Mexique

Re: Mexique

Messagede Béatrice le Ven 23 Mai 2014 17:35

Rassemblement samedi 24 mai 11 heures place de l’Opéra (prés Vieux Port Marseille)

Communiqué de MutVitz 13 :

Grave agression paramilitaire contre les communautés zapatistes (Mexique, Chiapas)


MutVitz 13 vous informe
de la grave agression paramilitaire
contre les communautés zapatistes.


Le 2 mai 2014, des groupes paramilitaires ont attaqué le caracol de La Realidad, siège du conseil de bon gouvernement zapatiste de la région. Le bilan de cette attaque se solde par la destruction d’une clinique et d’une école autonome, par plusieurs blessés par balle dans une lâche embuscade et l’assassinat de Galeano. Il a été clairement ciblé pour son rôle dans l’organisation de la Petite Ecole (escuelita) qui symbolise la nouvelle initiative zapatiste internationale et nationale.

Face à cette agression, de nombreux comités européen de solidarité avec le mouvement zapatiste organisent des rassemblement et des manifestations de soutien.

MutVitz13 organisera un rassemblement dans les prochains jours devant le consulat du Mexique de Marseille pour dénoncer l’agression des paramilitaires et la complicité du gouvernement mexicain.

Nous vous tiendrons informés de la date de ce rassemblement.

Vous pouvez d’ores et déjà signer la lettre de dénonciation parue sur le site du CEDOZ http://www.cedoz.org/site/content.p.... Vous trouverez la traduction de cette lettre en pièce jointe [ci-dessous].

Vos signatures sont à adresser à cedoz@cedoz.org jusqu’au 20 mai.

Pour plus d’information vous pouvez consulter le communiqué du Sub Marcos http://cspcl.ouvaton.org/spip.php?a... ainsi que la déclaration du Conseil de Bon Gouvernement de La Realidad http://cspcl.ouvaton.org/spip.php?a...

Saludos solidarios

MutVitz 13
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Re: Mexique

Messagede pit le Lun 2 Juin 2014 13:32

Alternative libertaire réaffirme son soutien à la lutte de libération menée par les zapatistes au Chiapas

Avec le peuple zapatiste, pour Galeano assassiné

Le 2 mai, un groupe paramilitaire a attaque le Caracol de la Realidad, un des cœurs de l’organisation zapatiste, tuant le compagnon Galeano. Alternative libertaire réaffirme son soutien à la lutte de libération menée par les zapatistes au Chiapas (Mexique).

Alors même que nous célébrons partout dans le monde les 20 ans du soulèvement zapatiste, alors même que — et justement pour cette raison — les communautés viennent d’ouvrir un espace d’échanges unique en son genre, l’Escuelita, qui a accueilli près de 6.000 sympathisant-e-s internationaux dans l’optique de partager l’expérience des luttes et de la construction de l’autonomie zapatiste, alors même que la lutte zapatiste connaît un nouveau tournant, le 2 mai dernier le groupe de paramilitaires désignés sous le nom de CIOAC attaque le Caracol de la Realidad, un des centres de décision et d’organisation zapatistes.

Vérité et justice pour Galeano

Alors que le Conseil de Bon Gouvernement de La Realidad avait convoqué une réunion pour tenter d’apaiser les tensions existantes avec des membres de la CIOAC, les paramilitaires en ont profité pour saccager l’école autonome et la clinique du caracol. Ils ont ensuite pris en embuscade un groupe de personnes revenant de travaux à l’extérieur de La Realidad et les ont attaquées à coups de machette et de fusil. Le compagnon Galeano, Votán et professeur de l’Escuelita, y a laissé la vie, assassiné.

Cette attaque est l’aboutissement de semaines de tensions provoquées par ce groupe paramilitaire, mais aussi d’années d’intimidations et d’agressions qui, si elles sont perpétrées par des groupes paramilitaires, sont planifiées et organisées par les partis au pouvoir, en particulier le PRI mais aussi le PAN et le parti vert écologiste qui servent les intérêts capitalistes des grands propriétaires terriens et des multinationales.

Toutes nos pensées vont à la famille de Galeano et à sa communauté, ainsi qu’au mouvement zapatiste qu’il est impératif de soutenir face à cette agression qui marque une nouvelle phase de répression du mouvement. Cette attaque est significative de la volonté de l’État mexicain de mettre fin de manière frontale à cette expérience d’autonomie. Conscient-e-s de la gravité de la situation, les zapatistes ont décidé de faire appel à l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération Nationale) pour se défendre contre cette politique de la terreur, digne des stratégies déployées lors du massacre d’Actéal commis par des paramilitaires en 1997. Cette décision prise sous la contrainte augure une période bien dure pour la résistance chiapanèque.

Nous dénonçons l’État mexicain, les partis au pouvoir et les capitalistes qui écrasent les luttes pour l’autonomie des peuples et nous appelons à soutenir le mouvement zapatiste dans la construction d’ « un monde où plusieurs mondes sont possibles ».

Alternative libertaire affirme son soutien inconditionnel au peuple zapatiste et à tous les peuples luttant pour leur émancipation, leur dignité, leur liberté.

Partout dans le monde, les États, bras armés des capitalistes, répriment les peuples et les personnes qui ne veulent pas se laisser diriger par un néolibéralisme mortifère.

Contre toutes les formes d’oppressions que génèrent les États et le capitalisme, Solidarité internationale !



Alternative Libertaire adhère à la Sexta [1]

L’EZLN et le mouvement zapatiste ont montré au cours de ces dernières décennies qu’il n’y avait pas de fatalité dans ce monde dominé par le néolibéralisme, les injustices et les gouvernements à la botte des capitalistes. Même les plus pauvres, les plus oublié-e-s, peuvent se lever et crier Ya Basta ! Assez ! Et choisir une autre voie, basée sur la justice, la démocratie, la dignité, la solidarité, l’égalité.

Ce qu’ont réussi à construire les zapatistes depuis la création de l’EZLN représente une source d’optimisme et d’inspiration pour tous ceux et toutes celles qui luttent pour un monde meilleur. Les conditions politiques, sociales, culturelles, ne sont pas les mêmes en France et au Chiapas, et n’appellent pas les mêmes réponses, mais un désir commun doit nous animer, comme partout sur cette planète : reprendre le contrôle de nos vies. Et sur ce plan là, les zapatistes sont un exemple.

Alternative Libertaire lutte depuis longtemps contre toutes les oppressions : capitaliste, étatique, patriarcale, raciste. Nous participons dans la mesure de nos capacités aux mouvements sociaux et aux luttes sur nos lieux de travail, et diffusons autant que possible nos idées communistes libertaires pour créer une société libre de toute forme de domination.

Depuis le soulèvement zapatiste, nous avons suivi avec intérêt et solidarité l’évolution de cette lutte, et l’avons diffusée dans les pages de notre journal. Mais nous n’avons jamais formalisé notre solidarité, ni n’avons participé aux rencontres et activités organisées par les zapatistes ou les mouvements de solidarité. Il est malheureusement difficile de s’engager sur tous les fronts. Mais aujourd’hui, alors que les conséquences économiques, sociales et écologiques du néolibéralisme se font de plus en plus dramatiques et irréversibles, il nous semble important de participer à la nouvelle dynamique que les zapatistes essayent d’impulser. C’est pourquoi nous avons décidé de rejoindre la Sexta Declaración de la Selva Lacandona.

Ces derniers mois, à l’occasion des 20 ans du soulèvement, nous avons participé dans différentes villes de France à des activités de solidarité en commun avec d’autres groupes et collectifs de soutien aux zapatistes, avec des débats publics, des repas de solidarité, et la participation à des rassemblements de soutien. Avec ces collectifs, nous tentons tant bien que mal d’apporter notre aide. Nous souhaitons ainsi diffuser la lutte zapatiste et les revendications d’autonomie des peuples indigènes du Chiapas et d’ailleurs, et exiger l’application des accords de San Andres, la libération des prisonniers politiques et la fin du harcèlement militaire et de la violence politique dont sont trop souvent victimes les peuples du Chiapas et du reste du Mexique.

En attendant l’occasion de rencontrer nos camarades zapatistes et de la Sexta, nous resterons attentifs à l’évolution de la situation dans les communautés zapatistes, et continuerons à nous mobiliser en solidarité.

Alternative libertaire, le 26 mai 2014

[1] Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone, lançant l’Autre Campagne, appelant à l’échange et la solidarité entre les luttes


http://alternativelibertaire.org/?Avec- ... tiste-pour
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Re: Mexique

Messagede denis le Mar 19 Aoû 2014 20:40

http://www.lavoiedujaguar.net/Entre-ombre-et-lumiere

(avec les vidéos)


Entre ombre et lumière
dimanche 15 juin 2014, par SCI Marcos
La Realidad, planète Terre.
Mai 2014.

Compañera, compañeroa, compañero,

Bonne nuit, bonsoir, bonjour,
quels que soient la géographie,
le temps et les manières qui sont les vôtres.

Bon petit matin !

Je voudrais demander aux compañeras, aux compañeros et aux compañeroas de la Sexta qui viennent d’ailleurs, et en particulier aux médias libres qui sont nos camarades, de faire preuve de patience, de tolérance et de compréhension devant ce que je m’apprête à dire car ce seront les derniers mots que je prononcerai en public avant de cesser d’exister ....
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
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Re: Mexique

Messagede Zoom le Mer 8 Oct 2014 07:55

Mexique : des pistoleros contre la protestation étudiante

Le Mexique est secoué par les révélations sur un massacre d’étudiant.e.s protestataires, le 26 septembre : 6 morts, 25 blessés et 38 disparus. On vient de retrouver les corps de 17 des disparus, exécutés vraisemblablement par des paramilitaires de mèche avec les pouvoirs publics.

Suite à l’attaque d’une manifestation d’étudiant.e.s mexicains dans le Guerrero par les forces armées de l’État, les organisations et associations qui soutiennent l’« Autre Campagne » en Europe manifestent leur solidarité.

Les nouvelles concernant les étudiant.e.s disparu.e.s sont alarmantes, puisque des corps ont récemment été retrouvés dans des fosses communes. Les témoignages convergent pour accuser les paramilitaires — de connivence avec les autorités locales — d’avoir commis ce massacre http://www.liberation.fr/monde/2014/10/ ... ts_1115687.




MESSAGE DE SOLIDARITÉ

Aux étudiant-es d’Ayotzinapa et leurs familles
À la Sexta
À la société civile
Aux médias alternatifs nationaux et internationaux


Compañer@s,

Nous avons appris le massacre contre les étudiant-es de l’École Normale Rurale d’Ayotzinapa et les disparitions qui ont eu lieu le vendredi 26 septembre de cette année à Igual, Guerrero.

