catastrophe nucléaire

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Sam 16 Avr 2011 08:33

Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Dim 17 Avr 2011 14:56

Société nucléaire, société totalitaire !

Alors que le Japon a subi une catastrophe majeure, la centrale de Fukushima est toujours confrontée à un accident nucléaire dont le niveau de gravité a atteint celui de Tchernobyl en terme de pollution radioactive et donc de nocivité à court comme à long terme.

Alors que dans le monde entier s'élèvent à nouveau les voix remettant en cause le nucléaire, la classe politique française et le complexe militaro-industriel nucléaire font preuve d'un déni comparable à ceux qui, en 1986, prétendaient que le « nuage radioactif s'était arrêté aux frontières », ou comparaient les opposants au nucléaire à des partisans du « retour à la bougie ». Alors que les gouvernements allemands et suisses craignant les réactions de leurs opinions publiques ont déjà pris de timides mesures pour geler leur programme nucléaire, les élites nucléocrates françaises ont choisi la fuite en avant en affirmant que la catastrophe de Fukushima ne remettait absolument pas en cause la prolifération nucléaire qu'ils ont décidée. Ainsi le gouvernement français continuera à maintenir voire augmenter le parc actuel de centrales sur le sol français tout en tentant de vendre des réacteurs à l'étranger, pour plus grand bonheur des actionnaires d'Areva.
Ainsi, ils veulent continuer à nous faire payer le coût financier de l'exploitation des centrales, des sous-marins et porte-avions qu'ils construisent et à hypothéquer notre avenir en entassant les déchets radioactifs dont le potentiel mortel se calcule en dizaines voire en centaines de milliers d'années. Ainsi, ils voudraient que les populations de pays comme le Niger continuent, elles aussi, à payer le coût économique, politique et écologique de l'extraction de l'uranium pour alimenter leurs réacteurs qui sont autant de bombes en puissance. Et pour ce faire, leur discours consiste à faire passer les antinucléaires pour des défenseurs du lobby pétrolier, ou comme des obscurantistes sans alternative.

Pourtant, la revendication que nous portons, la sortie immédiate du nucléaire, est beaucoup plus rationnelle que la fuite en avant dans laquelle veulent nous entrainer les défenseurs du nucléaire. Elle s'articule avec la revendication historique de gestion directe et de contrôle de la production par les travailleuses et les travailleurs, qui permettrait sa réorganisation rationnelle, rompant ainsi avec la logique énergivore du capitalisme tout en préservant les conditions de vie de l'immense majorité de la population. C'est en décidant collectivement « que produire, comment, pour qui, et où ? », que nous pourrons inverser la courbe énergétique, sans pour autant que les classes populaires en paient le prix.

Cette logique de décision collective en matière de choix énergétique et d'organisation de la production et de la distribution de biens, est en contradiction directe avec la logique étatique et capitaliste, qui réserve à une élite ces choix, et dont le complexe militaro-industriel nucléaire français est une illustration. Elle permettrait de briser la fausse alternative « pétrole ou nucléaire », par le développement d'énergies renouvelables et la maîtrise collective de la production, sans hypothéquer les conditions de vie des générations futures.

Sortie immédiate du nucléaire, civil et militaire !
Gestion directe de la production et de la distribution, décision collective en matière d'énergie !

Le 17 Avril 2011 Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede ninja le Dim 17 Avr 2011 19:34

http://pavillon.noir.over-blog.fr/artic ... 68798.html

Le nucléaire, énergie irresponsable

À écouter les politiciens et autres experts, malgré les évidences cruellement rappelées par la catastrophe japonaise dont on n'a pas fini de mesurer les conséquences désastreuses, vouloir sortir immédiatement du nucléaire serait irresponsable – tout au mieux faudrait-il en sortir progressivement. Les anarchistes, qui prônent la responsabilisation individuelle et collective au sens de la gestion directe par les individus de leur vie, répondront que le nucléaire est au contraire une énergie de la déresponsabilisation totale, sur tous les plans aux antipodes d'un projet anarchiste.

C'est d'abord une énergie extrêmement dangereuse. Les risques, si minimes soient-ils selon les "experts" qui veillent sur notre sommeil, ne peuvent être réduits à zéro ; ce qui nous semble insupportable à envisager dans une société responsable et égalitaire, au vu des conséquences désastreuses possibles pour les populations proches des centrales. Avec d'une part le vieillissement des centrales et l'accroissement de vigilance technique que cela suppose, centrales dont le démantèlement coûte si cher qu'on préfère les maintenir en route plutôt que les arrêter ; et d'autre part la privatisation rampante du secteur avec son risque de mise en concurrence (et ce que cela suppose de réduction des coûts fixes d'entretien), ces risques déjà inacceptables se multiplient, c'est irresponsable !

C'est aussi une énergie dévoreuse de budgets colossaux, détournant et accaparant de fait, depuis des décennies, l'argent public dévolu à l'investissement et à la recherche, qui aurait pu l'être dans d'autres politiques énergétiques moins dangereuses et plus durables. Le seul projet de la filière nucléaire est une fuite en avant dans des investissements toujours plus colossaux, pour de nouvelles générations de réacteurs qui seraient hypothétiquement capables de réutiliser du combustible usagé, toujours plus radioactif. Ces spéculations ruineuses sont d'autant plus irresponsables que le nucléaire est une énergie non renouvelable, puisque les ressources en uranium sont, tout comme le pétrole, limitées à quelques décennies à peine. Comment est-il possible de cautionner un choix énergétique aussi irresponsable ?

C'est une énergie qui ne permet pas l'autonomie et la gestion directe des populations, puisque son combustible provient de gisements éloignés des lieux où elle est produite et consommée, dont l'exploitation suppose une domination des multinationales sur les populations locales. Comment peut-on continuer à consommer de l'énergie à ce prix-là ? C'est irresponsable.

C'est une énergie ultra-durablement polluante par la radioactivité car – au-delà de la controverse sur les risques réels de radioactivité autour des centrales – les déchets qui s'accumulent aujourd'hui dans des lieux de stockage en surface sont parfaitement ingérables. Ils seront en fait supportés par les générations incalculables qui se succèderont après nous, pour des centaines de milliers d'années. Comment pouvons-nous accepter de produire des déchets qui représenteront une menace lourde pour l'humanité, durant une période aussi longue que celle qui nous sépare des premiers hommes ayant peuplé la planète ? Là encore, un seul mot vient à l'esprit : c'est irresponsable.

C'est en réalité une énergie et une technologie qui n'ont rien de neutre politiquement. Car elles supposent un étatisme très poussé, un mode très centralisé et autoritaire d'organisation humaine. Né du militaire, imposé par la force aux populations, géré par des experts échappant au contrôle des populations, supposant un niveau élevé de surveillance et de contrôle social, le pillage impérialiste de pays soumis par les multinationales qui produisent l'uranium... le nucléaire résume tout le déni de démocratie réelle que suppose l'institution étatique dans toute son abomination.

C'est aussi, et cela va avec, une énergie de masse, transportée à flux tendu par tout un réseau d'autoroutes électriques à très haute tension. Une énergie inséparable d'un modèle de croissance de l'exploitation humaine, allant de pair avec une croissance tout aussi suicidaire de la production d'énergie. Où les consommateurs noyés de désirs factices pour des gadgets idiots dont on sature leurs cerveaux, complètement déconnectés de ce qu'implique socialement et écologiquement ce qu'ils consomment et ce qu'ils jettent, sont les mêmes que l'on abrutit dans des tâches salariales inutiles et nocives, aussi bien à eux qu'à l'humanité toute entière. Bref, une énergie répondant au modèle capitaliste, qui comme lui ne sert qu'à nourrir sa propre logique destructrice, celui de l'accumulation du pouvoir exercée par une caste privilégiée sur une population toujours plus asservie, abrutie et opprimée. L'arrêt du nucléaire est évidemment possible car – de même que pour d'autres énergies très liées au développement du capitalisme et de l'État, comme le pétrole – la grande quantité d'énergie produite aujourd'hui pour aller dans le mur, ne serait sans doute plus à produire demain si l'on en questionnait la destination.

Partisans d'une société décentralisée, fédéraliste et d'entraide, où les gens décident directement de ce qui les concerne, nous ne pouvons que condamner le nucléaire, et tout ce qui rend cette énergie possible, mais aussi toutes les pseudo-solutions d'un "développement durable" qui prôneraient la débauche d'autres énergies tout aussi irresponsables. Il faut avant tout le projet social d'une relocalisation et d'une réappropriation des décisions et des activités par les populations elles-mêmes, et reconsidérer les besoins réels d'une part, les ressources et les données environnementales d'autre part, pour nous tourner vers des choix énergétiques et technologiques responsables. Mais pour cela, il ne faut pas exiger la fin du nucléaire pour dans vingt ou trente ans, ni croire aux mirages de politiciens qui collaborent à un modèle étatique de déresponsabilisation de masse et de gestion du capitalisme. On ne sortira pas du nucléaire par le rose ou le vert, mais en renversant ce qui engendre et suppose ce dont il n'est qu'un produit, à savoir l’État et le Capital.

Sortie immédiate du nucléaire : révolution sociale et libertaire !

groupe Pavillon Noir - Fédération anarchiste de la Vienne
-Envoie en patrouille quatre ninjas maintenant, et les autres hommes de leur équipe... cette nuit
-mais les ninjas ne se battent jamais la nuit
-on leur donnera des torches électriques
Dragon kickboxers
Avatar de l’utilisateur
ninja
 
Messages: 8
Inscription: Dim 28 Nov 2010 21:57

Re: catastrophe nucléaire

Messagede panic le Lun 18 Avr 2011 00:16

bien.
on sort maintenant.
Maintenant plus de lumière.
Maintenant plus de chauffage.
Maintenant plus de téléphone, internet.
Maintenant plus la moindre fabrication.
Maintenant 60 000 000 d'opposants.
Vous êtes des génies au pavillon noir.
DONT PANIC!
panic
 
Messages: 509
Inscription: Dim 30 Mai 2010 13:02

Re: catastrophe nucléaire

Messagede pit le Lun 18 Avr 2011 01:59

.
Image
Tous avec panic, l'anarchie avec son temps !
"Tu peux voter, pétitionner, débattre à la télé, ou gamberger sans te bouger, mais...C’est dans la rue qu'çà s'passe"
Avatar de l’utilisateur
pit
 
Messages: 3975
Inscription: Lun 21 Déc 2009 16:33

Re: catastrophe nucléaire

Messagede destroi! le Mar 19 Avr 2011 00:06

Nucléaire : appel à oser agir ! tchernobyl, fukushima : plus jamais !

