Grèce

Re: Grèce

Messagede Antigone le Mar 23 Juin 2015 16:56

"La dernière proposition grecque ne touche pas aux retraites complémentaires pour les plus pauvres, mais prévoit leur remplacement par un "revenu minimum garanti" en 2020. Aujourd'hui, ce complément concerne 230.000 personnes de plus de 65 ans qui touchent entre 50 et 250 € supplémentaires par mois. La proposition prévoit de couvrir le maintien des pensions par des hausses de cotisations de 3,9 %, la hausse des contributions santé des retraités de 4 % à 5 %, une contribution des retraites complémentaires à 5 % et la suppression des départs anticipés à la retraites. Les salariés seront donc mis à contribution. Par ailleurs, le gouvernement grec a reculé sur le relèvement de 10 points de la TVA sur l'alimentation. Il a également été décidé de relever l'impôt sur le revenu dès 30.000 € de revenus annuels et de créer une taxe sur les entreprises de plus de 500.000 € de chiffres d'affaires de 12 %." (AFP)



"Retour de l'optimisme", "climat d'optimisme", les journalistes ont retrouvé le sourire avec la perspective d'un accord entre la Grèce et ses créanciers. Tsipras capitule déjà, sans même faire semblant d'aller au bout du suspens, jusqu'à la date butoir du 30 juin.

80 % du programme électoral qui avait permis à Syriza d'arriver largement en tête lors des dernières élections législatives ont déjà été mis à la poubelle. Les derniers 20 % ne tarderont pas à suivre. La capitulation du gouvernement Tsipras annonce l'implosion prochaine de Syriza, une nouvelle crise politique et de nouvelles alliances avec des forces politiques "responsables".

Cette capitulation démontre, si besoin était, que la gauche étatiste (dite aussi "radicale") ne propose qu'un aménagement du système, une manière un peu plus sociale de faire accepter les diktats de la gestion capitaliste et qu'elle n'est en aucune façon capable de s'en émanciper et apporter des réponses propres à satisfaire les besoins sociaux les plus immédiats. La révolution viendra de l'extérieur des forces politiques.

En attendant que le désenchantement fasse place à la colère, bientôt sur vos écrans: la re-recapitalisation des banques... ça va être joli ! Syriza fera encore d'autres concessions. Ce sera le coup de grâce.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede Antigone le Sam 27 Juin 2015 20:16

Tsipras a cédé à 80 %. Mais les créanciers voulaient le faire céder sur toute la ligne.
Tsipras a finalement décidé de ne pas se suicider politiquement. Il tente par le truchement d'un référendum de sauver la face et de garder le peu de crédit qui lui reste encore. Il laisse la consultation électorale décider de la suite.
Un premier sondage donne 50,2 % d'opinions favorables à un accord à tout prix, 37,4 % pour une rupture avec les créanciers, et 12,4 % d'indécis. On pourrait donc se retrouver dans quelques semaines avec un Premier ministre technocrate ayant les faveurs de Bruxelles et Tsipras dans l'opposition pour jouer le rôle du pompier et empêcher une explosion sociale.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede Antigone le Lun 29 Juin 2015 21:25

Du défaut grec au référendum
Le M.A., le 29/06/2015
http://monde-antigone.centerblog.net/4061-


Nos analystes financiers ne savent plus où ils habitent. Il y a quelques semaines ils cherchaient à faire croire que les conditions de la croissance étaient réunies (taux bas, pétrole pas cher, euro faible, QE illimité des banques centrales) et que rien ne pourrait empêcher les marchés boursiers de monter encore et encore. Depuis la semaine dernière, ils sont devenus tout pales. L'hypothèse d'une sortie de la Grèce de la zone euro (le "Grexit") les affole. Il s'aperçoivent que les marchés n'ont jamais été aussi fragiles à cause de leur survalorisation et qu'une telle situation pourrait conduire à un nouveau krach. La compréhension de leur propre système leur échappe complètement.

En réalité, les risques de krach existent depuis un moment, bien avant qu'on évoque cette possibilité de "Grexit", et pour de multiples raisons: bulles sur les valeurs techno aux USA, bulle immobilière en Chine, effondrement du yen au Japon, taux tellement bas qu'ils sont devenus négatifs en Europe. Si le "Grexit" se produisait, cela constituerait une situation inédite et personne ne sait exactement ce que cela provoquerait. Je doute pourtant que ce soit LE facteur déclencheur.

L'hypothèse du "Grexit" paraît peu probable parce que:
1/ l'intérêt de l'UE est de tout faire pour l'éviter (et éviter une contagion), tout en repoussant les limites de la négociation jusqu'à la toute dernière extrémité afin de tirer le maximum de concessions du gouvernement grec. Mais les créanciers auraient-ils poussé trop loin leur intransigeance ? Juncker a paru surpris par la décision de Tsipras qui, d'une part, a coupé court aux négociations et, d'autre part, a rendu caduc le projet de "réformes" voulues par les créanciers, sur lequel portera pourtant la question de dimanche. Depuis hier les chefs d'Etat communiquent pour donner l'air de vouloir la reprise des négociations comme s'ils cherchaient à corriger une connerie. DSK n'a-t-il pas particulièrement bien choisi son moment pour désavouer Lagarde ?

