http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5200Halte à la répression en Egypte ! Soutien avec le mouvement socialiste libertaire ! Soutien au peuple égyptien
Rassemblement le Dimanche 24 Février 2012 à 15h, Place du Trocadéro à Paris (M° Trocadéro)
Dimanche 21 janvier dernier, plusieurs militants politiques ont été arrêtés après les émeutes provoquées par la police devant le tribunal d’Alexandrie. Parmi eux, on trouve quatre membres du Mouvement Socialiste Libertaire, un militant membre de l’organisation Socialistes Révolutionnaires (trotskyste) et 16 autres sans affiliation. Tous sont des activistes qui se battent contre le régime réactionnaire issu des Frères musulmans. Après le 21 janvier les inculpés ont été emprisonnés abusivement pendant une vingtaine de jours. Aujourd’hui, ils sont libérés sous caution, sauf le militant trotskyste et ils attendent tous encore leur jugement.
Cet emprisonnement n’est pas le fruit du hasard : Ces militants sont très impliqués dans les mobilisations syndicales, celles de quartiers et ils sont de farouches opposants aux Frères musulmans. Cela se passe dans un contexte où depuis quelques mois, les forces de police font preuve d’une grande sauvagerie contre les manifestantes et les manifestants. De plus toutes les militantes et les militants politiques sont suivi-e-s, reçoivent des menaces anonymes et sont harcelé-e-s. Preuve en est, la rafle contre des militants politiques qui diffusaient des tracts dans les rues d‘Alexandrie quelques jours seulement après les faits du 21 janvier.
L’accession au pouvoir des Frères musulmans, après la chute de Moubarak, n’amène pas le vent de changement comme auraient pu le penser celles et ceux qui croyaient qu’après Moubarak tout irait bien. Le gouvernement islamiste fait preuve d’un absolutisme paranoïaque, sous le regard bienveillant de l’armée. Son projet politique est la liquidation de toute opposition politique, en commençant par les éléments les plus radicaux, d’autant que ce travail est facilité par le silence des associations de défense des droits de l’homme et par celui des partis de l’opposition.
Étant donné le contexte social explosif et la contestation qui se renforce et se radicalise dans la population, le gouvernement des Frères musulmans fait de son mieux pour que la répression et les exactions qui en découlent soient traitées dans l’ombre afin que les grandes puissances de l’Union européenne ne le marginalisent pas encore plus.
Le président Morsi mène une politique tyrannique et dictatoriale et prétend être légitime pour agir ainsi alors que seul-e-s un peu plus de 25% de Egyptien-ne-s ont voté pour lui lors de l’élection présidentielle égyptienne marquée par près de 50% d’abstention. Aussi nous soutenons la jeunesse et les travailleurs-ses égyptien-ne-s qui se dressent chaque jours plus nombreux-ses contre ce régime obscurantiste, réactionnaire et au service des intérêts de la bourgeoisie égyptienne.
Nous condamnons les arrestations et tortures que subissent les opposant-e-s au régime de Morsi. Nous exigeons leur libération immédiate et sans conditions des 21 prévenu-e-s d’Alexandrie, ainsi que celle de tous les prisonnier-e-s politiques détenues dans les geôles égyptiennes.
Pour la libération immédiate et pour l’arrêt des poursuites contre tou-te-s les prisonnier-e-s politiques en Égypte !
Premiers signataires : Alternative libertaire, Coordination des groupes anarchistes, Désobéissance (Tunisie), Fédération anarchiste,
Deux ans après la révolution, Mohamed Morsi et les frères musulmans tiennent les rênes du gouvernement. Les attentes de la population n'ont pas étaient remplies, la nouvelle constitution est trop ambigüe pour ne pas être inquiétante. Les Égyptiens sont de nouveaux dans la rue, cette fois encore, la répression touche nos camarades révolutionnaires.
Le gouvernement islamiste fait preuve d'un absolutisme paranoïaque, sous le regard bienveillant de l'armée. Son projet politique est la liquidation de toute opposition, en commençant par les éléments les plus radicaux, d'autant que ce travail est facilité par le silence des associations de défense des droits de l'homme et par celui des partis de l'opposition. Malgré tout, la contestation sociale se poursuit, et nos camarades ne baissent pas les bras.