Article publié le 13 avril 2011

http://lille.indymedia.org/article25211.html

Que la catastrophe nucléaire du Japon soit le catalyseur d’une sortie rapide du nucléaire !

Pour certaines et certains d’entre nous qui sommes jeunes et qui écrivons ces lignes, nous n’avons pas vécu directement la catastrophe de Tchernobyl, mais elle nous a convaincu-e-s que cette énergie nucléaire, et la société aliénante qui l’a fait naître, ne sont pas viables.

Ce qui se passe au Japon est effarant. Ce qui serait encore plus effarant, c’est qu’on ne reconnaisse pas le crime contre l’humanité dont il s’agit et qu’on laisse une autre catastrophe nucléaire se produire.

De plus en plus de gens en France ont commencé à être convaincus de l’abomination du nucléaire, parfois en prenant simultanément conscience de la tyrannie insidieuse, mais bien présente, qui fait tenir ce système.

Tout le monde sent qu’on va dans le mur, mais on veut nous faire croire que nous sommes plus heureux en consommant avec nos iPad, nos fours à micro-ondes et nos écrans plasmas.

Et bien osons un peu rêver d’être heureux/euses en arrêtant le nucléaire et la menace permanente qu’il crée. La peur de la catastrophe nucléaire doit dépasser la petite crainte de perte de confort qu’une sortie du nucléaire occasionnerait.

Car il y a beaucoup d’espoir à réinventer d’autres rapports sociaux qu’amènerait la fin de ce monde nucléaire.

Seulement le nucléaire ne tombera pas tout seul. Il faut bien sûr continuer ce long travail d’information qui a été la principale activité des antinucléaires depuis des années. Mais il faut aussi vivre l’alternative (énergétique et sociale) ici et maintenant, une alternative qui fasse envie et qui soit accessible à toutes et tous. Et surtout, il faut porter la confrontation là où elle est nécessaire, contre les tenants du lobby nucléaire.

Fermons des centrales, occupons des laboratoires à Bure ou à Cadarache, déboulonnons des pylônes existants et empêchons ceux en projet de se monter… Manifestons massivement quand l’occasion se présente, bloquons le nucléaire et ses transports, murons EDF et AREVA, entartons les criminels nucléaires de Pellerin à Lauvergeon en passant par leurs complices au sein du pouvoir et des gouvernements.

Travailleurs du nucléaire : éteignez vous-même les réacteurs dans un geste grandiose de défiance envers la démence de cette industrie de mort ! N’ayons pas peur des lois et des tribunaux, notre révolte n’est pas seulement légitime, elle est nécessaire. Que l’État use de SA justice pour tenter de vous, de NOUS freiner, et nous irons ensemble devant les tribunaux réclamer une véritable justice et exiger l’arrêt du nucléaire, nécessité qui l’emporte sur le respect de LEURS lois. Le nucléaire bafoue nos droits les plus élémentaires. Que vaut un état qui a mis ce nucléaire en place et une justice qui le protège comme elle protège les intérêts des puissants et des tyrans ?

Bref, OSONS AGIR car c’est le témoignage le plus fort que nous avons à porter aux victimes, présentes et à venir, du Japon.
"La société nazie ne se présente pas comme une forme de vie sociale contraire au capitalisme, elle projette un éclairage violent sur des orientations cyniques que le capitalisme n’assume qu’à demi-mot, à doses réduites" (URBAIN BIZOT).
destroi!
 
Messages: 402
Inscription: Jeu 24 Fév 2011 19:33

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Mar 19 Avr 2011 23:45

Et peut être bientôt en Inde tant le site de Jaitapour, choisi par l'Inde sans susciter de refus des autorités françaises, est concerné par un très fort risque sismique.

Inde: la police tire sur des opposants à un projet Areva AFP - 18/04/2011 à 20:16

Inde: la police tire sur des opposants à un projet Areva, un manifestant tué La police a tiré sur des opposants à un projet de centrale nucléaire du géant français Areva à Jaïtapur, dans l'ouest de l'Inde, faisant un mort, ont annoncé lundi la police et les autorités locales.

Des centaines de manifestants s'étaient rassemblés près du site choisi pour un projet de construction de plusieurs réacteurs EPR d'Areva, dans l'Etat du Maharashtra, à environ 250 km de Bombay.
L'inspecteur général de la police de cet Etat, Gulabrao Pol, a déclaré que les policiers n'avaient eu d'autre choix que de tirer sur la foule.
"Nous avions tout fait pour contrôler la situation mais la foule composée de centaines de personnes a pris la loi et l'ordre entre ses mains", a-t-il déclaré, cité par l'agence Press Trust of India (PTI).
"Nos hommes ont lancé des grenades lacrymogènes, ont chargé (avec des bâtons) et tiré des balles en caoutchouc. Ensuite, nous n'avions d'autre option que de tirer, et une personne a été tuée", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur du Maharashtra, R.R. Patil, a déclaré devant le parlement local que le manifestant avait été tué par des tirs de la police alors qu'environ 600 à 700 manifestants attaquaient le poste de police local.
Selon le ministre, cité par PTI, les manifestants ont mis à sac le bâtiment qui était occupé par des policiers, blessant plusieurs personnes dans l'incident, dont un commandant-adjoint de police.
Alors que les manifestants mettaient le feu à des véhicules de police, la police a tiré en l'air pour disperser la foule mais échouant à reprendre le contrôle de la situation, la police a finalement tiré sur la foule, a expliqué le ministre.
Lors de la visite de Nicolas Sarkozy en décembre dernier, deux accords-cadre ont été signés pour la construction de deux premiers
réacteurs EPR entre Areva et la société publique NPCIL (Nuclear Power Corporation of India Limited).
Un total de six réacteurs doit être construit sur le site pour une production d'énergie de 9.900 mégawatts (MW).
Ce projet avait déjà provoqué des manifestations au sein de la population locale, dont de nombreux pêcheurs et paysans qui devront déménager pour laisser la place à la centrale et qui ont rejeté des offres de compensations financières.
Ces habitants craignent de voir leur pêche contaminée et de perdre leurs terres agricoles.
L'assurance des autorités selon laquelle le projet devrait transformer l'économie locale et créer de nouveaux emplois a été accueillie avec beaucoup de scepticisme parmi les habitants.
La crise nucléaire au Japon a ravivé les inquiétudes sur les ambitions nucléaires de l'Inde, qui cherche à se doter de 60.000 MW supplémentaires d'ici les vingt prochaines années pour alimenter sa solide croissance.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede hocus le Mer 20 Avr 2011 10:29

les genies de tepco ont un plan ! ouf !

http://sciences.blogs.liberation.fr/hom ... ortir.html
Avatar de l’utilisateur
hocus
 
Messages: 2181
Inscription: Jeu 15 Oct 2009 19:29

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Jeu 21 Avr 2011 18:58

Fukushima cherche « petites mains » du nucléaire
Par Pierre-André Sieber (La Liberté) - 18 avril 2011


Dans son combat de titan pour rétablir la situation à la centrale nucléaire de Fukushima, l'entreprise Tepco a de plus en plus de soucis pour trouver des fantassins. Près de 700 seraient pourtant déjà actifs sur le site de Fukushima Daiichi.

Des annonces sans information sur la dangerosité du travail

Comme c'est aussi le cas en temps ordinaire, pour répartir les doses de radioactivité reçues à chaque intervention, ce personnel est obligé de travailler en rotation. Mais cette fois, les risques sont considérables, et le mode de recrutement encore plus sauvage que d'habitude.

Actuellement en poste à Taipei (Taïwan), Paul Jobin, sociologue et spécialiste du Japon, le dit sans ambages : « L'exploitant de la centrale se trouve devant un embarras terrible pour recruter. » Il en veut pour preuve des annonces d'emploi parues cette semaine au Japon.

Ce n'est pas Tepco mais des sous-traitants qui publient ces offres, telle Mizukami Kogyo, une entreprise active dans le bâtiment et le génie civil. Le descriptif indique qu'il s'agit d'une intervention dans une centrale nucléaire dans la préfecture de Fukushima, fixe la durée du travail à 3 heures par jour, pour un salaire horaire de 83 euros (10 000 yens) mais ne donne aucune information sur la dangerosité de ce travail, et renvoie à l'employeur pour les détails concernant le gîte, le couvert, le transports et l'assurance.

« La propagande de Tepco minimise les risques »

Répondent à ces annonces des gens souvent peu au courant des dangers des radiations ou qui ont peu d'alternative d'emploi. Paul Jobin observe :

« Environ 250 euros par jour pour couvrir le risque de développer un cancer dans les dix ans, ce n'est pas très cher payé. En temps normal, ce genre d'annonce ne me choquerait pas outre mesure, non que je l'approuve, mais c'est la façon dont l'industrie nucléaire fonctionne.

Mais dans le cas présent, à Fukushima 1, l'exposition aux radiations est extrêmement élevée. Bien sûr, ceux qui s'y rendent doivent bien se douter des risques. Mais la propagande de Tepco et de la Nisa
[l'organisme de sûreté nucléaire, ndlr] sont là pour minimiser les risques. »

Des rumeurs indiquent que des « burakumin » répondent à ces offres. Il s'agit de personnes qui, pour des raisons de tabous religieux, sont considérées comme des parias de la société japonaise. Ces burakumin sont estimés au nombre de deux à trois millions.