2/ le défaut souverain, puis la sortie d'un Etat d'une union économique s'inscrivent dans un processus qui prend du temps à se réaliser, encore plus de temps quand on sait que la rédaction des traités n'a pas prévu pareil cas. En tout cas, cela ne peut pas provenir d'une décision unilatérale, et cela laisse assez de temps à un nouveau gouvernement de se mettre en place sur des bases plus... conciliantes. Au final, c'est la BCE qui décidera après le référendum de ce qu'il convient de faire par rapport aux banques grecques (quelles conditions au financement ?) et par rapport à la dette (restructuration à très long terme, effacement partiel ?), et les décisions d'une banque centrale ne sont jamais précipitées. D'ailleurs les marchés ne paniquent pas. L'or ne bouge pas, c'est un signe; Pour moi, le niveau actuel de la bourse de Shanghaï, c'est beaucoup plus sérieux que la Grèce;

3/ le référendum de dimanche prendra la forme d'une consultation sur le maintien de la Grèce dans la zone euro, avec toutes les contraintes qui vont avec. Et les sondages indiquent que l'électorat choisira très majoritairement le statu quo (le "oui") plutôt que l'aventure, comme au Royaume-Uni (confronté au risque d'un "Brexit"), comme en Ecosse (devant une indépendance aux contours indéfinis). Le retour de Samaras, homme de confiance de Bruxelles, pour négocier un 3e "plan d'aide" est déjà programmé. Je ne pense pas que Tsipras s'accrochera...

En résumé:
- les marchés jouent à se faire peur. Ce n'est pas une expérience inutile. Cela leur donne l'occasion d'expérimenter des scénarios et de tester des points de résistance qui leur serviront de repères lors de la prochaine alerte.
- Tsipras fait de la fine politique. Il ne veut pas endosser la responsabilité d'une nouvelle cure d'austérité qui serait pour lui un suicide politique (il avait déjà fait beaucoup de concessions) et ferait plonger le PIB encore plus bas. Alors, le référendum qui le démangeait depuis plusieurs semaines lui offre une voie de dégagement "en tout honneur". Le prochain gouvernement favorable à Bruxelles entreprendra un nouveau serrage de vis. Dès lors, une explosion sociale sera inévitable et Syriza préfère se trouver dans l'opposition quand elle se produira. Le savoir-faire de la gauche pour canaliser un mouvement n'est plus à démontrer.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede Zoom le Jeu 2 Juil 2015 15:27

Yannis Androulidakis (anarcho-syndicaliste grec) : « La politique ne change pas par les gouvernements »

Yannis Androulidakis, de l’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante, nous parle de la situation politique et sociale en Grèce, du gouvernement Syriza et de l’état du mouvement social et libertaire grec.

... http://alternativelibertaire.org/?Yanni ... is-anarcho
Avatar de l’utilisateur
Zoom
 
Messages: 580
Inscription: Ven 5 Nov 2010 17:48

Re: Grèce

Messagede Zoom le Ven 3 Juil 2015 12:22

Grèce : face à la tentative d’un « coup d’État capitaliste »

« La Grèce paiera » clament en chœur le FMI, l’Union européenne et la BCE. « Le prolétariat paiera » rétorque le patronat grec. Dénonçant un « coup d’État économique », les anarcho-syndicalistes s’attaquent aux banques et entreprises qui bloquent le versement des salaires, appellent à une grève générale anticapitaliste et à tout faire pour que le « oui » ne l’emporte pas au référendum du 5 juillet.

Il y a plusieurs mois le gouvernement grec, dominé par la coalition de gauche Syriza, a décidé de s’engager dans des négociations sans issue avec les créanciers de la Grèce http://www.alternativelibertaire.org/?E ... -de-verite.

Depuis le début de ces négociations, FMI, BCE, Commission européenne et ministre des Finances de l’Union européenne (Eurogroupe) font pression sur le gouvernement grec pour qu’il accepte un nouveau plan d’austérité en échange de la prolongation de l’aide financière. Pendant plus de quatre mois, ces brigands se sont employés à marteler qu’aucune alternative à leur politique n’était acceptable ni même imaginable.

Le gouvernement grec a nourri l’illusion qu’un accord était possible. Il a beaucoup concédé (notamment en renonçant à remettre en cause la dette grecque) et n’a rien obtenu.

Les jeunes, les travailleuses, les travailleurs et les retraités grecs sont fatigués de cette mascarade. Ils et elles ont fait entendre ces derniers jours dans la rue leur colère et leur opposition à un recul de l’âge de départ en retraite, alors même que leur montant à été drastiquement réduit ces dernières années.

Menacé d’être lâché par une partie de son électorat et par la base de Syriza, Tsipras et son gouvernement ont enfin rejeté le nouveau plan imposé par les créanciers de la Grèce et ont décidé de consulter le peuple grec par référendum le 5 juillet tout en appelant à voter « non » au diktat de la BCE, du FMI et de l’UE qui prévoit entre autres la retraite à 67 ans et un nouveau relèvement de la TVA alors que les salaires et retraites n’ont cessé de baisser ces dernières années.

