en service en 1985 puis stoppé en 1991 et abandonné en 1998. Actuellement, elle est encore en cours de démantèlement. La mémoire de notre région se souvient encore de la lutte pour empêcher sa construction. Une manifestation monstre de 60.000 personnes eut lieu le 31 juillet 1977, se soldant par un mort, Vital Michallon. Le 7 février dernier, comme chaque mois, un train contenant 13 tonnes de combustibles usés, en provenance d’Italie a traversé la vallée de la Maurienne et la ville de Chambéry en Savoie, à destination de la Hague dans la Manche. Ces déchets provenaient d’une centrale de 150 MW qui a été définitivement arrêtée en 1982. Personne dans ces régions n’a été prévenu. Une mauvaise publicité sans doute pour le nucléaire que de prévenir les riverains.

Le nucléaire, un instrument de politique impérialiste et colonial.

Le nucléaire civil et militaire sont les facettes d’une même recherche. L’un et l’autre se nourrissent mutuellement. Le combustible est aussi employé dans la fabrication d’armes, de bombes nucléaire ou d’armes conventionnelles. Par exemple, l’uranium appauvri est utilisé pour le fonctionnement des centrales ou réacteurs de propulsion mais sert aussi à fabriquer des armes (luttes anti-char principalement) avec des conséquences terribles à long terme pour les population comme au Kosovo et en Irak pour une durée de 100 à 1000 ans. A Grenoble, le CEA travaille sur la propulsion des porte-avions et sous-marins de la Marine Nationale.

Néocolonialisme dans le nucléaire civil.

Le nucléaire est un enjeu énorme pour Areva qui est présente dans plusieurs pays du continent africain comme le Niger et le Gabon. Alors qu’il n’y a plus d’uranium exploité en France, elle colonise des gisements d’uranium dans ces régions tout en soutenant les régimes corrompus. Elle exploite une main d’œuvre et la condamne à une mort lente pour une poignée de dollars. Bien que riche en uranium et qui lui rapporte des milliards de dollars d’investissements, le Niger demeure l’un des pays les plus pauvres au monde. L’hémisphère nord continue allègrement à exploiter ses anciennes colonies. Elle leur fait courir des risques sanitaires importants. Le 11 décembre 2010, une brèche de plusieurs mètres est découverte dans une digue (non cimentée) retenant des déchets liquides radioactifs de la Somaïr, un des deux gisements d’uranium actuellement exploités par Areva au Niger à moins de 4 km d’une agglomération d’après les écologistes. Au prétexte du commerce, Nicolas Sarkozy a tenté de vendre une centrale nucléaire à Khadafi, le même qui réprime en ce moment son peuple. L’objectif était alors de refourguer notre camelote nucléaire et ainsi exercer une emprise sur la Libye. Les Libyens auraient été dépendants de la technologie française pour le plus grand bien des profits. Bien évidement, la France n’est pas la seule. Les États-Unis et la Chine ont le même cynisme. L’Iran de son côté se sert du nucléaire pour imposer son influence sur le Moyen-Orient. En France, les partis dominants (UMP-PS) n’envisagent aucunement de sortir du nucléaire, mais seulement de colmater d’éventuelles brèches.

Que faire ?

Se réunir et agir pour réaliser plusieurs objectifs :

* En sortir (tout de suite ? Dans 10, 20, 30 ans ?)
* Le désarmement général ?
* Notre consommation est-elle viable ?
* Quelles énergies réellement renouvelables ? (solaire, éolienne, géothermie, la bougie ?)
* En finir avec le gaspillage ?... Fermer Minatec qui fait bondir la consommation d’électricité de Grenoble de 17,6 % ,
* Changer radicalement de modèle de société et sortir de la course au profit ?

Nous ne sommes pas millénaristes et nous ne voulons pas créer de panique, nous ne prévoyons pas la fin du monde pour demain mais pensons que la situation environnementale est critique et qu’il est temps que ça change. Nos pensées vont vers les japonais touchés par cette catastrophe naturelle et ensuite nucléaire.

Gambattene (bonnechance) ,amis.e.sjaponai.se.s.
Logique de profits, Logique de mort !



A l’initiative de Sortir du Nucléaire 38, et du collectif « Ni nucléaire, Ni gaz de schiste »
"La société nazie ne se présente pas comme une forme de vie sociale contraire au capitalisme, elle projette un éclairage violent sur des orientations cyniques que le capitalisme n’assume qu’à demi-mot, à doses réduites" (URBAIN BIZOT).
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede vroum le Ven 25 Mar 2011 09:35

Voulons-nous vivre dans la peur des ruines ?

in Le Monde libertaire n°1628 (24-30 mars 2011)

http://www.monde-libertaire.fr/international/item/14375

À la question de l’entretien et de la sauvegarde du patrimoine – historique, culturel, artistique –, nos sociétés dites évoluées ont posé un principe intangible : la réversibilité.

En effet, les hommes et les femmes à qui est confiée la tâche essentielle de conserver la mémoire de la production humaine, se gardent, autant que possible, de tout procédé définitif.

Sage précaution. Qui sait comment les matériaux employés évolueront avec le temps ? S’ils se dégradent et viennent à mettre en danger les œuvres qu’ils étaient censés protéger, il faut pouvoir revenir sur ses pas, neutraliser les produits dont on avait mal évalué la transformation, et utiliser une nouvelle méthode qu’on jugera plus sûre et qui sera, elle-même, susceptible d’être revue et corrigée.

Dans un lointain passé, bien avant l’avènement des conservatoires divers – témoins et miroirs de l’évolution des hommes –, les sociétés dites primitives furent confrontées à la question de leur propre sauvegarde. Aux êtres vulnérables, vêtus de peaux de bêtes, réfugiés en quelques grottes et autres habitats précaires, exposés à la rigueur hostile des éléments, la nature offrit le feu.

Image

Peu à peu, nos ancêtres le domestiquèrent. On put se chauffer, cuire ses aliments, s’éclairer, transformer les matériaux. Cette maîtrise fut acquise pour le meilleur et pour le pire. Le soc de la charrue et l’épée du guerrier, forgés au même foyer incandescent, nous rappellent que le contrôle de l’énergie n’est rien sans un projet de société solide.

Reste qu’il n’est nul incendie qu’on n’ait su éteindre.

Et qu’il n’appartient qu’aux hommes épris de liberté, soucieux d’égalité et conscients de leurs liens de solidarité, de choisir leur voie entre l’âtre ou l’autodafé.