Nous condamnons les arrestations et tortures que subissent les opposant-e-s au régime de Morsi. Nous exigeons la libération immédiate et sans conditions des 21 prévenu-e-s d'Alexandrie, ainsi que celle de toutes et tous les prisonniers politiques détenus dans les geôles égyptiennes.
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5285Egypte : Résistance au cirque pseudo-révolutionnaire
Quelle est la situation en Égypte ? La scène sociale et politique y est largement dépolitisée. Analyse par un militant du Mouvement socialiste libertaire.
La spécificité du Parti national, qui a tenu le pouvoir tout au long de l’ère Moubarak, est qu’au contraire du Parti Baas en Syrie, il n’a pas adopté la stratégie totalitaire d’idéologisation et de mise au pas de toute la société. Cela ne signifie pas que le Parti national d’Égypte est plus démocratique, mais qu’il affiche une ambition de désidéologiser la société. Ceci est en partie tiré de l’échec du régime nassérien à faire de l’organisation des jeunes socialistes une école qui produirait les cadres du parti au pouvoir. En effet, cette organisation est rapidement devenue indépendante. Cette autonomie a poussé le parti de Nasser à la détruire, et à liquider les membres les plus farouchement opposés au régime.
Dans ce climat, l’apparition des ONG dans le champ social, depuis le début des années 1990, a favorisé le rejet de toute idéologie politique, voire même du politique. Beaucoup de membres de partis ont quitté le champ politique pour se tourner vers un cadre d’action plus légal et confortable, d’autant qu’un grand nombre d’ONG sont sous la bienveillance de l’Occident, avec des budgets conséquents.
Le conflit politique dans le monde des Schtroumpfs
Cette désidéologisation de la société a favorisé l’apparition de collectifs comme le mouvement Kifaya, qui est dénué de tout projet de société et n’arrive pas à dépasser l’expression du ras-le-bol vis-à-vis du pouvoir de Moubarak. Les mutations de ces courants ont engendré le Mouvement du 6 avril, dont le slogan sur « le changement » sonne aussi faux que celui du pouvoir.
Cette situation a influencé la contestation sociale et politique, laquelle a conduit à la chute de Moubarak en février 2011. L’apparition des Ultras (supporters de foot) comme force importante dans la scène contestataire en est le reflet. Les Ultras, par leur discipline et leurs tactiques bien rodées contre les forces de polices, ont su apporter du dynamisme et de l’efficacité lors des combats de rue. Mais un projet politique ne peut baser son orientation sur des émeutes. Il faut signaler par ailleurs l’autoritarisme et la misogynie qui règne chez les Ultras, qui regroupent des petits chefs de bande. La porte était alors grande ouverte à toutes les récupérations.
Faire de la politique en dehors des sentiers battus
Notre projet, en tant que libertaires, est d’apporter une pensée qui se veut l’investissement par la classe populaire du champ politique à tous les niveaux, en mettant au centre la lutte des classes et l’anti-autoritarisme.
Pour y parvenir nous organisons des réunions publiques dans les quartiers populaires, ainsi que des cercles de réflexion spontanées dans les rues d’Alexandrie. Notre dernière campagne s’intitule « brûlons leur Constitution » et vise à montrer que la Constitution égyptienne ne sert que les intérêts de la classe dominante. Cette initiative a eu un écho favorable, notamment du fait que le contenu de la Constitution n’est connu que par les experts en droit ou certains politiques.
Nos prochaines compagnes porteront sur notre projet. Ceci permettra de donner une réponse à la question qui se pose partout en Égypte : quelle est l’alternative ? Nous réaliserons notamment une campagne sur le syndicalisme et nous poserons l’idée de l’autogestion comme alternative au travail exploité.
Yasser Abdelkawy (Mouvement socialiste libertaire-Egypte) traduit de l’arabe par MarouaneTaharouri (AL Paris-Nord-Est )
La plus grande manifestation de l’histoire de l’humanité : un message au monde Jacques Chastaing, le 1er juillet
Il y aurait eu hier 30 juin dans quasi toutes les villes d’Egypte, petites ou grandes, entre 14 millions de manifestants anti Morsi selon l’agence Reuters citant des sources militaires et 33 millions selon CNN ou la BBC. Quoi qu’il en soit, il y en avait bien plus que lors des 18 jours cumulés de la révolution de janvier 2011 qui a fait tomber Moubarak. C’est la plus grande manifestation de l’histoire de l’Égypte et même probablement de l’histoire de l’humanité.