Paul Jobin considère que cela reste pour l'heure difficile à vérifier, mais que c'est possible, car cela va dans la logique de fonctionnement de l'industrie nucléaire.

En temps ordinaire, les yakuza (mafia) qui, ostracisme oblige, comptent des burakumin dans leurs rangs, recrutent pour le compte des sous-traitants de l'industrie nucléaire dans les quartiers de travailleurs journaliers de Sanya à Tokyo, Kotobukicho à Yokohama ou Kamagasaki à Osaka.

Ils embauchent ces hommes qui vivent dans une grande précarité (la plupart sont sans-abri) pour des salaires d'environ 10 000 yens par jour, leur confient les tâches les plus ingrates et les plus exposées aux rayons ionisants, puis les relâchent dans leur infortune initiale. S'ils développent un cancer, c'est ni vu ni connu : cela n'apparaîtra pas dans les statistiques.

Les « petites mains » du nucléaire

L'enrôlement de ces « petites mains » du nucléaire promises à une irradiation certaine a fait réagir un entrepreneur japonais, militant de gauche, sensible au risque que fait courir ce genre de proposition. Paul Jobin poursuit :

« Au lieu de jeunes, ce patron propose d'engager des travailleurs âgés de plus de 60 ans et de les informer sur les risques des rayons ionisants. Quel que soit le jugement moral que l'on peut faire de cette
initiative, on peut y voir dans quel état d'urgence cette catastrophe a mis le Japon pour inspirer des solutions aussi cyniques. »

D'après les chiffres de la Nisa, en 2009, sur le site de Fukushima 1, il y avait 1 108 salariés réguliers (un chiffre qui concerne principalement les employés de Tepco, mais inclut peut-être aussi les salariés des
fabricants du réacteur General Electric, et des principaux composants, Toshiba, Hitachi, Mitsubishi…), contre 9 195 employés d'entreprises sous-traitantes, qu'ils soient ouvriers et techniciens qualifiés, ou
bien intérimaires ou d'entreprises temporaires.

Ce sont ces derniers, ceux qu'on nomme les « Gitans du nucléaire » (d'après le reportage de Kunio Horie paru en 1979) qui encaissent l'essentiel de la dose. Ainsi, 255 ouvriers sous-traitants ont reçu une
dose supérieure à 10 mSv dans l'année, contre seulement deux employés réguliers.

Une seuil limite de radiation revu à la hausse

Mais ces gitans du nucléaire n'ont pas accès au total de leur dose accumulée sur un an et plus. La Nisa ne publie la répartition de la dose collective que centrale par centrale. Comme ces travailleurs passent de l'une à l'autre, cela complique la tâche lorsqu'il s'agit de déposer une demande de reconnaissance en maladie professionnelle.

Depuis l'accident de Fukushima, le seuil limite de dose a été revu à la hausse. De 20mSV par an pour un maximum de 100 sur cinq ans, ou bien 50 mSv par an pour un maximum de 100 sur deux ans (ce qui est déjà très élevé), le ministère de la Santé a relevé ce seuil à 250 par an. Selon Paul Jobin, c'est un moyen pour Tepco d'éviter de devoir payer des indemnités lorsque ces travailleurs seront atteints de cancer.

Et la liste risque d'être longue : Toshiba, qui a proposé à Tepco un plan de démantèlement des six réacteurs de Fukushima 1, parle d'un programme qui s'étale sur une dizaine d'années.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Ven 22 Avr 2011 19:52

Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Mar 11 Déc 2012 00:48

Des robots pour inspecter la centrale nucléaire de Fukushima Marc Zaffagni

Pour travailler dans les décombres de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, détruite par le tsunami qui a frappé le Japon en mars 2011, des engins spéciaux voient le jour. Toshiba propose un curieux robot quadrupède portant sur son dos un petit rover et Cyberdine adapte son exosquelette HAL pour protéger des radiations et de la chaleur.


À la suite du tsunami qui a ravagé le Japon en mars 2011, la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi a subi une explosion sur l’un de ses réacteurs. Plus d’un an et demi après le sinistre, le site reste hautement contaminé et certaines zones sont encore inaccessibles aux interventions humaines. Pour avancer dans les travaux sans risquer des vies, l’alternative consiste à utiliser des robots. Toshiba vient de présenter un modèle quadrupède capable d’évoluer sur des terrains accidentés, de monter des escaliers et d’éviter les obstacles jonchant le sol. Il est équipé d’une caméra et d’un dosimètre pour mesurer le niveau de radiation environnant.

Contrôlé par une connexion sans fil, ce robot pourra se rendre dans les zones les plus fortement contaminées. Et s'il se trouve bloqué dans sa progression, il peut lâcher... un robot, qu’il transporte sur son dos. Doté de 4 roues et d’une caméra, ce compagnon est relié au robot principal par un câble. Il pourra, par exemple, inspecter l’état d’une tuyauterie ou des installations situées dans des zones étroites difficiles d’accès.



Le robot quadrupède de Toshiba en action, capable de gravir des marches avec une inclinaison prononcée. Lorsque le terrain ne lui permet plus de progresser, il peut déployer le minirobot qui se trouve sur son dos à l’aide d’un bras motorisé. Le minirobot peut par exemple s’engouffrer dans un passage étroit ou un tuyau, en renvoyant les images avec sa caméra embarquée.

Le robot quadrupède pèse 65 kg pour un peu plus d’1 m de haut. Il se déplace à 1 km/h et possède une autonomie de deux heures. Le minirobot d’inspection pèse quant à lui 2 kg, pour 313 mm par 327 mm par 47 mm, avec une autonomie d’une heure et une vitesse de déplacement de 200 m/h. Toshiba indique dans son communiqué qu’il compte poursuivre le développement de son robot, notamment en ajoutant un bouclier antiradiations et en le rendant étanche.

Un exosquelette avec du tungstène pour explorer Fukushima

Les interventions humaines restent malgré tout indispensables à la centrale de Fukushima-Daiichi. Afin de protéger les personnes et les soulager dans leurs tâches pénibles, l’une des solutions adoptées est le recours à un exosquelette. Cyberdyne, une société créée par le professeur Sankai de l’université de Tsukuba, a développé une version spéciale de son exosquelette Hybrid Assistive Limb (HAL) destiné aux équipes ayant à évoluer dans des conditions dangereuses.

HAL utilise des capteurs placés sur la peau qui détectent les signaux électriques envoyés par le cerveau aux muscles et permettent au système de se synchroniser avec les mouvements des bras et des jambes. Résultat : HAL permet de soulever jusqu’à 40 kg sans forcer. L’exosquelette intègre des coques de protection en tungstène afin de réduire de moitié l’exposition aux radiations, un système de refroidissement pour l’utilisateur et des capteurs qui mesurent le rythme cardiaque et la température. De quoi prêter main forte aux équipes sur place.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Mar 11 Déc 2012 20:48

Japon: un réacteur bientôt démantelé ? AFP 10/12

Un réacteur d'une centrale nucléaire actuellement stoppée du Japon est vraisemblablement situé sur une faille active et, dans ce cas, risque de devoir être démantelé, selon des géologues consultés par la nouvelle Autorité de régulation nucléaire. Les experts mandatés par cette instance ont procédé à des examens sous le complexe nucléaire de Tsuruga (préfecture de Fukui, ouest), études qui indiquent que les derniers mouvements de la faille identifiée sont selon eux suffisamment proches pour considérer qu'elle est encore active.

A la suite d'une réunion avec lesdits experts, Shunichi Tanaka, président de l'organisme de régulation, a laissé entendre que l'autorité aurait dans ces conditions du mal à garantir la sécurité du site et donc à donner l'autorisation de redémarrer le réacteur concerné. Si l'Autorité nucléaire conclut qu'il s'agit d'une faille active, le réacteur en question devra être démantelé.

A ce jour, seulement deux réacteurs sur un parc de 50 sont en service au Japon, les autres étant maintenus à l'arrêt par mesure de précaution et en raison de nouveaux tests de résistance aux catastrophes naturelles imposés par le gouvernement après l'accident de Fukushima consécutif à un tsunami en mars 2011. Aucun ne peut redémarrer sans le feu vert de la nouvelle autorité nucléaire créée en septembre et qui est en train de revoir les standards de sécurité.

Les mêmes experts sont aussi consultés sur d'autres soupçons de failles actives ailleurs, dont une sous le complexe d'Ohi (ou Oi) où deux des quatre tranches (3 et 4) sont actuellement actives, ayant obtenu en juin l'aval de l'Etat pour être relancées.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Mer 19 Déc 2012 02:27

Japon : la victoire des conservateurs rouvre la porte du nucléaire 18.12 Audrey Garric (avec agences)

L'argument de la "sortie du nucléaire" n'a pas su convaincre au Japon. Vingt mois après la catastrophe de Fukushima, le Parti libéral-démocrate (PLD), pro-nucléaire, a triomphé, dimanche 16 décembre, aux législatives, laminant les formations qui avaient fait campagne pour l'abandon de l'atome en pariant sur le rejet de la population.
Bien que des millions de Japonais aient signé une pétition pour dire "adieu au nucléaire" et que des centaines, voire des milliers, de militants "no nuke" aient défilé chaque vendredi sous les fenêtres du premier ministre, le PLD l'a emporté en se posant en "parti réaliste" privilégiant les défis économiques, principale préoccupation des citoyens, devant la question des centrales atomiques.

RELANCE DES RÉACTEURS

Conséquence : le plan énergétique du gouvernement sortant de Yoshihiko Noda – qui prévoyait l'arrêt progressif de la production nucléaire sur trente ans – risque, sinon de passer intégralement à la trappe, du moins de subir une révision importante.