En pleine révolution espagnole, alors que les canons et les bombes semaient la destruction au pays de Cervantès et que le fascisme fécondait un peu partout en Europe, Durruti sut trouver les mots pour opposer, au cynisme stérile de la bourgeoisie, les forces créatrices du prolétariat. Dans un discours laissé à la mémoire des anarchistes, il déclara, en substance : « Nous, les travailleurs, nous pouvons bâtir des villes pour les remplacer. Et nous les construirons bien mieux ; aussi nous n’avons pas peur des ruines. Nous allons recevoir le monde en héritage. La bourgeoisie peut bien faire sauter et démolir son monde à elle avant de quitter la scène de l’histoire. Nous portons un monde nouveau dans nos cœurs. »
Brave Durruti, te doutais-tu que quelques années plus tard, la science instrumentalisée par le pouvoir apporterait un dramatique bémol à ta généreuse prophétie ?

Commandée, en toute hâte, par l’impérieux besoin des puissants à acquérir, rapidement, une sacro-sainte « indépendance énergétique » autant qu’une redoutable « force de dissuasion », l’aventure nucléaire a semé, depuis, de trop nombreux épouvantails.

Ironie de l’histoire, c’est le pays qui, le premier et le seul, fit brutalement connaissance avec les ravages de l’atome, avant de devenir l’un des temples les plus représentatifs du capitalisme frénétique et de la consommation de masse, c’est le Japon, donc, qui aujourd’hui connaît une catastrophe dont nul n’est actuellement capable de mesurer la portée.

On sait seulement que la situation est extrêmement grave. Et l’on peut raisonnablement prévoir, pour les prochaines années, une dépréciation des prestations touristiques à destination du pays du Soleil levant, et espérer de sérieux progrès dans le traitement du cancer.

Un peu partout, et particulièrement en France, les hérauts du tout nucléaire tâchent de faire partager une vision rassurante, voire optimiste, de leur choix en matière énergétique. Il est dit, entre autres fumisteries, qu’à la pire des situations possibles, on a prévu un niveau de sécurité supplémentaire.

Mais qui peut prévoir le pire ?

Un séisme de forte amplitude constituait-il un accident géologique complètement inédit ?

Le tsunami qui en fut la conséquence était-il un phénomène naturel aberrant ?

Un archipel habité – et assez considérablement nucléarisé – a-t-il commis l’impossible erreur de se trouver sur la trajectoire d’une vague aussi haute qu’un immeuble ?

Quelque part dans un univers traversé d’innombrables corps célestes, sur une planète soumise aux lois non négociables de la géophysique, des types sans scrupule ont choisi de bâtir des centrales nucléaires périssables et de faire circuler, par voies terrestre et maritime, des déchets radioactifs avant de les enterrer en zones habitées. Selon la stricte règle des probabilités, d’autres catastrophes nous attendent. C’est mathématique.

À celles et ceux qui s’inquiètent et protestent contre les dangers de la chaîne de production nucléaire – les déchets en sont l’une des preuves peut-être provisoires, mais bien réelles et toujours sans solution –, ces mêmes types sans scrupule répondent par le mépris, quand ce n’est pas par la force. Ainsi peut-on mesurer le niveau de notre civilisation où quelques-uns osent des paris mortels sur l’avenir de tous. Or, l’énergie, condition de notre survie, doit être de notre responsabilité, à chacun.

Hélas, nous sommes placés devant le fait nucléaire accompli. Et des sites dévastés qui, pour des millénaires, distillent une mort invisible et silencieuse, nous ne pouvons affirmer que nous ne craignons rien.

Mais, pour sortir de cette société qui veille avec un soin jaloux à son patrimoine au milieu d’un champ truffé de bombes à retardement, tout est affaire de priorité. Avant de régler la question des centrales atomiques, commençons par nous attaquer, pour l’abattre, au pouvoir qui les réalise.

André Sulfide
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede destroi! le Ven 25 Mar 2011 15:17

[tract] : La routine du désastre

(Le 21 mars 2011)

[tract distribué ces jours-ci à Paname. Il est reproductible via le PDF ci-contre : http://cettesemaine.free.fr/spip/IMG/pdf/tract2.pdf]

La routine du désastre

Les nouvelles de la catastrophe de la centrale atomique de Fukushima au Japon tournent en boucle. Face à un désastre sans précédent, les médias commentent en direct les nouvelles du nucléaire qui a l’air de n’en faire qu’à sa tête.

Les infos fusent, c’est un véritable bombardement, mais rien ne perce.

Non, aucun enseignement ne sera tiré. Une telle catastrophe ne pourrait pas arriver ici. Les journalistes, les experts et les politiciens discutent séisme et tsunami, s’accordant sur le caractère exceptionnel de la situation de cette île lointaine. Ces raclures en profitent même pour vendre la fameuse fiabilité des installations françaises qui seraient les plus sûres du monde. Sans jamais rappeler que n’importe quelle erreur humaine peut produire le même résultat partout. Sans jamais préciser que n’importe où en France, nous habitons toujours à moins de 100km d’une installation nucléaire. Ils se garderont bien de préciser que derrière la catastrophe, c’est un quadrillage et une gestion militaires qui s’instaurent. En plus d’être contaminé, chacun sera en permanence contrôlé, testé, mesuré, surveillé, et déplacé dans des zones où toute liberté, initiative individuelle, et parcelle d’autonomie, auront disparu sous le règne kaki.

Leur propagande préfère faire croire que ces opérations désespérées d’acheminement d’eau, de sable, que leurs mesures martiales de confinement et leurs pauvres distributions de pastilles d’iode ont pour but notre santé. Pourtant si c’était vrai, un petit nombre de pays ne la mettraient pas en péril permanent en s’engageant dans la voie du nucléaire. Derrière cette monstruosité se cachent d’énormes intérêts économiques et stratégiques. Depuis le début, nucléaires civil et militaire sont complètement imbriqués, et l’histoire du développement de cette technologie est entièrement liée à un jeu mortifère entre puissants.

La routine du désastre est déjà présente, à travers la multiplication quotidienne de ce que ces autruches du nucléaire qualifient par euphémisme d’« incidents ». Ils nous promettent par exemple maintenant de vérifier l’état actuel des 58 réacteurs du territoire français, mais ne disent bien sûr rien des problèmes insolubles posés par les déchets radioactifs qui dorment sous nos pieds dans près de 1000 sites, ni des nombreux cancers et leucémies que subissent celles et ceux qui vivent aux abords des installations nucléaires. Sans compter toutes les barbouzeries au Niger et au Gabon, où Areva exploite la main d’œuvre locale en la condamnant à une mort lente en même temps que toutes celles et ceux qui habitent près des mines d’uranium.

Le pouvoir fait comme si tout cela était inéluctable, essayant tant bien que mal d’éviter le pire, mais surtout sans jamais interroger ce qui a été et qui reste encore un choix.