Manifestations festives
Les manifestations, qui étaient de véritables fleuves humains, n’ont connu quasi pas de violences. Il y aurait eu 5 morts et 613 blessés selon le ministère de la santé (sur provocation souvent des Frères Musulmans), ce qui est à déplorer mais ce qui est peu par rapport à l’ampleur considérable du nombre de gens dans la rue. Les manifestations ont surtout été marquées par une immense ambiance festive. Les gens étaient tout simplement heureux de se voir si nombreux, chantaient, riaient, lançaient des feux d’artifice. Pour beaucoup, malgré 2 ans et demi de luttes et protestations, c’était leur première manifestation. Ils sont venus par familles entières, avec enfants et parents. On a même vu des villages quasi entiers se vider pour partir à pied, rejoindre les manifestations des villes les plus proches.
Il y avait également des centaines de milliers de gens à leurs fenêtres qui applaudissaient les manifestants, criaient et chantaient avec eux ou agitaient des drapeaux. Bien des personnes âgées qui ne pouvaient pas marcher, ont tenu à manifester en restant en bas de leur immeuble, seuls ou en groupe, toujours avec drapeaux ou pancartes. Des centaines de bateaux de pêcheurs ont "manifesté" sur l’eau à Damiette ou bateaux pour touristes à Luxor. Des policiers, même des Forces Spéciales (anti émeute, nos CRS) ont manifesté en nombre, contre la dictature !
Le slogan principal rugi par ces millions de manifestants à l’attention de Morsi, était unanime d’un bout à l’autre de l’Égypte : "Dégage" ! Comme le carton rouge que tenaient par millions ces mêmes manifestants où était inscrit le même mot : "Dégage" !
Mais on entendait également bien d’autres choses : "Nous voulons des femmes à tous les postes du gouvernement", "Musulmans et chrétiens ensemble sont la révolution" , "Les femmes sont la fierté de l’Égypte",
Manifestations de colère
Se mélangeant à l’ambiance festive, la colère était aussi présente partout.
Sociale d’abord : le dimanche étant un jour travaillé en Égypte (jour de repos le vendredi), la plupart des usines, bureaux et magasins étaient fermés. Ce qui rajoute en profondeur à l’ampleur de la mobilisation. Un syndicaliste notait seulement 10% de présence dans la plus grande usine d’Égypte, les tissages Misr à Mahalla al Kubra. L’immense majorité des manifestants tenait à die qu’ils étaient là parce qu’ils n’en pouvaient plus de ne pas avoir de travail, d’argent, des coupures d’eau et d’électricité incessantes, de la pénurie d’essence... La manifestation a cristallisé et uni les milliers de protestations à caractère économique et social qui ont traversé le pays depuis le début de l’année et qui, là aussi, ont atteint un nombre record dans l’histoire mondiale.
Politique ensuite : de nombreuses pancartes, banderoles tenaient à dénoncer le soutien d’Obama aux Frères Musulmans, aux terroristes islamistes qu’il prétend pourtant combattre. On entendait "Réveille-toi Amérique, Obama soutien un régime fasciste en Égypte". Et cela valait pour tous les régimes occidentaux ou médias qui ont reconnu le régime des frères Musulmans et l’aident ou sont complaisants à son égard.
C’était un avertissement clair également à toutes les dictatures islamistes du monde arabe et simplement toutes les dictatures. Beaucoup de gens le disaient : "Qu’ils regardent et qu’ils tremblent" !
Manifestations de défiance
A la fête et à la colère, il faut ajouter une ambiance de défiance à l’égard de tous les partis et institutions.
Les manifestants égyptiens veulent imposer un type de démocratie directe où lorsque les dirigeants ne tiennent pas leur promesse, quels qu’ils soient et fussent-ils élus, ils doivent être démis de leurs fonctions sans attendre la fin de leur mandat.