Le PLD s'est engagé à un passage en revue des 50 réacteurs du pays – dont seuls deux sont actuellement en service – dans un délai de trois ans pour se prononcer ensuite sur leur relance. Les conservateurs, qui plaident en faveur d'un Japon fort et non tributaire de l'étranger, jugent en effet impossible à moyen terme de se passer d'une des rares formes d'électricité que le pays est capable de produire sans trop dépendre de l'extérieur.

La perspective d'une relance du nucléaire s'est immédiatement traduite sur les marchés par une très forte progression des titres des compagnies d'électricité lundi. Plus forte hausse : l'action de la compagnie gérant la centrale de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), s'est envolée de près de 33 % à la Bourse de Tokyo, après être tombée très bas après l'accident nucléaire de mars 2011.

Lire : Japon : le marché salue la victoire des conservateurs

NOUVELLE AUTORITÉ DE RÉGULATION NUCLÉAIRE

Si la décision de relance est du ressort du pouvoir politique, le verdict de sûreté préalable doit toutefois être prononcé par la nouvelle Autorité de régulation nucléaire, mise en place en septembre. Cette instance prévoit de définir de nouvelles normes de sécurité plus sévères que les précédentes dans le courant de l'année prochaine, de superviser l'élaboration de plans de prévention et de secours par les régions hébergeant des installations atomiques et de se prononcer sur leur sûreté.

Lire : Japon : l'autorité nucléaire renforce les règles de sûreté des centrales

Outre le passage en revue des résultats de "tests de résistance" imposés à tous les réacteurs, l'autorité est en train de procéder, avec des experts-géologues extérieurs, à des examens du sous-sol de six sites nucléaires soupçonnés d'être bâtis sur des failles actives.

La nouvelle autorité, constituée d'un comité de 5 membres et d'effectifs administratifs et techniques de 500 personnes, s'avère, à la différence de la précédente, statutairement indépendante du gouvernement et, en particulier, du ministère de l'industrie. Sa transparence se matérialise notamment par la diffusion sur Internet de ses réunions et trois conférences de presse hebdomadaires. Mais des critiques ont fusé dans la presse sur les choix de ces cinq membres, compte tenu de leur passé professionnel dans le secteur de l'énergie nucléaire.

DÉFAILLANCE DES OPÉRATEURS DE CENTRALES

"Les changements concernant le statut de l'instance de régulation sont positifs, mais il reste beaucoup à faire au niveau des industriels et exploitants en termes de prise de conscience et de gestion de la sûreté", a assuré à l'AFP André-Claude Lacoste, ex-président de l'Autorité de sûreté nucléaire française, auditionné vendredi par l'autorité nippone avec deux autres experts étrangers. Et d'ajouter : "Il est extrêmement dangereux que les opérateurs de centrales considèrent comme suffisant de s'en tenir aux seules règles que leur impose le pays, car le principe premier de la sûreté nucléaire internationale repose sur l'initiative d'élever davantage le niveau."

Vendredi, Tepco avait admis que ses "mauvaises habitudes" étaient responsables de la catastrophe du 11 mars 2011. Takefumi Anegawa, qui dirige la cellule de réforme mise en place par le groupe après le désastre, a fait siennes les conclusions d'un rapport parlementaire qui avait dénoncé en juillet la "collusion" entre le gouvernement, l'autorité de sûreté et l'opérateur nucléaire. Le responsable de Tepco a jugé que ce rapport, fruit de six mois d'enquête, contenait de nombreuses descriptions "des failles de notre culture d'entreprise en matière de sécurité et de nos mauvaises habitudes".

Lire : Fukushima : le gouvernement et Tepco ont ignoré le risque d'accident

La compagnie avait déjà admis en octobre qu'elle avait minimisé le risque de tsunami par peur de devoir fermer la centrale pour travaux. Dans un rapport en forme de confession, elle indiquait qu'avant même que le tsunami géant ne submerge la centrale, la compagnie était au courant que les systèmes de défense et de protection étaient insuffisants, mais qu'elle n'avait toutefois pas agi. "Il y avait cette inquiétude que si de nouvelles et sévères mesures étaient imposées, la sécurité de toutes les centrales existantes serait devenue un sujet de préoccupation", indiquait le texte.

Lire : Fukushima : la compagnie Tepco admet avoir minimisé le risque de tsunami

NORMES DE SÛRETÉ PLUS ÉLEVÉES

"Il est nécessaire de relever encore les normes de sûreté nucléaire, en envisageant tous les événements extrêmes qui peuvent affecter les centrales, et ce, de manière transparente", assure Delphine Batho, interrogée par Le Monde.fr. La ministre de l'écologie, qui participait à une conférence ministérielle internationale sur la sûreté nucléaire, samedi dans la préfecture de Fukushima, a fait des propositions en ce sens : la publication du suivi par chaque Etat du plan d'action sur la sûreté de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), comme le fait déjà la France ; l'obligation de revues des centrales par des équipes étrangères ; et la création d'une force d'action rapide à l'échelle internationale en cas de crise.

"Les engagements pris lors de la conférence générale de l'AIEA en septembre 2011 [un renforcement de la sûreté des centrales mais sans caractère contraignant] ne doivent pas être perdus de vue, avance la ministre. Au Japon, nous avons essayé de convaincre nos partenaires d'avancer sur la question de la sûreté nucléaire, qui est un peu éclipsée aujourd'hui au profit de l'agenda économique."
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Sam 12 Jan 2013 19:31

Des failles de sécurité dans plusieurs centrales nucléaires japonaises menacent leur réouverture 01/01

Au Japon, la découverte de problèmes dans les dispositifs de sécurité incendie d'une dizaine de centrales nucléaires, révélée par la presse nipponne, risque d'impliquer de nouveaux délais dans la remise en marche de ces sites. Une perspective qui pourrait mettre dans l'embarras la nouvelle majorité conservatrice au pouvoir.

La sécurité des centrales nucléaires japonaises pose à nouveau problème. Le redémarrage des centrales nucléaires japonaises prendra plus de temps que prévu. En effet, des défauts dans les systèmes anti-incendie d'une dizaine de sites ont été détectés par l'organisme de régulation nippon. C'est ce qu'affirme ce lundi le quotidien japonais Mainichi. Selon ce dernier, le ministère de l'Industrie enquête actuellement sur des problèmes de câbles inflammables ou d'installations propices à la propagation du feu.

48 réacteurs à l'arrêt

Ces découvertes risquent de repousser encore un peu la remise en marche de 48 réacteurs sur les 50 que compte l'Archipel, suspendus depuis l'accident de Fukushima. Le passage en revue de la sécurité de ces centrales, dont la résistance aux séismes, très fréquents au Japon, doit durer trois ans. Cependant, la rénovation de certaines centrales, si elle s'avère trop coûteuse pourrait être purement et simplement abandonnée. L'arrêt de ces réacteurs implique pour le pays d'importer son énergie, ce qui plombe sa balance extérieure.

Shinzo Abe favorable à la remise en marche des centrales

Le nouveau gouvernement dirigé depuis une semaine par Shinzo Abe, conservateur et pro-nucléaire, a déjà fait savoir qu'il autoriserait la réouverture des centrales dont l'état doit être examiné par l'autorité de régulation nucléaire. Cette dernière a récemment fait savoir qu'elle comptait s'ouvrir davantage aux pratiques existants dans d'autres pays.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede denis le Dim 13 Jan 2013 21:00

Fukushima: La radioactivité est-elle un facteur dans le record de mortalité au Japon En 2011-12 ?

Posted on 12 janvier 2013 | in ACTUALITÉS FUKUSHIMA-INFORMATIONS | by admin

(traduit et interprété de l’anglais par Katia Wery)

Yoichi Shimatsu

La projection de la CIA du taux de mortalité au Japon pour 2012 est indiquée sur ce tableau. Au lieu de cela, après la catastrophe de Fukushima, le taux de mortalité réel est le même que pour 2011.
Contrevenant à l’assertion du gouvernement japonais prétendant que pas une seule personne n’est morte des radiations Fukushima, les chiffres de mortalité nationale qui viennent d’être publiés dans la Presse par le Ministère de la Santé et des Affaires Sociales présentent des données indéniables confirmant un taux de mortalité record depuis la catastrophe du 11 Mars 2011.

Image

Un examen attentif et indépendant des données sur la mortalité au cours des années 2011 et 2012 suggère que la contamination radioactive des ressources alimentaire et de l’environnement du pays a déclenché ou contribué à au moins 6.000 morts et plus probablement des milliers d’autres.
Le Ministère de la Santé cite les principales causes de décès comme le cancer, les maladies cardiaques, la pneumonie et les troubles cérébro-vasculaires (hémorragies et caillots dans le cerveau). Ces causes apparentes, dans nombre de cas, pourraient bien avoir été seulement le coup fatal porté à un patient dont la santé a été sérieusement compromise par l’exposition aux radiations. Les isotopes nucléaires, en particulier lorsqu’ils sont ingérés par l’alimentation ou inhalés par les poumons, peuvent être un facteur de cause primaire de la détérioration du système immunitaire, des nerfs et des muscles, rendant le patient beaucoup plus vulnérable à la défaillance d’un organe ou à l’attaque par des agents pathogènes.
Le Japon a également connu une baisse record du taux de natalité national, avec seulement 1.033.000 nouveau-nés, soit une chute de 18.000 depuis l’année précédente. L’importante diminution du nombre de naissances indique la réticence des jeunes couples à devenir parents et à élever des enfants dans un pays inondé de radiations, qui affecte déjà la santé maternelle au cours de la période prénatale. La combinaison d’une augmentation des décès et d’un taux de natalité en baisse a pour résultat que la population du Japon s’est réduite de 212.000 individus au cours des 12 derniers mois – un bas record historique.
Les Chiffres Ne Mentent Pas
L’année record concernant la mortalité au Japon, 2011, a été témoin de 1.253.066 morts, sans compter les 2.700 victimes estimées du tsunami, portées disparues et qui sont présumées mortes. Selon les chiffres de

l’Agence Nationale de Police, les 15.878 morts dus au tremblement de terre et tsunami du Tohoku sont inclus dans le total annuel.

