Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede id73160 le Sam 28 Aoû 2010 00:28

Hélas ! mon fournisseur de pentrite s’est fait sottement pincer en Albanie avec deux kilos. De sorte que je me trouve dépourvu.

:mrgreen: :mrgreen:
y en une dans le style qui m'est venue, peut être un autre en a eu l'idée avant moi (?):
"Ravachol doit s'en retourner dans sa marmite !!"
désolé :)
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Alayn le Sam 28 Aoû 2010 00:56

Bonsoir ! Je suis passé à Tarnac récemment (j'habite à côté, Denis le sait): y s'passe + rien: arrêtez de fantasmer ! C'est mort et tristounet !

Quelques querelles juridicos-bourgeoitesques out, qui déboucheront sur du rien, quelques joutes dérisoires avec Mamère and co and ya basta. Pfiou...

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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede stef le Sam 28 Aoû 2010 02:15

Alayn a écrit:y s'passe + rien: arrêtez de fantasmer ! C'est mort et tristounet !
Salutations Anarchistes !


Alors...gros...on te trouve où le 7 sept...nulle-part...biensure ! :arf:
Dernière édition par stef le Sam 28 Aoû 2010 13:43, édité 1 fois.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede fabou le Sam 28 Aoû 2010 02:29

Il y a eu la fete de la CNT cet été à Tarnac quand même :D
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Alayn le Sam 28 Aoû 2010 05:06

Bonjour ! De quelle CNT parle-tu ?
la CNT à Tarnac ????
Où ???
[Eclaire-nous Fabou 1er !...heu... Que dis-je ! Carrément 89 du nom !]
On attends^^

Je prends les devants (avant de raconter des conneries fabou89, renseigne-toi mieux !)
Il y a eu certes le camping de la CNT-f au Villard, en Creuse, à 25 km de Tarnac...

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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede JPD le Sam 28 Aoû 2010 16:12

Tarnac récemment (j'habite à côté, Denis le sait): y s'passe + rien:



C'est quoi ça ?


Depuis les moyennes montagnes du Limousin



Durant une semaine, cet été, à Tarnac, 200 personnes se sont réunies. De leurs discussions a émergé, entre autres choses, le communiqué suivant.

Il se lève et dit : «La contre-insurrection n’est pas seulement la doctrine d’intervention des armées occidentales en Afghanistan, c’est la nature même de tout gouvernement. La mise en circulation de tel ou tel “élément de langage”, l’urbanisme, la distraction organisée, les fables de l’économie, tout provient de la crainte de perdre le contrôle des populations.» Elle lui répond : «Chez nous, le gouvernement a tellement peur, avec la crise, que les gens commencent à s’organiser par eux-mêmes, qu’il contraint les chômeurs à faire des ateliers de réparation gratuite de vélos dans la rue, à récupérer les objets usagés et à patrouiller avec la police. On occupe le terrain préventivement.»

Quelques heures plus tard, une fournée de pain plus loin, un autre : «Moi, ce qui m’étonne, depuis l’automne 2008, c’est qu’une telle crise du capitalisme ait suscité à ce jour, hormis en Grèce, si peu de mouvements. Il y a dix ans il y avait tout un mouvement “antiglobalisation” qui attaquait le système alors que celui-ci se portait plutôt bien, et maintenant que tout donne raison à ce mouvement, il n’y a rien qui se lève, et si peu qui se tente. Que, dans ces moments, chacun se cramponne à sa position sociale menacée est bien compréhensible, mais que militants et activistes restent confortablement installés dans leur rôle social minoritaire, qu’au lieu de s’interroger sur leur soudaine paralysie, ils préfèrent considérer que tout leur donne raison et qu’ils n’ont qu’à continuer à parfaire leur posture radicale sur les sites web spécialisés ou à siroter leur bière à la terrasse des cafés branchés, voilà ce qui est proprement hallucinant.»

Une autre encore : «Il n’y a plus d’argent, il n’y a plus de travail. La seule chose à faire, c’est de nous approprier les techniques et les moyens de survivre, et non seulement de survivre, mais de vaincre. Bien sûr, il y a une police globale qui est payée pour protéger cette immense tristesse qui a reçu le nom d’“économie”, et cette sorte de conspiration de la bêtise que l’on appelle “capitalisme”. C’est évidemment une grande opération sémantique que de nommer “terroristes” ceux qui ont encore le front de se réunir internationalement pour chercher des réponses aux questions que tout le monde se pose, mais isolément, chacun chez soi.

Comment ne pas se laisser affamer par les gouvernements ? Comment défaire l’engrenage policier mondial ? On peut bien nous traiter en terroristes, cela ne sert à rien. Il est évident qu’il n’y a pas de “nous” ; n’importe qui se retrouverait comme nous le faisons ces jours-ci se poserait les mêmes questions et arriverait sans doute aux mêmes réponses : il faut former partout non pas des assemblées constituantes pour représenter le peuple, mais des assemblées locales pour arracher aux structures et aux dispositifs de pouvoir tout ce qui rend la vie possible et qu’ils ont capturé : les moyens matériels autant que l’aptitude à communiquer, et la capacité à nous défendre aussi. Nos vies sont la matière première de leur pouvoir. Si nous les reprenons, si nous cessons de demander la permission, si nous réglons nos affaires par nous-mêmes, si nous nous organisons d’égal à égal pour rompre les dépendances qui nous affligent, aucune lutte contre la folie régnante ne pourra plus être ramenée à l’autogestion de la misère.»

Et celui-ci, là, devant, qui vient d’arriver : «Si l’on regarde les cycles économiques en Occident depuis quarante ans, on se rend compte que c’est une alternance de crises et de reprises, de crises toujours plus fortes et de reprises toujours plus faibles. L’effondrement actuel n’est pas circonstanciel, il est durable.» Et celle-ci qui dit, le dernier jour : «Il faut qu’on fasse un communiqué pour dire à tous ceux dans le monde qui ne se sont pas résignés à l’horizon du désastre, que nous nous sommes retrouvés, que nous ne cédons pas à la peur, que les campagnes d’intimidation menées sous couvert d’antiterrorisme échoueront finalement dans le grotesque, que le moment est venu de quitter toute position défensive.»

C’est une étrange assemblée. Deux cents personnes, des gens de partout, de partout en Europe et de plus loin encore. Difficile de dire ce qui les réunit là, à Tarnac, pour cette semaine de travaux, de discussions dans toutes les langues, et de fête ; pour cette semaine de vie commune, studieuse, enivrée, joyeuse. Il faut être un peu fou, éprouver une inexpiable confiance dans l’avenir de la révolte ou se foutre complètement des manigances policières pour décider d’aller se réunir là, dans un des lieux les plus grillés de France et y deviser sérieusement sur les possibilités révolutionnaires du présent. C’est donc ce que nous avons fait. Nous savons que de nouvelles rafles se préparent dans ce que les services de renseignement et les gens mal renseignés nomment «l’ultra-gauche». On ne nous acculera ni à la clandestinité, ni à la retraite. Nos raisons sont dans toutes les têtes, et nos aspirations dans tous les cœurs.

Du fond de la grange, une voix commente : «Vous nous réprimez, vous nous renforcez. Vous ne nous réprimez pas, nous nous renforçons. Seigneurs de ce monde, vous êtes cuits !»