Beaucoup ont signalé que bien des manifestants applaudissaient les militaires dans les rues ou les hélicoptères militaires qui survolaient les manifestations. En fait, beaucoup étaient des primo-manifestants et ne s’étaient pas encore éveillés à la politique lors du pouvoir du Conseil Supérieur des Forces Armées. Mais bien d’autres, plus expérimentés, criaient "Ni Frères, ni armée" et portaient d’immenses drapeaux à l’effigie des victimes tuées lors de manifestations ou en prison alors que l’armée était au pouvoir après la chute de Moubarak. La Révolution cherchant son chemin, avait jugé intelligemment que le 30 juin, elle ne pouvait affronter de front ses deux adversaires, les Frères Musulmans et l’armée et a décidé de jouer de leurs divisions. Ainsi si les jours qui viennent voient l’armée jouer à nouveau un rôle politique, il faut bien comprendre que sa marge de manœuvre sera encore bien plus faible qu’auparavant, une foule d’égyptiens se faisant infiniment moins d’illusions sur elle, qu’il y a deux ans.
Et maintenant ?
L’ensemble des partis, des frères Musulmans à l’opposition du FSN en passant par l’armée, ont été complétement stupéfiés par cette descente massive des égyptiens dans la rue, dépassant toutes leurs prévisions. Tous semblent interloqués, muets, quasi "interdits", aux deux sens du mot. Les seuls qui ont osé parler se sont ridiculisés. Morsi a dit qu’il était ouvert au dialogue. La rue a répondu qu’elle ne voulait pas de dialogue mais qu’il dégage. Hamdeen Sabbahi, dirigent des socialistes nassériens, qui se voit peut-être déjà futur vainqueur d’éventuelles élections présidentielles, a demandé à l’armée de prendre le pouvoir provisoirement avant des présidentielles anticipées, au cas où Morsi ne dégagerait pas de son plein gré.
Le mouvement Tamarod ( Rébellion) qui a initié cette manifestation géante après une pétition qui l’a préparée de 22 millions de signatures demandant que Morsi dégage, a répondu en lançant un ultimatum au pouvoir : où Morsi s’en va avant mardi 2 juillet à 17 h 00, où nous appelons à une grève générale illimitée et un mouvement de désobéissance civile jusqu’à ce qu’il tombe. Pendant que le "Front du 30 juin" qui a organisé la manifestation et pourrait bien se substituer en notoriété et autorité à l’opposition institutionnelle du FSN, a tenu à dire qu’il ne voulait pas plus du pouvoir de l’armée que de celui des Frères Musulmans et appelé à continuer à occuper rues et places jusqu’au départ de Morsi. Et de fait, toute la nuit des manifestations et sit-in ont continué un peu partout pendant que des villages de tentes se construisaient à bien des endroits.
On ne peut pas prévoir ce qui va se passer. Mais d’ores et déjà, on peut se dire que le message du peuple égyptien contre tous les pouvoirs oppressifs de la planète sera bien mieux entendu qu’il y a deux ans car depuis, du Brésil à la Turquie, de la Grèce au Bangladesh, du Chili à la Bulgarie ou la Bosnie, les peuples ont commencé à soulever le joug qui les opprime. La révolution ne fait que commencer.
http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle5413La rue égyptienne plus forte que les urnes
Deux ans et demi après l’éviction d’Hosni Moubarak la rue égyptienne a de nouveau parlé. Mohamed Morsi a été chassé du pouvoir après un an de règne et quatre jours de manifestations d’une ampleur inégalée dans l’histoire du pays. Les Égyptiens et les Égyptiennes sont venu-e-s rappeler au monde qu’une élection n’est pas un chèque en blanc qui délie les représentants de toute contrainte. La démocratie réelle implique un contrôle des mandats par les mandants et cela ne serait rien sans la possibilité de révoquer ceux qui ont trahi leur mandat. Aucune constitution n’accorde ce pouvoir aux travailleurs (en dehors de quelques « référendums révocatoires » à la sauce chaviste) : les classes dominantes auraient bien trop peur de la spirale démocratique que cela pourrait entraîner à leurs dépens. Au-delà des constitutions, au-delà des lois, au-delà de la « légitimité démocratique » supposée des élections, les travailleurs et travailleuses d’Égypte se sont réapproprié leur destin par la mobilisation collective et révolutionnaire. Que nos chefaillons occidentaux en prennent de la graine, et que cela donne des idées aux travailleurs et travailleuses du monde entier !