Chantage des banques et du patronat

Face à cette situation, nos camarades de l’Initiative anarcho-syndicaliste Rocinante http://www.alternativelibertaire.org/?Y ... is-anarcho dénoncent un coup d’État économique du Capital, et appellent à y répondre par une grève générale anticapitaliste.

Tous les jours, ils et elles mènent des actions contre les banques et les entreprises qui appellent ouvertement à voter « oui » et ont suspendu les paiements et les salaires, voire ont procédé à un lock-out dans l’attente du résultat du référendum. Les dirigeants du patronat et la principale bureaucratie syndicale (GSEE) du pays ont également signé un communiqué commun appelant à voter « oui ».

Rocinante organise un rassemblement devant le siège du Medef grec le 1er juillet ; devant le siège de la GSEE le 2 juillet.

Autant dire que les anarcho-syndicalistes ne célèbrent pas béatement les vertus du référendum. Dans un cadre capitaliste, avec les moyens de pression dont dispose le patronat, les ressorts en sont fondamentalement faussés. Rocinante appelle donc à tout faire, dans la rue et dans les urnes, pour que le « oui » ne passe pas au référendum du 5 juillet. Leur slogan : « Transformons le cout d’État du capital en riposte ouvrière anticapitaliste. »

Le capitalisme se moque des référendums

Alternative libertaire soutient ces initiatives, ainsi que toutes celles qui irons dans le sens d’une rupture avec le système capitaliste grec et d’une solidarité avec la jeunesse, les travailleuses, les travailleurs et les retraités grecs.

Pour autant ce référendum ne doit pas être une fin en soi. Il ne doit pas être une simple porte de sortie pour un gouvernement dans l’impasse. De plus nous savons ce que les gouvernements européens pensent des référendums. On l’a vu en 2005 avec le « Non » cinglant des électrices et électeurs néerlandais et français contre la constitution capitaliste de l’Europe. Ils s’en moquent totalement et s’emploieront toujours à les contourner tant que leur pouvoir ne sera pas menacé.

C’est donc à ce pouvoir qu’il faut s’attaquer en l’arrachant des mains des capitalistes, dont le taux de profit en Grèce est le plus élevé de toute l’Union européenne. C’est bien leur expropriation par en bas qui est à l’ordre du jour, la mise en commun des richesses produites et leur redistribution non pas par un gouvernement qui ne veut pas remettre en cause un tel système mais par un pouvoir populaire qui soit l’émanation directe des travailleuses et des travailleurs.

C’est bien par le soutien international à la mobilisation du peuple grec que l’on contraindra les gouvernements européens à annuler la dette grecque.

Alternative libertaire, 30 juin 2015


+ photos Manifestation du 30 juin dans les rues d’Athènes http://www.alternativelibertaire.org/?G ... ative-d-un
Avatar de l’utilisateur
Zoom
 
Messages: 580
Inscription: Ven 5 Nov 2010 17:48

Re: Grèce

Messagede Antigone le Lun 6 Juil 2015 20:05

NON: 61,3 % / OUI: 38,7 %
Pour moi, le résultat du référendum est une surprise. Il y a une semaine, je pensais que le "oui" aurait été nettement majoritaire.
Cela démontre que les gens n'en peuvent plus et qu'ils ont atteint le maximum de ce qu'ils pouvaient encaisser, même en étant menacés d'une sortie de la zone euro.
Mais il y a eu aussi une grosse manipulation des sondages en faisant croire une victoire du OUI, alors qu'il y a plus de 20 points d'écart.
De toute façon, "non" ou "oui", ça ne changera rien. Ils vont quand même se prendre les mesures qui leur étaient promises s'ils avaient voté "oui". Et il y en a, hier soir, qui vantaient ce référendum comme une leçon de démocratie !

La suite (financement et recapitalisation des banques grecques, restructuration et/ou décote d'une partie de la dette) dépendra de toute façon de la BCE, elle ne dépendait pas du résultat. A moins d'un coup de force de Berlin qui couperait les ponts, elle devrait être négociée en contrepartie d'un 3e plan d'aide et de mesures d'austérité.

Le feuilleton de l'été grec continue. Un nouveau compte à rebours a commencé. Une échéance de remboursement de 3,5 milliards à la BCE doit être honorée le 20 juillet. Si la Grèce faisait une nouvelle fois défaut, les perfusions de la BCE cesseraient, les banques ne seraient plus approvisionnées, et ce serait la faillite qui entrainerait la sortie de la zone euro. Athènes serait obligée d'utiliser des reconnaissances de dette... sur papier libre (?), ou d'émettre des assignats comme la France pendant la Révolution française. Varoufakis a déclaré la semaine dernière que les planches à drachmes avaient été détruites.