Maintenant, si les pertes humaines des désastres du Tohoku sont soustraites du total annuel de 2011, alors 1.243.188 personnes sont mortes de causes autres que le tremblement de terre et le tsunami. Ce chiffre est inférieur à l’estimation du Ministère de la Santé pour le nombre de décès en 2012, qui s’élève à 1.245.000 morts.

Ainsi donc, l’année dernière a été la période de 12 mois la plus meurtrière en termes de décès non liés à une catastrophe. Cette hausse du nombre de décès ne peut pas être attribuée à un désastre majeur, à une contagion (comme les foyers de grippe aviaire des années précédentes) ou à un accident industriel majeur. Le nombre record de décès en 2012 est resté inexpliqué par le Ministère de la Santé, qui ne cherche pas à enquêter sur la cause sous-jacente réelle.

Sommes-nous ici en train de faire un jugement hâtif en liant le taux de mortalité record aux effets des radiations dues aux fusions de Fukushima ? Absolument pas – la dure réalité des données indiquent exactement le facteur manquant que sont les radiation.

A l’encontre de la tendance

Pour les nombreux lecteurs qui n’aiment pas l’arithmétique, soit vous continuez avec ces calculs ou vous descendez directement aux sections suivantes. Dans les quatre années de 2007 à 2010, la mortalité nationale a augmenté avec un taux constant de 0,28 décès pour 1.000 personnes.

Qu’est-ce qui explique la tendance à la hausse des accidents mortels ? Cette période de quatre ans a été témoin de la mort de patients âgés de plus de 70 ans dont les enfances ont coïncidé avec les privations dues à la Seconde Guerre mondiale et aux années de l’immédiate l’après-guerre. Beaucoup ont souffert de mauvaise santé chronique en raison de malnutrition, tuberculose ou hépatite au cours de leur jeunesse.

La Grande Faucheuse a enlevé bon nombre de ces seniors en moins bonne santé, laissant un certain nombre de personnes âgées en relativement bonne forme – dont une majorité de femmes, moins exposées que leurs époux aux risques industriels de l’après-guerre (produits chimiques industriels, pesticides, forte consommation de tabac, alcool frelaté, etc.). En 2011, le taux de mortalité, ayant atteint son apogée, a ralenti, indiquant par là qu’une tendance inverse débuterait en 2012, compte tenu de la meilleure santé des survivants dans une société connue pour sa grande espérance de vie.

C’est pourquoi, la C.I.A. dans son « World Factbook » (janvier 2011, avant la catastrophe du Tohoku) avançait qu’en 2012, le taux de mortalité du Japon diminuerait radicalement après l’apogée de 2011, passant de 10,09 ‰ à 9,15 ‰ personnes, soit un point plus bas que le taux de 2007. Si l’énorme baisse du nombre de naissances depuis la catastrophe de Fukushima n’a pas été prise en compte, la population japonaise aurait dû enregistrer une légère augmentation en 2012.

Converti en chiffres bruts, on pourrait raisonnablement s’attendre à une diminution du total des décès en 2012 à moins de 1.239,00, ou environ 6.000 de moins que l’estimation actuelle du Ministère de la Santé. Les tendances très attendues de la diminution de la mortalité et de la croissance démographique ne se sont pas produites, pas après Fukushima.

Les Radiations comme Cause Probable

La disparité de 6.000 morts de plus que prévu indique une cause cachée pour ces décès inattendus. De nouveau, sans aucune pandémie majeure ni de catastrophe au cours des 12 derniers mois, le seul facteur externe qui puisse expliquer cette flambée des décès est l’exposition aux radiations.

Ce nombre est une estimation extrêmement prudente, basée sur une projection assez circonspecte de la C.I.A. pour un taux de mortalité en baisse. Vu sous un autre angle, 6.000 morts dépassent le bilan de chaque contagion depuis les épidémies de typhoïde du 19ème siècle qui ont fait rage au Japon.

Comment les radiations ont-elles tué ces milliers de japonais ? De mes discussions passées avec des cardiologues japonais, environ 7.000 personnes au Japon meurent de maladie cardiaque chaque année, soit d’une insuffisance cardiaque, soit d’un infarctus. En raison de leur poids moyen corporel, qui est plus léger par rapport à d’autres ethnies, les Japonais âgés ont tendance à avoir un cœur de taille beaucoup plus petite, les rendant plus vulnérables aux facteurs externes. Le césium, lorsqu’il a été ingéré et qu’il a circulé dans le sang, a tendance à s’accumuler dans la chair, en particulier dans les muscles involontaires du cœur. L’irradiation interne à courte distance, conséquence de cette contamination, affecte le rythme cardiaque, causant une crise fatale.

Un autre organe vital, constamment irrigué par le sang, est le cerveau, dont le circuit est sensible aux neutrons émis par le césium. Des lésions cérébrales consécutives peuvent provoquer des convulsions et des hémorragies, qui peuvent être le plus souvent fatales

Les Japonais âgés, les hommes en particulier, sont plus sensibles aux doses de radiations du fait de leur exposition antérieure au cours des deux décennies d’essais nucléaires atmosphériques dans le Pacifique Sud. Ces eaux chaudes sont des zones propices pour la pêche au thon, qui constitue une part importante du régime alimentaire national, plus particulièrement pour les résidents plus âgés. Un autre facteur de vulnérabilité parmi cette génération d’après-guerre sont les hautes doses répétées de rayons X lors des radiographies à une époque où la tuberculose était un risque majeur de santé publique.

Prévisions pour les Baby-Boomers et leurs Enfants

A cause du déni de la part des autorités sanitaires et de la communauté médicale quant à l’irradiation, on peut constater un certain manque de lignes directrices. Quelques timides projections sont fournies ici, quoique certes basées sur un ensemble de données officielles discutable.

Le taux croissant de mortalité ne se poursuivra probablement pas pendant de nombreuses années, étant donné que la génération des enfant du baby-boom, relativement en bonne santé, atteint actuellement l’âge de la retraite. Du temps de leur enfance, la nutrition, la santé publique et les soins médicaux s’étaient considérablement améliorés partout au Japon. En raison de leur forte consommation d’alcool et de cigarette, cependant, l’exposition aux radiations dues aux présentes fusions Fukushima va probablement accélérer les cancers du poumon, du foie et du cerveau.

On peut s’attendre à ce que la mortalité infantile, qui n’a pas encore montré de forte hausse dans les résultats de 2011-12, augmente significativement à partir de 2015, compte tenu de la période « de gestation » de la leucémie, des maladies cardiaques et des cancers du poumon ou de l’intestin. Une crise majeure en pédiatrie a cependant déjà commencé, avec de nombreux rapports de nodules au larynx que présentent les enfants de Fukushima. La menace pour la santé des enfant partout dans la nation est ancrée dans le manquement criminel du Ministère de l’Éducation Nationale quant à assurer une alimentation non-irradiée dans les programmes des repas. La fourniture de bœuf radioactif dans les cantines scolaires va bien au-delà de la simple négligence et l’on peut pointer du doigt la corruption parmi les motifs d’accusation d’homicide – ce qui est possible dans tout pays fondamentalement démocratique, mais ce que le Japon n’est pas.

La politique du déni des radiations ne fait qu’ajouter à l’actuelle tragédie consécutive à la fusion des réacteurs de Fukushima. La réduction des effectifs de la population du Japon va probablement durer pendant un autre demi-siècle, à moins qu’une seconde vague de fusions ne transforme l’archipel en un désert inhabitable. Menant une politique irrationnelle, le gouvernement actuel semble en effet déterminé à agir dans ce sens, amener une apocalypse nucléaire sur les rangs décroissants du peuple japonais.

Appel à l’éthique médicale

Liés par leurs normes désuètes de strict respect de la vie privée, les médecins et les hôpitaux sont en défaut face à leurs patients en ne s’exprimant pas ouvertement en faveur de la santé publique, à commencer par le fait qu’ils n’ont pas blâmé le Ministère de la Santé pour avoir publié un rapport stipulant que la contamination ne représente pas une réelle menace pour la santé. La fusion des réacteurs de Fukushima pose une question d’importance vitale et le Serment d’Hippocrate exige une prise de position éthique courageuse parmi les professionnels de santé.

Tandis que les décès liés aux radiations sont à un niveau épidémique, le plus grand problème est de vivre dans un environnement submergé de radiations et sans cesse aggravé par les retombées de Fukushima. On ne se débarrasse pas des maladies liées au rayonnement et celles-ci dureront tout le restant de la vie. Ces maladies, avec leurs nombreux symptômes irritants et douloureux, peuvent difficilement être qualifiées de « supportables ». Privé d’emplois et de soins médicaux, beaucoup de citoyens ont choisi de se suicider plutôt que de continuer dans une misère sans espoir. L’acceptation désinvolte du suicide d’un voisin désespéré est un déshonneur déplorable, d’autant plus que cela se passe dans l’une des sociétés les plus riches au monde.

La responsabilité de ces décès et suicides se trouve dans une bureaucratie tyrannique et les politiciens pro-nucléaires qui nient l’existence d’une menace de santé publique liée à l’irradiation. Même leur dernier rapport policé sur les données démographiques de 2012 émanant du Ministère de la Santé, ne peut que silencieusement pointer qu’une « épidémie de radiation » se répand à travers le Japon.

Pourtant les officiels continuent sans vergogne et répètent cet évident mensonge prétendant que personne n’est mort de la pluie mortelle de Fukushima. A cause de cette règle qui enseigne de « ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire », les Japonais qui sont en train de mourir sont prisonniers sur la Planète des Singes.