Cependant, cette seconde révolution prend avec l’intervention de l’armée dans l’éviction finale de Morsi des accents de coup d’État. Si les militaires n’ont fait qu’entériner une issue rendue inéluctable par la rue, cela a une portée symbolique désastreuse. Au-delà du symbole, les militaires sont en bonne place pour une reprise autoritaire du pouvoir et un retour à un régime proche de celui que la rue avait chassé il y a deux ans et demi. Détenteurs d’une large part des richesses du pays (35 % du PIB), les militaires ont hâte de pouvoir reprendre intégralement le contrôle du pouvoir politique qui est le gage de la pérennité de leur empire économique, sans prise en compte des intérêts des travailleurs et des travailleuses.
Alternative libertaire soutient les mouvements sociaux égyptiens et l’ensemble des forces progressistes dans la bataille contre les islamistes et l’armée pour faire advenir en Égypte la liberté, l’égalité sociale et une véritable démocratie fondée sur des pouvoirs populaires.
Alternative libertaire, le 4 juillet 2013
Égypte : ni peste fasciste religieuse, ni choléra militaire !
Depuis plus de deux ans, la contre-révolution prenait en Égypte la forme d’un partage du pouvoir entre 2 secteurs de la bourgeoisie et de l’état. D’un côté, les frères musulmans, qui représentaient la roue de secours de la bourgeoisie commerçante et des États occidentaux pour prévenir toute révolution sociale, géraient les affaires civiles. De l’autre, l’armée, représentant la colonne vertébrale de l’État égyptien, conservait une position clé dans l’économie égyptienne, au moyen de monopoles mais aussi dans la structure du pouvoir politique.
Cette alliance objective s’était construite au détriment de la classe ouvrière et des classes populaires égyptiennes, mais aussi des femmes, des minorités religieuses, ainsi que de toutes celles et tous ceux qui aspiraient à la liberté e l’égalité sociale. Elle s’est appuyée sur une répression sanguinaire, faites d’assassinats, d’arrestations de militants syndicalistes et ouvriers, d’utilisation du viol comme arme de terreur politique, d’interdiction des grèves.
Pour autant, la lutte pour le pouvoir entre ces 2 fractions des classes dominantes n’a jamais cessé. Les frères musulmans ont ainsi écarté le général Tantaoui, du Conseil Supérieur des forces armées, en novembre dernier, sans pour autant remettre en cause le pouvoir militaire, et en l’utilisant contre les révoltes populaires.
Pourtant, la révolte contre le fascisme religieux, contre le pouvoir de l’armée, et une situation sociale de plus en plus dramatique pour la classe ouvrière, n’a cessé de s’amplifier. Dans ce contexte, les frères musulmans ont cessé d’apparaître comme une roue de secours crédible face à la colère populaire à une partie de la bourgeoisie et des états occidentaux.
Le 2 juillet, l’armée égyptienne a donc pris le pouvoir par la force, mettant ainsi fin à son alliance objective avec les frères musulmans. Elle instrumentalise ainsi la révolte populaire pour ses intérêts propres, étrangers aux intérêts des classes populaires, des femmes et des minorités religieuses. Mais elle ne pourra faire oublier ses exactions passées, ni sa position de pouvoir économique.
La situation fait apparaître clairement la nécessité pour les classes populaires de s’organiser de manière autonome pour éviter l’instrumentalisation de leurs luttes et de leurs sacrifices. Ainsi que l’ont déclaré nos camarades anarchistes égyptiens :
« Ce qui se passe maintenant n’est rien d’autre qu’un jeu de chaises musicales entre deux partis qui se battent pour le Pouvoir ; ces deux partis cherchent à instrumentaliser le mouvement révolutionnaire pour en tirer profit politiquement, le mouvement révolutionnaire est baladé par les forces rivales qui se disputent le Pouvoir.
Les masses ne sont capables d’affirmer leur puissance que si elles s’organisent par elles même, et s’unissent contre les forces concurrentes qui les privent de leur droit de pratiquer la démocratie en étant libre de prendre les décisions qui affectent leurs vie. Les ennemis de la révolution sont le Pouvoir et ceux qui luttent pour l’obtenir, les frères, le clergé, les hommes d’affaires, et les militaires ! » Mouvement socialiste libertaire, le 25 juin 2013
Solidarité avec le mouvement populaire égyptien !