(C'est dommage que je sois le seul à réagir à propos des événements actuels)
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede leo le Mar 7 Juil 2015 01:59

quelques éléments ici :

Notes sur la conjoncture euro-grecque

lundi 6 juillet 2015, par WXYZ



http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1711
leo
 
Messages: 215
Inscription: Ven 17 Avr 2009 18:29

Re: Grèce

Messagede Seven Dwarfs le Mer 8 Juil 2015 22:28

Antigone a écrit:(C'est dommage que je sois le seul à réagir à propos des événements actuels)


Je suis ton fil mais je n'ai pas grand chose à ajouter si ce n'est que si les grecs disent NON à l'austérité en filigrane ils disent aussi NON à l'imposition de l'église orthodoxe (qui ne risque pas de se délocaliser...) et des armateurs (qui peuvent se délocaliser en effet).
Seven Dwarfs
 
Messages: 49
Inscription: Lun 7 Oct 2013 16:24

Re: Grèce

Messagede Béatrice le Ven 10 Juil 2015 18:27

Les lendemains " qui déchantent viewtopic.php?f=29&t=1039&st=0&sk=t&sd=a&start=480#p104845

suite :

"le miroir aux alouettes" à l'instar du référendum du 29 mai 2005 où les Français ont dit non à 55% au "Traité établissant une Constitution pour l'Europe".
Les sociaux démocrates et plus étonnant : une partie de l'extrême-gauche avaient alors crié "au déni de démocratie" !

A peine arrivé à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a réussi à faire accepter aux autres pays de l'Union européenne un prétendu "mini-traité" ou "traité simplifié" ou encore "Traité de Lisbonne", officiellement appelé "Traité Modificatif Européen" (TME). Il l'a fait ratifier en février 2008 par la voie parlementaire, avec la complicité d'une grande partie des députés et sénateurs socialistes. Une minorité, mathématiquement possible, de 2/5 des voix du Parlement (Assemblée nationale + Sénat) réuni en Congrès à Versailles le 4 février aurait suffi pour imposer un référendum.


Un silence assourdissant des médias, très majoritairement acquis à la cause du Traité européen comme lors du référendum en 2005, s'est abattu sur la France pour cacher ce viol de la démocratie.

http://www.toupie.org/Textes/Tme_sans_referendum.htm


La Grèce accepte finalement presque toutes les mesures proposées par les créanciers et s'engage à rembourser sa dette.

http://www.liberation.fr/monde/2015/07/ ... it_1345572


Tout ça pour ça : Tsipras cède aux banquiers

"Le OUI aura donc gagné avec 38,69 % des voix après disqualification du non."

http://www.politis.fr/Tout-ca-pour-ca-T ... 31884.html


Europe 2005-2015 : Dix ans de dérive libérale


"CHRONOLOGIE. Petit rappel des principaux événements qui ont influé le cours de la construction européenne depuis le traité constitutionnel européen."
http://www.politis.fr/Europe-2005-2015- ... 31274.html
Dernière édition par Béatrice le Ven 10 Juil 2015 23:40, édité 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Béatrice
 
Messages: 1133
Inscription: Dim 28 Nov 2010 01:13
Localisation: dans le 04

Re: Grèce

Messagede Antigone le Ven 10 Juil 2015 18:40

En ce qui concerne l'imposition de l'Eglise, je crois que c'est lié à la Constitution "démocratique", celle qui a été adoptée après la chute des Colonels. Il n'y a pas de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Les popes ont le statut de fonctionnaires. Le clergé a été assez habile. Il s'est donné depuis quelques années une mission caritative à travers des ONG comme Apostoli qui sont un peu les équivalents en France du CCFD. Ça permet à l'Eglise de ne pas être contestée et ça conforte sa place au sein de l'Etat. A partir de là, il y a un consensus pour la laisser tranquille, et Syriza la ménage.

Pour revenir à l'actualité, Tsipras disait que voter NON à l'austérité permettrait d'être plus fort, de peser sur les négociations, et blablabla. Le NON récolte 61 %... et finalement c'est le OUI qui gagne !
Le plan gouvernemental reproduit le copier-coller des exigences de la troïka avant le 25 juin... et même, il les durcit !
C'est la 2e magnifique "leçon de démocratie" de ce référendum !
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede Antigone le Sam 11 Juil 2015 09:21