En vrai, on pourrait tout de suite se passer du nucléaire et du monde qui le produit. Les écologistes et autres ONG à la sauce verte ne parlent que d’une pseudo « sortie » du nucléaire d’ici 20 ou 30 ans, pour ne pas froisser leurs soutiens étatiques et leurs potentiels électeurs. En véritables sauveteurs du capitalisme, ils espérent occuper un rôle de contre-experts pour être associés à sa gestion actuelle.

Que d’images spectaculaires de la centrale en feu, que de mises en scène de « sauvetages » épiques, que d’angoissants nuages radioactifs doit-on gober sans réagir ! Que de débats stériles entre politiciens sur les différentes alternatives pour répondre aux appétits dévorants du développement industriel, que de prétendus discours raisonnables pour des mesurettes qui ne remettent rien en cause ! Autant de mascarades pour recouvrir d’un voile opaque l’aberration du nucléaire. Il est grand temps de briser la vitrine qu’il représente et de mettre fin à toute cette merde. Derrière l’horreur de cette catastrophe sans précédent dont on a pas fini de compter les morts, c’est l’acceptation à un niveau mondial du nucléaire qui se joue.

L’Etat tient le rôle du pompier pyromane. Il est celui qui a mis en place tout ce merdier et qui fait maintenant mine d’être le protecteur, le seul à pouvoir assurer la sécurité des populations.

Jamais le monde tel-qu’il-est-et-qu’il-ne-faut-surtout-pas-renverser n’avait trouvé de meilleur garant. Un possible figé qui, à part connaître l’empoisonnement et la militarisation de cette planète, verra à peu près toujours les mêmes en haut et les autres en bas, les mêmes qui « savent » et les autres qui suivent.

Ce qu’ils craignent réellement, ce n’est pas le désastre en cours et à venir, ce ne sont pas non plus les appels de leurs sbires citoyennistes à une « meilleure » gestion de l’existant, tous parlent encore la même langue du mal nécessaire.

Ce qu’ils ont par contre à redouter ce sont des luttes contre le nucléaire et le monde qui va avec.

Parce qu’ils nous voudraient tous cobayes résignés et désemparés. Parce que la liberté commence par le sabotage de ce monde qui nous détruit.

Ni cobayes ni moutons,
19 mars 2011

http://cettesemaine.free.fr/spip/articl ... ticle=4034
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede lucas le Sam 26 Mar 2011 08:35

Séismes, tsunami et accidents nucléaires au Japon : le capitalisme est une horreur

« Le pire est à craindre ! » Telle est la tonalité qui s’étale maintenant sur toutes les manchettes de journaux, dans tous les médias comme dans la bouche des dirigeants de la planète eux-mêmes. Mais le pire est déjà là ! Parce que du tremblement de terre au tsunami puis aux accidents nucléaires qui n’en finissent pas, la population japonaise se trouve dans une situation effroyable. Et parce que ce sont aussi des millions de gens sur la planète qui vivent dès aujourd’hui sous l’épée de Damoclès du nuage nucléaire dégagé des réacteurs de Fukushima. Cette fois, il ne s'agit pas d'un pays pauvre comme Haïti ou l'Indonésie qui est frappé de plein fouet mais le cœur d'un des Etats les plus industrialisés du monde, particulièrement spécialisé dans les technologies de pointe.

Un pays qui connaît les effets dévastateurs de l'énergie nucléaire lui qui a été le premier à subir les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.

C'est le capitalisme qui rend l'humanité plus vulnérable aux catastrophes naturelles

Une fois de plus, la folie du capitalisme et l’irresponsabilité de la bourgeoisie explosent au grand jour. Le monde prend conscience seulement aujourd'hui que des millions de personnes ont été entassées dans des maisons de bois le long de rivages côtiers, menacés en permanence par le risque de séismes et de vagues géantes qui engloutissent tout. Et cela sur les terres de la troisième puissance économique mondiale !

Comme si cela ne suffisait pas, des centrales nucléaires, qui constituent partout de véritables bombes à retardement, ont été construites elles aussi à la merci des tremblements de terre et des tsunamis. La plupart des centrales nucléaires du Japon ont été construites il y a 40 ans, non seulement dans des zones très peuplées mais aussi près des côtes. Elles sont donc particulièrement exposées aux inondations. Ainsi, sur les 55 réacteurs japonais répartis sur 17 sites, 11 ont été touchés par le sinistre. Résultat immédiat, la population est déjà exposée à des taux de radiations allant officiellement1 jusqu’à plus de 40 fois la normale jusqu’à Tokyo, située à 250 km de Fukushima, radiations pourtant déclarées « sans risque » par le gouvernement japonais ! Et il n’y a pas que les centrales qui ont été frappées mais les complexes pétrochimiques construits au bord de la mer et dont un certain nombre ont été incendiés, ce qui vient ajouter au désastre et à la catastrophe écologique en cours.

La bourgeoisie tente encore de nous faire croire que c’est la faute à la nature, que l'on ne peut prévoir la force des séismes et l'amplitude des tsunamis. Ce qui est vrai. Mais ce qui est surtout frappant, c'est comment le capitalisme, tout en ayant développé depuis deux siècles et de façon phénoménale les connaissances scientifiques et les moyens techniques qui pourraient être mis à profit pour prévenir ce genre de catastrophe, fait courir en permanence des dangers monstrueux à l'humanité. Le monde capitaliste actuel a d'énormes moyens technologiques mais est incapable de les utiliser pour le bien être de l’humanité, seul compte à ses yeux le profit du capital… au détriment de nos vies. Depuis la catastrophe de Kobé en 1995, l’Etat japonais avait par exemple développé une politique de construction de bâtiments anti-sismiques qui ont tenu, mais qui sont restés destinés aux plus riches ou aux immeubles de bureaux des métropoles.

Les gros mensonges de la bourgeoisie

Aujourd’hui, les comparaisons abondent avec de précédents accidents nucléaires majeurs, en particulier avec la fusion sans explosion du réacteur de Three Mile Island aux Etats-Unis en 1979. Celle-ci n’avait causé officiellement aucun décès. Par contre, tous les responsables politiques affirment que, « pour l’heure », il ne s’agit pas d’un événement aussi grave que celui de l’explosion de la centrale de Tchernobyl en 1986. Doit-on donc être rassuré par ces propos outrageusement optimistes ? Comment évaluer le danger réel pour la population vivant au Japon, en Asie, en Russie, aux Amériques… et dans le monde ? La réponse ne fait aucun doute : les conséquences vont de toute façon être dramatiques. Il y a d’ores et déjà une pollution nucléaire majeure au Japon et les responsables de Tepco qui exploitent les centrales japonaises ne peuvent faire face au risque d’explosion qu’en bidouillant au jour le jour et en exposant sans vergogne la vie de centaines d’employés et de pompiers à des taux de radiations fatals. Ici d'ailleurs se révèle une différence fondamentale entre la bourgeoisie et le prolétariat. D'un côté, une classe dominante n'hésitant pas à envoyer à la mort "son" personnel et, plus largement encore, à mettre en danger la vie de dizaines de milliers de personnes au nom de son sacro-saint profit. De l'autre, des ouvriers prêts à se sacrifier, à subir l'agonie lente et insoutenable des irradiés, pour l'humanité.