De partout où nous sommes, nous nous solidarisons avec les étudiant-es et leurs familles y nous voulons leur faire savoir que nous sommes avec eux.

Nous dénonçons les différents niveaux de gouvernement (fédéral, étatique et local) responsables de cette attaque brutale de la marche pacifique des étudiant-es qui a eu comme conséquence 6 morts, 25 blessés et 38 disparus.

Nous exigeons la réapparition immédiate, et en vie, des disparus et l’arrêt immédiat du harcèlement et des persécutions des mouvements sociaux actuels.

Nous nous unissons aux mouvements sociaux du monde qui manifestent leur solidarité et leur soutien et qui luttent contre les mauvais gouvernements.

Ces mauvais gouvernements ne pourront pas écraser la dignité des peuples du monde.

Démocratie ! Liberté ! Justice ! pour tous les peuples du monde qui luttent.

Signatures :
• Alternative libertaire (France)
• Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte (CSPCL-France)
• Confédération nationale du Travail-F (CNT-France)
• Fédération Sud éducation (France)
• Union syndicale Solidaires (France)
• Comité de Solidarité avec les Indiens d’Amérique (CSIA-France)
• Centro de Documentación sobre Zapatismo (CEDOZ)
• Associació Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai, Barcelona
• ASSI (Acción Social Sindical Internacionalista)
• Mut Vitz 13, France
• Associazione Ya Basta ! Milano
• Adhesiva, espai de Trobada i Accio, Barcelona
• Comitato Chiapas " Maribel" - Bergamo, Italia
• Espoir Chiapas - Esperanza Chiapas
• Caracol Solidario, Besançon, France
• CGT - Estado español
• Tamerantong, Francia
• La Pirata
• Nodo Solidale (Italia y Mexico)
• Collettivo Zapatista Lugano, Suiza
• Nomads, (Bologna y Berlin)
• Colectivo de Aprendizaje y Enseñanza Zapatista Reino Unido
• Colectivo Zapatista, Manchester
• Grupo Solidaridad con Chiapas, Dorset
• Grupo Solidaridad con Chiapas, Edimburgo
• Grupo Solidaridad con México, Londres
• Grupo Solidaridad con los Zapatistas – Essex
• KIPTIK, Bristol
• Servicio de Traducción Zapatista Reino Unido
• Adhérent.e.s individuel.le.s

http://alternativelibertaire.org/?Mexiq ... -contre-la
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Re: Mexique

Messagede Antigone le Dim 12 Oct 2014 08:35

La rebellion égocentrée des anarchistes mexicains
Le M.A., 12/010/2014
http://monde-antigone.centerblog.net/3631-


Depuis quelque temps, dans un Mexique ravagé par la corruption et la guerre des cartels, et où les armes et les explosifs circulent, on assiste à un regain d'activité des milieux anarchistes. Au Chili aussi. Plusieurs attaques contre des bâtiments publics et autres symboles de l'Etat ont amené la police à pourchasser les anarchistes et à en mettre quelques uns en prison. Quatre d'entre eux ont commencé ce mois-ci une grève de la faim.

Ils (elles) ne combattent pas le capitalisme mais "l'autorité" et l'"oppression" qui n'en sont que des éléments. Il est vrai que tout système qui repose sur la contrainte a besoin de se doter d'un cadre juridique, d'un dispositif répressif, mais en s'en prenant à la forme, on ne remet en cause en aucune façon l'existence du fond. Si le capitalisme ne se résumait qu'à une apparence rigide et autoritaire, il serait vulnérable. Mais c'est un rapport social, un système complexe dont il faut comprendre les mécanismes économiques et socio-culturels si l'on veut avoir une chance d'en venir à bout.

On peut s'en prendre à un édifice gouvernemental, descendre une vitrine, brûler une voiture de police ou une quelconque représentation de l'Etat, cela provoquera l'activation des mesures punitives prévues par la loi et rien d'autre. On aura prouvé quoi ? Que la justice est implacable, que le système est policier, que la société est oppressive, autoritaire, débile ? On le savait déjà, merci. Quel sera le préjudice ? Ce ne sont que des accessoires décoratifs, ils ne constituent en rien des fondements de l'appareil d'Etat. A-t-on besoin de descendre le symbole machin ou la vitrine bidule pour exprimer un message et se faire comprendre ? Non. On peut prendre d'autres exemples plus extrêmes comme dégommer un patron, un haut-fonctionnaire, un représentant de l'ordre. On sait très bien que la fonction demeurera. Un autre prendre la place et exercera la dite fonction. Ce sont donc des actions inutiles. Elles le sont encore plus quand elles se payent entre quatre murs par du temps perdu, gaspillé, qui aurait pu servir à autre chose, par exemple aller vers les autres.

Alors évidemment, on peut hurler à l'absurde lorsqu'on apprend que l'un d'eux est en prison pour avoir mis le feu à un arbre de Noël qui avait le tort d'appartenir à Coca Cola. L'intention est désopilante, la réaction est haineuse et aberrante..., mais le capitalisme n'a pas d'humour et aucun penchant pour la comédie italienne. Alors pourquoi entreprendre ces actions si ce n'est pas pour faire rire ? Pour faire peur ? Même pas ! Le système instille une part de résistance et d'hostilité et il y répond toujours de la même façon, en isolant, en réprimant les individus qui ne l'acceptent pas et qui refusent de s'intégrer. Il exploite en même temps cette peur à son profit en se dotant d'un arsenal "antiterroriste" et en développant le marché très lucratif de la sécurité. Ainsi, il suscite une demande, il impose une offre. Il tire quelque chose de tout. On appelle ça de l'économie. Un mot que les anarchistes n'ont jamais essayé de comprendre.

Armée d'une rhétorique qui commence à dater, ils (elles) disent avoir agi pour hâter "la fin de toute autorité". Ils (elles) sont convaincu(e)s que ce but ne peut être atteint que par "l’attaque directe", sans avoir à compter sur un quelconque soulèvement de masse ou une révolution qu’ils (elles) ne veulent pas attendre les bras croisés. Leur seul credo est d'être en guerre contre l'Etat, d'imposer une guerre sociale pour empêcher la paix sociale. Leur action aurait elle pour but de "réveiller les consciences" ? Même pas. Au contraire, elle complique l'exposition au grand jour des militants révolutionnaires sur le terrain, dans les entreprises. Non, c'est aux autres anarchistes qu'ils s'adressent; c'est d'eux qu'ils réclament une solidarité. Ce monde qui les déçoit et les autres gens qui leur sont différents les intéressent beaucoup moins qu'eux. "Nous", "nous", "nous", comme ils (elles) le répètent dans leurs écrits, leur liberté, ce qui les unit et rien d'autre.

Et maintenant qu'ils (elles) sont emprisonné(e)s, c'est à la prison qu'ils (elles) s'en prennent puisqu'elle délimite leur horizon et leur réflexion. C'est à eux-mêmes qu'ils s'en prennent aussi en s'infligeant une grève de la faim qui n'est qu'une forme d'appel à la compassion (Pfff !). En se tapant la tête contre les murs au lieu de s'en affranchir par la pensée, ils (elles) démontrent que la prison est plus forte qu'eux (elles). Il ne leur reste plus qu'à se complaire dans un rôle d'insoumis(es) ou/et de victimes. D'ailleurs dans les publications où ils passent pour des héros, on peut lire des passages comme celui-ci: « Qu’aujourd’hui ils déportent, emprisonnent et assassinent nos compagnon-ne-s c’est la preuve irréfutable du réveil anarchiste, la meilleure preuve de vitalité et vigueur de notre théorie et pratique, le signe le plus indiscutable du rayonnement anarchiste » [camotazo.noblogs.org, 26/12/2013]. C'est de l'autosatisfaction imbécile. Si ça leur sert tant que ça, on a envie de leur dire d'y rester. J'arrête là mon commentaire sinon je vais m'énerver.

Ils (elles) se sont comportés comme s'ils (elles) voulaient apporter tout de suite une réponse définitive à un problème sans prendre la peine de lire la fin de l'énoncé et d'en comprendre le sens. Finalement ils (elles) ont tout faux. L'"action directe" revendiquée par ces anarchistes, mexicains, chiliens ou d'ailleurs, est une réaction puérile d'impatience, une révolte individuelle qui tourne le dos à la société, de l'aventure fantasmée par Zorro et les pirates des mers du sud, cartouchières croisées sur la poitrine, sans lien avec un mouvement réel ou une lutte collective. Aucune perspective ne s'en dégage jamais, si ce n'est de tenter de retarder au maximum le moment où la machine policière et judiciaire finira par les rattraper et anéantira leur liberté.

Ce genre de règlement de compte avec l'Etat dénote un mépris certain pour les "masses endormies". Cela rejoint le mode d'action des insurrectionnalistes, des élites substitutistes, des avant-gardes autoproclamées, et cela révèle une pensée aussi autoritaire que celle qu'ils (elles) sont censé(e)s combattre. Les anarchistes raisonnaient et agissaient de la même façon au XIXe siècle... et ils se trompaient déjà. Il n' y a pas pire erreur que d'avoir deux siècles de retard.
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Re: Mexique

Messagede pit le Jeu 6 Nov 2014 13:59

Mexico: Mario González García est libre !
Peu après minuit, ce vendredi 31 octobre 2014, Mario Gonzalez Garcia, arrêté le 2 octobre 2013 alors qu’il se rendait à la manifestation commémorant le massacre de Tlatelolco, est sorti libre de la tour médicale de Tetepan où il était incarcéré.
http://liberonsles.wordpress.com/

Communiqué de Mario González à propos de sa libération
Aux peuples du monde
Aux médias libres
À tous et à toutes les dépossédé-es et privé-es de liberté

Hier dans la nuit j’ai été libéré grâce à la toujours respectable et appréciable solidarité qui a fait trembler le despotisme et qui a aidé à ce que peu à peu la liberté trouve sa place bien qu’il nous manque encore de la déguster dans une totale plénitude, mais cela dépend de la construction du bien-être dans notre présent et de la lutte conjointe du peuple pour cette liberté à laquelle nous aspirons tant.

L’engagement, l’implication, la solidarité, le goût de ne pas respirer des airs contaminés par la misère et par l’oppression, mais des airs pleins d’amour, de respect, d’harmonie et de bien-être sont la force qui en finira avec l’exploitation de l’humanité par l’humanité, la force qui nous libérera tous et toutes de tous les types de chaînes et de grilles qui freinent notre bonheur.