Indymedia Nantes, 23 août 2010.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede denis le Sam 28 Aoû 2010 20:22

Excellent !

merci JPD, ourf!

Denis, pour le CSA, (Comité de Soutien contre l'Anti-terrorisme de Forcalquier)

:heureux: :drapA: :peredodu:
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede BLACKPANTHER le Dim 29 Aoû 2010 21:16

:peredodu:


..... et DOM mandaté par l'IAM (canal historique).
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede BlackJoker le Mer 1 Sep 2010 22:00

Sur la barbouzerie policière dite de "Tarnac"

Tarnac : lorsque les éclaircissements policiers jettent le trouble

Le rapport des policiers, qui devait éclaircir les conditions dans lesquelles s’est déroulée la filature de Julien Coupat dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008, ne semble pas permettre de lever les doutes. Au centre, de celui-ci : la question des horaires.

Ils étaient censés apporter des clarifications. Mais les voilà qui se contredisent et embrouillent encore la situation. Sommés d’expliquer au juge d’instruction le déroulement de leur filature de Julien Coupat et de sa compagne Yildune Levy dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 (et non 2009 comme indiqué par erreur), au cours de laquelle fut saboté un caténaire SNCF, les policiers ont mis six mois pour rendre… une copie bien confuse. L’énoncé du devoir était pourtant clairement posé par le juge Fragnoli. Dans la commission rogatoire du 5 novembre, adressée aux enquêteurs de la Sous-Direction antiterroriste et de la Police judiciaire, il leur demandait de préciser un certain nombre de points. Parmi ceux-ci la cruciale question des horaires.

On se souvient que la défense du groupe de Tarnac avait frappé un grand coup à l’automne dernier : décortiquant le PV 104 de la procédure, dans lequel les policiers reconstituent la filature qu’ils disent avoir effectuée de Coupat et de sa future femme, Maîtres Levy, Bourdon et Assous avaient émis des doutes quant à la présence des policiers sur place. Ceux-ci prétendaient avoir suivi la voiture du jeune couple depuis le Trilport jusqu’à Dhuisy, lieu du sabotage, entre 3h50 et 4 heures du matin. Or les deux points sont distants d’une trentaine de kilomètres. Impossible de les rallier en si peu de temps (voir notre enquête du 26 novembre dernier : Tarnac, drôle d’enquête). Une erreur de retranscription, plaident les policiers dans leur réponse au juge que nous avons pu consulter en exclusivité : «erreur matérielle de prise de note (…), erreur aisément compréhensible lorsque l’on sait que les chiffres 3 et 5 peuvent facilement être confondus non seulement en raison de leurs dessins approchants mais aussi eu égard aux circonstances nocturnes de cette prise de note». 3h30, ça fait 20 minutes de gagnées pour le trajet.




suite ici: http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 29803.html
BlackJoker
 

Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede vroum le Jeu 23 Sep 2010 13:18

Retour à Tarnac

mardi 21 septembre 2010
Par Mathieu Deslandes

Près de deux ans après les arrestations, les "jeunes du Goutailloux" ont repris le cours de leur vie à la marge. La procédure antiterroriste qui les vise pourrait être annulée. Il y a des fleurs des champs dans des flûtes à champagne, une casquette du Conseil général de Corrèze dans la gueule d’un sanglier empaillé et, dans une niche, une photo du résistant Georges Guingouin, le héros des maquis du Limousin. Douze clients sont attablés devant leur "menu ouvrier" à 12 euros, inauguré par un exceptionnel potage à la poire et au céleri. Le serveur, un costaud à lunettes, en jean et pull-over rouge, s’appelle Julien Coupat.
Coupat, oui, celui que le procureur de la République de Paris suspecte d’avoir formé une "cellule invisible". Le philosophe mis en examen pour "direction d’une association de malfaiteurs et dégradations en relation avec une entreprise terroriste" après le sabotage d’une caténaire de ligne TGV. Cet homme-là vous sert aujourd’hui un gâteau au chocolat. En décembre 2009, les neuf "mis en cause" dans le "dossier Tarnac" ont décidé de ne plus respecter leur contrôle judiciaire. Les cinq Tarnacois de la bande ont repris le travail au Magasin général, l’épicerie-bar-restaurant du village de 330 habitants. De retour sur le plateau de Millevaches, ils ont renoué avec leur vie d’avant le 11 novembre 2008. Celle d’avant les arrestations, les interrogatoires, la détention provisoire.
Depuis, des citadins arrivent en quête de nouvelle vie
Il y a eu des meurtrissures individuelles. Mais l’épisode les a confortés dans leur vision du monde. Il a aussi suscité un élan de sympathie, notamment chez les villageois. Tirade sonore de Jean Plazanet, maire (PCF) de Tarnac pendant quarante ans : "Jusqu’à preuve du contraire, leur pseudoterrorisme ne dépasse pas le stade de l’attentat philosophique". "Il y a eu des comités de soutien un peu partout en France. C’était inattendu. Et puis, ces derniers mois, des vacanciers se sont arrêtés ici pour nous faire part de leur solidarité", note Benjamin Rosoux, en déchargeant ce camion blanc, la version ambulante de l’épicerie, qu’il conduit à travers les hameaux isolés. Les entorses au contrôle judiciaire sont assumées sans fanfaronnade. La seule provocation tient sur un présentoir de cartes postales : des photos de slogans taggés le long de la route qui mène à Limoges : "Plateau insoumis", "Nique la Sdat", "C’est pas Julien, c’est l’esprit de Guingouin qui arrête les trains".
Pendant leur absence, les amis restés à Tarnac ont fait tourner leur ferme et le Magasin général – en dehors de la boulangerie, c’est le seul commerce de la commune. Depuis, d’autres copains sont arrivés. Ils sont désormais près d’une trentaine à demeure. La ferme du Goutailloux achetée en 2004 n’est plus leur seul point d’ancrage. Des camarades venus de Suisse ont acquis une autre exploitation. Des hangars sont en train d’être montés sur un troisième terrain, fraîchement planté d’arbres fruitiers. Les caravanes visibles il y a deux ans ont disparu : "les jeunes du Goutailloux" sont descendus s’installer dans les maisons à louer du bourg. L’afflux de sang neuf se vérifie dans les villages voisins. "Les maires avec qui je suis en contact me disent que le coup de Tarnac a multiplié les visites de citadins en quête de fermes, d’ateliers et de nouvelle vie", indique Thierry Letellier, président de la Communauté de communes du plateau de Gentioux. "En faisant cette fixette sur Tarnac, le pouvoir a fait du marketing révolutionnaire !"