Yoichi Shimatsu, auteur scientifique basé à Hong-Kong, et ancien rédacteur en chef du « Japan Times Weekly ».

traduction interprétation Katia Wery




http://fukushima-informations.fr/?p=5481

voir la vidéo !
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
Avatar de l’utilisateur
denis
 
Messages: 913
Inscription: Mer 26 Jan 2011 19:48
Localisation: Oraison, Alpes de Haute Provence, le zéro-quatre

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Ven 18 Jan 2013 02:15

Fukushima : le CNRS tait la vérité et domestique les masses Thierry Ribault | Economiste au CNRS

Le CNRS a rendu accessible le 7 janvier un dossier scientifique multimédia sur l’énergie nucléaire, destiné au « grand public ». Chercheur au CNRS en poste au Japon, où je travaille sur les modalités de la protection humaine dans le contexte du désastre de Fukushima, je tiens à me dissocier des propos tenus dans cette « animation », destinée à domestiquer les masses et taire la véritable situation à Fukushima.

Dans ce dossier « scientifique » aux desseins animés, les affirmations dénuées d’argumentation et prenant des allures d’évidences indiscutables sont légion. Ainsi, il y est certifié que :

« Le nucléaire est un investissement politique sur le très long terme, qui impose des décisions sur plusieurs décennies, difficiles à remettre en cause même après un accident nucléaire majeur comme celui de Fukushima. »

On apprend également que :

« Le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur la catastrophe de Tchernobyl, paru en 2005 sous l’égide des Nations unies, a évalué le nombre de décès de victimes immédiates de l’accident à moins de 50, et à 2 200 celui de l’excès de décès entraîné par l’exposition à la radioactivité des 200 000 “liquidateurs” les plus exposés. »

Des estimations remises en question

Rappelons que ces estimations ont été contestées par l’Union of Concerned Scientists (qui annonce 25 000 morts), ou par l’Académie des sciences de New York (qui en annonce entre 211 000 et 245 000, 15 ans après la catastrophe).

En Ukraine, un rapport gouvernemental de 2011 rend compte de 2 254 471 personnes affectées par le désastre de Tchernobyl, dont 498 409 enfants. Entre 1992 et 2009, chez les enfants ukrainiens, les maladies endocriniennes ont été multipliées par 11,6, les pathologies de l’appareil locomoteur par 5,3, les maladies du système gastro-intestinal par 5, les maladies cardiovasculaires par 3,7 et les troubles du système urogénital par 3,6.

La proportion d’enfants présentant des maladies chroniques est passée de 21% à 78%, et sur les 13 136 enfants nés des « liquidateurs » de Tchernobyl de 1986-1987, 10% présentaient des malformations congénitales à la naissance.
Parodie de « neutralité scientifique »

Les Nations unies constituant par ailleurs manifestement l’unique source accréditée par les contrôleurs scientifiques du CNRS, pourquoi ces derniers ne se réfèrent-ils pas au rapport radionégationniste de 2011 de l’United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR) ?

Ce dernier fait état de 62 morts – 15 morts du cancer de la thyroïde et 47 morts parmi les secours d’urgence – en tout et pour tout en lien avec l’irradiation due à la catastrophe de Tchernobyl.

Faire état de quelques nuisances radio-induites supplémentaires ne peut, il est vrai, que servir la déplorable parodie de « neutralité scientifique » à laquelle ils s’adonnent, en concubinage avec leurs « partenaires » (CEA [Commissariat à l’énergie atomique], ANDRA [Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs], IRSN [Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire], EDF, AREVA).
« Domestiquer les masses »

A Fukushima, selon le même dossier, « une zone rouge de 20 km a été délimitée, dans laquelle le gouvernement travaille à la dépollution : nul ne sait quand les quelque 110 000 habitants seront autorisés à rentrer », sans que soit fait mention des vastes zones inhabitables situées à 40 km de la centrale et bien au-delà, et sans que soit rappelé que le critère de définition de la zone de migration obligatoire a été fixé à une dose de 20 millisieverts par an, soit quatre fois plus qu’à Tchernobyl et vingt fois la norme internationale d’inacceptabilité.

La fameuse « non-imposition des valeurs », à laquelle faisait référence Max Weber dans sa conférence de 1917, « La science, profession et vocation » (si chère à certains chercheurs du CNRS qui, récemment réunis en colloque, l’y revendiquaient encore), ne s’est, de fait, pas imposée dans l’élaboration de ce dossier sur le nucléaire, destiné plutôt, comme dirait Weber lui-même, à « domestiquer les masses ».

Ce que le dossier du CNRS se devait d’établir concernant le désastre de Fukushima, et que ses exécutants académiques ont choisi de ne pas dire, je souhaite le dire aujourd’hui après bientôt deux ans de travail sur place.
Fukushima : les silences du CNRS

Le désastre de Fukushima, c’est une diffusion de césium 137 dans l’atmosphère 500 fois plus importante qu’à Hiroshima, d’après le physicien artisan du nucléaire japonais Anzai Ikuro. C’est aussi, selon le Norwegian Institute of Air Research, la plus grande émission de gaz rare xénon 133 connue en dehors des essais nucléaires : plus de deux fois les émissions de ce gaz à Tchernobyl.

C’est un tiers du département de Fukushima contaminé à un taux supérieur à 37 000 becquerels par mètre carré (pour le seul césium 137), et au moins treize départements contaminés, le tout représentant 8 à 10% du territoire japonais.

C’est 1 532 barres de combustible de 3 tonnes et de 4 mètres de long chacune, stockées dans la piscine du réacteur n°4, au cinquième étage d’un bâtiment qui menace, à la première secousse, de s’effondrer, suscitant ce commentaire laconique du Pr. Hiroaki Koide, spécialiste des réacteurs à l’université de Kyoto : « Ce serait la fin ».

Le 4 janvier 2013, le Pr. Koide reconnaît dans un entretien qu’il nous a accordé qu’« il existe une marge de manœuvre, car selon TEPCO, si la piscine du 4ème réacteur s’effondrait, ou même si toute l’eau de refroidissement s’échappait, tant que la disposition des barres n’est pas modifiée, la température peut monter jusqu’à 170°C ».

100 000 habitants de Fukushima qui ne peuvent pas partir

Le désastre de Fukushima, c’est 24 000 employés ayant travaillé sur les lieux depuis mars 2011, dont seulement 3,7% peuvent bénéficier d’un examen de détection de cancer proposé par les autorités et TEPCO. C’est, sur les deux millions d’habitants du département, seulement 100 000 réfugiés du nucléaire ayant migré à l’intérieur du département et 63 000 autres l’ayant quitté.

C’est seulement 10% des enfants du département déplacés en dehors de celui-ci. C’est un tiers des 300 000 habitants de la ville de Fukushima affirmant vouloir partir sans pouvoir le faire. Ce sont les aides au retour mises en place par le gouvernement, pour inciter les réfugiés à revenir dans des zones pourtant identifiées comme contaminées, et c’est depuis décembre 2012 la suppression de la gratuité des logements publics pour les nouveaux réfugiés hors du département.

Le désastre de Fukushima, c’est la mise en place de la plus grande enquête sanitaire sur les effets des radiations jamais conçue, qui permettra de collecter, d’ici 2014 et sur trente ans, les données relatives aux habitants du département, dont 360 000 enfants, les objectifs de l’équipe en charge étant de « calmer l’inquiétude de la population » et d’« établir un record scientifique ».

Sur les 80 000 enfants examinés pour la thyroïde, 39% présentent des nodules de moins de 20 mm et des kystes de moins de 5 mm d’épaisseur. Un premier cas de cancer de la thyroïde a été officiellement déclaré chez un enfant de moins de 18 ans le mardi 11 septembre 2012.

« Les gens regardent ailleurs »

Le désastre de Fukushima, c’est cet habitant de la ville de Fukushima qui nous déclare lors d’un entretien, en novembre 2012, que le ghetto de Varsovie et les zones contaminées de Fukushima, c’est une seule et même chose :

« Les gens de l’extérieur savent que s’y trouve l’antichambre des camps de la mort, regardent ailleurs et continuent de certifier que le nucléaire, c’est incontournable. »

Voilà la « protection » mise en œuvre à Fukushima, qui ne suscite que silence dans le dossier nucléaire du CNRS. « L’ignorance c’est la force », disait Orwell. Dans cette situation d’effondrement de la conscience humaine, de grande inversion où le désastre est nié dans ses conséquences négatives, pour être transmué en opportunité d’affaires dans un milieu morbide auquel chacun est sommé de se soumettre, la prise de position en faveur de la vie est devenue un programme révolutionnaire.

Raccourcir la période de nocivité des managers de l’organisation des apparences, mettre en cause l’ensemble des intérêts qui gouvernent la dégradation du tout, tromper les trompeurs, renverser les inverseurs, évacuer les évacuateurs : voilà ce que, à mes yeux, doit « chercher » à faire un chercheur au CNRS.

Non pas se contenter d’un engagement, piètre variante de la mise au service du nucléaire attestée ici par la mobilisation des scientifiques de caserne, mais, face aux actes déraisonnés des producteurs d’ignorance et à la déshumanisation qu’ils promeuvent, faire preuve d’un véritable enragement.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Jeu 28 Fév 2013 14:45

Fukushima : augmentation du risque de cancer près de la centrale 28-02

L'accident nucléaire de Fukushima, au Japon, a entrainé une relative augmentation du risque de cancer dans les zones les plus touchées prés de la centrale, estime un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, rendu public jeudi à Genève. (c) Afp
GENEVE (AFP) - L'accident nucléaire de Fukushima, au Japon, a entraîné une relative augmentation du risque de cancer dans les zones les plus touchées prés de la centrale, estime un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé, rendu public jeudi à Genève.

Il ressort de cette évaluation que l'évènement de Fukushima, en mars 2011, "ne devrait entraîner aucune augmentation perceptible des risques pour la santé à l'extérieur du Japon", ajoute le rapport d'experts.