Liberté pour tous et à toutes les séquestré-es par l’État !
Liberté pour Carlos, Amelie, Fallon, Fernando, Abraham et pour tous et toutes les prisonnièr-es anarchistes du monde !
Liberté pour Alvaro Sebastian Ramirez et pour les prisonniers du NOTAV !
Liberté pour tous ceux et toutes celles qui vivent enchaîné-es à cette misère brutale. De nous tous dépend l’abolition de l’exploitation et la transformation vers l’anarchisme ici et maintenant.

Anarchie, santé et révolution sociale !

Mario

http://liberonsles.wordpress.com/2014/1 ... iberation/

vidéo de Mario pendant sa libération la nuit du 31 octobre 2014.

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Re: Mexique

Messagede pit le Lun 10 Nov 2014 17:02

Manifestations violentes au Mexique après l'annonce du massacre de 43 étudiants
http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html
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Re: Mexique

Messagede pit le Dim 11 Jan 2015 14:51

Parole de l’EZLN pour le 21e anniversaire du début de la guerre contre l’oubli.
Sous-commandant Insurgé Moisés. Armée Zapatiste de Libération Nationale. Mexique.

31 décembre 2014 et 1er janvier 2015.

Compañeras et compañeros proches des étudiants d’Ayotzinapa assassinés et disparus par la faute du mauvais gouvernement et de ce système capitaliste :
Compañeras et compañeros du Congrès National Indigène :
Compañeras et compañeros et compañeroas de la Sexta du Mexique et du monde :
Compañeras et compañeros Base de soutien de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale :
Compañeras et compañeros commandants et commandantes, chefs du Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène-Commandement Général de l’EZLN :
Compañeras et compañeros miliciennes et miliciens :
Compañeras et compañeros insurgés et insurgées :
Compas :