À l’association De fil en réseaux, Frédéric Thomas reçoit environ 150 appels par an de candidats à l’installation dans la région. "On leur propose de venir passer quelques jours sous la pluie ou sous la neige, pour qu’ils comprennent bien ce qu’est la vie en milieu rural, la rigueur des éléments, et la nécessité d’avoir une voiture pour le moindre déplacement". Les motivations sont toujours un peu les mêmes. On vient ici pour le rose de la bruyère, pour les cimes des douglas qui percent la brume, pour ces petits ponts de pierre sous lesquels coule la Vienne, couleur de thé. On vient ici pour le silence si facile à trouver. Pour le vote, rouge écarlate depuis que les maçons du XIXème siècle ont rapporté de Paris, en même temps que la paye de leurs chantiers, des idées révolutionnaires. Et, de plus en plus, pour "les façons de vivre et de travailler singulières", comme celles développées par Ambiance Bois, une scierie communautaire autogérée, qui fonctionne depuis vingt-cinq ans "sans patron, avec des salaires égaux pour tous et sans chercher à croître forcément", souligne Michel Lulek, un des fondateurs.
"Faut voir la taille de leurs carottes"
Ce contexte a contribué à attirer Julien, Gaby, Yildune, Benjamin, Manon et les autres dans ce coin du Limousin. Après la "vague néorurale" des années 1970, après l’arrivée des adeptes du "développement local" des années 1980, ils font partie de cette nouvelle génération passionnée par la notion d’autonomie et persuadée qu’un village est une bonne échelle pour mener toutes sortes d’expériences politiques. À Tarnac, la règle est simple : plusieurs projets collectifs existent (retaper la ferme, réfléchir, travailler la terre, gérer l’épicerie…) et chacun détermine son degré d’implication. Leur désir de culture bio fait rire les vieux paysans ("Faut voir la taille de leurs carottes") ; leur difficile apprentissage du tricot amuse les vieilles paysannes ("Elles en ont dans la tête, leurs femmes, mais elles laissent tout le temps filer les mailles") ; les Tarnacois ne sont pas tous sensibles aux "fiestas jusque dans les 6 heures du matin" qu’ils organisent. Mais ils leur savent gré de "dire bonjour dans la rue" et d’avoir "sauvé l’école". C’était en juin dernier. La classe unique, qui rassemble huit élèves de maternelle et de primaire, devait fermer. Après trois jours d’occupation, le rectorat a renoncé.
Encore un an ou deux et les effectifs devraient dépasser la dizaine. "Quand ils sont arrivés, je leur avais dit : ’Pour sauver le pays, faut faire des petits’, se souvient Jean Plazanet. On a maintenant une douzaine de bébés." Pour l’ancien édile, le repeuplement n’est qu’une première étape. Navré d’avoir vu sa mairie, communiste depuis le congrès de Tours, basculer à droite en 2008, il rêve que "les jeunes" intègrent le conseil municipal à la prochaine élection. Et que l’un d’entre eux devienne maire à la suivante. "Vous verrez".


La procédure menacée
Toute la procédure judiciaire qui vise Julien Coupat, Yildune Lévy et leurs amis doit-elle être annulée ? C’est la question que doit examiner, jeudi prochain, la chambre de l’instruction. Le 5 novembre 2009, le juge Fragnoli avait adressé une commission rogatoire à la sous-direction antiterroriste (Sdat) pour qu’elle enquête sur sa propre enquête. À la lecture du résultat, les avocats de la défense ont été "sidérés". Dans une note de 60 pages qu’ils viennent d’adresser au juge Fragnoli, Maîtres Thierry Lévy et Jérémie Assous soulignent les contradictions des enquêteurs de la Sdat. Selon eux, "il n’existe plus de doutes sur le fait que le procès-verbal D104 n’est pas authentique". En clair : ils accusent les policiers d’avoir "bidonné" la pièce sur laquelle repose l’essentiel du dossier Tarnac. La chambre de l’instruction a un mois pour trancher : achever son enquête ou tout effacer.
Julien Coupat tel qu’en lui-même
Il veut bien en discuter mais refuse que ses propos soient cités entre guillemets. Il sait que tout ce qu’il pourrait dire risque d’être utilisé contre lui. Il ne tient pas à adopter une posture qui pourrait être perçue comme provocatrice. Il ne souhaite pas non plus se défendre puisqu’il estime n’avoir rien à se reprocher. Tous ces préalables en guise d’échauffement. Athlète de l’esprit, Julien Coupat renvoie chaque question qu’on lui pose. Il la décortique, la déconstruit, en redéfinit les termes et finit par répondre à côté. Une pointe d’ironie, pas plus : on n’est pas là pour rigoler. La conclusion d’un raisonnement est couronnée par un café, une cigarette ou une gorgée de bière. De cet étrange échange, on retiendra quatre mises au point.
1 - Il s’étonne qu’on s’étonne. Il refuse de considérer l’expérience de vie menée à Tarnac comme "différente" puisque cela reviendrait à reconnaître comme "normale" une société où règnent les rapports salariaux, l’institution du mariage, la consommation à tout-va, l’absence d’entraide au quotidien… Il assure que de nombreuses autres zones rurales sont le théâtre d’expériences comparables.
2 - Il récuse l’image post-hippie ou néo-baba cool qu’une "certaine élite parisienne" (entendre : les grands médias) a, selon lui, plaquée sur les jeunes gens du Goutailloux. Ni nostalgie d’une utopie soixante-huitarde, ni retour à la terre romantique dans leur démarche.
3 - Il juge l’idée de communauté fausse et réductrice. Ses amis et lui ont certes un "horizon du monde" en commun mais ne se sentent pas appartenir à une entité très définie qui, craignent-ils, fonctionnerait comme un surmoi. Des discussions, des textes, des manifestations doivent permettre de ne pas perdre de vue cet "horizon du monde".
4 - L’enjeu du moment – et c’était déjà le cas en prison – est de ne pas se radicaliser. Selon lui, les politiques antiterroristes menées par les États occidentaux essaient d’acculer les tenants d’opinions dissidentes à la paranoïa, au durcissement et à la clandestinité. "Céder", martèle-t-il, serait une bêtise". Et il écrase sa cigarette.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede vroum le Jeu 23 Sep 2010 13:23

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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede denis le Jeu 23 Sep 2010 20:01

Tarnac : "la procédure est en miettes"
(Ourf!)

Les avocats du groupe de Tarnac, soupçonné d'avoir saboté des lignes TGV en 2008, ont fait part à Nouvelobs.com de leur satisfaction à l'issue de l'examen, jeudi 23 septembre, par la cour d'appel de Paris, à huis clos, de leurs requêtes pour vice de forme.

"Cela s'est très bien passé. Nous avons montré que la procédure reposait sur des actes irréguliers. Pendant deux heures, on a exposé les innombrables irrégularités du dossier", indique Me Jérémie Assous. "Le parquet a reconnu qu'il n'était pas au courant de l'existence du système de vidéosurveillance chez Julien Coupat, qu'aucun magistrat instructeur n'a ordonné", met-il encore en avant.

"Et le témoignage sous X de Jean-Hugues Bourgeois a posé une véritable difficulté à l'avocat général. C'est sur la base des déclarations contradictoires de Jean-Hugues Bourgeois que les membres groupe de Tarnac ont été mis en examen", ajoute Me Jérémie Assous.

Un avocat général "très prudent"

Me Thierry Lévy, autre avocat des mis en examen, souligne lui aussi que "la procédure a montré ses faiblesses de manière éclatante". "L'accusation a été mise en difficulté et était, de surcroît, consciente de ses difficultés. Je l'ai vu à travers les propos de l'avocat général, qui n'était pas offensif et qui s'est montré très prudent", remarque-t-il.