Ils estiment dans ce document de 166 pages que dans un rayon de 20 km autour de la centrale accidentée après un violent séisme suivi d'un tsunami, le risque de cancer de la thyroïde chez les femmes et les enfants est en augmentation à 1,25%, contre habituellement 0,75%.

En 1986 après l'accident de Tchernobyl en Ukraine, il avait été relevé une augmentation notable des cancers de la thyroïde parmi les enfants.

"La première préoccupation identifiée dans ce rapport porte sur des risques de cancer particuliers liés à la zone et à des facteurs démographiques", a souligné Mme Maria Neira, directeur à l'OMS pour la santé et l'environnement.

"Un examen des données, basé sur l'age, le sexe et la proximité par rapport à la centrale, montre un risque plus grand pour ceux qui étaient dans les zones les plus contaminées. En dehors de ces zones, y compris au sein de la préfecture de Fukushima, aucune augmentation du risque de cancer est attendue", a affirmé Mme Neira.

L'OMS insiste dans ce rapport sur la nécessité d'un suivi au cours des années des populations à risque, ainsi qu'une surveillance des aliments et de l'environnement.

Pour les travailleurs qui participent à la neutralisation de la centrale, il y a une "augmentation des risques concernant leur vie entière pour la leucémie, le cancer de la thyroïde et l'ensemble des cancers solides par rapport aux taux de référence", estime le rapport. "Quelques travailleurs qui ont inhalé des quantités significatives d'iode radioactif pourraient développer des troubles non cancéreux de la thyroïde", ajoute l'OMS.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Ven 8 Mar 2013 19:39

Les corbeaux de Fukushima Karyn NISHIMURA-POUPEE

CENTRALE NUCLEAIRE DE FUKUSHIMA DAIICHI (Japon) - Lorsque la terre trembla le 11 mars 2011, que l'on ne tenait plus debout dans le bureau de l'AFP, on comprit tout de suite que ce séisme-là n'était pas comme les autres. Mais on était loin d'imaginer le drame qui allait suivre: le tsunami gigantesque, et la catastrophe dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Au cours des mois suivants, nous avons livré des centaines de dépêches sur la situation dans ce site atomique et alentour, sans jamais pouvoir constater la situation de visu: la zone était, et reste, strictement interdite.

Pour une journaliste, rien n'est plus frustrant que d'être à ce point dépendante du bon vouloir des autorités. Près de deux ans plus tard, fin décembre 2012, je peux enfin me rendre à Fukushima. Un voyage de presse de quelques heures, strictement encadré, dans la centrale dévastée pour accompagner une visite du Premier ministre Shinzo Abe. Mais deux ans plus tard, c'est encore plus désespérant.

J'ai encore du mal à me convaincre que les scènes que j'ai vu alors étaient réelles. Imaginez: des villes entières totalement désertées, plus une âme humaine qui vive sur des centaines de kilomètres carrés autour de la centrale maudite. Avant, il y avait des gens dans les appartements, des paysans dans les champs, des clients dans les restaurants, des enfants aux mains de leurs parents. Tout, tout est resté en plan, à l'abandon. On voudrait interroger des gens. Mais plus personne ne se promène sur les routes, ne prend plaisir à sillonner la forêt luxuriante avoisinante, une des plus belles du Japon.

Cette vidéo amateur, tournée par un évacué qui se fait appeler Nekiragi, montre ce qui était la rue principale de Tomioka, un village dont les habitants ont tous été priés de quitter les lieux après la catastrophe:



Intactes ou à moitié détruites par le séisme du 11 mars 2011, des dizaines de milliers de maisons sont inhabitées. Pas un seul individu dans les nombreuses petites entreprises, les stations-services, les supermarchés et autres bâtiments qui bordent les routes.

Où sont-ils tous ? Quelle existence mènent-ils maintenant ? Espèrent-ils revivre ici? Font-ils parfois le déplacement? "Je suis revenu visiter ma maison, à Tomioka", m'a récemment écrit le même Nekiragi, photos à l'appui. "Ca c'est une peinture que j'avais réalisée il y a des années". Illusoire plus que prémonitoire, elle s'appelle "le retour". Impossible retour dans un environnement où le dosimètre affiche plus de 6 microsieverts/heure (contre 0,05 à Tokyo).

Elle était pourtant belle sa grande demeure blanche et marron à deux étages. A l'intérieur, tout est resté. Ici, la bibliothèque. "J'avais acheté le livre 'Terre des hommes', d'Antoine de Saint-Exupéry", dit encore Nekiragi. Et devant ce spectacle de désolation, le même de philosopher: "la tristesse ce n'est pas que ce soit cassé, c'est que le temps soit arrêté".

Le plus souvent, les seuls objets en mouvement que l'on aperçoit dans la zone encore fermée sont des fourgons de la police en patrouille ou les voitures des travailleurs du complexe atomique ravagé. Les panneaux publicitaires se voulaient alléchants, ils sont déprimants: on y souhaite la bienvenue, on y parle d'avenir, mais il n'y a plus personne pour les lire, personne pour y croire.

Personne, mais de pauvres corbeaux qui se croient encore heureux dans la nature continuent de survoler la centrale. Comme avant. Tôt ou tard les rayonnements qu'ils ne voient pas, ne sentent pas, auront raison d'eux. Ils nous fichent le cafard, ces corbeaux noirs. Et on regarde encore et encore partout, en se disant que non, ce n'est pas possible, que c'est juste pour quelques heures, quelques jours, quelques mois au plus. Mais non, c'est pour des années, que dis-je, des décennies pour les villages les plus proches du foyer radioactif.

Devant ce spectacle affligeant, le visiteur d'un jour tente d'imaginer comment cela s'est passé le 11 mars 2011, à 14H46, lorsque la terre a tremblé comme jamais dans cette région du nord-est du Japon, lorsque la vague de plus de quatorze mètres est venue gifler la centrale. "J'ai cru plusieurs fois mourir", a témoigné le directeur du site à l'époque, Masao Yoshida, un homme aujourd'hui très malade du cancer, pas à cause des rayonnements... du moins pas directement... du moins officiellement.

Au pied des réacteurs 5 et 6 du complexe atomique, l'océan si proche est redevenu sage. Mais ses ravages sont toujours visibles: des énormes réservoirs pliés par la déferlante, des carcasses de voitures enfoncées dans les bâtiments, des débris entassés.

Et puis des enchevêtrements de tuyaux, partout, sur lesquels s'affairent par endroits des hommes en combinaisons blanches, casqués et portant un masque intégral. A proximité, sont enterrés sous d'immenses tentes blanches des décombres radioactifs. Peu importe que l'on soit samedi ou dimanche, entre Noël et le jour de l'An, le travail doit continuer à la centrale de Fukushima, l'attention rester extrême. "Agir avec la sécurité comme première priorité", rappelle un panneau signé du directeur dans le QG de crise du complexe où quatre des six réacteurs ont été saccagés par la nature.

Il y a tout juste un an que le site est considéré comme stabilisé, mais le danger n'est pas écarté pour autant. La compagnie exploitante, Tepco, veut accélérer le calendrier, retirer vite le combustible usé de la piscine de désactivation du réacteur 4. Si elle venait à flancher, ce n'est pas un rayon 20 km qu'il faudrait évacuer, mais 200 ou plus, Tokyo compris! Vider en urgence une mégalopole de 37 millions d'habitants, soit l'équivalent de l'Algérie ou de la Californie? Cela semble infaisable, impensable. Qu'une telle possibilité ait pu à un moment émerger dans les têtes des experts-conseillers du gouvernement semble sortir tout droit d'un mauvais film catastrophe. Et pourtant, le scénario a bel et bien été envisagé, à un moment, par les autorités.

Sur le terrain, la bataille contre le temps est quotidienne. Quelque 3.000 personnes s'escriment là chaque jour. Certains ont l'air si jeune, la trentaine. Comment leur famille vit-elle leur dévouement? Ont-ils vraiment choisi d'être ici? Sont-ils conscients du danger? Quels sont d'ailleurs réellement les risques qu'ils encourent? Les avis des experts sont divisés sur la question, pas facile de savoir.

Quelle est leur motivation ? N'ont-ils pas l'impression de perdre leur temps ceux qui, à longueur de journée, passent lentement des compteurs Geiger de gauche à droite, de haut en bas, sur les carrosseries et vitres des véhicules sortant de la centrale, juste pour s'assurer qu'ils ne sont pas trop contaminés? Et cette femme qui me sourit à J-Village, centre de préparation des travailleurs, que pense-t-elle ? N'a-telle pas en réalité plutôt envie de pleurer? Moi, si. "J-Village: hôtel, restaurant, fitness club", annonce encore une pancarte surréaliste à l'entrée de cet ex-centre d'entraînement sportif construit par Tepco.

Aux murs des bâtiments de cet espace à 20 km de la centrale, des messages d'enfants de la région ont été punaisés pour encourager tous ceux qui ont désormais à effectuer la tâche la plus ingrate qu'il soit: nettoyer le site saccagé. "Gokurosama", "otsukaresama" ("vous avez bien travaillé", "vous devez être fatigué"): entre eux, les ouvriers se saluent humblement dans la file d'attente devant le système de contrôle d'irradiation, en espérant qu'il ne mente pas quand il leur dit d'une voix féminine "il n'y a rien d'anormal".

Mais comment ne hurlent-ils pas en entendant ces mots? Car rien n'est normal, tout est anormal au contraire, dans ce travail, cette obligation de passer par des sas, d'être inspectés par des machines, de porter des tenues de cosmonaute, de respirer à travers des masques, de compter les doses de rayonnements absorbés...

Certains sont pourtant venus de loin pour trimer ici quelques mois ou années, parfois forcés par des yakuzas-usuriers, un sale boulot pour rembourser au centuple des dettes contractées je ne sais comment. Quant aux résidents chassés par la radioactivité, d'aucuns espèrent rentrer, vivants, avant la fin du démantèlement. Il devrait durer quarante ans.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Béatrice le Lun 11 Mar 2013 20:19

11 mars 2011 – 11 mars 2013 : Fukushima

11 mars 2011 – 11 mars 2013 : Fukushima
Rassemblements contre le crime nucléaire le lundi 11 mars 2013 (pour le Vaucluse : à 18h devant la mairie d’Avignon).