Par ma voix parle la voix de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale.
Recevez tous, toutes et tout.e.s qui ont été et sont présents, le salut des hommes, des femmes, des enfants, des anciens et anciennes zapatistes.
Que soit bienvenu le pas, la voix, l’écoute, le regard, le cœur collectif d’en-bas et à gauche.
Nous avons comme invités d’honneur les familles de ceux qui nous manquent à Ayotzinapa, au Mexique et dans le monde.
Nous vous remercions de tout cœur de l’honneur que vous nous faites en étant présents ici aux côtés des peuples zapatistes que nous sommes.
Vos silences et vos mots nous honorent également.
Votre douleur et votre rage nous rapprochent.
Nous, les hommes et les femmes zapatistes, ne perdons pas de vue ni ne refusons l’écoute de la peine et de la colère d’Ayotzinapa que nous montrent et parlent les proches.
La peine pour les morts et les disparus. La colère pour les mauvais gouvernements qui cachent la vérité et nient la justice.
Ce que nous savons et ce dont nous nous souvenons de cette lutte d’Ayotzinapa c’est que seulement comme peuples organisés nous trouverons la vérité.
Non seulement la vérité disparue à Ayotzinapa, mais aussi toutes les vérités qui ont été séquestrées, emprisonnées et assassinées dans tous les recoins de la planète Terre.
Sur cette vérité aujourd’hui absente nous pourrons construire la justice.
Parce que nous, hommes et femmes zapatistes, nous pensons qu’il ne faut plus avoir confiance dans les mauvais gouvernements qu’il y a partout dans le monde.
Ces mauvais gouvernements qui ne servent que les grands capitalistes.
Ces mauvais gouvernements qui ne sont que les employés du capital. Les contremaîtres, les majordomes et les caporaux de la grande hacienda capitaliste.
Ces mauvais gouvernements ne feront jamais rien de bien pour les peuples.
Peu importent toutes les paroles qu’ils peuvent dirent, ces gouvernements ne commandent pas, parce que le véritable Commandeur est le capitalisme néo-libéral.
C’est pourquoi il ne faut rien croire des mauvais gouvernements.
Tout ce que nous pouvons vouloir en tant que peuples nous devons le construire entre nous.
Tout comme les proches des assassinés et disparus d’Ayotzinapa construisent leur recherche de vérité et de justice.
Tout comme vous construisez votre propre lutte.
Nous voulons dire aux pères et mères des compagnons disparus de ne pas se fatiguer de lutter et de ne pas cesser de lutter pour la vérité et la justice pour les 43.
Cette lutte des proches d’Ayotzinapa est l’exemple et l’aliment que vous nous donnez, à nous, ceux qui veulent vérité et justice sur toutes les terres de la planète.
Elle veut que nous prenions exemple sur les papas et les mamans, délaissant la maison et la famille pour travailler et rencontrer d’autres familles qui connaissent les mêmes douleurs, rages et résistances.
L’espoir n’est pas dans un homme ou une femme individuellement, comme ils nous font croire en disant « votez pour moi » ou « venez dans cette organisation parce que nous allons gagner la lutte ».
C’est comme ça qu’ils disent.
Mais, quelle lutte ? Oh, nous savons que ce que eux veulent c’est arriver au Pouvoir et après ils oublient tout et tout le monde.
C’est pour ça qu’il vaut mieux que nous prenions exemple des proches d’Ayotzinapa dans la manière de nous organiser.
Il faut construire et faire grandir des organisations dans chaque lieux où nous vivons.
Imaginons comment pourrait être une nouvelle société.
Pour ça nous devons étudier comment nous sommes dans cette société dans la quelle nous vivons.
Nous, hommes et femmes zapatistes, nous disons que nous sommes dans une société où nous sommes exploités, réprimés, méprisés et dépouillés depuis des siècles par des patrons et des leaders, et jusqu’à maintenant, à la fin de 2014 et aux débuts de 2015, la société continue comme ça.
Et depuis lors ils ont voulu nous tromper en nous disant que eux, ceux d’en-haut, sont les plus cool et que nous, nous ne servons à rien.
Que nous sommes idiots et idiotes, comme ils disent.
Qu’eux savent penser, imaginer, créer, et que nous ne sommes que les péons de ce qu’ils font.
« Qu’ils aillent se faire foutre avec ça ! » « Ça suffit ! », comme nous avons dit nous, hommes et femmes zapatistes, en 1994, et nous avons alors dû nous gouverner de manière autonome.
C’est ainsi que nous le voyons, nous, hommes et femmes zapatistes, que cet effort dans le travail et dans la lutte avec révolte et dans la résistance avec dignité des proches des compagnons étudiants disparus, c’est qu’ils nous appellent à nous organiser pour qu’il ne nous arrive pas la même chose.
Ou pour que nous sachions quoi faire avant qu’il ne nous arrive la même chose.
Ou quoi faire pour que n’arrive jamais à personne ce qui leur est arrivé par la faute de ce système dans lequel nous vivons.
Parce que les proches d’Ayotzinapas l’ont très bien expliqué. En tant que bons professeurs les proches ont expliqué que le responsable du crime est le système par l’entremise de ces contremaîtres.
Et le système a aussi ses écoles de contremaîtres, de majordomes et de caporaux, et à ces écoles appartiennent les partis politiques qui ne cherchent que responsabilités, postes, même de petits postes.
C’est là que se préparent les serviteurs des mauvais gouvernements. Là ils apprennent à voler, à tromper, à imposer, à commander.
De là, sortent ceux qui font les lois, que sont les législateurs.
De là, sortent ceux qui obligent à obéir à ces lois avec violence, que sont les grands présidents, les moyens et les petits, avec leurs armées et leurs polices.
De là, sortent ceux qui jugent et condamnent ceux qui n’obéissent pas à ces lois, que sont les juges.
Et puis bon, on voit bien que ça n’a pas d’importance que ces contremaîtres, ces majordomes et ces caporaux soient des hommes ou des femmes, ni qu’ils soient blancs, noirs, jaunes, rouges, verts, bleus, cafés, ou n’importe quelle couleur.
Leur travail à ceux d’en-haut est de ne pas nous laisser respirer, nous, ceux qui sont en-bas.
Parfois celui qui ordonne de tuer a la même couleur de peau que celui qui est tué.
Parfois l’assassin et la victime ont la même couleur et la même langue.
Et ni le calendrier ni la géographie n’ont d’importance.
Ce à quoi nous fait penser la lutte des familles et camarades d’Ayotzinapa c’est que ceux qui séquestrent, assassinent et mentent sont les mêmes.
Que celui qui prêche le mensonge ne cherchera pas la vérité.
Que celui qui impose l’injustice ne rendra pas justice.
Et c’est que nous pensons que cela ne peut pas durer ainsi et toujours, de toutes parts et à tous les niveaux.
Et c’est ce que nous enseignent les proches d’Ayotzinapa, qu’il vaut mieux que nous nous cherchions et que nous nous trouvions, nous qui souffrons de cette maladie qu’on appelle capitalisme.
Par la main des proches d’Ayotzinapa nous cherchons les disparues qu’il y a dans tous les mondes que nous sommes.
Parce que les disparues et les assassinées de chaque jour et de chaque heure et de toute part ce sont la vérité et la justice.
Par la main des proches des 43 nous comprenons qu’Ayotzinapa n’est pas dans l’état mexicain du Guerrero, mais que c’est partout dans le mode d’en-bas.
Par leur main nous comprenons que l’ennemi commun au champ et à la ville c’est le capitalisme, non seulement dans un pays mais dans le monde entier.
Mais cette guerre mondiale capitaliste trouve dans tous les recoins des gens qui se révoltent et qui résistent.
Ces gens en révolte et en résistance s’organisent selon leur propre pensée, selon leur lieux, selon leur historie, à leur manière.
Et dans leurs luttes de révolte et de résistance ils apprennent à se connaître entre eux et ils trouvent des accords pour parvenir à ce qui est voulu.
Ils se connaissent mais ne se jugent pas entre eux.
Ils n’entrent pas en compétition pour voir qui est meilleur. Ils ne se demandent pas qui en a fait le plus, qui va devant, qui est l’avant-garde, qui commande.
Ce qu’ils se demandent entre eux c’est si il existe quelque chose de bien dans ce que fait le capitalisme.
Et comme la réponse qu’ils trouvent c’est que NON il n’y a rien de bien, mais tout au contraire, qu’il nous fait souffrir mille maux, il est donc logique que nous ayons mille formes de répondre à ce mal.
C’est à dire que la question devient : comment on fait pour se révolter contre le mal ? Comment on résiste pour que ce mal du capitalisme ne détruise pas ? Comment on fait pour recommencer à construire ce qui a été détruit de façon à ce que ça ne soit pas pareil mais mieux ? Comment se relève celui qui est tombé ? Comment retrouve-t-on le disparu ? Comment se libère le prisonnier ? Comment vivent les morts ? Comment se construisent la démocratie, la justice, la liberté ?
Il n’y a pas une seule réponse. Il n’y a pas de manuel. Il n’y a pas de dogme. Il n’y a pas de credo.
Il y a de nombreuses réponses, de nombreuses manières, de nombreuses formes.
Et chacun avance en regardant ses résultats et en apprenant de sa propre lutte et d’autres luttes.
Pendant que ceux d’en-haut s’enrichissent en paies, ceux d’en-bas s’enrichissent d’expériences de lutte.
Et, frères et sœurs, nous vous disons clairement que nous, les hommes et les femmes zapatistes, nous avons appris en nous regardant et en nous écoutant, et en regardant et écoutant le monde.
Ça n’a jamais été, ce n’est pas et ce ne sera pas par un ou une individu.e que nous viendra le cadeau de la liberté, de la vérité, de la justice.
Parce que finalement, amis et ennemis, la liberté, la vérité et la justice ne sont pas des cadeaux, mais des droits qu’ils faut conquérir et défendre.
Et ce sont les collectifs qui font ça.
Nous sommes les peuples, les femmes, les hommes et les autres du champ et de la ville nous sommes ceux qui devons prendre par la main la liberté, la démocratie et la justice pour une société neuve.
Voilà ce que nous proposent les pères et mères des camarades disparus.
De mille formes nous allons devoir lutter pour conquérir cette nouvelle société. Avec différents degré d’engagement nous allons devoir participer à cette société neuve.
Nous devons tous accompagner dans la lutte les proches d’Ayotzinapa dans la recherche de la vérité et de la justice, juste et simplement parce que c’est le devoir de n’importe qui étant d’en-bas et à gauche,
Et nous disons accompagner, parce qu’il ne s’agit pas de les diriger, de les manipuler, de les utiliser, de les mépriser.
Il s’agit de lutter à leurs côtés.
Parce qu’aucun être humain honnête ne peut se réjouir de cette douleur et de cette rage, de cette injustice.
Sœurs et frères proches des absents d’Ayotzinapa :
Les zapatistes, hommes et femmes, nous vous soutenons parce que votre lutte est juste et vraie. Parce que votre lutte doit être celle de toute l’humanité.
C’est vous et personne d’autres qui avez mis le mot « Ayotzinapa » dans le vocabulaire mondial.
Vous, avec votre parole simple. Vous sans autre caudillo que votre cœur endolori et indigné.
Et ce que vous avez montré nous a donné beaucoup de force et de courage à nous les gens simples d’en-bas et à gauche.
Parce que là-bas dehors ils se dit et se crie que seules les grosses têtes savent comment, que seulement avec des leaders et des caudillos, que seulement avec des partis politiques, que seulement avec les élections.
Et ils sont là dans leur cris sans s’écouter entre eux, sans écouter la réalité.
Et alors est apparue votre douleur à vous, votre rage à vous.
Et vous nous avez alors appris que c’était et que c’est aussi notre douleur, que c’était et que c’est aussi notre rage.
C’est pour ça que nous vous avons demandé d’endosser notre représentation en ces jours du Premier Festival Mondial des Résistances et révoltes contre le Capitalisme.
Nous désirons non seulement que soit atteint le noble objectif du retour en vie de ceux qui nous manquent encore.
Nous continueront également à soutenir de nos petits forces.
Comme zapatistes nous sommes sûrs que vos absents, qui sont les nôtre aussi, lorsqu’ils seront à nouveau présent ne s’émerveilleront pas tant de voir leurs noms repris dans bien des langues et en de nombreuses géographies. Pas plus que parce que leurs visages ont parcouru le monde. Ni parce que la lutte pour leur réapparition en vie a été et est globale. Ni parce que leur absence a fait tomber le mensonge fait gouvernement et dénoncé la terreur faite système.
Oui ils s’émerveilleront, mais en se rendant compte de la stature morale de leurs proches, de vous, qui à aucun moment n’avez laissé tomer leurs noms. Et que, sans se rendre, sans se vendre, sans faillir, vous avez continué à les chercher jusqu’à les retrouver.
Alors, ce jour ou cette nuit-là, vos absents vous donneront la même accolade que celle que nous, les hommes et femmes zapatistes, nous vous donnons maintenant.
Une accolade tendre, respectueuse, d’admiration.
Et en plus, nous vous donnons 46 baisés, un pour chacun des absents :
- Abel García Hernández
- Abelardo Vázquez Peniten
- Adán Abraján de la Cruz
- Antonio Santana Maestro
- Benjamín Ascencio Bautista
- Bernardo Flores Alcaraz
- Carlos Iván Ramírez Villarreal
- Carlos Lorenzo Hernández Muñoz
- César Manuel González Hernández
- Christian Alfonso Rodríguez Telumbre
- Christian Tomás Colón Garnica
- Cutberto Ortiz Ramos
- Dorian González Parral
- Emiliano Alen Gaspar de la Cruz.
- Everardo Rodríguez Bello
- Felipe Arnulfo Rosas
- Giovanni Galindes Guerrero
- Israel Caballero Sánchez
- Israel Jacinto Lugardo
- Jesús Jovany Rodríguez Tlatempa
- Jonás Trujillo González
- Jorge Álvarez Nava
- Jorge Aníbal Cruz Mendoza
- Jorge Antonio Tizapa Legideño
- Jorge Luis González Parral
- José Ángel Campos Cantor
- José Ángel Navarrete González
- José Eduardo Bartolo Tlatempa
- José Luis Luna Torres
- Jhosivani Guerrero de la Cruz
- Julio César López Patolzin
- Leonel Castro Abarca
- Luis Ángel Abarca Carrillo
- Luis Ángel Francisco Arzola
- Magdaleno Rubén Lauro Villegas
- Marcial Pablo Baranda
- Marco Antonio Gómez Molina
- Martín Getsemany Sánchez García
- Mauricio Ortega Valerio
- Miguel Ángel Hernández Martínez
- Miguel Ángel Mendoza Zacarías
.-Saúl Bruno García
.- Julio César Mondragón Fontes
.- Daniel Solís Gallardo
.- Julio César Ramírez Nava
.- Alexander Mora Venancio
- Compas, tous, toutes, et tout.e.s : Vous êtes ici avec nous, les frères et les sœurs des peuples originaires qui luttent dans la grande entente que l’on nomme Congrès National Indigène. Depuis plus de 500 ans nous nous sommes cherchés comme peuples originaires sur les chemins de la révolte et de la résistance, Depuis plus de 500 ans ont été la douleur et la rage et la nuit sur notre chemin. Depuis plus de 500 ans notre acharnement a été de conquérir la liberté, la vérité et la justice. Depuis plus de 18 ans nous nous sommes rencontrés en tant que Congrès National Indigène par la main de la défunte Commandante Ramona. Depuis lors nous avons essayé d’être les élèves de son savoir, de son histoire, de son acharnement. Depuis lors nous révélons, ensemble, l’avancé du funeste carrosse du capitalisme sur nos os, notre sang, notre histoire. Et nous nommons l’exploitation, la spoliation, la répression et la discrimination. Et nous nommons le crime et le criminel : le système capitaliste. Mais pas seulement, avec nos os, notre sang, notre histoire aussi, nous nommons la révolte et la résistance des peuples originaires. Avec le Congrès National Indigène nous levons la digne couleur de la terre dont nous sommes. Avec le Congrès National Indigène nous avons appris que nous devons savoir nous respecter, que nous aurons tous notre place dans nos revendications. Nous comprenons qu’en ce moment le plus urgent est la vérité et la justice pour Ayotzinapa. Aujourd’hui le plus douloureux et le plus indignant c’est que les 43 ne sont pas avec nous. Nous ne voulons pas que demain il nous arrive la même chose, c’est pour ça que nous en parlons ici dans nos peuples, nos nations, nos quartiers et tribus. Nous appelons nos peuples à ne pas permettre qu’ils continuent à nous tromper avec de misérables miettes, seulement pour nous maintenir muets et que les Commandeurs continuent à s’enrichir à nos frais. Nous unissons nos rages et nous organisons et luttons dignement sans nous vendre, sans nous rendre et sans faillir pour nos prisonniers politiques, qui pour avoir lutter contre les injustices dans lesquelles nous vivons sont en prisons. En tant que peuples originaires nous nous battons pour ce qui est notre droit, nous savons comment faire cela, ainsi que nous l’ont enseigné nos trisaïeuls qu’ils n’ont pu achever en tant qu’originaires que nous sommes de ces terres. C’est pour ça que nous existons dans tant de langues, parce qu’ils surent, nos aïeux, comment ne pas se laisser achever, maintenant c’est à notre tour. Nous devons tous dire NON aux transnationales. Dans nos peuples, nations, quartiers, tribus, nous devons tous penser à ce que nous allons faire, comment nous allons le faire, nous devons penser comment nous devons communiquer sur ce que nous font les mauvais gouvernements. Souhaitez que nous nous organisions et que nous veillions les uns sur les autres. Parce qu’ils vont vouloir nous acheter, ils vont nous offrir des miettes, ils vont nous offrir de petits postes. Ils vont chercher toutes les façons de nous diviser et de faire que nous nous battions et que nous nous tuions entre nous. Ils vont vouloir nous dominer et nous contrôler avec d’autres idées. Ils vont nous espionner et ils vont vouloir nous insuffler tous types de peurs. Et ils vont nous tendre mille pièges, de ceux qui nous feront tomber et arrêter de lutter pour notre peuple. Mais peut-être allons-nous permettre qu’ils continuent encore 520 ans à nous traiter comme leurs ordures ? Nous voulons seulement vivre en paix, sans exploitation de l’homme par l’homme, nous voulons l’égalité entre hommes et femmes, le respect de la différence, et que nous décidions ensemble de notre destin, le monde que nous voulons au champ et à la ville. Certainement sommes-nous ceux qui sauront la meilleur façon de vivre que nous voulons différente de celle qu’ils nous imposent. Nous, les hommes et les femmes zapatistes, nous voulons demander aux peuples originaires du Congrès National Indigène qu’ils embrassent les proches d’Ayotzinapa en les recevant sur leurs territoires. Nous leur demandons d’inviter leurs pas et leurs cœurs. Nous leur demandons pour eux de nous faire l’honneur de leur parole et de leur écoute. Grande est la sagesse qui habite dans les cœurs des peuples originaires, et elle grandira plus en partageant la parole de la douleur et de la rage avec ces personnes. En tant que gardiens et gardiennes que nous sommes de la terre mère, nous savons bien que notre pas est long et qu’il nécessite de la compagnie. Il y a encore tant à marcher et nous ne pouvons pas nous arrêter. Nous continuerons donc à avancer. En tant que peuples originaires nous connaissons bien la terre, nous travaillons la terre mère, vivons de ce qu’elle nous donne, sans que nous n’exploitions. Nous veillons, nous aimons et nous reposons en paix en elle. Nous sommes les gardiens et gardiennes de la terre mère. Avec elle nous pouvons tout, sans elle tout se meurt inutilement. Comme peuples originaires notre heure est venue maintenant et à jamais.
- Compañeras, compañeros et compañeroase de la Sexta nationale et internationale : Ces jours-ci, en étant là ou en n’y étant pas, a été réalisée un échange qui n’est qu’un pas de plus que nous devons faire ensemble en tant que Sexta et chacun en son propre espace de lutte, à sa façon, avec son histoire. Parfois l’histoire qui avance nous met face à quelque chose qui nous unit, sans que compte la géographie où marchent nos rêves et sans que ne compte le calendrier de notre lutte. Ayotzinapa a été un point où nous nous sommes réunis. Ça ne suffit pas. Nous travaillons, nous nous organisons et nous luttons pour nos camarades disparu.e.s et nous luttons pour nos prisonnier.e.s. Nous formons un tourbillon de vents dans le monde, pour qu’ils nous rendent nos disparus vivants. Oui nous ne formons qu’un. Nous ne sommes qu’un en tant qu’êtres humains, mais il y a quelques bêtes qui nous font disparaître, ce sont les capitalistes. Nous ne formons qu’une vague et nous enveloppons ces bêtes et nous noyons ces méchants qui nous ont fait tant de mal dans le monde. Nous comptons les uns pour les autres comme nous l’enseigne les proches d’Ayotzinapa. Sans repos comme eux, sans en profiter pour en remettre une couche pour d’autres intérêts. Compañeros et compañeras, enlevons de nos têtes le mauvais sens du mot « profiter ». Nous pensons au bon sens du mot, nous profitons de notre bien commun. Nous avons bien vu le mal que font ceux qui ont profité en nous exploitant. Et toujours ils nous font disparaître, nous torturent, nous emprisonnent. Liberté, justice, démocratie et paix est notre destinée. Il est temps maintenant que nous les pauvres du monde commencions à construire un autre monde plus juste, où nous laissions prêtes les générations qui n’ont pas permis que revienne le sauvage capitalisme néo-libéral. Nous entendons le cri des 43 camarades jeunes étudiants, qui nous disent « cherchez-nous et trouvez-nous, ne permettez pas qu’ils couvrent notre cri, nous les 43 qui sommes les mêmes que vous, qui fumes privés de notre liberté, qui voyons si vous luttez pour nous et si vous ne luttez pas, ça veut dire que vous ne lutterez pas pour ce qui va arriver d’autres aux vôtres ». Le cri des 43 camarades nous dit « aidez, accompagnez, luttez, organisez, travaillez, bougez avec nos proches, qu’on laisse seuls maintenant qu’approchent les élections, c’est ce qui fait qu’on nous oublie ». Nous ajoutons aux luttes que nous avons, la lutte pour les disparus et disparues. Nommons les absents. Signalons clairement le crime. Signalons le criminel. Les proches d’Ayotzinapa ont nourrit notre force de révolte et de résistance, ils ont ouvert nos yeux un peu plus et ont fait grandir notre digne rage. Eux sont en train de montrer un chemin et nous disent que donner leur vie ne compte pas pour eux si c’est nécessaire pour leurs disparus. Et ils nous montrent également qu’il faut nous organiser, nous tous qui avons des disparus et aussi ceux qui n’ont pas encore de disparus, mais qui vont en avoir si nous ne nous organisons pas, parce que c’est comme ça que fonctionnent les narco-gouvernements. Ils nous montrent qu’il faut lutter, que ça n’a pas d’importance si nous n’apparaissons pas dans les médias de communication à gages, ce qui compte c’est la vie et qu’il n’y ait plus de morts et de disparus. Ils nous montrent qu’il est temps de nous organiser. Qu’il est temps que nous décidons, nous, de notre destin. Comme ça, aussi simple que compliqué. Parce que ça demande organisation, travaille, lutte, révolte et résistance. Seulement avec des mouvements et des organisations, nous, ceux d’en-bas, pourrons nous défendre et nous libérer.
- Compañeras et compañeros de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale : Ce fut une année difficile. La guerre continue contre notre volonté de paix. Le Commandeur continue à vouloir tuer notre liberté. Le mensonge continue de vouloir cacher notre acharnement. Notre sang et notre mort continuent à abonder dans nos montagnes. Comme depuis un bon bout de temps, la douleur et la mort qui avant n’étaient que pour nous continuent de s’étendre à d’autres partie et touchant d’autres du champ et de la ville. L’obscurité se fait plus ample et pesante sur le monde qui touche chacun de nous. Oui nous le savions. Oui, nous le savons. C’est pour ça que nous nous sommes préparés durant des années, des décennies, des siècles. Notre regard ne porte pas seulement au plus près. Il ne porte pas seulement sur le présent, ni non plus sur notre seul sol. Nous regardons loin dans le calendrier et la géographie et ainsi nous nous pensons. Nous nous unissons à toujours plus d’autres par la douleur, mais aussi par la rage. Parce que maintenant et depuis longtemps, nous voyons que dans bien des recoins s’allument des lumières. Lumières de révolte et de résistance. Parfois petite comme la nôtre. Parfois grandes. Parfois elles tardent. Parfois seulement par une étincelle qui s’éteint rapidement. Parfois elles tiennent et tiennent, sans s’éteindre dans la mémoire. Et de toutes ces lumières on devine que le lendemain qui vient sera très différent. Oui, nous le savions il y a 21 ans, il y a 31 ans, il y a 100 ans, il y a 500 ans. Oui, nous savons que nous devons lutter chaque jour, à toute heure, en tous lieux. Oui, nous savons que nous ne nous rendrons pas, que nous ne nous vendrons pas et que nous ne faillirons pas. Oui, nous savons que manque ce qui manque.
- Compas, tous, toutes, tout.e.s : Ces prochains jours, semaines, mois, nous ferons connaître plus de nos paroles, de notre pensée sur comment nous voyons le petit monde et le grand monde. Ce seront des paroles et des pensées difficiles tant elles sont simples. Car nous voyons clairement que le monde n’est plus le même qu’il y a 100 ans, et bon même plus le même qu’il y a 20 ans. En tant que zapatistes que nous sommes, bien que petits et petites, nous pensons le monde. Nous l’étudions dans ses calendriers et ses géographies. La pensée critique est nécessaire à la lutte. Théorie disent-ils de la pensée critique. Pas la pensée fainéante, qui se conforme à ce qui existe. Pas la pensée dogmatique, qui se fait Commandeur et impose. Pas la pensée tricheuse, qui argumentent à coup de mensonges. Mais la pensée qui interroge, qui questionne, qui doute. Pas même dans les conditions les plus difficiles il ne faut abandonner l’étude et l’analyse de la réalité. L’étude et l’analyse sont aussi des armes pour la lutte. Mais ni seulement la pratique, ni seulement la théorie. La pensée qui ne lutte pas, ne fait rien de plus que du bruit. La lutte qui ne pense pas, répète les erreurs et ne se lève plus après être tombée. Et lutte et pensée s’unissent dans les guerrières et guerriers, dans la révolte et la résistance qui secouent aujourd’hui le monde bien que son bruit ne soit silencieux. Nous pensons et nous luttons, nous, les hommes et les femmes zapatistes. Nous luttons et nous pensons au sein du cœur collectif que nous sommes.
- Compañeras, compañeros, compañeroas : Il n’y a pas un unique chemin. Il n’y a pas un pas unique. Tous ceux qui luttent n’ont pas la même manière de le faire. Le marcheur n’est pas un. Les temps et les lieux sont divers et nombreuses les couleurs qui brillent en-bas et à gauche sur la terre qui souffre. Mais le destin est le même : la liberté. La Liberté. LA LIBERTÉ.
- Compañeros, compañeras, compañeroas : Sœurs et frères : 21 ans après le début de notre guerre contre l’oubli, telle est notre parole :