"L'impression générale qui se dégage, c'est que la procédure est en miettes. Le dossier est très mal en point", selon lui.

Le délibéré sera rendu le 22 octobre. "C'est un tournant, mais l'instruction n'est pas terminée", indique Me Thierry Lévy.

Les avocats du groupe de Julien Coupat ciblaient ce jeudi plusieurs maillons du dossier: une surveillance vidéo du domicile de Julien Coupat et un placement sur écoutes.

La surveillance vidéo en question

Les policiers de la sous-direction antiterroriste ont filmé à partir du 15 août 2008 la cour intérieure et la porte d'entrée d'un immeuble parisien dans lequel vivait Julien Coupat.

Ce dispositif avait été mis en place dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet de Paris antérieure aux sabotages de lignes TGV. L'enquête n'a été confiée à un juge d'instruction, Thierry Fragnoli, qu'à partir du 15 novembre 2008.

Or, la surveillance vidéo d'un domicile est interdite dans le cadre d'une enquête préliminaire, affirme la défense, la captation d'images ne pouvant être autorisée que par un juge d'instruction ou un juge des libertés et de la détention (JLD).

Des doutes sur l'authenticité d'un procès verbal

La cour d'appel devra aussi trancher sur la validité des écoutes téléphoniques de l'épicerie de la commune de Tarnac, en Corrèze, réalisées sans autorisation préalable au premier semestre 2008. Cette épicerie a été gérée par plusieurs des mis en examen jusqu'à leur interpellation le 11 novembre 2008.

Pour la défense, ces écoutes sont nulles à double titre: la requête initiale du parquet concernait les correspondances électroniques et non téléphoniques et la durée des écoutes était illégale.

Pour protester contre la conduite de l'enquête, Julien Coupat, considéré comme le cerveau du groupe, et les neuf mis en examen ont annoncé en décembre 2009 qu'ils ne respecteraient plus leur contrôle judiciaire, en particulier l'interdiction de communiquer entre eux.

Parallèlement à ces demandes d'annulation, la défense du groupe de Tarnac met en doute la vraisemblance d'une pièce centrale du dossier, à savoir le procès-verbal D104 qui retrace la filature de Julien Coupat et de sa compagne, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à Duisy (Seine-et Marne), sur les lieux d'un des sabotages.

Un P.V "pas authentique"

Les avocats estiment que ce P.V. "n'est pas authentique": ils doutent de la présence des policiers sur place et demandent donc au juge d'organiser une reconstitution des faits commis durant cette nuit.

Ils veulent aussi la communication du trafic sur les réseaux de téléphonie mobile enregistré pendant cette nuit pour préciser la position des équipes de la Sdat.

Enfin, les avocats ont demandé à la cour d'appel d'imposer une audition, en leur présence, de Jean-Hugues Bourgeois. Les avocats ont d'ailleurs posé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) sur l'utilisation des témoignages sous X.

(Bérénice Rocfort-Giovanni - Nouvelobs.com)
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 le Ven 24 Sep 2010 21:22

Tarnac : les bricolages de l’antiterrorisme par Karl Laske

Les avocats du groupe de Tarnac, qui demandent l’annulation d’une partie de l’enquête, seront fixés le 22 octobre.