Le 11 mars 2011 plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima-Daïchi explosaient sous les coups d’un tremblement de terre suivit d’une raz-de-marée. Depuis, des centaines de milliers d’habitants ont été expulsés de chez eux, des dizaines de milliers ont perdu leur travail, des milliers d’enfants doivent porter autour du cou des appareils de mesures de doses de radioactivité subites, plus du tiers d’entre-eux est atteint de nodules à la thyroïde. Les citoyen-nes sont appelés à se rassembler dans les préfectures départementales en signe de solidarité avec les victimes et pour l’arrêt immédiat du nucléaire, ici, partout et maintenant.

Communiqué de Presse du 21 février 2013

11 mars 2011 – 11 mars 2013 : Le crime nucléaire continue à Fukushima

Rassemblement lundi 11 mars à 18h devant les mairies et les préfectures

Il n’y a pas de dose de radioactivité anodine et sans effet sur la santé et le vivant.

Jour et nuit, depuis plus de 700 jours, les installations nucléaires japonaises en perdition relâchent en quantité "astronomique" de la radioactivité mortelle dans l’atmosphère et dans les eaux.

Plus de 250 000 japonais et japonaises sont expulsé-es de chez eux et ont tout perdu : maison, travail, lieu de vie, écoles des enfants, relations humaines, territoires, revenus, lieux de sépultures. C’est l’équivalent de la moitié de la population de Vaucluse.

Des milliers d’enfants de tous âges portent jour et nuit autour de leur cou des compteurs de mesures de radioactivité leur indiquant les doses mortelles reçues heure après heure. Plus du tiers ont à présent des nodules à la thyroïde.

Des milliers de familles survivantes sont toujours entassées à ce jour dans des espaces en cartons installés dans des gymnases. Des milliers d’ancien-ne-s demeurent prostré-e-s et hébété-e-s en attendant que mort radioactive accomplisse son oeuvre criminelle.

Leur combat contre le nucléaire est le nôtre. Solidarité ! Fukushima, Tchernobyl, Provence Même ennemi : même combat.

Jour et nuit, depuis plus de 14 000 jours, les installations nucléaires de la vallée Rhône-Durance, du Tricastin rejettent de la radioactivité mortelle dans l’atmosphère et dans les eaux. Idem pour les installations nucléaires civiles et militaires de Marcoule depuis 56 ans et celles de Cadarache depuis 53 ans.

Du Japon à l’Inde, de la France au Canada, de la Chine au continent africain s’élèvent des voix de scientifiques et de populations contre l’aberration nucléaire*.

Face à la mise en jeu de notre santé et de la chaîne alimentaire et de la vie même, face à l’opacité de la filière nucléaire militaro-civile, face à la dictature que le lobby nucléaire exerce sur nos libres choix et la démocratie, la population est appelée à exiger l’Arrêt immédiat et sans condition du nucléaire.

On ne peut transiger avec le crime sanitaire : aucune compromission avec le nucléaire civil et militaire n’est acceptable. Aucun « greenwashing », aucune transition douce. Aucun alibi visant à laisser se poursuivre les atteintes à notre santé et à celle de nos enfants n’est tolérable. A danger immédiat : arrêt immédiat et sans condition.

Rassemblement de solidarité avec le peuple japonais, le peuple russe, les victimes du nucléaire en France et dans le monde. Solidarité internationale. Rassemblement et recueillement le lundi 11 mars 2013 (pour le Vaucluse : à 18h devant la mairie d’Avignon).

Collectif antinucléaire de Vaucluse / CAN84 . collectifantinucleaire84@hotmail.fr . http://www.coordination-antinucleaire-sudest.org/


http://www.millebabords.org/spip.php?article22934
Avatar de l’utilisateur
Béatrice
 
Messages: 1133
Inscription: Dim 28 Nov 2010 01:13
Localisation: dans le 04

Re: catastrophe nucléaire

Messagede Nico37 le Mar 19 Mar 2013 13:18

Panne de courant à la centrale nucléaire de Fukushima Edité par A.B. avec AFP 18/03

Une panne de courant a contraint l'opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, ravagée par le tsunami de 2011, à suspendre le refroidissement de trois piscines de stockage de combustible usagé.
Le refroidissement de trois piscines de stockage de combustible usagé a dû être stoppé par l'opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, ravagée par le tsunami de 2011. En cause : une panne de courant, a rapporté mardi l'agence Kyodo. Les postes de contrôle voisins n'ont pas enregistré de modifications importantes des niveaux de radioactivité après cette coupure de courant survenue lundi peu avant 19 heures heure locale (11 heures, heure française), a indiqué l'agence de presse japonaise.

Dans la nuit de lundi à mardi, à 1h45 heure locale (lundi 17h45, heure française), l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), n'était pas parvenu à relancer l'alimentation électrique des systèmes de refroidissement, a ajouté Kyodo. L'incident n'a pas affecté jusqu'à présent l'injection d'eau dans les réacteurs numéro 1 et numéro 3 de la centrale, dont le combustible avait fondu à la suite de l'accident de 2011, selon l'Autorité de régulation nucléaire (NRA) citée par Kyodo.

La fusion partielle ou complète du combustible était survenue dans trois des six réacteurs de la centrale de Fukushima à la suite du séisme et du tsunami géant du 11 mars 2011, qui avaient entraîné l'arrêt de la fourniture d'électricité et des systèmes de refroidissement. La panne d'électricité survenue lundi a entraîné, en plus de l'arrêt des systèmes de refroidissement des piscines de stockage du combustible usagé de trois des réacteurs, l'arrêt des équipements de traitement des débris de la centrale contaminés, dont des matériaux radioactifs.


Fukushima: reprise partielle du refroidissement des piscines après une panne 19.03 AFP

L'opérateur de la centrale nucléaire japonaise Fukushima Daiichi a partiellement rétabli mardi après-midi le système de refroidissement des piscines de stockage du combustible, arrêté depuis une panne de courant la veille au soir.

L'électricité a été coupée lundi pour une raison inconnue à 18H57 (09H57 GMT), a expliqué mardi matin à l'AFP un porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco), Kenichi Tanabe. Il a ajouté que cette panne de courant avait entraîné l'arrêt des systèmes de refroidissement des piscines de stockage du combustible usagé des réacteurs 1, 3 et 4.

Le rétablissement partiel du courant a ensuite permis de relancer le système de refroidissement de la piscine du réacteur 1 à 14H20 (05H20 GMT), a précisé Tepco un peu plus tard dans un communiqué.

La compagnie d'électricité a ajouté que les systèmes de refroidissement des piscines des réacteurs 3 et 4 devraient fonctionner normalement vers 20H00 (11H00 GMT).

Le dernier système de refroidissement en panne, celui de la piscine de stockage dite "centrale", à l'écart des réacteurs proprement dits, devrait remarcher mercredi à 08H00 (mardi 23H00 GMT), a ajouté Tepco, ce qui règlerait le problème.

"Aucun changement important des niveaux de radioactivité n'a été détecté par nos instruments de mesure à proximité", a souligné M. Tanabe, écartant la possibilité d'une résurgence de la crise.

L'incident n'a pas affecté l'injection d'eau dans les réacteurs 1 à 3 eux-mêmes, dont le combustible avait fondu à la suite de l'accident de 2011, a-t-il poursuivi.

De son côté le responsable exécutif des installations nucléaires chez Tepco, Masayuki Ono, a précisé que la température de la piscine de stockage du réacteur 4 avait été estimée à 30,5 degrés Celsius à 10H00 locale (01H00 GMT).

Cette piscine est celle qui inspire le plus d'inquiétude car elle est la plus "garnie", avec 1.330 barres de combustible usagé et 200 barres de combustible non utilisé.

D'après Tepco, la température y monte en moyenne de 0,3 à 0,4 degré par heure depuis la coupure du système de refroidissement, ce qui laisse à l'opérateur environ quatre jours pour rétablir le courant avant que ne soit atteinte la limite de sûreté, fixée à 65 degrés Celsius.

M. Ono a souligné que la température des deux autres piscines était plus basse. Il a ajouté qu'un problème dans une unité de distribution de courant pourrait être à l'origine de la coupure, sans certitude toutefois.

"Notre priorité est de rétablir le courant pour relancer (le) refroidissement et nous voulons y parvenir le plus vite possible (...). Si cela prenait trop longtemps, nous pourrions toujours si nécessaire ajouter de l'eau de refroidissement (dans les piscines) afin d'éviter que la situation ne dégénère", a-t-il voulu rassurer.

Pour Akio Koyama, professeur au service de sécurité nucléaire de l'Université de Kyoto, la situation ne semble "pas grave dans l'immédiat".

"Même si l'eau atteint 65 degrés, ce ne serait pas critique à partir du moment où les barres sont toujours immergées. Mais si le niveau baissait au point que les barres soient à l'air libre, il y aurait alors motif à s'inquiéter", a-t-il ajouté.

L'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, s'était produit après un puissant séisme et le passage d'un tsunami géant le 11 mars 2011, qui avaient entraîné l'arrêt de l'alimentation des systèmes de refroidissement.

D'importantes quantités de radiation s'étaient disséminées dans l'environnement autour de cette centrale à 220 km au nord-est de Tokyo. La phase critique de l'accident est considérée comme terminée depuis décembre 2011, mais les travaux de sécurisation du site n'avancent que pas à pas en raison des hauts niveaux de radioactivité.
Nico37
 
Messages: 4787
Inscription: Lun 15 Sep 2008 10:49

PrécédentSuivante

Retourner vers Actualités

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Bing [Bot] et 1 invité