Aujourd'hui, l’impuissance de la bourgeoisie est telle qu’après une semaine de tentatives désespérées pour refroidir les réacteurs endommagés, ses spécialistes en sont réduits à jouer aux apprentis sorciers en tentant de rebrancher sur le réseau électrique les différents systèmes de refroidissement des cœurs des centrales. Personne ne sait ce que cela peut donner : soit les pompes fonctionnent correctement et la chaleur baissera effectivement, soit les dégâts causés sur les câbles et appareils engendrent des courts-circuits, des incendies et des… explosions ! La seule solution sera alors de recouvrir la centrale de sable et de béton, comme… à Tchernobyl2. Face à de telles atrocités présentes et à venir, le discours de nos exploiteurs est toujours le même : le mensonge !

En 1979, Washington avait menti sur les conséquences radioactives de la fusion du cœur de la centrale, tout en évacuant malgré tout 140 000 personnes ; si aucun mort direct n’a été à déplorer, les cancers s’étaient ensuite multipliés par cent dans leurs rangs, ce que le gouvernement américain n’a jamais voulu reconnaître.

Concernant la centrale de Tchernobyl, atteinte de graves déficiences de sa structure et de son entretien, le gouvernement russe avait caché durant des semaines l’urgence de la situation. Ce n’est qu’après l’explosion du réacteur et le dégagement d’un immense nuage nucléaire se dispersant à des kilomètres de hauteur et à des milliers de kilomètres alentour que le monde entier a perçu l'ampleur de la catastrophe. Mais il ne s’agit pas là d’une spécificité stalinienne. Les responsables occidentaux ont fait exactement de même. A l’époque, l’Etat français s’était d’ailleurs même particulièrement distingué dans la menterie XXL en nous racontant que le nuage se serait arrêté pile poil aux frontières orientales de la France ! Autre fait édifiant, aujourd’hui encore, l'OMS (Organisation mondiale pour la santé), indéniablement liée à l’AIEA (Agence internationale pour l’énergie atomique), dresse un bilan dérisoire et même ridicule de l'explosion de Tchernobyl : 50 morts, 9 décès d’enfants de cancers et 4000 cancers potentiellement mortels ! En réalité, selon une étude de l’Académie des sciences de New York, 985 000 personnes ont péri à cause de cet accident nucléaire3. Et ce sont aujourd'hui ces mêmes organismes qui sont chargés de dresser le bilan de Fukushima et de nous informer sur les risques ! Comment, dès lors, leur accorder le moindre crédit ? Par exemple, que vont devenir ceux qu’on nomme « les liquidateurs » (ceux qui interviennent aujourd’hui en urgence) de Fukushima quand on sait qu’à Tchernobyl, « des 830 000 « liquidateurs » intervenus sur le site après les faits, 112 000 à 125 000 sont morts."4 Encore aujourd’hui, la bourgeoisie s’efforce de cacher que le noyau de cette centrale est toujours hautement à risque puisqu’il est aujourd’hui nécessaire et urgent de confiner le cœur du réacteur sous une énième couche de béton comme elle a caché que les centrales de Fukushima ont connu pas moins de 200 incidents au cours de ces dix dernières années !

Tous les pays mentent sur la réalité du danger nucléaire ! L' Etat français ne cesse de déclarer avec aplomb que les 58 réacteurs nucléaires de l’Hexagone sont parfaitement sous contrôle, alors que la plupart des centrales sont soit sur des zones sismiques, soit en zone maritime ou fluviale inondable. Durant la tempête de 1999, durant laquelle un vent violent avait causé d’important dégâts sur tout le territoire national et fait 88 morts en Europe, l’inondation de la centrale du Blayais, proche de Bordeaux, avait déjà failli provoquer la fusion d’un réacteur. Peu de gens l’ont su. Parlons encore de la centrale de Fessenheim dont la vétusté est telle qu’elle doit fermer depuis des années. Mais à coups de pièces de rechange (non homologuées pour bon nombre d’entre elles), elle continue tant bien que mal à fonctionner, avec des taux d’irradiation sans doute catastrophiques pour les personnels de maintenance. C’est cela, « avoir le contrôle » et prétendre à la « transparence ».

Dès le début du tremblement de terre au Japon, vendredi 11 mars, les médias aux ordres nous avaient asséné avec l'aplomb qui les caractérise que les centrales nucléaires japonaises étaient parmi les plus « sûres » au monde. Pour nous dire le contraire deux jours après et rappeler que l’entreprise Tepco, qui gère les centrales japonaises, avait déjà caché par le passé certains incidents nucléaires irradiants. En quoi les centrales en France où "en l’espace de dix ans, le nombre d'incidents mineurs et d'anomalies sur les installations nucléaires a doublé »5, comme ailleurs dans le monde, sont elles « plus sûres » ? En rien. "Environ 20% des 440 réacteurs civils en activité dans le monde sont situés dans des zones "d'importante activité sismique", selon l'Association mondiale du nucléaire (World Nuclear Association- WNA), un groupement d'industriels. Certains des 62 réacteurs en construction sont également dans des zones à risque sismique, tout comme nombre des 500 autres projets en particulier dans les pays à économie émergente. De nombreuses centrales - y compris les quatre réacteurs de Fukushima endommagés par le tsunami du 11 mars - se trouvent sur ou près du "cercle de feu", un arc de 40 000 km de failles tectoniques qui entoure le Pacifique."6

Ainsi, des informations sérieuses « laissent entendre que les éléments radioactifs circulent de plus en plus. Par exemple, alors que le plutonium n’existait pas dans la nature avant 1945, on en trouve désormais dans les dents de lait des enfants britanniques."7, et bien que la Grande-Bretagne ait cessé son programme nucléaire civil.

Le capitalisme pousse l'humanité vers de plus en plus de désastres

Et au Japon, il n’y a pas que la catastrophe nucléaire en marche, mais aussi une autre catastrophe humanitaire. Ainsi, la troisième puissance économique mondiale s’est trouvée plongée en quelques heures dans une situation de crise sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale. Les mêmes ingrédients terrifiants y sont présents : destructions massives, morts par dizaines de milliers et pour finir, irradiations, comme à l’issue des bombardements atomiques de Nagasaki et d’Hiroshima.