Quand un objet revient ainsi à la tête de celui qui l’a lancé, on dit que c’est un boomerang. Le volumineux dossier de l’enquête sur les sabotages des lignes TGV dans la nuit du 7 ou 8 novembre 2008 est désormais en suspension. Et il pourrait bien retomber sur les responsables de la sous-direction antiterroriste (Sdat), coauteurs du «coup de filet» visant la «mouvance arnarcho-autonome» à Tarnac. En deux ans d’instruction, aucune preuve n’est venue confirmer l’accusation contre les jeunes de Tarnac, toujours poursuivis pour «association de malfaiteurs, destructions et dégradation en relation avec une entreprise terroriste». Au terme d’une véritable contre-enquête, les avocats de la défense, Me Thierry Lévy, Jérémie Assous et William Bourdon ont soulevé, hier, la nullité de plusieurs actes de procédure devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Ils seront fixés le 22 octobre.
Témoin sous X, procès-verbaux approximatifs, filatures imprécises et écoutes illégales : les méthodes employées par la Sdat dans la phase préliminaire de l’enquête sont désormais en cause. «Si un procès a lieu, ce sera celui de la police antiterroriste, estime Me Jérémie Assous. La procédure est en miettes, parce que la police n’a eu de cesse de la piétiner.» Sous la pression des avocats, le juge antiterroriste Thierry Fragnoli a été contraint d’interroger les responsables policiers, faisant apparaître de nouvelles contradictions. D’ores et déjà, le parquet général a requis, hier, l’annulation de la surveillance vidéo mise en place à Paris dans l’immeuble de Julien Coupat.
«Ces irrégularités de procédure sont évidemment liées à l’instrumentalisation politique de cette affaire, commente Me William Bourdon. C’est l’obsession de livrer un dossier clé en main qui a conduit à ces dérapages.» Analyse des zones d’ombre et des failles procédurales.
Des surveillances illicites ?
La police s’est livrée à une enquête «préventive» plus que préliminaire. En avril 2008, lorsque l’enquête préliminaire est ouverte, les policiers de la Sdat ne disposent d’aucun soupçon précis, hormis l’entrée sans visa, ni passeport, de Julien Coupat sur le territoire américain, en janvier 2008. Ils n’en dénoncent pas moins l’existence d’une «structure clandestine anarcho-autonome», disposant de «bases logistiques» en France, et projetant des «actions violentes». Loin de stopper immédiatement cette menace, ils attendent l’été pour équiper de caméras des arbres de la ferme du Goutailloux, à Tarnac, réaliser un album photo des visiteurs, et les placer sur écoutes. Cette surveillance intensive n’apporte aucun élément à charge dans l’affaire des sabotages de la SNCF. Une caméra est aussi fixée sur le toit d’un immeuble parisien. Celle-ci est orientée sur la cour intérieure, de façon à surveiller les allées et venues dans l’appartement occupé par Julien Coupat. Or cette dernière mesure, dans une phase d’enquête préliminaire, nécessite désormais l’accord du juge des libertés et de la détention (JLD), qui n’a pas été sollicité. Le parquet général s’est prononcé en faveur de l’annulation des procès-verbaux de cette vidéosurveillance. «Le parquet s’est désolidarisé de la Sdat, en signalant qu’il n’avait même pas été averti de ce dispositif de surveillance», explique Me Assous. Les avocats mettent également en doute la légalité d’écoutes découvertes à Tarnac, par un agent de France Télécom, en avril 2008.
Le témoin anonyme a-t-il été influencé ?
C’est un témoin sous «x» qui a apporté à l’accusation sa pièce maîtresse. Baptisé «témoin 42», il décrit Coupat comme un homme «qui n’a jamais caché faire peu de cas de la vie humaine» , qui «pourrait envisager d’avoir à tuer» et souhaite «le renversement de l’Etat par le biais d’actions de déstabilisation». Des expressions qui seront reprises in extenso lors du «coup de filet». Sans qu’on sache pourquoi, la Sdat réentend, un mois plus tard, 42 sous son identité réelle, Jean-Hugues Bourgeois, un jeune militant devenu agriculteur. Bourgeois contredit frontalement 42. Il n’a jamais été informé des «projets violents» du groupe et a un peu de mal à croire qu’on puisse présenter Coupat «comme un terroriste». «Une forfaiture !» commente Me Assous. Encore un an plus tard, il confie à TF1 que «ce témoignage» sous x «est faux». Comprendre dicté. Aux journalistes, Bourgeois confirme être 42. Le juge Fragnoli l’interroge aussitôt. Bourgeois refuse de parler de sa déposition en tant que 42, et dit qu’il n’a «rien à ajouter ou retrancher» au témoignage effectué sous sa véritable identité. On a donc trois versions. Les avocats de la défense ont demandé - sans succès - au juge un nouvel interrogatoire de Bourgeois en leur présence. La chambre de l’instruction a été, hier, saisie de ce refus et d’une question prioritaire de constitutionnalité exposée par les avocats. Le code de procédure pénale n’offre qu’un délai de dix jours pour contester le recours à «l’anonymisation» d’un témoignage. «Sur le fond, ce délai est trop restrictif pour permettre à un mis en examen d’exercer un recours effectif, explique Me Bourdon. C’est d’autant plus scandaleux que le témoin anonyme est un témoin clé.» L’objectif des avocats est d’obtenir l’examen du sujet par le Conseil constitutionnel.
Quel crédit pour le PV de filature ?
Les policiers étaient une vingtaine : 6 appartenaient à la Sdat, 14 à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ils ont suivi Julien Coupat et Yildune Lévy la nuit du 7 au 8 novembre 2008, dans une zone voisine du lieu des sabotages. Le couple a dîné, et dormi dans leur voiture, à 30 kilomètres de là. Et selon les policiers, il serait allé se garer à proximité immédiate de la voie TGV sabotée ce soir-là. En relisant attentivement le PV, les avocats de la défense ont d’abord relevé de graves incohérences. Selon le relevé policier, le couple avait parcouru le chemin entre la commune où il avait dormi et le lieu du sabotage, soit 26,6 km en dix minutes, de 3 h 50 à 4 heures. Impossible à moins d’avoir roulé à 159 km/h. Questionnés par le juge, les policiers ont plaidé l’erreur de la prise de notes. Ils auraient écrit un «5» au lieu d’un «3». Mais selon le PV initial, la voiture de Coupat avait aussi stationné de 4 heures à 4 h 20 quelques mètres «avant le pont de chemin de fer» incriminé. Dans une nouvelle version communiquée au juge, le véhicule se serait posté dans une autre voie de service, à une centaine de mètres du pont. D’autres PV indiquent aussi «après le pont» ou encore «sous le pont». Ces approximations ont pour avantage d’écarter l’analyse des traces de pneus réalisée par les experts, qui ne correspondaient pas à ceux de la voiture de Coupat. Il n’y a pas que ça : les policiers avaient aussi indiqué avoir levé leur dispositif à 5 h 25, après avoir vu «une gerbe d’étincelles», au passage du premier TGV. «L’ensemble des effectifs a quitté la zone immédiatement» , indiquait le PV. Or à 5 h 30, nouvelle erreur de prise de notes, les policiers étaient déjà de retour dans le village où le couple avait dormi. Soit cinq minutes pour faire 26,6 km… 324 km/h cette fois ! En réalité, l’analyse du trafic téléphonique montre que les fonctionnaires étaient encore sur place à 6 heures du matin. «Le récit des services de police paraît pour le moins invraisemblable», concluent les avocats. «Pour que ce PV ait une force probante, il faudrait aussi que l’officier soit témoin de l’ensemble des faits qu’il relate, explique Me Assous. Ce n’est pas le cas : c’est un PV de synthèse, un PV de renseignement. Pourquoi les 20 policiers présents n’ont pas rédigé, chacun, un procès-verbal comme ils l’ont fait dans les opérations suivantes ?» La défense n’a pas curieusement pas eu accès au trafic téléphonique de 3 h 30 à 5 h 10. Le juge d’instruction pourrait réaliser prochainement une reconstitution des faits.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Antigone le Jeu 21 Oct 2010 11:57

Je fais remonter le topic.

Secours rouge - 21 oct 2010
http://www.secoursrouge.org/France-Une- ... judiciaire

France : Une décision judiciaire vendredi dans l’affaire de Tarnac

La cour d’appel de Paris se prononcera vendredi sur la demande d’annulation de l’enquête antiterroriste qui vise le groupe de Tarnac, accusé d’avoir saboté des lignes TGV en novembre 2008. Les avocats des jeunes mis en examen reprochent notamment aux policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) d’avoir filmé à partir du 15 août 2008 « en dehors de tout cadre légal » la cour intérieure et la porte d’entrée d’un immeuble parisien dans lequel vivait Julien Coupat. Or, la surveillance vidéo d’un domicile est interdite dans le cadre d’une enquête préliminaire, affirme la défense, la captation d’images ne pouvant être autorisée que par un juge d’instruction ou un juge des libertés et de la détention.

La cour d’appel devra aussi trancher la question de la validité des écoutes téléphoniques de l’épicerie de la commune de Tarnac, en Corrèze, réalisées sans autorisation préalable au premier semestre 2008. Cette épicerie a été gérée par plusieurs des mis en examen jusqu’à leur interpellation le 11 novembre 2008. Pour la défense, ces écoutes sont nulles à double titre : la requête initiale du parquet concernait les correspondances électroniques et non téléphoniques et la durée des écoutes était illégale. Opposé à l’annulation des pièces, le parquet général estime a contrario que l’autorisation donnée par un JLD se référait à tous les modes de télécommunication, sans qu’il soit besoin de les identifier spécialement, contrairement à ce qu’assure la défense.

Parallèlement à ces demandes d’annulation, la défense du groupe de Tarnac met en doute la vraisemblance d’une pièce centrale du dossier, à savoir le procès-verbal D104 qui retrace la filature de Julien Coupat et de sa compagne, dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à Duisy (Seine-et Marne), sur les lieux d’un des sabotages. Les avocats estiment que ce PV « n’est pas authentique » : ils doutent de la présence des policiers sur place et demandent donc au juge d’organiser une reconstitution.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Alayn le Jeu 21 Oct 2010 23:44

Bonsoir ! Interesting ! Merci Antigone !
Salutations Anarchistes !
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede denis le Ven 22 Oct 2010 18:23

"Groupe de Tarnac" : le parquet valide l'intégralité de l'enquête
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 22.10.10 | 06h43 • Mis à jour le 22.10.10 | 16h53

La cour d'appel de Paris a rejeté, vendredi 22 octobre, la demande d'annulation de l'enquête antiterroriste qui vise le "groupe de Tarnac", soupçonné d'avoir saboté des lignes TGV en 2008. La défense de Julien Coupat et des neuf autres personnes mises en examen avait demandé l'annulation de deux pièces du dossier : la surveillance du domicile de M. Coupat à partir du 15 août 2008 et un placement sur écoute de l'épicerie de Tarnac (Corrèze), qui était gérée par certains des jeunes gens accusés des sabotages, au premier semestre 2008.