VÉRITÉ ET JUSTICE POUR AYOTZINAPA !
VÉRITÉ ET JUSTICE POUR LE MEXIQUE ET LE MONDE !
QUE MEURT LA MORT QU’IMPOSE LE CAPITALISME !
QUE VIVE LA VIE QUE CRÉE LA RÉSISTANCE !
POUR L’HUMANITÉ ET CONTRE LE CAPITALISME !
RÉVOLTE ET RÉSISTANCE !

Depuis les montagnes du Sud-Est Mexicain.
Pour le Comité Clandestin Révolutionnaire Indigène-Commandement Général de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale.
Sous-commandant Insurgé Moisés.
Mexique, janvier 2015

http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2015 ... nt-moises/
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Re: Mexique

Messagede pit le Jeu 15 Jan 2015 16:39

CHIAPAS : Appel à la Solidarité avec San Sebastian Bachajon

Appel du Congrès National Indigène à la Solidarité avec le terrain communal de San Sebastian Bachajon

À la Sexta Nationale et Internationale
Aux peuples du Mexique et du Monde


Le 21 décembre dernier, nos frères et sœurs, des femmes, des hommes et des enfants de la communauté indigène tseltal de San Sebastián Bachajón ont récupéré leurs terres. Ce sont des terres d’une grande richesse naturelle qui se trouvent à l’entrée des Cascades d’Agua Azul ; des terres dont le mauvais gouvernement a essayé de les expulser afin d’imposer ses projets de mort. Mais nos frères, qui connaissent bien le gouvernement, savent qu’il veut les faire disparaître en tant que peuples et communautés indigènes . Ils n’ont jamais permis ni ne permettront que le mauvais gouvernement construise ses hôtels et ses autoroutes, qu’il appelle prétentieusement le Cancún du Chiapas.

Par des menaces de groupes armés et par le biais d’ordres d’appréhension, il a essayé d’arrêter la défense digne et nécessaire que mènent nos frères [de Bachajon]. Comme si ne lui suffisait pas la douleur qu’il a déjà causée, aujourd’hui, 9 janvier 2015, vers 6h30, environ 800 policiers de l’État ont envahi le campement de nos frères. Ont suivi une expulsion violente et la disparition pendant quelques heures de huit membres de la communauté.

Nous rendons responsables de toute agression contre nos frères et sœurs les trois niveaux du gouvernement [municipal, fédéral et de l’État] parce que ce sont eux qui dirigent les attaques à l’encontre de nos frères et à l’encontre du peuple mexicain. Nous connaissons bien ces leaders paramilitaires qui ont un nom et un prénom, ce sont Enrique Peña Nieto, Manuel Velasco Coello et ses assistants tels que Leonardo Guirao.

Nous, le Congrès National Indigène, lançons un appel à tous les compagnons et compagnonnes qui cheminent et ont cheminé avec nous à rester attentifs face à la difficile situation que les frères du terrain communal de Bachajón sont en train de vivre aujourd’hui. Nous lançons un appel à nous solidariser selon nos temps et nos géographies avec nos frères de Bachajón et avec d’autres peuples et communautés qui forment le Congrès National Indigène. Nous avons pu constater ces jours-ci l’escalade des agressions de la part du mauvais gouvernement contre ceux qui participent au CNI [Congrès National Indigène]. Nous ne pouvons pas laisser dans l’oubli l’agression qu’ont subie les frères qui revenaient du Premier Festival Mondial des Résistances et des Rébellions contre le Capitalisme.

Ils prétendent nous faire peur, nous incarcérer comme ils l’ont fait avec nos frères Yaquis, nous faire disparaître comme ils l’ont fait avec nos frères d’Ayotzinapa, nous assassiner comme ils l’ont fait avec nos frères nahuas de Santa María Ostula, et nous réprimer comme aujourd’hui ils le font avec nos frères tseltales.

Nous leurs disons une fois pour toutes que nous n’allons pas cesser notre lutte pour la vie et contre le capitalisme.
« Plus jamais un Mexique sans nous »
Congrès National Indigène
Mexique 9 janvier 2015.



Dernier communiqué urgent du terrain communal de San Sebastián Bachajón
Par le biais d’une série d’actions planifiées pour récupérer les terres et la cassette de péage qui le mauvais gouvernement nous a expropriés le 9 janvier dernier en utilisant la force publique, nous avons procédé ce dimanche 11 janvier 2015 au blocage du carrefour des cascades d’Agua Azul.

Face à cette action le gouvernement [de l’État du Chiapas] de Manuel Velasco Coello a donné l’ordre aux forces de police de nous réprimer et de dissoudre le blocage, en usant de balles de gomme et de balles réelles qui ont laissé deux compagnons blessés.

Nous émettons ce communiqué afin de vous faire connaître les faits, d’exiger le repli de la force publique et l’arrêt de la répression contre les peuples indigènes qui luttent contre le pillage des mauvais gouvernements, ainsi que d’appeler à votre solidarité envers nos frères.

Nous sommes conscients que les prochaines heures sont cruciales, la situation de tension s’accroît du fait que les forces de l’ordre continuent d’être présentes dans la zone en nous intimidant et en nous harcelant.

Terrain communal de San Sebastián Bachajón

Ndt : Selon certains médias libres, en réponse aux faits qui ont eu lieu à San Sebastián Bachajon, une caravane solidaire d’accompagnement composée d’adhérents nationaux et internationaux à la Sixième déclaration de la Forêt Lacandone partira en direction de San Sebastián Bachajón dans les prochaines heures.

Ce que nous vous proposons de manière rapide et solidaire est, comme la dernière fois, d’envoyer ce petit texte aux mauvaises autorités dont voici les mails :
secretario@segob.gob.mx
ofproc@pgr.gob.mx
secparticular@chiapas.gob.mx
secretario@secgobierno.chiapas.gob.mx
raciel.lopez@pgje.chiapas.gob.mx

Texte à envoyer en espagnol :
Desde (mettre le lieu d’envoi, par exemple, Francia)
Exigimos al Gobierno del Estado de Chiapas a Cargo de Manuel Velasco Coello ponga fin a las agresiones de las que están siendo objeto en este momento los hombres, mujeres y niños del ejido de San Sebastián Bachajón. Nos hemos enterado de la ultima agresión que sufrieron el día 11 de enero 2015 en donde la fuerza publica emprendió una balacera dejando a dos personas heridas, ante estos hechos exigimos se garantice la vida e integridad física y psicológica de las mujeres, hombres y niños del ejido de San Sebastián Bachajón, que la fuerza publica se retire de la zona a fin de evitar que haya mas heridos. Exigimos el respeto a la autonomía y libre determinación del pueblo indígena de San Sebastián Bachajón de acuerdo al artículo 2 de la Constitución Política de los Estados Unidos Mexicanos, el Convenio 169 de la Organización Internacional del Trabajo y los Acuerdos de San Andrés Sakam Chem de los Pobres.
(signature, organisation, collectif, individu)

Voici la traduction du texte proposé :
Nous exigeons du gouvernement du Chiapas et de son gouverneur, Manuel Velasco Coello, qu’ils mettent fin aux agressions qui visent en ce moment les hommes, femmes et enfants du terrain communal de San Sebastián Bachajón. Nous avons été informés de la dernière agression qu’ils ont subie le 11 janvier dernier, lors de laquelle les forces de l’ordre ont usé de balles réelles, laissant deux blessés. Face à ces faits, nous exigeons que soient garanties la vie et l’intégrité physique des femmes, des hommes et des enfants du terrain communal de San Sebastián Bachajón, nous exigeons aussi que les forces de l’ordre se retirent de la zone afin d’éviter qu’il y ait de nouveaux blessés. Nous exigeons le respect de l’autonomie et du droit à la libre détermination du peuple indigène de San Sebastián Bachajón, en accord avec l’article 2 de la constitution des États-Unis du Mexique, avec la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail relative aux peuples indigènes et avec les Accords de San Andrés Sakam Chem de los Pobres.

Traduit par Les trois passants/correction Myriam et Valérie

Sources ( medias libres) :
Llamado del CNI a la solidaridad con San Sebastián Bachajón
http://enlacezapatista.ezln.org.mx/2015 ... -bachajon/
video-comunicado urgente de los ejidatarios de Bachajon adherentes a la sexta+ photos
http://komanilel.org/2015/01/12/video-c ... -bachajon/
+ de 50 organisations et individus dénoncent les attaques contre les comp@s de bachajon
http://espoirchiapas.blogspot.mx/2015/0 ... vidus.html

→Chronologie des faits
https://liberonsles.wordpress.com/2015/ ... -bachajon/


https://liberonsles.wordpress.com/

Comunicado Bachajón 11 de enero 2015
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Re: Mexique

Messagede Zoom le Jeu 12 Mar 2015 15:25

Samedi 21 mars à Paris

Soirée de soutien à la tournée d’Ayotzinapa en Europe

Le 26 septembre 2014, une effroyable répression s’abattait sur les étudiants mexicains de l’école normale rurale d’Ayotzinapa (Guerrero) : 3 morts, des dizaines de blessés, et 43 étudiants portés disparus toujours aujourd’hui. Depuis lors, une mobilisation gigantesque est née au Mexique et un peu partout dans le monde pour leur réapparition, obtenir toute la lumière sur ce qui s’est passé, et mettre bas au système étatique et criminel responsable de la répression.

Dans le cadre d’une initiative lancée par la Sexta à l’issue du Festival mondial des résistances et des rébellions, organisé fin décembre dernier au Mexique par les zapatistes et le CNI (Congrès National Indigène), une tournée en Europe des compañer@s de la lutte d’Ayotzinapa est en préparation ! Elle démarrerait mi-avril, et passerait par une vingtaine de villes d’Europe.

Avec la solidarité de tous, collectifs, associations, organisations et personnes indépendantes des structures officielles et des partis politiques, Paris s’apprête ainsi à accueillir début mai une délégation de quatre représentants de ce mouvement de résistance : une mère et un père de famille d’étudiants disparus, un élève de l’École Normale Rurale, et un compagnon du Centre de Droits Humains « Tlachinollan », de la Montagne du Guerrero.

En donnant la parole aux proches des disparus, cette tournée se veut avant tout un espace de rencontre, de débat et de réflexion en bas à gauche, afin de soutenir Ayotzinapa face aux tentatives du gouvernement mexicain de mettre un terme à leur lutte, mais aussi afin de tisser plus de liens avec les luttes menées, ici et ailleurs contre les violences policières, l’oppression du capitalisme, l’impunité et la corruption étatiques.

Pour préparer cette tournée à l’échelle parisienne, vous êtes tous les bienvenus à la soirée de soutien à la tournée d’Ayotzinapa en Europe :

*Samedi 21 mars à la CNT, 33 rue de Vignoles 75020 Paris, à partir de 18h*

Les fonds collectés seront destinés à couvrir les frais de transport des compas d’Ayotzinapa et l’organisation de la tournée début mai à Paris.

Solidairement on se dit à samedi 21 mars !

Coordination des Collectifs-Paris pour Ayotzinapa

http://www.alternativelibertaire.org/?S ... -tournee-d

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Re: Mexique

Messagede pit le Jeu 30 Avr 2015 13:30

Communiqué international
Halte au harcèlement contre Mario González

Aux médias libres
Aux peuples du monde
Aux individualités subversives

Les collectifs, organisations, groupes et individus signataires de ce communiqué, exprimons notre entière solidarité à Jorge Mario González García qui a été à nouveau pointé du doigt par les autorités de l’Université Nationale Autonome du Mexique [UNAM] le 8 avril dernier dans un communiqué émis par le rectorat de cette université.

Celui-ci le désigne responsable des faits qui ont eu lieu au Collège de Sciences Humaines [CCH] Naucalpan le 8 avril 2015. Ces attaques et diffamations tant de la part des autorités universitaires que des autorités gouvernementales n’ont pas cessé depuis que Mario est sorti de prison, où il a été privé de sa liberté durant plus d’un an en raison de ses idées.

Nous considérons comme graves les accusations médiatiques et judiciaires lancées contre Mario, puisque c’est une nouvelle tentative de la part des autorités de l’UNAM pour monter une scène propice permettant de recommencer à réprimer et à utiliser comme bouc émissaire notre compagnon, ce qui s’est déjà produit par le passé. Nous exigeons donc l’arrêt des diffamations, de la persécution et du harcèlement contre Jorge Mario González García.

De plus, nous n’oublions pas le passif policier et de casseurs de grève (porril) des autorités universitaires de l’UNAM, complices de disparitions, de tortures, de meurtres, d’emprisonnements, d’arrestations et de persécutions à l’encontre des activistes étudiants tel que Mario.

Beaucoup parmi nous avons marché aux côtés de notre compagnon depuis qu’il a été en prison, et nous ne lâcherons rien jusqu’à ce qu’il soit tranquille, sans aucun type de pression contre sa personne, sa famille et ses proches. Nous restons attentifs et continuerons à parler de ce cas qui est déjà bien connu ailleurs dans le monde, puisqu’il représente un vrai exemple de l’arbitraire et de la répression menées par les autorités qui se sont obstinées à faire taire la critique estudiantine.

Halte au harcèlement contre Mario González !

Les trois passants, France
Fédération anarchiste (France, Suisse, Belgique)
Internationale des Fédérations anarchistes (IFA)
Caracol Solidario, Besançon, France
Mut Viz 13, France
Comité Tierra y Libertad, Lille, France
collectif grains de sable, France
Terre et Liberté pour Aurauco, France
Grupo Solidaridad con Chiapas de Dorset, Reino Unido
CSIA Nitassinan, France
Groupe de Soutien à Leonard Peltier, France
La Confederación General del Trabajo (CGT), Estado español
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ- Estado español
Plataforma Vasca de Solidaridad con Chiapas.
Txiapasekin, Estado español
ASSI (Acción Social Sindical Internacionalista)
Anarchist Black Cross Paris, France
Alternative Libertaire,Toulouse,France

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Re: Mexique

Messagede pit le Sam 13 Juin 2015 18:32

Ayotzina, boycott électoral et mise en place d’un conseil populaire
La municipalité de Tixtla, où est située l’école normale rurale d’Ayotzinapa, est en effervescence depuis le 30 mai dernier.
Dans cette région d’où sont originaires 14 des étudiants disparus d’Ayotzinapa, le palais municipal du chef-lieu avait été fermé par le mouvement de lutte le 21 octobre dernier et les autorités locales, liées au narco, expulsées des bâtiments officiels (le frère du président municipal de Tixtla, Jorge Vargas Alcaraz – Parti de la Révolution Démocratique était le chef local du cartel criminel “Los Rojos”).
Fatigués de la corruption et de l’impunité de la classe politique, les parents d’Ayotzinapa, qui promeuvent depuis des mois le boycott des prochaines élections, travaillent depuis un moment à la formation d’un conseil populaire municipal anti-partidaire á Tixtla, cette bourgade où, en 1732, est né Vincente Guerrero, héros de l’indépendance mexicaine.
Le samedi 30 mai 2015, les parents et les étudiants d’Ayotzinapa, ainsi que diverses organisations sociales, décidèrent de mettre en place une “Assemblée Permanente pour le boycott des élections” afin de coordonner les différentes actions de rejet des élections dans l’Etat du Guerrero. Cela, dans un contexte de répression croissante et de militarisation généralisée.
... http://cspcl.ouvaton.org/spip.php?article1028


SUR LES ÉLECTIONS : S’ORGANISER.
Aux compagnes-compagnons de la Sexta :
À celles et ceux en train de lire parce que ça les intéresse sans être de la Sexta :
Ces jours-ci, comme évidemment à chaque fois qu’il y a ce qu’ils appellent « processus électoral », nous entendons et nous voyons qu’ils ressortent que l’EZLN appelle à l’abstention, c’est à dire que l’EZLN dit qu’il ne faut pas voter. Ils disent ça et d’autres bêtises encore, ceux qui par paresse ont la grosse tête, qui n’étudient même pas l’histoire, ni même ne cherchent. Et ce jusqu’à faire des livres d’histoire et des biographies et se faire payer pour ces livres. C’est à dire qu’ils se font payer pour dire des mensonges. Comme les politiques.
Bien sûr, vous savez que ne nous intéressent pas, nous, ces choses que font ceux d’en-haut pour essayer de convaincre les gens d’en-bas qu’ils tiennent compte d’elles et eux.
Comme zapatistes que nos sommes nous n’appelons pas à ne pas voter, pas plus qu’à voter. Comme zapatistes que nous sommes, ce que nous faisons, chacun comme il peut, c’est de dire aux gens de s’organiser, pour lutter, pour obtenir ce dont ils ont besoin.
... http://cspcl.ouvaton.org/spip.php?article1034


Répression á Tlapa, appel á solidarité
CENTRE DES DROITS HUMAINS “TLACHINOLLAN”
LA POLICE FEDERALE TIRE SUR LA POPULATION DE TLAPA DE COMONFORT (GUERRERO), SUITE A UNE OPERATION POLICIERE INFRUCTUEUSE.
Tlapa de Comonfort, Guerrero, Mexique ; 7 juin 2015.
RELATION DES FAITS :
Ce 7 juin 2015, dans le contexte de la journée électorale, aux alentours de 14h30, deux patrouilles numérotées 1699 et 1566 de la police fédérale (PF) avec au moins 24 policiers à bord ont procédé à une perquisition arbitraire des bureaux de la Coordination des Travailleurs de l’Education de l’Etat du Guerrero (CETEG), situés dans le quartier “colonia Tepeyac” de la ville de Tlapa de Comonfort, à côté des bureaux de la délégation régionale des services éducatifs du Secrétariat de l’Education du Guerrero (SEG). Un groupe de professeurs fut alors violemment détenus, sans aucun ordre d’arrestation : 6 hommes, et parmi eux un mineur : Juan Sánchez Gaspar, Pablo Abad Díaz, Julián Ayerdi Chavelas, Raúl Sierra de Jesús, Francisco Ortega Vicente, Ángel Basurto Ortega, et deux femmes : Agustina Luna Martínez et Herlinda Iturbide Pinzón.
... http://cspcl.ouvaton.org/spip.php?article1035
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Re: Mexique

Messagede pit le Ven 11 Mar 2016 22:37

Au Mexique, pas besoin d’état d’urgence pour criminaliser les luttes

Le soir du 24 février, un événement culturel pour la libération des prisonniers politiques était organisé au squat la Okupache sur le campus de l’UNAM [1]. Vers 21h30, Jorge Emilio Esquivel Muñoz, alias « El Yorch », militant anarco-punk et résident du squat, accompagne sa compagne prendre le bus non loin de là. A l’arrêt de bus situé avenue Universidad, ils rencontrent deux amis avec lesquels ils discutent, quand tout à coup, débarque un van blanc aux vitres teintées, sans plaque d’immatriculation, duquel surgissent une dizaine d’hommes en civil, rasés, taillés comme des militaires. Ces hommes sautent sur Yorch, le frappent et le mettent à terre, le tirent dans le van, et menacent avec des armes de poings tous ceux qui essayent de défendre Yorch. La compagne de Yorch revînt alors à l’Auditorio où se déroulait la soirée pour prévenir les autres. Dans un premier temps, ils pensèrent tous que Yorch allait se faire séquestrer et qu’ils ne le reverraient certainement pas. Vers 2h du matin sa compagne reçut un coup de téléphone de la part de la PGR (Procuraduria General de la Republica), lui informant que Yorch avait été arrêté par la police. Ce n’est que le lendemain, par les journaux et médias télévisés, que la société mexicaine apprit que Yorch était accusé de trafic de stupéfiant, car les policiers qui l’auraient arrêté auraient découvert qu’il avait un sac à dos, ou une mallette (deux versions officielles se contredisent) contenant 50 petits pochons de cocaïne, 26 pastilles de psychotrope, 300 grammes de marihuana et 400 pesos en liquide.

Après 24h de Garde à vue, la police communique publiquement sur le transfet de Yorch vers une prison fédérale d’Oaxaca, à 10h de route de la ville de Mexico, alors qu’en en réalité il sera envoyé dans la direction opposée à la prison fédérale d’Hermosillo dans le nord, à environ 30h de route, sans même avoir pu consulter un avocat… Jamais un détenu, même appartenant au crime organisé, n’est transféré aussi rapidement à 1900km de chez lui. Mais la police sait bien que le fait de changer d’État oblige à trouver un avocat qui connait les lois en vigueur dans l’État en question, ce qui est clairement une stratégie pour empêcher la défense de se constituer rapidement. Au Mexique la vente de drogue est un crime fédéral, dans le cas de Yorch, la peine serait aggravé pour vente dans un établissement scolaire. Il risque 20 ans de réclusion.

Il est clair que Yorch est innocent et qu’il s’agit d’un montage policier. Devant juste faire un aller-retour afin de revenir au squat, Yorch n’avait ni mallette ni sac-à-dos sur lui ! A l’heure actuelle, les camarades de Yorch essaient d’obtenir les vidéos des caméras de surveillance situées sur les lieux de « l’interpellation ». Mais comme les vidéos démonteraient l’accusation, l’UNAM prétend que ses caméras sont hors-services…

En effet, l’arrestation de Yorch, anarco-punk et artisan, est un nouveau coup bas orchestré par la police et l’État mexicain afin de criminaliser les militants anarchistes mexicains et relancer le débat sur la récupération de l’Auditorio Che Guevara par l’UNAM [2] Ce n’est en rien une arrestation isolée.

L’Auditorio Che Guevara est un lieu autogéré occupé depuis le mouvement étudiant de 1999-2000 par différents groupes selon les époques, mais souvent d’orientations anarchistes. Depuis son ouverture il a subi le harcèlement policier, des attaques de « porros », l’acharnement médiatique organisée par l’UNAM, le gouvernement et les médias de masses. Cependant, la répression envers cet espace (mais aussi envers tout le milieu anarchiste mexicain) s’est faite plus intense ces dernières années. En 2011, Carlos Sinhué, militant étudiant travaillant aussi à l’Okupache avait été retrouvé tué. La police avait conclue à un règlement de compte entre dealers. Le 3 mars 2014, un commando d’une trentaine de gros bras de l’Ecole Normale de Teneria, d’obédience staliniste, avait débarqué en pleine nuit pour reconquérir le lieu et le remettre à la communauté étudiante (entendez leurs alliés « étudiants rouges »). Ce commando avait alors torturé toute la nuit les 6 personnes qui dormaient sur place, dont Yorch. Le lendemain, une foule d’individus et de collectifs solidaire avec l’Okupache avait forcé les portes et reprit le lieu, tandis que le commando fuyait par les portes de derrière… Cet événement avait suscité un défoulement médiatique et une campagne diffamatoire orchestré par l’UNAM pour expulser les squatteurs. Mais pour l’institution, difficile de faire intervenir la police sur le campus. Depuis 3 mois avant l’arrestation de Yorch, plusieurs militants avaient reçu des faux sms informatifs, ainsi que des appels d’intimidation et des mails vérolés. Pour certains, la police à même débarqué chez eux. Et proférer des menaces directes. Bref, l’arrestation de Yorch semble être une action de plus visant à réprimer les espaces autonomes et à justifier que pour le bien de la communauté étudiante de l’UNAM, il faille virer ces dealers de l’université.

Face à cette nouvelle vague de répression, nous faisons appel à la solidarité nationale et internationale pour dénoncer cette attaque à la communauté en résistance. Nous faisons aussi un appel à don, car compte tenu de l’ampleur de la procédure juridique, les frais de justice dépasserons le 200 000 pesos (10 000€).