Pour celles et ceux qui se réveillent

Samedi 11 juillet - Ce qu'il faut retenir de la nuit dernière
Le Parlement grec a donné son feu vert (par 251 voix sur 300) à la proposition d'accord qui sera soumise cet après-midi aux ministres de l'euro groupe afin d'obtenir un 3e "plan d'aide".
Les créanciers ont chiffré à 74 milliards d'euros les besoins de financement de la Grèce pour faire face aux prochaines échéance. Tsipras a par ailleurs demandé une aide de 53,5 milliards d'euros sur les 3 prochaines années. Devant le parlement, Tsipras, a reconnu cette nuit que ces mesures étaient « difficiles » et « loin des promesses électorales ». Il a invoqué « un choix de haute responsabilité », et « le devoir national de maintenir le peuple en vie ».
Après avoir capitulé sur tout, Tsipras a bâti son ultime "ligne rouge" sur la perspective d'un plan d'investissement et la promesse de l'ouverture d'un débat sur la restructuration à long terme de la dette grecque. Il essaie de présenter comme une avancée le fait de "desserrer le nœud" et de faire reculer les perspectives au delà de la durée de son mandat, au lieu de 5 mois comme le proposaient les créanciers avant le référendum. Il espère ainsi obtenir une remise de dette à partir de... 2022, dans le souci de donner de la visibilité aux investisseurs.
Lors du vote, 10 élus "frondeurs" de sa majorité ont fait défection. 8 abstentionnistes parmi lesquels le ministre de l'Energie Lafazanis, le ministre "eurosceptique" délégué aux caisses d'assurance sociale Stratoulis et la présidente du Parlement Zoe Konstantopoulou. L'ex-ministre des Finances Varoufakis était absent. 2 députés Syriza ont voté contre. Le texte a été adopté grâce aux voix de l'opposition libérale (le camp du OUI: ND, PASOK) et de 13 députés du parti souverainiste ANEL malgré leur déplaisir de voir amputée une partie du budget militaire.
On assiste ces derniers jours à une frénésie de gros achats. Les gens cassent leur tirelire, vident leurs comptes de peur de voir leurs dépôts bancaires ponctionnés. Aucune information concernant la réouverture des banques, mais personnellement je doute que le système bancaire retrouve une activité normale avant un bon moment, ce qui devrait avoir pour conséquences de creuser encore les déficits et abaisser un peu plus le PIB.
Pas (encore) de grosse manifestation significative alors que de nouveaux sacrifices importants et douloureux, portant sur plusieurs années, étaient annoncés. Ils n'étaient que 7.000 (d'après l'AFP) hier soir devant le Parlement, des militants gauchistes qui tombent de haut, plus abasourdis par la "trahison" de leur parti que réellement combatifs, et toujours le parti stalinien KKE et ses syndicats PAME.

(extrait de mon blog et sans les copier/coller qui s'y trouvent)
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede leo le Sam 11 Juil 2015 10:16

Quelques éléments ici

- - - - - - - - -

La capitulation du gouvernement Tsipras


Les lendemains amers du référendum


samedi 11 juillet 2015, par WXYZ


Le gouvernement de la gauche "radicale" et "antilibérale" grecque du parti Syriza a finalement accepté ce vendredi 10 juillet l’essentiel des recommandations des créanciers (BCE, Union européenne, FMI) qu’il disait combattre et cela contre l’avis qu’une large majorité des électeurs avait exprimé cinq jours à peine plus tôt.
Une capitulation doublée, pour beaucoup, d’une trahison.


Au lendemain du référendum, lundi et mardi, tout semble continuer comme avant. Le bras de fer se poursuit, les créanciers répètent en boucle que le gouvernement grec doit faire encore des efforts, des concessions, des propositions acceptables pour eux, qu’aucun accord n’est possible sans cela et que la Grèce se dirige tout droit et à grande vitesse dans un « Grexit » catastrophique pour elle mais largement supportable par la zone euro. Seule divergence dans les déclarations des uns et des autres : la dette grecque qui « n’est pas un sujet » pour le camp des intransigeants (avec Merkel en tête) et qui ne doit pas être « taboue » pour les gouvernements jouant les moins durs (France, Italie).

Mais, en quelques jours, ce qui ressemblait à une épreuve de force entre le gouvernement grec et la Troïka s’apaise, les propos se font plus conciliants, plus mesurés. La conclusion se rapproche. Ce vendredi, le gouvernement de la “gauche radicale” grecque a capitulé et accepte la plupart des conditions imposées par le FMI et surtout par les instances gouvernantes de l’Europe en échange d’une nouvelle ligne de crédit. Le gouvernement de Syriza “anti-austérité” et “antilibéral”, qui a organisé un référendum dans lequel 61,3% des électeurs ont exprimé leur refus de nouvelles mesures d’austérité, s’assoit ouvertement sur le vote et sur son propre discours, retourne sa veste, rallie les partis politiques des précédents gouvernements (Nouvelle démocratie et Pasok) dans une Union sacrée et s’apprête à mettre en œuvre les pires mesures d’austérité de l’Europe “libérale” qu’il prétendait combattre.

La suite, ici : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1714
leo
 
Messages: 215
Inscription: Ven 17 Avr 2009 18:29

Re: Grèce

Messagede Seven Dwarfs le Sam 11 Juil 2015 17:53

Antigone a écrit:En ce qui concerne l'imposition de l'Eglise, je crois que c'est lié à la Constitution "démocratique", celle qui a été adoptée après la chute des Colonels. Il n'y a pas de séparation de l'Eglise et de l'Etat. Les popes ont le statut de fonctionnaires. ...


Exact, mais si les popes ont un traitement raisonnable (comme les curés/pasteurs/rabbins d'Alsace & Moselle) les dignitaires eux pètent dans la soie et ont un train de vie luxueux. Détail amusant : un pope n'a pas seulement le droit d'être marié mais il en a l'obligation. Mais si il devient veuf il ne peut se remarier et doit se faire moine => de quoi soigner la popesse (qui traditionnellement s'occupe du social). Un pope reste pope toute sa vie, évêques et archevêques sont issus des monastères et célibataires.