L'arrêt de la cour d'appel implique que trois juges d'instruction antiterroristes vont pouvoir continuer les investigations sur ces personnes censées avoir saboté des caténaires SNCF le 26 octobre 2008, puis dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 en y plaçant des fers à béton. "Les observations réalisées sur le groupe (ont permis) d'avérer sa volonté d'agir de manière concertée et violente afin de porter atteinte à l'Etat, ses représentants et ses infrastructures", lit-on dans l'arrêt de la cour.

Les magistrats rappellent divers éléments d'enquête, en particulier le fait que le leader supposé du groupe, Julien Coupat, a été repéré par la police le 3 novembre 2008 alors qu'il organisait des affrontements avec la police en marge d'une réunion de ministres de l'intérieur européens à Vichy. L'arrêt rappelle aussi que des ouvrages évoquant des actions de sabotage, ainsi que des faux papiers et du matériel pouvant, selon la police, avoir servi à fabriquer les fers à béton, ont été retrouvés lors de perquisitions à Tarnac, village de Corrèze où vivaient Julien Coupat et la plupart des autres suspects.

POURVOI EN CASSATION

La défense a toutefois annoncé son intention de se pourvoir en cassation. "Ce n'est que le début du cauchemar pour l'accusation, a dit aux journalistes Me Jérémie Assous. Nous allons démontrer que la police (...) n'a eu de cesse que de violer les règles élémentaires du code de procédure pénale." Les avocats comptent notamment déposer une nouvelle demande de reconstitution du sabotage d'une ligne TGV que Julien Coupat et sa compagne, Yldune Lévy, sont soupçonnés d'avoir commis en Seine-et-Marne dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008.

Libérés après le début de l'enquête, les suspects restent mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et pour certains "destructions en réunion", des faits passibles des assises. Ils nient les accusations et leurs avocats mettent en cause la police, estimant que des soupçons de falsification pèsent sur certaines pièces importantes du dossier.

Les avocats des jeunes gens mis en examen reprochent notamment aux policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT) d'avoir filmé "en dehors de tout cadre légal" la cour intérieure et la porte d'entrée d'un immeuble parisien dans lequel vivait Julien Coupat. Or, la surveillance vidéo d'un domicile est interdite dans le cadre d'une enquête préliminaire, affirme la défense, la captation d'images ne pouvant être autorisée que par un juge d'instruction ou un juge des libertés et de la détention.

Parallèlement à cette demande d'annulation, la défense met en doute la vraisemblance d'une pièce centrale du dossier, à savoir le procès-verbal D104, qui retrace la filature de Julien Coupat et de sa compagne dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008 à Duisy (Seine-et Marne) près des lieux d'un des sabotages. Les avocats estiment que ce procès-verbal "n'est pas authentique" : ils doutent de la présence des policiers sur place et demandent donc au juge d'organiser une reconstitution des faits commis durant cette nuit.

La défense conteste également le témoignage recueilli sous X..., comme le permet la procédure, et qui présentait les jeunes gens de Tarnac comme des activistes dangereux.

Ourf !
denis
 

Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 le Ven 19 Nov 2010 22:04

Ci-après, le reportage intitulé «Tarnac : enquête sur "l'ultra-gauche"» diffusé le lundi 8 novembre 2010 sur Canal +, dans le cadre de l'émission "Spécial Investigation" (sic)...

1ere partie : http://www.megaupload.com/?d=S2K7OE1Y
2eme partie : http://www.megaupload.com/?d=3GO2Q511

[Pour visionner sans télécharger, il suffit de remplacer "megaupload" dans l'URL par "megavideo".]
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 le Jeu 9 Déc 2010 21:12

Les Amis de la Commune de Tarnac écrivent à leurs amis Tarnac, 1er décembre 2010-12-07

Bonjour !

Nous ne vous écrivons pas, aujourd’hui, pour vous entretenir des obscurs dédales de procédure dans lequels la justice s’attache à enfermer certains d’entre nous, et dont nous essayons encore de les sortir. Nous vous écrivons dans une perspective nettement plus joyeuse : ce que nous avons commencé à construire depuis quelques années sur le Plateau de Millevaches.

Si nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. Notre idée n’a jamais été de nous y réfugier, mais au contraire de nous y regrouper pour y élaborer d’autres rapports sociaux, y rendre vivables d’autres rapports au monde que ceux qui dominent, et précisément dévastent le monde.
Nous imaginions des communes qui se répartissent les cultures élémentaires et se partagent, selon leurs besoins, les récoltes lors de fêtes mémorables, des garages collectifs, des camions sillonnant le Plateau pour apporter à ceux qui ne peuvent se déplacer le ravitaillement nécessaire, des discussions de bar plus pointues qu’un séminaire à la fac, une laiterie commune qui fournirait à tous le lait à prix coûtant, bref, tout un territoire qui s’affranchit peu à peu du recours à l’argent, à la police, à l’État.
L’offensive policière qui nous a frappés visait, entre autres choses, à détruire l’expérience qui commence à prendre racine ici, à trancher les liens qui nous unissent et nous unissent aux autres habitants du plateau : isoler pour mieux anéantir. Non seulement l’opération n’a pas rencontré le succès escompté, mais elle a eu l’effet exactement inverse. La solidarité qui s’est exprimée ici a dépassé tout espoir raisonnable. Grâce au soutien de tant d’inconnus des quatre coins de la France et du monde, grâce à votre soutien donc, nous avons pu traverser l’épreuve qui devait nous pulvériser. Ce Plateau qu’il s’agissait de nettoyer de toute dissidence finit par l’attirer comme magnétiquement. Quant à nous, tout cela n’a fait que tremper un peu plus notre détermination, et nous attacher encore plus fermement à réaliser nos perspectives initiales. Le bar-épicerie est toujours là, la ferme du Goutailloux voit paisiblement croître son troupeau et ses cultures communes, une assemblée populaire a même vu le jour sur le Plateau afin d’intervenir et d’appuyer le dernier mouvement sur les retraites.
À présent, nous nous lançons dans l’installation d’une scierie et d’un atelier bois afin de construire des habitats à bas coût pour qui vient repeupler le Plateau. A compter du printemps, nous voulons transformer le bâtiment principal du Goutailloux en grand lieu ouvert à l’organisation de toutes sortes de rencontres. Et dans le courant 2012, nous comptons faire l’acquisition d’un bâtiment dans le centre du bourg pour le transformer en maison de soin accessible à tous. Or, si nous disposons de stocks d’énergie et de bonne volonté, il nous manque € 35 000,00 pour achever la scierie et l’atelier bois, et € 55 000,00 pour la réfection du bâtiment principal de la ferme. Si nous voulons continuer à aller de l’avant, nous devons réunir d’ici fin janvier € 90 000,00. Pour la maison de soin qui réclamera € 90 000,00 supplémentaires, nous avons plus de temps. Or quelque chose nous dit que ce n’est pas l’État qui, dans les circonstances présentes, va nous soutenir dans cette louable direction. C’est pourquoi nous avons créé une structure qui permet à tous ceux qui souhaitent nous soutenir de procéder à des dons tout en ayant la faculté de les déduire dans une proportion des deux tiers de leurs impôts. Cette structure, “ les Amis de la Commune de Tarnac ”, est un fonds de dotation qui a vocation de recueillir et de redistribuer les dons à des initiatives vivifiantes pour le Plateau. Nous vous écrivons pour vous demander de nous aider, dans la limite de vos possibilités, à continuer sur notre lancée et à rendre son vrai sens au beau mot de partage.