« Nous réitérons une fois de plus que nous n’attendrons pas votre approbation pour être libre. Aucune agression sans réponse ! Liberté au compagnon Yorch ! Solidarité avec tous les prisonniers ! »

Okupache, Ciudad de México, le 1/03/2016


Notes

[1] l’UNAM est une université de Mexico qui a été le centre névralgique de nombre de mouvements sociaux au Mexique, c’est une des universités les plus grandes et les plus anciennes d’Amérique

[2] l’université tente en effet depuis plusieurs années d’obtenir l’expulsion du squat.

http://forum.anarchiste-revolutionnaire ... 90#p230190
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Re: Mexique

Messagede pit le Dim 9 Oct 2016 17:47

Mexique : Journée de lutte en prison ; Luis Fernando Sotelo, Fernando Bárcenas et Abraham Cortés en grève de la faim.
Miguel Peralta Betanzos entame un jeûne.

Depuis le 28 septembre les compagnons Fernando Bárcenas et Abraham Cortes, détenus à la prison préventive Nord, Luis Fernando Sotelo, détenu à la prison préventive Sud de la ville de Mexico et Miguel Peralta Betanzos dans la prison de Cuicatlán de l’état de Oaxaca ont débuté une journée de lutte anti-carcérale depuis l’intérieur de la prison.

Les trois compagnons à Mexico se sont déclarés en grève de la faim, alors que Miguel lui, entamera un jeûne.

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué signé par notre compagnon anarchiste Fernando Bárcenas et Abraham Cortés.

... https://liberonsles.wordpress.com/2016/ ... -betanzos/
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Re: Mexique

Messagede pit le Jeu 8 Déc 2016 23:40

Dernier communiqué du Chanti Ollin, Mexcio....

Après une expulsion violente le 22 novembre dernier, les différents collectifs composant le Chanti Ollin et leurs soutiens se mobilisent devant le bâtiment (Campement, retransmission de radio, festival de l’autogestion) en attendant une opportunité de reprendre le lieu.

Ville de Mexico Anahuac, Le 26 novembre 2016
Au peuple du Mexique et du Monde,
Au Conseil National Indigènes et à l’EZLN,
Aux organisations fraternelles ,
A nos camarades de lutte,
Aux Médias libres,
A 26 mois de la disparition de nos camarades normalistes d’ Ayotzinapa !
Au 5éme jour de la barricade culturelle, suite à la violente et injustifiée expulsion ordonnée par Mancera (Maire de Mexico) dans le cadre de sa politique de spoliation et de gentrification !

Le secrétariat du gouvernement de la ville de Mexico applaudit “la disposition du Chanti Ollin à dialoguer” après nous avoir dépouillé de tous les outils, équipements et matériels avec lesquels nous travaillons et créons quotidiennement cet effort d’autonomie
Pourquoi arrêter 26 jeunes et une enfant de 3 ans, en pleine assemblée d’une communauté autonome ?
Pourquoi voler et détruire un studio de télévision et de radio de médias libres, une boulangerie bio, une bibliothèque, un centre de santé alternatif, un atelier de bicy-machine, un atelier de graphisme populaire, un toit végétalisé, des toilettes sèches, une cantine collective, une salle de répétition musicale, un autel à nos croyances, un temazcal, un atelier de sérigraphie, un atelier de couture ?
Pourquoi une opération militaire, pour dépouiller ces collectifs qui se réunissent au Chanti ollin ?
Pourquoi un tank antiémeute, deux hélicoptères, 800 CRS et un groupe d’élite brisant les vitres du 2éme étage ? Pourquoi être accompagné des chaines de télévisions ?
Pourquoi braquer des jeunes déjà menottés ? Pourquoi leur voler leurs téléphones, ordinateurs et argent ? Pourquoi détenir un jeune musicien guatémaltèque ? Pourquoi emporter trois de nos chats ? Pourquoi ?
Parce que le Chanti Ollin est un centre culturel autonome depuis plus de 13 ans. Situé dans une maison, propriété, au début du siècle, d’un cacique, enrichit grâce à l’esclavage et la vente de personnes du Chiapas et du Guatemala. Une maison construite par des maçons, avec du matériel extrait par des mineurs.
Un bâtiment abandonné, car les riches meurent et ne savent plus ni où ni combien ils possèdent. Des bâtiments vides et abandonnés comme celui-ci, il y en a d’autres, pendant que des centaines de personnes dorment dans le froid, sur le trottoir devant la mairie de Mexico, et que les jeunes n’ont pas d’espace de développement et de construction communautaire.
Parce que ceux d’en haut et leurs fidèles contremaîtres comme Mancera et Peña Nieto, comme les députés et sénateurs et toute la classe dominante : juges et chefs de police entre autres, se sont alliés avec les grandes sociétés immobilières et les capitalistes voraces, pour continuer à piller le peuple avec leurs mégaprojets servant seulement à les enrichir. Comme l’aéroport à Texcoco, l’aqueduc dans la région Yaqui, comme les complexes touristiques à Bachajón dans le Chiapas, et toutes les grandes constructions de la ville, routes à deux étages, pont à dénivellement et autres projets comme les couloirs routiers du centre-ville et de Chapultepec. Ils ont assuré à Mancera leur soutien à sa candidature à la présidentielle et à Peña Nieto l’impunité après son sanglant mandat.

C’est pour ça qu’ils veulent en finir avec le Chanti Ollin, en tant que communauté et territoire. Pour cela, ils ont détruit nos biens. Biens, que nous avons réunis et créés grâce à notre honnête travail, sans demander un pesos à personne. Nous avons inventé nous-même nos outils. Ce sont nos instruments de musique, nos équipements de production radio et télévision, notre four à pain, nos poêles écologiques et tant d’autres choses dont on nous a dépossédé et qui, selon les témoignages des camarades arrêtés le jour de l’expulsion, sont désormais détruites.
Le paysage fait partie de la construction des territoires. C’est le mode dans lequel les communautés transforment leurs environnement et font de l’espace, comme le Chanti Ollin, non pas un domaine, ni une marchandise mais une terre, un territoire collectif de sens et de significations. Ce, non pas sous l’idée de propriété privée qui originellement signifie le dépouillement, mais sous le principe d’appartenance et d’appropriation du territoire à travers le travail, qui crée, construit, imagine et renforce dans une ville trop grise pour être rose.
Nous appelons la communauté consciente et indépendante à défendre cet espace collectif depuis la barricade culturelle à durée indéfinie. Nous invitons les musiciens, les peintres, les gens de théâtre, danseurs et au-delà à se solidariser de par leurs travaux pour défendre les espaces libérés.
Nous appelons à la solidarité, à dénoncer, à se prononcer, à rompre le cercle ! Pour que cette infamie et de nombreuses autres ne soient pas passées sous silence. Nous appelons à défendre les médias libres, l’autonomie et l’auto-détermination, à continuer de les construire, à conquérir plus de territoires, de consciences et de cœurs. A continuer de partager les connaissances. A ne pas se rendre, ni nous permettre de nous rendre.
Les collectifs du Chanti Ollin ont installé un campement face au bâtiment, embrassés par la fraternité de nombreux frères du Mexique et du Monde.
Nous allons émettre hors de notre studio, devant le mur qu’ils ont levé pour nous empêcher l’accès à nos outils de travail. Nous allons transmettre à côté des CRS maintenus dans la zone comme menace.
Nous vous invitons à nous accompagner dans cette lutte à travers votre présence. Et à distance, à construire des espaces d’autonomie dans n’importe quel endroit, qu’il s’appelle quartier, communauté, prison, favela, kilombo, comme nos frères du Congrès National Indigènes et l’Armée de Libération National Zapatistes nous l’ont enseigné. A ganar la consiga : el Chanti Ollin se queda !

¡ ! Comme la terre est à qui la travaille, une maison est à qui l’habite et la construit ¡ !
Le Chanti Ollin est un bien commun inaliénable, il ne sera jamais une propriété privée.
¡ ! Que vivent les espaces autonomes de travail autogérés ¡ !


P.-S.
vous pouvez signer la pétition de soutien sur
https://www.change.org/p/miguel-%C3...
Un appel à solidarité internationale est lancé.
Il est possible de les contacter : chantiollinmx@gmail.com et chantiollin.mexico@gmail.com

Pour en savoir plus sur le Chanti Ollin

https://www.youtube.com/watch?v=1Oy...

[https://chantiollinmx.wordpress.com/]

[https://www.facebook.com/mxchantiollin/?fref=ts]
[https://www.facebook.com/424RadioChantiOllin/?fref=ts]
[https://www.facebook.com/chantiollinmx/?fref=ts]

https://mars-infos.org/dernier-communiq ... ollin-1902
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Re: Mexique

Messagede pit le Jeu 12 Jan 2017 01:16

Le Mexique en crise après la hausse du prix de l’essence

Cinq personnes sont mortes dans les troubles, et plus de mille magasins ont été dévalisés.

Les manifestations contre une hausse brutale du prix des carburants ont dégénéré en scènes de chaos aux quatre coins du Mexique. Les déclarations du président Enrique Peña Nieto, jeudi 5 janvier, n’ont pas apaisé la colère de milliers de Mexicains qui se mobilisent, via les réseaux sociaux, plongeant le pays dans la crise.

Vingt des trente-deux Etats mexicains sont le théâtre d’un mouvement de protestation violent, depuis l’augmentation, le 1er janvier, de 20,1 % du prix de l’essence et de 16,5 % de celui du diesel. Si la situation s’est légèrement calmée, vendredi, jour de l’Epiphanie, vols collectifs et actes de vandalisme se sont multipliés les jours précédents. Jeudi, deux jeunes ont été tués par balles par des inconnus au cours d’un affrontement entre 2 000 manifestants et la police sur une route d’Ixmiquilpan, dans l’Etat d’Hidalgo (centre), portant à cinq le nombre de morts au niveau national.

Le même jour dans la ville de Monterrey (nord-est), poumon économique du Mexique, des casseurs ont saccagé la façade du Palais du gouverneur, alors que dans l’Etat de Veracruz (sud), des centaines d’habitants prenaient d’assaut des magasins de literie, d’électronique ou d’électroménager. Vendredi, 139 personnes ont été détenues pour les mêmes délits dans l’Etat du Chiapas (sud-est), et des barrages ont été montés sur les routes dans neuf Etats.

... http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... Aa1qGPT.99
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Re: Mexique

Messagede pit le Mer 12 Avr 2017 01:05

Radio : La situation au Mexique Mars 2017
l’Egregore

Claudio Albertani, chercheur et écrivain italien, vit au Mexique depuis 26 ans. De nombreux textes de lui sur le Mexique se retrouvent sur les sites Internet de l’OCL, Divergences, la voix du jaguar, Infokiosques…. Certains de ses textes ont été sélectionnés dans un livre, Chroniques de barbarie et de résistance, paru aux Editions du Monde libertaires en 2013.

Des camarades poitevins ont profiter de leur séjour au Mexique pour lui demander de dresser un tableau de la situation au Mexique en ce début 2017.

. 1 ère partie : http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1947
. 2ème partie : http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1949
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