Il y a une dérive, une de plus, curieuse due au traitement de faveur de l'église. Un article de loi dit que toute église doit avoir l'eau courante. Banal en France, problématique dans un pays sec et escarpé. Donc quelqu'un qui veut construire une maison dans un coin sans eau construit d'abord une chapelle très simple, l'état doit alors installer une adduction d'eau et c'est cher, très cher. Ensuite on construit la maison et paye un simple branchement à l'adduction existante. Ceci expliquerai la floraison de minuscules églises en Grèce.
Seven Dwarfs
 
Messages: 49
Inscription: Lun 7 Oct 2013 16:24

Re: Grèce

Messagede Antigone le Sam 11 Juil 2015 18:48

Il n'est même pas certain que le projet d'accord soit approuvé par l'UE, malgré la capitulation de Syriza. Il semble que certaines fractions conservatrices de la bourgeoisie (Allemagne, Pays-Bas, Finlande, pays Baltes, Slovaquie), un club de faucons emmené par Dijsselbloem et Schäuble, veulent forcer la Grèce à faire défaut le 20 juillet pour l’obliger à recourir aux reconnaissances de dettes pour payer ses fonctionnaires, rétablir peu à peu une monnaie dévaluée et à sortir de fait de la zone euro. Il faut replacer tout ça dans un contexte de crise économique et de pression budgétaire qui poussent les Etats européens à réduire les coûts au maximum et à se replier sur eux-mêmes.

Djisselbloem, en costard cravate impeccable de directeur des RH, fait ce que l'Allemagne lui demande de faire pour être réélu à la tête de l'Eurogroupe. Avec son arrogance habituelle, il a tout résumé en posant cette question: « Est-ce qu'on peut faire confiance au gouvernement grec pour qu'il fasse ce qu'ils promettent dans les prochaines semaines, (les prochains) mois ou (les prochaines) années ? » Le problème n'est même plus le contenu des "propositions", mais la "confiance" à accorder à un ministre représentant la Grèce qui vient à Bruxelles avec sa veste fripée et son pantalon miteux et ses garanties hypothéquées. Est-ce qu'on peut raisonnablement confier des milliards à un tel personnage ? Hum ?

Seven Dwarfs a écrit:Il y a une dérive, une de plus, curieuse due au traitement de faveur de l'église. Un article de loi dit que toute église doit avoir l'eau courante. Banal en France, problématique dans un pays sec et escarpé. Donc quelqu'un qui veut construire une maison dans un coin sans eau construit d'abord une chapelle très simple, l'état doit alors installer une adduction d'eau et c'est cher, très cher. Ensuite on construit la maison et paye un simple branchement à l'adduction existante. Ceci expliquerai la floraison de minuscules églises en Grèce.

Intéressant...
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede Antigone le Dim 12 Juil 2015 15:06

Le Congrès des créanciers a repris:
Motion 1: La Grèce, c'est combien ?
Motion 2: La Grèce ou comment s'en débarrasser ?
Motion 3: La Grèce, qu'est ce qu'on en fait ?

17h30 La motion 3 gagne avec l'appui de la motion 1, et de la motion 2... qui a foutu les chocottes à l'exécutif grec !
Les discussions vont continuer pour trouver une réponse à la question.

L'Eurogroupe pose de nouvelles conditions à prendre ou à laisser:
- le vote par le parlement grec, avant le 15 juillet, de mesures sévères en ce qui concerne la réforme du marché du travail et du système de retraites, la fiscalité et la TVA.
- la mise sous séquestre... qu'ils appellent "création hors de la Grèce d'un fonds regroupant des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d'euros pour garantir les privatisations".

C'est une mise au pas de la Grèce faite d'une série de mises en demeure.
Si le parlement grec acceptait ces conditions, la zone euro donnerait son feu vert à l'ouverture de nouvelles négociations entre Athènes et ses créanciers pour un 3e plan d'aide de 82 à 86 milliards d'euros sur 3 ans.
L'option allemande d'un Grexit sur une durée probatoire de 5 ans, assortie d'une restructuration de la dette serait mise entre parenthèses dans la version qui sera soumise ce soir aux chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro. Autrement dit: "sage, sinon on enlève les parenthèses et dehors !"
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede Antigone le Lun 13 Juil 2015 18:10

Le Congrès des créanciers fixe le sort de la Grèce
Le M.A., 13/07/2015
http://monde-antigone.centerblog.net/4061-


Un accord de "compromis" entre l'Allemagne (Merkel), la France (Hollande), l'UE (Tusk) et la Grèce (Tsipras) a finalement été trouvé vers 8h du matin, après des consultations qui se sont succédé toute la nuit.
Voici les enseignements que je tire de ce week-end à couteaux tirés.

- Tsipras, élu au mois de janvier sur la base d'un programme anti-austérité, va conduire une austérité pire que les précédentes, qui va finir d'appauvrir et ruiner le pays. Les mesures exigées par les créanciers sont beaucoup plus sévères que celles qui avaient largement été rejetées par référendum une semaine plus tôt. La mise en application des mesures imposées à Athènes aura des conséquences récessionnistes désastreuses pour la croissance et les finances du pays, tout comme cela s'était passé avec les précédents memorandums. La dette va continuer de croitre et, les mêmes causes produisant les mêmes effets, on pourrait fort bien se retrouver dans quelque temps, au plus tard dans 3 ans, dans la même situation qu'aujourd'hui... face à un 4e plan d'"aide" de 100 milliards d'euros.