Des amis de la commune de Tarnac.

p.s. : au-delà de l’appel à l’aide financière qui est souvent ce que l’on peut faire de mieux pour témoigner de son attachement à quelque chose à quoi nous n’avons pas la possibilité de participer, il va de soi que celles et ceux qui disposent de savoir-faire, de liberté ou simplement du désir de nous aider de leurs mains, par leur participation directe, sont les bienvenus. Ils savent où nous trouver.



Extrait du journal officiel associations :

Association : les Amis de la Commune de Tarnac (ACT).
No de parution : 20100046
Département (Région) : Corrèze (Limousin)
Lieu parution : Déclaration à la préfecture de la Corrèze.
Type d'annonce : FONDS DE DOTATION / CREATION
Déclaration à la préfecture de la Corrèze.
LES AMIS DE LA COMMUNE DE TARNAC (ACT).

Objet : soutien aux actions d’intérêt général à caractère social, écologique et solidaire sur le plateau de Millevaches, soutien à toute initiative permettant le développement durable des territoires ruraux ; promotion d’initiatives et de projets socio-culturels permettant d’établir ou de renforcer les liens entre territoires ruraux et milieu urbain ; mise en valeur du patrimoine naturel, social et historique du plateau de Millevaches.
Siège social : magasin général, 12, rue du Tilleul, le bourg, 19170 Tarnac.
Durée pour laquelle le fonds de dotation est créé : indéterminée.
Date de la déclaration : 19 octobre 2010.

Un fonds de dotation [ loi du 4 août 2008 ] est une personne morale qui reçoit et gère en les capitalisant des biens de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable. Il utilise les revenus de la capitalisation en vue de la réalisation d’une œuvre ou d’une mission d’intérêt général ou les redistribue pour assister une personne morale à but non lucratif dans l’accomplissement de ses œuvres et de ses missions d’intérêt général.

Un don effectué en faveur des Amis de la Commune de Tarnac ouvre droit, pour les particuliers, à une réduction d’impôt de 66% du montant du don tant qu’il n’est pas supérieur à 20% du revenu imposable. L’excédent est reporté sur les années suivantes jusqu’à la cinquième et ouvre droit chaque année à une identique réduction d’impôt.

Pour donner, soit

par chèque : les Amis de la Commune de Tarnac, magasin général, 12 rue du Tilleul, 19170 Tarnac
par virement bancaire : les Amis de la Commune de Tarnac, banque populaire, 1 place Jean-Jaurès, 87120 Eymoutiers, IBAN : FR76 1360 7000 7234 2194 8907 251, adresse SWIFT (BIC) : CCBPFRPPNIO

Quoi que vous fassiez, veuiller renvoyer le bulletin de don, téléchargeable ici, pour qu'ils puissent vous faire parvenir le reçu fiscal correspondant à votre don. Vous pouvez aussi écrire à l'adresse postale ci-dessus ou, par courriel, à act@boum.org.
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 le Dim 12 Déc 2010 09:14

http://nantes.indymedia.org/article/2253

[Tout ce qui est avancé ici, malgré de fortes ressemblances avec de simples vannes bêtes, gratuites et méchantes, est en fait tiré du texte dont nous parlons, d’interviews données au figaro et au journal du dimanche et autres interventions publiques comme sur La Chaine
Parlementaire]

Il y a quelques jours, un site prétendument libertaire publiait un appel datant du 1er décembre et signé des « Des Amis de la Commune de Tarnac ».

Nous sommes nombreux chaque jour à venir chercher quelques infos et de l’actualité sur le net a propos de la conflictualité sociale : récits de luttes, de grèves, d’occupations, émeutes dans les rues, les prisons et les centres de rétention, communiqués d’actions, ou bien de la théorie pour enrichir notre analyse. Chacun va y chercher ce dont il a besoin dans ses propres luttes, pour sa propre émancipation, conscients cependant qu’Internet n’est pas un outil neutre.

Seulement, tomber sur une infamie pareille relève de l’agression ; et nous n’en aurions pas fait des tonnes s’il s’agissait d’une publicité pour la fondation abbé pierre. Cet appel à souscription n’apporte rien à nos luttes et nos révoltes, il n’est qu’un appel à des pauvres qui luttent dans leur quotidien (les adresses mails et les sites choisis pour la diffusion de ce texte en témoignent), à mettre leur argent dans la
retraite dorée de quelques radicaux résignés à tout bouleversement insurrectionnel effectif et retirés dans la cambrousse. Loin de nous
l’idée de condamner celles et ceux qui ne tiennent pas le coup, qui perdent l’espoir et l’énergie d’en découdre physiquement avec ce monde, tant qu’ils ne viennent pas nous mendier quelques sous pour financer leurs vacances militantes qui pourraient au contraire servir au développement de luttes et d’outils pratiques et théoriques comme des brochures, des journaux, des revues, des bulletins, des lieux, des banderoles, des tracts, du matos etc. La question de l’argent est rarement abordée parmi nous... Mais oui, tout cela coute cher, surtout lorsque très peu de gens produisent et que beaucoup en profitent. Et nous n’avons pas tous des « fonds de dotation » avec exonérations d’impôts, beaucoup d’entre nous ne payent généralement pas ou peu d’impôts.

D’abord, l’appel à souscription commence par une phrase qui a le don de nous mettre en colère : « Nous ne vous écrivons pas, aujourd’hui, pour vous entretenir des obscurs dédales de procédure dans lesquels la justice s’attache à enfermer certains d’entre nous, et dont nous essayons encore de les sortir. » Encore heureux que vous nous parliez pas de votre stratégie tous-les-moyens-sont-bons de défense, du cynisme qui caractérise vos apparitions médiatiques. Encore heureux que vous ne nous renvoyiez pas à la gueule votre sale attitude de balance, expliquant à Mr le juge antiterroriste que plutôt que de vous arrêter, il aurait fallu explorer « la piste allemande » (menant à des arrestations et interrogatoires en Allemagne). A expliquer à la terre entière que vous n’êtes que de gentils intellectuels et philosophes de salon qui ne font que se questionner sur le monde au coin du feu, des pâquerettes dans les cheveux, clamant votre innocence de partout pendant que des camarades font le pari d’assumer ce qu’ils sont en rejetant le vocable et les catégories imaginaires de l’ennemi, ils croupissaient en même temps que vous au trou. Et nous passons sur votre front médiatique commun avec les députés, sénateurs,
maires, magistrats, flics etc. pour racler les fonds de tiroir de la gauche et lui trouver une nouvelle cause républicaine et citoyenne en vos
viles personnages. Il est si séduisants en effet, d’imaginer ce costaud à lunettes, en jean et pull-over rouge que l’Etat accuse d’être un dangereux terroriste, mais qui vous sert aujourd’hui un gâteau au chocolat, surtout que plus jeunes nous adorions batman. « Tout les moyens sont bons pour sortir nos amis de prison », entendait-on, dans ce cas là vous n’aviez qu’à vous dénoncer ou dénoncer vos autres amis pour les actes reprochés.