Des millions de gens au Nord-Est du Japon survivent sans électricité, sans eau potable, avec des vivres en diminution constante, quand elles ne sont pas contaminées. 600 000 personnes ont été déplacées, à cause du tsunami qui a dévasté des villes entières face au Pacifique et à cause du risque nucléaire, dans le plus grand dénuement, subissant le froid et la neige. Contrairement à ce qu’annonce le gouvernement nippon, qui n'a cessé de minimiser la gravité de la situation, et de sous-évaluer le nombre de victimes, ne livrant l'augmentation du nombre de morts qu'au compte-gouttes, jour après jour, on peut déjà, et sans aucun doute, compter les morts par dizaines de milliers dans tout le pays. La mer ne cesse de rejeter des cadavres sur les côtes. Le tout sur fond de destructions gigantesques d’habitations, de bâtiments, d’infrastructures hospitalières, d’écoles…

Ce sont des villages, des immeubles, des trains, voire des villes entières, qui ont été emportés par la vague du tsunami qui a frappé la côte nord-est du Japon. Dans certaines villes, encastrées dans des vallées généralement étroites comme à Minamisanriku, c’est jusqu’à plus de la moitié des 17 000 habitants qui ont été emportés et ont péri. Avec le temps d’alerte de 30 minutes annoncé par le gouvernement, les routes ont été rapidement embouteillées, mettant les « retardataires » à la merci des vagues.

La population a été saluée par tous les médias occidentaux pour son « exemplaire courage » et sa « discipline », population que le premier ministre japonais appelle à « reconstruire le pays à partir de zéro », autrement dit, en langage clair, la classe ouvrière vivant dans ce pays doit maintenant s’attendre à de nouvelles privations, à une exploitation accrue et à une aggravation de la misère. Certes, cela fait joli pour entretenir les images d’Epinal qu’on nous déverse depuis des décennies, celle d’une population servile qui fait du sport avec son patron le matin, qui se tait et se fait exploiter en silence, et qui reste gentiment stoïque et aux ordres pendant que les bâtiments s’écroulent sur sa tête. Bien sûr, la population japonaise est d’un courage extraordinaire, mais la réalité de son « stoïcisme » décrite dans les journaux est totalement différente. En-dehors des centaines de milliers qui s’entassent dans des gymnases ou autres locaux collectifs et parmi lesquels la colère monte inexorablement à juste titre, des centaines de milliers d’autres cherchent à s’enfuir, dont un nombre grandissant des quelque 38 millions d’habitants de Tokyo et sa banlieue. Et ceux qui restent ne le font pas pour « braver le danger et la fatalité », mais parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Par manque de moyens financiers et pour aller où ? Et pour être « accueilli » où ? De toute façon, être un « réfugié environnemental » constitue une indécence aux yeux de la bourgeoisie. Environ 50 millions de gens sont contraints de migrer chaque année pour des raisons environnementales mais ne connaissent pas de « statut » au regard de la Convention des Nations Unies, même s’ils sont victimes d’une catastrophe, fût-elle « nucléaire ». En clair, les Japonais sans le sous qui vont chercher à échapper à la catastrophe nucléaire, ou simplement à se reloger quelque part, se verront refuser le « droit d’asile », partout dans le monde.

Ce système d’exploitation forcenée est moribond et chaque jour plus inhumain. Alors que d’immenses connaissances et de gigantesques forces technologiques ont été accumulées par l’homme, la bourgeoisie est incapable d’en faire une force allant dans le sens des bienfaits de l’humanité, qui devrait permettre de nous prémunir contre les catastrophes naturelles. Elle œuvre au contraire avec vigueur à sa destruction, pas seulement ici ou là, mais partout dans le monde.

« Nous n'avons pas d’autre choix face à cet enfer capitaliste : Socialisme ou Barbarie. Lutter contre lui ou mourir »

article paru sur http://fr.internationalism.org/

Lucas - sympathisant de la Gauche Communiste
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Sam 2 Avr 2011 13:38

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Re: catastrophe nucléaire communiqué ocl

Messagede JPD le Dim 3 Avr 2011 20:26

ARRET IMMEDIAT, DEFINITIF ET SANS CONDITION DU NUCLEAIRE



NUCLEAIRE . Communiqué OCL

La « décision immédiate de sortie du nucléaire » ? Une arnaque !

Chacun sait que le mouvement antinucléaire est partagé entre deux grandes tendances. Si toutes deux reconnaissent qu’il n’est nullement nécessaire de produire la même quantité d’électricité, l’une s’appuie surtout sur le développement des énergies renouvelables pour une sortie progressive du nucléaire (en vingt ou trente ans), l’autre considère que l’arrêt immédiat est possible et qu’on ne peut attendre que les énergies renouvelables fournissent la plus grande partie de l’électricité dont on aurait besoin. Les partisans de la première tendance se font les champions de l’économie d’énergie essentiellement dans le domaine domestique, sans distinction des différences de classes, de revenus et donc des capacités financières proportionnelles à consommer de l’électricité ; et sans non plus aborder les orientations globales de l’économie, du nucléaire militaire.
Ceux de la seconde, dont nous sommes, considèrent que diminuer la consommation d’énergie n’est pas une affaire individuelle, mais implique une rupture avec le productivisme, lié intimement au capitalisme – donc que sortir du nucléaire dans la durée ou immédiatement n’est pas une question technique, mais politique : continuité et aménagement du système ou rupture avec sa logique et redéfinition des modes de production et de consommation.
Mais voilà : dans la mesure où la divergence entre les deux courants antinucléaires semble porter sur le terme « immédiat », et où la « sortie immédiate » paraît être un mot d’ordre facilement repris dans les manifestations, certains tentent aujourd’hui de proposer un chemin commun ou de compromis sur la base d’une « décision immédiate de sortie ». Histoire sans doute d’essayer de se montrer un peu plus « radical » que les bureaucrates des Verts ou de Greenpeace, mais plus unitaire que les « extrémistes radicaux ».
Or il n’y a là qu’une arnaque sémantique, une opération politicienne de confusion, à dénoncer comme telles, car une « décision immédiate de sortie » peut parfaitement se traduire par un début de réalisation dans… trente ans. D’ailleurs, cette « décision immédiate » de sortir progressivement du nucléaire, c’est ce que proposent les Verts… depuis trente ans.

Nous pensons que le combat doit se mener dans la clarté des positions.
Pour nous, un seul mot d’ordre reste valable :
Arrêt immédiat, sans condition et définitif du nucléaire !

PS. (si l’on peut dire). Le PS dans son projet pour 2012 vienr de sortir un nouveau concept :
Décision immédiate de sortie du tout nucléaire en 20 ans !

----


Nouveaux documents et matériel militant antinucléaire à télécharger sur le site de l'OCL :

• Un "4 pages" pour les mobilisations et débats en cours
[url]http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article971
[/url]
• Le numéro HS n° 4 de Courant Alternatif (avril 2000) "Ni rose, ni vert, arrêt immédiat du nucléaire", épuisé mais en téléchargement gratuit :
[url]http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article970
[/url]
• des tracts :
[url]http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article961
[/url]
*******************************************
Arrêt immédiat, définitif et sans condition du nucléaire


Le "4 pages" que nous venons d’éditer peut contribuer à défendre cette position dans les mobilisations et les débats en cours.

Diffusez le !


Texte d’introduction de ce 4 pages

Catastrophes nucléaires : ça n’arrive qu’aux autres...
jusqu’à quand ?

Après qu’un séisme et un tsunami aient secoué le Japon le vendredi 11 mars, la centrale nucléaire a de Fukushima Daiichi a connu des défaillances sur ses circuits de refroidissement. Les tranches numéros 1, 2 et 3 de cette centrale, qui se sont mis en arrêt lors du séisme, ont connu de graves accidents au niveau des bâtiments réacteur. En effet l’absence de refroidissement du combustible a provoqué la fusion partielle du cœur, entraînant la formation de vapeur d’eau et de bulles d’hydrogène, qui ont alors provoqué des explosions. Par la suite, l’eau de la piscine des combustibles usés du réacteur n°4, qui n’est plus refroidie, se réchauffe fortement et entraîne une explosion de vapeur qui fera un trou énorme dans le bâtiment. L’apport régulier d’eau, pour refroidir coûte que coûte les cœurs des trois premiers réacteurs, produit de la vapeur qui s’échappe dans l’atmosphère emportant avec elle des radio-éléments et contamine les environs. La situation est « stationnaire » au moment où nous écrivons mais les problèmes sont loin d’être finis. Enfin signalons que l’accident a été classé au niveau 5 par les autorités japonaises, mais l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) en France par exemple le classait au bout de quelques jours déjà au niveau 6.

Les dégâts sont déjà importants

Certes, ce n’est pas encore du niveau de Tchernobyl, mais cette catastrophe - car c’en est bien une ! - montre bien les dangers énormes que l’industrie nucléaire fait peser sur nos têtes. D’ores et déjà la région autour de la centrale est contaminée par des radio-éléments pour de nombreuses années, et des spécialistes de l’industrie nucléaire prédisent une augmentation du nombre de cancers dans le coin pour les années à venir. Dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres les doses sont importantes, et les riverains sont soit évacués -ceux qui habitent à moins de 20 km-, soit plus ou moins confinés chez eux, avec distribution d’iode (complètement inutile face aux dizaines de radio-éléments autres que l’iode, tels le césium par exemple). Certains habitants ont reçu directement des retombées radioactives, et même ceux qui n’ont pas été contaminés, ou très peu, ne retourneront pas chez eux avant longtemps ! En outre, les travailleurs de la centrale sont littéralement sacrifiés pour éviter à tout prix l’accident majeur, prenant des doses de radiation qui leur ruinent définitivement la santé. Et plus grave encore sur le long terme : les réacteurs sont refroidis avec de l’eau pompée directement dans la mer, et rejetée de suite dans celle-ci, emportant plein de radio-éléments avec elle qui finiront dans le ventre des poissons...

Et en France, rien de nouveau

Sans surprise nos nucléocrates ont commencé par minimiser la situation, notamment par rapport au risque de séisme. Mais en France de nombreux réacteurs sont construits en zone sismique (Fessenheim par exemple) et pourraient donc très bien connaître une panne de circuit de refroidissement après un tremblement de terre. Une situation semblable est tout à fait possible dans notre pays. De plus, les réacteurs japonais sont assez similaires aux nôtres donc la propagande de l’époque Tchernobyl sur la « technologie soviétique » ne peut pas marcher. En outre, ce genre d’accidents peut aussi bien arriver quand la terre ne tremble pas, suite à d’autres raisons. Ainsi, à Three Miles Island (USA) en 1979, comme à Forsmarck (Suède) en 2006, le système de refroidissement à l’arrêt - encore lui ! - n’a pas non plus fonctionné. En Suède par exemple il s’agissait d’un incendie sur un transformateur qui a de ce fait cessé d’alimenter en électricité les pompes du circuit de refroidissement. Il en a résulté dans les deux cas une augmentation dangereuse de la température du cœur, ce qui à Three Miles Island a généré une bulle d’hydrogène, comme à Fukushima, mais qui n’a heureusement pas explosé. A Forsmark les générateurs diesels de secours ont été remis en marche à temps, à 7 minutes de la catastrophe...
Après Tchernobyl, les nucléocrates avaient insisté particulièrement sur les enceintes de confinement, absentes sur les centrales soviétiques, et qui auraient pu soi-disant empêcher la catastrophe. L’accident de fukushima ébranle sérieusement ce mythe. D’abord parce que l’étanchéité de ces enceintes n’est jamais parfaite. Ensuite, si la température est trop élevée il y a de la vapeur - radioactive - qui se forme, et s’il y en a trop il faut bien la relâcher dans l’atmosphère ; c’est ce qu’ils ont fait au Japon d’ailleurs depuis le début. La grande quantité de vapeur relâchée -en ouvrant volontairement des soupapes- est un signe de la difficulté à refroidir les réacteurs, comme le niveau de radioactivité de cette vapeur indique la détérioration des assemblages dans le cœur... Enfin, sur le réacteur n°2 l’explosion a endommagé l’enceinte ; et ceci entraîne logiquement des « rejets non filtrés » c’est à dire qu’on ne peut pas contrôler le niveau de radioactivité de ce qu’on relâche puisque la vapeur s’échappe comme elle veut. Mais de toute façon, si par chance la vapeur restait quand même dans l’enceinte, les radio-éléments finiraient par se déposer et au prochain grand nettoyage il y a fort à parier qu’on les rejetterait directement dans les fleuves ou dans la mer !
Et il n’y a pas que les problèmes de refroidissement pour causer des accidents graves. Par exemple la cuve du réacteur n°1 de la centrale du Tricastin est gravement fissurée, et pourtant il a reçu l’autorisation de l’ASN de pouvoir fonctionner encore 10 ans de plus ! Jusqu’à l’explosion du cœur ? Enfin, il se trouve que l’industrie nucléaire, tout comme les nuages radioactifs, ne connaît pas les frontières. La coopération Franco-Japonaise se porte bien dans le domaine nucléaire. Les constructeurs de centrales japonais possèdent des parts dans l’usine d’enrichissement du Tricastin Georges Besse 2. De plus, le japonais Mitsubishi s’est allié récemment avec Areva pour construire un nouveau réacteur nommé Atméa, qui est pressenti pour être construit vers la centrale du Tricastin. Il est plus que temps d’exiger un arrêt immédiat du nucléaire !

Également dans ce 4 pages :
• Une remobilisation nécessaire
• Nous ne partons pas de rien
• Contre le consensus pronucléaire et l’écologie capitalo-compatible
• Gestion des risques et stratégie d’acceptabilité
• La dépendance à l’égard du nucléaire : un mythe utile
• Comme les nuages radioactifs, le nucléaire ne connait pas les frontières
• Areva fait des profits en provoquant des cancers, mais veut aussi en faire en proposant de les soigner

**************
téléchargez le 4 pages : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article971

Ce 4 pages est au format 24x32, difficile à convertir lisiblement en format A 4
vous pouvez donc le commander à

Egrégore BP1213 51058 Reims cedex

Frais de port :

10 exemplaires 2 euros
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100 exemplaires 10 euros

Chèque à l’ordre de "la Galère"



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Re: catastrophe nucléaire

Messagede bim le Lun 4 Avr 2011 15:03

panic a écrit:
JPD a écrit:Pour les quelques anars de ce forum qui s'interessent à la lutte antinucléaire....

Peut on être anar mais pro - nucléaire ?
Perso je ne suis pas forcement contre l'énergie nucléaire en soi, mais je me sens bien anar....


Je trouve ça incompatible si tu cherches à avoir des avis.
bim
 
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede Valerie Solanas le Lun 4 Avr 2011 16:19

bim a écrit:
panic a écrit:Peut on être anar mais pro - nucléaire ?
Perso je ne suis pas forcement contre l'énergie nucléaire en soi, mais je me sens bien anar....


Je trouve ça incompatible si tu cherches à avoir des avis.

Il me semble pourtant qu'il y a plusieurs personnes ici qui sont de fervents prêcheurs du "Progrès" et qui aussitôt qu'on leur parle de remettre en question les modes de vie actuelles sortent comme argument béton "on ne va tout de même pas revenir au temps des cavernes" .. Alors incompatible, pas pour tout le monde ..
Une fois de plus on voit la grande diversité des prises de position chez les "anarchistes"
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede JSK le Lun 4 Avr 2011 17:28

bim a écrit:
panic a écrit:
JPD a écrit:Pour les quelques anars de ce forum qui s'interessent à la lutte antinucléaire....

Peut on être anar mais pro - nucléaire ?
Perso je ne suis pas forcement contre l'énergie nucléaire en soi, mais je me sens bien anar....


Je trouve ça incompatible si tu cherches à avoir des avis.


C'est clairement incompatible! Déjà rien que le nucléaire en lui même n'est pas si rentable que ça, c'est que surtout ils veulent des bombes atomiques... et que AREVA a la main mise sur des mines d'uranium dans lesquelles elle exploite grassement les mineurs! Au Niger par exemple.
En ce qui concerne les centrales, il arrive de temps à autre que la pression monte (d'après ce que j'ai lu c'est inévitable) et alors ils diminuent la pression en lâchant des gaz(chargé en radio-éléments) au gré des vents. Certes, en général les retombées radioactives sont minime, mais le problème c'est qu'elles sont pérenne; la durée de vie de l'uranium 238 c'est 4milliard d'années(!!!), bref à l'échelle humaine elles sont +/- éternelle. Forcément à force d'en lâcher dans l'air elles s'accumulent au bord des centrales, et il est fort probable qu'à force par endroit cela finisse par devenir nocif pour des milliers d'années.
JSK
 
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede destroi! le Lun 4 Avr 2011 17:42

J'avais pas relevé cette remarque.

Le nucléaire "en soi", tu veux dire comme la science "en soi" (qui est un mythe) ?
"La société nazie ne se présente pas comme une forme de vie sociale contraire au capitalisme, elle projette un éclairage violent sur des orientations cyniques que le capitalisme n’assume qu’à demi-mot, à doses réduites" (URBAIN BIZOT).
destroi!
 
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede panic le Lun 4 Avr 2011 22:00

JSK a écrit:
C'est clairement incompatible! Déjà rien que le nucléaire en lui même n'est pas si rentable que ça, c'est que surtout ils veulent des bombes atomiques... et que AREVA a la main mise sur des mines d'uranium dans lesquelles elle exploite grassement les mineurs! Au Niger par exemple.
En ce qui concerne les centrales, il arrive de temps à autre que la pression monte (d'après ce que j'ai lu c'est inévitable) et alors ils diminuent la pression en lâchant des gaz(chargé en radio-éléments) au gré des vents. Certes, en général les retombées radioactives sont minime, mais le problème c'est qu'elles sont pérenne; la durée de vie de l'uranium 238 c'est 4milliard d'années(!!!), bref à l'échelle humaine elles sont +/- éternelle. Forcément à force d'en lâcher dans l'air elles s'accumulent au bord des centrales, et il est fort probable qu'à force par endroit cela finisse par devenir nocif pour des milliers d'années.

Que le l'exploitation des hommes est incompatible avec l'anarchie me semble évident.
Que les centrales nucléaires montées par la société marchande ne sont pas dans l'intérêt des usagers, et sont loin d'être surs et sans conséquences me semble évident aussi.
Jusqu'à la je me joins parfaitement à votre lutte.

Je mets simplement un point d'interrogation sur la question d'abandon totale d'une source d'énergie potentielle comme un but ultime anarchiste.
Ainsi que je mettrais des doutes sur l'abandon d'usage de dynamite, potentiellement dangereux, dans les carrières.
Et enfin aussi j'ai des réserves sur l'usage des préservatifs en haut delà du raisonnable durée de doute sur la contamination d'un/une partenaire habituel.le.

Faites en ce que vous semble cohérent, même si ce n'est pas garantie et certifié sans conséquences par l'autorité supérieure.
DONT PANIC!
panic
 
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Lun 4 Avr 2011 22:21

Un autre blog intéressant : http://lesyndromejaponais.blogspot.com
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede JSK le Mar 5 Avr 2011 15:47

panic a écrit:
JSK a écrit:
C'est clairement incompatible! Déjà rien que le nucléaire en lui même n'est pas si rentable que ça, c'est que surtout ils veulent des bombes atomiques... et que AREVA a la main mise sur des mines d'uranium dans lesquelles elle exploite grassement les mineurs! Au Niger par exemple.
En ce qui concerne les centrales, il arrive de temps à autre que la pression monte (d'après ce que j'ai lu c'est inévitable) et alors ils diminuent la pression en lâchant des gaz(chargé en radio-éléments) au gré des vents. Certes, en général les retombées radioactives sont minime, mais le problème c'est qu'elles sont pérenne; la durée de vie de l'uranium 238 c'est 4milliard d'années(!!!), bref à l'échelle humaine elles sont +/- éternelle. Forcément à force d'en lâcher dans l'air elles s'accumulent au bord des centrales, et il est fort probable qu'à force par endroit cela finisse par devenir nocif pour des milliers d'années.

Que le l'exploitation des hommes est incompatible avec l'anarchie me semble évident.
Que les centrales nucléaires montées par la société marchande ne sont pas dans l'intérêt des usagers, et sont loin d'être surs et sans conséquences me semble évident aussi.
Jusqu'à la je me joins parfaitement à votre lutte.

Je mets simplement un point d'interrogation sur la question d'abandon totale d'une source d'énergie potentielle comme un but ultime anarchiste.
Ainsi que je mettrais des doutes sur l'abandon d'usage de dynamite, potentiellement dangereux, dans les carrières.
Et enfin aussi j'ai des réserves sur l'usage des préservatifs en haut delà du raisonnable durée de doute sur la contamination d'un/une partenaire habituel.le.

Faites en ce que vous semble cohérent, même si ce n'est pas garantie et certifié sans conséquences par l'autorité supérieure.



Pour moi la question est de rejeter l'anthropocentrisme, c'est à dire l'idéologie qui prétend que l'homme domine la nature. Le problème avec le nucléaire, c'est qu'il s'agit bien là d'une force que l'humain ne peut pas maitrisé. Cela n'a absolument rien avoir avec l'usage de la dynamite dans les carrières. Je ne comprend pas ce que tu as voulu dire...
JSK
 
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Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Sam 9 Avr 2011 15:27

Tepco : le Meilleur des Mondes nucléaires
Régis Soubrouillard - Marianne | Samedi 2 Avril 2011 à 05:01


En 2010, dans son rapport sur le développement durable, la compagnie Tepco consacrait deux petites pages à la sécurité de ses centrales nucléaires, notamment celle de Fukushima. La société affirmait vouloir atteindre les meilleurs standards internationaux en matière de sécurité. Une présentation battue en brèche par des révélations récentes du Wall Street Journal qui prouvent que le plan de gestion de crise de Fukushima en cas de catastrophe était complètement inadapté.


Image
La ville idéale vue par Tepco à l'horizon 2020

eux pages sur quatre-vingt. C’est l’espace consacré par Tepco à la sécurité dans son « rapport développement durable 2010 ». Un document où les photos de magnifiques villages japonais côtoient les infographies. Des infographies en veux tu, en voilà : sur les objectifs de réduction des émissions de CO2 de ses centrales ou le développement extérieur de la société à horizon 2020 : « Nous souhaitons atteindre les meilleurs standards internationaux en termes de sécurité et de qualité afin de rentrer dans le « top four » des installations nucléaires selon les critères de la World Association of Nuclear Operators » indique le document.

Image
Les objectifs de développement de Tepco

Et Tepco ne tarit pas d’éloges sur les mesures de sécurité prises sur ses centrales nucléaires.
« Depuis le 16 juillet 2007, et le tremblement de terre de Niigata, Tepco a pris de nombreuses mesures afin de renforcer la centrale nucléaire de Kashiwazaki en cas d’éventulles catastrophes naturelles. Nous inspectons et évaluons toutes les installations qui nécessiteraient des travaux de restauration afin d’améliorer leur résistance sismique » fait savoir la compagnie.
« Nous appliquons les mêmes mesures à la centrale nucléaire de Fukushima. Nous assurons la sécurité sismique de tous les équipements et installations majeurs. Grâce aux connaissances acquises depuis le tremblement de terre de Niigata, nous réalisons également d’importants efforts pour améliorer les capacités sismiques de cette centrale ».

Le document indique qu’à Fukushima, en juillet 2010, Tepco a commencé la construction d’une nouvelle structure anti-sismique à base de matériaux souples, placés entre le bâtiment et ses fondations, capable d’absorber les vibrations d'un tremblement de terre. « La structure a été dessiné pour résister à un séisme de magnitude 7 ».

Image
Les mesures de sécurité sismique sur les centrales nucléaires de Tepco

Une intensité bien inférieure au séisme du 11 mars, bien que l’on sache que le tsunami a plus endommagé la centrale que le tremblement de terre en lui-même.

Le document détaille également tous les exercices de prévention, entrainements, simulations auxquels se livrent les techniciens qui travaillent sur la centrale, les équipements et technologies disponibles pour répondre à d’éventuelles catastrophes naturelles.
Le Meilleur des mondes nucléaires.

Image
Les programmes d'entrainement en cas de catastrophes
Un optimisme complètement battu en brêche par le Wall Street Journal dans son édition de jeudi. Le quotidien écrit que « le plan de gestion de crise en cas de catastrophe nucléaire à Fukushima était totalement inadapté, avec un téléphone satellitaire, un seul brancard et 50 combinaisons en cas d’urgence ». Tepco n'aurait ainsi prévu que des incidents mineurs. Aucun plan d’urgence faisant suite à une catastrophe majeure nécessitant par exemple l’intervention de secours de Tokyo, intervention de militaires ou pompiers n’avait été envisagé. Rien non plus pour préserver les systèmes de communication essentiels ou pour éviter la surchauffe des réacteurs.

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Le retour d'expérience de Tepco

Mis à jour annuellement, le plan de sauvegarde de la centrale de Fukushima en cas de catastrophe naturelle date de 2002 et la plupart des plans de gestion de la sécurité des centrales nucléaires au Japon répondent aux mêmes critères. Pour Fukushima : une équipe médicale de 4 personnes, quatre combinaisons de protection, une ambulance, un véhicule de mesure de radiations, des bonbonnes à oxygène, et la mise en place d’un quartier général en urgence en cas de catastrophe. Un dispositif qui paraît bien dérisoire compte tenu de l’ « expérience » japonaise en matière de catastrophes naturelles, qui, si elles sont de fait imprévisibles, démontre que la « gestion des risques » ne pourra plus s’envisager à partir de l’observation de cas antérieurs mais à partir de l’idée que tout peut arriver. Preuve que le danger est incalculable.

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Les projets de renforcement de la centrale de Fukushima amorcés en 2010

Tepco Sustainability report 2010.pdf
Nico37
 
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