- Syriza va imploser, les "frondeurs" seront exclus. Tsipras va sans doute devoir gouverner avec les libéraux qui avaient imposé les précédents plans d'austérité de 2011 et 2012. Je crois qu'il s’attendait à perdre un référendum où le OUI aurait traduit une volonté de rester dans la zone euro coûte que coûte, et ainsi il aurait laissé à un autre gouvernement le soin d’imposer ce désastre social. Au lieu de ça, il va boire le calice jusqu'à la lie. Je persiste à penser que ce n'était pas ce qu'il avait prévu. A part quelques détails laissés exprès pour que Tsipras ait quelque chose à présenter à son opinion publique, de vagues promesses d'investissement et d'étalement de la dette, il a cédé sur tout.

- Les dirigeants des pays de l'Europe du nord et de l'est ont montré qu'ils gouvernaient sous la pression des partis d'extrême droite dont le poids électoral ne cesse de croître. Même Merkel est mise dans l'obligation de composer avec de fortes résistances dans son propre camp, avec une opinion publique qui subit le poids de la crise et qui ne veut plus payer pour les autres. Si le Grexit a été évité de peu (mais c'est provisoire), le message a été envoyé aux pays qui seraient tentés d'envoyer au parlement des partis anti-austérité. On pense naturellement à l'Espagne dans quelques mois. La Grèce aurait donc servi une nouvelle fois de sujet d'expérimentation en vue d'autres "sommets de la dernière chance" dans lesquels des pays beaucoup plus gros seront sur la sellette.

- La mise sous séquestre d'une partie du patrimoine d'un pays sous forme d'actifs destinés le cas échéant à dédommager les créanciers n'a pas fini de faire parler. Cette clause déchaine les opposants qui parlent de "coup d'Etat" financier. Mais cette "atteinte à la souveraineté nationale" crédibilise plutôt les risques, à terme, de coup d'Etat militaire. Il n'y avait qu'à voir, hier, la réaction de colère du leader du parti souverainiste ANEL, proche de l'armée, parlant de "dépeçage" (d'après ce que j'ai compris) pour comprendre que, pour lui, la dignité nationale avait été bafouée. Jusqu'à quand et jusqu'à quel point l'armée va-elle continuer à rester loyale ?
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede Seven Dwarfs le Mar 14 Juil 2015 02:50

Antigone a écrit:Le Congrès des créanciers fixe le sort de la Grèce
............. Cette clause déchaine les opposants qui parlent de "coup d'Etat" financier. Mais cette "atteinte à la souveraineté nationale" crédibilise plutôt les risques, à terme, de coup d'Etat militaire. Il n'y avait qu'à voir, hier, la réaction de colère du leader du parti souverainiste ANEL, proche de l'armée, parlant de "dépeçage" (d'après ce que j'ai compris) pour comprendre que, pour lui, la dignité nationale avait été bafouée. Jusqu'à quand et jusqu'à quel point l'armée va-elle continuer à rester loyale ?


C'est une question que je me pose depuis le début de la crise, mes deux contacts (l'un décédé d'ailleurs) n'ayant pas de connaissance dans ce milieu. D'autre part ce sont des français hellénophones et non des grecs, ils ne perçoivent surement pas tout.

Les militaires n'ont peut-être pas envie du bâton merdeux et hésitent à se griller sans solution? Attendent le chaos pour être vraiment l'ultime recours? Même sans rembourser dette et intérêts la situation grecque est chroniquement très difficile. Les grecs ont gouté au niveau de vie européen et y aspirent de toute façon. Seulement on ne peut importer indéfiniment des biens et de l'énergie et ne pas exporter grand-chose. Même une plus grande justice sociale - une exigence évidemment - ne modifierait pas en profondeur le niveau de vie d'un pays aux ressources très limitées. Le point d'équilibre doit se situer au niveau de ce qu'il était avant le passage à l'euro.
Seven Dwarfs
 
Messages: 49
Inscription: Lun 7 Oct 2013 16:24

Re: Grèce

Messagede Antigone le Mar 14 Juil 2015 12:15

Seven Dwarfs a écrit:Les militaires n'ont peut-être pas envie du bâton merdeux et hésitent à se griller sans solution? Attendent le chaos pour être vraiment l'ultime recours?


L'armée est toujours le dernier recours. Elle interviendra quand la haute bourgeoisie se sentira menacée et l'appellera à l'aide. Un reportage diffusé je crois sur France24, tourné avant le référendum, montraient que les soirées sur les yachts n'étaient pas spécialement perturbées.

Seven Dwarfs a écrit: Même sans rembourser dette et intérêts la situation grecque est chroniquement très difficile. Les grecs ont gouté au niveau de vie européen et y aspirent de toute façon.