« Si nous nous sommes installés à Tarnac, c’est bien sûr pour la vieille tradition de résistance à l’autorité centrale, d’entraide populaire, de communisme rural qui y survivait. » Vous oubliez de préciser que si vous vous êtes installés à Tarnac, c’est aussi parce que Gerard Coupat, après avoir amassé sa petite fortune dans les laboratoires de mort de l’industrie pharmaceutique, vous a gracieusement offert une propriété et quelques entreprises. Mais Gérard est-il à sec maintenant ?
C’est donc à nous dorénavant de financer votre « bar-épicerie » et ses « repas ouvriers » à 12€ tels que vous les présentiez à vos amis du show business il y a quelques mois de cela. Mais nous savons que vous êtes des « athlètes de l’esprit », que vous trouverez bien une manière de faire avaler tout cela à quelques jeunes en manque de perspectives qui à d’autres époques auraient grossis les rangs d’un Woodstock ou des Krishnas.

« À présent, nous nous lançons dans l’installation d’une scierie et d’un atelier bois afin de construire des habitats à bas coût pour qui vient
repeupler le plateau. » Le projet est clair, monter une nouvelle colonie de peuplement sur le mode des communautés rurales post-soixante-huitardes, qui en effet, si on en tire un quelconque bilan, auront vraiment réussies à révolutionner ce monde.

Que les choses soient claires, si vous voulez assurer votre fuite de la guerre sociale (on évitera de classe avec vous) en trayant des vaches, grand bien vous fasse, mais ne venez pas mendier à ceux qui luttent et qui vivent dans la grande majorité des cas dans la précarité.

Braquez les éditions de la Fabrique, allez chercher l’argent où il se trouve, videz le portefeuille des bourgeois qui vous ont soutenus et chez
qui votre récit émouvant de teletubbies poujadistes, de commerçants modèles, l’innocence même, persécutés par un pouvoir si injuste que votre petit business eco-humain menaçait de ses griffes de liberté. Et de grâce, en même temps que vous arrêterez de nous racketer (émotionnellement et financièrement), arrêtez d’embarquer avec vous tout ce qui se fait de jeune, naïf et sincère en lui faisant croire qu’il fera la révolution en produisant son propre placo-platre bio.

« Or quelque chose nous dit que ce n’est pas l’État qui, dans les circonstances présentes, va nous soutenir dans cette louable direction. »
Nous prierons pour que d’autres circonstances émergent dans lesquelles l’Etat voudra bien financer votre petite colonie de vacance, mais peut être que stratégiquement, faire de l’entrisme à Club Med pourrait vous permettre d’y monter un Club Med Tarnac réservé à la gauche de la gauche.
Une stratégie qui permettrait donc de déclencher une insurrection sans avoir à passer par des moyens trop subversifs comme la pétition. Nul doute que votre maitre à penser, Blanqui, si il était encore vivant, viendrait traire des canards à vos cotés.

Ce que l’on peut admirer chez vous, c’est que vous ne faites pas les choses à moitié, avec vous un simple appel au soutien financier devient « une structure », « un fonds de dotation », qui va nous permettre (vraiment, merci) « de donner de l’argent et de déduire les deux tiers de leur don de leurs impôts », faites attention cependant à ne pas trop concurrencer Habitat & Humanisme sur le marché caritatif, qui elle aussi œuvre au pansement des plaies de ce monde et aux exonérations fiscales. « Elle a vocation à recueillir et redistribuer des fonds à des initiatives vivifiantes pour le plateau. » Car oui, nos régions ont du talent !

Camarades ! Si vous avez vraiment de l’argent à jeter, envoyez le plutôt aux caisses de solidarité et aux initiatives locale que vous souhaitez voir vivre. Mais pour les réalistes, ceux qui veulent agir ici et maintenant pour l’insurrection qui vient, il vous suffira de remplir ce formulaire :

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Antiautoritaires en colère
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Re: Tarnac : quand la répression s’appelle anti-terrorisme

Messagede Nico37 le Lun 10 Jan 2011 01:50

PARIS (AP) — Une reconstitution des dégradations commises contre une ligne TGV en Seine-et-Marne dans l'affaire dite de Tarnac se déroulera le 14
janvier, a-t-on appris vendredi de sources judiciaires.

Julien Coupat, présenté par les enquêteurs comme le responsable d'un groupe anarcho-autonome et sa compagne Yldune Lévy sont soupçonnés d'avoir dégradé une ligne TGV à Dhuisy en Seine-et-Marne dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008. Le couple, qui a fait l'objet d'une filature a été aperçu par les enquêteurs à proximité de la ligne dégradée. Leur défense conteste le procès-verbal des enquêteurs sur lequel s'appuie leur mise en examen.

Leurs avocats ont relevé de nombreuses incohérences laissant planer un doute sur la présence sur les lieux des policiers qui l'ont rédigé. La reconstitution doit se dérouler dans la nuit du 13 au 14 janvier à 2 heures du matin, a-t-on précisé de sources judiciaires.

Interrogé lundi sur l'affaire lors de l'émission "Comme on nous parle" sur France Inter, Me Jérémie Assous, l'un des avocats des dix de Tarnac, s'était plaint des refus successifs d'organiser un tel acte procédural.

"On ne peut que relever la coïncidence entre l'organisation de cette reconstitution et l'émission de France Inter", a-t-il déclaré vendredi à l'Associated Press.

La qualification terroriste de ce dossier est contestée depuis le début par la défense. Elle a été retenue par l'accusation, qui estime que la violence de ce groupe avait pour but de déstabiliser l'Etat.

Le 22 octobre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a rejeté les demandes d'annulation soulevées par la défense qui, depuis, a formé un pourvoi en cassation.

Dix personnes sont mises en examen depuis novembre 2008 pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" dans l'enquête sur des actes de malveillance contre les lignes TGV en 2008. Julien Coupat est également poursuivi pour "direction d'une structure à vocation terroriste". AP


Tarnac : une reconstitution le 14 janvier

Les avocats du groupe de Tarnac ont obtenu que les dégradations de la ligne TGV fassent l’objet d’une reconstitution.

Une reconstitution des dégradations commises sur une ligne TGV dans l’affaire dite de Tarnac sera organisée le 14 janvier.

Julien Coupat, présenté par les enquêteurs comme le responsable d’un groupe anarcho-autonome, et sa compagne Yldune Lévy sont soupçonnés d’avoir détérioré une ligne TGV à Dhuisy (Seine-et-Marne) dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008. Le couple, pris en filature, aurait été aperçu par les enquêteurs à proximité de la ligne dégradée.

Leur défense conteste le procès-verbal des enquêteurs sur lequel s’appuie leur mise en examen. Leurs avocats affirment avoir relevé de nombreuses incohérences laissant planer un doute sur la présence sur les lieux des policiers qui l’ont rédigé.

La reconstitution doit se dérouler dans la nuit du 13 au 14 janvier, à 2 heures du matin. La qualification terroriste de ce dossier est contestée depuis le début par la défense. Elle a été retenue par l’accusation, qui estime que la violence de ce groupe avait pour but de déstabiliser l’État.

Nico37
 
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