Solidarité avec le mouvement libertaire égyptien !
Ni dictature laïque, ni dictature religieuse : Auto-organisation populaire !
Le 7 juillet 2013
Relations Internationales de la Coordination des Groupes Anarchistes
Tahrir-Icn: Communiqué des événements en Égypte
Les événements des derniers jours sont la dernière étape d'une séquence d'événements à travers laquelle les militaires peuvent consolider leur emprise sur le pouvoir, objectif vers la fin de la révolution et pour le retour à un État militaire / policier. ---- Le régime autoritaire de la Fraternité musulmane doit partir. Mais ce qui le remplace actuellement est le vrai visage de l'armée en Égypte : pas moins autoritaire, pas moins fasciste et certainement plus difficile à détrôner. ---- Le massacre perpétré par l'armée contre les partisans pro-Morsi dans Nahda Square et Raba'a a fait environ 500 morts et jusqu'à 3000 blessés (ministère de la Santé croit que la réalité est probablement beaucoup plus élevée). C'était un acte pré-orchestrée de terrorisme d'Etat. Son but est de diviser les gens et de pousser les Frères musulmans a créer plus de milices, a se venger et a se protéger.
Cete manigance permettra à l'armée d'étiqueter tous les islamistes comme des terroristes et de produire un "ennemi intérieur" dans le pays qui permettra à l'armée de garder le régime militaire dans un état permanent d'urgence.
Ils s'en prennent aux Frères musulmans d'aujourd'hui, mais ils viendront après quiconque ose les critiquer demain. Déjà l'armée a déclaré l'état d'urgence pour un mois, donner à la police des pouvoirs exceptionnels et militaires, ainsi qu'un couvre-feu a été déclaré dans plusieurs provinces avec les mêmes conditions soit de 19 heures à 6 heures. Cela donne à l'armée les mains libres pour réprimer la dissidence. Il s'agit d'un retour à l'époque d'avant la révolution, où l'état d'urgence avait été mis en place en 1967 et avait fourni le cadre pour répandre la répression et le déni des libertés.
Le caractère du nouveau régime est clair. Il ya quelques jours, 18 nouveaux gouverneurs ont été nommés, dont la majorité proviennent des rangs de l'armée / de la police ou encore des vestiges du régime Moubarak. Il ya aussi eu des attaques continues envers les travailleurs qui poursuivent de faire la grève pour leurs droits (telles que l'attaque de l'armée récente et l'arrestation des travailleurs de l'acier en grève dans Suez). Le régime militaire fait également la chasse aux militants révolutionnaires, les journalistes ont été battus et arrêtés, les étrangers ont été menacés pour ne pas être témoins des événements. Les médias locaux et mondiaux ont dit des demi-vérités et ont construit des récits de soutien du programme politique. La contre-révolution est en plein débit de croissance et elle sait comment briser l'unité du peuple dans son effort pour diviser et conquérir.
Au cours des deux derniers jours, il ya eu une hausse des représailles sectaires, avec plus de 50 églises et institutions chrétiennes attaquées. Ni l'armée et ni la police n'ont pas été vus protéger ces bâtiments de la communauté chrétienne. C'est dans l'intérêt de l'armée et des Frères musulmans dans le but d'attiser les tensions et de créer la peur et la haine dans le peuple. Ils vont se battre pour leur contrôle de l'État pendant que le sang des personnes coule dans les rues.
Nous condamnons les massacres à Raba'a et Nahda Square, les attaques contre les travailleurs, les militants et les journalistes, la manipulation du peuple par ceux qui rivalisent pour le pouvoir, et les attaques sectaires. Pour que la révolution se poursuivre, les personnes doivent rester unis dans leur opposition aux abus et dans la tyrannie du pouvoir, contre peu importe qui la dirige.
A bas l'armée et Al-Sissi!
A bas les vestiges du régime Moubarak et l'élite des affaires !
A bas l'État et tous les pouvoirs aux communautés autonomes !
Vive la révolution égyptienne !
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