L'UE impose la mise en concurrence d'économies disparates. L'Allemagne qui exporte dans le monde entier des marchandises à très haute valeur ajoutée (haute technologie, machines outils, automobiles) n'a pas de mal à faire de l'excédent commercial et budgétaire. La Grèce avec son huile d'olive a beaucoup plus de mal, et elle a besoin du tourisme pour être tout juste à l'équilibre. L'excédent des riches fait le déficit des pauvres puisque les uns sont les principaux clients des autres... or les règles communautaires interdisent les déficits. C'est un système invraisemblable.
Les pays riches de l'UE avaient besoin de faire rentrer la Grèce dans la CEE /UE, puis dans la zone euro pour lui vendre sa camelote en lui promettant le développement et le progrès social. Les politiciens grecs, les familles Karamanlis et Papandreou, ont endetté le pays (et maquillé les comptes) pour faire croire au miracle. Tant que la croissance progressait de 4 à 5 % par an comme c'était le cas dans les années 2000, ils pouvaient toujours dire qu'ils rembourseraient un jour, mais quand elle est tombée sous la ligne de flottaison, les déficits sont apparus et il a suffi que la crise financière mondiale éclate pour anéantir la valeur des actifs investis.
A partir de là, on est en droit de poser des questions sur la nécessité de l'argent, la soumission aux règles financières, et le mouvement social devra se les poser un jour, en s'affranchissant de la gauche dite "radicale", pour ne pas vivre éternellement avec un "pistolet sur la tempe". De toute façon, un tel système n'est pas tenable sur la durée.

Seven Dwarfs a écrit: Seulement on ne peut importer indéfiniment des biens et de l'énergie et ne pas exporter grand-chose. Même une plus grande justice sociale - une exigence évidemment - ne modifierait pas en profondeur le niveau de vie d'un pays aux ressources très limitées


Avec l'énergie alternative de substitution, la Grèce bénéficiant d'un excellent ensoleillement, il ne serait plus nécessaire d'importer de l'énergie. Il faut juste s'en donner les moyens. Evidemment, les armateurs qui affrètent les pétroliers ne sont pas de cet avis.

Seven Dwarfs a écrit:Le point d'équilibre doit se situer au niveau de ce qu'il était avant le passage à l'euro.


Nous y sommes au niveau d'avant le passage à l'euro et on ne peut pas dire qu'il s'agit d'un point d'équilibre.
Voici l'évolution du PIB de la Grèce en valeur corrigée des effets de l'inflation pour ne pas additionner des carottes et des poireaux.

1967 (coup d'Etat des colonels): 50 Mds €
1974 (restauration du régime démocratique): 70 Mds €
1981 (adhésion à la CEE >> UE) : 90 Mds €
1990 (chute du Mur de Berlin et ouverture des marchés): 110 Mds €
2001 (entrée dans la zone euro): 140 Mds €
2004 (JO d'Athènes): 165 Mds €
2007 (sommet de la croissance): 180 Mds €
2015: 145 Mds €
(source: Les-crises http://www.les-crises.fr/pib-trimestriel-grece/ )

Si l'on prolonge la courbe en suivant l'inflexion actuelle (et avec la nouvelle récession qui se profile, c'est tout à fait envisageable), dans 2 ans le PIB grec sera revenu au niveau de ce qu'il était en... 1996 ! La rapidité de la dégringolade est beaucoup plus inquiétante que le niveau auquel elle correspond parce que l'adaptation sociale ne suit plus.
Blog autonome d'un révolutionnaire sans drapeau.
L'actu internationale et économique >> http://monde-antigone.centerblog.net
Avatar de l’utilisateur
Antigone
 
Messages: 1902
Inscription: Jeu 19 Mar 2009 17:44
Localisation: Nantes (44)

Re: Grèce

Messagede denis le Mar 14 Juil 2015 22:58

Image
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
Avatar de l’utilisateur
denis
 
Messages: 915
Inscription: Mer 26 Jan 2011 19:48
Localisation: Oraison, Alpes de Haute Provence, le zéro-quatre

Re: Grèce

Messagede leo le Jeu 16 Juil 2015 14:31

ça remonte à 48 heures, mais ça reste d'actualité pour l'essentiel


= = = = =


Stratégie du choc, tutelle européenne et remise en ordre capitaliste en Grèce


mardi 14 juillet 2015, par WXYZ

Au terme de laborieuses discussions ce lundi matin 13 juillet, les 19 chefs d’État de la Zone euro ont fait connaître leurs exigences unanimes. Elles sont nombreuses, plus dures encore que celles du mois de juin et doivent être instaurées très rapidement sous le strict contrôle des instances européennes.

L’accord issu du sommet des chefs d’Etat de la Zone euro représente le pire plan d’austérité et de restructuration jamais entrepris en Grèce depuis 5 ans, doublé d’une mise sous tutelle du pays et du placement sous séquestre des biens de l’État grec. La gauche dite ‟antilibérale” se retrouve désormais en charge de le mettre en œuvre, de faire le sale boulot dans une ‟Union nationale” récemment formée pour l’appuyer.

l'article est là : http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1716
leo
 
Messages: 215
Inscription: Ven 17 Avr 2009 18:29

PrécédentSuivante

Retourner vers International

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités